8449e séance – matin 
CS/13674

Moyen-Orient: le Coordonnateur spécial pour le processus de paix met en garde contre toute « gestion » du conflit israélo-palestinien

« Ceux qui pensent que le conflit israélo-palestinien peut être géré pour l’éternité ont tort », a déclaré ce matin, devant le Conseil de sécurité, M. Nickolay Mladenov, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, en agitant le spectre d’une montée de la radicalisation des deux côtés. La majorité de la cinquantaine de délégations qui se sont exprimées aujourd’hui ont appelé à une solution négociée, tandis que les États-Unis ont déploré le temps excessif consacré par le Conseil à la question palestinienne et, à l’instar d’Israël, accusé l’Iran de déstabiliser la région.

« Alors que l’année 2019 commence, nous ne devons nourrir aucune illusion sur la dangereuse dynamique du conflit israélo-palestinien qui se déroule sous nos yeux », a déclaré le Coordonnateur spécial en prévenant que les développements sur le terrain sapent la possibilité de la création d’un État palestinien viable et contigu.  Les autorités israéliennes viennent d’approuver plus de 3 100 unités de logement en Cisjordanie, a-t-il dit.

Affichant son pessimisme, M. Mladenov a aussi indiqué que l’espoir pour une véritable réconciliation intra-palestinienne s’amenuise de jour en jour, les parties se blâmant l’une l’autre pour le manque de progrès.  « Comme toujours, les Palestiniens ordinaires paient le prix fort, tandis que le fossé entre Gaza et la Cisjordanie continue de se creuser », a poursuivi M. Mladenov.  « Une chose est sûre, une souveraineté et un État palestiniens sont impossibles sans une unité véritable. »

Qualifiant la situation humanitaire à Gaza de « désespérée », le Coordonnateur spécial a aussi insisté sur la dangereuse dynamique sécuritaire en Cisjordanie, marquée par une série d’attaques terroristes meurtrières et un nombre accru d’opérations militaires israéliennes.  Rappelant le chemin vers la paix ouvert il y a 25 ans à Oslo, en vue d’aboutir à la solution des deux États, M. Mladenov a indiqué que cette perspective s’éloigne, pour laisser la place au risque d’un État unique et d’une « occupation perpétuelle ».

Le Coordonnateur spécial a donc exhorté les parties à s’engager de nouveau en faveur de négociations, afin d’entretenir « l’espoir ».  Une position partagée par la grande majorité des délégations, dont celles de la Belgique, du Royaume-Uni, du Koweït ou encore de la République dominicaine.  La solution des deux États est la seule solution au conflit, a déclaré le délégué chinois, en appelant à une reprise des négociations.  La déléguée britannique a appelé à ne pas « abandonner » cette solution.

Le représentant russe a par ailleurs noté le refus de l’écrasante majorité des États Membres de voir les paramètres agréés d’une solution négociée remis en cause, tandis que le représentant français a déploré le « silence assourdissant » du Conseil sur ce dossier.  Il n’existe pas de « solution B » à celle des deux États, a prévenu l’Observateur permanent de l’État de Palestine, en invitant à agir « avant qu’il ne soit trop tard ».

L’Observateur a noté que la colonisation de terres palestiniennes, illégale au regard du droit, se poursuit en « profitant de la paralysie internationale ».  Cette politique israélienne repousse toujours plus loin toute perspective de paix, a-t-il souligné, appuyé par le délégué de la Ligue des États arabes.  Il s’est néanmoins félicité de la nomination de la Palestine à la présidence du Groupe des 77 et la Chine pour 2019 et demandé aux pays qui ne l’ont pas encore fait de soutenir la demande d’admission de l’État de Palestine en tant que membre à part entière de l’ONU.  Enfin, l’Observateur a assuré que les Palestiniens continuent à avancer sur la voie de la réconciliation et de l’unité nationale.

Le délégué israélien a, lui, dénoncé l’agression grave commise par l’Iran contre son pays, avec le lancement d’un missile sol-sol depuis la Syrie, et appelé le Conseil à condamner l’Iran pour cet acte d’agression.  Il a souligné que l’Iran investit 7 milliards de dollars par an pour détruire Israël, et 4 milliards pour soutenir Assad, en Syrie, sans compter les fonds versés au Yémen et ailleurs.

Selon le délégué israélien, l’Iran veut faire de la Judée un quatrième front contre Israël, tandis que le Hamas essaie d’établir « un autre front militaire majeur » au Liban.  « Mais nous ne laisserons jamais l’Iran gagner, ni en Syrie, ni au Liban, ni en Judée. »  Enfin, il a appelé le Conseil à qualifier le Hamas, le Hezbollah et le Djihad islamique d’organisations terroristes, afin de « démanteler l’épicentre du terrorisme qui siège à Téhéran ».  « Mais si nous le devons, nous réagirons seuls. »

Son homologue des États-Unis a, lui aussi, dénoncé les activités déstabilisatrices de l’Iran, avant d’évoquer la conférence ministérielle qui doit se tenir en février à Varsovie.  Cette réunion a pour but de réfléchir à une architecture sécuritaire plus solide au Moyen-Orient, non pas à « diaboliser l’Iran », a-t-il assuré, à l’instar de la représentante de la Pologne qui a précisé que cet évènement ne vise pas à mettre l’accent sur un pays précis. « Alors, pourquoi l’Iran, l’un des pays les plus importants de la région, n’a-t-il pas été invité? », a réagi le représentant de la Fédération de Russie.

Prédisant l’échec de la réunion de Varsovie, le délégué de la Syrie, qui a accusé le représentant israélien d’avoir parlé aujourd’hui de tout sauf du conflit israélo-palestinien, a exhorté les pays soutenant Israël à changer d’approche, sinon « le destin de cette Organisation sera voué à l’échec comme ce fut le cas pour la Société des Nations ».  Son homologue de l’Iran a, lui, affirmé que le « racisme fait partie de la nature même du régime d’Israël » et accusé les États-Unis de protéger Israël en rendant ce Conseil « totalement inefficace ».

En début de séance, les membres du Conseil de sécurité ont observé une minute de silence en hommage aux 10 Casques bleus tchadiens tués le 20 janvier lors d’une attaque contre le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à Aguelhok, dans la région de Kidal.  Cette attaque a en outre été vivement condamnée par le Président du Conseil de sécurité.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

« Alors que l’année 2019 commence, nous ne devons nourrir aucune illusion sur la dangereuse dynamique du conflit israélo-palestinien qui se déroule sous nos yeux », a déclaré M. NICKOLAY MLADENOV, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient.  La possibilité de la création d’un État palestinien viable et contigu a été systématiquement sapée par les développements sur le terrain, a-t-il noté.  Pendant la période à l’examen, les autorités israéliennes ont approuvé plus de 3 100 unités de logement dans les colonies de peuplement de la zone C, la moitié d’entre elles étant prévues au cœur de la Cisjordanie.  M. Mladenov a en outre cité une loi visant à légaliser quelque 66 postes avancés illégaux en Cisjordanie d’ici les deux prochaines années, tandis que les destructions de structures palestiniennes se poursuivent, y compris à Jérusalem-Est.  Ainsi 25 structures ont été saisies ou démolies en raison de l’absence d’un permis de construire israélien, qu’il est pourtant quasiment impossible d’obtenir pour un Palestinien, a expliqué M. Mladenov.  « Je rappelle la position de longue date de l’ONU selon laquelle les colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international. »

Côté palestinien, malgré les efforts infatigables de l’Égypte et des Nations Unies, l’espoir pour une véritable réconciliation intra-palestinienne s’amenuise de jour en jour, les parties se blâmant l’une l’autre pour le manque de progrès, a-t-il regretté.  Comme toujours, les Palestiniens ordinaires paient le prix fort, tandis que le fossé entre Gaza et la Cisjordanie continue de se creuser, a poursuivi M. Mladenov.  Il a en conséquence appelé les dirigeants palestiniens à œuvrer pour sortir de l’impasse politique et assurer la pleine mise en œuvre de l’Accord du Caire de 2017.  « Une chose est sûre, une souveraineté et un État palestiniens sont impossibles sans une unité véritable.  Il ne peut pas y avoir d’État à Gaza et pas d’État sans Gaza. »  Le Coordonnateur spécial a en outre précisé que la croissance économique en Cisjordanie est insuffisante pour garantir la soutenabilité de l’économie palestinienne, en raison du grave ralentissement économique à Gaza.  « Les chiffres parlent d’eux-mêmes », a-t-il dit en mentionnant que le PIB de la Cisjordanie a cru de 1,2% au troisième trimestre, pendant que celui de Gaza a diminué de 6,5%.  Le PIB global de la Palestine a ainsi diminué de 0,5%.

Le Coordonnateur spécial a ensuite mentionné la dangereuse dynamique sécuritaire en Cisjordanie, marquée par une série d’attaques terroristes meurtrières et un nombre accru d’opérations militaires israéliennes conduites dans les zones A et B de la Cisjordanie. 

Rappelant le chemin vers la paix ouvert il y a 25 ans à Oslo, en vue d’aboutir à la solution des deux États par le biais de négociations, M. Mladenov a indiqué que cette perspective s’éloigne, pour laisser la place au risque grandissant de la réalité d’un État unique et d’une occupation perpétuelle.  « Si les parties s’engagent de nouveau en faveur du principe selon lequel les questions principales ne pourront être réglées que par le biais de négociations, alors il y aura encore un espoir. »

Évoquant les violents incidents en Cisjordanie et à Gaza, le Coordonnateur spécial a exhorté Israël à n’utiliser la force qu’en dernier recours.  Il a en outre appelé le Hamas à cesser ses tirs aveugles de roquettes et à faire en sorte que les manifestations demeurent pacifiques.

Le Coordonnateur spécial a ensuite qualifié de « désespérée » la situation humanitaire à Gaza.  « Les récentes coupes dans les contributions des donateurs ont contraint le Programme alimentaire mondial (PAM) à suspendre l’assistance alimentaire qui devait être apportée à 27 000 personnes et à réduire les rations pour quelque 166 000 autres bénéficiaires. »  M. Mladenov a également exhorté les donateurs à continuer d’appuyer les efforts de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). 

Passant à la situation au Liban, le Coordonnateur spécial a rappelé que ce pays n’avait pas de gouvernement depuis huit mois et a exhorté les parties prenantes libanaises à surmonter leurs divergences.  La situation au sud du pays et le long de la Ligne bleue demeure tendue, a-t-il dit, mentionnant la découverte de tunnels traversant ladite Ligne en violation de la résolution 1701(2006).  Les incidents sécuritaires qui se sont déroulés le 25 décembre et les 20 et 21 janvier derniers dans le Golan occupé attestent de la volatilité de la situation dans la zone et des risques pesant sur le cessez-le-feu de longue date entre la Syrie et Israël.  Il est crucial que les parties respectent l’Accord sur le dégagement des forces de 1974 afin de prévenir toute escalade, a déclaré le Coordonnateur spécial. 

Évoquant de nouveau, et en conclusion, la question palestinienne, le Coordonnateur spécial a déclaré que « ceux qui pensent que ce conflit peut être géré pour l’éternité ont tort ».  « Il n’y a pas de statu quo possible; il y a seulement une aggravation qui, si on lui laisse libre cours, sans vision et volonté politique de paix, ne pourra que conduire à un conflit sans fin et à une rapide montée de la radicalisation de tous les côtés », a averti le Coordonnateur spécial. 

M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a déclaré que malgré une année difficile en 2018 et l’impasse du processus politique, les Palestiniens ont continué à faire preuve de résilience.  En outre, leur foi dans le droit international et le système international, voire même dans le caractère inéluctable de la justice, a été préservée grâce à une série d’évènements internationaux.  À ce titre, M. Mansour a cité la mobilisation importante de la communauté internationale autour de l’UNRWA alors que l’Office faisait face à une crise financière sans précédent.  Ces efforts ont permis de lever les fonds nécessaires pour assurer la continuité des opérations humanitaires, de développement et d’aide d’urgence que l’Office apporte à 5,4 millions de Palestiniens dans la région.  La signification de cette mobilisation collective ne saurait être sous-estimée, selon M. Mansour pour lequel elle a contribué à maintenir une stabilité relative dans les communautés ainsi que dans les pays d’accueil dans un contexte de volatilité et de conflit dans la région.  Il y a vu un modèle de « multilatéralisme au travail » et la preuve du respect tangible des principes humanitaires et des responsabilités légales.

M. Mansour a également rappelé le rejet quasi consensuel des actions visant à légitimer les mesures illégales d’Israël à Jérusalem-Est occupé, déclarant ces actions comme nulles et non avenues et en violation flagrante de la résolution 478 (1980) et 2334 (2016).  Il a également rappelé qu’à plusieurs reprises au cours de l’année 2018, que ce soit au Conseil de sécurité ou dans d’autres enceintes, y compris par la Déclaration conjointe du 18 décembre des membres sortants et entrants du Conseil de l’Union européenne et par le large soutien apporté à l’Assemblée générale aux résolutions sur la question de Palestine, des efforts importants ont été faits pour renforcer les termes de longue date des paramètres pour une paix juste et durable, basée sur la solution des deux États -la Palestine et Israël, vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité, dans les frontières d’avant 1967-, ainsi que pour toutes les questions de statut final, y compris Jérusalem, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU, aux principes de Madrid, à l’Initiative de paix arabe et à la Feuille de route du Quatuor.

Il en a profité pour exhorter la communauté internationale à rejeter toute tentative visant à entamer ce consensus et à traduire leurs paroles en engagements avec des mesures pratiques pour que toute violation entraîne des conséquences.  C’est, à ses yeux, le seul moyen pour que « l’impunité devienne coûteuse ».  Reprenant les propos du Secrétaire général, il a affirmé qu’il n’existe pas de solution B à celle des deux États.  Il a insisté sur l’urgence d’agir sans plus tarder pour la réaliser « avant qu’il ne soit trop tard ».

Un autre moment positif a été la nomination de la Palestine à la présidence du Groupe des 77 et la Chine pour 2019, a encore relevé l’Observateur qui s’est engagé à faire respecter les buts et principes collectifs, dans l’esprit même du multilatéralisme, au nom de 134 États membres du Groupe.

Après avoir passé en revue « ces moments d’espoir », il est revenu sur la situation sur le terrain, les cycles de violence et les souffrances infligées par Israël au peuple palestinien ainsi que la colonisation de terres palestiniennes qui se poursuit en « profitant de la paralysie internationale ».  Cette politique israélienne repousse toujours plus loin toute perspective de paix, a-t-il souligné.  L’occupation sape, jour après jour, la solution des deux États, alimentant ainsi le désespoir des Palestiniens, et en particulier de la jeunesse, s’est-il indigné.  Il en veut pour preuve que cette sombre réalité a été confirmée par chaque exposé au Conseil, y compris dans le contexte des rapports trimestriels du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016), « qui devraient être soumis par écrit », comme la plupart des membres du Conseil de sécurité le demandent.  M. Mansour en a profité pour passer en revue les violations flagrantes par Israël du droit international qui entament « la crédibilité même du Conseil de sécurité ».  Il a également évoqué le lourd prix, en termes de vies humaines, payé par les civils palestiniens « auxquels on refuse toujours les droits de l’homme fondamentaux et la protection internationale que le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ont réclamé périodiquement au cours de ces 50 années d’occupation ». 

« Nous n’oublierons pas les 295 Palestiniens tués par les forces d’occupation en 2018, et les 29 000 blessés », et « nous ne cesserons d’appeler à ce que les auteurs de ces crimes en soient tenus pour responsables et que justice soit rendue aux victimes », a réaffirmé M. Mansour aux membres du Conseil auxquels il a demandé d’agir de manière sérieuse pour mettre un terme à l’impunité d’Israël « au nom de la possibilité d’une paix juste ».  Il a également demandé aux pays qui ne l’avaient pas encore fait à reconnaître l’État de Palestine et à soutenir sa demande d’admission en tant que membre à part entière des Nations Unies.  Il leur a assuré que les Palestiniens continuent à avancer sur la voie de la réconciliation et de l’unité nationale, saluant les efforts louables de l’Égypte à cet égard.

M. DANNY DANNON (Israël) a indiqué qu’il y a deux jours, l’Iran a commis une agression grave contre son pays, avec le lancement d’un missile sol-sol depuis la Syrie vers une zone proche de la frontière israélienne, après quoi Israël a riposté en ciblant des infrastructures iraniennes situées en Syrie.  Il a appelé le Conseil de sécurité à condamner l’Iran pour cet acte d’agression.  Ce tir démontre que l’Iran est fermement implanté en Syrie, a-t-il estimé avant de l’exhorter à s’en retirer. 

Appelant ensuite à « suivre l’argent à la trace », le représentant a rappelé les succès ainsi rencontrés dans la lutte contre des groupes terroristes comme Daech.  Lorsqu’on suit la trace des fonds, on remonte à un seul fournisseur, « un seul État Membre des Nations Unies qui alimente le terrorisme », a-t-il avancé, pour ensuite appeler à mettre un terme aux activités de « ce parrain du terrorisme qu’est l’Iran ». 

M. Dannon a affirmé qu’au lieu de mettre les fonds dégagés grâce à la signature du Plan d’action global commun au profit du développement, l’Iran a choisi de rémunérer les « pires terroristes », avançant que « le tout fini dans les comptes bancaires du Hezbollah », entre autres.  Il a averti que le Hezbollah est en train de transformer le Liban en « cœur du terrorisme », l’accusant d’utiliser des fonds privés, provenant de l’Iran, pour construire des tunnels dans le sud du Liban, en violation de la résolution 1701 (2006).  Selon le représentant israélien, le Hezbollah compte s’approprier la Galilée. 

Le délégué a passé en revue les actions déployées par Israël dans le cadre de l’opération « Bouclier du Nord », lesquelles ont notamment permis de condamner un des tunnels en y coulant du ciment.  Cette opération, a-t-il précisé, a permis de déterminer que ce tunnel partait d’un terrain privé.  À ce jour, six tunnels ont ainsi été découverts, le dernier étant particulièrement grand et complexe.  La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ne s’acquitte pas de son mandat, en a conclu le représentant israélien. 

Selon lui, l’Iran investit chaque année 7 milliards de dollars pour détruire Israël ainsi que 4 milliards pour soutenir Assad, en Syrie, sans compter les fonds versés au Yémen et ailleurs.  En outre, a-t-il affirmé, l’argent iranien atterrit directement dans les poches du Hamas et du Djihad islamique en Judée, lequel vise non seulement à y établir un front militaire pour attaquer Israël, mais aussi à élaborer des réseaux terroristes dans tout le Moyen-Orient.  Selon son analyse, l’Iran veut faire de la Judée un quatrième front contre Israël, pendant que le Hamas essaie d’établir « un autre front militaire majeur » au Liban.

Le délégué a également indiqué que le 22 décembre, le cofondateur du Hamas a mené une délégation à Téhéran où il aurait souligné que seul l’Iran lui fournit un soutien militaire.  Depuis 40 ans, l’inscription « mort à Israël » figure sur les missiles iraniennes et Téhéran essaye de nous coincer de tous les côtés.  Mais nous ne laisserons jamais l’Iran gagner, ni en Syrie, ni au Liban, ni en Judée, a-t-il tonné.

M. Dannon a par ailleurs salué les nouvelles sanctions imposées par l’Union européenne contre l’Iran et a appelé à poursuivre sur cette voie.  Il a invité le Conseil de sécurité à qualifier le Hamas, le Hezbollah et le Djihad islamique d’organisations terroristes, afin de « démanteler l’épicentre du terrorisme qui siège à Téhéran ».  Mais si nous le devons, nous réagirons seuls, a-t-il averti. 

Mme RETNO L. P. MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a félicité la Palestine pour son élection à la présidence du Groupe des 77 et de la Chine (G77), estimant que cela démontre la confiance qui lui est accordée par la communauté internationale.  La Ministre a affirmé être venue prendre part à ce débat pour « démonter le soutien constant de l’Indonésie à la cause palestinienne ».  Selon l’Indonésie, le droit de la Palestine à être un membre à part entière des Nations Unies est à la fois un droit naturel et prévu par le droit.  Même si la route pour y parvenir est chaotique, a noté la Ministre, cela ne va pas empêcher la Palestine et la communauté internationale de faire respecter ce droit. 

Mme Marsudi a ensuite estimé que la question de Palestine est décisive pour la crédibilité du Conseil de sécurité.  Elle a demandé à toutes les parties de respecter le droit international et les résolutions pertinentes de l’ONU, notamment la 478 (1980) et la 2334 (2016) en priorité.  Selon elle, la poursuite de la violence et la violation du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU réduisent la crédibilité du Conseil.  Elle a donc demandé que cela cesse et que la crédibilité du Conseil soit restaurée.  La Ministre a évoqué une information donnée, il y a deux jours, par les médias israéliens selon lesquels les écoles gérées par l’UNRWA à Jérusalem-Est seraient fermées l’an prochain.  « J’espère vraiment qu’il s’agit d’un canular.  Sinon, c’est une provocation et une violation des responsabilités d’Israël découlant de nombreux accords internationaux. »  De même, elle a vu comme une provocation l’extension des colonies de peuplement israéliennes.

La Ministre des affaires étrangères a ensuite indiqué que le processus de paix requiert une légitimité, laquelle est assurée par un mécanisme multilatéral s’appuyant sur des paramètres internationalement acceptés.  Ainsi, tout plan de paix qui ne respecte pas ces paramètres est voué à l’échec.  Elle a tenu à rappeler que la solution des deux États est la seule option pour la résolution de la question palestinienne.  L’unité et la réconciliation sont tout aussi importantes, a-t-elle ajouté.  L’Indonésie salue les pays qui soutiennent les principes arrêtés dans plusieurs résolutions de l’ONU, y compris sur le statut de Jérusalem. 

L’Indonésie appelle à la fin de l’impasse humanitaire, notamment à Gaza, a poursuivi Mme Marsudi.  Pour elle, les 11 ans de blocus sont injustes et ne contribuent pas à résoudre le problème.  L’Indonésie a augmenté sa contribution à l’UNRWA et entend renforcer son assistance humanitaire en faveur des Palestiniens.  Selon la Ministre, l’UNRWA a un mandat humanitaire et n’est pas du tout une agence politique.  Le sort de 5,4 millions de réfugiés palestiniens est en jeu, a-t-elle souligné. 

Mme Marsudi a enfin plaidé pour la poursuite des efforts en vue de parvenir à une solution pacifique et politique en Syrie et au Yémen, invoquant l’esprit du multilatéralisme qui doit être ravivé. 

M. JONATHAN R. COHEN (États-Unis) a estimé que le Conseil consacre « trop de temps » à la question palestinienne, au détriment d’autres dossiers régionaux.  Il a évoqué la prochaine conférence ministérielle qui se tiendra à Varsovie dans le but de réfléchir à une architecture sécuritaire plus solide au Moyen-Orient.  Il a précisé que cette conférence ne visait pas à « diaboliser l’Iran », tout en appelant ce pays à cesser ses activités déstabilisatrices dans la région.  Il a notamment accusé l’Iran d’avoir violé la résolution 2231 (2015).

Le représentant a ensuite évoqué avec préoccupation la découverte de tunnels traversant la Ligne bleue depuis le territoire libanais.  Il n’a pas jugé acceptable que le Gouvernement libanais ait refusé l’accès de la FINUL à ces tunnels.  Le délégué a en outre condamné le lancement de roquettes vers Israël.  Enfin, le représentant des États-Unis a déclaré que la réunion de Varsovie précitée sera l’occasion pour tous les pays de dialoguer en vue d’un Moyen-Orient plus prospère et plus stable. 

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a déploré le manque de progrès réalisés pour obtenir une désescalade des tensions et a appelé à la plus haute retenue pour éviter de faires d’autres victimes.  Elle a appelé à la reprise d’un processus de paix authentique, engageant les deux parties à s’abstenir de toute initiative unilatérale susceptible de porter ombrage au processus de paix.  Elle a demandé de tenir compte des aspirations de la Palestine et des préoccupations sécuritaires d’Israël.

La représentante s’est également inquiétée de la situation humanitaire dans laquelle se trouvent les deux millions d’habitants de Gaza.  Elle a souligné que la solution des deux États est compromise par l’expansion des colonies de peuplement qui menacent notamment de scinder en deux la Cisjordanie.  Elle a ensuite appelé à poursuivre les discussions intra-palestiniennes.  La représentante a par ailleurs souligné que la cessation des activités de l’UNRWA risque de générer l’instabilité et de faire le lit des extrémistes.  Elle a ensuite annoncé la tenue, à Varsovie, d’une conférence ministérielle organisée par la Pologne et les États-Unis, qui entend aborder tout un éventail de questions horizontales relatives à l’ensemble de la région.  Elle a précisé que cet évènement ne vise pas à mettre l’accent sur un pays précis.

M. MARC PECSTEEN DE BUYTSWERVE (Belgique) a affirmé, pour la question palestinienne, qu’il n’y a pas d’autre option qu’une solution négociée fondée sur la coexistence des deux États, avec la ville de Jérusalem comme future capitale de ces deux États, conformément aux paramètres internationalement agréés.  Ce n’est que lorsque les besoins de sécurité d’Israël seront satisfaits, et quand les aspirations des Palestiniens à un État souverain seront réalisées, qu’une paix juste et durable pourra se concrétiser.  Toute initiative diplomatique crédible doit reposer sur ces paramètres qui font l’objet d’un consensus international.  Mais cela exige un environnement international, et surtout régional, apaisé, loin des développements de ces dernières semaines sur lesquels les membres du Conseil de sécurité seront amenés à se prononcer dans les prochaines semaines. 

L’année 2018, a poursuivi le délégué, a confirmé une tendance amorcée en 2017: la politique de colonisation soutenue, y compris au cœur de la Cisjordanie, dans des endroits stratégiques pour la continuité territoriale d’un futur État palestinien.  Le représentant a exprimé sa forte préoccupation par rapport à la décision de procéder à la démolition du village bédouin de Khan Al Ahmar, laquelle décision reste en suspens.  En ligne avec la résolution 2334 (2016), la Belgique s’oppose fermement à cette politique de colonisation et aux mesures prises dans ce contexte, tels les déplacements forcés, les expulsions et les démolitions.  Le représentant a appelé les autorités israéliennes à reconsidérer et annuler leurs décisions à ce sujet. 

Notant la reprise des manifestations à Gaza ces dernières semaines, le représentant a dit reconnaître le droit d’Israël à assurer sa sécurité, tout en condamnant l’usage disproportionné et indiscriminé de la force.  Mais, « inciter de manière irresponsable les habitants de Gaza à franchir la barrière de séparation vers Israël et à causer des dommages ne saurait être toléré non plus ».  Le représentant a appelé les responsables israéliens à renforcer les mécanismes de contrôle et de responsabilisation, lesquels doivent inclure, entre autres, des enquêtes approfondies et indépendantes pour chaque enfant tué.  La délégation a aussi appelé à l’amélioration de la situation humanitaire et socioéconomique dans la bande de Gaza, soulignant qu’une réponse humanitaire seule ne suffira pas: il faut également « un changement fondamental de la situation à Gaza », ce qui passe par « la levée du blocus et l’ouverture complète des points de passage, tout en tenant compte des préoccupations légitimes d’Israël quant à sa sécurité ».

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a indiqué que le statu quo n’est pas viable sur le dossier israélo-palestinien, en pointant la dégradation dangereuse de la situation actuelle.  Il a jugé inacceptable le recours aveugle à la force et les attaques contre les civils.  Il faut reprendre le processus politique, sur la base de négociations, a-t-il recommandé, ajoutant que seule la solution des deux États permettra de sortir de la crise.  Le délégué a par ailleurs noté le refus de l’écrasante majorité des États Membres de voir les paramètres d’une solution négociée remis en cause.  Toute tentative qui ne soit pas le fruit d’efforts israélo-palestiniens sera vouée à l’échec, a-t-il prédit, en exprimant l’appui de son pays aux efforts du Quatuor.

Le délégué a souligné l’importance d’une réconciliation intra-palestinienne et loué les efforts en ce sens de l’Égypte et de la Jordanie, avant de mettre en garde contre une explosion dans les territoires palestiniens.  « Nous devons joindre nos forces sur ce dossier. »

Le délégué a également souhaité que la souveraineté de la Syrie soit respectée et que les entraves au processus de réintégration de ce pays au sein du monde arabe soient levées.  Enfin, le représentant est revenu sur les allégations d’un pays membre, selon lesquelles la prochaine conférence de Varsovie ne visera pas un pays en particulier.  « Alors, pourquoi l’Iran, l’un des pays les plus importants de la région, n’a-t-il pas été invité? »

M. DESIRÉ WULFRAN G. IPO (Côte d’Ivoire) a réaffirmé le soutien de son pays à la solution des deux États, coexistant pacifiquement dans le cadre des frontières de 1967.  Il a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à renouer avec le dialogue pour bâtir, sur les acquis du passé, les fondements d’une entente nouvelle, gage d’une paix juste et durable. 

Devant la gravité de la situation humanitaire dans les territoires palestiniens, la Côte d’Ivoire réitère son appel au Conseil de sécurité à œuvrer, en synergie avec les agences spécialisées des Nations Unies et tous les partenaires, à la recherche de solutions urgentes pour mobiliser l’assistance nécessaire à la couverture des besoins essentiels des populations affectées.  Le représentant a appelé le Fatah et le Hamas à reprendre le dialogue sur le plan politique, afin de permettre à l’Autorité Palestinienne, à qui incombe la responsabilité première de répondre aux demandes sociales des populations palestiniennes, d’exercer ses fonctions régaliennes à Gaza et en Cisjordanie. 

En ce qui concerne par ailleurs la situation humanitaire alarmante au Yémen, la Côte d’Ivoire appelle les protagonistes au respect du cessez-le-feu afin de permettre la livraison sûre et sans entraves de l’aide humanitaire aux populations en détresse.  Quant au conflit en Syrie, le représentant s’est dit préoccupé par les questions liées à l’utilisation des armes chimiques, à la situation humanitaire, ainsi qu’au processus politique.  Son pays reste convaincu qu’il n’y a pas de solution militaire aux différentes crises qui agitent le Moyen-Orient.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a salué l’élection de la Palestine à la présidence du Groupe des 77 et la Chine, y voyant une « source d’espoir ».  Il a déploré l’expansion « sans précédent » en 2018 des colonies de peuplement.  Il a aussi regretté le manque d’action du Conseil de sécurité, constatant qu’Israël bénéficie d’un « feu vert » pour poursuivre ses activités.  « Après 70 ans, voilà où en est la question palestinienne », a-t-il déploré en constatant que la communauté internationale peine toujours à trouver une solution et qu’Israël se montre de plus en plus intransigeant.

En 2018, a-t-il poursuivi, Israël a lancé la construction de plus de 5 000 unités de logement et en a approuvé 2 000 autres, tandis que le nombre de colons a augmenté de 3% pour atteindre plusieurs centaines de milliers. Le représentant a également passé en revu les ordres de démolition émis, y compris pour 50 écoles.  Selon lui, Israël cherche à détruire toute perspective pour une solution à deux États.

Le représentant a aussi recensé une moyenne de 11 violations commises chaque jour par les colons israéliens, ceux-ci ayant de surcroît augmenté de 70% entre 2013 et 2018.  Il s’est également ému des centaines de morts, du côté palestinien depuis la Grande Marche du retour, et des nombreuses détentions administratives.  Il a appelé le Conseil à appliquer ses résolutions 904 (1994) et 605 (1987).  Le délégué a par ailleurs salué les États Membres qui ont aidé l’UNRWA à combler son déficit budgétaire.  Il a conclu en appelant la communauté internationale à prendre les mesures qui s’imposent pour redynamiser le processus politique.

M. MA ZHAOXU (Chine) a noté les difficultés auxquelles la solution des deux États se heurte, alors que les risques d’escalade sont réels.  Il a dénoncé tout acte de violence contre les civils et souligné la gravité de la situation humanitaire à Gaza.  La solution des deux États est la seule solution au conflit, a déclaré le délégué chinois, en appelant à une reprise des négociations.  Il a en outre appelé au plein respect de la résolution 2334 (2016) et dénoncé tout « acte unilatéral » susceptible d’entamer la confiance.  Il a appuyé la « cause juste » des Palestiniens, ainsi que la pleine intégration de la Palestine dans la communauté internationale.  La Chine entend jouer un rôle constructif à cette fin, a-t-il conclu. 

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a déploré les évènements violents survenus depuis l’incident de « Maidan », le 30 mars dernier, jusqu’en décembre 2018.  Il a appelé les parties à s’abstenir de toute action violente, susceptible de mettre à mal les perspectives de paix.  Le représentant a souligné que le conflit israélo-palestinien ne pourra être résolu que sur la base de négociations visant à atteindre la solution des deux États.  Il a aussi appelé les dirigeants palestiniens à tenir compte de manière pragmatique des préoccupations sécuritaires d’Israël.  Il a également insisté sur l’importance du retour de l’Autorité palestinienne à Gaza et sur la nécessité d’appuyer le processus de réconciliation intra-palestinien.

Le représentant a ensuite invité Israël à assouplir ses politiques de démolition, d’appropriation et de colonies de peuplement.  Aux forces de sécurité israéliennes, il a demandé d’éviter toute mesure qui pourrait entraver la reprise du dialogue.  Il s’est en outre félicité de l’annonce, par les États-Unis, de la publication d’un programme pour la reprise des négociations.  Il faut que l’administration américaine veille à son impartialité, a-t-il ajouté.

M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a dit que son pays ne peut rester silencieux quand le droit d’exister d’Israël est remis en question ou compromis.  La délégation soutient toute initiative de reprise des négociations directes entre les parties, en vue de parvenir à une paix durable.  L’Allemagne reste engagée en faveur de la solution des deux États, laquelle se base sur des paramètres connus.  Le principe du respect des paramètres connus s’applique également à la question du statut de Jérusalem, a ajouté le représentant.

La délégation a appelé à mettre fin aux colonies de peuplement israéliennes, arguant qu’elles sapent la perspective d’un futur accord de paix en vue de la solution des deux États.  Elle a invité Israël à geler cette expansion de colonies en insistant sur le respect de la résolution 2334 (2016).  D’un autre côté, l’Allemagne condamne fermement les attaques venant de Gaza et qui affectent la sécurité d’Israël.  Ce qui pourrait contribuer à faire baisser les tensions, selon la délégation allemande, ce sont les échanges directs entre populations, qui sont souvent menés par des femmes.  Le représentant a également souligné la situation humanitaire préoccupante à Gaza, en rappelant l’importance du rôle de l’UNRWA dans les territoires palestiniens.

Le représentant a aussi affirmé l’importance des progrès dans le cadre de la réconciliation intra-palestinienne, notamment après la dissolution du Conseil législatif palestinien.  L’Allemagne, a-t-il conclu, invite les acteurs palestiniens à faire preuve de leadership afin de trouver un terrain d’entente pour faire face aux besoins de la population palestinienne.

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a condamné les tirs de roquettes visant Israël qui sont lancés depuis Gaza et la Syrie.  Elle a déploré que l’espoir d’une solution négociée entre Palestiniens et Israéliens s’amenuise.  Constatant la forte augmentation de la violence sur le terrain, elle a rappelé le droit à la légitime défense d’Israël, tout en exhortant ce pays à n’user de la force qu’en dernier recours.  Il faut éviter toute nouvelle guerre dévastatrice à Gaza, a-t-elle déclaré.

La déléguée a jugé essentiel que le Conseil envoie un message aux parties palestiniennes sur l’importance d’une réconciliation des différentes factions palestiniennes.  Elle a dénoncé les plans d’Israël visant à construire de nouvelles unités de logement au cœur de la Cisjordanie.  Enfin, la déléguée s’est dit préoccupée par les tensions autour de la Ligne bleue et a appelé à la pleine application des résolutions du Conseil de sécurité.  Cela fait trop longtemps que le Hezbollah foule aux pieds les résolutions du Conseil, a-t-elle déclaré.  « N’abandonnons pas la solution des deux États qui est la seule solution viable. »

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) s’est inquiété de la détérioration de la situation sécuritaire pour des millions de Palestiniens et d’Israéliens, en raison des attaques aveugles du Hamas et de la riposte disproportionnée d’Israël.  Après avoir réaffirmé son appui à la solution des deux États, le représentant a appelé à privilégier les mesures de rétablissement de la confiance afin de relancer le dialogue.  Il s’est cependant dit préoccupé par l’augmentation des colonies de peuplement et des activités de démolition, dans le Territoire palestinien occupé, et des violations de la résolution 2334, notamment avec le projet de destructions dans la localité de Khan al Ahmar.  Il a aussi appelé à combattre l’antisémitisme et la discrimination sous toutes ses formes.  Le représentant a appelé à remédier à la situation humanitaire dramatique à Gaza et à établir les conditions nécessaires pour permettre à l’Autorité palestinienne de reprendre le contrôle de la Bande.

Tournant ensuite son attention sur le Yémen, le représentant a souligné que les accords conclus en Suède représentent un tournant et qu’aucune circonstance ne saurait justifier l’abandon de ses compromis.  Il a aussi appelé au plein respect des résolutions 2451 et 2452.

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a rappelé qu’à la mi-novembre, la bande de Gaza était sur le point de basculer dans un conflit meurtrier, et estimé que ce risque n’avait pas disparu aujourd’hui et qu’il fallait prendre toute la mesure de sa gravité.  Le bilan le long de la barrière de séparation est lourd, a poursuivi le représentant en condamnant l’usage disproportionné et indiscriminé de la force, et en appelant Israël à respecter le droit des Palestiniens à manifester pacifiquement, tout en dénonçant l’instrumentalisation des manifestations par le Hamas et d’autres groupes armés.

M. Delattre a constaté que l’impasse dans laquelle se trouve le processus de réconciliation aggrave la situation de la population de Gaza, citant notamment la fermeture du point de passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte.  Pour redonner espoir aux Gazaouis, la communauté internationale doit répondre tout d’abord à l’urgence humanitaire, même si à terme, seule une levée du blocus, assortie de garanties de sécurité requises pour Israël, permettra de répondre aux besoins de la population.  Mais, pour la France, il ne saurait y avoir de réponse durable à la crise de Gaza sans retour à l’unité palestinienne qui devra permettre à l’Autorité palestinienne de retrouver l’ensemble des prérogatives dans ce territoire.  Elle soutient cet objectif dans le cadre des efforts engagés par l’Égypte et du Coordonnateur spécial de l’ONU.

S’agissant de la Cisjordanie, M. Delattre est revenu sur l’escalade intervenue entre le 9 et le 13 décembre 2018, à la suite de l’attaque meurtrière perpétrée aux abords de la colonie d’Ofra.  Tout en la condamnant, il a noté qu’elle s’inscrivait dans un contexte profondément dégradé par l’absence d’horizon politique et les conséquences de la colonisation.  Ces développements nous éloignent chaque jour de l’objectif de faire de Jérusalem la capitale des deux États, a regretté le représentant avant d’appeler au retrait des initiatives législatives visant à la régularisation des colonies dites « sauvages », qui sont « illégales même en droit israélien ».  Le représentant a condamné la colonisation, illégale en droit international et qui contrevient aux résolutions du Conseil de sécurité.  Face à la situation sur le terrain, le Conseil de sécurité n’a jamais été en mesure de parler d’une seule voix au cours de l’année dernière, faute de consensus sur les paramètres pourtant agréés de longue date par la communauté internationale, a-t-il regretté.  Il a parlé de « silence assourdissant » avant d’appeler à un « sursaut et à une remobilisation cette année ».

« Nous sommes proches du point de non-retour », a poursuivi M. Delattre.  « L’ensemble territorial morcelé qui prend forme sous nos yeux fait d’ores et déjà coexister de manière inégalitaire deux populations sur un même territoire. »  L’aboutissement de ce processus marquerait, à ses yeux, pour les Palestiniens, l’abandon de leurs aspirations nationales, qui passent par l’établissement d’un État; et, pour les Israéliens, la renonciation au caractère démocratique de l’État d’Israël.  Le seul objectif de la France est de réaliser la solution des deux États par la négociation, a-t-il réaffirmé.

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a tout d’abord exprimé sa reconnaissance pour les condoléances présentées à sa délégation à l’occasion du décès de l’ancien Représentant permanent sud-africain, Dumisani Kumalo.  Sur la question à l’ordre du jour, il a déploré les « efforts minimes » déployés pour mettre en œuvre la résolution 2334 (2016), une situation qui, a-t-il affirmé, remet en question la crédibilité des décisions du Conseil de sécurité.  Selon lui, la récente escalade des tensions entre les colons israéliens et les Palestiniens à Ofra témoigne des obstacles au processus de paix que représente l’élargissement des colonies de peuplement.  Il a réclamé la présentation, tous les trois mois, de rapports écrits sur la mise en œuvre de la résolution 2334.  De tels rapports sont présentés au Conseil sur les autres questions dont il est saisi et la situation en Palestine ne doit pas être une exception, a-t-il argué.

Le représentant s’est ensuite alarmé de voir des enfants pris délibérément pour cible, dénonçant notamment l’emprisonnement de mineurs palestiniens dans des prisons militaires israéliennes.  Susciter la haine et inculquer une culture de la violence chez ces enfants rendra la paix encore plus difficile d’atteindre, a-t-il prévenu en incitant à avoir un sentiment d’urgence et à préserver les gains obtenus en plusieurs décennies de diplomatie.

Après avoir réaffirmé son appui à la solution des deux États, M. Matjila a rappelé que son pays avait organisé, en janvier 2002, la Spier Peace Retreat, qui visait à renforcer les « camps de paix » en Israël et en Palestine.  Depuis, l’Afrique du Sud n’a cessé d’encourager les parties à mener des négociations pacifiques.  Le représentant a ensuite condamné les coupures budgétaires dont l’UNRWA a fait les frais, faisant remarquer que cela ne peut qu’attiser les tensions.  Il s’est aussi inquiété des informations selon lesquelles Israël envisage de fermer les écoles de l’UNRWA à Jérusalem-Est.

M. JOSÉ SINGER (République dominicaine) s’est dit préoccupé par la recrudescence des tensions dans les territoires occupés, ainsi que par la gravité de la situation humanitaire à Gaza.  Il a déclaré que seule la solution des deux États permettra de ramener la paix entre Israéliens et Palestiniens, plaidant en ce sens en faveur d’une relance des négociations.  Le délégué a dénoncé la poursuite des activités de peuplement israéliennes dans le droit fil de la résolution 2334 (2016) et a mis en garde contre le risque d’un embrasement majeur dans la région.  Enfin, M. Singer a souligné le statut particulier de Jérusalem et demandé la préservation de sa diversité culturelle unique.  « Ne nous éloignons pas de la solution des deux États », a-t-il conseillé.

Mme AMAL MUDALLALI (Liban) a souhaité que la présidence de la Palestine au Groupe des 77 et la Chine débouche sur son accession en tant que membre à part entière de l’ONU.  Elle a dénoncé la « guerre ouverte » menée contre la Palestine et l’impunité dont bénéficie Israël.  Elle a parlé de la tenue, ce week-end à Beyrouth, d’un sommet socioéconomique arabe qui a notamment porté sur la situation dans les territoires palestiniens et qui a appelé à conjuguer tous les efforts pour assurer le développement de Jérusalem et appuyer l’UNRWA. 

La représentante a ensuite appelé la communauté internationale à préserver les acquis réalisés en 70 ans d’engagements en faveur de la cause palestinienne, dont la résolution 2334 (2016).  La représentante s’est alarmée du fait que le processus de paix est une chose du passé, constatant que la confiance n’existe plus entre les parties.

En 2018, a poursuivi la représentante, Israël a violé plus de 2 000 fois la souveraineté du Liban, et 23 fois au cours du mois de janvier 2019.  Elle a indiqué que le Liban avait déposé une plainte devant le Conseil de sécurité, avertissant notamment que les agissements d’Israël risquent, notamment, de mettre en péril le trafic aérien civil.  Elle a appelé le Conseil de sécurité à condamner toute violation de la résolution 1701 (2006) et à prendre toutes les mesures nécessaires pour pousser Israël à honorer ses engagements.

M. FREDERICO MEYER (Brésil) a salué l’initiative prise par les États-Unis de présenter un plan de paix pour régler le différend entre Israël et la Palestine.  Conscient du fait que les deux parties seraient amenées à faire des concessions difficiles pour atteindre la paix, il a exhorté les Israéliens et les Palestiniens à négocier de bonne foi.  Il a ensuite salué les récents rapprochements entre Israël et les « pays du monde arabe et musulman ».

Abordant ensuite la situation en Syrie, il a réclamé la convocation, sans délai, d’un comité constitutionnel, soulignant le caractère crucial de cette étape pour dégager une solution politique.  Il a également appelé les parties au conflit au Yémen à s’abstenir de toute mesure susceptible de violer le cessez-le-feu établi par l’Accord de Stockholm.  Les efforts de médiation de l’ONU sont essentiels pour permettre aux négociations de démarrer, a-t-il ajouté.  Enfin, le représentant a indiqué que le Brésil déploie son plus important contingent au sein de la FINUL.  Il a salué la retenue dont ont fait preuve Israël et le Liban après la récente crise autour de la Ligne bleue.

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a dénoncé le fait que « la force d’occupation a, une fois de plus, mené des actes d’agression contre le territoire syrien ».  Il a imputé la responsabilité de ces agressions récurrentes à l’échec du Conseil de sécurité et au soutien de certains de ses membres à Israël.  Cette position va à l’encontre des engagements de ces pays en faveur de la paix et la sécurité internationales, mais cela n’arrêtera pas la Syrie qui entend rétablir l’ordre dans les hauteurs du Golan, puisque le retrait des forces israéliennes sur les frontières de 1967 doit avoir lieu, en vertu du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU.

Le délégué a accusé le représentant israélien d’avoir parlé aujourd’hui de tout, sauf du conflit israélo-palestinien.  Le représentant a ensuite mentionné des actions terroristes menées contre son pays, « des actes visant à détourner l’attention de ce qui se passe réellement au Moyen-Orient ».  Il a fustigé l’organisation d’une réunion du conseil des ministres israélien dans le Golan syrien, un territoire occupé, ainsi que les projets économiques menés par la force d’occupation dans ce territoire.

M. Ja’afari a ensuite regretté que le Coordonnateur des Nations Unies pour la paix au Moyen-Orient n’ait pas, dans son dernier rapport, relaté certains faits, ou n’ait pas désigné des faits par des termes simples et clairs.  Il a invité les pays soutenant les politiques et positions israéliennes à changer d’approche, sinon « le destin de cette Organisation sera voué à l’échec comme ce fut le cas pour la Société des Nations ».  Il a également dénoncé des coalitions internationales sans légitimité, avertissant que la réunion de Varsovie, prévue à la mi-février sur « la stabilité et la sécurité au Moyen-Orient » était également vouée à l’échec.  M. Ja’afari a rappelé le droit des Palestiniens à l’autodétermination, soulignant que toute tentative de redessiner la carte du Moyen-Orient ne pourra prospérer, car le peuple syrien y fera obstacle comme il l’a toujours fait depuis des décennies.

M. LUIS GALLEGOS (Équateur) s’est inquiété de la détérioration de la situation humanitaire et des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, relevant qu’outre des morts, les violences en Cisjordanie avaient fait, depuis le 9 décembre 2018, plus de 400 blessés chez les Palestiniens et au moins 13 chez les Israéliens et plus de 200 arrestations de Palestiniens.  « La situation sur le terrain représente un risque pour la paix et la sécurité internationales. »

Le représentant a également dénoncé la poursuite des activités de peuplement, notant que les autorités israéliennes avaient approuvé 2 200 unités de logement supplémentaire en Cisjordanie, tandis que 31 unités sont en cours de construction à Hébron, les premières à y être bâties depuis 16 ans.  De plus, la détermination à faire avancer des projets de loi pour réglementer les colonies de peuplement au-delà de la Ligne verte, ainsi que l’annonce, par Israël, de l’ouverture de la route 4370 à Jérusalem occupée qui sépare le trafic israélien et palestinien par un mur de huit mètres de haut, renforcent les politiques d’annexion et d’expansion.  Il a estimé que la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) est la manière la plus viable de rétablir la paix dans la région.  Enfin, il a appelé la communauté internationale à réaliser des progrès tangibles pour dégager une solution « politique, pacifique, définitive et juste » au conflit, sur la base de la solution des deux États.

Mme SIMA SAMI I. BAHOUS (Jordanie) a évoqué la situation géographique de son pays et ses liens historiques avec le peuple palestinien, raisons pour lesquelles la Jordanie a toujours déployé des efforts pour aller de l’avant, par des voies pacifiques, dans le règlement du conflit israélo-palestinien.  Si elle a plaidé pour la solution des deux États, sur les frontières du 4 juin 1967, elle a mis en garde que la reprise des négociations israélo-palestiniennes suppose auparavant un arrêt des actions unilatérales d’Israël.  S’agissant de Jérusalem, elle a appelé la communauté internationale à préserver « la ville sainte d’Al-Qods » qui doit rester « un symbole de la paix ».  Pour sa part, la Jordanie continuera à assurer le rôle de gardien des lieux saints des Musulmans, a-t-elle assuré.

La question des réfugiés fait, elle aussi, partie de la solution définitive du conflit israélo-palestinien, a-t-elle poursuivi en plaidant pour que cette solution garantisse leur droit au retour et au dédommagement.  Elle a aussi appelé à soutenir et protéger l’UNRWA, comme élément de la protection de ces réfugiés par la communauté internationale.

La représentante a aussi appelé à une solution politique au conflit syrien « pour que la Syrie puisse redevenir un pilier de la stabilité dans la région ».  En ce qui concerne la crise au Yémen, la Jordanie salue l’accord de cessez-le feu à Hodeïda ainsi que le processus lancé par l’Accord de Stockholm.  En concluant son intervention, la représentante a appelé à trouver impérativement des solutions aux causes profondes des conflits de la région et à offrir un avenir prometteur aux jeunes. 

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a constaté que le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens connaît son moment le plus difficile depuis la signature des Accords d’Oslo en 1993.  La gravité de la situation sur le terrain exige des efforts collectifs afin de préserver les perspectives de la solution des deux États, a-t-il souligné.  Il a également parlé de l’importance du travail de l’UNRWA pour éviter toute détérioration majeure de la situation humanitaire dans les territoires occupés.

Le représentant a ensuite appelé à la cessation des activités de peuplement illégales d’Israël et au plein respect de la résolution 2334 (2016).  Il a également dénoncé les attaques contre les citoyens israéliens et condamné les actions violentes du Hamas, notamment le lancement de missiles depuis la bande de Gaza et la construction de tunnels.

Passant à la Syrie, M. Moritán a souligné l’importance des pourparlers de Genève et a reconnu la contribution des Accords d’Astana pour assurer une désescalade de la violence, atténuer la situation humanitaire sur le terrain et créer les conditions pour parvenir à un règlement définitif du conflit.  Il a par ailleurs salué la création de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH).

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a rappelé que 2019 marque la soixante-onzième année du conflit israélo-palestinien et du refus au droit à l’autodétermination du peuple palestinien.  Il a appelé la communauté internationale à redoubler ses efforts collectifs pour mettre un terme à ce conflit et pour aider les deux peuples, israélien et palestinien, à vivre côte-à-côte dans la paix et la sécurité, la stabilité et la dignité.  Il a regretté l’effet dévastateur sur Gaza et ses deux millions d’habitants des récents cycles de violence, appelant dans la foulée à un financement sûr et durable de l’UNRWA, en dépit de la décision américaine d’arrêter ses contributions à l’Office.

Le représentant a déploré la poursuite des activités de colonisation d’Israël, qui contreviennent à la résolution 2334 (2016), jugeant ces actions illégales au regard du droit international et prévenant qu’elles représentent un obstacle à la paix et à la réalisation de la solution des deux États.  Il a réaffirmé le soutien de la Namibie à la résolution de 2017 de l’Assemblée générale sur le statut de Jérusalem.  Il a également fait part de ses préoccupations après l’annonce récente du Ministre de la sécurité publique d’Israël qu’il rendrait encore plus difficiles les conditions de détention des prisonniers palestiniens.  Cela ne facilitera en rien l’amélioration des relations israélo-palestiniennes ni une reprise des négociations, a-t-il averti.

En conclusion, le représentant a appelé Israël à mettre fin à ses activités de peuplement et à se retirer sans condition du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Il a aussi appelé de ses vœux un retour à la table de négociation pour réaliser la solution des deux États dans les frontières d’avant 1967, ce qui représente la seule solution à ses yeux.

Mgr BERNARDITO AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a repris les paroles du pape à l’occasion de la Journée internationale de la paix 2019 lorsqu’il a comparé la paix « à une fleur délicate qui lutte pour fleurir dans le sol rocailleux des violences ».  Une telle image capture de manière vivante la situation qui perdure entre Israël et l’État de Palestine « où l’on sait à quel point la paix est fragile et combien son existence difficile est constamment menacée par une rhétorique nuisible, des attaques et des provocations, des violations des droits de l’homme et des actions unilatérales, ce qui entrave les perspectives d’un règlement de la crise, apporte des souffrances indicibles et cause la mort de nombreux civils sans défense, a-t-il constaté à regret.

Dans ce contexte, le Saint-Siège renouvelle ses appels aux autorités israéliennes et palestiniennes pour qu’elles reprennent le dialogue et s’engagent sur la voie de la paix.  Il a souligné l’importance de la paix pour une Terre qui est non seulement la patrie de ces deux peuples, mais aussi d’une importance historique et culturelle significative pour le monde entier en tant que berceau des trois grandes religions monothéistes.  S’agissant de sa signification religieuse, le Saint-Siège réclame des garanties internationales pour la ville sainte de Jérusalem, comme cela a été recommandé par l’Assemblée générale dans sa résolution 181 (1947).

Son représentant redoute que ce conflit politique et territorial ne se transforme en un conflit de religion et d’identité, « ce qui doit être évité à tout prix » pour ne pas compromettre davantage une solution politique.  Par conséquent, ceux qui occupent des postes politiques doivent, selon lui, utiliser leur autorité de manière responsable pour venir à bout des différends en s’engageant dans un dialogue ouvert et honnête pour parvenir à une paix authentique et durable, au lieu de se limiter à faire miroiter une paix illusoire qui est en fait le fruit d’un équilibre « entre le pouvoir et la peur », a tranché Mgr Auza.  Il plaidé plutôt pour une véritable paix durable qui soit « le fruit d’un projet politique basé sur les responsabilités mutuelles et l’interdépendance des êtres humains », souhaitant un projet politique responsable qui vise à protéger la vie de tous les citoyens, indépendamment de leur origine ou leur appartenance religieuse, et à créer les conditions nécessaires pour un avenir digne et juste pour tous.

M. SAAD AHMAD WARRAICH (Pakistan) a vu dans l’accession de la Palestine à la présidence du G-77 et la Chine un signe de solidarité avec le peuple palestinien, et a déploré que de tels moments « d’espoir et d’optimisme » se fassent de plus en plus rares.  Il a constaté qu’au cours de l’année écoulée, l’ombre d’une occupation « illégale et oppressante » s’était élargie.  Outre l’hostilité et la discorde, cette situation fait diminuer les perspectives de paix durable dans la région, s’est-il inquiété.  Il a aussi estimé que l’augmentation du nombre de nouvelles unités de logement en Cisjordanie témoigne du mépris d’Israël envers la communauté internationale et la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  La création de « faits alternatifs sur le terrain » ne peut modifier les réalités historiques, ni neutraliser les droits juridiques d’un peuple vivant sous occupation, a-t-il affirmé.  Il a ensuite renouvelé son appui à la solution des deux États et a souligné l’importance de veiller au financement prévisible de l’UNRWA.

Le représentant a par ailleurs souligné que seul un processus de paix intra-syrien pourra permettre de réaliser une paix durable dans ce pays.  Il a aussi salué le nouvel élan diplomatique pour trouver une issue politique au conflit au Yémen et a appelé les parties à honorer les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Stockholm.  Cela est essentiel, non seulement pour les perspectives de paix, mais également pour les millions de Yéménites qui ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, a-t-il souligné.

Mme MONA JUUL (Norvège) a d’abord parlé de la Syrie pour encourager les membres du Conseil de sécurité à se mettre d’accord sur une solution politique durable, dans l’intérêt du peuple syrien.  Passant au Yémen, la représentante a salué l’Accord de Stockholm et les résolutions 2451 (2018) et 2452 (2018) du Conseil de sécurité.  Étant donné que la situation demeure fragile, il est important, a-t-elle souligné, de préserver l’élan imprimé en Suède.  La représentation des femmes à tous les niveaux du processus politique est impérative, a-t-elle insisté, promettant que son pays continuera à donner la priorité à l’aide humanitaire.  Quant à la Palestine, la représentante a indiqué que son pays présidera la prochaine réunion du groupe des donateurs internationaux (AHLC) que l’Union européenne organisera le 12 avril prochain à Bruxelles.  La Norvège encourage donc l’Autorité palestinienne et Israël à avancer sur les questions fiscales en suspens.  Parties comme donateurs doivent aussi avancer plus vite dans la mise en œuvre des principaux projets d’infrastructures liés aux secteurs de l’eau et de l’énergie, en particulier à Gaza. 

Les « acrobaties politiques » dans et autour de Gaza ne conduiront ni à la stabilité ni au développement, a prévenu la représentante.  Ce qu’il faut, a-t-elle martelé, c’est placer les intérêts des Gazaouites devant tout.  Les donateurs doivent mobiliser leur appui au train de mesures humanitaires pour Gaza, en coordination avec l’Autorité palestinienne.  Les transferts de fonds mensuels qu’effectue l’Autorité palestinienne vers Gaza doivent se poursuivre.  La représentante a conclu en soulignant le caractère « indispensable » de l’UNRWA et en jugeant « vital » que les donateurs restent engagés à appuyer l’Office.  En l’absence de progrès politiques, nous appelons toutes les parties et tous les donateurs à faire tout leur possible pour préserver les bases institutionnelles et économiques d’un futur État palestinien. 

M. SAUD HAMAD GHANEM HAMAD ALSHAMSI (Émirats arabes unis) a plaidé pour l’établissement d’un État palestinien indépendant avec les frontières de 1967.  Il a insisté pour que prennent fin les pratiques israéliennes illégales allant à l’encontre du peuple palestinien, soulignant la responsabilité de la communauté internationale pour résoudre ce conflit, et saluant au passage les efforts égyptiens pour la réconciliation entre Palestiniens.  Le délégué a aussi demandé que la communauté internationale continue de soutenir le peuple palestinien.  Plus de 173 millions de dollars ont été débloqués par les Émirats arabes unis en faveur de l’UNRWA au cours des dernières années, a-t-il fait valoir avant d’indiquer que son pays entend aussi œuvrer pour la paix et la stabilité au Yémen. 

Le représentant a rappelé que la coalition internationale au Yémen a salué l’Accord de Stockholm sur Hodeïda.  Il a déploré que les milices houthistes continuent de violer quotidiennement cet accord, avec l’appui de l’Iran, pays qui soutient les houthistes en les armant.  Il a parlé de l’impact négatif de l’Iran dont la présence en Syrie entrave les perspectives de paix dans ce pays.  Selon les Émirats arabes unis, l’Iran est d’ailleurs le dénominateur commun entre les conflits en Syrie et au Yémen, raison pour laquelle la communauté internationale doit faire pression sur ce pays afin que ses velléités expansionnistes ne déstabilisent pas la région.  Les Émirats arabes unis se disent prêts à poursuivre leur coopération avec les partenaires qui envisagent de mettre un terme aux conflits dans la région du Moyen-Orient, a dit le représentant en conclusion.

M. GEORG HELMUT ERNST SPARBER (Liechtenstein) s’est dit toujours aussi déçu de l’échec du Conseil de sécurité à faire pression sur les parties au conflit en Syrie lequel se dirige vers une issue malheureuse pour le peuple syrien.  Les violations systématiques et odieuses des droits de l’homme et du droit international humanitaire se poursuivent, a insisté le représentant qui a appuyé la décision des États parties à la Convention sur les armes chimiques de charger la Mission d’établissement des faits d’identifier ceux qui ont utilisé des armes chimiques, comme partie aux efforts du Mécanisme chargé d’enquêter sur les crimes commis en Syrie.  L’établissement des responsabilités, a poursuivi le représentant, doit faire partie de tout accord politique en Syrie.  La paix et la reconstruction ne seront durables et effectives que lorsque ceux qui ont commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre à grande échelle répondront de leurs actes et seront exclus de tout leadership politique.  Se félicitant une nouvelle fois du travail du Mécanisme d’enquête, le représentant a, une nouvelle fois, appelé le Conseil de sécurité à saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie. 

Il a ensuite dit partager l’optimisme prudent face à la situation au Yémen et a espéré que la nouvelle Mission d’appui assurera la pleine mise en œuvre des accords signés à Stockholm.  Maintenant que le processus de paix avance, il est temps que le Conseil traite aussi des atrocités commises pendant le conflit, a estimé le représentant.  Il a d’ailleurs noté que deux tiers des membres du Conseil ont signé le Code de conduite du Groupe Responsabilité, cohérence et transparence (Groupe ACT), dont l’engagement de ne pas s’opposer à une résolution liée à une situation où des crimes de masse ont été commis.  Le Conseil devrait aussi prendre des mesures pour que la question de la responsabilité pour ces crimes soit incluse dans tout règlement de paix au Yémen, a conclu le représentant.

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a constaté à regret que le peuple palestinien voit son sort difficile se poursuivre.  Il a rejeté catégoriquement toute politique ou plan israélien qui soient illégaux et qui sapent les droits légitimes des Palestiniens.  Il a appelé la communauté internationale à agir immédiatement pour mettre fin aux activités de peuplement israéliennes et à protéger le peuple palestinien ainsi qu’à mettre fin à la crise humanitaire qui les frappe.  Sur la base de l’Initiative de paix arabe, l’Arabie saoudite reste attachée à une paix globale dans la région.

Abordant ensuite la situation en Syrie, le représentant a regretté que le dernier Envoyé spécial des Nations Unies, M. Staffan de Mistura, n’ait pu faire avancer le processus politique en raison de « l’intransigeance du régime syrien ».  L’Arabie saoudite appelle au retrait de tous combattants étrangers et forces étrangères de la Syrie, y compris les forces iraniennes et leurs milices. 

S’agissant du dossier yéménite, il a salué les développements récents qui ont suivi la signature de l’Accord de Stockholm, qui représentent une percée vers la paix.  Cependant, a-t-il constaté, les houthistes, soutenus par l’Iran, ne semblent pas vouloir respecter cet accord, comme en témoignent les deux attaques récentes perpétrées par ces milices notamment contre des installations de l’ONU.  Il a accusé l’Iran de continuer à soutenir ces milices et l’a sommé d’arrêter.  Affirmant que les houthistes ont contrecarré tous les efforts des Nations Unies pour régler la crise au Yémen, il a souhaité une solution qui garantisse la souveraineté des autorités sur tout le territoire du pays.

M. DIDAR TEMENOV (Kazakhstan) a fait part de la position inchangée de son pays: l’appui à la solution des deux États et à la reprise des négociations bilatérales sans condition préalable, conformément à la Charte des Nations Unies, aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et aux autres mécanismes et initiatives dont la Feuille de route, l’Initiative de paix arabe, les Principes de Madrid et la formule « terre contre paix ».  Dans ce cadre, il a souligné que l’expansion rapide des colonies de peuplement est devenue un obstacle « majeur » à la paix de la région.  La politique délibérée de démolition des propriétés palestiniennes et d’extension des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, sans oublier le transfert de ces terres à une seule partie ne peuvent que compromettre la solution des deux États, s’est alarmé le représentant.  Il s’est aussi inquiété de la situation humanitaire à Gaza et de l’intention d’Israël de fermer les écoles de l’UNRWA à Jérusalem-Est.  Concluant sur la situation au Yémen, le représentant a salué la résolution 2452 du Conseil de sécurité portant création d’une nouvelle mission politique spéciale pour appuyer l’Accord sur Hodeïda. Il a également salué la réunion des parties au conflit qui s’est tenue à Amman le 18 janvier dernier sur l’échange des prisonniers.  Il a espéré que ces mesures positives offriront l’occasion de relancer l’économie, de résoudre la crise humanitaire et de rétablir les services publics au Yémen.

M. FERIDUN HADI SINIRLIOĞLU (Turquie) a rappelé que la situation au Moyen-Orient reste une source de graves préoccupations, évoquant le terrorisme, la violence et les crises humanitaires qui y frappent des millions de personnes innocentes.  À la lumière de cette réalité, il lui semble plus urgent que jamais de régler le conflit israélo-palestinien à défaut de quoi on risque de déstabiliser encore plus la région et d’alimenter l’extrémisme et la radicalisation.  Il a dénoncé le fait qu’en dépit des appels répétés de la communauté internationale, Israël poursuive ses violations du droit international à un rythme alarmant, citant le cas de ses activités de peuplement « qui cherchent à créer une nouvelle donne sur le terrain », contrairement à la résolution 2334 (2016).

S’agissant des réfugiés palestiniens, il a réaffirmé que leur statut était un « droit légitime » et ne saurait être utilisé comme monnaie d’échange à la table de négociation, tout comme leur droit au retour.  En tant que Président de la Commission consultative de l’UNRWA et du Groupe de travail sur le financement de l’Office, la Turquie continuera à contribuer à son travail et exhorte tous les acteurs à en faire de même.  Cela se justifie, selon le représentant, par la pertinence du mandat de l’Office et cela, aussi longtemps qu’une solution juste et durable n’aura été trouvée.

Le représentant a plaidé pour la revitalisation du processus de paix israélo-palestinien, la seule voie possible étant à son avis la solution des deux États dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale de l’État de Palestine.  « Toute initiative de paix devrait se baser sur ces paramètres largement acceptés », a estimé le représentant pour lequel « cela relève du domaine du possible et il faut rester optimiste ».

Abordant la situation en Syrie, il a soutenu la poursuite du processus politique et la finalisation de la création du Comité constitutionnel. À ce sujet il a estimé que cela devait se faire sous les auspices de l’ONU et qu’il fallait veiller à une composition équilibrée.  À cette fin, son pays a intensifié, au cours des derniers mois, ses consultations avec les garants d’Astana et l’Envoyé spécial des Nations Unies en Syrie.  La Turquie reste déterminée à combattre le terrorisme en Syrie et ne tolèrera aucun « havre de paix » pour toute organisation terroriste de l’autre côté de « sa frontière », a précisé le représentant ajoutant que la Turquie et les Etats-Unis avaient accepté de coordonner le processus de retrait pour éviter de créer un vide à l’est de l’Euphrate.

Au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a dénoncé, en parlant de la Palestine, les agressions « sans limite » d’Israël, l’intensification des politiques liées aux colonies de peuplement et les « assauts » contre les lieux sacrés musulmans et chrétiens lesquels créent une situation volatile intenable et exacerbent la crise humanitaire, en particulier à Gaza.  Le représentant a aussi dénoncé les provocations d’Israël et celles des autres parties qui veulent par la force et en violation du droit international modifier le statut juridique de Jérusalem, en décidant, entre autres, d’y installer leur ambassade.  Une telle irresponsabilité ne peut qu’affaiblir le système international, renforcer la politique israélienne du « fait accompli », aggraver encore l’impasse politique et compromettre les chances de concrétiser la solution des deux États.

Le représentant a donc souligné la responsabilité de Conseil de sécurité d’agir comme il se doit pour mettre fin à la nature hors-la-loi et à l’impunité d’Israël.  La communauté internationale doit établir les responsabilités pour toutes les violations israéliennes et offrir une protection au peuple palestinien.  Le Conseil de sécurité, la Cour pénale internationale (CPI) et tous les autres acteurs doivent jouer leur rôle, a martelé le représentant.  Il a d’ailleurs appelé le Conseil à recommander l’admission de l’État de Palestine comme Membre à part entière des Nations Unies pour, a-t-il plaidé, promouvoir les chances de paix et mettre en place des mesures politiques et juridiques propres à protéger la solution des deux États.  Le représentant s’est dit préoccupé par l’instabilité et l’insuffisance des fonds de l’UNRWA et a appelé à la générosité et à la responsabilité de la communauté internationale. 

M. GUSTAVO MARTIN PRADA, de la délégation de l’Union européenne, a rappelé l’engagement de l’Union européenne (UE) en faveur de la solution des deux États par le biais d’un accord qui mettrait fin à l’occupation qui a débuté en 1967.  L’Union européenne reconnaît le droit légitime d’Israël à la sécurité de sa population, et attend des autorités israéliennes qu’elles adhèrent strictement aux principes de nécessité et de proportionnalité dans l’usage de la force.  Avec l’escalade de violences et de tensions, M. Prada a averti du risque de voir Israéliens et Palestiniens s’éloigner encore plus de la fin du conflit.  Il a cité les plans israéliens, datant de décembre dernier, pour 2 000 unités de peuplement, tandis que sont discutés des plans qui visent la légalisation des postes avancés de la Cisjordanie.  Pour l’Union européenne, toutes les activités de peuplement sont illégales en vertu du droit international et cela sape la perspective de la solution des deux États et d’une paix durable.  L’Union européenne appelle également à l’abandon du plan de destruction du village palestinien de Khan-al-Ahmar.

À propos de Gaza, le représentant a souligné que des erreurs d’appréciation pourraient aisément conduire à une spirale de violence.  Il a promis que l’Union européenne allait poursuivre sa collaboration avec le Coordonnateur spécial afin d’apporter son soutien en matière de soins de santé, d’accès à l’eau potable et aux sources d’énergie, tout en améliorant les conditions humanitaires et économiques globales.  Mais les efforts financiers de la communauté internationale ne seront constructifs et durables que s’ils sont coordonnés entre eux et avec l’Autorité palestinienne, et orientés vers une solution politique pour Gaza, a-t-il mis en garde.  Il a plaidé pour un changement fondamental à Gaza, en commençant par la fin du blocus et l’ouverture de tous les points de passage, tout en tenant compte des préoccupations légitimes liées à la sécurité d’Israël.

L’Union européenne, a poursuivi M. Prada, invite les parties palestiniennes à s’engager de bonne foi vers la réconciliation.  Le retour de l’Autorité palestinienne à Gaza est nécessaire afin d’améliorer durablement les conditions de vie et la situation humanitaire, a-t-il estimé en demandant aussi que prennent fin « les mesures punitives contre Gaza ».  Les factions palestiniennes doivent trouver un terrain d’entente et œuvrer de concert pour faire face aux besoins des populations palestiniennes.  Selon l’Union européenne, des institutions solides et inclusives, basées sur le respect de l’état de droit et les droits de l’homme, sont cruciales afin d’établir un État palestinien souverain viable. 

L’Union européenne, a-t-il promis, continuera de soutenir les aspirations palestiniennes à un État, mais il est important, a-t-il précisé, que les gains du passé ne soient pas perdus, et que les institutions palestiniennes se renforcent et soient plus transparentes, plus responsables et plus démocratiques.  En outre, l’Union européenne estime important de poursuivre le soutien au travail de l’UNRWA, car la fin de l’assistance aux réfugiés palestiniens affectera un grand nombre de ces derniers, tout en créant plus d’instabilité et un vide propice aux extrémistes.  M. Prada a promis que l’Union européenne allait poursuivre son soutien à l’UNRWA, y compris ses efforts à mettre en œuvre des réformes pour faire davantage d’économies. 

L’Union européenne fait aussi le constat selon lequel la perspective de « la solution des deux États est en train d’être démantelée, pièce par pièce ».  Et il n’y a pas d’alternative crédible.  C’est pourquoi l’Union européenne reste engagée en faveur des paramètres internationalement agréés pour une paix juste et durable au Moyen-Orient, en vertu du droit international, des résolutions pertinentes de l’ONU, y compris la 1860 (2009) et la 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  Des paramètres que tout plan de paix doit reconnaître, a-t-il recommandé.

M. MOHAMED SUHAIMI AHMAD TAJUDDIN (Malaisie) a estimé que le rôle de l’ONU et celui du Conseil de sécurité sont plus importants que jamais alors que les tensions ne cessent de monter dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.  Il a regretté les victimes civiles palestiniennes aux mains des forces sécuritaires israéliennes ainsi que la poursuite des démolitions de maisons palestiniennes et des activités de peuplement israéliennes.  Tous ces facteurs, que la Malaisie condamne dans les termes les plus fermes, ne font que repousser davantage toute perspective d’avenir pour la solution des deux États.  Le représentant a réitéré son appel aux parties concernées pour qu’elles fassent preuve de retenue et évitent une désescalade.

M. Tajuddin a saisi cette occasion pour demander à la communauté internationale et aux États Membres de l’ONU de faire pression sur Israël pour qu’il mette fin sans plus tarder aux activités illégales de peuplement dans les territoires occupés ainsi qu’à ses autres violations du droit international et du droit international humanitaire et qu’il respecte toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2334 (2016).

Enfin, pour ce qui est du dossier yéménite, il a appelé à soutenir les résultats positifs issus des pourparlers de paix qui ont eu lieu en Suède le 13 décembre 2018.

M. MOHAMED FATHI AHMED EDREES  (Égypte) a parlé de certaines mesures à prendre afin de jeter les bases de la paix au Moyen-Orient.  Il a d’abord rappelé les efforts de son pays en faveur de la réconciliation intra-palestinienne, plaidant pour des autorités et des politiques palestiniennes uniques.  S’il a estimé que la route vers la paix reste claire, il a appelé les deux peuples à reconnaître d’abord que leurs sorts sont liés. 

Le représentant égyptien a estimé que les paramètres internationalement agréés ne sont en rien des mesures injustes contre Israël.  Il a rappelé que l’Initiative de paix arabe comprend des propositions similaires au libellé de plusieurs résolutions pertinentes de l’ONU.  L’Égypte, a-t-il rappelé, reste engagée en faveur de la solution des deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine.  Et selon le représentant, se détourner de cette option serait rayer d’un trait 35 années de négociations ainsi que les Accords d’Oslo. 

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a déploré qu’aucun progrès n’ait été réalisé pour faire avancer la cause des Palestiniens, dénonçant en plus les mesures unilatérales, comme le retrait du financement de l’UNRWA par les États-Unis.  Elle s’est élevée contre l’emploi disproportionné de la force par Israël contre des civils palestiniens, pour ensuite condamner la construction et l’expansion de colonies de peuplement ainsi que la destruction de biens palestiniens.  Elle a engagé le Conseil de sécurité à exiger d’Israël de mettre immédiatement un terme à l’occupation et aux politiques agressives de colonisation.

La représentante a aussi rejeté la décision unilatérale des États-Unis de transférer leur représentation diplomatique à Jérusalem, notant que cela attise les tensions.  Elle a appuyé l’appel du Président Mahmoud Abbas à tenir une conférence internationale pour la paix, ainsi que l’appel du Gouvernement palestinien à faire de la Palestine un État Membre de l’ONU.  La représentante cubaine a également dénoncé les tentatives des modifier les conditions juridique, physiques et démographique du Golan syrien.

M. MOHAMMED ATLASSI (Maroc) a jugé que l’année écoulée a été décevante en ce qui concerne la question de Palestine.  Il a noté que la situation des territoires occupés ne cesse de se détériorer et que les politiques israéliennes ont entravé la perspective de la solution des deux États.  Le représentant a rappelé que le Roi du Maroc, qui préside le Comité de Jérusalem, avait envoyé une correspondance au Comité des droits inaliénables du peuple palestinien et, partant, aux Palestiniens.  Le Maroc invite aussi les membres du Quatuor à prendre des mesures pour ne pas saper le statut de Jérusalem. 

L’établissement d’une paix juste et durable et l’avènement de la solution des deux États sont cruciaux, a plaidé le représentant du Maroc en dénonçant les mesures unilatérales et illégitimes portant sur Jérusalem, des mesures qui contreviennent aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, a-t-il précisé.  Au vu de l’histoire de la ville, le Maroc met en garde contre le risque de faire de Jérusalem l’objet, non plus d’un conflit politique, mais d’un conflit religieux.  Le représentant a conclu en réitérant l’importance de la solution des deux États.  

M. COLLEN V. KELAPILE (Botswana) a félicité l’État de Palestine pour son élection « historique » à la présidence du Groupe des 77 et la Chine, laquelle montre la confiance que place en lui un grand nombre d’États Membres des Nations Unies.  Le représentant a ensuite dit son attachement à la solution des deux États mais s’est dit préoccupé par l’impasse actuelle qui représente une grave menace à la paix et la sécurité au Moyen-Orient.  Il a appelé à l’intensification des efforts pour obtenir des parties qu’elles s’asseyent à la table des négociations.  Il a exhorté les nations éprises de paix, en particulier celles du Moyen-Orient qui ont une meilleure compréhension de la dynamique du conflit et qui peuvent faire pression de rassembler la volonté et le courage nécessaires pour faire du dialogue l’instrument d’une paix durable.  Il s’est dit confiant dans la capacité collective de la communauté internationale de faire pression sur les parties pour qu’elles reprennent les négociations.  Il a tout de même regretté que malgré les condamnations au Conseil de sécurité comme à l’Assemblée générale, la construction des colonies de peuplement se poursuive, en violation du droit international.  Ces colonies constituent un obstacle à la paix, a estimé à son tour le représentant qui s’est dit gravement préoccupé par les poches de violence et de tension qui menace la situation politique, sécuritaire et humanitaire, en particulier à Gaza.

Pour M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée- RPDC), le règlement du conflit israélo-palestinien est l’une des priorités pour le Moyen-Orient.  Il ne saurait être repoussé dans la mesure où cela aurait un impact direct sur la paix et la sécurité dans le monde.  Ce conflit, qui a commencé en 1948, n’a toujours pas pu être réglé à cause de « l’autoritarisme israélien », d’une part, et des « politiques biaisées de certaines forces », d’autre part, a estimé le représentant.  Il a dénoncé l’expansion récente des colonies de peuplement israéliennes, le blocus de Gaza et la réponse « impitoyable » d’Israël aux manifestants pacifiques palestiniens.

La délégation a tenu à souligner le lien qui existe entre les comportements illégaux et injustes d’Israël et la politique des « deux poids deux mesures » d’un certain membre permanent du Conseil de sécurité qui soutient Israël.  On ne saurait rester sans rien faire, s’est impatienté le représentant, alors que ce membre permanent du Conseil insiste d’un côté sur l’importance de garantir la paix et, d’un autre côté, soutient la répression impitoyable d’Israël contre les Palestiniens tout en cherchant à modifier « de manière arrogante » le statut de Jérusalem-Est.  Ce statut est une question extrêmement sensible, a-t-il averti, avant d’exiger qu’elle soit traitée de manière juste à travers l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple palestinien et une solution durable aux problèmes du Moyen-Orient.

À cet égard, la RPDC insiste sur la pleine mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) qui fixe les critères pour la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et dans les frontières antérieures à 1967.  Elle exige en outre l’arrêt complet des activités de peuplement illégales d’Israël.  Le représentant a sommé le Conseil de sécurité d’assumer son rôle de défenseur de la paix et de la sécurité dans le contexte israélo-palestinien et à enquêter sur tous les actes illégaux commis par Israël, y compris son expansion territoriale, et à y répondre avec des mesures juridiquement contraignantes.  En conclusion, il a réaffirmé le soutien indéfectible et la solidarité de la RPDC avec le peuple palestinien.  Il a également « clarifié à nouveau » la position de principe de sa délégation pour laquelle toute question controversée doit être réglée par le dialogue et la négociation entre les parties concernées et sans interférence étrangère.

M. MAGED A. ABDELAZIZ, de la Ligue des États arabes, a déclaré que la situation qui prévaut actuellement dans les territoires occupés représente un échec cuisant pour la communauté internationale.  Il a réaffirmé l’illicéité de la décision des États-Unis de transférer leur ambassade à Jérusalem, remerciant dans la foulée les États Membres qui ont su résister aux pressions d’en faire de même et de céder à la « campagne féroce » visant à éliminer Jérusalem des questions sous-tendant la solution définitive. 

L’observateur a aussi déploré le déficit budgétaire auquel a dû faire face l’UNRWA.  Il a souligné que la question des réfugiés doit, elle aussi, figurer parmi les questions essentielles à régler en vue de parvenir à un accord.  Il a dénoncé les tentatives de relier certaines colonies à Jérusalem, notamment sous couvert d’activités touristiques, comme la construction d’un aérotrain.

Poursuivant, M. Abdelaziz a appelé à s’ériger contre l’adoption de lois racistes qui visent à spolier les Palestiniens de leurs terres et à codifier la colonisation.  Il a mis en garde contre les répercussions de ces textes, pour ensuite appeler le Conseil de sécurité à garantir le droit des Palestiniens à manifester pacifiquement.

Enfin, il a salué la création de Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda et a estimé que cette initiative pourrait être un exemple à suivre pour régler la situation dans les territoires palestiniens.

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba), Vice-Présidente du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a pressé le Conseil de sécurité de faire de 2019 une année d’actions et de progrès vers une paix juste et durable et la pleine réalisation des droits du peuple palestinien.  Elle a rappelé que, témoignant de la place de la Palestine comme membre à part entière de la communauté des nations, le groupement le large des États Membres de l’ONU a élu cette dernière à la présidence du Groupe des 77 et la Chine, soit 80% de la communauté internationale.  C’est un développement important qui mérite toute l’attention requise, a commenté la Vice-Présidente.  Rappelant ensuite quelques faits qui ont marqué l’année 2018, elle a cité la paralysie politique et l’impasse du processus du paix, l’absence d’horizon politique, cause d’une frustration chez les Palestiniens comme chez les Israéliens et le risque constant d’une déstabilisation de la région tout entière.  Elle a aussi parlé des morts et des blessés lors de la Grande Marche du retour et du blocus illégal de Gaza qui entre dans sa douzième année. 

L’escalade militaire doit être évité à tout prix et il faut trouver une solution à la crise humanitaire, y compris en appuyant l’UNRWA et les autres agences des Nations Unies, a poursuivi la Vice-Présidente qui a reconnu que la réconciliation palestinienne n’a pas avancé alors que l’unité est la meilleure garantie d’un avenir politiquement stable et économiquement viable.  La Vice-Présidente a aussi dénoncé la poursuite des colonies de peuplement, les démolitions et la confiscation de biens palestiniennes.  Même la presse israélienne, s’est-elle alarmée, a qualifié de « route de l’apartheid » l’ouverture de cinq kilomètres de chaussée divisée dans la longueur par un mur en béton pour séparer les trafics israélien et palestinien et connecter les colonies de la banlieue de Jérusalem.  La communauté internationale, a accusé la Vice-Présidente, continue pourtant de fermer les yeux. 

Elle a appelé les États à renoncer aux actions unilatérales contraires au droit international et aux résolutions de l’ONU, au risque de saper la solution des deux États et toute perspective de paix.  Elle s’est tout de même félicitée de ce que de nombreux pays aient augmenté leur appui financier à l’UNRWA.  Elle a conclu en appelant tous les États, en particulier ceux de l’Union européenne, à se joindre à la majorité, soit 139 pays, et à reconnaître l’État de Palestine comme membre à part entière de l’ONU pour faire de 2019, l’année de paix entre Israéliens et Palestiniens, un objectif fixé il y a déjà 71 ans. 

M. DANG DINH QUY (Viet Nam) a déploré que l’avenir du processus de paix et de la solution des deux États demeure incertain, et que la situation des Palestiniens se soit aggravée.  Il a aussi regretté la violation de la résolution 2334 (2016) et s’est opposé à l’usage excessif de la force pour ensuite s’inquiéter de l’escalade des tensions, appelant dans la foulée les parties au plein respect du droit international.

M. Dang a appelé le Conseil de sécurité à faire preuve d’unité et a estimé que des mesures concrètes sont urgentes pour assurer le respect de ses résolutions.  Le Viet Nam espère qu’en 2019, le Conseil fera montre d’un leadership effectif et que les parties respecteront ses décisions et résolutions afin de parvenir à une solution pacifique et durable.

M. ELMAHDI S. ELMAJERBI (Libye), qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, s’est félicité de la nomination de la Palestine à la présidence du Groupe des 77 et la Chine pour 2019.  Il a fustigé l’occupation militaire israélienne de la Palestine, ainsi que l’expansion des colonies de peuplement, qui compromettent la solution des deux États.  Les risques d’une guerre généralisée sont réels, a-t-il déclaré. La frustration et la déception l’emportent au sein des États Membres, a constaté le délégué, en exhortant le Conseil à se montrer plus efficace sur ce dossier. « Il en va de sa crédibilité. »  Le délégué a ensuite exhorté la communauté internationale à assurer la protection des Palestiniens.  Il a plaidé en faveur de l’admission l’État de Palestine en tant que membre à part entière des Nations Unies.  Il a aussi dénoncé toute mesure unilatérale susceptible de modifier le statut de Jérusalem, avant de demander que l’UNRWA soit dotée de ressources pérennes.  L’occupation du Golan syrien doit également cesser, a ajouté le délégué de la Libye.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) s’est inquiétée de la détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain et appelé à appuyer l’Initiative de paix arabe.  Elle a demandé de prêter une attention particulière à Jérusalem et a condamné toute tentative de modifier « Al-Qods et la mosquée Al-Aqsa ».  Le Qatar continuera de jouer un rôle constructif pour alléger les souffrances du peuple palestinien, a-t-elle assuré.

Passant à la question de la Syrie, la représentante a annoncé que l’Émir du Qatar avait alloué 50 millions de dollars pour venir en aide à la population syrienne qui, en plus du conflit, souffre également des conséquences du froid.

Elle a ensuite parlé de la crise qui a vu le jour suite au « blocus injuste et illégal imposé au Qatar », avertissant de ses conséquences dangereuses sur la stabilité de la région.  Elle a salué les efforts consentis par le Koweït, ainsi que la décision prise par la Cour internationale de Justice en juillet dernier sur cette question.

2018 a été une année pleine de défis, a estimé M. KORO BESSHO (Japon).  En l’absence de tout horizon politique, s’est-il expliqué, la méfiance s’est creusée et les dégâts civils se sont multipliés.  Maintenant qu’une nouvelle année s’ouvre, nous attendons des parties qu’elles prennent des mesures concrètes pour rétablir la confiance et créer un environnement favorable au retour à la table des négociations.  Le représentant a appelé à la cessation de tous les actes de violence, de provocation et d’incitation à la haine.  Il a insisté auprès des Israéliens pour qu’ils gèlent les colonies de peuplement et des Palestiniens pour qu’ils s’engagent sincèrement dans la réconciliation et replacent Gaza sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. 

Comme l’indépendance économique de la Palestine est une condition préalable à la solution des deux États, le Japon, a indiqué le représentant, met l’accent sur l’appui au domaine des technologies de l’information et des communications (TIC).  Il compte d’ailleurs élargir les programmes TIC dans le Parc agroindustriel de Jéricho.  Quant à l’UNRWA, le Japon a fait en 2018 la plus grande contribution qu’il n’ait jamais faite, en plaçant l’accent sur l’éducation et la santé.  Le Premier Ministre a d’ailleurs annoncé le lancement d’un nouveau programme consistant à inviter chaque année au Japon des enseignants des écoles primaires et des collèges de Gaza.  Le premier groupe devrait arriver au mois de mars.  S’agissant du Yémen, le représentant a salué la percée du mois dernier à Stockholm et espéré que l’Accord signé ramènera la paix et une solution rapide aux immenses problèmes humanitaires.  

M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela), parlant au nom du Mouvement des non-alignés, a exhorté le Conseil à œuvrer à la pleine mise en œuvre de ses résolutions, en particulier la résolution 2334 (2016).  Israël doit rendre des comptes, a-t-il exigé, en demandant l’arrêt des colonies de peuplement.  Il a jugé impératif d’éviter toute mesure unilatérale susceptible d’encourager la politique d’Israël. Le délégué a, en outre, réclamé la levée totale du blocus frappant Gaza, arguant qu’il inflige des « souffrances indescriptibles » à ces habitants.  Il a souligné la nécessité d’une protection internationale de la population palestinienne et a exhorté le Conseil à agir pour mettre fin aux violations systématiques commises par Israël.

Le délégué du Venezuela a exigé par ailleurs le retrait complet d’Israël du Golan syrien occupé.  Israël doit également se retirer de tous les territoires libanais, a-t-il demandé.  Enfin, le représentant a exprimé la solidarité indéfectible du Mouvement des non-alignés pour le peuple palestinien, celui-ci étant victime d’une « injustice » qui dure depuis 51 ans.

M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a rappelé que l’an dernier, la situation des Palestiniens s’est détériorée, avec notamment plus de 295 civils tués et plus de 29 000 blessés du fait d’Israël.  Il a précisé que nombre de ces morts et plus de 7 000 des blessés avaient moins de 18 ans.  Ce qui démontre qu’Israël est « un régime tueur d’enfants », a affirmé le représentant qui a parlé de crimes de guerre et de crime contre l’humanité.  De même, M. Al Habib a indiqué qu’en adoptant une loi en 2018 sur la suprématie juive, Israël a légalisé le racisme.  Pour l’Iran, le racisme fait partie de la nature même du régime d’Israël.  En effet, a-t-il expliqué, « ils ont d’abord construit un mur de ségrégation raciale avant d’édicter cette loi sur la discrimination raciale et enfin construire une autoroute d’apartheid ».  Le délégué a demandé que de telles mesures soient condamnées, ainsi que celle qui reconnaît Jérusalem comme la capitale d’Israël ou encore la poursuite de l’occupation des parties du Golan syrien et du Liban par Israël. 

Si la question palestinienne reste d’actualité depuis 70 ans, c’est parce que les États-Unis protègent Israël en rendant le Conseil de sécurité totalement inefficace en ce qui concerne ce pays, a estimé le représentant iranien.  Il a noté que ces dernières années, lorsqu’Israël avait, « de manière répétée et effrontée », attaqué des pays du Moyen-Orient, le Conseil de sécurité n’avait rien fait devant de telles violations de la Charte des Nations Unies.  Le représentant a également accusé Israël d’avoir menacé l’Iran de destruction nucléaire, une menace que le délégué a taxé de « rêve pieux ».  Selon la délégation, la seule option est désormais de tenir Israël responsable de ses crimes contre les Palestiniens.  Cela permettrait de faire respecter le droit et de dissuader de futures violations, a-t-il argué. 

Mme FARZANA ZAHIR (Maldives) a condamné les actes d’agression commis contre les Palestiniens et appelé Israël à lever le blocus de Gaza et à cesser ses « attaques disproportionnées sur des civils palestiniens, y compris des femmes et des enfants ».  Les Maldives invitent le Conseil de sécurité à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils et apporter l’assistance humanitaire de base nécessaire à des millions de Palestiniens.  Au sujet des résolutions du Conseil sur l’occupation et sur le statut de Jérusalem, les Maldives notent que certains pays ne les respectent pas.  Le pays juge « déprimant » de voir que la solution des deux États, à laquelle les parties au conflit avaient adhéré par le passé, semble de plus en plus s’éloigner.

En outre, les Maldives invitent la communauté internationale à faire davantage d’efforts pour parvenir à un règlement pacifique du conflit en Syrie.  La délégation rappelle que ce conflit et celui du Yémen constituent un terreau pour le terrorisme, une menace mondiale qui n’a pas de frontière et ne respecte aucune culture ni religion.  Enfin, les Maldives souhaitent que le Conseil de sécurité s’assure que ses décisions soient respectées par tous les États Membres, y compris ceux qui sont membres du Conseil.

Disant réagir à l’intervention de l’Iran, le représentant d’Israël a affirmé que le tir de missile sol-sol depuis le territoire syrien démontre que le régime de Téhéran est implanté en Syrie.  Il a aussi dénoncé le fait que l’Iran ait utilisé un programme interdit par les résolutions 2231 (2015) et 1559 (2004) du Conseil de sécurité.

S’adressant ensuite à la délégation du Liban, il a déclaré qu’Israël n’a rien à gagner d’une escalade des tensions, mais qu’il se doit de lutter, de son côté de la Ligne bleue, contre les activités de déstabilisation menées par le Hezbollah.  Répondant par ailleurs au représentant syrien, le délégué israélien a affirmé que la Syrie sert à présent de plateforme pour les activités terroristes de l’Iran.

 

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