8448e séance – matin
CS/13669

Conseil de sécurité: espoirs placés dans la conférence nationale et les élections présidentielle et législatives pour sortir la Libye de l’impasse politique

Sans un leadership national uni, les efforts resteront vains et les gains fragiles et réversibles, a expliqué, ce matin au Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Libye (MANUL) qui a fait part des préparatifs de la future conférence nationale, laquelle devrait être suivie des élections présidentielle et législatives.

M. Ghassan Salamé a d’abord dressé la liste des dysfonctionnements qui caractérise l’État libyen: complexité des réseaux d’intérêts étroits, effondrement du cadre juridique, détérioration des services et des infrastructures publics et pillage des ressources naturelles.  Seuls les Libyens peuvent trouver les moyens de se sortir de cette situation et, au cours de l’année dernière, le Représentant spécial a dit avoir reçu de plus en plus de demandes pour faciliter une conférence nationale.  Nous travaillons jour et nuit, a-t-il affirmé, pour réunir les bonnes conditions et les bonnes personnes et rendre la conférence capable d’aboutir à un résultat acceptable par la majorité.  Le Représentant spécial a précisé qu’il donnera la date et le lieu de la conférence une fois que les principaux acteurs se seront entendus sur les ingrédients essentiels pour un nouveau consensus autour d’un agenda apte à édifier un État libyen uni et capable d’aller de l’avant. 

Les membres du Conseil de sécurité se sont dits impatients de voir la conférence se tenir dès le début de cette année, suivie des élections présidentielle et législatives au printemps, pour sortir la Libye de l’impasse.  Le statu quo est « intenable », ont martelé les États-Unis.  Quant aux « trouble-fêtes », dénoncés par le Représentant spécial, ils s’exposent à des sanctions internationales, comme ont prévenu l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni.  Le gel des avoirs et l’interdiction de voyager imposés à MM. Ibrahim Jadhram et Salah Badi, comme l’a annoncé le Président du Comité des sanctions, montrent, ont dit les États-Unis « à quel point nous sommes sérieux et à quel point nous le resterons ».  Les sanctions, a tempéré la Chine, sont là pour servir le règlement politique de la crise et pas pour léser les intérêts libyens.  Elle a estimé qu’il faut examiner les plaintes de la Libye concernant le gel des avoirs. 

La conférence nationale a certes parmi ses objectifs d’élaborer un processus électoral mais avant cela, a précisé le Représentant spécial, il faudra s’assurer un véritable appui politique aux élections et des garanties que les résultats seront acceptés par tous.  Il faudra aussi mobiliser des fonds, déterminer les arrangements sécuritaires et remettre en route les services publics.  Si les tenants du statu quo s’engagent, on pourra avancer, a estimé le Représentant spécial, ajoutant aussi que sans un appui concerté de la communauté internationale, les « troubles fêtes » continueront de saboter le processus politique et défaire les progrès.  Sans un leadership national uni, les efforts resteront vains et les gains, fragiles et réversibles, a insisté le Chef de la MANUL.  Dans cet environnement politique, ces gains vont finir par disparaître, les prédateurs trouveront les moyens de contourner les réformes économiques et les acteurs choisiront la violence au détriment de la politique, comme l’ont montré les derniers évènements à Tripoli.  Nous pouvons éteindre les incendies mais au bout du compte il y aura des « flammes de l’enfer » que nous ne pourrons combattre.

Le Représentant spécial s’est en effet comparé à un « pompier » pour justifier sa décision d’élargir la présence de la MANUL: en Libye, il y a beaucoup d’incendies à éteindre.  Cela ne peut se faire de l’extérieur, nous devons être ici, a-t-il martelé.  Le Conseil s’est montré uni jusqu’ici et j’espère qu’il le restera », a commenté le Royaume-Uni.  Il est essentiel de coordonner les efforts internationaux en appui au dialogue intralibyen, sous l’égide des Nations Unies, a acquiescé la Fédération de Russie.  Seules une stratégie intégrée sur les sujets politique, économique et sécuritaire ainsi que des élections, assorties d’un calendrier précis et ambitieux, sont à même d’ancrer la stabilité, a estimé la France.  S’il faut faire vite, ont tout de même mis en garde les États-Unis, il faut aussi se garder des calendriers superficiels qui viendraient compliquer les efforts. 

 La première moitié de cette année doit apporter à mon peuple, a dit la Libye, les moyens de réaliser ses aspirations à un État démocratique, unifié et basé sur un consensus trouvé à la conférence nationale.  Elle a demandé au Conseil de sécurité de mettre un terme à toute ingérence étrangère et à apporter son aide à la lutte contre les groupes terroristes, par un meilleur partage des renseignements et une contribution au renforcement des capacités des forces de sécurité.  La Libye a exhorté le Conseil à sévir et à punir les pays qui fournissent des armes aux factions qui ne font pas partie du Gouvernement d’entente nationale. 

LA SITUATION EN LIBYE (S/2019/19)

Déclarations

Intervenant par visioconférence à partir de Tripoli, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Libye (MANUL), M. GHASSAN SALAMÉ, a déclaré d’emblée que le sud de la Libye est « le cœur vulnérable » de la Libye.  Avec près d’un million de kilomètres carrés, elle est, avec son eau et son pétrole, la source de la plupart des richesses naturelles du pays.  M. Salamé a dit s’être rendu à Sebha, il y a quelques jours, dans ce qui était la première visite d’un Représentant spécial du Secrétaire général depuis 2012.  Il a dit avoir entendu des citoyens lui parler « de manière émouvante » des difficultés qu’ils endurent, de la brutalité de Daech ou encore du manque d’investissements dans les infrastructures de base.  Il faut ajouter à cela, a-t-il dit, l’insécurité résultant de la porosité des frontières et la présence des mercenaires étrangers et des criminels de droit commun qui s’attaquent aux citoyens comme aux migrants.

M. Salamé a appelé le Gouvernement libyen et la communauté internationale à agir rapidement et de manière décisive pour soutenir le sud.  Il y a un coût à cette inaction, a-t-il prévenu: la colère des gens du sud s’est malheureusement manifestée dans les attaques contre les systèmes d’adduction d’eau et les infrastructures pétrolières, ce qui compromet la lente relance de l’économie.  Tous les Libyens sont confrontés à la détérioration des services publics et continuent tous de vivre dans la peur des conséquences du conflit.  Après des mois de calme dû à l’accord de cessez-le-feu de septembre, Tripoli a été, il y a deux jours, une nouvelle fois secouée par les affrontements.  Pour le moment, les violations du cessez-le feu ont pu être contenues mais à Derna, la guerre n’est pas finie et l’accès humanitaire est toujours bloqué.  Entretemps, l’Armée nationale libyenne a commencé à se diriger vers le sud, dépassant les positions qu’elle détenait jusqu’ici. 

M. Salamé a, tout de même, fait part de quelques lueurs d’espoir: ces derniers mois, des progrès ont été faits dans la stabilisation du pays et les conditions de vie de la population.  Le Gouvernement d’accord national a poursuivi la nomination des ministres et le cessez-le-feu négocié de septembre tient toujours.  Le Ministre de l’intérieur n’a cessé de travailler pour faire avancer les arrangements en matière de sécurité pour Tripoli, lesquels constituent la base du fragile cessez-le-feu.  La MANUL a fourni son assistance technique ainsi qu’au développement d’un centre conjoint d’opérations pour coordonner la mise en œuvre du Plan de sécurité du Grand Tripoli.  S’il reste encore beaucoup à faire, ces initiatives ont contribué à assurer le calme dans la ville, s’est réjoui le Représentant spécial.

Plus généralement, a poursuivi M. Salamé, il est impératif d’assurer la sécurité dans tout le pays.  Les terroristes s’acharnent dans plusieurs villes et les affrontements sporadiques se poursuivent puisque le maintien de l’ordre est assuré par les groupes armés et non par des professionnels.  Mais l’espoir est là.  M. Salamé a dit avoir assisté le mois dernier à l’ouverture de la nouvelle Académie de police et inauguré, cette semaine, un commissariat de police modèle.  Des efforts sont également en cours pour former des centaines de policiers et d’officiers de police judiciaire. 

Nous travaillons étroitement avec les autorités libyennes pour transférer le contrôle des prisons, des mains des groupes armés aux professionnels du Ministère de la justice, a indiqué le Représentant spécial.  Nous pressons aussi le Gouvernement de traiter de la question des détenus sans procès.  Ce dernier a assuré que des centaines d’entre eux ont été libérés et que les dossiers de nombreux autres sont examinés. 

L’économie continue de se stabiliser, a encore dit le Représentant spécial, en citant la dépréciation, sur le marché noir, du dinar par rapport au dollar américain, la baisse des prix des produits de consommation courante, la fin de la crise des liquidités, le déploiement des conseillers en crimes financiers et le processus d’audit de la Banque centrale.  La production pétrolière s’est élevée à un million de barils par jour, à la joie du trésor public, même si les troubles dans le sud l’ont fait baisser.  La Mission, a expliqué le Représentant spécial, s’est dotée d’une section spéciale pour faire avancer l’agenda économique et travailler avec les institutions financières internationales.  La Mission consolide d’ailleurs sa présence dans tout le pays.  Il est question de rouvrir le bureau à Benghazi à la fin du mois et, si la sécurité le permet, de faire de même dans le sud, avant la fin de cette année.  La vie d’un Représentant spécial, s’est expliqué M. Salamé, c’est aussi celle d’un pompier et en Libye, il y a beaucoup d’incendies à éteindre.  Cela ne peut se faire de l’extérieur, nous devons être ici, a martelé M. Salamé. 

Il a tout de même appelé au réalisme: sans un leadership national uni, les efforts resteront vains.  Les gains sont fragiles et réversibles.  Dans cet environnement politique, ces gains vont finir par disparaître, les prédateurs trouveront les moyens de contourner les réformes économiques et les acteurs choisiront la violence au détriment de la politique, comme l’ont montré les derniers évènements à Tripoli.  Nous pouvons éteindre les incendies mais au bout du comte il y aura des « flammes de l’enfer » que nous ne pourrons combattre. 

Le Représentant spécial a jugé qu’il faut dès lors s’attaquer aux dysfonctionnements de l’État libyen: la complexité du réseau des intérêts étroits, l’effondrement du cadre juridique et le pillage des ressources naturelles.  Seuls les Libyens peuvent trouver les moyens de se sortir de cette situation et au cours de l’année dernière, a indiqué M. Salamé, nous avons reçu de plus en plus de demandes pour faciliter une conférence nationale.  Nous travaillons nuit et jour, a-t-il affirmé, pour réunir les bonnes conditions et les bonnes personnes pour rendre la conférence capable d’aboutir à un résultat acceptable par la majorité.  Nous donnerons la date et le lieu quand les principaux acteurs se seront entendus sur les ingrédients essentiels pour un nouveau consensus autour d’un agenda apte à édifier un État libyen uni et capable d’aller de l’avant. 

Une des décisions de la conférence nationale sera d’ailleurs d’élaborer un processus électoral.  Mais avant cela, il faut d’abord un véritable appui politique aux élections et des garanties que les résultats seront acceptés par tous.  Il faudra aussi mobiliser des fonds, déterminer les arrangements sécuritaires et remettre en route les services publics.  Si les tenants du statu quo s’engagent dans la conférence nationale, on pourra avancer.  Le Représentant spécial s’est d’ailleurs félicité du lancement, le 12 décembre dernier, de l’inscription des électeurs dans quelque 60 autres municipalités pour des élections prévues en mars 2019.  Sans un appui concerté de la communauté internationale, les gens continueront de saboter le processus politique et défaire les progrès, a prévenu en conclusion le Chef de la MANUL. 

M. JURGEN SCHULZ, Président du Comité des sanctions créé en vertu de la résolution 1970 (2011), a mis en exergue cinq développements relatifs au travail du Comité.  En premier lieu, le 11 septembre et le 16 novembre 2018, le Comité a inscrit deux personnes sur la liste des individus frappés d’interdiction de voyager, à savoir MM. Ibrahim Jadhram et Salah Badi.  En deuxième lieu, les 1er et 2 novembre 2018, l’ancien Président du Comité a effectué une visite en Libye, la première depuis la mise en place du régime de sanctions.  Les membres du Comité ne se sont rendus qu’à Tripoli même s’ils avaient prévu Beida à leur programme.  Je compte, a promis M. Schulz, me rendre dans toutes les régions dès que les arrangements logistiques de sécurité le permettront. 

En troisième lieu, le 5 novembre, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2441 (2018) qui proroge le mandat du Groupe d’experts jusqu’en février 2020.  Par ce texte, le Conseil a prolongé les mesures à durée déterminée visant à empêcher les exportations illicites de pétrole en provenance de Libye.  La résolution a aussi inclus parmi les critères des sanctions, le fait de planifier, diriger ou commettre des actes de violence sexuelle et sexiste.  Le 2 janvier, le Secrétaire général a nommé six personnes dans le Groupe d’experts.  Quatrièmement, le 4 et le 17 décembre, le Comité a adopté deux notices d’aide à l’application intitulés « Orientations à l’intention des États Membres sur la bonne application des dispositions des résolutions concernant le paiement des frais de gestion pour le gel des avoirs ».

Le Comité a approuvé deux demandes d’exemptions à l’embargo sur les armes soumises par la Tunisie et les Pays-Bas.  L’examen des demandes déposées précédemment par Malte et la Libye sont en cours d’examen.  S’agissant des avoirs gelés, le Comité n’a pas émis d’objection à trois notifications d’exemptions évoquées par le paragraphe 19(a) de la résolution 1970 (2011) déposées par le Royaume-Uni en relation avec les frais juridiques de l’Autorité d’investissement de la Libye, Mme Aisha Kadhafi et le Fonds d’investissement Libye-Afrique.  Le Comité aussi a rédigé une lettre de clarification conformément au paragraphe 19(b) de la résolution 1970 (2011) soumise par la Suisse en relation avec le Fonds d’investissement Libye-Afrique.  Le Comité a également répondu à deux demandes de Malte et de l’Espagne sur les directives concernant le gel des avoirs.  Concernant finalement la liste des sanctions, en septembre dernier, le Comité a mis à jour les informations d’identification de cinq personnes précédemment répertoriées.  Le Comité a aussi terminé l’examen des demandes de retrait de la liste de Mme Aisha Kadhafi et de Mme Safia Farkash.  Elles figurent toujours toutes les deux sur la liste. 

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a salué la réouverture des bureaux de la MANUL et a réitéré le fort soutien de son gouvernement aux activités du Représentant spécial, en particulier pour ce qui est de l’organisation de la conférence nationale.  Elle y a vu la meilleure façon de faire avancer le processus politique et a espéré que tous les Libyens y participeront.  Elle a insisté, à cet égard, sur l’implication des acteurs de la société civile, d’un large spectre politique et éthique ainsi que des femmes pour que cet exercice soit le plus inclusif et le représentatif possible.  « Le Conseil s’est montré uni jusque-là sur ce point, et j’espère qu’il le restera », a lancé la représentante à la salle.  Pour ce qui est des « trouble-fêtes » dont M. Salamé a fait état dans son exposé, elle a martelé que l’avenir de la Libye ne saurait être déterminé par ces personnes qui ne servent que leurs intérêts personnels.  Les institutions politiques libyennes doivent travailler main dans la main avec le Représentant spécial pour le succès de la conférence nationale, a-t-elle conseillé.  S’agissant de l’économie libyenne, elle a encouragé davantage de réformes économiques et plus de sanctions ciblées contre les perturbateurs, tout en accompagnant cela de mesures pour unifier les deux banques centrales en Libye, avec le soutien de la communauté internationale.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a dit que les opérations militaires dans le croissant pétrolier ont mis à mal la sécurité des Libyens, y compris à Tripoli.  Le maintien de l’ordre étant aux mains des groupes armés et non de professionnels, le Conseil de sécurité doit aider le Gouvernement à se doter des compétences nécessaires.  Notant les progrès relevés par le Représentant spécial du Secrétaire général, il a placé beaucoup d’espoir dans une conférence nationale qui pourrait sortir le pays de l’impasse et mettre fin aux problèmes des milices.  Sur le plan économique, le représentant a appelé la Chambre des représentants libyenne à éliminer le marché noir et à accélérer les efforts pour la création d’une banque centrale.  Il a conclu en exhortant toutes les parties libyennes à soutenir les efforts de M. Salamé. 

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a relevé que malgré quelques petites avancées, il faut davantage d’efforts de la part du Conseil de sécurité et de la communauté internationale pour arriver à une solution définitive et durable en Libye.  Une des solutions passe par la réconciliation entre les parties, a-t-il dit, en plaidant pour l’unité territoriale du pays.  Il faut également, a-t-il ajouté, mettre fin à la prolifération des groupes armés et terroristes qui agissent en toute impunité.  Le représentant a donc appelé le peuple libyen à l’unité pour progresser sur la voie d’un avenir prospère, libre, sûr et durable, saluant à cet égard le travail de la MANUL et du Représentant spécial en vue d’une solution politique basée sur l’Accord politique libyen.  Il a espéré que les conditions politiques et de sécurité seraient propices à la tenue des élections prévues au printemps.

Le représentant a souligné la nécessité d’améliorer la coopération entre l’Union africaine et l’ONU sur les mesures devant être adoptées pour traiter de manière efficace la situation en Libye, en tenant compte du rôle important des pays voisins.  Il a recommandé de se concentrer sur la situation humanitaire et la question des droits de l’homme, notant avec préoccupations les violations mentionnées au rapport du Secrétaire général et l’aggravation de la situation des migrants et des réfugiés.  Cette situation, a-t-il dit, exige une collaboration internationale pour garantir la protection des personnes victimes de divers trafics et de violences.  C’est pour cela que son pays lance à nouveau un appel au Conseil de sécurité pour qu’il mette fin à la situation.  S’il a reconnu l’action conjointe de l’Union africaine, de l’ONU et de l’Union européenne dans le groupe de travail chargé de faciliter le rapatriement des migrants détenus en Libye, il a appelé à prendre d’autres mesures et à utiliser d’autres recours pour gérer la situation. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a appuyé les mesures visant à unir la Libye et à stabiliser la situation politique, sous l’égide des Nations Unies.  Il a salué l’initiative de la Conférence de Palerme qui, en l’absence de grands progrès dans le processus de réconciliation intralibyen, a permis d’envoyer un message clair aux acteurs libyens à savoir qu’il est impératif de parvenir à des institutions publiques unifiées et efficaces.  « Tenant en haute estime M. Salamé », le représentant a soutenu ses efforts en amont de la conférence nationale et a appelé les acteurs libyens à faire preuve de responsabilité vis-à-vis de leur pays.  Il s’est dit préoccupé par la faible perspective du règlement des différends entre les différentes parties et par les attentats qui ont eu lieu aux alentours de Tripoli, lesquels prouvent que la situation échappe à tout contrôle.  Il est donc impératif de mettre en place des forces de sécurité nationales unifiées et efficaces.  Il est essentiel de coordonner les efforts internationaux en appui au dialogue intralibyen sous l’égide des Nations Unies, a conclu le représentant, en exprimant l’appui infaillible de son pays au processus politique libyen en vue d’une paix durable. 

M. WULFRAN G. DESIRE IPO (Côte d’Ivoire) a dit que la reprise des combats à Tripoli compromet la relative amélioration de la situation sécuritaire.  Le représentant a déploré et condamné les attaques sporadiques de Daech, notamment l’attentat du 25 décembre 2018 contre les locaux du Ministère des affaires étrangères.  Ces attaques interpellent le Conseil de sécurité sur la menace que représente ce groupe terroriste.  Sur le plan politique, le représentant a noté avec regret la persistance des divergences dans l’interprétation de la loi sur le référendum constitutionnel adoptée le 26 novembre 2018 par la Chambre des représentants.  Ces divergences pourraient retarder l’organisation des élections présidentielle et législatives convenue lors de la Conférence de Paris du 29 mai 2018.  Afin de garantir la tenue d’élections inclusives et crédibles, il est impérieux pour l’ensemble des acteurs d’œuvrer davantage à l’amélioration de la situation sécuritaire, à la reconquête des zones contrôlées par des groupes armés et des réseaux de trafiquants et à l’extension de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national.  Saluant les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général en vue de l’organisation d’une conférence nationale au cours du premier trimestre 2018, le délégué l’a assuré du soutien de sa délégation. 

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a salué l’unité de la communauté internationale à la Conférence de Palerme et a réitéré le plein appui de son pays au Plan d’action des Nations Unies pour la Libye.  Elle a lancé un appel à tous les Libyens pour qu’ils ne ménagent aucun effort pour organiser la conférence nationale en 2019.  Cette conférence, a-t-elle estimé, sera l’occasion de consolider un consensus permettant de sortir de l’impasse actuelle et, dans un second temps, de tenir des élections présidentielle et législatives.  La représentante a mis l’accent sur l’importance de la pleine participation des femmes à la vie politique et économique, « essentielle » pour garantir la paix et la sécurité.  Elle a appelé tous les acteurs politiques et militaires libyens à renoncer à la force et a émis l’espoir que le Gouvernement d’accord national fera preuve de la détermination requise pour mettre en œuvre le Plan de sécurité pour le Grand Tripoli.  Il faut, a estimé la représentante, une approche globale face aux défis sécuritaires.  Il faut que tous les dirigeants politiques libyens s’emploient aux réformes politiques et sécuritaires lesquelles doivent s’accompagner des réformes économiques. 

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a regretté le « fiasco libyen » qui devait être réglé d’abord par les Libyens eux-mêmes soutenus d’abord par les Africains.  Le représentant a insisté sur le principe de « solutions africaines aux problèmes africains »; que le recours aux partenaires extérieurs ne visant qu’à compléter les efforts.  En tant que membre du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, l’Afrique du Sud, a dit le représentant, soutient les Nations Unies et l’Union africaine.  Le Président du Comité de haut niveau et le Président de la Commission de l’Union africaine ont réaffirmé leur désir commun d’aider toutes les parties prenantes à surmonter les crises graves auxquelles la Libye fait face.  Ils se sont mis d’accord pour relancer les préparatifs de la conférence nationale.  Sur le plan humanitaire, le représentant a soutenu l’appel du Secrétaire général pour le respect de tous les engagements pris dans le cadre de l’Accord de cessez-le-feu du mois de septembre 2018. 

Pour M. JUERGEN SCHULZ (Allemagne), la priorité est d’appuyer le processus politique en Libye et cela passe par la tenue de la conférence nationale pour sortir de l’impasse actuelle et avancer sur la voie des élections présidentielle et législatives.  La communauté internationale doit être unie et soutenir le Représentant spécial, a exigé le représentant estimant que « si nécessaire, nous devons être prêts à exercer des pressions sur ceux qui chercheraient à faire dérailler le processus ».  Le représentant a dit penser à des sanctions ciblées, rappelant que le Conseil de sécurité avait d’ores et déjà accepté de telles mesures.  L’unité de la communauté internationale et en particulier du Conseil de sécurité demeure « essentielle » pour les Libyens « qui souffrent tant ».  Le processus politique exige aussi des efforts sur le plan institutionnel, a ajouté le représentant qui a cité la formation des forces de police.  Pour lui, la MANUL doit être aux commandes de la coordination des efforts multilatéraux et l’Allemagne est prête à y contribuer.  Le représentant a également mis l’accent sur l’urgence de la réforme économique, s’agissant du taux de change, de la lutte contre la contrebande de pétrole ou encore du marché noir des devises.  Il a insisté sur la participation des femmes aux processus politique et économique, avant de citer d’autres défis à relever: la lutte contre les flux d’armes légères et de petit calibre, la promotion des droits de l’homme, la question des personnes détenues sans procès et les conditions de détention avec ces milliers de migrants victimes « de traitements abjecte ».

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a estimé qu’il faut donner la priorité à la réconciliation nationale en Libye.  Les difficultés augmenteront si les centres de pouvoir à Tripoli et dans l’est travaillent à contre-courant.  Avoir un gouvernement d’entente nationale avec une seule armée, des agences de sécurité communes et des institutions financières et économiques centrales est essentiel pour stabiliser le pays et le préparer à un processus électoral démocratique.  Le Gouvernement, a encore estimé le représentant, devrait intensifier ses efforts pour dissiper l’appréhension légitime de tous les segments de la population.  La conférence nationale devrait offrir une bonne occasion de confronter les idées et de revigorer les efforts sur la manière dont l’Accord politique national peut donner lieu à des élections libres et crédibles.  Le représentant a appelé les partenaires nationaux et internationaux à jouer pleinement leur rôle pour que le Plan d’action des Nations Unies progresse sans heurt. 

Sur le plan sécuritaire, il a reconnu que la dualité des centres de pouvoir et la lutte pour le contrôle du pétrole et autres ressources ont exacerbé la situation, en laissant prospérer les groupes armés non étatiques.  Aucun effort ne doit être épargné: le Gouvernement, les groupes politiques et les milices doivent jouer un rôle positif dans l’intérêt de la sécurité de tous les Libyens.  La présence de milices et des terroristes, y compris Daech, reste un défi sérieux, a insisté le représentant.  Il a également parlé du développement, des droits de l’homme, de la justice transitionnelle et de l’état de droit, en appelant à une assistance de meilleure qualité.

M. JONATHA R. COHEN (États-Unis) a déclaré d’emblée que le statu quo est « intenable » en Libye.  Il a donc fermement appuyé le Représentant spécial et le recalibrage du Plan d’action des Nations Unies mais aussi l’appel à une conférence nationale qui se tiendrait au début de cette année, suivie par un processus électoral, au printemps.  Le représentant a exhorté tous les Libyens à saisir cette occasion pour surmonter l’impasse politique et a exprimé la disposition de son pays à aider la MANUL « là où il peut ».  Il n’y a pas de solution militaire à la crise, a-t-il martelé, s’opposant fermement à toute tentative de contourner le processus politique par la violence.  S’il faut faire vite, il faut aussi se garder des calendriers superficiels qui viendraient compliquer les efforts, a tout de même souligné le représentant.  Saluant les efforts des autorités libyennes sur le plan économique, il a rappelé qu’à leur demande, son pays a organisé la semaine dernière, à Tunis, la neuvième édition du Dialogue économique sur la Libye.  Il a encouragé le Gouvernement d’accord national à accélérer la mise en œuvre de la réforme monétaire et celle du système des subventions et à renouveler son engagement en faveur de la transparence fiscale.  Le pétrole libyen appartenant au peuple libyen, le représentant a condamné toutes les transactions illicites et a réaffirmé son ferme appui à une mise en œuvre robuste des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a aussi encouragé les autorités libyennes à poursuivre leur travail avec la MANUL pour renforcer les arrangements sécuritaires, en particulier à Tripoli, appelant tous les groupes à honorer leurs engagements en faveur de l’accord de cessez-le-feu et de sa consolidation.  Le représentant a tenu à rappeler à ceux qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de la Libye que « le Conseil regarde et peut imposer des sanctions ».  Le gel des avoirs et l’interdiction de voyager imposés à MM. Jadhran et Badi montrent, a-t-il dit, « à quel point nous sommes sérieux et à quel point nous le resterons ». 

M. FRANCISCO TENYA (Pérou) a noté avec préoccupation la rigidité des positions en Libye, ainsi que la manque d’engagement de certains acteurs et la récurrence trop fréquente d’incidents violents.  Il a aussi regretté que les organes législatifs continuent de repousser l’élaboration des lois nécessaires pour faire avancer la transition politique, alors que 80% des Libyens se disent favorables à des élections libres et justes, selon M. Salamé.  « Dans ce contexte délicat, a-t-il dit, nous souhaitons saluer les développements promus par la MANUL pour tenir la conférence nationale au début de l’année ».  Espérant des résultats tangibles, il a aussi salué la Conférence de Palerme qui a réaffirmé l’engagement de la communauté internationale dans la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies. 

Le représentant a également attiré l’attention sur les progrès urgents à accomplir parallèlement au processus politique, sur le plan économique notamment.  Il faut aussi poursuivre les efforts d’unification de la Banque centrale et de ses succursales en vue d’une gestion plus transparente et plus efficace.  Sur le plan humanitaire, il a jugé urgent de renforcer les efforts pour enregistrer les cas de détention arbitraire et illégale et faire cesser les tortures.  Il faut, a-t-il ajouté, prévenir de nouvelles escalades de la violence dans la capitale et dans d’autres zones du pays, la priorité étant de créer des forces armées et policières professionnelles, placées sous un commandement unifié.  La communauté internationale et les pays qui en ont les moyens doivent contribuer au rétablissement du monopole de la force en Libye.

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a réitéré que l’objectif fixé à Palerme d’organiser la conférence nationale le plus rapidement possible, afin d’organiser des élections nationales d’ici le printemps, était essentiel.  « Nous devons accroître la pression à l’approche de cette échéance sur les principaux acteurs libyens pour qu’ils s’engagent à en respecter les résultats et à en mettre en œuvre les préconisations », a ajouté le représentant pour qui « un consensus politique large permettra de faire des élections tant attendues un outil d’apaisement et non une nouvelle source de tensions ».  La France est en outre préoccupée par la situation sécuritaire sur le terrain et la persistance de la menace terroriste, a poursuivi M. Delattre.  La nouvelle escalade de violence qu’a connue Tripoli ces derniers jours plaide pour une réelle mise en œuvre des arrangements sécuritaires, a-t-il estimé.  L’unification des forces armées libyennes sous l’autorité du pouvoir civil reste une priorité urgente.

Il est aussi essentiel dans ce contexte que les réformes économiques se poursuivent, centrées de façon prioritaire sur la dévaluation du dinar libyen, la réforme du système de subventions, la rationalisation de l’emploi public, le fonctionnement collégial de la Banque centrale libyenne et sa réunification et la gestion transparente des ressources, au bénéfice de tous les Libyens, a plaidé le délégué.  « Je veux rappeler une nouvelle fois que tous ceux qui menacent la paix, la sécurité e la stabilité de la Libye ou obstruent le processus politique s’exposent à des sanctions internationales », a-t-il averti.  C’est également le cas des responsables de trafic de migrants et de traite des êtres humains, ainsi que de prédation économique et de détournement de fonds publics, contre lesquels le Conseil de sécurité doit poursuivre son action. 

Enfin, a déclaré le représentant, la situation humanitaire reste très dégradée, en particulier la situation des migrants et réfugiés qui font l’objet de violations des droits de l’homme.  La France, a-t-il dit, réitère ses appels aux autorités libyennes à tout mettre en œuvre pour que les migrants et les réfugiés soient traités dignement.  « Nous les encourageons à poursuivre leur coopération avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations, à réviser la loi sur les réfugiés et à mettre en place un système d’enregistrement de ces derniers afin de les protéger », a conseillé le délégué pour qui « il y a urgence à progresser sur le chemin d’un règlement pacifique ».  Il est essentiel de maintenir notre plein soutien aux efforts de la MANUL et du Représentant spécial pour sortir de l’impasse institutionnelle et faire avancer la transition en Libye.  « Seules une stratégie intégrée sur les sujets politiques, économiques et sécuritaires ainsi que des élections, assorties d’un calendrier précis et ambitieux, sont à même d’ancrer la stabilité.  Le respect des engagements pris par les acteurs libyens est donc indispensable pour sortir du statu quo », a conclu M. Delattre. 

M. MARC PECSTEEN DE BUYTSWERVE (Belgique) a réaffirmé son attachement à la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies pour la Libye amendé, tel que présenté devant le Conseil de sécurité le 8 novembre dernier, en plaidant pour des progrès sur les volets politique, de sécurité et économique, dans le cadre d’un processus inclusif mené par les Libyens eux-mêmes.  Il a soutenu les efforts du Représentant spécial et de la MANUL pour réunir la conférence nationale d’ici peu, appelant les acteurs libyens à coopérer de manière constructive avec la Mission.  « Il n’y a pas de solution militaire au conflit en Libye », a poursuivi le représentant en prônant une solution politique pour mettre fin à la violence et permettre de reconstruire des institutions fortes au bénéfice de tous les Libyens. 

En ce qui concerne la situation sécuritaire à Tripoli, il a appelé au respect strict des accords conclus en septembre.  Le représentant s’est également inquiété de la situation sécuritaire et socioéconomique dans le sud de la Libye.  Remarquant que « cette région a trop souvent été laissée pour compte », il a félicité le Représentant spécial de s’y être rendu pour la première fois.  Quant à la menace terroriste, il a souligné « les souffrances disproportionnées infligées aux enfants du fait du conflit armé en Libye » et a appelé à les protéger.  En outre, « cette situation sécuritaire difficile ne permet pas aux femmes de jouer le rôle qui doit être le leur dans le rétablissement de la paix et de la réconciliation », a ajouté le délégué en saluant les sanctions déjà prises par le Conseil de sécurité à l’encontre des trafiquants d’êtres humains.  Il a enfin appelé à accorder une attention prioritaire aux réformes économiques, avec notamment l’élaboration d’un budget unifié et responsable pour 2019.

M. YAO SHAOJUN (Chine) s’est dit préoccupé par les récents affrontements en Libye notamment dans la capitale, Tripoli.  La communauté internationale devrait redoubler d’efforts pour aider le pays à rétablir la sécurité, a estimé le délégué qui a ajouté qu’il faut régler la question libyenne par un processus politique.  Pour ce faire, il a insisté sur la nécessité de respecter l’indépendance et la souveraineté de la Libye.  Appelant toutes les parties libyennes à l’unité, il les a aussi exhortées à privilégier les intérêts nationaux libyens.  Se tournant vers la communauté internationale, il l’a appelée à aider les pays de la région à lutter ensemble contre le terrorisme en Libye.  Il a réitéré son appel aux pays voisins de la Libye à renforcer leur coopération avec l’ONU.  Le régime de sanctions, a-t-il conclu, doit servir le règlement pacifique et politique de la crise et ne pas léser les intérêts libyens.  À cet égard, le représentant a estimé qu’il faut examiner les plaintes de la Libye concernant le gel des avoirs. 

M. JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine) a reconnu les résultats satisfaisants obtenus par la MANUL dans la négociation du cessez-le-feu à Tripoli, notant que des groupes armés se sont retirés dans de nombreuses installations publiques.  Il a également salué les efforts déployés par le Gouvernement d’entente nationale pour établir un plan de sécurité pour le Grand Tripoli, mais noté le niveau élevé d’insécurité dans les zones sud et ouest du pays.  Il a jugé urgent de renforcer et d’unifier les organismes de sécurité, notamment les forces armées et le personnel de police.  S’agissant de la situation politique, le représentant a souligné les bons offices de la MANUL dans la promotion d’une conférence nationale au début de 2019, se félicitant de la phase préparatoire, l’an dernier, qui a réuni des milliers de Libyens.  Il a misé sur cette conférence, y voyant un « outil pour trouver une sortie de l’impasse politique ».

Le représentant a salué la Conférence de Palerme de novembre dernier qui a rassemblé des représentants libyens et démontré l’intention de réaliser des changements en faveur de la paix et de la sécurité en Libye.  Il a appelé les acteurs politiques libyens à tenir leur engagement pour que puissent se tenir des élections présidentielle et législatives.  M. Singer a espéré un processus politique juste et inclusif, où les femmes puissent jouer leur rôle fondamental.  Enfin, il a insisté sur la nécessité de trouver une solution en Libye et lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle appuie les autorités libyennes dans le processus de renforcement des structures nationales.  Cet appui doit englober la tenue d’élections transparentes, justes et inclusives, a-t-il précisé, espérant des institutions fonctionnelles.

M. ELMAHDI S. ELMAJERBI (Libye) a affirmé que le peuple libyen espère que la première moitié de 2019 lui permettra de réaliser ses aspirations à un État démocratique, unifié et basé sur un consensus trouvé à la conférence nationale.  Il a appelé tous les grands partis politiques libyens à respecter les futurs résultats de cette conférence et a demandé au Conseil de sécurité de mettre un terme à toute ingérence étrangère en Libye, « ce qui n’a fait que prolonger la crise libyenne ». 

Les organisations terroristes qui opèrent en Libye sont une menace pour la Libye et le reste du monde, a poursuivi le représentant, en rappelant l’attaque lancée contre le Ministère des affaires étrangères en décembre dernier.  Pour lutter contre ces groupes, « la communauté internationale doit appuyer la Libye », a exigé le représentant en demandant notamment un meilleur partage des renseignements et des moyens pour permettre aux forces de sécurité libyennes d’agir. 

Les Libyens, en dépit de leurs divergences, rejettent ces groupes, a-t-il affirmé en expliquant qu’il est nécessaire de se débarrasser de l’emprise de ces groupes armés pour stabiliser les institutions publiques.  Le représentant a insisté sur la nécessité de s’opposer fermement à quiconque chercherait à mettre à mal les dispositions sécuritaires en Libye.  Il a ainsi appelé le Conseil à sévir et à punir les pays qui fournissent des armes aux factions qui ne font pas partie du Gouvernement d’entente nationale.

S’agissant des violations qui « viseraient » les migrants en Libye, le représentant a réfuté les accusations faites « dans certains rapports », même s’il a reconnu que certaines violations sont commises par des groupes armés affiliés à des groupes criminels transnationaux.  Il a toutefois catégoriquement rejeté toute accusation contre son gouvernement.

Une campagne a même été lancée contre les gardes côtes libyens, « ce qui nous laisse pantois », a poursuivi le représentant, alors qu’ils viennent au secours de migrants en haute mer.  Il a dit comprendre les raisons qui poussent à migrer, mais a tenu à souligner les conséquences néfastes que cela engendre, en particulier dans le sud de la Libye.  Quant aux des migrations, il a estimé qu’elles exigent une nouvelle approche et a regretté que la question des migrations illégales soit exploitée à des fins politiques.  En conclusion, il a appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures pratiques pour lutter contre ceux qui cherchent à saper la stabilité et la prospérité libyennes.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.