Forum de collaboration multipartite,
1re & 2e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6832

ECOSOC: ouverture du Forum de collaboration sur la science, la technologie et l’innovation

Comment mettre la science, la technologie et l’innovation au service de la réalisation des 17 objectifs de développement durable?  C’est la question à laquelle se sont efforcés de répondre les participants au deuxième Forum de collaboration multipartite du Conseil économique et social (ECOSOC) qui s’est ouvert, aujourd’hui, au Siège de l’ONU.

À l’instar de nombreux intervenants, le Président de l’ECOSOC, M. Frederick Musiiwa Makmure Shava, a souligné que la science, la technologie et l’innovation sont essentielles à la réalisation des objectifs de développement durable et du développement durable en général et a appelé à les mettre au service de la création d’actions concrètes sur le terrain. 

« Au cours de nos vies, nous avons tous vu comment les avancées rapides de la science, la technologie et l’innovation ont changé nos modes de vie, notre travail et notre manière de communiquer », a renchérit le Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, qui a cité l’exemple des téléphones intelligents qui permettent aux personnes sans compte bancaire d’accéder aux services bancaires, ou d’assurer le suivi de certaines maladies chroniques. 

Il a lui aussi appelé la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour débloquer le potentiel inhérent aux innovations technologiques et élaborer ainsi les solutions nécessaires à la réalisation de l’ensemble des 17 objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

Intervenant au nom du Groupe des pays d’Afrique, le Représentant du Cameroun, M. Michel Tommo Monthe, a toutefois indiqué que si ces États dépendent largement de la technologie pour appuyer leur développement durable, les pays du continent doivent toutefois relever de nombreux défis liés à la fracture numérique, aux disparités dans les capacités à innover ou encore au manque de moyens financiers pour gérer l’ensemble du cycle de vie des technologies et leur diffusion sur le marché. 

Si ces défis ne sont pas pris en considération, a-t-il averti, de nombreux pays en développement, notamment en Afrique, ainsi que les pays les moins avancés, seront toujours à la traine. 

Se faisant l’écho de ces préoccupations, plusieurs intervenants, dont le représentant du Bangladesh, M. Masud Bin Momen, s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), ont appelé à la pleine mise en œuvre de la Banque de technologies pour les pays les moins avancés, créée en décembre dernier par l’Assemblée générale, afin de renforcer le transfert de technologies appropriées et du savoir-faire en faveur des PMA. 

Cette première journée de travaux du Forum, qui est prévu sur deux jours, a également été ponctuée par la tenue d’une série* de tables rondes consacrées à l’examen des principales priorités de l’implication de la science, de la technologie et de l’innovation afin d’éliminer la pauvreté, de permettre à tous de vivre en bonne santé ou encore de parvenir à l’égalité des sexes.

Les délégations ont notamment débattu des moyens de permettre aux femmes de briser le plafond de verre qui les empêche bien souvent de s’impliquer dans des domaines scientifiques, d’autant plus que les technologies et les innovations sont souvent orientées vers les besoins des hommes.

De nombreux appels ont aussi été lancés pour combler le fossé numérique, vulgariser le savoir technologique, ou encore adapter les nouvelles technologies aux besoins des utilisateurs.

La table ronde sur la santé a notamment été l’occasion d’envisager l’impact que la technologie et l’innovation pourraient avoir si on réussit à éliminer la chaîne de froid nécessaire à la conservation des vaccins.

Le rôle de la téléphonie mobile pour renforcer les systèmes de santé, en Afrique notamment, a aussi été discuté.

La Directrice exécutive de International Women’s Rights Action Watch pour la région d’Asie et du Pacifique, Mme Priyanthi Fernando, a toutefois averti que le téléphone portable peut parfois élargir le fossé numérique entre hommes et femmes, notamment en Inde où moins de 46% des habitants ont un téléphone portable, et où les femmes sont les moins connectées car elles ne contrôlent pas le budget familial.  « Le téléphone portable apparaît donc comme un outil de pouvoir aux mains des hommes », a-t-elle dénoncé.

Le Forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable poursuivra ses travaux demain, mardi 16 mai, à partir de 10 heures.

* À noter que les sessions 2(b), 2(e) et 2(f) n’ont pas pu être couvertes, faute d’interprétation dans les langues officielles des Nation Unies.

FORUM DE COLLABORATION MULTIPARTITE SUR LA SCIENCE, LA TECHNOLOGIE ET L’INNOVATION POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Déclarations liminaires

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA (Zimbabwe), Président du Conseil économique et social (ECOSOC) a souligné que la science, la technologie et l’innovation sont essentielles à la réalisation des objectifs de développement durable et du développement durable en général.  Les technologies de la communication ont, par exemple, transformé la vie économique et sociale, les innovations  de pointe aident à combattre les maladies, tandis que les technologies développées pour le secteur de l’énergie ont le potentiel d’atténuer les défis rencontrés dans ce domaine.

M. Shava a toutefois souligné qu’aucune solution ne pourra être élaborée pour faire face aux défis qu’affronte l’humanité à moins d’agir sur le terrain. Il a donc appelé à intensifier les efforts pour mettre la science et la technologie au service de la création d’actions concrètes favorables au développement durable.  Selon lui, une action orientée sur la science, la technologie et l’innovation permettrait de combler les écarts entre les nations et différentes communautés, mais aussi de renforcer la communication et la collaboration.

Poursuivant, le Président de l’ECOSOC a souhaité que le Forum permette d’identifier les besoins, ainsi que les lacunes, en matière de coopération scientifique, d’innovation et de renforcement des capacités, et aide à faciliter le développement, le transfert et la dissémination des technologies pertinentes à la réalisation des objectifs de développement durable.

M. Shava a notamment appelé à identifier des solutions pratiques pour favoriser la science, la technologie et l’innovation dans tous les pays, notamment en tenant compte des connaissances des communautés autochtones.  Il a également voulu que ce Forum permette de suggérer de nouvelles initiatives et partenariats. 

Le Président de l’ECOSOC a par ailleurs salué la participation de nombreux jeunes au Forum, soulignant que ces derniers ont un rôle important à jouer dans la promotion d’innovations à la fois favorables au développement et respectueuses de la planète.

M. PETER THOMSON, Président de l’Assemblée générale, a dit avoir pu constater le pouvoir et l’impact de l’innovation et de la technologie alors de son récent voyage en Afrique d’où il est revenu la nuit dernière.  Il a indiqué qu’à l’échelle du continent, des dirigeants politiques visionnaires, des jeunes entrepreneurs et de larges pans de la population embrassent les nouvelles opportunités qu’offrent les nouvelles technologies afin de faire de grandes avancées. 

Au cours de nos vies, a-t-il souligné, nous avons tous vu comment les avancées rapides de la science, la technologie et l’innovation ont changé nos modes de vie, notre travail et notre manière de communiquer.  Le Président de l’Assemblée générale a notamment cité l’exemple des téléphones intelligents qui permettent aux personnes sans compte bancaire d’accéder aux services bancaires, et qui sont également utilisés pour des diagnostics médicaux, ainsi que pour assurer le suivi de maladies chroniques. 

M. Thomson a appelé la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour débloquer le potentiel inhérent aux innovations technologiques et élaborer ainsi les solutions nécessaires à la réalisation de l’ensemble des 17 objectifs de développement durable à l’horizon 2030.  Il a notamment prescrit de trouver des solutions au problème de l’accès inégal à l’innovation et à la technologie et d’améliorer la connectivité, notamment en Afrique.  Il a aussi appelé la communauté internationale à faire davantage pour établir les partenariats stratégiques nécessaires au renforcement de l’action inclusive.  Il faut en outre renforcer la participation des femmes dans la science, la technologie et l’innovation, a-t-il dit. 

Le Président de l’Assemblée générale a aussi jugé nécessaire de mieux comprendre et gérer les risques associés au déploiement de l’innovation et la technologie, que ce soit en termes politiques, économiques, éthiques, sécuritaires, ou en matière de respect des droits de l’homme.  Il a notamment appelé à protéger les systèmes informatiques contre les cyberattaques de masse comme celle que le monde a connue la semaine dernière, mais aussi à s’intéresser aux questions relatives à la vie privée, notamment la collecte, la rétention et la distribution de données personnelles.  Il s’est aussi préoccupé de l’impact, dans le monde du travail, de la « machinalisation des tâches ». 

Le Président de l’Assemblée générale a estimé que le Forum a le potentiel de devenir une plate-forme mondiale majeure pour faciliter le dialogue, mettre en commun les positions, renforcer la coopération et galvaniser une action concertée et coordonnée pour appuyer la mise en œuvre des objectifs de développement durable par le biais du pouvoir de l’innovation et de la technologie. 

M. Thomson a par ailleurs annoncé l’organisation, ce mercredi, d’un évènement de l’Assemblée générale sur l’action en faveur des objectifs de développement durable, qui sera l’occasion pour les États Membres, les responsables de l’ONU, et la société civile de discuter directement avec des innovateurs et des chefs d’entreprises pour explorer les voies et moyens d’exploiter le pouvoir de la technologie pour renforcer la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

M. THOMAS GASS, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a affirmé que la réalisation des objectifs de développement durable nécessite des changements qui ne peuvent arriver que par le biais de la science, de la technologie et de l’innovation.  « La science nous montre ce qui marche, comment cela marche et pourquoi ça marche », a expliqué M. Gass.  Dans le contexte du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il poursuivi, la science nous offre la possibilité de mieux établir les liens entre les cibles et les objectifs de développement durable et de renforcer leurs synergies. 

M. Gass a invité la communauté internationale à mettre les technologies transformatives au service de l’être humain, notamment des personnes qui courent le risque d’être laissé de côté.  En plus de scientifiques, d’acteurs du domaine technologique et d’innovateurs, nous avons aussi besoin du secteur privé qui produit les biens et offre des services, de décideurs qui élaborent des règles qui favorisent l’innovation, et de la société civile qui promeut la production et la consommation durables. 

Il a ensuite indiqué que l’ONU est prête à soutenir ce processus à travers plusieurs mécanismes et initiatives, notamment la mise en place d’un groupe de travail interinstitutions des Nations Unies sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable.  En outre, une plateforme virtuelle va être établie dans le cadre du Mécanisme de facilitation des technologies pour servir de passerelle entre les financements et les initiatives favorables aux objectifs de développement durable.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme HELENA YÀNEZ LOZA (Équateur) a souligné qu’à moins de renforcer la coopération internationale dans le domaine de la technologie, passer à un chemin plus durable sera très difficile et onéreux pour les pays en développement.  Elle a jugé urgent de canaliser une assistance technique, durable et efficace, et de renforcer les capacités afin de répondre aux besoins et contraintes spécifiques des pays en développement et de combler le fossé en matière d’infrastructure technologique.  Elle a notamment appelé à tenir compte des contraintes de capacité des pays africains, des pays les moins avancés, des pays en développement sans littoral, des petits États insulaires en développement, et des pays en conflit ou sortant de conflit, tout en reconnaissant les défis graves auxquels font face les pays à revenu intermédiaire.  La représentante a également appelé à opérationnaliser la Banque de technologies pour les pays les moins avancés, reconnaissant son potentiel à favoriser la capacité productive, la transformation structurelle, l’élimination de la pauvreté et le développement durable. 

Le Groupe réaffirme que la coopération internationale pour le développement reste un catalyseur fondamental pour la croissance économique, a poursuivi Mme Loza.  Les pays développés doivent respecter leurs engagements dans le cadre de l’aide publique au développement, et il est également essentiel de mobiliser les ressources nationales pour appuyer la science, la technologie et l’innovation.  La représentante a notamment estimé que le transfert de technologie, sur la base de termes concessionnels et préférentiels, est nécessaire pour réduire la vulnérabilité aux impacts des changements climatiques des pays en développement. Elle a aussi appelé à renforcer les systèmes éducatifs et de recherche ainsi que les organismes de développement des pays en développement. 

Notant par ailleurs que la population urbaine est passée, dans le monde, de 2,6 milliards en 1995 à 3,9 milliards en 2014, pour majorité des pays en développement, la représentante a souligné que l’accès à la science, la technologie et l’innovation et le partage des connaissances seront essentiels à la réalisation du Nouveau Programme pour les villes.  La connaissance traditionnelle doit en outre être pleinement considérée, respectée et promue lors de l’élaboration des politiques de développement et des stratégies et programmes destinés à renforcer la science, la technologie et l’innovation. 

M. MICHEL TOMMO MONTHE (Cameroun), s’exprimant au nom du Groupe des pays d’Afrique, a déclaré que la science, la technologie et l’innovation peuvent être l’élément crucial pour changer la situation socioéconomique des pays africains.  Il a notamment souligné que les pays africains dépendent largement de la technologie pour appuyer leur développement durable, mais se voient confrontés à la fracture numérique, aux disparités dans les capacités à innover, à l’absence de connectivité ainsi qu’à un manque d’accès aux technologies.  Si ces défis ne sont pas pris en considération, a-t-il averti, de nombreux pays en développement, notamment en Afrique, ainsi que les pays les moins avancés, seront toujours à la traine. 

Le représentant a expliqué que de nombreux pays africains ne disposent pas des moyens financiers et des capacités nécessaires pour bien gérer tout le cycle de vie des technologies et leur diffusion sur le marché.  De ce fait, un véritable système technologique innovant permettrait de combler ces lacunes, a-t-il estimé.  Il a aussi salué la mise en place de la Banque de technologies pour les pays les moins avancés, appelant à sa pleine mise en œuvre.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a souligné que l’examen à mi-parcours, l’an dernier, du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020, encore dénommé Programme d’action d’Istanbul, a permis de relever que les pays les moins avancés ne bénéficient pas encore des atouts qu’offrent la science, la technologie et l’innovation.  Il a indiqué que la réalisation de nombreux objectifs de développement durable dépend des technologies modernes et propres.  Ces technologies peuvent notamment aider ces pays à lutter contre les changements climatiques, les catastrophes naturelles et les épidémies.  Elles pourraient également contribuer à l’éradication de la pauvreté, à la bonne gouvernance, à l’inclusion financière et à la construction d’infrastructures.  Le représentant a plaidé pour un engagement plus fort et une plus grande volonté politique de la communauté internationale pour soutenir les PMA dans leur quête de la science, la technologie et l’innovation, en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’action d’Istanbul.

Le délégué a salué la création de la Banque de technologies en décembre dernier, appelant à la pleine mise en service de cette institution.  M. Momen a en outre souhaité le renforcement de la coordination verticale entre les politiques et les stratégies adoptées par les États afin d’assurer plus d’investissements publics dans la recherche ainsi que les politiques et programmes multilatéraux.  Il a affirmé que la mise en route de la Banque de technologies permettra de renforcer le transfert de technologies appropriées et du savoir-faire en faveur des PMA.  Ces derniers ont du reste besoin de financements adéquats pour exploiter la science, la technologie et l’innovation.  Cela peut également passer par un accent mis sur la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.  Il a enfin invité les partenaires de développement à réaliser les promesses faites dans le cadre du Programme d’action d’Istanbul, notamment en ce qui concerne l’octroi de bourses aux étudiants et enseignants originaires des PMA, surtout dans les domaines de la science, de la technologie, de la gestion et de l’économie.

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. HECTOR JAIME CALDERON (El Salvador) a souligné, dans un premier temps, que l’utilisation de la technologie de l’information et des communications ne devrait pas porter atteinte aux droits individuels à la vie privée.  Il a ensuite indiqué qu’étant le pivot de la réalisation du Programme 2030, la science, la technologie et l’innovation doivent répondre aux besoins des objectifs de développement durable et appuyer leur réalisation.  Il a fait observer qu’une solution de haute technologie ne peut pas être apportée à tous les problèmes et que les changements technologiques ne sont pas non plus favorables au développement durable. 

Pour aller de l’avant, il est important d’évaluer comment la technologie peut être mobilisée pour offrir des solutions aux défis les plus pressants, a-t-il estimé.  À cet effet, diverses sources de connaissances, y compris la connaissance autochtone, devraient être examinées, ainsi que le savoir susceptible de modifier la manière d’aborder l’interface science politique.  La représentante a appelé à la promotion du développement d’infrastructures de technologies d’information et des communications ainsi qu’au renforcement des capacités dans tous les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement et les pays à revenu intermédiaire.  Il a notamment insisté sur l’accès universel à Internet, ainsi que sur l’accès des femmes, des filles et des personnes handicapées aux sciences et à la technologie.

Dans un message vidéo, M. BILL GATES de la Fondation Bill et Melinda Gates, a déclaré que depuis 1968, les améliorations apportées à la santé maternelle ont permis de sauver plus de 120 millions vies.  « La science peut ouvrir la voie aux miracles, a-t-il lancé.  Ces miracles dont nous avons besoin pour aider les plus pauvres et les plus démunies ».  M. Gates a notamment appelé à créer de nouveaux vaccins pour prévenir les maladies, à innover dans le domaine de l’agriculture, et à développer des sources d’énergie propre. 

SESSION 1: MOBILISER LA SCIENCE, LA TECHNOLOGIE ET L’INNOVATION AU PROFIT DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE: UNE PRATIQUE ESSENTIELLE À LA STIMULATION DE LA SCIENCE, DE LA TECHNOLOGIE ET DE L’INNOVATION

Cette table ronde a notamment été l’occasion d’attirer l’attention sur l’impact de la santé humaine sur la réalisation du développement durable, dans un monde où les maladies infectieuses se propagent en raison de la destruction des habitats d’animaux, de l’urbanisation et des changements climatiques.  Des appels ont également été lancés pour renforcer la coopération internationale en matière de transfert de technologies, ainsi que pour promouvoir la participation des femmes et des filles dans les filières scientifiques.

Mme INDIRA NATH, professeure à « All India Institute of Medical Sciences, National Academy of Sciences », de l’Inde, a attiré l’attention sur l’impact de la santé humaine sur la réalisation du développement durable, s’inquiétant notamment de l’augmentation de maladies infectieuses dans le monde provoquée, entre autres, par les destructions des habitats d’animaux.  Alors que 6 des 10 maladies les plus courantes sont provoquées par les oiseaux et les animaux, Mme Nath a insisté sur la nécessité de protéger l’environnement, d’élaborer, à l’échelle mondiale, des programmes de formation pour les médecins et les vétérinaires, et de surveiller en temps réel les animaux et les oiseaux.  À l’heure actuelle, certaines épidémies ne sont pas détectées faute d’efficacité, a-t-elle averti, avant d’appeler à une meilleure coopération, collaboration et communication entre médecins, scientifiques et vétérinaires.   Mme Nath a aussi suggéré de suivre de près les flux de migrations internes et les taux d’urbanisation qui peuvent contribuer à la propagation des maladies, notamment dans les pays les moins avancés.  Elle a aussi averti que les changements climatiques aggraveront nombre des problèmes sanitaires que connaît la planète. 

La science, la technologie et l’innovation pourraient devenir une forme d’aide publique au développement, a suggéré M. TAIKAN OKI, vice-recteur de l’Université des Nations Unies.  Selon lui, en termes de développement, la science, la technologie et l’innovation peuvent améliorer la productivité, réduire les coûts, et favoriser un accès équitable aux ressources.  Plus encore, elles sont un outil essentiel pour évaluer les progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable, a-t-il souligné.

Pour y parvenir, le panéliste a appelé les États Membres à créer un groupe d’experts sur la science, la technologie et l’innovation au profit des objectifs de développement durable afin de définir les priorités pour chaque nation.  Il a aussi jugé nécessaire d’améliorer la collaboration entre les différentes parties prenantes avant de suggérer la tenue d’une conférence publique sur la contribution de la science, la technologie et l’innovation à la réalisation des objectifs de développement durable et les appuyer.  Il est aussi important de former les jeunes talents qui deviendront les acteurs clefs pour résoudre les problèmes des prochaines générations, a-t-il ajouté. 

Discussion interactive

La promotion de la science, de la technologie et de l’innovation au service du développement durable est une priorité pour le Gouvernement chinois, a assuré, suite à cette intervention, le représentant de la Chine, qui a notamment parlé de la création, en 2016 par le Conseil d’État, d’un plan d’innovation scientifique, et de la mise au point, par le Ministère de la science et de la technologie, d’une banque de développement technologique qui vise à fournir un appui aux pays en développement.  Lui emboitant le pas, le représentant de l’Éthiopie a toutefois jugé nécessaire de renforcer la coopération internationale en matière de transfert de technologies vers les pays les moins avancés, afin d’appuyer leurs efforts de développement.  Le représentant du Canada a appelé, de son côté, à ne pas perdre de vue le rôle des femmes et des filles dans la science, dont la participation a « explosé » ces dernières années.  Il a estimé nécessaire de trouver le moyen d’encourager et d’aider les filles à devenir des ingénieures, indiquant que dans son pays, le 13 mai a été consacré « journée des filles qui codent ». 

Cette table ronde était modérée par Mme ELENITA DANO, Directrice pour l’Asie de « Action Group on Erosion, Technology and Concentration », qui a souligné l’importance d’avancer des solutions et des recommandations pour mettre la science, la technologie et l’innovation au service du développement. 

Les deux coprésidents du Forum sont également brièvement intervenus. M. MACHARIA KAMAU, Représentant permanent du Kenya, s’est inquiété de l’étendue du fossé en termes de savoir scientifique et a réclamé une plus grande cohérence entre les différentes communautés scientifiques et techniques.  M. VAUGHAN TUEKIAN, Conseiller pour la science et la technologie du Secrétaire d’État des États-Unis, a de son côté évoqué l’optimisme et la créativité qui seront, selon lui, nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable.

SESSION 2: LES DÉFIS DE LA SCIENCE, DE LA TECHNOLOGIE ET DE L’INNOVATION, ET LES SOLUTIONS DES SIX OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE RETENUS

Session 2 a): Les principales priorités de l’implication de la science, de la technologie et de l’innovation afin d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde (Objectif 1)

Au cours de cette table ronde, les appels se sont multipliés pour mettre l’innovation technologique au service de la lutte contre la pauvreté, à condition, toutefois de combler aussi le fossé numérique, de partager et vulgariser le savoir technologique.  La question de l’accessibilité des femmes et des personnes handicapées a également été soulevée, une panéliste faisant notamment observer qu’en Inde le téléphone portable apparait souvent comme un outil de pouvoir aux mains des hommes.

La session a débuté avec la présentation par M. JOHN GIBBONS, de « Babajob in India » du site Internet « babajob.com », le plus grand marché d’emplois en Inde avec plus de 7 millions d’offres.  Cette plateforme innovante est gratuite et met en relation employeurs et chercheurs d’emplois, ces derniers pouvant notamment s’y connecter grâce à un ordinateur ou téléphone portable et afficher leur profil professionnel.  Le promoteur de ce site a dit vouloir étendre cette expérience au reste du monde.

M. DIRK FRANSAER, Directeur de l’Institut flamand de recherche technologique en Belgique, a expliqué qu’il faut trouver des solutions intégrées et innovantes aux problèmes socioéconomiques, cette approche permettant de trouver des solutions capables de régler plusieurs problèmes de société en concomitance.  Par exemple, pour trouver l’énergie nécessaire à la purification de l’eau domestique, on peut utiliser l’énergie tirée de la transformation des déchets domestiques.  Ce genre de solution n’est pas souvent mis en œuvre parce que les multinationales ne veulent pas intégrer une telle approche, a-t-il déploré.

Mme PRIYANTHI FERNANDO, Directrice exécutive de International Women's Rights Action watch pour la région d’Asie et du Pacifique (Malaisie), a souhaité que dans toute recherche de solution intégrant le domaine technologique, qu’on tienne compte de la place et du rôle des femmes.  En Inde par exemple, moins de 46% des habitants ont un téléphone portable, et les femmes sont les moins connectées car elles ne contrôlent pas le budget familial.  Le téléphone portable apparait donc comme un outil de pouvoir aux mains des hommes, a-t-elle dénoncé. C’est également un outil de discrimination qui élargit le fossé numérique entre hommes et femmes.  Elle a également déploré le fossé qui existe au sein et entre les États en matière d’accès à l’eau et à l’énergie électrique.  Elle a prescrit de ne pas stéréotyper les femmes et de reconnaître leur statut d’innovatrices.

Revenant sur la question de l’innovation, Mme ANNE KINGIRI, Chercheure principale au Centre africain de recherche technologiques au Kenya, a expliqué que celle-ci peut déboucher sur plusieurs changements structurels, notamment dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.  Elle a cité des travaux du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Comité d’Oxford de secours contre la famine (OXFAM) qui tendent à démontrer que les innovations peuvent être porteuses de changement à condition que les populations soient disposées à s’y adapter.  Mme Kingiri a notamment parlé du concept d’« innovation sociale » pour souligner l’importance de mettre sur pied des processus d’apprentissage en faveur des populations.  Cela permettrait, a-t-elle assuré, que la société s’approprie l’innovation et en tire parti.  Dans cette même veine, elle a argué que l’éducation est porteuse d’innovations car elle peut préparer les jeunes à créer et inventer.

Après ces exposés, la déléguée de la Chine a indiqué que son pays compte continuer de mettre l’innovation au service la réduction de la pauvreté afin d’éradiquer complétement la pauvreté d’ici à 2030.  La représentante de la Zambie a toutefois souligné, on ne peut espérer éradiquer la pauvreté sans vulgariser la technologie et l’innovation.  « Malheureusement, la réalité fait voir que les savoirs technologies ne sont pas souvent partagés », a-t-elle regretté. 

Le représentant de l’Agence technologique du Japon s’est pour sa part inquiété du fait que la science, l’innovation et la technologie pourraient contribuer à creuser le fossé entre les plus riches et les plus pauvres.  Justement, une jeune déléguée de l’Union mondiale des aveugles a attiré l’attention sur le fait que le plus d’un milliard de personnes handicapées que compte le monde souffrent toujours de nombreux problèmes liés notamment à l’accessibilité et à l’inadéquation des programmes scolaires.

En concluant le débat, l’animatrice de la table ronde, Mme GILLIAN TETT, Responsable du magazine britannique Financial Times aux États-Unis, a insisté sur la nécessité de briser les silos afin de trouver des solutions technologiques innovantes pour mettre fin à la pauvreté.

Session 2 c): Les principales priorités de l’implication de la science, de la technologie et de l’innovation pour permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge (Objectif 3)

Cette table ronde a été l’occasion d’envisager l’impact que la technologie et l’innovation pourraient avoir sur la santé, en permettant, par exemple, d’éliminer la chaîne de froid nécessaire à la conservation des vaccins.  L’impact de la téléphonie mobile sur le renforcement des systèmes de santé, en Afrique notamment, a aussi été discuté, de même que l’importance d’adapter les technologies aux besoins des utilisateurs.  Des préoccupations ont toutefois été soulevées au sujet du fait que les progrès réalisés dans certains domaines du développement se font parfois au détriment des progrès réalisés dans le domaine de la santé,

Avant d’entamer cette table ronde, les intervenants ont entendu M. Asher Hasan présenter le travail de « doctHERs », du Pakistan, qui permet de connecter de jeunes médecins femmes à des patients.  M. Adama Kane a ensuite parlé de « JokkoSante » au Sénégal qui aide les familles à conserver des médicaments essentiels dans leur domicile.

Déclarations liminaires

En guise d’introduction, Mme RACHEL KYTE, Directrice générale et Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’initiative « Énergie durable pour tous » a déclaré qu’en mettant l’accent sur l’énergie et la santé, il sera possible d’accélérer la réalisation des objectifs de développement.  Elle a constaté que la pléthore de données disponibles à la fois sur l’énergie et la santé démontre l’intérêt du secteur public et du secteur privé à trouver des solutions aux défis rencontrés dans ces domaines.  Elle a toutefois averti qu’à moins de déployer des efforts concertés, l’objectif de réduire le fossé en matière d’accès à l’énergie ne serait atteint qu’en 2040, au plus tôt.

Mme Kyte s’est inquiétée de la persistance de nombreux défis lorsqu’il s’agit de mettre la science, la technologie et l'innovation sur le marché de la manière la plus efficace, pointant notamment du doigt l'insuffisance des ressources humaines et des capacités de gestion au sein d’institutions « qui ne sont pas toujours tournées vers l'avenir ».  Cet environnement peu propice a ralenti les progrès, a–t-elle déploré. 

Pour obtenir des résultats rapides et positifs, dans l’immédiat, elle a appelé à promouvoir la cuisson propre, ce qui permettrait de réduire la pollution intérieure, et les maladies qui y sont associées.

M. LIVIO VALENTI, Co-Fondateur et Vice-Président pour la politique et la stratégie de « Vaxess Technologies » et Chercheur à la  « Harvard Kennedy School of Government » (États-Unis), a expliqué que son groupe travaille notamment à la création de vaccins pouvant être administrés sans aiguille ou qui ne nécessitent pas une conservation par le froid.  Il a indiqué que grâce aux nouvelles technologies, il est possible d’envisager, dans un avenir proche, une baisse notable du coût des campagnes de vaccination.  Vaxess Technologies a élaboré un processus permettant à une personne de recevoir deux doses de vaccin en une fois, améliorant ainsi l’efficience du processus.  Le groupe a mobilisé 50 millions de dollars pour ses recherches, mais la levée de fonds supplémentaires est d’une importance critique pour son travail dont l’objectif est de mettre les vaccins à la disposition des personnes vivant dans des régions isolées du monde. 

Mme SARAH MARNIESSE Directrice de la mobilisation de la recherche et de l’innovation de l’Institut national de recherche pour le développement durable (France), s’est inquiétée de l’augmentation du nombre de décès provoqués par la pollution, la pauvreté et la malnutrition, entre autres.  Elle a aussi constaté que les progrès réalisés dans certains domaines du développement se font parfois  au détriment des progrès réalisés dans le domaine de la santé, avertissant notamment que si la croissance de la productivité agricole n’est pas gérée de manière durable, elle risque d’endommager les écosystèmes et de nuire à la santé.  

Dans les pays en développement, a-t-elle enchainé, le plus grand défi est probablement la faiblesse des systèmes de santé, d’où l’importance de renforcer les capacités d’innovation et de recherches au niveau local.  Elle a également indiqué que la téléphonie mobile a un potentiel énorme de renforcer les systèmes de santé en favorisant un meilleur accès à la connaissance et de l’information, en améliorant les offres de service et réduisant le temps de réponse. 

Suite à ces interventions, le représentant de l’Éthiopie a indiqué que les maladies contagieuses et les maladies non transmissibles continuent de faire des millions de victimes en Afrique, mais que le continent dépend toujours de la chaîne de froid pour assurer la conservation des vaccins.  Un défi qu’a déploré le co-fondateur de Vaxess Technologies qui a appelé à recourir aux technologies disponibles pour pallier à cette situation d’ici à 2030.  Ce dernier a également souligné qu’il était important pour les chercheurs de se rendre sur le terrain, notamment en Afrique, afin d’adapter les technologies aux besoins des utilisateurs, un commentaire qui a fait suite à l’intervention de la représentante de la Zambie qui a vu dans la téléphonie mobile un atout pour améliorer l’accès aux systèmes de santé en Afrique.  La représentante de l’Institut national de recherche pour le développement durable a ensuite insisté sur l’importance du travail des « campus pour l’innovation ».

À l’instar du représentant d’une association de malvoyants, le représentant de la Fédération internationale des malentendants a par ailleurs appelé les  États à fournir l’appui nécessaire pour que les technologies soient abordables pour les personnes handicapées.

Cette table ronde était modérée par M. PAULO GADELHA, Conseiller principal à FIOCRUZ et membre du Groupe TFM 10 (Brésil), qui a constaté un énorme écart entre les besoins en santé et les efforts déployés pour y répondre, et qui a estimé que la technologie peut avoir un impact positif sur la santé. 

Session 2 d): Les principales priorités de l’implication de la science, de la technologie et de l’innovation pour parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles (Objectif 5)

Cette table ronde a débouché sur une discussion animée sur les moyens de permettre aux femmes de briser le plafond de verre qui les empêche bien souvent de s’impliquer dans des domaines scientifiques.  Il a aussi été constaté que les technologies et les innovations sont souvent orientées vers les besoins des hommes.  Le rôle des pères et des mères dans l’éducation de leurs fils et filles a aussi été soulevé.

Au début de cette session, M. EMMANUEL OWOBU, promoteur de « OMOMI in Nigeria », a présenté son application, disponible sur des téléphones mobiles, qui permet aux parents de suivre le statut vaccinal de leur enfant.

Mme MYRNA CUNNINGHAM, médecin et Présidente du Centre d’autonomie et de développement des peuples autochtones du Nicaragua, animatrice de la table ronde, a déploré la double discrimination dont souffrent les femmes autochtones, qui sont discriminées en tant que femme et en tant que membre de la communauté autochtone.  Elle a fait observer que la participation des filles et femmes apparaît comme un facteur accélérateur de la réalisation des objectifs de développement durable.  Elle a déploré le fait que les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) font voir qu’il n’y a que 28% de femmes dans la recherche dans le monde.

M. SUSIL PREMAJAYANTHA, Ministre de la science, de la technologie et de la recherche du Sri Lanka, a vu dans les technologies de l’information et des communications (TIC) un des moyens les plus puissants pour autonomiser les femmes.  Il a indiqué que chacun des 40 000 villages de Sri Lanka compte une sage-femme, et que chacune d’elles est munie d’une tablette qui lui permet de noter les indicateurs de santé des femmes et des enfants et de les partager avec une plateforme disponible dans tout le pays.

Il a par ailleurs indiqué que dans le pays, le pourcentage des étudiants de sexe féminin est de 55%.  Le gouvernement entend désormais assurer la parité sur les listes électorales afin d’avoir des décideurs femmes.  Il a par ailleurs dénoncé la discrimination dont souffrent les femmes dans le domaine du travail, précisant que les autorités du pays entendent résorber ce problème en instituant des quotas.   

Mme LANA NUSSEIBEH, Représentante permanente des Émirats arabes unis, a indiqué que dans son pays, ce sont les hommes qui sont à la tête des programmes d’autonomisation de femmes, ce qui laisse voir l’étendue du travail à mener.  Elle a dit qu’au vu de sa petite taille, son pays n’aurait jamais pu atteindre son niveau actuel de développement sans l’implication des femmes qui représentent la moitié de la population. 

La représentante a indiqué que des programmes de mentorat aident les femmes à s’impliquer dans des domaines qui sont a priori traditionnellement réservés aux hommes, tandis que les jeunes femmes sont incitées à choisir des carrières scientifiques. 

Elle a cité une étude selon laquelle le produit intérieur brut du pays pourrait considérablement augmenter si les femmes étaient davantage intégrées dans le monde du travail.  Pour y arriver, Mme Nusseibeh a estimé que l’autonomisation doit commencer dans les écoles, en investissant dans la participation des femmes à la science et la technologie.  Il faut aussi des données ventilées par sexe pour toucher du doigt les réalités du processus d’autonomisation, a-t-elle souligné.

Suite à cela, Mme DALIA FRANCHESKA MARQUEZ, du « Women’s Leaders Committee of OAS Youth United “In Action” », du Venezuela, a déclaré que les femmes représentent 28% des chercheurs en Amérique latine, et qu’il existe toujours un « plafond de verre »  dans la région qui tend à les empêcher de s’impliquer dans des domaines scientifiques.  Cela est dû d’abord à une éducation et une socialisation sexiste qui cantonne les jeunes filles aux tâches ménagères, a expliqué la déléguée.  Elle a indiqué que son organisation offre des cours en ligne et dans des sites physiques pour autonomiser les femmes dans les filières scientifiques.  Elle a plaidé pour un accès à une éducation égalitaire entre garçons et filles.  Elle a aussi demandé que la dépendance économique des femmes soit réduite afin qu’elles puissent prendre des initiatives et décider de leur avenir.   

À la suite de ces exposés, une responsable d’un groupe d’innovation en Arabie saoudite a estimée qu’en plus de l’implication des femmes dans la science, il faudrait aussi que les femmes aient la possibilité de diriger les recherches, car les technologies et les innovations sont souvent orientées vers les besoins des hommes.

Face à ce constat, la représentante du grand groupe des enfants a proposé le renforcement de la place des femmes dans les sciences, notamment dans les pays en développement, ainsi que leur implication, à l’échelle planétaire, dans l’élaboration des politiques en matière de recherche.  Ella a aussi invité les États à s’engager à adopter des budgets intégrant l’aspect genre.  

Justement, en Chine, a expliqué une déléguée du pays, les autorités ont créé des récompenses pour susciter l’émulation entre les jeunes femmes évoluant dans la science.  Les brevets pour les innovations de chercheuses dans le monde placent les femmes chinoises au deuxième rang selon les données de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), s’est-elle enorgueillie.

La représentante de la Zambie s’est offusquée de constater que malgré tous ces retards, les femmes préfèrent défiler et festoyer le 8 mars.  Il ne faut pas seulement tirer sur les femmes, a tempéré le président de séance, M. VAUGHAN TUREKIAN, des États-Unis.  Pourquoi les pères ne peuvent-ils pas servir de mentors en science pour leur fille? a-t-il lancé à l’endroit de l’assistance.  Dans ce cas, les mères pourraient tout aussi bien servir de mentors pour leur fils à qui elles expliqueraient que les femmes sont autant capables que les hommes, a renchéri la représentante des Émirats arabes unis

En effet, a souligné Mme Cunningham, l’animatrice, l’implication des filles et femmes dans la science, la technologie et l’innovation pourraient davantage faciliter la réalisation des objectifs de développement durable.  Mais pour cela, il faudrait une forte volonté politique, et l’implication des femmes bien entendu, a-t-elle conclu.

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