8147e séance – matin
CS/13137

Afghanistan: le défi le plus important est un processus de paix véritable auquel doivent participer les Taliban, affirme le Chef de la MANUA au Conseil de sécurité

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan a estimé, ce matin devant le Conseil de sécurité, que ce pays était toujours confronté à un défi de taille qu’il est plus qu’urgent de relever, un « processus de paix véritable pour mettre fin à un conflit qui dure depuis 40 ans ».

Mais comment y parvenir, s’est demandé M. Tadamichi Yamamoto, qui est également le Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies (MANUA) déployée dans ce pays, alors que « cette année encore », l’Afghanistan été le théâtre de violences incessantes, provoquant un nombre « terriblement élevé » de victimes civiles. 

Pour le haut fonctionnaire, la réunion du Processus de Kaboul prévue le 1er février 2018 présente une opportunité « à ne pas manquer » pour le Gouvernement afghan, tenu d’y présenter son « concept stratégique » en vue de parvenir à un règlement politique avec l’opposition armée.  « J’appelle une fois de plus les Taliban à exprimer leur volonté claire d’entamer les négociations autour d’un accord politique », a lancé le haut fonctionnaire, avant de présenter le dernier rapport* en date du Secrétaire général.

Pour le Représentant spécial, à l’approche des élections parlementaires de 2018 et présidentielle de 2019, le principal motif de satisfaction provient de l’annonce, il y a peu, par la Commission électorale indépendante, des modalités d’inscription sur les listes électorales, « pour la première fois » consolidées en un registre unique, de nature à réduire considérablement la fraude. 

Si le représentant de l’Afghanistan s’est enorgueilli des « progrès majeurs » accomplis par son pays en 2017 sur le plan économique, M. Yamamoto en revanche a insisté sur l’impact du conflit sur l’économie et la société afghanes, trop souvent négligé selon lui.  Ainsi, la réduction significative de la présence militaire internationale en 2014 a conduit à un effondrement de la croissance, tombée de 10% à moins de 2%, a-t-il constaté, tout en reconnaissant qu’elle devrait repartir en 2018 pour la deuxième année consécutive.

Cette croissance sera cependant insuffisante pour absorber les 400 000 jeunes Afghans qui entrent chaque année sur le marché du travail, a-t-il anticipé.  Parallèlement, l’économie illicite est en pleine expansion, comme en témoigne la hausse massive de la production de pavot à opium en 2017, qui a bondi « de 90% », pour une surface cultivable de 328 000 hectares, « un record en Afghanistan », selon les mots de M. Yury Fedotov, le Directeur exécutif de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

« Nous faisons face à une véritable crise, et notre réponse doit être rapide et décisive », a plaidé M. Fedotov, en soulignant que cette disponibilité d’héroïne de haute qualité provoquera immanquablement une hausse de la toxicomanie dans les pays de destination de la drogue, et à l’échelle régionale, un enrichissement des organisations terroristes capables de financer leurs opérations insurrectionnelles grâce au trafic de stupéfiants.

En dépit de dissensions internes, la capacité de nuisance militaire des Taliban n’a pas fléchi, a confirmé le Président du Comité du Conseil de sécurité créé en application de la résolution 1988 (2011), M. Kairat Umarov (Kazakhstan).  Le représentant de la Fédération de Russie s’est de son côté dit particulièrement préoccupé des incursions, en Asie centrale, de l’État islamique d’Iraq et du Levant – province du Khorassan.  Cette branche de la franchise terroriste a d’ailleurs été accusée aujourd’hui, par le Représentant spécial et Mme Wazhma Frogh, du Haut Conseil de paix de l’Afghanistan, d’avoir recruté et utilisé des enfants à des fins militaires.  Plusieurs membres du Conseil ont fait écho à cette dénonciation.

Mme Frogh a en outre repris à son compte les conclusions de M. Yamamoto, qui a relaté que de nombreuses Afghanes, « de façon souvent poignante », lui ont décrit que leur participation en tant qu’électrices et candidates aux scrutins nationaux a été entravée par la corruption, les conflits et les normes culturelles conservatrices.

Si le plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité a été adopté en 2015 par le Gouvernement, il n’a pas encore été approuvé ni pleinement mis en œuvre.  Déplorant qu’il n’y ait toujours pas de femmes au sommet de l’État, y compris au sein de l’état-major, l’intervenante a rappelé qu’une paix dans le pays ne sera durable que si les Afghanes sont associées aux négociations.  Des propos appuyés par de nombreuses délégations, des Pays-Bas au Canada, en passant par le Sénégal et l’Uruguay, qui ont souhaité que la prochaine échéance électorale soit celle des femmes.

Le Représentant spécial s’est dit en outre particulièrement préoccupé des informations faisant état d’une intensification des activités militaires entre l’Afghanistan et le Pakistan, qu’il a appelés à trouver des moyens de collaborer plus efficacement pour régler ce problème qui affecte leurs populations respectives de part et d’autre de leur frontière commune.

Après avoir accusé le Pakistan de violations régulières de la ligne Durand sous le prétexte de répondre à des tirs en provenance du côté afghan, le représentant afghan a déclaré attendre avec intérêt la réunion trilatérale de la semaine prochaine à Beijing, entre les Ministres des affaires étrangères du Pakistan, de la Chine et de l’Afghanistan.

Son homologue pakistanaise a déclaré qu’afin de sécuriser leur frontière commune, des mesures avaient déjà été prises pour renforcer les échanges d’informations et la coopération entre les forces armées des deux pays.  « Le succès de ces initiatives exige de la réciprocité, de la confiance et de la bonne volonté », a-t-elle ajouté. 

Pour sa part, a souligné le Représentant spécial, les relations de l’Afghanistan avec ses voisins présentent des « opportunités pour la prospérité » dont il doit tirer parti. 

* S/2017/1056

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2017/1056)

Déclarations

« Alors que l’année est sur le point de s’achever, il reste toujours à relever le défi le plus important qui se pose en Afghanistan: un processus de paix convaincant pour mettre fin à un conflit de 40 ans, qui a plongé 39% de la population en dessous du seuil de pauvreté, dont 3,3 millions qui ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence », a déclaré M. TADAMICHI YAMAMOTO, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan

Comment y parvenir? s’est-il demandé.  La réunion du processus de Kaboul prévue le 1er février présente une opportunité à ne pas manquer, a-t-il souligné.  À cette occasion, le Gouvernement de l’Afghanistan devra présenter son « concept stratégique » en vue de parvenir à un règlement politique avec l’opposition armée, et avec le soutien de la communauté internationale.  Le Gouvernement et ses partenaires doivent se concentrer désormais sur les moyens de réduire la violence dans le pays l’an prochain et relancer un dialogue structuré pour la paix, a recommandé le haut fonctionnaire.  « J’appelle une fois de plus les Taliban à exprimer une volonté claire d’entamer les négociations autour d’un accord politique », a-t-il demandé.

Une autre question d’importance à ses yeux, c’est la tenue des élections parlementaires l’an prochain, suivies de l’élection présidentielle en avril 2019, indispensables pour maintenir l’ordre constitutionnel et la confiance dans un système gouvernemental pleinement représentatif.  Le Représentant spécial s’est félicité que, le 6 décembre, la Commission électorale indépendante (CEI) ait fini par annoncer les modalités d’inscription sur les listes électorales.  « S’il est conduit comme prévu, ce processus se déroulera pour la première fois avec un registre unique et complet, ainsi que dans les listes électorales basées sur les bureaux de vote.  Cela permettra de réduire considérablement la fraude électorale en limitant le nombre de bulletins supplémentaires distribués », s’est félicité M. Yamamoto.

Outre l’assistance qu’elle continue de fournir aux autorités dans le cadre de ces préparatifs, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) poursuit ses efforts pour faire progresser la participation politique des femmes.  « Nous avons récemment organisé 13 dialogues à travers le pays où les femmes ont décrit de façon souvent poignante comment leur participation en tant qu’électrices et candidates a été entravée par la corruption, les conflits et les normes culturelles conservatrices », a relaté le Représentant spécial.  Sur la base de ces expériences, les femmes ont fait des recommandations concrètes pour renforcer leur participation aux élections de 2018 et au-delà.

En dépit de combats soutenus, les efforts déployés récemment par les forces de sécurité afghanes pour protéger les civils ont permis de réduire le nombre de morts et de blessés parmi les civils causés par ces forces lors des combats au sol.  « Nous demeurons toutefois préoccupés par l’utilisation aveugle continue d’engins explosifs improvisés par des éléments antigouvernementaux, ainsi que par les pertes civiles provoquées  par les frappes aériennes des forces progouvernementales », a déclaré le haut fonctionnaire.  Dans l’ensemble, a-t-il déploré, le nombre de victimes civiles reste à des niveaux terriblement élevés », cependant que des informations troublantes font état de recrutement d’enfants par des groupes armés, principalement Daech et les Taliban.

« Nous oublions souvent l’impact du conflit sur l’économie et la société afghanes », a poursuivi le Représentant spécial.  En effet, la réduction significative de la présence militaire internationale en 2014 a conduit à un effondrement de la croissance économique, qui est passée de 10% à moins 2%, a-t-il expliqué.  Cette année, l’Afghanistan devrait enregistrer une croissance positive pour la deuxième année consécutive, mais insuffisante pour absorber les 400 000 jeunes afghans qui cherchent chaque année à entrer sur le marché du travail.  Parallèlement, l’économie illicite est en expansion, comme en témoigne la hausse massive de la production d’opium constatée par l’ONUDC en 2017.  « Les trafics de stupéfiants sont connus pour être une source de financement de l’insurrection », a rappelé le Chef de la MANUA.

Pour que la vision du développement économique afghan soit couronnée de succès, le Cadre national pour la paix et le développement en Afghanistan doit être soutenu, a-t-il préconisé.  L’objectif du Gouvernement est de réduire la dépendance à l’aide extérieure et d’asseoir sa propre assiette fiscale.  À cette fin, des efforts soutenus sont nécessaires pour stimuler le secteur privé, lutter contre la corruption, réduire les formalités administratives, et construire des infrastructures qui permettent à l’Afghanistan de percevoir les dividendes de sa situation géographique centrale, a argué le Représentant spécial. 

Une fois les mécanismes d’investissement et les infrastructures en place, les minéraux de l’Afghanistan pourront être exploités.  « Atteindre cet objectif est possible », a-t-il assuré, comme l’illustrent les importants progrès réalisés l’an dernier en matière de développement des infrastructures, en vue de relier l’Afghanistan à l’Europe à travers la mer Caspienne et le Caucase, ainsi que par la mer d’Arabie.

De tels développements montrent à quel point les relations de l’Afghanistan avec ses voisins présentent des « opportunités pour la prospérité », même si des obstacles demeurent.  M. Yamamoto s’est dit particulièrement préoccupé par les informations récentes faisant état d’une intensification des activités militaires entre l’Afghanistan et le Pakistan, qu’il a appelés à trouver des moyens de collaborer plus efficacement pour régler ce problème qui affecte leurs populations respectives.  Les principaux dividendes de la coopération régionale ne pourront être perçus tant qu’il n’y aura pas de paix et de stabilité en Afghanistan, a-t-il prévenu.  Dans les mois à venir, des progrès significatifs doivent donc être réalisés en matière de préparatifs des élections et de réelles tentatives de réduction de la violence.

En raison de la nature cyclique du conflit, les occasions manquées au cours des trois prochains mois seront probablement manquées pour l’année complète, a analysé le Représentant spécial.  En conclusion, le haut fonctionnaire a demandé aux membres du Conseil de sécurité d’apporter leur soutien politique et financier à la mise en œuvre du Plan de réponse humanitaire, dont dépendent 3,3 millions de personnes.  L’ONU est prête à faire tout ce qu’elle peut, en s’appuyant sur ses bons offices pour la médiation, a ajouté M. Yamamoto.

Le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. YURY FEDOTOV, s’est inquiété de l’augmentation de la culture d’opium en Afghanistan en 2017, avec notamment une production en hausse de 90%, atteignant désormais les neuf mille tonnes.  La zone couverte par ses cultures est aujourd’hui de 328 000 hectares, « un record en Afghanistan », a précisé le Directeur.  « Nous faisons face à une véritable crise, et notre réponse doit être rapide et décisive », a-t-il plaidé, en soulignant que cette disponibilité d’héroïne de haute qualité et à bas coût avait des conséquences négatives pour l’Afghanistan et ses voisins, ainsi que pour d’autres pays de transit et de destination.  Il a prévenu que la consommation d’opium et les conséquences y liées devraient se voir dans de nombreux endroits du monde. 

M. Fedotov a noté que des saisies et analyses récentes font voir des liens interrégionaux entre le crime organisé et l’exploitation de la drogue par les groupes terroristes.  Il a rappelé qu’à la Conférence de Bruxelles de 2016, les partenaires de l’Afghanistan avaient approuvé le programme de réformes présenté par le Gouvernement afghan, et ils avaient promis un soutien politique et financier continu afin de supporter le pays sur la voie de la stabilité et du développement. 

Mais, a—t-il regretté, les dernières années ont vu l’attention se détourner des menaces posées par la drogue.  Il faut donc changer la donne, au risque de voir une expansion et une influence déstabilisante des acteurs non étatiques, des groupes criminels organisés et des terroristes violents. 

Le Directeur exécutif de l’ONUDC a prôné la promotion des moyens de développement alternatifs afin de créer de nouveaux emplois, faciliter l’accès à l’éducation, aux services financiers et aux marchés en faveur des paysans et leurs familles.  Ensuite, il faut des mesures opérationnelles pour réduire la distribution de la drogue, notamment un soutien pour des enquêtes guidées par le renseignement, le démantèlement de laboratoire de fabrication d’opium, la gestion intégrée des frontières, et un soutien en faveur des forces de l’ordre dans le but de détruire les réseaux criminels.

Pour M. Fedotov, il faudrait en outre renforcer la coopération régionale et internationale afin d’empêcher que les précurseurs chimiques ne soient détournés et illégalement envoyés en Afghanistan pour la fabrication d’héroïne.  De plus, il faut continuer à renforcer les capacités d’interdiction de pays clefs le long des routes du trafic, en insistant sur une efficacité à long terme plutôt que sur des résultats immédiats. 

Il est aussi question d’intercepter les flux financiers illicites, soutenir les poursuites judiciaires et procéder à des confiscations de biens ou à leur recouvrement. 

Enfin, la prévention et le traitement doivent être renforcés dans l’urgence, notamment en Afghanistan qui continue de souffrir des conséquences sanitaires du mésusage des opiacés.  Le Directeur exécutif a assuré que l’ONUDC travaillait avec le pays et la région afin de contrer cette montée de la culture de l’opium, invitant les États Membres à s’engager dans cette lutte. 

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan), Président du Comité du Conseil de sécurité créé en application de la résolution 1988 (2011), a affirmé que le régime des sanctions adopté en 1988 importait aux Taliban, ces derniers réclamant leur retrait de la « liste noire » de l’ONU.  En 2017, le Comité a retiré de sa liste une personne décédée à la demande du Gouvernement afghan, a-t-il indiqué.  Il s’est dit optimiste pour les mois à venir au regard des signes qui laissent à penser que le Gouvernement pourrait demander le retrait de la liste des sanctions des noms de plusieurs individus pour faire avancer les efforts de paix et de réconciliation.  Le retrait de la liste des sanctions de M. Gulbuddin Hekmatyar en début d’année par le Comité 1267, demandé par les autorités afghanes, a eu une incidence positive, a-t-il ajouté, en soulignant la participation de M. Hekmatyar au processus de réconciliation. 

Le Président a mentionné les frictions au sein des Taliban entre la faction pro-Mollah Mansour, ce dernier étant mort en 2016, et la faction proche du nouveau leader M. Haibatullah Akhundzada, dont le nom ne figure pas sur la liste des sanctions.  Ces dissensions internes n’ont néanmoins pas affecté la capacité militaire des Taliban, a-t-il dit.  Il a indiqué que les Taliban menaçaient plusieurs capitales régionales dans le nord et le sud du pays. 

M. Umarov a tenu néanmoins à souligner l’amélioration de la capacité de riposte du Gouvernement afghan.  Il a exhorté les États Membres à jouer un rôle plus actif dans la fourniture d’informations permettant d’actualiser la liste des sanctions.  Lors de sa visite à Kabul, le Président a indiqué que le Gouvernement lui avait fait part de ses efforts visant à identifier les Taliban dont les noms pourraient être retirés de la liste des sanctions afin de promouvoir la réconciliation.  Enfin, il a souligné la nécessité que certains individus et entités associés aux Taliban, qui mènent des activités dommageables pour la paix et la stabilité, figurent, eux, sur ladite liste. 

Mme WAZHMA FROGH, membre de l’Organisation des femmes et des études pour la paix et du Haut Conseil de paix de l’Afghanistan, a déclaré qu’en 2017, la Commission des droits de l’homme a signalé plus de 5 000 cas de violences sexistes, parfois très graves.  En outre, les affiliés de Daech auraient enlevé plus de 3 000 enfants cette année, parfois âgés de 6 ou 7 ans, en vue de les former à devenir des enfants soldats, a-t-elle affirmé. 

Si le plan d’action national pour la paix et la sécurité a été adopté en 2015 par le Gouvernement, il n’a pas encore été approuvé ni pleinement mis en œuvre.  Pourtant, le pays subit des attaques incessantes, les plus graves visant les femmes, ce qui ne fait que remettre en cause les fragiles progrès accomplis jusqu’à présent, a regretté l’intervenante. 

Selon elle, les assassinats sauvages de civils sont légion, principalement en raison d’une idéologie violente qui se propage à travers le pays.  Ainsi, elle a assuré que 47 fillettes âgées de 11 ou 12 ans ont disparu récemment, « des enlèvements que le Gouvernement continue de nier pour ne pas être taxé d’impuissant ». 

Mme Frogh a ensuite déploré qu’il n’y ait toujours pas de femmes au sommet de l’État, y compris au sein de l’état-major.  En outre, elles sont exclues du processus de paix et de sécurité, alors qu’une paix durable ne sera possible que si elles sont associées aux négociations.  « Il faut travailler de concert avec les organisations de femmes pour mettre en place un environnement sûr », a plaidé l’oratrice.

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a salué le nouvel intérêt pour les mesures de lutte antiterroriste en soutien à son pays et ciblant également les havres de paix des terroristes dans la région.  Il s’agit d’un nouvel élan et d’une opportunité pour les partenaires régionaux et internationaux de combattre le terrorisme de manière plus décisive, a—t-il argué.  Il a souligné que la saison des combats des Taliban et terroristes était presque terminée, et qu’ils n’ont pu faire de gains significatifs sur le terrain et ont en outre souffert de lourdes pertes.  Les forces de sécurité afghanes ont en effet libéré certains territoires du pays de la présence de Taliban, de Daech et de groupes terroristes.  Dans le même temps, les autorités ont doublé les effectifs des forces spéciales et triplé celle des forces aériennes, avec le soutien des partenaires internationaux.

Pour consolider la paix, il faut maintenant des efforts aux niveaux régional et mondial, ainsi qu’un processus local de démocratisation, a dit M. Saikal.  Il a ainsi salué la volonté récemment affichée par le Président Vladimir Poutine, de la Fédération de Russie, de collaborer  avec les États-Unis en Afghanistan dans le domaine de la lutte antiterroriste et la lutte contre la drogue.  Une amélioration substantielle des relations bilatérales entre l’Afghanistan et le Pakistan demeure une question d’importance cruciale, a estimé le représentant.  Il a notamment appelé de ses vœux à la résolution de leurs différends, notamment celui concernant la violation de la ligne Durand.  Le délégué a accusé le Pakistan de la traverser régulièrement sous le prétexte de répondre à des tirs venant du côté afghan.  Le pays attend donc avec intérêt la réunion trilatérale de la semaine prochaine à Beijing entre les Ministres des affaires étrangères du Pakistan, de la Chine et de l’Afghanistan.

M. Saikal a souligné que le Processus de Kaboul, totalement opérationnel, fournit un cadre global d’harmonisation des efforts internationaux et régionaux pour faire avancer les perspectives de paix, en attendant la prochaine réunion prévue en février 2018.  Il a invité les Taliban à se joindre à ce processus.  De même, le dialogue global engagé vise à assurer la crédibilité et la transparence des futures élections.  En outre, l’initiative « Unité d’action des Nations Unies », plus connue sous l’acronyme anglais « One UN » se met progressivement en place dans le pays afin d’assurer une meilleure coordination et cohérence du travail des agences onusiennes en Afghanistan. 

Pour le représentant, il serait important, dans le cadre de la sécurité du pays, de renforcer la mise en œuvre des résolutions 1988 (2011) et 1989 (2011) du Conseil de sécurité portant sur le régime de sanctions relatif au pays.  Il a invité les membres du Conseil à renforcer ce régime, notamment en ce qui concerne les avoirs de dirigeants, anciens et actuels, des Taliban.  Il a suggéré que l’intégration et le retrait des groupes terroristes de la liste des sanctions se fassent en se basant sur des faits et des techniques approuvées, à défaut des manipulations politiques prônées par certains États.

M. Saikal s’est ensuite félicité des progrès majeurs que le pays a connus en 2017 sur le plan économique, affirmant que le terrorisme ne pouvait empêcher la marche vers le développement et la prospérité du pays et de la région.  Dans le domaine des droits de l’homme, le pays continue également de progresser.  S’agissant des attaques contre des sites civils et de culte notamment, il a affirmé que le Gouvernement a pris des mesures pour la protection des sites à risque.  Le délégué a indiqué que les autorités travaillent à créer les conditions économiques adéquates et à renforcer la sécurité dans le pays, en vue d’inciter les déplacés à rester dans le pays et à participer à sa reconstruction.

Sur le plan de la lutte contre la drogue, le représentant a dit que son Gouvernement travaille en collaboration avec l’ONUDC pour mettre en œuvre le Plan national d’action contre la drogue.  « Nous avons besoin d’une approche plus intégrée et durable afin de réduire la production et le trafic illégal de narcotiques », a-t-il déclaré.  Il a expliqué que l’augmentation récente de la production de drogue doit se comprendre en tenant compte du « lien symbiotique » entre l’industrie de la drogue et les problèmes de terrorisme et de violence.  Il a réaffirmé le besoin d’une approche globale pour régler le problème de la drogue dans le pays.

M. KORO BESSHO (Japon) a regretté qu’il n’ait pas été possible d’inclure les conclusions de l’examen stratégique du Secrétaire général sur les opérations de maintien de la paix dans le prochain mandat de la MANUA.  La Mission du Conseil de sécurité en Afghanistan, prévue au mois de janvier, devrait permettre à ses membres d’obtenir des informations de première main pour nourrir les discussions sur le prochain renouvellement du mandat.  Le représentant a rappelé que l’une de ces conclusions était que l’Afghanistan n’est pas encore dans une situation d’après-conflit, où l’environnement est suffisamment stable pour se concentrer sur des activités de consolidation des institutions et de développement.  Il faut, par conséquent, maintenir le soutien de la communauté internationale à l’Afghanistan jusqu’à ce qu’il devienne autonome.

Le Japon, pour sa part, soutiendra le processus électoral en cours, un processus qui doit être adopté et dirigé par les Afghans, a assuré M. Bessho.  Il a lancé un appel aux autorités afghanes pour que les élections parlementaires et des conseils de district aient bien lieu en 2018.  Préoccupé par l’instabilité de la situation sur le terrain, telle que l’a décrite le Représentant spécial du Secrétaire général, il a espéré que la deuxième réunion du Processus de Kaboul, qui doit avoir lieu en février 2018, permettra de clarifier le rôle de la MANUA dans le cadre du processus de paix.

Le représentant s’est également référé aux rapports relatifs à la production et au commerce illicite d’opium qui alimentent l’instabilité et l’extrémisme violent en Afghanistan, et a rappelé que le Japon coopère avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  L’une de ses approches est de remplacer les cultures de pavot par un secteur agricole légitime et de développer les exportations de produits agricoles afghans vers les pays voisins.

M. ANDREA BIAGINI (Italie) a indiqué que la réconciliation entre le Gouvernement et l’insurrection était la seule façon d’aboutir à la paix.  De nombreux obstacles subsistent, a-t-il dit, en appelant à des efforts diplomatiques accrus pour les surmonter.  Il a souligné la nécessité de concilier la dimension régionale du processus et le soutien des pays voisins.  Ces derniers ont un rôle clef à jouer, a-t-il ajouté. 

Le délégué a demandé la pleine participation des femmes au processus de paix.  Il a ensuite mentionné les attentes élevées entourant les élections parlementaires de 2018 et espéré qu’elles se déroulent sans entrave.  Il est crucial de poursuivre la lutte contre la corruption, a-t-il dit.  Enfin, il a souligné l’engagement de l’Italie en faveur de la stabilité de l’Afghanistan, comme en témoigne la participation italienne à l’opération « Soutien absolu ». 

M. SHEN BO (Chine) a estimé que les pays de la région jouaient un rôle positif et apportaient une aide précieuse à l’Afghanistan.  Il a invité la communauté internationale à renforcer sa lutte contre le terrorisme dans la région.  Plaidant pour la réconciliation du pays, il a exhorté les parties afghanes à placer les intérêts du pays au-dessus de toute autre considération. 

Le délégué a salué les efforts du Gouvernement contre la corruption, avant d’appeler la communauté internationale à respecter ses engagements vis-à-vis de l’Afghanistan.  Enfin, le représentant chinois a espéré que la MANUA continuera de respecter la souveraineté de l’Afghanistan et de contribuer à la recherche d’une solution politique. 

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a insisté sur la nécessité de faire en sorte que le processus de paix en Afghanistan continue d’être piloté par les Afghans eux-mêmes, avec la participation d’acteurs régionaux.  Le représentant a également estimé que le Gouvernement afghan devait accorder la priorité à la réforme des institutions, notamment la promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le renforcement de l’appareil sécuritaire. 

Ces différentes réformes doivent, selon lui, créer un environnement propice à la tenue prochaine d’élections présidentielle et parlementaires dans le pays.  En outre, le représentant a appelé le Gouvernement à prendre des mesures efficaces pour faire respecter les droits de l’homme, autonomiser les femmes afghanes et renforcer la coopération régionale. 

Sur le plan sécuritaire, le représentant a estimé que la priorité devait être accordée à la lutte contre le terrorisme, pour éviter que les Taliban ne regagnent des forces et que les groupes affiliés à Daech n’étendent leur territoire.  Pour y parvenir, il a appelé à priver les terroristes de leur principale source de financement, à savoir le trafic de drogue. 

Dans le même temps, le Gouvernement doit, selon le représentant, continuer de protéger les populations civiles et répondre aux besoins des personnes déplacées et des réfugiés.  Dans ce cadre, le représentant s’est dit pleinement favorable aux efforts du Secrétaire général visant à renforcer le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). 

Pour Mme ANNE GUEGUEN (France), la situation en Afghanistan et le niveau très élevé de violence restent une source de préoccupation.  La France partage pleinement la détermination des autorités afghanes et de ses alliés à lutter contre le terrorisme et son financement.  Cet effort antiterroriste, pour réussir, doit être appuyé par l’ensemble des pays de la région.  La représentante a également insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes engagées en vue d’instaurer une gouvernance plus efficace et mieux à même de servir la population.  Cela concerne en particulier la réforme électorale où Mme Gueguen a pris note des avancées et des préparatifs pour les élections législatives. 

Pour autant, il reste beaucoup à faire encore pour permettre des élections libres et transparentes, qu’il est crucial de tenir en 2018, en respectant le calendrier prévu, a estimé l’intervenante.  La France encourage les autorités afghanes à poursuivre leurs efforts dans ce domaine, avec le soutien de la MANUA.

Autre réforme à poursuivre est celle de la lutte contre la corruption, et là, la France a mis l’accent sur la lutte contre les stupéfiants, dont le trafic continue d’alimenter l’économie illicite, de financer l’insurrection talibane et les groupes terroristes et de menacer la santé de nombreux Afghans.  Mme Gueguen a rappelé que le dernier rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sur l’opium en Afghanistan fait état d’évolutions préoccupantes puisque 9 000 tonnes d’opium auraient été produites cette année, soit le double de l’année dernière. 

Après avoir appelé les autorités afghanes à redoubler d’effort dans ce domaine, l’intervenante a estimé que l’Initiative du Pacte de Paris demeure un cadre privilégié d’échange entre tous les pays concernés par le trafic de stupéfiants produits en Afghanistan.

Elle a ensuite abordé la question de la stabilisation de l’Afghanistan à long terme et la recherche d’une solution politique négociée au conflit.  La France souhaite que le processus de paix puisse être réengagé par les acteurs afghans dès que possible, avec le soutien des pays de la région et de la communauté internationale, un soutien « indispensable ».  Elle espère que la nouvelle réunion du Processus de Kaboul, qui doit avoir lieu en début d’année prochaine, permettra de fédérer les initiatives existantes sous l’autorité du Gouvernement afghan. 

Mme Gueguen a aussi insisté sur l’importance de conforter le soutien des Nations Unies, et en particulier de la MANUA, à l’Afghanistan, et se réjouit d’avoir l’occasion d’échanger avec les autorités afghanes et d’autres acteurs de terrain sur la manière dont la communauté internationale peut continuer à soutenir ce pays lors de la visite sur place du Conseil de sécurité dans quelques semaines.

M. VLADIMIR K. SAFRONKOV (Fédération de Russie) s’est inquiété de l’expansion des incursions des djihadistes de Daech au nord de l’Afghanistan et en Asie centrale, en raison du soutien extérieur que reçoit cette organisation terroriste.  Après avoir jugé indispensable la lutte contre le trafic de stupéfiants, lequel constitue une source de financement du terrorisme, le représentant a plaidé pour que la lutte antiterroriste soit inscrite au cœur de la stratégie afghane de réconciliation nationale. 

Il a ensuite vigoureusement plaidé en faveur de la reprise des négociations entre le Gouvernement et les Taliban, en rappelant que le « format de Moscou » et le travail du Groupe de contact de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) offrent des « paramètres honnêtes » à l’appui des efforts de réconciliation.  La délégation a déclaré, en conclusion, que la Russie est prête à aider l’Afghanistan à se doter de « systèmes de techniques militaires », en coopération avec les États-Unis.

M. PEDRO LUIS INCHAUSTE JORDÁN (Bolivie) a salué le processus de réforme engagé par le Gouvernement afghan, notamment pour lutter contre la corruption et renforcer le secteur de la sécurité.  Tout en se disant conscient de la « fragilité de l’équilibre politique actuel », le représentant s’est dit confiant dans la capacité du pays à respecter le calendrier fixé concernant l’organisation d’élections présidentielle et législatives. 

Toutefois, le représentant s’est dit préoccupé par l’augmentation de 62% des affrontements armés entre le Gouvernement et les forces antigouvernementales, et de 16% des assassinats sur la période allant du 15 septembre au 15 novembre 2017, par rapport à la même période l’année précédente.  Constatant qu’il restait toujours plus de 300 000 personnes déplacées dans le pays, le représentant a appelé à tout faire pour faciliter leur retour volontaire, en mettant notamment l’accent sur les activités de déminage.

Mme IRINA SCHOULGIN NYONI (Suède) a déploré que l’instabilité soit encore de mise en Afghanistan.  Seul le peuple afghan pourra forger l’avenir du pays, a-t-elle insisté, en appelant à une appropriation nationale du processus de réconciliation.  La déléguée a exhorté les pays voisins à coopérer pour la stabilisation de l’Afghanistan, avant de mentionner l’importance des élections à venir.  Elle a espéré que celles-ci se déroulent de manière pacifique et voient une participation élevée des femmes.  Elle a déploré l’exécution de cinq prisonniers et demandé au Gouvernement de restaurer son moratoire sur la peine de mort.  Les attaques perpétrées contre les écoles sont extrêmement préoccupantes, a-t-elle affirmé. 

La représentante suédoise a espéré que l’examen de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) aboutisse à un « résultat robuste » au regard des attentes élevées qui entourent la Mission.  L’Afghanistan est notre premier partenaire de développement, a-t-elle conclu. 

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) s’est inquiété du niveau croissant d’activités terroristes menées par la faction afghane de l’État islamique dans les provinces du nord de l’Afghanistan, ainsi que de l’augmentation de la production de drogues en 2017 dans ce pays.  Il a salué l’adoption de la Stratégie nationale afghane de paix et de réconciliation présentée par le Haut Conseil pour la paix, ainsi que les mesures prises par le Gouvernement pour mettre en œuvre le Plan national d’action sur les femmes, la paix et la sécurité. 

Le représentant s’est aussi félicité des efforts du Gouvernement afghan et de ses partenaires régionaux pour parvenir à une résolution politique et à une paix durable dans le pays, citant non seulement le Processus de Kaboul, le Groupe de coordination quadrilatérale du processus de paix et de réconciliation afghan, les États-Unis et la Chine, le Processus de paix et de réconciliation afghan, mais aussi le Groupe de contact international, les consultations de Moscou et d’autres initiatives.

De son côté, le Kazakhstan investit activement dans les infrastructures de transport régional et fournit une assistance humanitaire à l’Afghanistan.  Le représentant a prôné une coopération élargie entre l’Afghanistan et les États d’Asie centrale pour contribuer à la croissance et l’intégration économiques de l’Afghanistan. 

Il a salué la signature de l’Accord du Corridor Lapis Lazuli entre ce pays et le Turkménistan, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie, qui établit une nouvelle route reliant l’Afghanistan à l’Europe en créant ainsi des opportunités de transit, de commerce et d’investissement.  Il s’est aussi félicité du projet de voie ferrée de la Chine, du Kirghizstan, du Tadjikistan, de l’Afghanistan et de la République islamique d’Iran, et de l’initiative « Une ceinture, une route » de la Chine.

M. LUIS HOMERO BERMÚDEZ ÁLVAREZ (Uruguay) a jugé crucial que l’ONU et la communauté internationale continuent à soutenir le Gouvernement d’unité nationale de l’Afghanistan.  L’Uruguay soutient les efforts du Gouvernement afghan pour parvenir à une paix durable, basée sur les principes de souveraineté, intégrité territoriale et unité nationale.  Le représentant a affirmé que le conflit en Afghanistan ne doit pas être résolu par une solution militaire. 

Il a demandé de faire le maximum pour mettre fin au cycle de violence et établir des voies de communication entre le Gouvernement et le groupe Taliban.  Sans ferme volonté des parties, il ne sera pas possible de mettre fin à ce long et cruel conflit, a-t-il prévenu.  Il a misé sur le Processus de Kaboul et a appelé le Gouvernement afghan à poursuivre ses programmes de réforme pour garantir des institutions fortes et indépendantes, dans un processus démocratique solide. 

Il a aussi souligné le rôle important des femmes dans le processus de paix et les réformes de sécurité et de développement.  M. Bermúdez Álvarez s’est également préoccupé des conditions humanitaires, de sécurité et de violence qui affectent la population civile, appelant à la protection des civils et en particulier des femmes et au respect du droit international humanitaire.

Mme MICHELE J. SISON (États-Unis) a rappelé que le Président américain Donald Trump avait dévoilé, cette semaine, sa nouvelle stratégie de sécurité nationale, laquelle ne saurait, selon elle, être plus claire que dans le cas de l’Afghanistan.  Washington veut continuer à aider Kaboul dans ses efforts de lutte antiterroriste sans maintenir indéfiniment une présence militaire, a expliqué la représentante, pour qui l’objectif n’est « pas de prolonger la guerre, mais de préserver la paix ». 

Les Taliban et autres « fauteurs de troubles » ne pourront pas l’emporter sur le terrain, a-t-elle assuré.  « Notre action le démontre », seule la recherche d’une solution négociée permettra de déboucher sur une paix pérenne, a insisté Mme Sison, a saluant le rôle de premier plan de la MANUA à cet égard. 

En outre, l’appui de l’ONU aux civils continuera d’être crucial dans les années à venir, a insisté la déléguée américaine.  Mais notre stratégie en Asie du Sud reconnaît aussi qu’aucune paix n’est possible sans la coopération des États voisins et une médiation régionale, a-t-elle dit.  Les États-Unis ont assuré qu’ils noueront des partenariats avec tous les pays désireux de le faire.  Par ailleurs, a ajouté Mme Sison, il reste beaucoup à faire pour freiner la production de pavot à opium, qui a crû de 63% entre 2016 et 2017. 

En conclusion, elle a demandé à toutes les nations de se joindre « à nos efforts »: « Nous n’allons pas imposer notre mode de vie, mais nous défendrons nos valeurs », a-t-elle conclu.

M. FODÉ SECK (Sénégal) s’est dit préoccupé par la situation tendue en Afghanistan et a appelé les dirigeants afghans à œuvrer à l’apaisement pour éviter « tout dérapage ».  Les civils sont les cibles principales des attaques asymétriques perpétrées par Daech et les Taliban, a-t-il déploré.  Il a salué les efforts du Gouvernement pour protéger les lieux de culte et lutter contre la torture.  Le Gouvernement peut en faire davantage pour assurer la pleine participation des femmes, a poursuivi M. Seck. 

Le représentant du Sénégal a indiqué que la « situation humanitaire n’était guère meilleure ».  S’il a décerné au Gouvernement un satisfecit pour sa lutte contre la corruption, il l’a en revanche exhorté à intensifier ses efforts contre le trafic de stupéfiants.  Enfin, il a appelé à la pleine mise en œuvre du Processus de Kaboul et souligné que le peuple et le Gouvernement afghans « devaient rester maîtres de leur destin ».

M. SEIF ALLA YOUSSEF KANDEEL (Égypte) a apporté son soutien aux autorités afghanes dans leurs efforts en vue de sécuriser leur propre pays.  Il a également insisté sur l’importance de maintenir avec celles-ci une coopération étroite, à la fois dans la lutte contre la production de pavot à opium et la lutte contre le terrorisme, l’une et l’autre devant être menées de front, dans la mesure où le trafic de stupéfiants finance les groupes armés.  Le représentant a ensuite salué la MANUA et le rôle des organisations et des arrangements régionaux pour aider le Gouvernement afghan.

M. DAWIT YIRGA WOLDEGERIMA (Éthiopie) a déploré que le peuple afghan continue d’être la cible principale des violences.  Il a souligné les mesures importantes adoptées par le Gouvernement pour stabiliser le pays et préparer les prochaines élections.  Il a en revanche déploré la stagnation du processus de paix avec les Taliban.  Le délégué a ensuite salué le travail de la MANUA et espéré que la Mission continuera d’œuvrer dans le respect de la souveraineté du pays.  Il est crucial que la communauté internationale poursuive son assistance à l’Afghanistan, a-t-il conclu, avant de réitérer l’appui de l’Éthiopie à ce dernier pays. 

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a déclaré que son pays restait mobilisé pour aider les autorités afghanes, attirant l’attention sur trois domaines d’action prioritaires.  Le premier, c’est la tenue des élections parlementaires, puis présidentielle, qui exigera une coopération internationale pour veiller à leur bon déroulement.  Ensuite, la seule option viable au conflit actuel dans le pays est un processus de paix pris en charge par les Afghans eux-mêmes, a poursuivi le représentant, en saluant l’apport du Processus de Kaboul sur la paix et la réconciliation. 

Enfin, il s’est dit encouragé par le fait que les droits de l’homme restent un volet essentiel des activités de la MANUA, comme le reflète l’adoption de la résolution (2344) 2017 par le Conseil de sécurité.  Le délégué s’est en conclusion félicité de l’élection récente de l’Afghanistan au Conseil des droits de l’homme.

M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a espéré que les prochaines élections se dérouleront de manière inclusive et équitable.  L’accent doit être mis sur la participation des femmes dans le cadre de ces élections, a-t-il affirmé.  Le délégué a apprécié que l’Afghanistan ait pris le rôle de chef de file dans les efforts de paix en lançant le Processus de Kaboul.  Il a appelé à la mobilisation des acteurs régionaux, avant de se dire préoccupé par l’augmentation de la production de stupéfiants.  Les États Membres doivent jouer un rôle plus actif et désigner les individus responsables de cette production accrue afin qu’ils soient inscrits sur la liste des sanctions, a-t-il affirmé. 

Le délégué allemand a jugé cruciale une amélioration des relations entre l’Afghanistan et le Pakistan, avant de demander l’abolition de la peine de mort en Afghanistan.  En conclusion, il a salué l’engagement renouvelé des États-Unis dans le pays et rappelé que la contribution de l’Allemagne au développement de l’Afghanistan s’élevait à 250 millions de dollars par an. 

« N’oublions pas que la guerre, la violence et le terrorisme qui affectent l’Afghanistan et menacent la stabilité de la région toute entière sont les conséquences d’interventions militaires étrangères, de l’occupation et des guerres imposées », a déclaré Mme MALEEHA LODHI (Pakistan).  Soulignant le lien entre la paix en Afghanistan et la paix au Pakistan, la représentante a indiqué l’intention de son pays d’accroitre sa coopération avec le Gouvernement afghan sur les plans politique, économique, militaire, éducatif et culturel.  Dans ce cadre, elle a jugé primordial pour les deux pays de sécuriser leur frontière commune, notamment en luttant contre la criminalité transfrontalière.  Les deux pays ont pris des mesures pour renforcer leurs échanges d’information et la coopération entre leurs forces armées, a-t-elle précisé.  « Le succès de ces initiatives exige de la réciprocité, de la confiance et de la bonne volonté », a-t-elle déclaré, appelant le Gouvernement afghan à travailler de manière constructive avec Gouvernement pakistanais sur ces dossiers.

Outre les Talibans, a poursuivi Mme Lodhi, de nouvelles menaces ont fait leur apparition sur le territoire afghan, à commencer par la présence de « conglomérats terroristes » rassemblés sous la bannière de Daech, dont le Mouvement islamique du Turkestan oriental, le Mouvement islamique d'Ouzbékistan et le mouvement Tehrik-e-Taliban Pakistan.  Ces Groupes, a-t-elle poursuivi, sont désormais situés dans les 40% du territoire afghan qui échappe au contrôle de Kaboul.  Selon elle, Daech, qui subit des revers en Iraq et en Syrie, semble relocaliser ses bases arrière vers ces territoires afghans.  La représentante s’est dite gravement préoccupée par la présence du groupe terroriste le long de la frontière afghane avec son  pays, l’Iran et l’Asie centrale.  Elle a appelé le Gouvernement afghan et les Talibans à régler leurs différends par la voie du dialogue et à lutter énergétiquement contre le trafic de drogues, pour priver les terroristes de cette source de financement.

M. GÜVEN BEGEÇ (Turquie) a jugé nécessaire de consolider les réalisations des 16 dernières années en Afghanistan, en veillant notamment au fonctionnement du Gouvernement d’unité nationale.  Il est cependant nécessaire de garder à l’esprit que des efforts de réconciliation et un processus de paix menés par les Afghans eux-mêmes sont déterminants pour une paix et une sécurité durables de leur pays.  Ces efforts doivent cependant aller de pair avec une coopération renforcée entre les pays de la région, a poursuivi le représentant. 

La Turquie, a-t-il assuré, continuera d’y contribuer au travers de la Conférence ministérielle de suivi de la Conférence sur la sécurité et la coopération au cœur de l’Asie et du Processus d’Istanbul.  La signature, le mois dernier, du Couloir lapis-lazuli de transit, commerce et transport sera également de nature à consolider la coopération régionale, s’est félicité le délégué. 

M. BAKHTIYOR IBRAGIMOV (Ouzbékistan) a affirmé qu’il n’y avait pas de solution militaire en Afghanistan, avant de plaider pour un processus de paix emmené par les Afghans eux-mêmes et placé sous les auspices des Nations Unies.  Il a mentionné la première visite officielle effectuée par le Président afghan dans son pays il y a trois semaines, une visite qui a abouti à la signature d’une vingtaine de documents visant à renforcer la coopération entre les deux pays dans les domaines notamment de l’éducation, des transports ou bien encore de l’agriculture. 

Un consulat afghan devrait ouvrir ses portes dans la ville ouzbèke de Termez, a-t-il dit.  Enfin, le représentant a souhaité que l’Afghanistan demeure tout en haut de l’ordre du jour international. 

M. MICHAEL BONSER (Canada) a plaidé pour que les femmes participent pleinement et également à tous les aspects de la société afghane, soulignant que l’avenir du pays repose sur le potentiel de son peuple et nécessite la participation de tous les membres de la société.  Or, les femmes restent désavantagées en Afghanistan, a-t-il noté.  À l’approche des élections de 2018 en particulier, il a jugé bon d’encourager les femmes pour qu’elles y participent de manière significative, en tant que candidates et électrices éclairées. 

Le représentant a ensuite souligné l’importance du développement économique et le rôle que peuvent jouer les acteurs régionaux et internationaux à cet égard, de concert avec les Afghans, pour défendre les intérêts communs, à savoir la stabilité de la région, l’intégrité économique et, en définitive, la création de conditions propices à la paix et la prospérité.  M. Bonser a appuyé sans réserve un processus de paix dirigé par les Afghans et placé sous leur responsabilité, espérant que le Processus de Kaboul porterait ses fruits. 

Préoccupé par la détérioration de la sécurité dans le pays, il a dit attendre que les voisins et les partenaires de l’Afghanistan continuent à collaborer avec le pays pour accroître l’égalité entre les sexes, l’intégration économique et la stabilité régionale, et pour faire progresser les négociations de paix.

Mme LISE HUBERTA JOHANNA GREGOIRE VAN HAAREN (Pays-Bas) a salué le leadership dont font preuve le Président Ashraf Ghani et son épouse, la Première dame Rula Ghani, sur la question de l’autonomisation des femmes en Afghanistan.  « Aujourd’hui, les femmes afghanes ont la possibilité de devenir des ingénieures, des officières de police, des juges, des femmes politiques, des militantes de la société civile et des enseignantes », s’est félicitée la représentante.  « Mais le potentiel des femmes afghanes est loin d’être réalisé », a-t-elle nuancé, appelant à accroitre encore davantage la participation des femmes dans tous les domaines de la société afghane, au bénéfice de la stabilité et de la prospérité du pays.

Sur le plan sécuritaire, l’implication accrue des femmes dans les efforts de paix ne pourra, selon la représentante, que renforcer la stabilité de l’Afghanistan.  Elle a appelé l’ONU à redoubler d’efforts sur cette question, notamment en augmentant le nombre de femmes afghanes au sein de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).  Dans cette perspective, a enfin estimé la représentante, l’appui financier de l’ONU et de la communauté internationale à l’Afghanistan ne doit pas faiblir. 

Mme JOANNE ADAMSON, de l’Union européenne, a assuré que son organisation entendait avoir des relations solides avec la MANUA, dans un esprit de transparence et dans le cadre d’avec une coopération ouverte sur le terrain et selon des formats internationaux, pour le bien ultime de l’Afghanistan.  L’Union européenne reste pleinement engagée en faveur du soutien d’un processus de paix mené par les Afghans eux-mêmes. 

Un tel processus devrait inclure tous les hommes et femmes afghans et leurs intérêts légitimes doivent concourir à la préservation de l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Afghanistan, ainsi qu’à l’égalité de tous les Afghans en vertu de la constitution du pays.  L’Union européenne soutient aussi le processus de paix de Kaboul et des efforts internationaux allant dans le même sens.  Elle dit espérer que la réunion de ce processus, prévu le 1er février 2018, va produire des résultats concrets qui vont ouvrir la voie à davantage de discussions constructives. 

Le 16 octobre, le Conseil de l’Europe a adopté une nouvelle stratégie sur l’Afghanistan, établissant la vision de l’Union européenne pour le soutien de l’Afghanistan.  La stratégie établit des priorités telles que la promotion de la paix, la stabilité et la paix régionale, le renforcement de la démocratie, de l’état de droit, des droits de l’homme, la promotion de la bonne gouvernance et de l’autonomisation des femmes, tout comme le soutien au développement économique et humain et les défis des migrations. 

La déléguée a rappelé que le 1er décembre dernier, l’Union européenne et l’Afghanistan ont signé un accord de coopération bilatéral formel.  La nomination, en début d’année, d’un Envoyé spécial de l’Union européenne en Afghanistan a permis de doubler la capacité d’engagement de l’Union dans le pays, y compris sur les questions de coopération régionale et de paix. 

En outre, le respect des droits de l’homme et des élections démocratiques continue d’être au centre du dialogue entre l’Union européenne et les autorités afghanes et des actions de l’Union dans le pays.  La déléguée a du reste félicité l’Afghanistan pour sa récente élection au Conseil des droits de l’homme.  

L’Union européenne est profondément préoccupée par l’exécution de cinq prisonniers le 29 novembre dernier, la première depuis février 2015.  L’Union européenne lance donc un appel pour le rétablissement du moratoire sur les exécutions, avec l’ambition d’abolir la peine de mort dans le pays. 

L’Union européenne salue l’annonce faite par la Commission électorale indépendante de la tenue des élections législatives en 2018, même si des faits laissent croire à un ralentissement du processus du fait des difficultés techniques et politiques.  L’Union européenne souhaite que des efforts soient déployés afin de rendre ces élections possibles dans les délais impartis.  L’Union européenne promet ainsi 15,5 millions d’euros pour l’organisation de ces élections législatives et des élections communales, sous la coordination de la MANUA.

Pour l’Union européenne, la coopération régionale est la clé pour une paix et une stabilité durables en Afghanistan et dans la région.  De même, le développement économique et humain de l’Afghanistan bénéficierait d’une meilleure connectivité nationale et régionale.  L’Union européenne se tient donc prête à accompagner les efforts des autorités afghanes pour développer le commerce international et l’investissement, y compris avec l’Union européenne et ses États Membres. 

L’Union collabore également avec l’Afghanistan dans le cadre de dialogue sur les migrations, et les discussions sont en cours pour la mise en œuvre du programme d’assistance à la réintégration, adopté en 2016 et qui vise à assurer une réintégration durable des Afghans retournant de l’Union européenne et des pays voisins.  De ce fait, 78 millions d’euros seront mobilisés et mis à disposition de l’Afghanistan d’ici la fin de l’année.  Ce soutien de l’Union européenne sera bientôt complété par un nouveau programme régional sur les migrations et les déplacements forcés, avec un budget d’environ 200 millions d’euros dont l’Afghanistan sera le principal bénéficiaire. 

L’Union européenne a par ailleurs salué la baisse du nombre de victimes civils en Afghanistan par rapport à l’an dernier, même s’il est alarmant de voir que le nombre de femmes victimes a augmenté.  C’est pourquoi l’Union européenne appelle toutes les parties à protéger les civils, notamment les femmes et les enfants, en vertu du droit international humanitaire et des standards de droits de l’homme. 

Mme Adamson a ensuite souligné que l’insécurité et l’instabilité sont renforcées par la culture illégale, la production et le trafic des narcotiques.  Elle a encouragé le Gouvernement à mettre en œuvre le Plan national d’action antidrogue, avec bien entendu le soutien de la communauté internationale.

M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a affirmé que le renforcement de la coopération régionale avec l’Afghanistan est une priorité pour son pays.  Il a cité en exemple la première expédition, en novembre dernier, à avoir transité d’Inde en Afghanistan par le port de Chabahar.  Kaboul et Téhéran ont par ailleurs poursuivi leurs efforts bilatéraux pour finaliser un accord de partenariat global qui couvrirait notamment les questions de l’eau, de la sécurité et de l’accueil des réfugiés et des migrants. 

Après s’être alarmé de la hausse fulgurante de la production de pavot à opium en 2017 en Afghanistan, le représentant a rappelé que son pays accueille depuis plus de 30 ans des millions d’Afghans, qui bénéficient des services de base, des infrastructures et des systèmes éducatifs et de santé publiques mis à disposition par l’Iran.  Il a ensuite affirmé que Téhéran continue de participer aux travaux de la Commission tripartite afin de planifier le rapatriement volontaire, sûr, digne et graduel des réfugiés afghans, tout en soulignant qu’un soutien international pour venir en aide aux personnes de retour doit être mobilisé. 

M. TANMAYA LAL (Inde) a déploré que le Conseil de sécurité ne parvienne pas à désigner les nouveaux chefs des Taliban et à geler les avoirs de leur ancien chef, assassiné il y a plus d’un an. Il a souligné la nécessité d’interrompre l’appui fourni hors des frontières afghanes aux organisations terroristes telles que les Taliban, Daech ou bien encore le réseau Haqqani.

D’après le délégué, le Conseil pourrait utiliser le régime des sanctions du Comité 1988 pour s’attaquer aux sources de financement générées par le trafic de stupéfiants auquel les réseaux terroristes se livrent. « Cela ne s’est pas produit », a-t-il regretté, avant de souligner la nécessité de « traquer » les chefs desdits réseaux. Il a souhaité que le processus de paix et réconciliation emmené par les Afghans eux-mêmes se déroule « en toute sincérité. » Enfin, M. Lal a déploré que les routes d’acheminement entre l’Inde et l’Afghanistan soient bloquées depuis de nombreuses années. « Nous travaillons avec nos partenaires pour remédier à ce défi. »

M. DAVID GREGORY YARDLEY (Australie) a salué les progrès enregistrés dans le volet des réformes en Afghanistan, notamment dans la lutte contre la corruption et dans le secteur de la sécurité.  Il a encouragé les autorités afghanes à poursuivre un processus de paix crédible et à prêter attention aux déplacements internes.  La récente confirmation de 11 ministres devrait, selon le représentant, apporter plus de certitudes en termes de politique interne, mais il a regretté que la seule candidate femme n’ait pas été retenue.  Jugeant essentiel que les élections parlementaires se tiennent en 2018, il a encouragé l’Afghanistan à tout faire pour qu’elles soient transparentes, libres et justes.  Il a également salué la volonté des Nations Unies de lui apporter un soutien électoral.

Il faut accorder une attention particulière à l’augmentation de la production d’opium cette année, pour éviter que cela ne sape la sécurité et les progrès en matière de développement, a recommandé M. Yardley.  Parallèlement à la transition politique et sécuritaire, il a estimé qu’il ne fallait pas négliger la transition économique du pays qui est essentielle pour sa stabilité à long terme.  La réunion du Processus de Kaboul, qui aura lieu en février, devrait permettre de fédérer les différentes initiatives de paix pour déboucher sur une approche cohérente et globale d’un processus de paix adopté et dirigé par les Afghans, a poursuivi M. Yardley.  Sa délégation souhaite en outre voir un engagement plus ferme entre l’Afghanistan et le Pakistan, crucial pour la stabilité de la région.

Si l’année 2017 a été celle de la réflexion et du repositionnement de l’approche de la communauté internationale par rapport à l’Afghanistan, l’Australie espère qu’à ce stade, la priorité sera donnée à la pleine mise en œuvre des recommandations de l’examen stratégique de la MANUA et que ces dernières se reflèteront dans le mandat de la Mission lors de son prochain renouvellement, en particulier pour ce qui est de la problématique hommes-femmes.

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