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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 15 novembre 2017

(La version française du Point de presse quotidien  n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Changements climatiques

Au cours du segment de haut niveau de la vingt-troisième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP23), le Secrétaire général de l’ONU a déclaré, aujourd’hui, que nous avions besoin de plus d’ambition dans la lutte contre les changements climatiques, la menace la plus caractéristique de notre époque.

Il a identifié cinq domaines d’action ambitieux.  Tout d’abord, la réduction des émissions, sachant qu’on verra, au bilan de 2017, la première augmentation des émissions de gaz carbonique (CO2) depuis trois ans.  Sachant aussi que les chances d’atteindre l’objectif de limiter à deux degrés l’augmentation de la température pourraient disparaître d’ici à 2020 ou avant.

Deuxièmement: l’adaptation et le renforcement de la résilience.  Le Secrétaire général a souligné le rôle de catalyseur que le Fonds vert pour le climat peut jouer à cet égard, ainsi que celui du secteur des assurances.

Le troisième domaine d’action est le financement.  Le Secrétaire général a rappelé qu’il nous fallait mobiliser chaque année 100 milliards de dollars pour les pays en développement, comme convenu.  Le respect de cette promesse est essentiel pour instaurer la confiance, a-t-il relevé.  Pour atteindre les objectifs de Paris, a-t-il ajouté, nous avons besoin d’une couverture mondiale d’au moins 50% et d’un prix plus élevé du carbone pour susciter une action climatique à grande échelle.

Le quatrième domaine d’action ambitieux est celui des partenariats, a déclaré le Secrétaire général en soulignant qu’avec le secteur privé, les gouvernements locaux et régionaux et la société civile, ils contribueraient à la réussite ou aux échecs des efforts de mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Cinquièmement, nous avons besoin de leadership politique aux plus hauts niveaux.  Le Secrétaire général a déclaré qu’il ne voyait pas de meilleur moyen pour les dirigeants de montrer aux gens qu’ils se soucient du bien-être de leurs citoyens que de revendiquer le leadership climatique.  Il a demandé à ces dirigeants de faire preuve de courage, de sagesse et de compassion.

À Bonn, le Secrétaire général a également tenu une série de réunions bilatérales, avec notamment le Président de la France, M. Emmanuel Macron, et le Représentant spécial de la Chine pour les changements climatiques, M. Xie Zhenhua.

Demain, le Secrétaire général sera à Londres pour donner une conférence à l’École d’études orientales et africaines de l’Université de Londres sur le thème « Lutte contre le terrorisme et droits de l’homme: gagner la bataille tout en respectant nos valeurs ».

Maintien de la paix

À Vancouver, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, vient de faire un discours à la Conférence des ministres de la défense sur le maintien de la paix organisée par l’ONU.  Le maintien de la paix de l’ONU est l’un des outils les plus efficaces dont dispose la communauté internationale pour répondre collectivement aux défis de la paix et de la sécurité mondiales, a-t-il dit.

Depuis le déploiement de la première mission en 1948, a-t-il rappelé, les conflits ont évolué et de ce fait le maintien de la paix aussi.  Il a souligné qu’il ne fallait pas être limité par les manquements des pratiques du passé.  Le maintien de la paix au XXIe siècle doit mener des opérations souples et ciblées, disposer d’une structure de commandement plus solide et avoir plus de mobilité.  Les soldats de la paix doivent être prêts à mettre en œuvre les mandats de façon déterminée et avec efficacité, avec des capacités adaptées aux environnements les plus dangereux, comme dans le contexte des menaces terroristes et de la criminalité transnationale organisée.

Il a également observé que les femmes soldats de la paix, au sein des contingents militaires et de police, sont au cœur de la stratégie de protection des civils et permettent des échanges avec les communautés.  Bien que nous ayons progressé dans la réalisation des objectifs fixés pour la présence de femmes soldats de la paix, la plupart des États Membres n’ont pas atteint la modeste cible de 15% d’officiers et d’observateurs militaires féminins, a-t-il remarqué.  Il a également réitéré la nécessité de veiller à ce que l’ONU conserve la confiance de la population, en particulier en appliquant la politique de tolérance zéro du Secrétaire général à l’égard de l’exploitation et des atteintes sexuelles.

Conseil de sécurité

Ce matin, le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) pour 12 mois.  Il a autorisé une augmentation de 900 soldats pour les troupes de la Mission, comme recommandé par le Secrétaire général.  Le nouveau mandat de la MINUSCA sera axé sur trois tâches prioritaires: protéger les civils; apporter un soutien accru au processus de paix, y compris la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la justice transitionnelle; et favoriser la mise en place d’un environnement sûr pour la livraison immédiate, complète, sûre et sans entrave de l’aide humanitaire.  (Voir communiqué de presse CS/13068)

La Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix, Mme Bintou Keita, a ensuite fait un exposé au Conseil de sécurité sur le Darfour.  Elle a déclaré que le processus politique de négociation du règlement du conflit avec les non-signataires du Document de Doha pour la paix au Darfour restait bloqué.  Dans le même temps, elle a noté que les affrontements armés entre le Gouvernement et ces non-signataires avaient diminué.

Pour Mme Keita, il est évident que le Darfour est aujourd’hui dans une situation différente de celle dans laquelle il était au moment du déploiement initial de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), compte tenu de l’amélioration globale en termes de sécurité.  Cependant, les développements positifs n’ont pas permis le retour volontaire et durable des personnes déplacées, avec près d’un tiers de la population du Darfour qui reste déplacée.  Pour Mme Keita, cela reflète l’anxiété de ces populations au sujet de la sécurité et leur incertitude concernant l’occupation de leur terre, ainsi que le manque de confiance face aux perspectives présentes et futures.  Ce dilemme, a-t-elle dit, résulte essentiellement de la lenteur des progrès attendus dans la résolution de problèmes critiques, tels que la gestion des terres et d’autres ressources rares, la redevabilité et la réforme du secteur de la sécurité.  (Voir communiqué de presse CS/13069)

République démocratique du Congo

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a appelé aujourd’hui les autorités de la République démocratique du Congo à cesser de propager une rhétorique incendiaire visant les protestataires et à s’assurer que les manifestations à travers le pays soient encadrées dans le respect des droits de l’homme.

À la suite de la publication du calendrier électoral le 5 novembre, les organisations de la société civile ont appelé à protester, aujourd’hui, dans tout le pays.  En réaction, de nombreux commentaires alarmants, attribués à des inspecteurs de police provinciaux de Goma et Kinshasa, ont été rapportés par le Bureau des droits de l’homme.

Le Haut-Commissaire a appelé les leaders politiques du plus haut niveau à s’assurer du respect des droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression.  Il a aussi appelé tous les camps à faire preuve de retenue et à renoncer à la violence.  De son côté, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a demandé instamment aux autorités de respecter la liberté de réunion et de manifestation.

Yémen

Le personnel humanitaire de l’ONU a dénombré au Yémen, en date du 12 novembre, plus de 925 000 cas présumés de choléra, qui aurait fait plus de 2 200 morts.

Les travailleurs humanitaires continuent de répondre à cette épidémie, mais préviennent que le carburant qui permet de faire tourner les générateurs de l’hôpital et de pomper l’eau potable sera à sec dans moins de trois semaines.  Les vaccins nécessaires pour traiter la diphtérie seront aussi en rupture de stock dans deux semaines.

Les bateaux et avions transportant des marchandises humanitaires ne sont pas parvenus à rallier le Yémen depuis le déclenchement du blocus.

Syrie

Des inquiétudes sont toujours de mise en ce qui concerne la protection et la santé des civils dans la Ghouta orientale, en Syrie, où la population continue de payer le prix des combats permanents de ces derniers jours.

Un marché de Douma aurait été touché, aujourd’hui, par une frappe aérienne, alors que d’autres tirs ont été rapportés dans de multiples villes de la Ghouta orientale, qui auraient fait des victimes civiles.  Il y aurait également eu des tirs aveugles sur plusieurs zones résidentielles à Damas.

Hier, un convoi interinstitutionnel des Nations Unies, du Croissant-Rouge arabe syrien et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a livré de l’eau, de la nourriture, du matériel éducatif, des médicaments et d’autres articles de secours à 107 500 habitants de Rastane, une région difficile à atteindre, située dans la province de Homs.  Des lampes solaires et certains articles médicaux n’ont pas été autorisés à embarquer.  Le dernier convoi onusien interinstitutionnel envoyé dans cette région date du 27 août 2017.

Afghanistan

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a prévenu que la production d’opium en Afghanistan avait atteint un niveau record cette année, avec une hausse de 87% par rapport à 2016.

Selon le dernier rapport de l’agence, la superficie consacrée à la culture du pavot à opium a, elle aussi, explosé pour atteindre le chiffre sans précédent de 328 000 hectares, soit une hausse de 63% par rapport à 2016 (201 000 hectares).

L’ONUDC a expliqué que la hausse de la production était principalement due à une augmentation de la surface consacrée à la culture du pavot à opium, mais que le meilleur rendement à l’hectare y avait aussi contribué.

L’agence a aussi indiqué que le manque d’éducation, les maigres opportunités d’emploi et l’accès limité aux marchés financiers et aux services obligent les gens à se tourner vers la culture de l’opium.  C’est pourquoi, elle a appelé le Gouvernement et la communauté internationale à remettre le contrôle des drogues dans le pays au cœur des priorités.

L’espace pour enfants

Dans le prolongement de la soixante-troisième Journée internationale des enfants, le Service à l’intention des visiteurs des Nations Unies a inauguré, ce matin, le « UN Kids Corridor » (couloir des enfants de l’ONU) où seront organisées des visites pour les enfants de 5 à 10 ans.

Mme Alison Smale, Secrétaire générale adjointe à la communication, a prononcé un discours inaugural entourée d’enfants de l’école Montessori « Family School », de Manhattan, qui ont ensuite entonné une chanson sur la paix.

Cet espace, situé dans le couloir ouest du bâtiment de l’Assemblée générale, reprend les mêmes éléments que les visites standards, en abordant les questions sous un angle accessible aux enfants.

On y trouve des cartes du monde géantes, des drapeaux des 15 membres du Conseil de sécurité, une version pour enfant de la Déclaration universelle des droits de l’homme et une tente pour réfugiés à taille réelle.

Tout le monde est invité à visiter ce nouvel espace et à amener ses enfants lors d’une visite qui sera offerte tous les après-midis.  Pour plus d’informations, il faut contacter le responsable des visites guidées, M. Vincenzo Pugliese.

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