dbf170227

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 27 février 2017

(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Conseil des droits de l’homme

Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, s’est exprimé aujourd’hui à la session d’ouverture du Conseil des droits de l’homme à Genève, affirmant qu’il venait à une période d’urgence.  Le non-respect des droits de l’homme est une maladie, a-t-il dit, et cette maladie se propage, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest.  Le Conseil des droits de l’homme doit faire partie du traitement, a ajouté le Secrétaire général.

Il a poursuivi en affirmant qu’il nous fallait défendre les droits de l’homme de manière impartiale et sans appliquer deux poids deux mesures.  Il a ajouté que nous devions investir dans les droits de l’homme et reconnaître qu’ils sont en eux-mêmes des valeurs et des objectifs, en ne permettant pas qu’ils soient instrumentalisés à des fins politiques.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a également pris la parole devant le Conseil, a relevé que certains dirigeants politiques menaient en ce moment des campagnes contre des droits de l’homme universels, ou menaçaient de se retirer de traités internationaux et régionaux et des institutions qui les défendent.  Il a dit à ces dirigeants qu’il était important de se rappeler ce que le monde avait accompli au cours des sept décennies passées, en soulignant que nous sommes tous susceptibles de perdre si leurs menaces réussissent à étouffer les droits de l’homme universels.

Les discours complets sont disponibles en ligne et l’intégralité de la réunion est diffusée sur la WebTV de l’ONU.  

Sahara occidental

Au cours du week-end dernier, le Secrétaire général a fait une déclaration dans laquelle il se disait profondément préoccupé par les tensions accrues dans les environs de Guerguerat, dans la zone tampon au sud du Sahara occidental, entre la butte de sable marocaine et la frontière mauritanienne. 

Le Secrétaire général a appelé les deux parties à faire preuve de la plus grande retenue et à prendre toutes les mesures nécessaires afin d’éviter des tensions accrues, que les mesures soient prises par des acteurs militaires ou des acteurs civils.  Il a souligné également que les échanges commerciaux habituels ne devraient pas être obstrués.

Aujourd’hui, les observateurs de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ont confirmé que les éléments de l’armée marocaine s’étaient retirés de la zone tampon.  Le Secrétaire général se félicite de ce retrait.

L’Organisation des Nations Unies continue à collaborer avec les deux parties pour arriver à une désescalade dans la région et leur pleine adhésion à l’esprit et à la lettre de leurs obligations découlant de l’accord de cessez-le-feu. 

Vice-Secrétaire générale

 La nouvelle Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina Mohammed, prendra officiellement ses fonctions demain, au cours d’une cérémonie de prestation de serment organisée dans la matinée.

Elle s’adressera au Conseil économique et social (ECOSOC) à 10 heures, pour sa première intervention officielle, avant de s’adresser à la presse à la sortie de l’ECOSOC vers 10 h 45 (à confirmer).

Kosovo

Le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, un exposé du Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’administration intérimaire pour le Kosovo (MINUK), M. Zahir Tanin.

Il a déclaré aux membres du Conseil que ces derniers mois avaient été marqués par des progrès inégaux et par des tensions accrues entre Belgrade et Pristina.

M. Tanin a noté qu’au début de ce mois, les dirigeants de Belgrade et de Pristina s’étaient finalement rencontrés au plus haut niveau politique, à Bruxelles, sous les auspices de l’Union européenne.  Il a estimé que cette rencontre avait été une étape essentielle pour tracer une voie de sortie à une situation qui se détériore, et reconfirmer publiquement leur engagement à travailler ensemble.

Le Représentant spécial a souligné qu’il n’y avait pas d’alternative au dialogue et que toute tension ou crise potentielle entre Belgrade et Pristina ne pouvait être appréhendée indépendamment des défis auxquels la région est déjà confrontée.

Cet après-midi, le Conseil tiendra des consultations à huis clos sur les sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC), ainsi que sur d’autres questions. 

Yémen

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien, est arrivé hier à Aden.  « Nous sommes là pour aider et fournir une assistance vitale, neutre et impartiale à toutes les personnes dans le besoin, peu importe où elles se trouvent au Yémen », a-t-il déclaré en s’adressant à la presse.

Il a rencontré, hier, le Président yéménite, M. Mansour Hadi, le Premier Ministre, M. Bin Daghr, et de hauts responsables du Gouvernement du Yémen pour discuter des moyens de renforcer la coopération entre les autorités et les partenaires humanitaires.  Il a souligné la nécessité d’assurer la protection des civils et l’accès humanitaire aux populations touchées par le conflit.

Hier, M. O’Brien a également visité un hôpital du centre d’Aden, où il a pu toucher du doigt les dommages subis par l’hôpital à cause du conflit.  Il s’est rendu dans le quartier d’Al Qateea’a où il a entendu les familles qui ont été régulièrement déplacées exprimer leurs préoccupations.

M. O’Brien se trouve actuellement dans le Gouvernorat d’Ibb et il donnera d’autres informations tout au long de son voyage au Yémen.

Syrie

L’ONU demeure extrêmement préoccupée par la sécurité et la protection de plus de 400 000 personnes qui sont toujours assiégées à l’est de Ghouta, en Syrie.

D’intenses combats à l’est de Ghouta et aux alentours ont été signalés au cours de la semaine écoulée, faisant des morts et des blessés parmi les civils et causant des dommages aux infrastructures civiles, y compris aux installations médicales, et entrainant la fermeture d’écoles dans plusieurs districts.

La dernière mission interinstitutions des Nations Unies dans la région a eu lieu fin octobre 2016.  Les civils ont actuellement un accès limité à l’aide alimentaire, sanitaire et nutritionnelle cruciale.

L’ONU appelle toutes les parties au conflit à épargner les civils et les infrastructures civiles, et à garantir un accès sans entrave, durable et inconditionnel à toutes les personnes dans le besoin, partout en Syrie.  Cet appel inclut les demandes récentes d’accès à plusieurs sites de l’est de Ghouta.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué qu’hier, une quarantaine de membres lourdement armés de la coalition dirigée par le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) étaient localisés à quelques kilomètres au nord de la ville de Bambari.  Conformément aux mesures annoncées précédemment, afin d’empêcher qu’une guerre n’éclate à Bambari entre le FPRC et l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), la Mission est intervenue par voie aérienne pour arrêter la progression des éléments armés de la FPRC.

Trois membres du FPRC ont été appréhendés par la Mission des Nations Unies.  Les autorités judiciaires de la République centrafricaine (RCA) vont procéder, avec le soutien de la Mission des Nations Unies, à leur interrogatoire concernant leur présence autour de la ville.  Sept membres de la coalition ont également été blessés pendant l’opération, tandis que l’un d’eux est décédé.

La Mission des Nations Unies réclame de nouveau une cessation immédiate des hostilités et réaffirme sa détermination à utiliser tous les moyens autorisés par le Conseil de sécurité pour prévenir les combats à Bambari.  La Mission dénonce également la pression exercée par la coalition du FPRC sur les déplacés à Ippy, à l’est de Bambari, qui empêche les civils de quitter la région.

Libye

Au cours du week-end, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a déploré la poussée de violence dans le district d’Abu-Selim, à Tripoli, qui a causé de nombreuses victimes.  La Mission a salué les efforts déployés par le Conseil de la présidence et les dirigeants communautaires pour parvenir à un accord de cessez-le-feu et empêcher une nouvelle escalade.  La Mission a également demandé que les termes de l’accord soient immédiatement mis en œuvre et que les responsables des actes de violence en soient tenus responsables.

Le Représentant spécial pour la Libye, M. Martin Kobler, a déclaré que cet incident démontrait une fois de plus la nécessité d’arriver à une solution politique rapide, notamment à une armée libyenne unie et opérant sous contrôle civil.

Bactéries

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié aujourd’hui sa toute première liste « d’agents pathogènes prioritaires », résistants aux antibiotiques, énumérant les 12 familles de bactéries les plus menaçantes pour la santé humaine. 

Cette liste a été établie pour essayer d’orienter et de promouvoir la recherche et le développement de nouveaux antibiotiques, dans le cadre des efforts de l’OMS pour lutter contre la résistance croissante aux antimicrobiens dans le monde.

Guyana-Venezuela

Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a annoncé aujourd’hui la nomination de M. Dag Halvor Nylander, en tant que son Représentant personnel sur le différend frontalier entre le Guyana et le Venezuela.

M. Nylander dirigera le processus de bons offices au nom du Secrétaire général et s’engagera activement, avec les Gouvernements du Guyana et du Venezuela, à étudier et à proposer des solutions pour résoudre le litige frontalier entre les deux pays.

Si, d’ici à la fin de 2017, le Secrétaire général conclut qu’il n’y a pas de progrès significatif permettant d’arriver à un accord pour résoudre complètement le différend, il choisira la Cour internationale de Justice (CIJ) comme autre moyen de règlement, à moins que les Gouvernements du Guyana et du Venezuela ne lui demandent conjointement de s’en abstenir.

M. Nylander était auparavant l’Envoyé spécial de la Norvège au processus de paix en Colombie, de 2012 à 2016.  Sa biographie complète est disponible au Bureau du porte-parole. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.