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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 février 2018

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Mali

Selon des informations tout juste reçues de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali, un véhicule militaire de l’ONU a été touché par un engin explosif improvisé, dans la région de Mopti au Mali, entre Boni et Douentza.  Les informations préliminaires indiquent que quatre Casques bleus ont été tués, tandis que quatre autres ont été blessés.  Les évacuations médicales sont en cours.

Le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Mahamat Saleh Annadif, a condamné l’attaque.  Comme lui, nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés.  Une déclaration du Secrétaire général devrait paraître sous peu.

République centrafricaine

Les collègues du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont déclaré aujourd’hui être profondément attristés et choqués par le meurtre de l’un de leurs collègues, ainsi que de cinq autres personnes travaillant dans le secteur de l’éducation, qui ont été attaqués le 25 février lors d’un déplacement dans la région nord-ouest de la République centrafricaine, près de Markounda, une zone reculée située près de la frontière tchadienne.

Ils condamnent fermement cet acte insensé qui a frappé des travailleurs humanitaires qui étaient là pour améliorer la vie des populations les plus vulnérables.  Nous nous joignons à eux pour exprimer nos plus sincères condoléances aux familles et aux collègues des victimes.

Haïti

Cet après-midi, le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint ,qui est l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti, accueilleront une retraite de haut niveau réunissant certains des innovateurs les plus engagés dans le monde en matière de finances, de santé et de technologie, pour aider le Gouvernement et le peuple d’Haïti à vaincre le fléau du choléra.

Vaincre le choléra en Haïti, ce n’est pas seulement une question de sauver des vies, mais une question de justice.  À ce jour, l’incidence du choléra a diminué de 99% et nous saluons le Gouvernement d’Haïti ainsi que le peuple pour leur leadership sur ce front.  Pour éradiquer le dernier 1%, nous examinerons comment il est possible de changer les règles de partenariat avec les nations ou de déployer de nouvelles technologies dans d’autres régions du monde pour réfléchir avec les plus hauts dirigeants de l’ONU et d’Haïti sur la façon d’écrire ce nouveau chapitre de l’histoire du pays.

Le Président d’Haïti a appelé à passer de l’aide à l’investissement, grâce à un changement important en matière de développement qui irait « du coup de main financier à la poignée de main ».  Le Secrétaire général a promis un nouveau type de partenariat avec Haïti pour atteindre non seulement la vision d’un pays débarrassé de la pauvreté extrême d’ici à 2030, mais aussi pour vaincre l’épidémie dévastatrice de choléra qui dure depuis huit ans.

Depuis plus d’un siècle, la dévastation du choléra a galvanisé les nations, comme l’Angleterre, l’Italie ou encore les Philippines, pour transformer les secteurs de l’hygiène, l’eau, l’assainissement et les systèmes de santé.  Le rêve est que cette terrible tragédie puisse se transformer en un nouveau départ pour Haïti et devenir un exemple pour le monde, pour montrer que de grands objectifs peuvent être atteints de manière ciblée et mesurable lorsque l’on met en commun les meilleures pratiques et idées du monde.

C’est le début d’une nouvelle relation entre le Gouvernement d’Haïti et les Nations Unies.  Le Secrétaire général et son Envoyé spécial sont fermement résolus à s’associer à Haïti pour lever des centaines de millions de dollars afin de mettre fin au fléau du choléra.  Il s’agit d’une question importante de justice et un domaine où on peut sauver des vies.  Nous n’allons jamais perdre de vue cet engagement et nous le ferons jusqu’au bout.

Syrie

Au Conseil de sécurité ce matin, M. Jeffrey Feltman, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a dit que le bref répit demandé à l’unanimité par le Conseil pour la Syrie il y a quelques jours seulement, dans la résolution 2401, ne s’était pas concrétisé.  Les frappes aériennes, les bombardements et les offensives au sol se poursuivent.  Il y a même des indications qu’il y aurait une autre attaque au chlore gazeux.  Ce qu’il faut, c’est la mise en œuvre de la résolution 2401, a-t-il dit en notant que cela ne se produit manifestement pas.

Il a dit que l’ONU condamnait toutes les violations du droit international par toutes les parties, et notamment les tirs sur la Ghouta orientale qui ont tué ou blessé des civils à Damas.  Il a estimé que l’ampleur des attaques militaires aveugles du Gouvernement contre la Ghouta orientale, une zone où se trouvent 400 000 civils, ne pouvait pas être justifiée par la volonté de viser les combattants de Front el-Nosra.

M. Feltman a rappelé que, hier, le Chef de la Commission des négociations de la Syrie avait transmis au Secrétaire général une lettre au nom des trois grands groupes d’opposition armés non étatiques -Jeïch el-Islam, Feïlaq el-Rahman et Ahrar el-Cham– et des groupes civils de la Ghouta orientale au sujet de leur engagement total à mettre en œuvre de la résolution 2401.  Ils se sont engagés précisément à assurer l’environnement nécessaire pour l’accès humanitaire de l’ONU et à « expulser de la Ghouta orientale tous les éléments de Hay’at Tahrir el-Cham, Front el-Nosra, et Al-Qaida et tous ceux qui appartiennent à ces groupes ».

M. Mark Lowcock, le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, a également fait un exposé.  Il a dit au Conseil que, depuis le 18 février, on a dénombré plus de 580 personnes tuées à cause des frappes aériennes et au sol, ainsi que plus de 1 000 blessés.  Au cours de la même période, des centaines de roquettes tirées depuis la Ghouta orientale sur Damas auraient fait 15 morts et plus de 200 blessés.

Il a indiqué que l’ONU et ses partenaires avaient des convois prêts à partir pour se rendre dans 10 lieux assiégés et difficiles d’atteinte.  Il y a notamment un convoi de 45 camions contenant une aide destinée à 90 000 personnes se trouvant à Douma, dans la Ghouta orientale.  M. Lowcock a toutefois averti que l’accès humanitaire avait diminué récemment: l’an dernier, nous atteignions plus de 50 fois plus de personnes dans les zones assiégées et difficiles d’accès que nous l’avons fait jusqu’à présent cette année, a-t-il ainsi expliqué.

Lac Tchad

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Mohammed ibn Chambas, a prononcé aujourd’hui, au nom du Secrétaire général, une allocution lors de la Conférence internationale sur le lac Tchad à Abuja.

Le lac Tchad, a-t-il indiqué, fournissait autrefois en abondance des moyens de subsistance à des millions de personnes vivant dans son bassin, mais aujourd’hui le niveau de l’eau a diminué de 90% par rapport à ce qu’il était dans les années 1960.  Il a ajouté qu’avec l’avancée de la désertification et l’interruption des routes commerciales reliant les pays touchés, la sécurité alimentaire était devenue une source de préoccupation majeure.  Quatre millions et demi de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire dans la région et ce chiffre devrait atteindre 5,8 millions en août de cette année.  Cette situation a également eu un impact profond sur les perspectives socioéconomiques de la région et conduit à une insécurité accrue dans une région qui a été touchée par l’extrémisme violent.

M. Chambas a appelé les gouvernements des pays de la région du lac Tchad et la communauté internationale dans son ensemble à prendre des mesures décisives pour sauver le lac Tchad.  Ce faisant, a-t-il dit, elle aidera à sauver des vies et à restaurer des moyens de subsistance pour des millions de personnes, favorisera l’intégration et le développement régional et offrira une solution durable à la crise du bassin du lac Tchad.

Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA)

Aujourd’hui, à Bruxelles, la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Ursula Mueller, a pris la parole lors d’une conférence sur la crise humanitaire dans l’est de l’Ukraine, conférence organisée par la direction générale Protection civile et opérations d’aide humanitaire européennes (ECHO).  Elle a réitéré la nécessité de continuer de braquer le projecteur sur la situation désastreuse à laquelle sont confrontés des millions d’Ukrainiens touchés par le conflit.

Elle a jugé décevant de noter qu’il y a encore quatre ans, l’Ukraine n’avait pas besoin d’un appel humanitaire en sa faveur.  Pourtant, aujourd’hui, 3,4 millions d’Ukrainiens ont besoin d’une aide pour garantir leur protection et leur survie, en particulier dans les régions orientales de Donetsk et de Louhansk.  Au moins 2 530 civils ont été tués depuis le début des hostilités et près de 9 000 personnes blessées, tandis que 1,6 million d’Ukrainiens environ sont déplacés à travers tout le pays.  Les plus vulnérables d’entre eux sont les personnes âgées, les retraités représentant plus de la moitié des nécessiteux.

Nigéria

Hier, Le Secrétaire général s’est dit gravement préoccupé par la situation dans laquelle se trouvent plus d’une centaine d’écolières enlevées par des insurgés présumés de Boko Haram lors d’une attaque contre un établissement d’enseignement de la ville de Dapchi, dans l’État de Yobe, le 19 février.  (Voir communiqué de presse SG/SM/18917)

Afghanistan

La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) se félicite de l’appel renouvelé du Gouvernement afghan à des pourparlers de paix inconditionnels avec les Taliban et à l’élaboration d’un cadre pour la paix, présenté aujourd’hui à Kaboul.

En collaboration avec les 25 pays et organisations internationales participant à la deuxième conférence du Processus de Kaboul, la Mission des Nations Unies soutient fermement la vision de la paix à travers le dialogue intra-afghan.  Elle exhorte toutes les parties impliquées à s’engager le plus tôt possible.

Quarante-deuxième Conférence UNIS-ONU

À l’ouverture, ce matin, de la Quarante-deuxième Conférence de l’École internationale des Nations Unies (UNIS) et de l’ONU, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina Mohammed, s’est adressée aux participants en abordant le thème de la technologie, de l’innovation et de l’avenir du travail.

Dans ses remarques, elle a évoqué bon nombre des aspects positifs de la façon dont les progrès technologiques modifient profondément notre façon de vivre, de travailler et d’interagir.  Elle a en même temps souligné les préoccupations et les risques à prendre en compte.

S’adressant à un auditoire d’étudiants, qu’elle décrit comme « les influenceurs d’aujourd’hui et les leaders de demain », elle leur a rappelé qu’ils devaient, au cours des prochains jours, garder un esprit clair sur les valeurs et les aspirations qui définissent l’humanité.  Elle les a exhortés à « penser globalement et à agir localement », en étant les agents de changement dont le monde a besoin.

Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP)

Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a déclaré qu’il se félicitait de la couverture médiatique récente des allégations de cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles dans le cadre de la distribution de l’aide humanitaire en Syrie.  Le FNUAP souligne sa tolérance zéro pour toute forme d’abus ou d’exploitation.

L’un des instruments les plus efficaces du système humanitaire en Syrie pour enquêter sur les formes prises par de tels abus est la publication Voices, qui existe depuis trois ans dans le but de déterminer les besoins et de planifier les réponses.  L’attention de l’ensemble de l’ONU et des acteurs humanitaires étant ainsi attirée sur de telles informations, cela permet d’orienter la programmation vers des problèmes tels que l’exploitation et les atteintes sexuelles.  Le FNUAP est fier de son travail en tant qu’organisme chef de file du système humanitaire des Nations Unies pour lutter contre toutes les formes de violence sexiste.

Dans ses propres programmes de santé génésique et de services contre la violence sexiste dans le sud de la Syrie, le FNUAP a mis en place des mécanismes internes de protection contre l’exploitation et les atteintes sexuelles, y compris l’inspection de ses programmes par des observateurs extérieurs indépendants.  Le FNUAP travaille uniquement avec deux ONG dans le sud de la Syrie et n’a reçu aucune allégation relative à des cas d’exploitation et les atteintes sexuelles.

Conférence de presse demain

Demain, à 15 heures, l’Ambassadeur Karel van Oosterom, Représentant permanent des Pays-Bas auprès des Nations Unies et président du Conseil de sécurité pour le mois de mars, donnera une conférence de presse.

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