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La Vice-Secrétaire générale appelle à prendre exemple des jeunes qui militent en faveur de la préservation des espèces sauvages

La déclaration suivante a été prononcée devant l'Assemblée générale par la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina J. Mohammed, à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, ce vendredi 3 mars:

Je suis heureuse d’être parmi vous pour cette quatrième célébration de la Journée mondiale de la vie sauvage des Nations Unies.

Cette année, l’accent est mis sur la participation des jeunes à la protection de la faune et des plantes sauvages dans le monde.

Au cours des quatre dernières décennies, la planète a perdu jusqu’à 50% de ses animaux et plantes sauvages, voire plus dans certaines régions, en raison des changements climatiques, de la dégradation du milieu naturel, de la surexploitation, du braconnage et du trafic illicite.

Le commerce illicite des espèces sauvages et de leurs produits, y compris l’ivoire d’éléphant, le bois précieux et les espèces marines, constitue une menace non seulement pour le développement durable, mais aussi pour la paix et la sécurité.

Ce crime transnational sophistiqué, qui est facilité par la corruption et par la faiblesse de la gouvernance, est organisé par certains des réseaux criminels les plus impitoyables du monde, y compris des extrémistes violents et des groupes armés non étatiques.

En réponse, les États Membres des Nations Unies ont fait part de leur détermination politique à mettre fin à ces crimes destructeurs.

L’objectif du développement durable 15 vise clairement à « mettre un terme au braconnage et au trafic d’espèces végétales et animales protégées et s’attaquer au problème sous l’angle de l’offre et de la demande ».

À cette fin, l’Assemblée générale a adopté en 2015 et 2016 des résolutions visant à lutter contre le trafic illicite d’espèces sauvages.

L’an dernier, les Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), ont convenu d’une protection renforcée pour de nombreuses espèces, en lançant notamment un appel à fermer de toute urgence les marchés nationaux de l’ivoire.

La demande d’ivoire pose un risque immédiat pour la survie des éléphants d’Afrique.

Beaucoup d’autres espèces, comme les guépards, les pangolins, les rhinocéros, les vautours, les tortues de mer, les requins, les tigres et le bois précieux, sont également soumis à une pression.

Pour lutter contre le braconnage et le trafic d’espèces protégées, nous devons nous attaquer à la fois à l’offre et à la demande.

L’application stricte des lois est importante, mais il en va de même pour la prise de conscience des décideurs, des communautés touchées et des consommateurs.

Les politiques de conservation doivent être basées sur les sciences, ainsi que sur les moyens de subsistance.

Les communautés qui vivent à proximité immédiate des espèces sauvages doivent être encouragées et motivées pour protéger les écosystèmes et le précieux patrimoine qu’ils contiennent.

Elles doivent bénéficier directement des efforts de conservation, par exemple lorsqu’elles peuvent participer à l’écotourisme, travailler dans des aires protégées ou en utiliser durablement les ressources naturelles.

Au Rwanda, la conservation des gorilles de montagne gravement menacés a été couronnée de succès parce que le Gouvernement s’est engagé à utiliser les recettes du tourisme pour réduire la pauvreté parmi les communautés voisines de ses parcs nationaux.

Et il travaille aussi avec les jeunes, surtout avec nos jeunes femmes.  En tant que consommateurs, nous avons tous un rôle important à jouer.

En soutenant l’écotourisme et en insistant sur des produits durables et équitables, nous pouvons aider à protéger les milieux naturels et à améliorer les possibilités pour les communautés qui vivent et dépendent des espèces sauvages.

Et, en refusant d’acheter des produits sauvages commercialisés illégalement ou non durables, nous pouvons réduire la demande.

Les jeunes ont vraiment un rôle très important à jouer, en tant que consommateurs responsables et agents de changement.

Aujourd’hui, nous faisons appel à leur conscience et à leur engagement.

Les jeunes leaders dans le domaine de la conservation ont déjà des impacts positifs partout dans le monde.

Ce sont des avocats importants pour les espèces sauvages.  En Afrique du Sud, de nombreux membres de l’Unité de lutte contre le braconnage Black Mamba sont des jeunes.

Ils sont tous les jours au front pour protéger les espèces sauvages.  Et ils sont une source d’inspiration pour passer des paroles aux actes.

Je salue également les jeunes de l’initiative des Jeunes pour la conservation des espèces sauvages, créée par 34 jeunes militants pour la conservation venus du monde entier, qui sont représentés ici aujourd’hui.

En cette quatrième Journée mondiale de la vie sauvage, nous encourageons les jeunes partout dans le monde à défendre en paroles et en actes la vie sauvage du monde entier.

Et nous demandons à tous, partout, d’écouter les jeunes voix qui appellent à un monde meilleur pour tous, un monde où nous puissions tous vivre dans la paix et la prospérité sur une planète saine.

Je vous remercie.

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