8352e séance – matin
CS/13503

Passée de l’« impossible » au « possible », la Somalie reste sous la menace du terrorisme et des clivages politiques

En Somalie, « le sentiment du possible » s’est substitué à celui de « l’impossible », a déclaré, ce matin, M. Nicholas Keating, pour sa dernière intervention devant le Conseil de sécurité en sa qualité de Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays de la Corne de l’Afrique.  Selon lui, les problèmes structurels qui ont façonné le paysage politique et sécuritaire de cette nation troublée ne devraient pas occulter certaines réalisations remarquables des trois dernières années.

Au nombre d’entre elles, le haut fonctionnaire a cité une transition pacifique du pouvoir présidentiel, avec un résultat dont la légitimité a été acceptée; la création d’une Chambre haute représentant les États fédéraux; et la hausse du pourcentage de femmes députées, passé de 14 à 24%, un taux supérieur à la moyenne mondiale et africaine, et dont Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, s’est aujourd’hui félicitée.

En outre, pour s’attaquer à l’insécurité chronique qui règne dans le pays, l’architecture nationale de sécurité et la solution globale pour la sécurité ont été pensées dans le cadre du transfert de responsabilités de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) aux forces de sécurité, lequel est en cours.

Attention toutefois au risque posé par un retrait « prématuré » de cette opération de maintien de la paix, alors que l’organisation terroriste Chabab a, il y a trois jours à peine, perpétré une attaque meurtrière à la voiture piégée contre un bâtiment officiel en plein cœur de Mogadiscio.  Face à ce climat « persistant » de « profonde insécurité », le succès de la mise en œuvre de l’architecture de sécurité nationale et du plan de transition dépendra avant tout de l’application des accords conclus entre leaders somaliens sur la répartition des responsabilités respectives.

Dans son rapport, que M. Keating était venu présenter aux membres du Conseil, le Secrétaire général invite instamment les dirigeants de la Somalie à « procéder à l’intégration des forces régionales dans les rangs de la Police et de l’Armée nationale somaliennes, à définir les rôles et responsabilités des divers services de sécurité fédéraux et régionaux et à préciser davantage les principes gouvernant le commandement et le contrôle, la taille, la répartition et le financement des entités du secteur de la sécurité ».

Or, le pays est miné par un « déficit de confiance » entre le Gouvernement central et les États fédérés, a expliqué le Représentant spécial, en faisant part de sa préoccupation par la décision récente des seconds de suspendre leur coopération avec Mogadiscio.  « Comme partout ailleurs, les mésententes, désaccords, différences idéologiques et les débats énergiques ont fini par devenir la base du Gouvernement », a tempéré le représentant de la Somalie.  « Nous entendons bien promouvoir le rapprochement des positions » par la reprise du dialogue, a-t-il assuré.

Le Représentant spécial a lancé un appel aux États fédérés pour qu’ils fassent du prochain Conseil de sécurité national, convoqué par le Président somalien les 17 et 18 septembre prochains, le moyen de se montrer constructifs à cet égard.

Le Chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie, M. Francisco Madeira, a lui aussi pointé du doigt les dangers posés à la fois par les agissements des Chabab et la « course au pouvoir » des dirigeants somaliens.  Par conséquent, les forces nationales somaliennes doivent être appuyées dans leur lutte contre la menace de l’extrémisme violent dans un contexte global.

En effet, la séance d’aujourd’hui s’est déroulée sur fond « d’avancées significatives » dans la Corne de l’Afrique, a relevé le représentant de l’Éthiopie, suivi en cela par les membres du Conseil.  « Mon Premier Ministre a effectué sa première visite officielle à Mogadiscio en juin dernier, démontrant le ferme engagement de nos deux pays à hisser leurs relations à un autre niveau », s’est-il enorgueilli.

Par la suite, la visite du Président somalien à Asmara a ouvert une nouvelle ère de relations diplomatiques entre l’Érythrée et la Somalie.  Enfin, le Sommet entre ces deux pays et l’Éthiopie qui vient de se tenir à Asmara et la visite de leurs ministres des affaires étrangères à Djibouti ont aussi conduit à l’ouverture d’un « nouveau chapitre des relations entre Djibouti et l’Érythrée », a fait valoir le représentant.

« Le vent du changement qui souffle sur la sous-région a fait naître un nouveau sentiment d’espoir et d’optimisme pour la paix et la stabilité régionales », s’est enthousiasmé le délégué éthiopien, qui émis l’espoir que la manifestation de haut niveau sur la Somalie, que son pays coorganisera, ici même à New York pendant la semaine de haut niveau, contribuera à mobiliser l’appui nécessaire aux initiatives de paix dans ce pays et à progresser vers les élections, prévues en 2020. 

C’est que la Somalie s’emploie aussi à son redressement économique, a rappelé son représentant, en soulignant à quel point l’engagement à long terme des partenaires internationaux demeure indispensable pour continuer d’attirer des investissements à la fois publics et privés.  Une tâche d’autant plus « difficile », a prévenu M. Keating, que le pays est extrêmement vulnérable aux chocs climatiques: 2,6 millions de personnes sont toujours déplacées, pas simplement par les violences, mais aussi par la sècheresse, les crues soudaines ou encore l’ouragan Sagar, qui a sévi en mai dernier.

Pour surmonter tous ces obstacles, « la volonté politique à elle seule sera insuffisante, des capacités concrètes sont indispensables », a résumé le haut fonctionnaire.

LA SITUATION EN SOMALIE (S/2018/800)

Déclarations

M. MICHAEL KEATING s’est adressé au Conseil de sécurité pour sa dernière intervention en sa qualité de Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie.  Il a déclaré que les problèmes structurels qui ont façonné le paysage politique et sécuritaire de ce pays troublé de la Corne de l’Afrique ne devraient pas occulter certaines réalisations remarquables des trois dernières années: une transition pacifique du pouvoir présidentiel, avec un résultat dont la légitimité a été acceptée; la création d’une Chambre haute représentant les États fédéraux; la hausse du pourcentage de femmes députées, passé de 14 à 24%, un taux supérieur à la moyenne mondiale et africaine.

En outre, une famine a été évitée en 2017 en raison d’une mobilisation nationale, une meilleure préparation, et la générosité de bailleurs de fonds, s’est félicité le haut fonctionnaire.  La carte fédérale a été parachevée, l’État du HirChébéli créé, et des conflits potentiels désamorcés au Puntland et au Somaliland grâce à des initiatives diplomatiques de l’ONU et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), entre autres.  Enfin, un cadre national a été défini pour s’attaquer à l’insécurité chronique qui règne dans le pays: l’architecture nationale de sécurité et la solution globale pour la sécurité, pensées dans le cadre du transfert de responsabilités de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) aux forces de sécurité, lequel est en cours de mise en œuvre.

Poursuivant ce bilan, le Représentant spécial a également rappelé que le Gouvernement s’est doté d’un programme de réformes ambitieux, sous la houlette du Président Mohamed Abdulahi Farmaajo et du Premier Ministre Hassan Khaire, tous deux soucieux d’attirer des investissements à la fois publics et privés.  À cet égard, les critères fixés par le Fonds monétaire international (FMI) ont été respectés, les revenus intérieurs sont en hausse, la gestion des finances publiques s’améliore, et les entrepreneurs retrouvent le sourire, a encore relevé M. Keating.  Enfin, des cadres législatifs et institutionnels adéquats sont en cours d’élaboration pour les élections de 2020, tandis que la procédure de révision constitutionnelle est sur la bonne voie.

Cependant, nul ne devrait se faire d’illusions quant aux défis qui doivent être relevés par la Somalie, à commencer par sa « profonde insécurité », a mis en garde le Représentant spécial, qui a incriminé les attaques des Chabab, un accès limité à la justice et aux services de base, l’absence de gouvernance locale, une pauvreté chronique, et l’insuffisance des revenus et des emplois à travers le pays.  En outre, la Somalie, où 2,6 millions de personnes sont déplacées, est vulnérable aux chocs climatiques.  C’est aussi l’un des pays les plus préjudiciables au monde pour les femmes et les jeunes, a ajouté M. Keating, qui a déploré les violations perpétrées à leur encontre, et parmi eux des enfants.  Enfin, la persistance des mentalités claniques, la faiblesse de l’état de droit, la corruption systémique, sont d’autres obstacles que les Somaliens doivent surmonter, a encouragé le haut fonctionnaire. 

Pour lui, la Somalie est exposée à quatre risques majeurs.  Tout d’abord, celui de voir les Chabab et d’autres extrémistes faire dérailler les progrès en cours.  D’où l’importance d’accélérer la mise en œuvre de l’architecture nationale de sécurité et de la solution globale pour la sécurité.  « Cependant, le succès dépend avant tout de la mise en œuvre des accords conclus entre leaders somaliens sur la répartition des responsabilités sur le plan sécuritaire », a-t-il rappelé. 

Le deuxième risque, c’est que les différences politiques entre gouvernement central et États fédérés donnent un coup d’arrêt aux progrès en cours, a pointé le Représentant spécial, qui s’est dit préoccupé par le « déficit de confiance », et notamment par la décision des États fédérés de suspendre leur coopération avec le Gouvernement cental.  Les États fédérés devraient de leur côté s’efforcer de faire du prochain Conseil de sécurité national, convoqué par le Président somalien, le moyen de se montrer constructifs.  Les questions fondamentales, comme le partage du pouvoir et le statut des États fédérés, devraient être examinées dans le cadre de la révision constitutionnelle.  Mais le plus important, dans un premier temps, est de parvenir à des accords politiques dans ce contexte sans porter préjudice au résultat de ce processus constitutionnel, dont dépendent la loi électorale, l’intégration des forces sécuritaires, et le partage des ressources et des revenus. 

Le troisième risque, c’est que le soutien de la communauté internationale ne s’effrite, a poursuivi M. Keating.  Selon lui, l’un des domaines dans lequel cette « fragmentation » pourrait être lourde de conséquences, c’est l’avenir même de l’AMISOM. « La Mission de l’Union africaine mérite un financement prévisible et un horizon clair de retrait, fondés sur une reconfiguration à l’aune des progrès accomplis pour défaire les Chabab, et sur la capacité de la Somalie à assumer ses responsabilités sur le plan sécuritaire », a-t-il analysé.  Un retrait prématuré de l’AMISOM pourrait s’avérer « désastreux », a insisté le Représentant spécial. 

Selon lui, le quatrième et dernier risque auquel s’expose la Somalie, c’est la perspective d’une catastrophe humanitaire, provoquée par les chocs climatiques, les conflits armés ourdis par les Chabab et les griefs irrésolus ravivés par les rivalités autour des ressources naturelles et la marginalisation de certains segments de la population.  « La volonté politique seule sera insuffisante, des capacités concrètes sont essentielles », a résumé le haut fonctionnaire, en ajoutant: « Le sentiment du possible est palpable, et plus simplement celui de l’impossible. »

Pour M. FRANCISCO MADEIRA, Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie et Chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), « il ne fait pas de doute que la Somalie est en train de prendre son avenir en main ». 

La Somalie progresse dans plusieurs domaines cruciaux grâce aux efforts de ses nombreux partenaires internationaux comme l’ONU et l’Union africaine, et ce nouvel élan est le résultat de développements positifs dans la sous-région où les dirigeants africains œuvrent pour la stabilité, la paix et l’intégration économique, a expliqué M. Madeira.  Il faut que le Gouvernement et le peuple somaliens poursuivent leurs efforts sur la voie de la réconciliation, de la croissance économique, du respect des droits de l’homme, du partage du pouvoir et de la distribution foncière équitable. 

Le Représentant spécial a félicité le Gouvernement somalien qui a fait de la vie politique inclusive une priorité.  L’Union africaine salue également l’engagement pris par le Gouvernement fédéral d’accélérer la prise de décisions nécessaires pour répondre aux questions en suspens en vue de finaliser l’examen constitutionnel.  Le Gouvernement fédéral ainsi que les dirigeants des gouvernements fédérés ont ouvert la voie pour garantir les dispositions constitutionnelles, et il faut leur apporter le soutien adéquat pour que puissent être promulguées les lois nécessaires au processus électoral, y compris une qui porte sur la participation des femmes.  L’UA estime que les progrès réalisés à ce jour devraient permettre à la Somalie d’accéder à des prêts à des conditions favorables.  Mais, a averti le représentant, les dividendes de la paix sont constamment compromis compte tenu des activités d’extrémistes comme les Chabab et d’une course au pouvoir.  L’UA est néanmoins confiante que le Gouvernement fédéral et les États fédérés sauront aller dans le bon sens avec le soutien de la communauté internationale.  Il est néanmoins conscient du risque sécuritaire que représentent toujours les Chabab dans le pays.  Par conséquent, les forces nationales somaliennes, qui ont pris le relais de la Force de stabilisation de l’UA et qui n’apporte plus que leur soutien au niveau fédéral, doivent être appuyées dans leur lutte contre la menace de l’extrémisme violent dans le contexte d’une démarche globale, a estimé le représentant de l’UA.

Il a souligné un autre développement significatif puisque le mois dernier il y a eu « une modification profonde de l’architecture sécuritaire en Somalie avec la nomination d’une Chef de police femme.  S’agissant de l’AMISOM, le transfert des responsabilités est en cours conformément aux accords conclus avec les parties prenantes et cette transition nécessite un soutien financier, a poursuivi M. Madeira avant de se féliciter de la coopération entre la MANUSOM et l’AMISOM dans le contexte de la protection des civils.

Mme PHUMZILE GLORIA MLAMBO-NGCUKA, Directrice exécutive d’ONU-Femmes, qui s’est rendue récemment en Somalie, a affirmé que ce pays avait une occasion unique de promouvoir la paix et l’égalité hommes-femmes.  « Nombre de Somaliens avec lesquels je me suis entretenue risquent leur vie pour que cela se fasse », a-t-elle noté avant de souligner l’augmentation marquée de la représentation des femmes dans les institutions publiques, rendue possible par des mesures spéciales. 

Lors des dernières élections parlementaires, la participation des femmes est passée de 14% à 25%, a précisé Mme Mlambo-Ngcuka, ce qui a permis de placer des questions comme le mariage précoce et l’excision au cœur des débats.  La participation des femmes pourrait être accrue encore plus « si ce n’était pour les aînés des clans tribaux », a-t-elle constaté.

Évoquant ensuite ses entretiens avec les 31 femmes législatrices dans la capitale régionale de Baidoa, elle a demandé à la communauté internationale de ne pas les décevoir dans leurs efforts de construire « un nouveau pays », à commencer par l’examen constitutionnel et les préparatifs des élections de 2020-2021 pour lesquelles elles souhaitent un quota juridiquement contraignant de 31%.

La représentante d’ONU-Femmes a exhorté le Conseil de sécurité à rester aux côtés du Gouvernement fédéral et des gouvernements fédérés pour promouvoir l’égalité entre les sexes, « même si cela doit souvent se faire contre la volonté d’autorités tribales puissantes et dans un pays où la condition de la femme et des filles est l’une des pires ».

Mme Mlambo-Ngcuka a rappelé qu’au Somaliland et au Puntland une loi pénalisant le viol, le mariage forcé et la traite pour l’esclavage sexuel est passée et qu’une femme a pris la tête de la police nationale, alors qu’une unité de protection des femmes a été créée au sein de la police. 

Toutes ces réalisations sont à marquer d’une pierre blanche et méritent le soutien de la communauté internationale et du Conseil de sécurité, s’est félicitée la Directrice d’ONU-Femmes.  Elle a saisi cette occasion pour mettre en avant le rôle potentiel des femmes dans la déradicalisation des jeunes appartenant aux Chabab.  Ainsi, elle a appelé le Conseil à suivre de près la mise en œuvre des mandats de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), rappelant que ces mandats font de nombreuses références à l’égalité hommes-femmes.  Il faut encourager la participation des femmes, non seulement dans des élections et la réforme électorale, mais aussi dans les efforts de réconciliation nationale et locale et dans la lutte contre l’extrémisme violent et la réforme du secteur sécuritaire, a conclu Mme Mlambo-Ngcuka.

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) s’est félicité de la dynamique régionale dans la Corne de l’Afrique, en particulier le rapprochement entre l’Éthiopie et l’Érythrée.  Il s’est également félicité des progrès accomplis au niveau national par la Somalie ces dernières années, avec l’appui de la communauté internationale, notamment pour reconstruire son économie.  Mais la situation humanitaire dans le pays demeure préoccupante, avec 2,6 millions de personnes déplacées, a prévenu le représentant.  Il a aussi souligné l’importance de finaliser le découpage électoral avant l’échéance des scrutins de 2020. 

Par ailleurs, selon le délégué il est important que le plan de transition soit mis en œuvre de manière planifiée, avec le soutien de l’AMISOM et des autres partenaires.  Dans ce contexte, la communauté internationale doit se mobiliser auprès de la Somalie, a exhorté le délégué britannique, qui a annoncé un versement de neuf millions de dollars supplémentaires par le Royaume-Uni à l’appui de ce plan.  Dans l’ensemble, nous sommes sur la bonne voie, a-t-il ajouté, « mais ne ménageons aucun effort » et essayons de tirer parti des évolutions positives dans la sous-région.  « La clef, c’est le dialogue et la coopération », a-t-il souligné, en plaidant pour que les leaders somaliens dépassent les intérêts à courte vue. 

Cette réunion se tient dans un contexte d’avancées significatives dans la Corne de l’Afrique, a souligné M. TAYE ATSKE SELASSIE (Éthiopie).  Mon Premier Ministre, a-t-il expliqué, a effectué sa première visite officielle à Mogadishu en juin dernier, démontrant le ferme engagement des deux pays à hisser leurs relations à un autre niveau.  La visite du Président Mohamed Abdullahi à Asmara a ensuite ouvert une nouvelle ère de relations diplomatiques entre l’Érythrée et la Somalie.  Le Sommet entre ces deux pays et l’Éthiopie qui vient de se tenir à Asmara et la visite de leurs Ministres des affaires étrangères à Djibouti ont aussi conduit à l’ouverture d’un nouveau chapitre des relations entre Djibouti et l’Érythrée. 

Ces derniers mois, a poursuivi le représentant, nous avons vu réconciliation et processus de normalisation partout dans la région.  Le rétablissement de la paix offre déjà des chances d’une intégration économique et d’une réponse politique plus large.  Hier, les parties sud-soudanaises ont enfin signé l’accord de paix revitalisé lors du Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui s’est tenu à Addis-Abeba.  « Le vent du changement qui souffle sur la Corne de l’Afrique a fait naître un nouveau sentiment d’espoir et d’optimisme pour la paix et la stabilité régionales », s’est réjoui le représentant.  Après avoir commenté le rapport du Secrétaire général, il a émis l’espoir que la manifestation de haut niveau sur la Somalie, que son pays coorganisera ici à New York pendant la semaine de haut niveau contribuera à maintenir la Somalie dans l’agenda international et à mobiliser l’appui nécessaire aux initiatives de paix et aux progrès vers les élections. 

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) s’est félicité des efforts déployés par la communauté internationale pour lutter contre les menaces terroristes constantes qui pèsent sur la Somalie.  Il a également mis en exergue les initiatives prises par le Gouvernement fédéral, qu’il a encouragé à mettre en œuvre sans délais la réforme du secteur de la sécurité.

Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par les tensions et clivages politiques qui persistent entre Mogadiscio et les États fédérés, qui mettent en péril les progrès en cours avant de plaider pour le recours à des mécanismes pacifiques des différends.  La présence des Chabab et d’une « faction autodéclarée » de Daech soulignent au besoin la nécessité de lutter contre l’insécurité que causent les agissements meurtriers de ces deux groupes terroristes, a lancé le délégué. 

Concernant la situation politique en Somalie, M. LEON H. KACOU ADOM (Côte d’Ivoire) s’est déclaré préoccupé par les tensions qui ont conduit les États fédérés à suspendre toute collaboration avec le Gouvernement fédéral.  « Ce regain de tension illustre la fragilité de la situation politique en Somalie. »  Le délégué a exhorté les autorités somaliennes à surmonter leurs divergences.  Il a appelé les dirigeants des États fédérés à tirer profit de la réunion du Conseil national de sécurité convoquée par le Président somalien pour le 18 septembre 2018 afin de relancer les discussions sur les sujets de discorde.  Ces discussions pourraient permettre de créer un climat de confiance mutuelle et de travailler de manière constructive au renforcement du fédéralisme et à la mise en œuvre de la Feuille de route convenue en prévision des élections de 2020 et 2021. 

S’agissant du volet sécuritaire, M. Adom, s’inquiétant du regain de tensions entre le Puntland et le Somaliland, a appelé ces deux États à privilégier le dialogue comme moyen de règlement de leurs différends.  Il s’est également dit préoccupé par les activités des groupes terroristes des Chabab et de l’État islamique d’Iraq et du Levant en Somalie.  « La précarité de la situation sécuritaire justifie le maintien des troupes de l’AMISOM dans ce pays et devrait amener la communauté internationale à fournir un appui financier et logistique à l’AMISOM afin de lui permettre de mettre en œuvre efficacement son mandat, et au Gouvernement somalien afin de l’accompagner dans son processus de réforme du secteur de la sécurité », a-t-il dit.  Il faut permettre la mise en œuvre efficiente du plan de transition censé faciliter le passage progressif de relais entre l’AMISOM et les forces de sécurité du pays.

Évoquant la détérioration de la situation des droits de l’homme en Somalie, le représentant a rappelé aux autorités leur responsabilité de protéger les populations civiles, et à toutes les parties l’obligation de respecter le droit international des droits de l’homme.  Sur le plan économique, M. Adom a réitéré qu’il ne saurait y avoir de sortie de crise véritable et de consolidation de la paix sans efforts de reconstruction économique.  « Les réponses sécuritaires doivent impérativement s’accompagner d’une stratégie fondée sur la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes afin d’éviter qu’ils ne succombent à la radicalisation terroriste. » 

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a exprimé ses préoccupations face à la situation en Somalie, en particulier les conflits entre différents clans, l’extrémisme violent et les effets adverses des changements climatiques.  Ces facteurs sont à l’origine de la situation humanitaire grave et de l’instabilité politique qui met à mal les efforts du Gouvernement national pour reconstruire le pays, a-t-il expliqué.  Après avoir condamné les attaques terroristes des Chabab et de l’État islamique, il a encouragé le Gouvernement fédéral à ne pas laisser ses actes terroristes dérouter ses efforts pour une paix durable dans le pays. 

Le Pérou attend l’examen constitutionnel et les préparatifs de l’élection générale de 2020-2021, et espère qu’en reprenant ses activités cette semaine le Parlement somalien pourra s’attaquer à l’examen de ces questions.  Le représentant a également insisté sur l’importance de la participation des femmes et des jeunes à la vie politique ainsi que dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme.  À ce titre, le délégué a salué le projet de loi visant à garantir une représentation politique plus forte des femmes.  Le processus de réforme du secteur de la sécurité et la mise en œuvre du plan de transition pour que les autorités somaliennes garantissent la sécurité dans le pays sont deux autres aspects clefs qui exigent la coordination des efforts entre le Gouvernement fédéral, les États fédérés ainsi que du soutien de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) et du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS). 

M. OLOF SKOOG (Suède) a souligné à quel point il importe pour la Somalie de mettre en œuvre le plus rapidement possible le plan de transition pour garantir le succès de la réforme du secteur de la sécurité.  Ceci suppose un engagement vigoureux de la part des acteurs somaliens, ainsi que de l’AMISOM, des pays contributeurs de troupes, et une meilleure coordination des bailleurs de fonds.  À cet égard, le représentant a plaidé pour un financement adéquat, prévisible et durable de l’AMISOM. 

La délégation a par ailleurs souligné la nécessité de renforcer la participation des femmes, pas seulement sur les plans électoraux, des réformes électorales et de la révision constitutionnelle, mais aussi pour favoriser la réconciliation nationale, prévenir l’extrémisme violent et réformer le secteur de la sécurité.  M. Skoog s’est enfin félicité de l’adoption du nouveau cadre pour la résilience et le relèvement de la Somalie, censé permettre au pays de se donner les moyens de se prémunir durablement contre les aléas climatiques.

La stabilité et la sécurisation de la Somalie demeurent une priorité pour nous, a assuré Mme ANNE GUEGUEN (France).  Elle a souligné l’importance de la transition progressive de la responsabilité sécuritaire du pays aux forces de sécurité somaliennes, qui doit s’inscrire dans un échéancier clair et précis.  Pour que cette transition réussisse, il est indispensable d’accélérer la mise en œuvre de l’architecture nationale de sécurité.  Il est également nécessaire, a insisté la représentante, que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) soit reconfigurée afin de soutenir le plan de transition somalien, comme le Conseil l’a demandé dans sa résolution 2432 (2018). 

Sachant que l’AMISOM continue de jouer un rôle de premier plan dans la sécurité de la Somalie compte tenu de la menace persistante des Chabab, la France estime que la Mission doit continuer à être soutenue tout au long de la transition.  Néanmoins, Mme Gueguen a considéré que « l’Union européenne ne peut plus continuer à financer seule les primes des soldats de l’AMISOM ».  Elle a donc jugé indispensable « que de nouveaux partenaires s’engagent pour contribuer au financement de la Mission ». 

Sur le plan politique, la Somalie doit faire face à des enjeux majeurs tels que l’approfondissement du fédéralisme, la révision de la Constitution et la préparation des élections de 2020/2021 sur le modèle « une personne, une voix ».  Préoccupée par le communiqué publié le 8 septembre dernier par les Présidents des cinq États membres fédérés annonçant la suspension de leur dialogue avec Mogadiscio, Mme Gueguen a appelé l’ensemble des acteurs somaliens à reprendre rapidement leur dialogue autour de questions cruciales telles que la définition du modèle électoral ou le partage des revenus de l’exploitation des ressources naturelles. 

M. WU HAITAO (Chine) a noté l’importance de la Somalie dans la Corne de l’Afrique avant de saluer les progrès constants que ce pays a enregistrés au cours des dernières années.  La Chine se félicite de l’amélioration des relations entre les quatre pays de la région, ce qui est important pour la stabilisation et le développement de ces pays.

Le représentant a néanmoins noté que la Somalie a encore « beaucoup de chemin à parcourir sur le chemin de la reconstruction et de la stabilité ».  Ainsi, il a appelé la communauté internationale à rester engagée à ses côtés tout en respectant le principe de l’appropriation nationale du Gouvernement somalien et en appuyant le plan de transition.  À cet égard, il a estimé que la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) devrait fournir une assistance ciblée alors que l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Union africaine devraient mener des missions de bons offices.  Par ailleurs, la Chine encourage l’ONU à aider la Mission de l’Union africaine (AMISOM) à mettre en œuvre son mandat par le biais d’une aide financière stable et prévisible.

Il est également important pour la communauté internationale de renforcer l’aide humanitaire et le soutien au développement économique et social qui reste à la traine en Somalie, a estimé le délégué, annonçant à ce titre la mise en place du « Fonds pour la paix et la sécurité en Afrique » par la Chine. 

M. KAREL JAN GUSTAAF VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a exhorté le Gouvernement fédéral et l’AMISOM à accélérer la mise en œuvre du plan de transition.  Les prochains mois, a-t-il souligné, seront clefs, et le succès dépendra des efforts et de la coopération de toutes les parties prenantes.  À cet égard, il a applaudi « le vent du changement dans la Corne de l’Afrique ».  Le représentant a ensuite souligné l’importance de s’attaquer aux causes profondes du conflit, comme la corruption et l’impunité, en renforçant l’état de droit.  La réforme des forces de sécurité somaliennes est essentielle pour le retrait à terme de la Mission. 

Par ailleurs, M. van Oosterom s’est dit préoccupé par « l’impact des changements climatiques et écologiques sur la stabilité de la Somalie ».  Il a appelé les Nations Unies et le Gouvernement fédéral à évaluer ces facteurs, conformément à la résolution 2408 (2018).  Il a également évoqué le lourd tribut que continuent de payer les civils dans ce pays, et la violence sexiste, notamment contre les femmes et les jeunes filles déplacées.  À cet égard, il a espéré que le projet de loi sur les infractions sexuelles sera bientôt adopté au niveau fédéral.

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a, sur le plan politique, appuyé l’initiative de créer un système électoral inclusif avec la participation des femmes, de tous les représentants de la société civile et des minorités nationales.  Les femmes doivent être autonomisées pour pouvoir contribuer de façon dynamique aux processus de paix et de prise de décisions et mobiliser les communautés de base. Il est important de parvenir à un consensus sur ces questions essentielles afin de jeter les bases de nouveaux progrès, y compris la conclusion du processus de révision constitutionnelle et la définition du modèle fédéral somalien.

Sur le plan sécuritaire, le délégué s’est dit préoccupé par les menaces persistantes posées par les Chabab, Daech et les autres groupes armés.  Il a condamné tous les actes de violence, y compris la violence sexuelle et sexiste qui ont détérioré une situation sécuritaire et humanitaire déjà fragile et sapé le processus de consolidation de la paix.  Sur le front humanitaire, le représentant a appelé la communauté internationale à financer le plan d'intervention humanitaire en Somalie pour s'attaquer aux problèmes des personnes déplacées vulnérables et aux conséquences des changements climatiques.  Il a aussi souligné l’importance d’une rapide reprise économique en Somalie et a appelé la communauté internationale à renforcer son appui au développement du pays et à répondre aux causes profondes de la crise.

Mme AMPARO MELE COLIFA (Guinée équatoriale) s’est dite consternée par l’attentat meurtrier commis à Mogadiscio par les Chabab, ce qui souligne que la situation sécuritaire dans la capitale est préoccupante.  Elle s’est félicitée du rôle que joue à cet égard la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et a encouragé la communauté internationale à maintenir son soutien pour éradiquer la menace du terrorisme. 

La représentante s’est ensuite dite préoccupée par la décision des États fédérés de suspendre leur coopération avec le Gouvernement central, encourageant les parties à reprendre le dialogue sur les questions en suspens.  La délégation s’est enfin déclarée alarmée par les violations incessantes des droits de l’homme en Somalie, dont les femmes sont les premières victimes. 

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a salué les développements diplomatiques positifs des derniers mois dans la Corne de l’Afrique entre l’Éthiopie, l’Érythrée, la Somalie et Djibouti.  La Pologne espère que ces pays parviendront à trouver des solutions pacifiques aux questions en suspens dans le but de forger des partenariats et une coopération économique durables. 

S’agissant de la Somalie, la représentante a reconnu les progrès réalisés à ce jour mais également la fragilité de la situation qui prévaut toujours dans le pays.  Elle a félicité le Gouvernement fédéral somalien pour son programme de réforme ambitieux et salué les accords initiaux sur le modèle électoral ainsi que les progrès en cours dans la finalisation de la loi électorale.  Mais, en parallèle, d’autres processus doivent aller de l’avant, a noté Mme X, en particulier la finalisation de l’examen constitutionnel et la fédéralisation, ce qui permettra de garantir le modèle d’« une personne-un vote » lors des élections de 2020-2021.

La sécurité reste essentielle pour les succès de la reconstruction et du développement en Somalie, a poursuivi la représentante, qui a insisté à ce titre sur l’urgence de la réforme du secteur sécuritaire et des modalités du partage du pouvoir et des ressources naturelles.  La Pologne exhorte la communauté internationale à apporter tout son soutien à la Somalie pour soutenir les efforts en cours de manière coordonnée, saluant dans ce contexte le Forum pour un partenariat avec la Somalie, qui a eu lieu en juillet 2018 à l’initiative de partenaires internationaux - l’Union européenne, la Suède et le Gouvernement fédéral de la Somalie. 

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) s’est félicité des améliorations constatées dans les relations entre parties somaliennes.  Lors de la dernière session du Sommet de la Ligue arabe, qui s’est déroulé il y a quelques jours, il a été demandé aux États membres de n’épargner aucun effort pour fournir un appui, y compris politique et financier, au Gouvernement fédéral de Somalie.  En outre, le dégel des relations entre les dirigeants éthiopien et érythréen est un motif de satisfaction sur le plan régional, a estimé le représentant.  Mais la récurrence des attaques commises par les Chabab principalement est une source de préoccupation, a-t-il relevé, avant de saluer la réponse apportée par l’AMISOM et les forces de sécurité somaliennes.  Il a plaidé pour une nouvelle relation stratégique entre l’ONU et l’Union africaine dans ce contexte sécuritaire tendu.

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie), a salué les progrès réalisés entre Mogadiscio et les États fédérés somaliens, et en particulier l’accord sur le modèle électoral, l’examen constitutionnel, les préparatifs des élections et les progrès en vue de la signature d’un accord sur le partage des revenus miniers.  Il a pris note des efforts de médiation du Président somalien et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) en vue de faciliter la réconciliation nationale, ce qui est d’autant plus important que les défis à la sécurité somalienne restent sérieux.  En effet, les autorités somaliennes devront encore faire beaucoup pour contrer la menace que représentent les activités terroristes des Chabab et de l’État islamique.  Pour la Russie, cela passe par une réforme du secteur sécuritaire pilotée par les autorités nationales, mais, a précisé le représentant, la reconfiguration de la Mission de l’Union africaine (AMISOM) doit aller de pair avec cette réforme.

En outre, la Russie encourage la participation des femmes au processus politique en Somalie, a assuré M. X.  Elle salue les développements positifs en termes de normalisation et de relations de bon voisinage entre les pays de la Corne de l’Afrique et se dit prête à les appuyer pour avancer dans ce sens.

Mme NIKKI R. HALEY (États-Unis) a félicité les troupes opérant en Somalie, ainsi que les efforts de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et les initiatives visant à transférer les responsabilités de sécurité aux forces somaliennes.  Les progrès sur le plan politique sont tout aussi importants, a-t-elle déclaré, appelant les autorités somaliennes à désamorcer les tensions et à faire en sorte que des efforts soient déployés pour préparer le bon déroulement des élections.  Le Conseil de sécurité doit soutenir les progrès en collaboration avec la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) et le Gouvernement somalien.  « Si nous restons unis, nous finirons par voir une Somalie prospère », a-t-elle espéré.

M. ABUKAR DAHIR OSMAN (Somalie) a salué le rapport du Secrétaire général même s’il aurait souhaité, par souci de pertinence, qu’il contienne moins de détails sur des évènements spécifiques et plus d’analyses et de recommandations.  Ces dernières années ont été une période formatrice pour la Somalie, a-t-il estimé.  Comme partout ailleurs, les mésententes, les désaccords, les différences d’idéologie et des points de vue et les débats énergiques ont fini par devenir la base du Gouvernement.  Comme les autres pays, la Somalie entend bien continuer de montrer à l’opinion publique ces débats et divergences, d’attendre que des solutions émergent et de promouvoir le rapprochement des positions.  Cela nécessitera, a reconnu le représentant, la poursuite du dialogue comme en témoigne l’invitation lancée par le Président somalien aux États membres de la Fédération, pour le 17 et 18 septembre prochains.  Dans le même temps, les progrès se poursuivent à la Commission technique chargée de négocier les piliers fondamentaux de la stabilité à long terme, à savoir le modèle électoral et le partage des ressources et du pouvoir.  La Convention constitutionnelle a également été convoquée en mai dernier et a fixé le calendrier du processus de révision constitutionnelle. 

Sur le front sécuritaire, les Chabab restent une menace « vicieuse » qui doit être vaincue et neutralisée, a affirmé le représentant qui a donc appelé le Conseil de sécurité à prendre d’autres mesures pour les priver, une fois pour toutes, de tout moyen de survie.  Le Conseil, s’est-il expliqué, doit doter le Comité des sanctions des ressources qu’il faut pour démasquer les argentiers des Chabab, leurs pourvoyeurs d’armes et la manière dont ces armes entrent en Somalie.  Nous mettons déjà en place une stratégie, a dit le représentant, qui portera sur les douanes, les ports, la police, le développement de politiques et de lois, et l’amélioration de la coordination et des échanges d’informations entre les institutions chargées de la sécurité et les ministères concernés. 

Cette année, a poursuivi le représentant, nous nous embarquons dans une transition vers la souveraineté, l’appropriation nationale et le leadership, en mettant en œuvre le Plan de transition qui doit permettre aux Somaliens d’assumer la responsabilité du secteur de la sécurité dans tout le pays.  Le succès de cette transition dépendra naturellement de l’appui de la communauté internationale, s’agissant en particulier du renforcement des capacités.  La Somalie s’attaque aussi au pilier économique, une tâche « plus difficile », a estimé le représentant, qui demandera du temps et un engagement à long terme des partenaires internationaux pendant et après le processus de transition.  Dans ce contexte, le représentant a parlé du programme avec le Fonds monétaire international (FMI) sur la réduction de la dette, des efforts pour mobiliser les revenus domestiques, du plan de consolidation fiscale et de la lutte contre la corruption et pour la transparence.  Il n’a pas oublié de souligner l’attachement de son gouvernement à la promotion de l’égalité entre tous les citoyens et à l’autonomisation des femmes. 

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