8019e séance – après-midi   
CS/12945

Le Conseil de sécurité durcit ses sanctions à l’encontre de la République populaire démocratique de Corée

En réponse aux tirs de missiles balistiques effectués par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) au mois de juillet dernier, le Conseil de sécurité a décidé aujourd’hui, en adoptant à l’unanimité la résolution 2371 (2017), de considérablement renforcer le régime de sanctions à l’égard de ce pays.

L’ensemble de ces mesures, « les sanctions économiques les plus sévères jamais adoptées contre le régime » selon le mot de la représentante des États-Unis, pays à l’origine de la résolution, visent à priver les autorités de la RPDC des devises fortes qui lui permettent de financer la poursuite de ses programmes nucléaire et de missiles balistiques, en violation de plusieurs résolutions antérieures du Conseil de sécurité.

La résolution précise que les sanctions prises aujourd’hui entendent ainsi répondre aux « essais de missiles balistiques effectués par la RPDC les 3 et 28 juillet 2017 » que le Conseil « condamne avec la plus grande fermeté ».

En adoptant ce texte, le Conseil décide notamment que la RPDC ne doit pas « fournir, vendre ou transférer, directement ou indirectement », du charbon, du fer et des minerais de fer.  Il décide aussi que tous les États doivent interdire l’achat à la RPDC, par leurs nationaux ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, de ces matières, « qu’elles proviennent ou non du territoire de la RPDC ».

Le Conseil a également imposé une interdiction similaire à la vente du plomb et du minerai de plomb, ainsi que des « produits de la mer ».

Par ce texte, le Conseil décide en outre que tous les États Membres doivent s’abstenir de dépasser le nombre total de permis de travail accordés à des nationaux de la RPDC prévu dans leurs juridictions.

Le Conseil constate en effet avec préoccupation que des nationaux de la RPDC « travaillent fréquemment dans d’autres États pour produire des recettes à l’exportation dont la RPDC se sert à l’appui de ses programmes nucléaire ou de missiles balistiques interdits ».  Ce phénomène a été qualifié « d’esclavage moderne » par le représentant du Royaume-Uni.

Parmi les autres sanctions édictées par ce texte, les États se voient aussi interdire « la création, par leurs nationaux ou sur leur territoire, de coentreprises ou de coopératives avec des personnes ou des entités de la RPDC, ou l’expansion des coentreprises existantes au moyen de nouveaux investissements ».

Le Conseil souhaite aussi la reprise des pourparlers à six (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, Japon, République de Corée et RPDC) et réaffirme son soutien à leur objectif de « dénucléarisation vérifiable de la péninsule coréenne par des moyens pacifiques ».

À l’issue du vote, le représentant de la République de Corée a estimé que les mesures adoptées aujourd’hui aideront de « manière significative » à limiter les capacités de la RPDC à poursuivre ses programmes nucléaire et balistique.

Pyongyang semble agir selon l’idée fausse que ses programmes nucléaire et balistique lui procurent des garanties de sécurité, a fait observer le délégué de la République de Corée, pour qui, tout au contraire, la « poursuite obsessionnelle » de tels programmes ne fera que renforcer davantage encore la détermination de la communauté internationale. 

Face aux agissements de la RPDC, son homologue du Japon a convenu qu’il n’y a pas d’autre alternative que de « faire monter la pression ».  Ce dernier a d’ailleurs estimé que le nouveau régime de sanctions aura un « impact certain », celui-ci devant notamment réduire de un milliard de dollars le revenu dont dispose le régime de Pyongyang.

« Les actions irresponsables et dangereuses coûteront cher à ce régime », a renchéri la représentante des États-Unis qui a toutefois estimé que l’imposition de sanctions ne suffira pas à elle seule pour faire plier la dictature de la RPDC.

« La menace de la Corée du Nord plane toujours et se fait de plus en plus pressante », s’est-elle inquiétée.  « C’est pourquoi les États-Unis continueront de prendre des mesures pour se protéger et protéger leurs alliés, à l’image des manœuvres militaires conjointes qui se poursuivront. »

Pour leur part, les représentants de la Chine et de la Fédération de Russie ont rappelé la Déclaration conjointe russo-chinoise du 4 juillet, tendant à l’établissement d’une feuille de route prévoyant un dialogue sans condition préalable, mais aussi d’un « double moratoire » sur le programme nucléaire nord-coréen et sur les manœuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes.

Le déploiement du bouclier antimissile balistique THAAD en République de Corée ne fera que nuire à l’équilibre stratégique de la région, a notamment averti le représentant chinois, alors que son homologue russe a souligné que la dénucléarisation de la péninsule coréenne ne sera pas possible tant que la RPDC se sentira menacée.

Ce dernier a également dit vouloir compter sur la « sincérité » du Secrétaire d’État des États-Unis pour que l’intervention militaire ne soit pas une option envisagée en RPDC, constatant par ailleurs que les libellés de la résolution adoptée cet après-midi font planer un doute sur la suite des évènements. 

Lors du débat, plusieurs représentants ont également souligné qu’en vertu du texte, « les mesures imposées sont censées être sans conséquences humanitaires négatives pour la population civile de la RPDC ».

Plusieurs délégations, dont celle de la France, ont en outre rappelé que les sanctions adoptées n’étaient pas une fin en soi, mais un moyen pour contraindre Pyongyang à revenir sérieusement au dialogue.  Rendues « inévitables » par la gravité de la menace, ces sanctions doivent s’inscrire dans une stratégie plus large qui suppose de rechercher de nouvelles solutions à un problème à la fois dangereux et complexe, a résumé le représentant de l’Éthiopie. 

NON-PROLIFÉRATION/RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

Texte du projet de résolution S/2017/674

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions antérieures sur la question, dont les résolutions 825 (1993), 1540 (2004), 1695 (2006), 1718 (2006), 1874 (2009), 1887 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016) et 2356 (2017), ainsi que les déclarations de son président en date des 6 octobre 2006 (S/PRST/2006/41), 13 avril 2009 (S/PRST/2009/7) et 16 avril 2012 (S/PRST/2012/13),

Réaffirmant que la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales,

Se déclarant très profondément préoccupé par les essais nucléaires effectués les 3 et 28 juillet 2017 par la République populaire démocratique de Corée, qu’elle a présentés comme des essais de missiles balistiques intercontinentaux, en violation des résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016) et 2356 (2017), par le péril qu’ils représentent pour le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, pour l’action menée à l’échelon international afin de renforcer le régime de non-prolifération des armes nucléaires dans le monde et par le danger qui en résulte pour la paix et la stabilité dans la région et au-delà,

Soulignant à nouveau qu’il importe que la République populaire démocratique de Corée réponde aux autres préoccupations de la communauté internationale sur les plans humanitaire et de la sécurité,

Soulignant également que les mesures imposées par la présente résolution sont censées être sans conséquences humanitaires négatives pour la population civile de la République populaire démocratique de Corée,

Se déclarant vivement préoccupé de constater que la République populaire démocratique de Corée a continué de violer ses résolutions pertinentes en effectuant des essais et des tirs répétés de missiles balistiques et constatant que toutes ces activités liées aux missiles balistiques concourent à la mise au point par la République populaire démocratique de Corée de vecteurs d’armes nucléaires et exacerbent la tension dans la région et au-delà,

Se déclarant toujours préoccupé de constater que la République populaire démocratique de Corée abuse des privilèges et immunités résultant de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de la Convention de Vienne sur les relations consulaires,

Se déclarant très préoccupé de constater que les ventes d’armes effectuées par la République populaire démocratique de Corée ont généré des revenus qui sont détournés au profit des programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques alors que les besoins des citoyens de ce pays sont très loin d’être satisfaits,

Se déclarant très profondément préoccupé de constater que les activités relatives aux programmes d’armes nucléaires ou de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée ont aggravé les tensions dans la région et au-delà, et considérant que la paix et la sécurité internationales continuent d’être manifestement menacées,

Agissant au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et prenant des mesures en vertu de son Article 41,

1.  Condamne avec la plus grande fermeté les essais de missiles balistiques effectués par la République populaire démocratique de Corée les 3 et 28 juillet 2017, qu’elle a présentés comme des essais de missiles balistiques intercontinentaux et pour lesquels elle a recouru à la technologie des missiles balistiques, en violation et au mépris flagrant de ses résolutions sur la question;

2.  Réaffirme ses décisions selon lesquelles la République populaire démocratique de Corée ne procédera à aucun nouveau tir recourant à la technologie des missiles balistiques ou essai nucléaire et s’abstiendra de toute autre provocation; doit suspendre toutes activités liées à son programme de missiles balistiques et rétablir dans ce contexte les engagements qu’elle a précédemment souscrits en faveur d’un moratoire sur les tirs de missile; doit abandonner toutes armes nucléaires et tous programmes nucléaires existants de façon complète, vérifiable et irréversible et cesser immédiatement toute activité connexe; et doit abandonner tous autres programmes existants d’armes de destruction massive et de missiles balistiques, de façon complète, vérifiable et irréversible;

Désignations

3.  Décide que les mesures énoncées à l’alinéa d) du paragraphe 8 de la résolution 1718 (2006) s’appliquent également aux personnes et entités dont la liste figure dans les annexes I et II à la présente résolution, ainsi qu’à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs instructions, et aux entités qu’elles possèdent ou contrôlent, y compris par des moyens illicites, et décide en outre que les mesures énoncées à l’alinéa e) du paragraphe 8 de la résolution 1718 (2006) s’appliquent également aux personnes dont la liste figure dans l’annexe I à la présente résolution, ainsi qu’aux personnes agissant pour leur compte ou sur leurs instructions;

4.  Décide qu’il adaptera les mesures édictées au paragraphe 8 de la résolution 1718 (2006) et par la présente résolution en désignant d’autres marchandises, donne pour instruction au Comité de faire ce qu’il faut à cet effet et de lui soumettre un rapport au plus tard 15 jours après l’adoption de la présente résolution, et décide que si le Comité ne l’a pas fait, il parachèvera lui-même l’adaptation de ces mesures au plus tard sept jours après avoir reçu ledit rapport;

5.  Décide qu’il adaptera les mesures édictées au paragraphe 7 de la résolution 2321 (2016) en désignant d’autres articles, matières, équipements, biens et technologies en rapport avec les armes classiques, donne pour instruction au Comité de faire ce qu’il faut à cet effet et de lui soumettre un rapport au plus tard 30 jours après l’adoption de la présente résolution, et décide que si le Comité ne l’a pas fait, il parachèvera l’adaptation de ces mesures au plus tard sept jours après avoir reçu ledit rapport et charge ce dernier de mettre à jour la liste tous les 12 mois;

Transports

6.  Décide que le Comité peut désigner des navires au sujet desquels il dispose d’informations indiquant qu’ils sont, ou ont été, liés à des activités interdites par les résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016), 2356 (2017) ou par la présente résolution et que tous les États Membres doivent interdire l’entrée de ces navires dans leurs ports, sauf si l’entrée est requise en cas d’urgence ou en cas de retour au port d’origine, ou si le Comité établit à l’avance qu’elle est nécessaire à des fins humanitaires ou à toute autre fin compatible avec les objectifs des résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016), 2356 (2017), ou de la présente résolution;

7.  Précise que les mesures énoncées au paragraphe 20 de la résolution 2270 (2016) et au paragraphe 9 de la résolution 2321 (2016), par lesquelles il est demandé aux États d’interdire à leurs nationaux, aux personnes relevant de leur juridiction et aux sociétés créées sur leur territoire ou relevant de leur juridiction de posséder, louer ou exploiter tout navire battant pavillon de la République populaire démocratique de Corée, sans exception, sauf si le Comité l’a approuvé au préalable et au cas par cas, s’appliquent à l’affrètement des navires battant pavillon de la République populaire démocratique de Corée;

Mesures sectorielles

8.  Décide de remplacer le paragraphe 26 de la résolution 2321 (2016) par ce qui suit:

« Décide que la République populaire démocratique de Corée ne doit pas fournir, vendre ou transférer, directement ou indirectement, à partir de son territoire ou par l’intermédiaire de ses nationaux ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant son pavillon, du charbon, du fer et des minerais de fer, et que tous les États doivent interdire l’achat à la République populaire démocratique de Corée, par leurs nationaux ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, de ces matières, qu’elles proviennent ou non du territoire de la République populaire démocratique de Corée, décide qu’en ce qui concerne les ventes de fer et de minerais de fer et transactions y relatives pour lesquelles des contrats ont été conclus par écrit avant l’adoption de la présente résolution, tous les États peuvent autoriser l’importation des envois correspondants dans leurs territoires jusqu’à 30 jours à compter de la date d’adoption de la présente résolution, une notification des détails de ces importations devant être faite au Comité au plus tard 45 jours après la date d’adoption de la présente résolution, et décide en outre que cette disposition ne s’applique pas au charbon dont l’État exportateur confirme sur la base d’informations crédibles qu’il provient de l’extérieur de la République populaire démocratique de Corée et a été transporté via ce pays uniquement aux fins de son exportation depuis le port de Rajin (Rason), à condition que l’État exportateur en avise au préalable le Comité et que de telles transactions ne soient pas liées à la production de recettes pour les programmes nucléaire ou de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée ou d’autres activités de celle-ci interdites par les résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016), 2356 (2017) ou par la présente résolution; »

9.  Décide que la République populaire démocratique de Corée ne doit fournir, vendre ou transférer, directement ou indirectement, à partir de son territoire ou par l’intermédiaire de ses nationaux ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant son pavillon, aucun produit de la mer (poissons, crustacés, mollusques et autres invertébrés aquatiques sous toutes formes) et que tous les États doivent interdire l’achat à la République populaire démocratique de Corée, par leurs nationaux ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, de ces produits, qu’ils proviennent ou non du territoire de la République populaire démocratique de Corée, et décide en outre qu’en ce qui concerne les ventes de produits de la mer (poissons, crustacés, mollusques et autres invertébrés aquatiques sous toutes formes) et transactions y relatives pour lesquelles des contrats ont été conclus par écrit avant l’adoption de la présente résolution, tous les États peuvent autoriser l’importation des envois correspondants dans leurs territoires jusqu’à 30 jours à compter de la date d’adoption de la présente résolution, une notification des détails de ces importations devant être faite au Comité au plus tard 45 jours après la date d’adoption de la présente résolution;

10. Décide que la République populaire démocratique de Corée ne doit pas fournir, vendre ou transférer, directement ou indirectement, à partir de son territoire ou par l’intermédiaire de ses nationaux ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant son pavillon, du plomb et des minerais de plomb, et que tous les États doivent interdire l’achat à la République populaire démocratique de Corée, par leurs nationaux ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, de ces matières, qu’elles proviennent ou non du territoire de la République populaire démocratique de Corée, et décide qu’en ce qui concerne les ventes de plomb et de minerais de plomb et transactions y relatives pour lesquelles des contrats ont été conclus par écrit avant l’adoption de la présente résolution, tous les États peuvent autoriser l’importation des envois correspondants dans leurs territoires jusqu’à 30 jours à compter de la date d’adoption de la présente résolution, une notification des détails de ces importations devant être faite au Comité au plus tard 45 jours après la date d’adoption de la présente résolution;

11. Constate avec préoccupation que des nationaux de la République populaire démocratique de Corée travaillent fréquemment dans d’autres États pour produire des recettes à l’exportation dont la République populaire démocratique de Corée se sert à l’appui de ses programmes nucléaires ou de missiles balistiques interdits, décide que tous les États Membres doivent s’abstenir de dépasser, à compter de la date d’adoption de la présente résolution, le nombre total de permis de travail accordés à des nationaux de la République populaire démocratique de Corée prévu dans leurs juridictions à ladite date, à moins que le Comité ne détermine au préalable, au cas par cas, que l’emploi d’un nombre de nationaux de la République populaire démocratique de Corée supérieur au nombre autorisé par la juridiction d’un État Membre à ladite date est nécessaire à l’acheminement de l’aide humanitaire, à la dénucléarisation ou à toute autre fin compatible avec les objectifs des résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016) et 2356 (2017) ou de la présente résolution;

Ressources financières

12. Décide que tous les États doivent interdire la création, par leurs nationaux ou sur leur territoire, de coentreprises ou de coopératives avec des personnes ou des entités de la République populaire démocratique de Corée, ou l’expansion des coentreprises existantes au moyen de nouveaux investissements, que ces personnes ou entités agissent pour le compte ou au nom du Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée, à moins que ces coentreprises ou coopératives n’aient été approuvées au préalable par le Comité, au cas par cas;

13. Précise que les interdictions énoncées au paragraphe 11 de la résolution 2094 (2013) s’appliquent aux opérations de compensation financière s’effectuant sur tous les territoires des États Membres;

14. Précise que les entreprises assurant des services financiers comparables à ceux qui sont offerts par des banques sont considérées comme des institutions financières aux fins de l’application du paragraphe 11 de la résolution 2094 (2013), des paragraphes 33 et 34 de la résolution 2270 (2016), et du paragraphe 33 de la résolution 2321 (2016);

Armes chimiques

15. Rappelle le paragraphe 24 de la résolution 2270 (2016), décide que la République populaire démocratique de Corée doit renoncer à déployer ou utiliser des armes chimiques, et demande instamment à la République populaire démocratique de Corée d’adhérer à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, puis de se conformer immédiatement à ses dispositions;

Conventions de Vienne

16. Exige que la République populaire démocratique de Corée s’acquitte pleinement des obligations qui lui incombent au titre de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de la Convention de Vienne sur les relations consulaires;

Conséquences pour la population de la République populaire démocratique de Corée

17. Déplore que la République populaire démocratique de Corée détourne des quantités considérables de ses ressources rares pour poursuivre ses programmes d’armes nucléaires et plusieurs programmes de missiles balistiques onéreux, prend note des conclusions du Bureau des Nations Unies pour la coordination de l’aide humanitaire, qui constate que plus de la moitié de la population de la République populaire démocratique de Corée souffre d’une insécurité alimentaire et médicale grave – notamment un nombre très important de femmes enceintes et allaitantes et d’enfants de moins de 5 ans qui risquent de souffrir de malnutrition – et près d’un quart de la population souffre de malnutrition chronique et, dans ces conditions, se déclare profondément préoccupé par les terribles épreuves auxquelles est soumise la population de la République populaire démocratique de Corée;

Application des sanctions

18. Décide que les États Membres lui font rapport dans les quatre-vingt-dix jours suivant l’adoption de la présente résolution, et par la suite à la demande du Comité, sur les mesures concrètes qu’ils auront prises pour appliquer effectivement ses dispositions, prie le Groupe d’experts de continuer, en collaboration avec les autres groupes de surveillance de l’application des sanctions imposées par l’Organisation des Nations Unies, d’aider les États à établir et présenter leurs rapports en temps voulu;

19. Demande à tous les États Membres de redoubler d’efforts pour appliquer dans leur intégralité les mesures énoncées dans les résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016) et 2356 (2017), et de coopérer entre eux à cette fin, tout particulièrement pour ce qui est d’inspecter, de déceler et de saisir des articles dont le transfert est interdit par ces résolutions;

20. Décide que le mandat du Comité, énoncé au paragraphe 12 de la résolution 1718 (2006), s’applique aux mesures imposées par la présente résolution et décide également que le mandat du Groupe d’experts, tel qu’il est précisé au paragraphe 26 de la résolution 1874 (2009) et modifié au paragraphe 1 de la résolution 2345 (2017), s’applique également aux mesures imposées par la présente résolution;

21. Décide d’autoriser tous les États Membres, qui sont tenus de le faire, à saisir les articles trouvés lors des inspections et dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par les résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016) et 2356 (2017) et par la présente résolution et à les neutraliser (en les détruisant, en les mettant hors d’usage, en les entreposant ou en les transférant à un État autre que le pays d’origine ou de destination aux fins de leur neutralisation), d’une manière qui ne soit pas incompatible avec les obligations que leur imposent ses résolutions sur la question, notamment la résolution 1540 (2004), ni avec les obligations faites aux parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction du 29 avril 1997 et à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction du 10 avril 1972;

22. Insiste sur le fait qu’il importe que tous les États, y compris la République populaire démocratique de Corée, prennent les mesures nécessaires pour qu’il ne puisse être accueilli aucun recours introduit à la demande du Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée, de toute personne ou entité dans la République, ou de personnes ou entités visées par les mesures énoncées dans les résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016) et 2356 (2017) ou dans la présente résolution ou de toute personne agissant par leur intermédiaire ou pour leur compte, à l’occasion de tout contrat ou autre opération dont l’exécution aurait été empêchée à raison des mesures imposées par la présente résolution ou les résolutions antérieures;

23. Demande à INTERPOL d’établir des notices spéciales concernant les personnes désignées, et charge le Comité de collaborer avec INTERPOL pour établir les arrangements voulus à cette fin;

24. Prie le Secrétaire général de doter de ressources analytiques supplémentaires le Groupe d’experts créé en application de la résolution 1874 (2009) du Conseil de sécurité de façon à renforcer sa capacité à analyser les activités de violation des sanctions et d’évasion menées par la République populaire démocratique de Corée;

Mesures d’ordre politique

25. Se déclare profondément préoccupé par les terribles épreuves auxquelles est soumise la population de la République populaire démocratique de Corée, condamne le fait qu’elle poursuive ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques au lieu d’améliorer le bien-être de sa population alors que les besoins des habitants sont très loin d’être satisfaits, et insiste sur la nécessité pour la République populaire démocratique de Corée de respecter et de garantir le bien-être et la dignité intrinsèque de son peuple;

26. Réaffirme que les mesures imposées par les résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016), 2356 (2017) ainsi que par la présente résolution sont censées être sans conséquences humanitaires négatives pour la population civile de la République populaire démocratique de Corée et ne pas nuire ou imposer de restriction aux activités, y compris aux activités économiques, à la coopération, à l’aide alimentaire et à l’assistance humanitaire, qui ne sont pas interdites par les résolutions 1718 (2006), 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016) ou 2356 (2017) ou par la présente résolution, ni aux activités des organisations internationales et organisations non gouvernementales menant des programmes d’aide et de secours en République populaire démocratique de Corée dans l’intérêt de la population civile du pays, et décide que le Comité peut, au cas par cas, exclure une activité des mesures imposées par ces résolutions s’il détermine qu’une dérogation est nécessaire pour faciliter les activités de ces organisations en République populaire démocratique de Corée ou à toute autre fin compatible avec les objectifs de ces résolutions; décide également que les mesures énoncées à l’alinéa d) du paragraphe 8 de la résolution 1718 (2006) ne s’appliquent pas aux transactions financières réalisées avec la Foreign Trade Bank de la République populaire démocratique de Corée ou la Korea National Insurance Corporation qui concernent uniquement les activités des missions diplomatiques ou consulaires en République populaire démocratique de Corée ou les activités d’aide humanitaire menées par l’ONU ou en coordination avec l’Organisation;

27. Réaffirme son soutien aux pourparlers à six, souhaite qu’ils reprennent, et réaffirme aussi son soutien aux engagements énoncés dans la Déclaration commune du 19 septembre 2005 publiée par la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, le Japon, la République de Corée et la République populaire démocratique de Corée, et notamment que l’objectif des pourparlers à six est la dénucléarisation vérifiable de la péninsule coréenne par des moyens pacifiques, que les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée se sont engagés à respecter leur souveraineté respective et à coexister pacifiquement et que les six parties se sont engagées à promouvoir la coopération économique, et tous les autres engagements pertinents;

28. Réaffirme qu’il importe de maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans l’ensemble de l’Asie du Nord-Est, exprime son attachement à un règlement pacifique, diplomatique et politique de la situation, se félicite des efforts que font les membres du Conseil ainsi que d’autres États pour faciliter un règlement pacifique et global par le dialogue et souligne qu’il importe de s’employer à réduire les tensions dans la péninsule coréenne et au-delà;

29. Affirme qu’il continuera de surveiller en permanence les agissements de la République populaire démocratique de Corée et est prêt à renforcer, modifier, suspendre ou lever au besoin les mesures prises à son encontre, au vu de la manière dont elle s’y conforme, et à cet égard se déclare résolu à prendre d’autres mesures importantes si la République populaire démocratique de Corée procède à tout autre tir ou essai nucléaire;

30. Décide de rester saisi de la question.

Annexe I

Interdiction de voyager/Gel des avoirs (individus)

1. CHOE CHUN YONG

a Désignation: représentant de la Ilsim International Bank, qui est affiliée à l’armée nord-coréenne et étroitement liée à la Korea Kwangson Banking Corporation. Ilsim International Bank a cherché à contourner les sanctions de l’ONU.

b. Autres noms connus: Ch’oe Ch’un-yo’ng

c. Éléments d’indentification: nationalité: nord-coréenne; passeport no: 654410078; sexe: masculin

2. HAN JANG SU

a. Désignation: représentant en chef de la Foreign Trade Bank.

b. Autres noms connus: Chang-Su Han

c. Éléments d’indentification: date de naissance: 8 novembre 1969; lieu de naissance: Pyongyang, République populaire démocratique de Corée; nationalité: nord-coréenne; passeport no: 745420176, venant à expiration le 19 octobre 2020; sexe: masculin

3. JANG SONG CHOL

a. Désignation: Jang Song Chol représente la Korea Mining Development Corporation (KOMID) à l’étranger.

b. Autres noms connus: n.d.

c. Éléments d’indentification: date de naissance: 12 mars 1967; nationalité: nord-coréenne

4. JANG SUNG NAM

a. Désignation: dirige à l’étranger une branche de la Tangun Trading Corporation, qui est principalement chargée de l’achat de produits et de technologies destinés aux programmes nord-coréens de recherche et développement en matière de défense.

b. Autres noms connus: n.d.

c. Éléments d’indentification: date de naissance: 14 juillet 1970; nationalité: nord-coréenne; passeport no: 563120368, émis le 22 mars 2013 et venant à expiration le 22 mars 2018; sexe: masculin

5. JO CHOL SONG

a. Désignation: représentant adjoint de la Korea Kwangson Banking Corporation, qui fournit des services financiers à la Tanchon Commercial Bank et à la Korea Hyoksin Trading Corporation, filiale de la Korea Ryonbong General Corporation.

b. Autres noms connus: Cho Ch’o’l-so’ng

c. Éléments d’indentification: date de naissance: 25 septembre 1984; nationalité: nord-coréenne; passeport no: 654320502, venant à expiration le 16 septembre 2019; sexe: masculin

6. KANG CHOL SU

a. Désignation: responsable à la Korea Ryonbong General Corporation, entreprise spécialisée dans l’approvisionnement du secteur de la défense nord-coréen qui facilite les ventes à l’étranger de biens nord-coréens à caractère militaire. Ses passations de marchés bénéficient vraisemblablement aussi au programme d’armes chimiques de la République populaire démocratique de Corée.

b. Autres noms connus: n.d.

c. Éléments d’indentification: date de naissance: 13 février 1969; nationalité: nord-coréenne; passeport no: 472234895

7. KIM MUN CHOL

a. Désignation: représentant de la Korea United Development Bank.

b. Autres noms connus: Kim Mun-ch’o’l

c. Éléments d’indentification: date de naissance: 25 mars 1957; nationalité: nord-coréenne

8. KIM NAM UNG

a. Désignation: représentant de la Ilsim International Bank, qui est affiliée à l’armée nord-coréenne et étroitement liée à la Korea Kwangson Banking Corporation. Ilsim International Bank a cherché à contourner les sanctions de l’ONU.

b. Autres noms connus: n.d.

c. Éléments d’indentification: nationalité: nord-coréenne; passeport no: 654110043

9 PAK IL KYU

a. Désignation: responsable à la Korea Ryonbong General Corporation, entreprise spécialisée dans l’approvisionnement du secteur de la défense nord-coréen qui facilite les ventes à l’étranger de biens nord-coréens à caractère militaire. Ses passations de marchés bénéficient vraisemblablement aussi au programme d’armes chimiques de la République populaire démocratique de Corée.

b. Autres noms connus: Pak Il-Gyu

c. Éléments d’indentification: nationalité: nord-coréenne; passeport no: 563120235; sexe: masculin

Liste actualisée d’autres noms connus:

JANG BOM SU (KPi.016) – nouvel autre nom connu: Jang Hyon U, date de naissance: 22 février 1958, passeport diplomatique no 836110034, venant à expiration le 1er janvier 2020.

JON MYONG GUK (KPi.018) – nouvel autre nom connu: Jon Yong Sang, date de naissance: 25 août 1976, passeport diplomatique no 836110035, venant à expiration le 1er janvier 2020.

Annexe II

Gel des avoirs (entités)

1. FOREIGN TRADE BANK (FTB)

a. Désignation: la Foreign Trade Bank est une banque d’État qui fait office de principale banque cambiste de la République populaire démocratique de Corée et a procuré un soutien financier déterminant à la Korea Kwangson Banking Corporation.

b. Autres noms connus: n.d.

c. Location: FTB Building, Jungsong-dong, Central District, Pyongyang, République populaire démocratique de Corée

2. KOREAN NATIONAL INSURANCE COMPANY (KNIC)

a. Désignation: la Korean National Insurance Company est une société financière et d’assurance nord-coréenne affiliée au Bureau 39.

b. Autres noms connus: Korea Foreign Insurance Company

c. Location: Central District, Pyongyang, République populaire démocratique de Corée

3. KORYO CREDIT DEVELOPMENT BANK

a. Désignation: la Koryo Credit Development Bank a des activités dans le secteur des services financiers de la République populaire démocratique de Corée.

b. Autres noms connus: Daesong Credit Development Bank; Koryo Global Credit Bank; Koryo Global Trust Bank

c. Adresse: Pyongyang, République populaire démocratique de Corée

4. MANSUDAE OVERSEAS PROJECT GROUP OF COMPANIES

a. Désignation: le Mansudae Overseas Project Group of Companies a participé à l’exportation de main-d’œuvre nord-coréenne vers d’autres pays, l’a facilitée ou en est responsable, aux fins d’activités liées au secteur du bâtiment, y compris la fabrication de statues et de monuments destinée à générer des revenus pour le Gouvernement nord-coréen ou le Parti des travailleurs de Corée. Le Mansudae Overseas Project Group of Companies aurait eu des activités dans des pays d’Afrique et d’Asie du Sud-Est, notamment l’Algérie, l’Angola, le Botswana, le Bénin, le Cambodge, le Tchad, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, la Malaisie, le Mozambique, Madagascar, la Namibie, la République arabe syrienne, le Togo et le Zimbabwe.

b. Autres noms connus: Mansudae Art Studio

c. Adresse: Pyongyang, République populaire démocratique de Corée

Déclarations

Mme NIKKI R. HALEY (États-Unis) a rappelé qu’il y a un mois exactement, après le tir de missile du 4 juillet, les États-Unis avaient parlé de « jour sombre pour l’humanité » et que la semaine derrière elle avait elle-même souligné qu’il « n’était plus l’heure de parler, mais l’heure d’agir ».  Aujourd’hui, a estimé Mme Haley, le Conseil de sécurité s’est assemblé et a, pour une fois, traduit ses paroles en actes.  La Corée du Nord sera tenue responsable de ses actes.

Les actions irresponsables et dangereuses coûteront cher à ce régime, a enchaîné la représentante, qui a estimé à un tiers du montant de ses exportations le coût des sanctions économiques adoptées aujourd’hui, « les plus sévères jamais adoptées contre le régime ».  Les autorités de la Corée du Nord pourront prendre la mesure des privations qu’elles vont imposer à leur population, a ajouté Mme Haley.  La représentante a notamment accusé Pyongyang d’affamer et d’asservir  la population du pays afin de financer son programme nucléaire, et ce, alors que le régime continue de faire appel à l’assistance humanitaire de la communauté internationale après des inondations catastrophiques ainsi que pour faire face au risque de sécheresse.  Les États-Unis seront toujours en faveur de la dignité humaine et des droits du peuple de ce pays, a poursuivi la représentante.  Mais pour Mme Haley, si la nouvelle résolution est véritablement un pas en avant, elle ne suffit toutefois pas car la menace présentée par la dictature de la Corée du Nord dotée de l’arme nucléaire perdure.  

La Chine a un rôle central à jouer pour ce qui est de la situation en Corée du Nord, a poursuivi la représentante, qui a remercié la délégation chinoise pour son attitude.  Elle a toutefois rappelé que les sanctions devraient être pleinement appliquées.  La menace de la Corée du Nord plane toujours et se fait de plus en plus pressante, a-t-elle insisté.  C’est pourquoi les États-Unis continueront de prendre des mesures pour se protéger et protéger leurs alliés, à l’image des manœuvres militaires conjointes, qui se déroulent dans la transparence depuis 40 ans et se poursuivront, a-t-elle conclu.

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a déclaré que la menace représentée par la RPDC ne concernait plus seulement un petit nombre de pays mais, désormais, le monde entier.  Les capacités de la « Corée du Nord » en matière de missiles se renforcent ainsi que son mépris pour ce Conseil, s’est-il inquiété.  Le représentant a indiqué que les mesures prises aujourd’hui concernent des exportations très importantes pour la RPDC qui, si elle poursuit ses activités militaires dangereuses, aura beaucoup moins de ressources à sa disposition.  Le représentant a rappelé que la résolution concernait aussi les ressortissants nord-coréens envoyés à l’étranger pour travailler dur et envoyer des devises, comparant cette situation à une forme d’esclavage moderne.

La Corée du Nord doit assumer toutes ses responsabilités et les conséquences de ses actes, a poursuivi le représentant.  Elle doit aussi renoncer à l’escalade des tensions et des provocations.  Rien ne justifie que le peuple de la « Corée du Nord » ne bénéficie pas du même bien-être que ses voisins, a encore déclaré le représentant, pour qui la sécurité et le bien-être de la RPDC « ne dépendent pas de l’arme nucléaire, des missiles balistiques, ni du mépris à l’égard du monde entier ». 

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a déclaré que les tirs des dernières semaines démontrent la détermination de Pyongyang de mettre toute la communauté internationale à portée de ses missiles.  La menace est mondiale, a-t-il averti, précisant qu’au-delà même de cette menace, c’est l’ensemble du régime de non-prolifération qui est mis en danger.  « La faiblesse n’est pas de mise, a-t-il déclaré, et une position de grande fermeté peut ouvrir la voie aux négociations politiques, seule issue de cette crise. »

Le représentant a estimé que face à la gravité de la menace actuelle, il était urgent pour tous que le Conseil démontre son autorité et sa volonté de ramener la RPDC à la table des négociations.  Avec cette résolution, le pays doit prendre conscience que s’il se résout à continuer dans l’escalade, le Conseil renforcera ses sanctions.  Il a précisé que les sanctions ne sont pas une fin en soi, mais un moyen pour contraindre Pyongyang à revenir sérieusement au dialogue. 

M. YURIY VITRENKO (Ukraine) a affirmé que les programmes nucléaires et balistiques de la « Corée du Nord » représentent le plus important défis actuel en termes de prolifération.  Outre leurs manifestations très visibles, sous la forme d’essais nucléaires et de tirs de missiles, un vaste système a été mis en place pour contourner les sanctions et les interdictions, a-t-il dénoncé.  Le représentant a estimé que la résolution adoptée ce jour démontre, sans ambiguïté, la volonté du Conseil de sécurité à trouver une issue politique à la crise, et sa volonté d’éviter de cibler la population civile.  Il a insisté sur l’importance du respect, par tous les États Membres, des résolutions adoptées par le Conseil afin qu’elles puissent porter leur fruit.

M. LUIS BERMÚDEZ (Uruguay) a expliqué le vote de son pays en faveur de la résolution par la nécessité de répondre à « l’attitude de défi et d’entêtement » de la RPDC.  Pour l’Uruguay, le Gouvernement de la RPDC doit accepter toutes les résolutions du Conseil de sécurité et renoncer une fois pour toute à son programme nucléaire.

Pour être efficaces, les régimes de sanctions doivent être conçus de manière à permettre au Conseil de sécurité d’atteindre un objectif, a rappelé le représentant.  Elles doivent donc s’accompagner d’autres mesures, dont le dialogue, a-t-il poursuivi, avant d’ajouter qu’il fallait aussi éviter les conséquences néfastes des sanctions sur la population  civile.

M. LIU JIEYI (Chine) a rappelé que son pays s’oppose aux essais nucléaires et aux tirs de missiles de la RPDC, qui sont contraires aux résolutions du Conseil de sécurité.  La Chine s’est toujours fermement opposée aux conflits et au chaos dans la péninsule coréenne.  Le fait que la présente résolution ait été adoptée à l’unanimité montre l’unité de la communauté internationale sur la question, a estimé le représentant.

Le représentant a indiqué que la résolution adoptée aujourd’hui n’a pas pour but d’avoir des effets négatifs sur des activités non interdites.  Ce texte, a-t-il expliqué, impose des sanctions mais demande aussi la reprise des pourparlers à six et souligne la nécessité de mesures pour apaiser les tensions dans la région. 

Toutes les parties doivent mettre intégralement en œuvre l’ensemble des dispositions de la résolution, a poursuivi le représentant.  Il a rappelé que son pays avait, le 4 juillet, publié avec la Fédération de Russie une déclaration conjointe sur une double approche visant à l’apaisement des tensions dans la péninsule coréenne, en demandant la suspension des activités nucléaires de la RPDC mais aussi celle des activités militaires des États-Unis et de la République de Corée.  Les États-Unis ont réaffirmé qu’ils ne cherchaient pas l’effondrement du régime de la RPDC, ni un changement de régime et n’étaient pas pressés d’assister à une réunification de la péninsule coréenne, a également fait observer M. Jieyi.  Pour la Chine, le déploiement du système antimissile balistique THAAD ne sera pas une solution et ne fera que nuire à l’équilibre stratégique de la région, a ajouté le représentant, qui a conclu en exhortant la RPDC à respecter les résolutions du Conseil de sécurité.

M. VASSILY ALEKSEEVICH NEBENZIA (Fédération de Russie) a appelé les autorités de la RPDC à mettre fin à leur programme de tirs.  Il a déclaré que la communauté internationale doit avoir conscience du fait que la dénucléarisation de la péninsule coréenne ne sera pas possible tant que la RPDC se sentira menacée.  Il a notamment pointé du doigt les exercices militaires menés par les États-Unis et leurs alliés de la région.  Le représentant a dit vouloir compter sur la sincérité du Secrétaire d’État des États-Unis pour que l’intervention militaire ne soit pas une option envisagée en RPDC.  À ce propos, il a estimé que les libellés de la résolution adoptée cet après-midi font planer un doute sur la suite des évènements. 

Il sera impossible de résoudre ce problème en adoptant uniquement des sanctions, car ces sanctions doivent faire partie d’un ensemble de mesures politiques, a poursuivi le délégué.  Il a averti que les sanctions ont un impact négatif sur la vie des populations de la RPDC, ce qui préoccupe les agences humanitaires.  Il est clair, selon le représentant, que pour normaliser la situation en RDPC, il faudra des programmes globaux et créer une atmosphère propice aux négociations.  Il faut également renoncer à certaines mesures qui ont montré leur inefficacité.  C’est pourquoi la Chine et la Fédération de Russie ont proposé un « double moratoire » avec une feuille de route qui prévoit la tenue d’un dialogue sans condition préalable avec la RPDC.  Cette idée doit être examinée de manière sérieuse, a-t-il clamé, en insistant de nouveau sur l’importance de trouver les moyens de reprendre le dialogue avec la RPDC.   

M. FODÉ SECK (Sénégal) a déclaré que les tirs de missile de la RPDC mettent en danger ses populations et celles de pays voisins, puisque les zones de tirs vont au-delà des frontières terrestres et maritimes du pays.  Il a invité les autorités de la RPDC à respecter leurs obligations internationales, précisant par ailleurs que son pays a voté en faveur de cette résolution parce que ce texte ne cible pas les populations civiles, ni l’assistance humanitaire dont bénéficie le pays.  Ces sanctions ciblées, a-t-il plaidé, doivent faire partie d’une stratégie globale visant à ramener la RPDC sur la table des négociations.  Il a également appelé à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

M. CARL SKAU (Suède) a salué l’unité dont a fait preuve le Conseil de sécurité avec l’adoption de la résolution.  Avec ce vote, s’est-il félicité, le Conseil affirme son autorité face à une situation qui menace la paix et la sécurité internationales.  Il s’est inquiété de la menace croissante que représente les tirs effectués par la RPDC.  La Suède condamne avec force les derniers essais et appelle une nouvelle fois la RPDC à mettre un terme à ses programmes nucléaire et balistique, a indiqué le représentant qui a notamment exhorté les autorités de Pyongyang à prendre des mesures immédiates pour assurer le démantèlement « complet, vérifiable et irréversible » desdits programmes.  Il a également engagé la RPDC à reprendre rapidement, et sans condition préalable, le dialogue avec la communauté internationale dans l’optique d’honorer les obligations établies par le Conseil.

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a estimé que le Conseil de sécurité, pour la deuxième fois cette année, transmettait un message clair et uni de la communauté internationale à la RPDC pour répondre à ses provocations.  La Corée du Nord progresse de manière illégale vers la constitution d’une capacité nucléaire intercontinentale, a-t-il rappelé, ajoutant que les sanctions adoptées aujourd’hui, les plus vastes du genre, resteront en vigueur tant que la RPDC poursuivra son programme nucléaire illégal.

Le représentant a précisé que les préoccupations du Conseil concernaient les dirigeants du pays et non la population.  L’Italie veillera à ce que les sanctions n’aient pas de conséquences humanitaires.  Elle rappelle que les sanctions ne sont pas une fin en soi mais un moyen de faire en sorte que la RPDC respecte ses obligations internationales.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a jugé important de préserver l’unité du Conseil de sécurité face à la question de la RPDC.  C’est ce qui pourra, le cas échéant, permettre une percée.  Le programme nucléaire et balistique de la RPDC représente une menace gravissime à la paix dans la péninsule coréenne, s’est-il alarmé, et c’est pourquoi l’Éthiopie considère que les mesures adoptées aujourd’hui par le Conseil de sécurité étaient inévitables.

Il faut toutefois redoubler d’efforts pour trouver de nouvelles solutions à un problème à la fois dangereux et complexe, a poursuivi le représentant.  Il faut notamment des voies de communication pour éviter tout malentendu et apaiser les tensions.  L’Éthiopie se félicite donc que la résolution adoptée ce jour fasse référence aux négociations.  Elle reste en outre attachée à la pleine mise en œuvre de toutes les résolutions du Conseil, y compris celle adoptée ce jour.

M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a indiqué que les tirs de missiles par la RPDC créent une situation d’insécurité dans toute la région.  Il a invité le pays à abandonner son programme nucléaire, pour le bien de sa population et de toute l’humanité.  Une solution durable ne sera trouvée à ce problème que par des négociations et une approche politique, a-t-il relevé. 

M. KORO BESSHO (Japon) a souligné que la nécessité, pour le Conseil de sécurité, de condamner fermement les essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques de la « Corée du Nord », avait augmenté de manière considérable au cours des 18 derniers mois, chiffrant à approximativement 40 le nombre de tirs balistiques effectués depuis janvier 2016, auxquels s’ajoutent deux essais nucléaires.  Il a indiqué que les « progrès qualitatifs » réalisés par la RPDC étaient également profondément alarmants, faisant notamment référence aux deux tirs effectués le mois dernier dont l’un, a-t-il expliqué, était visible à l’œil nu depuis Hokkaido, au Japon.  De toute évidence, cela ne constitue pas seulement une menace régionale, mais une menace mondiale imminente, a-t-il déclaré.

Le représentant a dénoncé le fait que la « Corée du Nord » continue d’ignorer les appels de la communauté internationale en poursuivant « avec obstination » ses programmes nucléaires et balistiques.  Il a indiqué que la résolution adoptée aujourd’hui aura un impact certain, en réduisant notamment de un milliard de dollars le revenu dont dispose le régime « nord-coréen ».  Cette résolution robuste est un appel urgent adressé à la Corée du Nord pour qu’elle change son comportement, a-t-il lancé, ajoutant qu’« il est évident pour chacun que le pays est loin de toute reprise d’un dialogue ».

Du point de vue du délégué, pour changer le comportement de la « Corée du Nord », il n’y a pas d’autre alternative que de « faire monter la pression ». Il a appelé l’ensemble des États Membres de l’ONU à s’engager à mettre en œuvre de manière rigoureuse et dans les moindres détails les résolutions existantes du Conseil de sécurité, y compris celle qui a été adoptée aujourd’hui.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a expliqué que son pays a voté en faveur de la résolution car sa délégation considère que l’escalade militaire ne peut résoudre aucun problème.  Il a estimé que les sanctions ne peuvent être le seul moyen de résoudre cette crise, invitant en outre toutes les parties à s’abstenir de poser des actes susceptibles de faire monter la tension dans la péninsule coréenne.  Il a salué le fait que cette nouvelle résolution met l’accent sur l’importance de la reprise du dialogue à six.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a souligné le rôle du Conseil de sécurité lorsqu’il est question d’engager toutes les parties à respecter leurs obligations internationales.  Il a émis le vœu de voir toutes les parties prenantes travailler de concert afin de résoudre la crise en cours dans la péninsule coréenne.  Le représentant a aussi souhaité voir baisser les tensions dans la région, précisant que son pays est ouvert à toute initiative qui conduirait à la dénucléarisation de la péninsule coréenne et à la réunification des deux Corées.

M. CHO TAE YUL (République de Corée) a déclaré qu’une fois de plus la RPDC avait ignoré les fermes avertissements de la communauté internationale et répondu avec de nouvelles provocations.  Liées à son programme nucléaire, les provocations que représentent les tirs de missiles du 4 et du 28 juillet constituent une grave menace à la paix et la sécurité internationales qui exige des actions concertées au niveau mondial.  Aux défis lancés par la RPDC, la communauté internationale doit répondre par des mesures plus sévères qui fassent subir à ce pays les conséquences de ses violations flagrantes du droit international, a-t-il lancé.  C’est pourquoi la République de Corée se félicite de l’adoption unanime de la résolution 2371.

La résolution 2371 (2017) introduit des mesures robustes en faveur d’embargos sectoriels qui doivent permettre de limiter de manière importante les recettes en devises fortes de la RPDC, qu’elle détourne au profit de son programme illégal d’armes de destruction massive, a poursuivi le représentant.  La République de Corée estime que ces mesures aideront de manière significative à limiter les capacités de la RPDC à poursuivre son programme.  La communauté internationale a montré aujourd’hui qu’elle saurait rester unie face aux comportements déstabilisateurs de la RPDC, s’est par ailleurs félicité le représentant.  L’essentiel est que les multiples sanctions adoptées par le Conseil de sécurité soient appliquées pleinement et la République de Corée reste disposée à aider d’autres États Membres à cette fin.

Pyongyang semble agir selon l’idée fausse que ses programmes nucléaire et balistique lui procurent des garanties de sécurité, a par ailleurs observé M. Cho, pour qui, tout au contraire, cette « poursuite obsessionnelle » de tels programmes ne fera que renforcer davantage encore la détermination de la communauté internationale.  Quelles que soient les mesures prises par Pyongyang pour poursuivre ses ambitions nucléaires, notre volonté de l’empêcher ne faiblira jamais, a lancé le représentant.  C’est pourquoi Pyongyang doit renoncer à tester notre volonté.  Le représentant a conclu en disant espérer que Pyongyang ferait le choix de la dénucléarisation, « le choix d’être du bon côté de l’Histoire ».

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