Soixante-douzième session,
Première partie de la reprise de session - 31e séance – matin
AG/AB/4272

La Cinquième Commission poursuit sa réflexion pour réduire le coût des voyages en avion du personnel de l’ONU

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, qui a repris sa session hier, a poursuivi aujourd’hui sa réflexion sur les moyens de réduire le coût –4 milliards de dollars entre 2012 et 2015- des voyages en avion des fonctionnaires et non-fonctionnaires de l’ONU.  L’Union européenne, les États-Unis et le Groupe des 77 et la Chine ont accueilli favorablement le seuil unique pour la durée des voyages, l’annulation de la mesure sur le calcul de la somme forfaitaire pour les congés dans les foyers et l’abolition de la première classe proposés par le Secrétaire général.  Ils ont néanmoins demandé à ce dernier de faire plus. 

Pour l’examen de cette question, la Commission était en effet saisie du rapport du Secrétaire général sur les règles encadrant les conditions de voyage en avion* du personnel de l’ONU et des commentaires du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB)**.  La Commission avait aussi sous les yeux les neuf recommandations du Corps commun d’inspection (CCI) sur les moyens de faire des économies et d’harmoniser les règles*** au sein du système de l’ONU, accompagnées des observations du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS). 

Le Sous-Secrétaire général aux Services centraux d'appui, M. Christian Saunders, a indiqué que M. António Guterres propose de simplifier la définition des conditions de voyage en avion –première classe, classe affaires et classe économique-, en fixant un seuil unique pour la durée totale maximale des voyages au lieu du double seuil actuel.  Le seuil unique remplacerait le double seuil de 9 heures pour les vols directs et de 11 heures pour les vols avec escale.  Ainsi, lorsque la durée du trajet -direct ou avec escale- sera inférieure à ce seuil unique, le voyage serait effectué en classe économique, et en classe affaires, lorsqu’elle sera supérieure au seuil.

Le concept de durée de voyage serait également modifié pour tenir compte de la durée totale, calculée en additionnant la durée de vol réelle à la durée d’escale réelle, sans la limite maximale de 2 heures d’escale actuellement applicable.  Cette proposition permettrait au Secrétariat de simplifier le processus et de sélectionner automatiquement les vols au moyen d’un outil de réservation en ligne, et à l’Organisation de profiter pleinement des avantages des outils technologiques existants pour gagner en efficacité.

Dans ses commentaires, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) note que le Secrétaire général ne précise pas quel serait le seuil unique.  En l’absence de telles données, il se dit incapable d’analyser le modèle proposé et estime par conséquent que le Secrétaire général n’a pas avancé les arguments justifiant une modification des conditions de voyage en avion actuellement en vigueur.

Le Secrétaire général propose également d’annuler la mesure provisoire relative au calcul de la somme forfaitaire allouée au titre du congé dans les foyers afin de promouvoir le recours à la formule du versement forfaitaire.  Cela permettrait, explique-t-il, une réduction moyenne des coûts d’environ 21% par voyageur par rapport aux coûts totaux de l’autre option, à savoir la prise en charge du billet, des faux frais au départ et à l’arrivée et des frais d’expédition par l’Organisation.

Le CCQAB approuve cette recommandation dont le rétablissement de la somme forfaitaire à 75% du tarif économique comportant le moins de restrictions, en attendant les prochaines propositions visant à modifier la formule du versement forfaitaire.  Le Comité consultatif recommande de nouveau à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de prendre les dispositions nécessaires pour mettre en œuvre, sur une période de 12 mois, un projet pilote obligeant tous les fonctionnaires à opter pour la somme forfaitaire à l’occasion de leurs congés dans les foyers, voyages de visite familiale ou voyages au titre des études.

Enfin, le Secrétaire général juge nécessaire de supprimer les dispositions autorisant les sous-secrétaires généraux et les secrétaires généraux adjoints à voyager en première classe lorsqu’ils le représentent.  Cette recommandation, consistant à ne plus prendre en compte le motif du voyage et à ne définir qu’une seule catégorie de voyage pour les sous-secrétaires généraux et les secrétaires généraux adjoints, à savoir la classe immédiatement inférieure à la première classe, permettrait de simplifier et d’automatiser davantage le traitement des demandes de voyage.

Le Comité consultatif rappelle qu’il a toujours milité pour cette proposition.  Il réitère également sa recommandation à l’Assemblée générale de revoir la politique de l’Organisation relative aux voyages en première classe, en tenant compte de l’évolution du secteur des transports aériens, notamment du fait que l’actuelle classe affaires équivaut pratiquement à l’ancienne première classe et que les cabines de première classe ont été supprimées par de nombreuses compagnies aériennes.

« La classe affaires est la première classe d’hier », a confirmé l’Union européenne qui a aussi exigé l’élimination pure et simple des voyages en première classe pour toutes les catégories de fonctionnaires de l’ONU.  Une proposition reprise par les États-Unis, pour qui les « coûts prohibitifs » des voyages ont un impact négatif sur la réputation de l’Organisation.

Après avoir salué les efforts du Secrétaire général visant à réduire les dépenses afférentes aux voyages et la taille de sa délégation, les États-Unis ont estimé que la classe économique devrait être la norme aux Nations Unies, comme c’est le cas pour de nombreux gouvernements.  L’ONU, a ajouté l’Union européenne, devrait faire preuve de discipline au même titre que les États Membres.  Les cadres supérieurs doivent se montrer « plus responsables ».  L’Union européenne a aussi plaidé pour une plus grande harmonisation, au sein du système des Nations Unies, des politiques relatives aux voyages, notamment par un recours plus systématique au logiciel de gestion intégrée Umoja.

Le Groupe des 77 et la Chine ont réitéré leur inquiétude devant le faible taux de conformité avec la politique d’achat anticipé des billets d’avion.  S’agissant de la mesure provisoire relative au calcul de la somme forfaitaire allouée au titre du congé dans les foyers, ils ont pris note de la diminution du taux d’acceptation de la formule du versement forfaitaire depuis la mise en place de la mesure provisoire, qui est passée de 93% à 74%, et ont dit attendre avec impatience des clarifications concernant l’impact de cette proposition. 

La Cinquième Commission reprendra ses travaux demain, vendredi 16 mars, à partir de 10 heures.

*A/72/716

**A/72/7/Add.1

***A/72/629 et A/72/629/Add.1

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