Soixante-douzième session,
14e & 15e séances - Matin & après-midi
AG/SHC/4202

Troisième Commission: les délégations insistent sur le droit de tous les enfants à une éducation de qualité, y compris en situation de crise

La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a achevé aujourd’hui son débat consacré aux droits de l’enfant.  Si les quelque 55 délégations qui ont pris la parole sont revenues sur les violences à l’égard des enfants, il a aussi beaucoup été question aujourd’hui du droit à l’éducation, y compris dans les situations d’urgence, notamment pour les enfants réfugiés ou migrants.

Comme beaucoup l’ont rappelé, le quatrième des 17 objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 concerne une « éducation de qualité ».  En effet, si de nombreux intervenants ont mis en avant les progrès réalisés par leur pays en mettant en avant la hausse des taux de scolarisation, il faut aussi, comme l’a rappelé l’Islande, accorder la priorité à un système d’éducation qui prépare les jeunes à la société de demain.  La qualité est donc primordiale, comme l’ont aussi rappelé la Thaïlande, dont la Constitution garantit à tout enfant vivant dans le pays une éducation de qualité pendant 12 ans, ou encore la République de Corée.

Ainsi, l’Islande accorde la priorité à un système d’éducation qui prépare les jeunes à la société de demain et juge fondamental que l’école soit gratuite et universelle si on veut réduire la pauvreté et augmenter la croissance et les revenus.  Le Botswana a reconnu que, malgré une hausse des taux de scolarité, la qualité de l’enseignement dans le pays posait problème, ce qui l’a amené à adopter une loi pour l’améliorer, notamment par la formation et la motivation des enseignants.

Pour assurer le développement durable et utiliser les compétences de chacun, il faut assurer une éducation pour tous, ce qui suppose de mettre l’accent sur celle des filles.  En effet, comme l’a noté la République de Corée, le taux de scolarisation des filles est « statistiquement » inférieur à celui des garçons au plan mondial et les adolescentes quittent le système scolaire plus tôt que leurs homologues masculins.

Alors même qu’était célébrée aujourd’hui la Journée internationale de la fille, l’Afrique du Sud a déploré que les progrès en matière d’éducation des filles soient plutôt bons dans les pays du Nord, mais moins dans ceux du Sud.  Il existe toutefois des exceptions, comme celle affichée aujourd’hui par le Rwanda, où le taux de scolarisation des filles dans le primaire –gratuit– est plus élevé pour les filles (96,5%) que pour les garçons (94,2%).

Plusieurs délégations ont rappelé la nécessité d’assurer aussi une éducation de qualité dans les situations d’urgence, notamment celles de conflit ou de déplacement de populations.  Plusieurs millions d’enfants sont aujourd’hui en mouvement à travers des frontières, a fait observer la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), alors que la Turquie rappelait qu’elle accueille actuellement 835 000 enfants syriens en âge d’aller à l’école et que le Bangladesh faisait état de 60% d’enfants parmi les plusieurs centaines de milliers de réfugiés récemment arrivés du Myanmar.

Ces deux pays ont dit faire tout leur possible pour subvenir aux besoins de ces enfants réfugiés, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, mais ils ont aussi rappelé à la communauté internationale que son assistance était nécessaire et qu’elle avait l’obligation morale de s’assurer que les enfants jouissent des meilleures conditions d’existence.

L’éducation d’urgence peut aussi concerner des déplacés internes.  Le Nigéria a ainsi cité les centres d’accueil mis en place pour les enfants victimes du terrorisme, en particulier ceux qui ont été déscolarisés en raison des activités du groupe Boko Haram.  Ainsi, les 108 filles de Chibok récemment relâchées par le groupe ont pu bénéficier de programmes de soutien psychologique et de réintégration.

L’observatrice de l’État de Palestine a, quant à elle, mis l’accent sur la situation des enfants palestiniens sous occupation israélienne, rappelant que dans la bande de Gaza les enfants représentent plus de la moitié de la population, constituée en majorité de réfugiés.

Pour aller à l’école, les enfants ne doivent pas être contraints au travail.  Or, selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), 152 millions d’enfants y sont contraints dans le monde, dont 64 millions de garçons et 88 millions de filles, soit 10% de la population enfantine mondiale.

Parmi ses diverses mesures pour éliminer le travail des enfants et traduire les engagements pris en ce sens en actes concrets, l’OIT a mis en place un guide pour lutter contre le travail des enfants qui aide les entreprises à respecter leurs obligations de « diligence due » en la matière et sa recommandation 205 sur « l’emploi et le travail décent pour la paix et la résilience », adoptée en juin, concerne aussi les enfants.  Du Panama au Burundi ou à l’Indonésie, plusieurs États ont expliqué aujourd’hui encore avoir pris des mesures pour lutter contre le travail des enfants.

Demain, jeudi 12 octobre, la Troisième Commission se penchera à partir de 10 heures sur les droits des peuples autochtones.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

Promotion et protection des droits de l’enfant (A/72/164, A/72/218, A/72/275, A/72/276 et A/72/356)

Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/72/208)

Suite et fin de la discussion générale

M. EDGAR SISA (Botswana) a réaffirmé l’attachement sans faille de son pays à la Convention relative aux droits de l’enfant, à la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et à l’Agenda 2040 pour les enfants d’Afrique.  Le Botswana a également été le soixante-sixième pays à signer la Déclaration sur la sécurité des écoles adoptée à Oslo en février 2015.

Cet engagement est visible dans les législations et mesures mises en place par le Gouvernement du Botswana, a affirmé le représentant.  Ainsi le pays a atteint la parité scolaire parfaite entre les filles et les garçons.  Alors que l’école n’est pas obligatoire, les taux de scolarisation ont atteint 93,2% en 2014, contre 89% en 2009.  Néanmoins, le représentant a reconnu que la qualité de l’enseignement posait problème au Botswana.  C’est pourquoi une loi vient d’être adoptée pour améliorer cette qualité, notamment par la formation et la motivation des enseignants.

Pour Mme Al EMADI (Qatar), il faut reconnaître tous les efforts qui ont été déployés au plan international pour protéger les droits de l’enfant.  Et pourtant des défis persistent et la communauté internationale doit faire mieux alors qu’on voit trop souvent des enfants être victimes de conflits ou de catastrophes naturelles ou humanitaires.  Tout en rappelant que le Qatar est reconnu dans divers rapports internationaux comme étant un des meilleurs pays pour les services offerts aux enfants, Mme Al Emadi a déploré les sanctions qui sont imposées contre son pays et qui affectent des milliers d’enfants.

M. MARCOS MONTILLA (République dominicaine) a déclaré que le cadre législatif et politique du pays était adapté au Programme 2030.  Nous tenons compte des objectifs de développement durable, notamment ceux relatifs aux enfants, a-t-il ajouté, affirmant que le pays enregistrait « de grands succès » en ce qui concerne l’enregistrement des naissances, l’assurance médicale, l’élimination des maladies et la malnutrition des enfants.  Le représentant a également mis en avant l’augmentation du nombre d’enfants ayant accès aux soins, l’allongement de la journée scolaire ainsi que l’amélioration du diagnostic du handicap chez les enfants.

Rappelant que la République dominicaine avait récemment été frappée par des ouragans, le représentant a insisté sur la nécessité de renforcer la résilience des enfants face aux effets des changements climatiques.  M. Montilla a également fait mention d’un projet de modification du code civil pour éliminer le mariage des enfants, déjà approuvé par la Chambre des représentants, ainsi que d’une feuille de route pour la prévention et l’élimination de la violence à l’égard des enfants et adolescents sur la période 2015-2018, élaborée avec la Représentante spéciale sur la violence à l’encontre des enfants et l’UNICEF.

Mme MAYRA LISSETH SORTO ROSALES (El Salvador) a rappelé l’attachement de son pays à la promotion et protection des droits de l’enfant, ajoutant qu’il l’avait traduit dans sa législation.  Ainsi, El Salvador s’est doté d’une loi de protection intégrale des enfants et adolescents, qui établit une série de droits spécifiques en cohérence avec les engagements pris au plan international par le pays, en particulier au titre de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Le Gouvernement a également établi un conseil national des enfants et adolescents, une loi et un institut national de la jeunesse dont les recommandations sont traduites dans toutes les législations du pays.  Par ailleurs, il vient de faire adopter une loi interdisant le mariage des enfants, ce qui était possible lorsque la fille était enceinte.  

L’ambition pour les enfants et les jeunes d’El Salvador ne s’arrête pas au plan national, puisqu’au plan international le pays a présenté une résolution à la trente-sixième session du Conseil des droits de l’homme intitulée « Les enfants et les adolescents migrants non accompagnés et les droits de l’homme », qui a été adoptée par consensus, a aussi rappelé la représentante. 

M. MADHUKA SANJAYA WICKRAMARACHCHIGE (Sri Lanka) a expliqué que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1991 et avait incorporé depuis lors les principales normes de ce texte dans son système juridique appliqué à l’enfance, notamment en ce qui concerne le droit de chaque enfant à la nationalité, à la non-discrimination et à une protection tenant compte de ses meilleurs intérêts.  Sri Lanka a par ailleurs adopté, en 2013, une politique nationale de protection de l’enfant qui s’appuie sur quatre principes directeurs: la reconnaissance des intérêts de l’enfant, la protection contre toutes formes de violence ou d’exploitation et une réponse coordonnée en termes d’intervention et de prévention pour garantir la protection des enfants.

Sri Lanka a en outre créé un comité national de contrôle pour s’assurer de la bonne application des dispositions de la Convention, a précisé le représentant.  C’est ainsi que ce comité a récemment transmis au Ministère chargé des femmes et des affaires enfantines des données identifiant des manques dans la mise en œuvre des différentes mesures décidées et a présenté des propositions pour y remédier.  Par ailleurs, le nouveau plan gouvernemental 2017-2019 sur la prévention de la violence sexuelle ou liée au genre compte un chapitre particulier consacré aux filles.  Un plan d’action pour la prévention des abus à l’encontre des enfants a également été approuvé, a souligné le représentant, rappelant que son pays travaille en partenariat avec l’UNICEF et d’autres organisations nationales et internationales.

Mme HELEN INGA S. VON ERNST (Islande) a estimé que la situation des enfants dans le monde est « loin d’être acceptable », notamment dans les régions où « la violence politique et les conflits armes sont quotidiens », insistant sur l’objectif 16 du Programme 2030.  Constatant que la génération de jeunes d’aujourd’hui est « la plus grande de l’histoire de l’humanité », elle a rappelé que le Secrétaire général des Nations-Unies avait dit: « Le meilleur espoir repose sur les épaules des nouvelles générations ».

L’Islande accorde la priorité à un système d’éducation qui prépare les jeunes à la société de demain, a expliqué la représentante, qui a jugé fondamental que l’école soit gratuite et universelle si on veut réduire la pauvreté et augmenter la croissance et les revenus.  Mentionnant l’objectif 4.1 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui porte sur l’accès de tous à une éducation de qualité, Mme von Ernst a insisté sur la discrimination entre les sexes, ajoutant qu’il fallait se concentrer sur les filles et leur éducation.

M. MOHAMMAD DAVID ARSLAN (Indonésie) a rappelé que 34% de la population indonésienne était constituée d’enfants, soit quelque 87 millions.  D’ici à 2045, a-t-il fait observer, ces enfants représenteront l’essentiel de la population active de l’Indonésie.  En tant qu’État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant, le pays s’engage à prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre les violences à l’encontre des enfants et préconise à cet égard une approche holistique afin de traiter les facteurs y contribuant.

Afin de protéger les enfants contre l’exploitation par le travail, le Gouvernement indonésien a lancé un plan d’action national 2013-2022 pour l’élimination des pires formes de travail des enfants, a poursuivi le représentant.  Il a en outre précisé qu’un programme tendant à réduire le travail des enfants avait également été adopté pour apporter des réponses dans les domaines de l’éducation et de la formation.  Entre 2008 et 2014, ce programme a permis de soustraire 48 055 enfants en situation de travail et de les renvoyer à l’école, s’est-il félicité, ajoutant qu’il en ciblait actuellement 16 000 de plus.  Enfin, l’Indonésie a pris des dispositions en faveur de la protection de la famille et de la résilience économique, lesquelles prévoient notamment une éducation gratuite et obligatoire pendant 12 ans afin de sécuriser la scolarisation des enfants et réduire le nombre des mariages précoces. 

Mme TSOKI CHODEN (Bhoutan) a déclaré que son gouvernement accordait une grande importance aux enfants, compte tenu qu’ils sont des forces de changement.  Rien que dans la Constitution, trois dispositions spécifiques leurs sont réservées, portant notamment sur l’accès à l’école, la protection de toutes formes de violence, y compris les abus sexuels.  Dans la législation nationale, les châtiments corporels font désormais l’objet de peines plus sévères, tandis que les procédures d’adoption sont plus encadrées qu’auparavant.  Récemment, le Parlement a pris des dispositions pour accroître la participation des enfants dans les processus démocratiques du pays, a assuré la représentante. 

En tant qu’État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant, le Bhoutan a présenté son rapport au Comité des droits de l’enfant en mai dernier, a également rappelé Mme Choden, qui a précisé qu’à l’heure où il prépare son prochain plan quinquennal, le Gouvernement entendait bien tenir compte de toutes les recommandations reçues de ce Comité

M. AZAT SHAKIROV (Kazakhstan) a demandé que soient prises des mesures prises pour assurer la sécurité des enfants dans les zones de conflits.  Il faut remédier aux traumatismes subis par les enfants à la suite de conflits par une démarche intégrée qui inclut une meilleure coordination, notamment entre l’ECOSOC, l’Assemblée générale et la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé, a-t-il déclaré, citant des programmes de réadaptation à long terme et des programmes pour normaliser la vie des garçons et des filles.

Face aux afflux de réfugiés, le représentant a exhorté les États d’origine, de transit et de destination à respecter les droits des enfants.  Il a également demandé davantage d’efforts pour mieux protéger les écoles et les hôpitaux pendant les conflits, et rappelé à cet égard la résolution 2286 (2016) adoptée, le 3 mai 2016, par le Conseil de sécurité, dont le Kazakhstan était coauteur. 

Il est essentiel de mettre en œuvre la résolution 1261 (1999) du Conseil de sécurité qui prévoit une protection efficace des enfants en temps de guerre, a insisté le représentant.  Les auteurs de crime envers les enfants, tels que les enlèvements, la violence sexuelle, les tueries, les attaques contre les écoles, doivent faire l’objet de sanctions ciblées, a-t-il préconisé.  Rappelant la campagne « des enfants, pas des soldats » lancée en 2014 par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé et l’UNICEF, il a également insisté pour que les gouvernements comme les groupes armés non étatiques, respectent aussi la résolution 2143 (2014) du Conseil de sécurité.

Mme SHAO WU (Chine) a rappelé que son pays comptait 208 millions d’enfants.  C’est pourquoi le Gouvernement accorde une importance capitale à leurs droits et a été constant à les promouvoir et protéger.  Pour preuve, trois plans d’action nationaux successifs sur le développement de l’enfant ont été élaborés, en plus de tous les efforts déployés pour réaliser les engagements pris lors de la vingt-septième session spéciale de l’Assemblée générale, consacrée à la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses différents Protocoles facultatifs.  Le Congrès national populaire, organe législatif le plus élevé de la Chine, a également adopté son treizième plan quinquennal sur le développement économique et social, qui comporte un volet sur la santé des mineurs.  Une autre série de mesures portant sur l’éducation et l’amélioration de la nutrition des enfants ont été prises.

Le Gouvernement chinois joue en outre un rôle important dans les instances et les initiatives des Nations Unies visant à protéger les droits de l’enfant.  Ainsi, en 2015 le Président Xi Jinping a annoncé lors du Sommet sur l’autonomisation des femmes que la Chine aiderait les pays en développement à mettre en œuvre 100 projets pour la santé des femmes et des enfants et enverrait des équipes médicales dans les États concernés.  La Chine participera aussi à 100 projets de « campus heureux » dans les pays en développement.  En tant que Partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses Protocoles facultatifs, la Chine a déjà présenté au Comité des droits de l’enfant quatre rapports sur la mise en œuvre de ces instruments, a également rappelé la représentante.  

M. TEVITA SUKA MANGISI (Tonga) a déclaré que le Gouvernement et le Procureur de son pays travaillaient actuellement, avec l’appui du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, à parachever le rapport des Tonga au titre de leur Examen périodique universel, rapport qui souligne et actualise les progrès faits par les Tonga sur la protection des droits de l’enfant.  Le pays soumettra ce rapport avant la vingt-neuvième session du Groupe de travail de l’Examen périodique universel, en janvier 2018. 

La loi sur l’éducation de 2013 entérine le droit de chaque enfant des Tonga à recevoir une éducation de qualité, a expliqué le représentant.  Elle prévoit aussi une éducation inclusive pour les enfants handicapés en reconnaissant le droit à tous les enfants à étudier ensemble.  Une condition préalable à la réalisation des objectifs de développement durable est la capacité du pays à surveiller la prestation des services, a ensuite fait observer M. Mangisi.  Un bon système de collecte de données pour surveiller le développement de l’enfant est important et les Tonga sont devenues, à cette fin, le deuxième pays au monde à établir un solide système de suivi et à mener un recensement national du développement de l’enfant.  Petit État insulaire en développement, les Tonga ont introduit dans le programme scolaire la question des changements climatiques.  Le pays a ainsi organisé, le mois dernier, pendant trois jours, une sensibilisation aux changements climatiques sur le thème Le changement climatique est ici.

MmeEKA KIPIANI (Géorgie) a rappelé que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que ses Protocoles facultatifs.  Le troisième Protocole, établissant une procédure de présentation de communications, a ainsi été ratifié en 2016, marquant une nouvelle étape dans l’engagement de la Géorgie en faveur de la protection et de la promotion des droits des enfants, a-t-elle souligné.  Cet engagement a également pris la forme d’amendements aux lois existantes et de nouvelles lois ainsi qu’à l’adoption d’un code de justice juvénile, entré en vigueur l’an dernier, a poursuivi Mme Kipiani, ajoutant que son pays avait en outre présenté plusieurs rapports nationaux au Comité des droits de l’enfant et aux instances chargées de la mise en œuvre des deux premiers Protocoles facultatifs. 

Attirant ensuite l’attention sur la détérioration de la situation humanitaire et des droits de l’homme dans les régions occupées de la Géorgie, la représentante a estimé que la violence et la discrimination que les enfants y subissent entravaient le développement d’une partie considérable de la jeune génération.  En l’absence totale de mécanismes internationaux de contrôle dans ces territoires, les enfants sont privés de leurs droits fondamentaux, notamment le droit à une éducation dans leur langue natale et à la liberté de mouvement, a-t-elle affirmé.  Fermement engagée dans la réalisation des objectifs du Programme 2030, la Géorgie souhaite que ces objectifs puissent bénéficier aux personnes vivant dans des zones de conflit et aux personnes déplacées de force dans le monde entier, a encore déclaré Mme Kipiani.

M. FAHAD M E H A MOHAMMAD (Koweït) a rappelé les objectifs décidés au plan international lors la session extraordinaire de l’Assemblée générale en 2002, qui prévoyait notamment la préservation de tous les enfants de la violence.  Or, plus d’un demi-milliard d’enfants dans le monde souffrent du fait de conflits, d’épidémies ou des changements climatiques.  Cette année est donc une occasion importante de promouvoir leurs droits, avec une démarche qui permet de répondre à leurs besoins.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans son objectif 16.2, le permet, a estimé le représentant.

La Constitution koweïtienne protège la famille en tant qu’unité de base d’épanouissement de l’enfant, a rappelé M. Mohammad, qui a expliqué qu’un tribunal de la famille avait été établi pour régler les conflits familiaux et éviter qu’un membre, par exemple un enfant, puisse être touché par ces conflits.  Le Koweït organise en outre des réunions internationales sur le thème des enfants, la dernière en date ayant porté sur la protection des enfants face à la cybercriminalité.  Le Koweït organisera, en outre, prochainement des réunions consacrées aux souffrances endurées par les enfants de Palestine et ceux de Somalie.

M. Murat Uğurluoğlu (Turquie) a indiqué que son pays, soucieux du bien-être des enfants, s’employait à renforcer leurs droits et à améliorer leurs conditions de vie.  Un ensemble de mesures ont ainsi été prises ces dernières années pour renforcer le cadre juridique et institutionnel.  Dans le cadre des amendements constitutionnels de 2010, les enfants ont été inclus parmi les groupes nécessitant une protection particulière.  La Stratégie et le Plan d’action nationaux 2013-2017 sur les droits de l’enfant visent à accroître cette protection en identifiant des cibles, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’inclusion sociale.

En tant qu’État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses Protocoles facultatifs, la Turquie attache également une grande importance aux droits des filles, a poursuivi le représentant, qui a assuré que la réduction des écarts liés au genre dans toutes les sphères de la vie restait une priorité centrale pour son pays.  À cet égard, il s’est félicité que la Turquie soit une nouvelle fois coorganisatrice, avec le Canada et le Pérou, des célébrations de la Journée internationale de la fille, ce 11 octobre, au Siège des Nations Unies.

Faisant observer par ailleurs que la nature complexe des conflits a multiplié les défis en matière de protection des droits des enfants, M. Uğurluoğlu a estimé que la crise humanitaire actuelle, la pire à laquelle le monde ait été confronté depuis la Seconde Guerre mondiale, imposait de redoubler d’efforts pour répondre aux besoins des enfants déplacés.  Quelque 3,3 millions de personnes ont fui en Turquie en provenance de pays en guerre, dont 3,1 millions de Syriens, parmi lesquels environ 835 000 enfants syriens en âge d’aller à l’école, a rappelé le représentant.  Le pays fait tout son possible pour subvenir à leurs besoins dans les domaines de l’éducation et de la santé, a-t-il assuré, mais il a aussi rappelé que l’aide de la communauté internationale était une nécessité pour faire face à cette immense responsabilité.

M. ABIODUN RICHARDS ADEJOLA (Nigéria) a rappelé que les droits de l’enfants sont protégés par la Constitution du pays.  En témoignent également la loi de 2007 sur les droits de l’enfant et les initiatives prises pour protéger les enfants, a souligné le représentant, qui a notamment cité la « Campagne pour la fin de la violence à l’encontre des enfants » destinée, entre autres mesures, à faire face à la situation dans les camps de déplacés internes où des cas d’exploitation sexuelle ont été signalés par la Rapporteuse spéciale.

En complément de cette campagne, une étude nationale est menée afin d’agir comme catalyseur des actions visant à faire cesser les violences à l’encontre des enfants, a déclaré M. Adejola, qui a fait observer que cette étude constitue une « première » en Afrique.  L’exercice a permis de lancer des campagnes de sensibilisation en direction des parents, des familles et des autorités gouvernementales aux niveaux national et local.  De plus, un groupe de travail national pour la prévention des abus sexuels sur enfant a été mis en place, avec pour mission de permettre la poursuite en justice des auteurs de tels actes. En outre, une campagne est menée dans tout le pays pour mettre fin aux mariages d’enfants. 

Soulignant l’importance du droit à l’éducation, particulièrement dans les situations de conflit, le représentant a également fait état de mesures visant à s’assurer que les enfants dans les camps de déplacés internes bénéficient d’une éducation adéquate et de qualité.  Ces mesures ont notamment pris la forme de centres d’accueil pour les enfants victimes du terrorisme, en particulier ceux qui ont été déscolarisés en raison des activités haineuses du groupe Boko Haram, qui prend pour cibles les écoles et des enfants innocents.  À cet égard, le représentant s’est dit heureux d’annoncer que les 108 filles Chibok récemment relâchées avaient pu bénéficier de programmes de soutien psychologique et de réintégration.  Le Gouvernement poursuit ses efforts pour libérer les écolières encore détenues et les rendre à leur famille, a-t-il conclu.  

Mme ZEENA MOHAMED DIDI (Maldives) a déclaré que protéger les enfants de la violence était une obligation morale.  Dans ce but, les Maldives misent sur la prévention et ont notamment mis en œuvre des mesures pour former à la fois les enfants, les parents et les professionnels, afin d’identifier les cas de violence.  Résultat, le nombre de cas de violence rapportés par les services sociaux a baissé, s’est félicité la représentante.  Pour étendre cette prévention, le Gouvernement a établi des centres de protection dans les 19 atolls de l’archipel et ouvert une ligne téléphonique disponible à toute heure du jour et de la nuit.  Pour combattre la violence domestique touchant les femmes et les enfants, une loi sur la prévention de la violence domestique a été adoptée, de même qu’une autre portant sur la lutte contre la traite des êtres humains.  En matière d’éducation, l’école est gratuite et le Gouvernement fournit gratuitement les fournitures scolaires dans l’enseignement primaire et secondaire, a assuré la représentante. 

M. ALI (Pakistan) a déclaré qu’alors que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est entrée dans sa deuxième année, les inégalités croissantes continuent de priver les enfants les plus pauvres et les plus vulnérables des services essentiels.  Pour le Pakistan, les objectifs du développement durable complètent certaines des priorités nationales comprises dans la Vision 2025, notamment celles sur la santé et l’éducation des enfants.  Dans le secteur de l’éducation, le pays s’est fixé comme objectif d’arriver à un taux de scolarisation primaire de 100% et de faire passer le taux d’alphabétisation à 90% d’ici à 8 ans, a ainsi précisé le représentant.  

Le Pakistan, qui fut un des premiers États à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant, a mis en place au plan national une commission pour le bien-être et le développement des enfants, qui travaille en étroite collaboration avec l’UNICEF, a expliqué le représentant.  Une loi de protection des enfants est également en cours d’examen, qui vise à fournir le cadre légal de la protection des enfants contre toutes formes d’abus et d’exploitation.

Mme POENATEETAI (Thaïlande) a déclaré que les efforts en faveur des droits des enfants devaient maintenant être renforcés avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le pays a, en fait, pris des mesures plus tôt pour assurer la protection des populations vulnérables.  Ainsi, en 2002, la couverture de santé universelle a été mise en place.  En 2004, un programme d’aide aux familles pauvres avec des nouveau-nés a été adopté.  La Constitution garantit à tout enfant vivant en Thaïlande une éducation de qualité pendant 12 ans.  En 2016, en partenariat avec l’UNICEF, le Gouvernement a lancé une campagne contre la violence faite aux enfants. 

Le Gouvernement permet en outre aux enfants de participer à la gestion des affaires publiques.  Alors que la Thaïlande finalise son cinquième et sixième rapport combiné sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant, des enfants ont été associés à la présentation d’un rapport alternatif au Comité sur les droits de l’enfant.  Le Parlement a en outre mis en place un comité d’enfants pour donner leur avis sur les lois votées.  Enfin, pour faire face aux risques nés des technologies en ligne, la Thaïlande a modifié son Code pénal pour protéger les enfants de l’exploitation sexuelle en ligne et hors ligne, a indiqué la représentante.  

M. F. M. M. SHAVA (Zimbabwe) a déclaré que, selon des organisations non gouvernementales internationales opérant dans le pays, le Zimbabwe avait « un excellent cadre juridique pour la protection des droits des enfants ».  Il a néanmoins reconnu et déploré les nombreux défis auxquels le pays fait face, notamment des ressources limitées, des capacités institutionnelles faibles ainsi qu’une déconnection entre certains textes de lois et certaines normes sociales, culturelles et politiques.

Selon les études internationales, 20% à 25% des enfants dans le monde souffrent d’abus physiques et 20% des filles expérimentent des abus sexuels, a rappelé le représentant, qui a ensuite expliqué que, dans son pays, c’étaient chaque jour 100 filles qui étaient exposées à différentes formes d’abus sexuels. Revenant sur les mariages forcés, M. Shava a expliqué que les principaux moteurs en étaient les croyances traditionnelles et religieuses, « qui ne sont pas cohérentes avec les droits des enfants tels qu’inscrits dans la constitution du pays ». Cependant, a-t-il tenu à préciser, cette pratique a été proscrite en janvier 2016 à la suite d’une réforme constitutionnelle et il est désormais illégal de se marier avant l’âge de 18 ans. Le Zimbabwe offre également aux jeunes filles tombées enceintes la possibilité de retourner à l’école après l’accouchement, pour qu’elles puissent continuer leur éducation, a expliqué le représentant.

Mme ELMANSOURI (Tunisie) a déclaré que la protection de l’enfance était une priorité pour son pays et a présenté un certain nombre de mesures prises au plan national, en expliquant que l’enfance était un des piliers importants pris en compte dans le cadre de l’adoption des lois.  Ainsi, a été adoptée, en 2016, une loi relative à la prévention et la lutte contre la traite des personnes, qui met un accent particulier sur la vulnérabilité des enfants à l’exploitation économique ou sexuelle, notamment dans le cadre des activités criminelles ou des conflits armés.  De même, la loi relative aux violences faites aux femmes, adoptée en juillet 2017, consacre la protection de l’intérêt de l’enfant victime de violence sexuelle.

La représentante a en outre mentionné deux projets de lois organiques en cours qui portent sur l’adhésion de la Tunisie à deux instruments juridiques internationaux: le troisième Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation de communications; et la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels.  Mme Elmansouri a également insisté sur l’éducation, ce « pilier clef », expliquant que la Tunisie avait investi 34 millions de dollars pour améliorer les conditions d’apprentissage des enfants.  Elle a également mentionné la mise en place de l’Office des œuvres scolaires, destiné à améliorer les conditions d’hébergement, de restauration et de transport pour les enfants. 

Mme LAURA ELENA FLORES HERRERA (Panama) a rappelé que la jeunesse constituait le capital social d’une nation et que, de ce fait, l’intérêt supérieur de l’enfant était celui dont il fallait tenir compte avant tout.  Les mesures nécessaires doivent donc être prises pour les protéger, notamment des violences sexuelles.  Le Panama cherche à éliminer le travail des enfants et a actualisé à cet égard le décret établissant une liste de travaux dangereux pour les mineurs, a expliqué la représentante.

La violence sur les enfants est visible, a poursuivi la représentante, qui a expliqué que c’est la raison pour laquelle le Panama a ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation de communications, ce qui aidera les enfants à avoir accès à l’information.

M. KAYINAMURA (Rwanda) a cité plusieurs mesures nationales prises en faveur des enfants, notamment le plan stratégique pour les enfants qui stipule que, entre autres, « chaque enfant rwandais est important pour le Gouvernement et pour le peuple rwandais » et que « toutes les actions menées par le Gouvernement et tous les organes non gouvernementaux seront précédées et guidées par l’évaluation de leur impact sur les enfants ».  L’objectif est ici d’assurer les droits des enfants à la survie, à la protection et au développement, a expliqué le représentant.  En matière d’éducation, M. Kayinamura a expliqué que l’école primaire avait été rendue gratuite et que des progrès avaient été enregistrés.  Ainsi, 95,4% des enfants rwandais vont maintenant à l’école, et le taux est plus fort pour les filles (96,5%) que pour les garçons (94,2%). 

M. AHSAN (Bangladesh) a constaté qu’en dépit des efforts de la communauté internationale, assurer les droits de millions d’enfants demeurait une tâche difficile, notamment en cas de conflit, dans les situations de pauvreté ou en ce qui concerne les mariages précoces.  La vision du père de la Constitution du Bangladesh, Bangabandhu Sheik Mujibur, qui aimait les enfants, est reproduite et mise en œuvre de façon remarquable par sa fille et Premier Ministre Sheik Hasina, a assuré le représentant.  Elle se traduit par exemple par la ratification de tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l’enfant ou par la fourniture gratuite de livres dans les écoles.  Rien que cette année, 360 millions de livres ont été distribués, a-t-il expliqué

Le Bangladesh est également confronté à un afflux de réfugiés, qui fuient une catastrophe humanitaire, a fait observer le représentant.  Parmi eux, 60% sont des enfants, dont 30% ont moins de 5 ans et 7% moins d’un an, tandis que 1 600 enfants ne sont pas accompagnés.  Le Bangladesh tente de répondre à cette situation, mais estime que la communauté internationale a l’obligation de s’assurer que les enfants jouissent des meilleures conditions d’existence, a conclu le représentant. 

Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a déclaré que l’Église catholique et le Saint-Siège s’efforçaient, partout dans le monde, d’accueillir, de protéger, de promouvoir et intégrer ceux qui fuient différentes conditions, en particulier les enfants vulnérables.  Les initiatives spécifiques pour accueillir, protéger et intégrer les enfants migrants comprennent la recherche des familles et la réunification familiale, l’éducation et des programmes visant à donner des solutions à long terme pour les enfants migrants, a-t-il expliqué.  Des campagnes de plaidoyer en leur faveur et de sensibilisation sur leur sort sont menées à différents niveaux, en particulier dans les écoles et les paroisses. 

Sur le terrain, l’Église catholique met en œuvre des programmes multidimensionnels non seulement pour aider les enfants, mais aussi pour lutter contre les racines de leur déplacement forcé.  S’agissant de la violence contre les enfants en temps de conflit armé, Mgr Auza a rappelé que le Saint-Siège, l’Église catholique, les Nations Unies et d’autres parties prenantes travaillaient ensemble pour s’opposer non seulement à l’utilisation des enfants comme combattants mais également à de nombreuses autres formes de violence contre les enfants pris dans les conflits armés.  Les mesures prises visent à contribuer à alléger leur souffrance et à les accompagner sur la voie de la pleine réintégration dans leur famille et la société. 

Mme NOKULUNGA ZANDILE BHENGU (Afrique du Sud) a noté que les objectifs communs fixés pour les enfants n’avaient pas été atteints.  Alors qu’on célèbre aujourd’hui la Journée internationale de la fillette, le rapport du Secrétaire général sur les filles montre que les progrès sont bons dans le Nord et moins dans le Sud, soulignant, de fait, la nécessité d’une coopération internationale pour parvenir à ces objectifs.  Les chiffres contenus dans ce rapport disent que 69 millions d’enfants dans le monde souffrent d’une croissance réduite, dont la moitié rien qu’en Afrique, a rappelé la représentante.  Le rapport pointe aussi des disparités dans la fourniture de services de base, notamment entre les zones urbaines et rurales, a-t-elle relevé. 

C’est pourquoi, a expliqué Mme Bhengu, le Gouvernement de l’Afrique du Sud a élaboré des programmes en direction des familles moins aisées et pour réduire ces disparités de services.  Ce plan touche à ce jour 70% des ménages au plan national.  Des défis persistent, notamment en ce qui concerne la toxicomanie touchant les enfants, a reconnu la représentante, qui a souhaité qu’à l’avenir, les rapports du Secrétaire général étudient plus en profondeur ces questions, afin d’informer les gouvernements sur les meilleures pratiques en la matière.

M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) s’est félicité que la prévention des violences à l’encontre des enfants soit au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment au travers de la cible 16.2.  Depuis qu’il est Partie à la Convention et à ses deux Protocoles facultatifs, le Burundi a déployé des efforts à tous les niveaux pour protéger et promouvoir les droits de l’enfant, a affirmé M. Shingiro.  Il a également mis en place un comité national de coordination de la protection de l’enfance ainsi qu’un comité national multisectoriel pour l’élimination des pires formes de travail des enfants.  Le Burundi travaille en outre à l’amélioration des conditions de détention des enfants avec la mise en place de deux centres de rééducation des mineurs en conflit avec la loi, a précisé le représentant.

Évoquant également des politiques et programmes visant à améliorer le bien-être des enfants, comme la politique nationale des orphelins et autres enfants vulnérables et la stratégie nationale de prévention et de lutte contre le phénomène des enfants de la rue, M. Shingiro a fait observer que ces progrès avaient été accomplis dans un contexte particulièrement difficile postconflit. 

Aujourd’hui encore, le Burundi reste confronté à de nombreux défis en matière de protection des droits des enfants, tels que l’existence d’un nombre important d’enfants vulnérables, la pauvreté des ménages, les maladies épidémiques, la malnutrition des enfants de moins de 5 ans, le fort taux de mortalité infantile et infanto-juvénile et l’insuffisance des ressources, a en outre reconnu le représentant.

Mme Al JABRI (Émirats arabes unis) a détaillé les mesures prises par son pays pour protéger les enfants, notamment contre l’exploitation sur Internet. Elle a aussi cité le Plan stratégique 2017-2021 adopté pour promouvoir les droits des enfants handicapés. La représentante a ensuite mentionné l’aide humanitaire apportée par les Émirats arabes unis, notamment par le biais d’une convention de coopération avec l’UNICEF, pour aider les femmes et les enfants du Yémen. Une aide de 2 millions de dollars a ainsi été apportée à cette fin par les Émirats arabes unis, a précisé Mme  Al Jabri, qui a fait l’état d’un montant total de 2,3 milliards de dollars d’effort humanitaire consenti par son pays au profit de 400 millions d’enfants dans le monde, dont 0,5 million au Yémen.

M.  BASTIDA (Espagne) a déclaré que son pays avait pris des engagements clairs en faveur des droits des enfants, ajoutant que l’Espagne essaie de prendre toutes les mesures nécessaires à cette fin.  Partie aux instruments relatifs aux droits de l’enfant, l’Espagne prépare son cinquième et sixième rapport combiné pour le présenter au Comité des droits de l’enfant. 

Compte tenu de sa position historique et géographique, l’Espagne est confrontée à de multiples problèmes, qu’elle aborde de manière universelle, sans faire de distinctions entre enfants espagnols et enfants étrangers, a affirmé le représentant.  Il a cité pour preuve, un fonds de 100 millions d’euros débloqué pour protéger les familles et les mineurs dans le cadre d’un programme national.  L’Espagne compte par ailleurs, dans les semaines à venir, adopter un projet de loi sur la protection des enfants et la coexistence à l’école, en tenant compte de la perspective de genre, et en incluant les problématiques de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle, a assuré le représentant.

M. LOT THAUZENI PANSIPADANA DZONZI (Malawi) a réitéré l’engagement de son pays, Partie à la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et à la Convention relative aux droits de l’enfant, en faveur de la protection des droits de l’enfant.  Pour mettre en œuvre ces engagements, le Gouvernement a adopté une politique de développement de la petite enfance, ainsi qu’un plan d’action pour les enfants vulnérables pour la période 2015-2018.  La Constitution du pays a été amendée pour modifier la définition de l’enfant afin de mettre fin aux mariages des enfants et l’âge légal du mariage a été haussé de 15 à 18 ans, ce qui a eu pour effet de réduire de 5% le taux de mariage des enfants en 2016.  Concernant la traite des enfants, et compte tenu du rôle que joue la pauvreté dans ce trafic, le Gouvernement a mis en place un programme d’enregistrement obligatoire des enfants.  Enfin, une étude est en cours pour analyser les causes qui font que les femmes et les filles sont particulièrement impactées par la propagation du VIH/sida. 

Mme HAIDOUR (Maroc) a expliqué que son pays avait une vision claire pour préserver les droits de l’enfant, faisant état d’un « engagement continu » dans ce domaine.  Sur le plan législatif, la représentante a mentionné l’adhésion du Maroc à plusieurs instruments internationaux, et notamment le lancement de la procédure de ratification du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation de communications.  En outre, le Comité des droits de l’enfant a examiné en septembre les troisième et quatrième rapports périodiques du Maroc sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant, ainsi que son rapport initial au titre du Protocole facultatif à la Convention concernant l’implication des enfants dans les conflits armés.  Le Comité a, à cette occasion, souligné les progrès réalisés par le Maroc, a rappelé la représentante, qui a cité notamment les modifications du Code de la famille et du Code de la nationalité, a rappelé Mme Haidour.

Sur le plan national, le Maroc a pris plusieurs initiatives pour la protection des droits de l’enfant, à l’image de la reconnaissance de la filiation à travers la mère, l’amendement en janvier 2014 de l’article 475 du Code pénal relatif au mariage d’une mineur avec son ravisseur et la décision prise pour que la mention « né-hors-lien-du-mariage » ne figure plus sur les documents d’identité.

Au titre d’autres mesures prises pour garantir que les enfants jouissent de leurs droits fondamentaux, Mme Haidour a également cité le droit à l’éducation pour tous, qui « constitue le fondement de la stratégie d’éducation élaborée par le Gouvernement, et ce, depuis la fin des années 90 ».  Cette stratégie s’est traduite par une nette évolution du taux de scolarisation des enfants, qui est passé de 50% environ en 1998 à plus de 94% actuellement.

Mme HWANG (République de Corée) a noté qu’en dépit des progrès enregistrés depuis l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, encore trop d’enfants souffrent de la faim, de la pauvreté, des discriminations, d’abus et de violences, une situation encore aggravée par les crises humanitaires.  Relevant que, comme le souligne la Convention, l’éducation est un facteur essentiel pour parvenir au développement durable, elle a rappelé que son pays avait accueilli, en 2015, le Forum mondial de l’éducation à Incheon, où les délégués de 167 pays ont pu débattre de leur vision sur le sujet tout en réaffirmant leur engagement en faveur d’une éducation plus accessible, inclusive et équitable.

La représentante a également insisté sur l’importance de la promotion des droits des filles, qui continuent de souffrir de discriminations dans différents aspects de la société.  Statistiquement, a-t-elle constaté, le taux de scolarisation des filles est inférieur à celui des garçons et les adolescentes quittent le système scolaire plus tôt que leurs homologues masculins.  De même, les filles souffrent davantage de violences ainsi que d’un manque d’accès aux soins et à la nutrition en situations vulnérables.  Soucieuse de rééquilibrer la situation en leur faveur, la République de Corée a mis en œuvre des programmes de soutien aux filles dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation professionnelle.  

M. JUAN CARLOS MENDOZA-GARCÍA (Costa Rica) a déclaré que chaque État avait le devoir de trouver des solutions durables et multisectorielles pour protéger tous les droits des enfants, indépendamment de son origine, sa nationalité ou sa race.  Compte tenu du rôle primordial de la petite enfance dans le développement de l’enfant et de l’adulte, le Costa Rica a adopté un plan d’action de la petite enfance, qui vient en aide aux mères dès la conception et accompagne les enfants tout au long de cette période.  Ce plan tente aussi de réduire les écarts de pauvreté dans la société.  Pour prévenir les violences sexuelles, le Gouvernement a criminalisé les rapports sexuels avec des mineurs de moins de 15 ans, si l’écart avec l’adulte est supérieur à cinq ans, a dit le représentant. 

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a déclaré que le Gouvernement jamaïcain s’était engagé envers la jeunesse du pays, notamment pour mettre en œuvre l’objectif 16.2 du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Pour preuve de cet engagement, la Jamaïque a rejoint, en juillet de cette année, le Partenariat mondial pour mettre fin à la violence contre les enfants.  Le Ministère de l’éducation, de la jeunesse et de l’information a en outre tenu des consultations visant à examiner le plan d’action national pour une réponse intégrée à la violence couvrant la période 2014-2020.  Alors que 60% des enfants âgés de 2 à 14 ans sont sujets aux châtiments corporels, le Gouvernement jamaïcain les a interdits sur son territoire et a mis en place des outils alternatifs de discipline à l’école.  Au regard de la question de la réintégration des filles-mères à l’école, le Gouvernement estime qu’il faut minimiser les risques que les filles deviennent la proie de criminels et notamment de proxénètes ou de trafiquants, a ajouté le représentant.

M. ABDELWAHED (Libye) a insisté sur le besoin de protéger les enfants de moins de 16 ans, et ce, « jusqu’au fœtus ».  Il a expliqué que le législateur libyen garantissait les pleins droits à l’enfant et le protégeait contre toutes les formes de violence.

La fragilité des enfants dans les circonstances exceptionnelles de crise ou de conflit bénéficie d’une attention particulière de la part du Gouvernement, a affirmé le représentant.  Le Gouvernement libyen est résolu, « malgré les défis des circonstances actuelles » à maintenir sa politique d’éducation gratuite et redouble d’efforts pour maintenir les soins de santé à destination des enfants, a-t-il ajouté.  Dans le cadre de la campagne « Tous ensemble pour les enfants », la Libye est ainsi parvenue à vacciner plus de trois millions d’enfants contre la poliomyélite depuis 2011.  Le représentant a toutefois regretté qu’en raison de la crise et de l’instabilité qui affectent le pays, on y observe un manque d’égalité des chances en matière de santé et de développement.

Mme LILIT GRIGORYAN (Arménie) a estimé que le renforcement des lois et politiques nationales incorporant les droits des enfants représentait un bon moyen de parvenir à la mise en œuvre de la cible 16.2 du Programme 2030 en faveur des enfants.  À cet égard, le Gouvernement arménien a adopté, en mai de cette année, une stratégie nationale pour la protection des droits de l’homme qui comprend une section dédiée à la protection des droits de l’enfant.  Cette section, a précisé la représentante, est liée à la ratification du Protocole facultatif établissant une procédure de présentation de communications, qui doit permettre aux enfants de déposer plainte devant le Comité des droits de l’enfant.

Notant que son pays élabore actuellement un plan stratégique 2018-2021 sur les droits de l’enfant, Mme Grigoryan a souligné l’importance de la collaboration avec des partenaires au développement comme l’UNICEF.  Elle a également salué les travaux de la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé, et notamment son intention d’établir des synergies entre les agences de l’ONU, les organisations régionales et sous-régionales ainsi que les organisations non gouvernementales pour renforcer la prise de conscience des États face aux graves violations que subissent les enfants dans les conflits armés.    

Mme SAHAR ABUSHAWESH, Observatrice de l’État de Palestine, a mis l’accent sur la situation des enfants palestiniens qui, a-t-elle dit, continuent de voir leurs droits violés en raison de l’occupation israélienne.  Selon elle, loin de s’améliorer depuis l’an dernier, la situation s’est encore dégradée à tous les niveaux, particulièrement dans la bande de Gaza, où les enfants représentent plus de la moitié de la population, constituée en majorité de réfugiés.  Dans ce territoire, a-t-elle dénoncé, les enfants continuent d’être victimes des politiques d’occupation, à commencer par le blocus imposé depuis 10 ans à la population.  De plus, à Gaza comme dans le reste du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, le droit des enfants à la vie est également violé puisque des enfants continuent d’être tués et blessés par les forces d’occupation, a accusé l’observatrice.

Mme Abushawesh s’est aussi élevée contre les démolitions de maisons et les évictions forcées, qui ont accru le nombre des enfants palestiniens sans domicile, affirmant en outre qu’Israël s’en prend au droit à l’éducation en détruisant ou confisquant des installations à vocation éducative au motif qu’elles n’ont pas de permis de construire.  Elle a ainsi dénoncé la volonté affichée par Israël de démolir entièrement l’installation bédouine de Kahn El Ahmar, notamment son école, qui accueille 170 enfants, appelant la communauté internationale à agir pour empêcher la Puissance occupante à mettre fin à de telles violations du droit international. 

Mme Abushawesh a d’autre part évoqué la situation des centaines d’enfants palestiniens qui continuent d’être illégalement détenus et soumis à des mauvais traitements, y compris la torture, dans les centres de détention et les prisons israéliens.  Elle a cité les chiffres de l’organisation Defense for Children International, selon laquelle environ 500 à 700 enfants palestiniens sont arrêtés, placés en détention et jugés dans le système de justice militaire israélien chaque année, la majorité d’entre eux étant accusés d’avoir jeté des pierres sur les occupants.  Elle a demandé l’arrêt immédiat de ces pratiques, tout en assurant que l’État de Palestine poursuivrait ses efforts pour améliorer la situation de ces enfants, avec l’assistance des agences compétentes de l’ONU et des organisations humanitaires sur le terrain.

M. LOPEZ LAVADO (Andorre) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 offrait une occasion d’échanger sur les moyens de lutter contre les violences faites aux enfants.  À cet égard, Andorre se félicite du rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants et des données qu’il contient.  Consciente du problème, Andorre a modifié sa législation pénale en 2014 afin de criminaliser les châtiments corporels, rejoignant le club des 53 États qui ont pris de telles dispositions législatives.

Consciente également du phénomène de harcèlement en ligne et hors ligne, Andorre a adopté un plan de prévention pour la période 2016-2019, qui a pour but de briser le silence sur le harcèlement, notamment à l’école.  Élèves et enseignants sont ainsi formés face au risque de harcèlement.  État signataire de la Déclaration d’Oslo sur la sécurité dans les écoles, Andorre déplore les attaques contre les lieux d’éducation. Enfin, le représentant a déclaré que 40% de l’aide publique au développement versés par Andorre, en 2016, ont été consacrés aux enfants, notamment par un soutien aux activités de l’UNICEF.

M. JEAN-PIERRE LAMOUSSA KOUDOUGOU (Burkina Faso) a déclaré qu’en dépit d’un contexte général difficile, l’état de mise en œuvre des droits de l’enfant dans son pays « montre des évolutions », notamment à travers les mesures adoptées depuis la ratification, en 1990, de la Convention relative aux droits de l’enfant et, en 1992, de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.  Ce renforcement se traduit, par exemple, par l’adoption de législations sur la protection de l’enfant en conflit avec la loi et sur la répression de la vente et de la prostitution des enfants.  

Dans le cadre de la mise en œuvre du Cadre d’orientation stratégique pour la promotion de l’enfance 2008-2017, un cadre juridique et institutionnel a été mis en place afin d’amener toutes les composantes de la société burkinabé à lutter contre toutes les formes de violence, d’abus, d’exploitation et de pratiques culturelles néfastes visant les enfants, a expliqué M. Koudougou.

Faisant état de résultats satisfaisants dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’enregistrement des naissances, de la qualité de la nutrition, de l’accès à l’eau potable et de la lutte contre les mutilations génitales, le représentant a toutefois reconnu que de nombreux défis restaient à relever.  À cet égard, tout en saluant l’accompagnement que fournit l’UNICEF à son pays, il a mentionné les mauvaises pratiques d’alimentation du nourrisson, la persistance de maladies infectieuses et parasitaires, le manque d’assainissement, l’insalubrité des aliments, la déscolarisation des enfants des zones abritant des sites d’orpaillage et l’insécurité des enfants dans les régions du nord et du Sahel. 

M. Jorge Skinner-Klée (Guatemala) a déclaré que le son pays disposait déjà d’un plan pour le développement dans l’esprit du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Ce plan vise à ce que les enfants puissent grandir sans connaître la violence.  Le Gouvernement a lancé un programme de collecte de données afin de mieux appréhender l’ampleur de ce phénomène de violence.  Le représentant a en outre reconnu que le Guatemala connaissait aussi le phénomène de la traite des personnes, qui frappe en particulier les femmes, les enfants et les jeunes.  Il l’a comparé à de l’esclavage moderne, et que la communauté internationale avait la responsabilité de l’éradiquer. 

Pour M. Skinner-Klée, la question à se poser est: les membres de la communauté internationale travaillent-ils main dans la main pour parvenir à éliminer tous les défis que les enfants affrontent?  Il semble bien qu’il y ait encore beaucoup de progrès à faire sur ce plan, a estimé le représentant, qui a insisté sur la nécessité d’une coopération internationale, notamment sous la forme d’échanges d’informations, afin notamment que les auteurs de crimes tels que la traite des enfants ne restent impunis. 

Mme DESTA (Éthiopie) a estimé que, comme le soulignent les rapports du Secrétaire général, l’extrême pauvreté, les violences et l’exclusion continuent d’être les principales entraves à la protection et la promotion des droits des enfants dans le monde.  Si la réalisation des objectifs de développement durable devrait permettre de progresser dans ce domaine, beaucoup reste à faire, même si des instruments existent pour défendre plus efficacement les droits des enfants, a noté la représentante.

Pour sa part, l’Éthiopie applique une politique nationale conforme à la Charte africaine des droits et du bien-être des enfants et à la Convention relative aux droits de l’enfant, a déclaré la représentante.  Le Gouvernement éthiopien veille à la protection, à la réinsertion, à la santé et au soutien des enfants dans tous les compartiments de la société, avec pour point focal de cette politique la Ministre de la femme et des affaires de l’enfant, qui est chargée de collecter et diffuser les données sur la question, a expliqué Mme Desta.  La représentante a souhaité un renforcement de la coopération internationale, afin d’aider des pays comme le sien à respecter leurs obligations en faveur des enfants.

Mme HANNA HALCHENKO (Ukraine) a déclaré qu’il ne pourrait y avoir de développement durable sans protection des droits des enfants.  Partie à de nombreux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, dont ceux portant sur les enfants, l’Ukraine prend toutes les mesures nécessaires pour les mettre en œuvre, notamment dans la prévention et l’élimination de toutes les formes de violence.  En matière d’éducation, une loi sur l’école inclusive a été adoptée cette année, faisant augmenter le nombre de ces écoles de 27% en 2017.  Le but de ces écoles est de faire en sorte que tous les enfants en Ukraine grandissent dans un climat plus humain et plus tolérant.

Or, depuis « l’agression russe en Ukraine » et selon la mission d’établissement des faits des Nations Unies en Ukraine, 90 garçons et 47 filles ont été tués en plus des 80 enfants morts dans le crash du vol MH17 touché par un missile russe en juillet 2014, a fait observer la représentante.  Par ailleurs la proportion d’enfants vivant dans une situation difficile a également augmenté, avec notamment plus de 1,7 million personnes déplacées de l’intérieur, dont 232 000 enfants, a affirmé la représentante.

M. GEORGI PANAYOTOV (Bulgarie) a qualifié d’importants les progrès réalisés en matière de promotion des droits des enfants durant les dernières années par la Bulgarie, et ce, dans de nombreux secteurs.  En se basant sur le principe qu’un enfant est d’abord un enfant, le Gouvernement bulgare offre aux enfants réfugiés et migrants les mêmes droits qu’a un enfant bulgare, a précisé le représentant. 

Le point de vue et les opinions des enfants sont importants, a ajouté le représentant.  La Bulgarie croit fermement qu’aucune décision ou initiative ne devrait être prise sans la participation « significative » des enfants.  À titre d’exemple, M. Panayotov a cité le Conseil des enfants qui « assure l’implication efficace des enfants dans tous les processus qui affectent l’enfance et définissent l’avenir » en Bulgarie.  Se basant sur ses réalisations, la Bulgarie a pour ambition de devenir une plateforme régionale pour le droit des enfants.  Le représentant a ajouté que les droits des enfants seraient une des priorités pour la présidence bulgare du Conseil de l’Union européenne, durant le premier semestre de 2018.  De même, la Bulgarie a souligné la priorité accordée aux droits des enfants dans la soumission de sa candidature pour un siège au Conseil des droits de l’homme pour la période de 2019-2021, a rappelé M. Panayotov.

Mme MUKHTAR (Soudan) a affirmé que son pays faisait les plus grands efforts pour améliorer les droits des enfants, en collaboration avec les représentants du Secrétaire général, de l’UNICEF et du Conseil des droits de l’homme.  En dépit de la situation de conflit qu’il connaît, le Soudan a créé un conseil national pour les enfants ainsi que des comités pour la protection des enfants et des familles.  De plus, a indiqué la représentante, les lois et les forces armées du pays interdisent désormais l’enrôlement des enfants et des mineurs en général.  Par ailleurs, un système de justice pour mineurs a été mis en place, avec pour principale disposition la création de procureurs spéciaux chargés d’enquêter sur toutes les accusations présentées depuis le début du conflit.

Le Gouvernement soudanais a aussi lancé un plan décennal visant à améliorer les droits de l’enfant, a précisé la représentante.  Dans ce cadre, certaines lois sur l’accès humanitaire aux zones touchées par les conflits ont été modifiées, ce qui a permis de fournir une assistance et des soins aux enfants affectés.  Mme Mukhtar a remercié à cet égard l’UNICEF pour le soutien, notamment psychologique, qu’il apporte aux enfants victimes des conséquences du conflit.  À la lumière de ces quelques avancées, la représentante a souhaité que les progrès enregistrés permettront de retirer le Soudan de la liste des pays enrôlant des enfants dans les forces armées.  Appelant en conclusion à un renforcement de l’aide internationale aux pays victimes de conflits, elle a réaffirmé son attachement aux instruments internationaux de protection des droits de l’enfant.

M. JA SONG NAM (République populaire démocratique de Corée - RPDC) a déclaré que son pays était un pays socialiste où la protection des droits de l’enfant est une des priorités du « dirigeant suprême ».  Celui-ci veille personnellement à la construction des écoles et hôpitaux et les enfants le tiennent en haute estime, a affirmé le représentant.  C’est la réalité de la situation en RPDC, a-t-il assuré.

Mais la RPDC connaît des défis l’empêchant de réaliser tous les droits des enfants, notamment d’acheter des médicaments ou des fournitures scolaires, a poursuivi le représentant, qui a dénoncé les sanctions « injustes » et « inhumaines » imposées par certains pays et le Conseil de sécurité, y voyant des « atteintes odieuses aux idéaux humanitaires » et des infractions à la Convention relative aux droits de l’enfant.  Ces sanctions doivent être levées immédiatement et sans conditions, a conclu le représentant. 

Mme LALA MEHDIYEVA (Azerbaïdjan) a appelé à se préoccuper de la situation des enfants vivant dans les zones de conflit, même si le rapport du Secrétaire général fait état de quelques avancées.  L’Azerbaïdjan condamne ainsi toute exaction contre les enfants en situation de conflit armé et estime que les auteurs de tels actes doivent être traduits en justice. 

L’agression de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan est un exemple de ces conflits armés qui affectent les enfants, a ensuite affirmé la représentante, qui a accusé l’Arménie d’avoir, il y a 25 ans, commis « un génocide en Azerbaïdjan dans la ville de Khojaly », tuant 106 femmes et 63 enfants.  Par ailleurs, 40% des Azerbaïdjanais réfugiés ou déplacés de l’intérieur sont des enfants, a assuré la représentante, affirmant que 616 écoles qui accueillaient 100 000 enfants ont été détruites par l’Arménie.  En avril 2016, ce pays a délibérément attaqué une zone densément peuplée, tuant deux enfants et détruisant un grand nombre d’écoles, de centres d’accueil de la petite enfance et des hôpitaux, a-t-elle encore accusé.

Pour sa part, le Gouvernement de l’Azerbaïdjan respecte ses obligations internationales, a assuré la représentante.  Il a considérablement amélioré son cadre normatif, notamment en soumettant ses rapports périodiques au Comité des droits de l’enfant, en ratifiant divers instruments de l’Organisation internationale du Travail et du Conseil de l’Europe.  L’Azerbaïdjan a également mis en place un Comité sur les affaires de la famille et des enfants et adopté une loi sur la protection des enfants vivant dans les institutions publiques.

Mme LIKINA (Fédération de Russie) a affirmé l’attachement de son pays au respect strict des obligations internationales visant à protéger et promouvoir les droits de l’enfant.  Elle a assuré que cette question était toujours au centre des préoccupations de son gouvernement, comme en atteste la stratégie nationale dans l’intérêt de l’enfant 2012-2017.  À la suite des mesures prises pour appliquer cette stratégie nationale, des tendances positives se sont faites jour, notamment dans la prévention de l’orphelinat et dans le développement de la vie de famille des orphelins, a affirmé la représentante.  Des progrès ont également été enregistrés s’agissant de la mortalité infantile.

La représentante a en outre plaidé pour un renforcement de la famille en tant que milieu naturel pour la croissance et le développement de l’enfant.  À ce titre, elle a appelé les États Membres à participer au Groupe des amis de la famille, afin de faire progresser cette question au plan international.  Elle a enfin regretté que la prise de parole de l’Ukraine sur ce point ait eu pour objectif de politiser la discussion.

M. AL-TERAIFI (Bahreïn) a déclaré que son pays avait fait de grands progrès en matière de droit de la famille et pour améliorer la situation des enfants, sur tous les plans.  De nombreuses lois ont été adoptées pour les protéger, comme celle sur la famille, celle sur les enfants ou encore la création d’un fonds spécial.  Parmi les autres mesures prises, il y a, entre autres, la création en 2007 d’un centre national de protection des enfants contre toutes formes de violence et de négligence.  Il y a aussi une stratégie nationale 2012-2016 pour les enfants, qui vise à mettre en œuvre la vision du Roi Hamed ben Issa Al Khalifa.  Cette stratégie vise le droit à la santé, le droit à l’éducation et le droit à la non-discrimination, entre autres.  Cette stratégie a par ailleurs été présentée au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a assuré le représentant.

Mme LAURIA NGUELE MAKOUELET (République du Congo) a déclaré que son pays avait ratifié un grand nombre d’instruments internationaux portant sur les droits de l’homme, dont ceux relatif aux enfants, se constituant ainsi un socle sur lequel se fonde et se construit l’action du Gouvernement.  Au plan national, les frais de scolarité, d’examens et d’inscriptions aux concours sont gratuits au Congo, depuis 2012, ce qui a permis au pays d’atteindre un taux de scolarisation de 90%, avec une augmentation du nombre de filles inscrites dans les établissements publics, a expliqué la représentante.  En matière de santé, les taux de mortalité et de transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant ont été abaissés, passant de 781 décès pour 100 000 naissances en 2005 à 426 décès pour 100 000 naissances en 2012, s’est-elle félicitée.  Enfin, l’engagement du Congo va aussi au-delà de ses frontières, comme le montre l’accord signé avec le Bénin pour lutter contre la traite des enfants, a affirmé Mme Nguele Makouelet.

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a déclaré que son gouvernement accordait une grande importance aux enfants, comme le montrent les dispositions de la Constitution, qui garantit notamment une éducation gratuite pour tous les enfants du Myanmar.  Dans la pratique, cela se manifeste par la gratuité de l’inscription dans l’enseignement secondaire et la gratuité des fournitures scolaires, y compris les uniformes, dans le primaire.

Alors que le Myanmar sort de six décennies de conflit, il a bénéficié de la coopération de l’UNICEF, notamment dans le cadre de l’opération « Des enfants, pas des soldats », a rappelé le représentant.  Le mémorandum d’accord sur ce point a déjà, à ce jour, permis la libération de 877 mineurs enrôlés dans l’armée.  Le Myanmar a également signé les Principes directeurs relatifs aux enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés et les Engagements de Paris en vue de protéger les enfants contre une utilisation ou un recrutement illégaux par des groupes ou des forces armés.  Il a d’ailleurs déposé devant le Secrétaire général ses instruments de ratification, a assuré le représentant. 

M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) a rappelé que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant et ses principaux Protocoles facultatifs, ainsi que la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.  Pour le représentant, la protection des droits des enfants constitue un élément central dans la perspective d’une réalisation des objectifs de développement durable.  À ce titre, les enfants doivent disposer d’un environnement propice au plein épanouissement de leurs compétences, et tout particulièrement les enfants en situation de vulnérabilité.  Or, a-t-il noté, le caractère destructeur des violences subies par ces enfants fragiles engendre des pathologies qui s’ajoutent aux épreuves subies.  Il a estimé à cet égard qu’un enfant en danger est un enfant dangereux.  En effet, a-t-il fait valoir, lorsqu’il emprunte ce chemin, l’espoir d’une vie digne s’évanouit le plus souvent.

Afin de prévenir ce type de situations et proposer un autre chemin aux enfants, Djibouti a adopté, dès 2000, une loi d’orientation rendant la scolarisation obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans.  Cette même loi prévoit également un apprentissage pour les jeunes, afin de perfectionner leur parcours scolaire.  S’agissant de la parité entre garçons et filles, elle s’élève désormais à 0,78% dans le cycle primaire, ce qui, selon le représentant, démontre que la politique de scolarisation des filles a porté ses fruits.  M. Moussa a conclu en affirmant que son pays ne ménagerait aucun effort pour continuer à améliorer cette tendance.

Mme NORA IMANE BELLOUT (Algérie) a déclaré que, sous réserve d’une pleine application, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et notamment son objectif 4, relatif à l’éducation, représentait un cadre idoine pour mettre en œuvre les mesures relatives aux enfants.  Au cours des 15 dernières années, le budget réservé à l’éducation en Algérie a été multiplié par 10, pour financer les études de 8 millions d’élèves, y compris ceux qui vivent dans les camps de Tindouf, a expliqué la représentante.  Ces mesures d’envergure ont été accompagnées de l’amélioration de la qualité de l’enseignement en Algérie, a également assuré la représentante.

M. KAMBA DOUTI (Togo) a rappelé que le Togo avait signé et ratifié la plupart des instruments internationaux se rapportant aux droits de l’enfant et que, sur le plan juridique national, le Parlement avait adopté, en 2007, le Code de l’enfant, dotant ainsi le pays d’un cadre légal de promotion et de protection des droits des enfants.  De même, depuis 2005, l’application renforcée de la loi en matière de la lutte contre la traite des enfants a permis d’arrêter et de juger de nombreux trafiquants et de prendre en charge les victimes, a assuré le représentant.  

M. Douti a aussi fait état des « séances de divulgation des droits des enfants » organisées à travers les radios communautaires et à l’intention des faiseurs d’opinion et des prêtres traditionnels, qui ont permis d’atteindre des résultats jugés positifs en termes de changement de comportement et de mentalité.  Par ces actions, les châtiments corporels et autres formes de violence ou de maltraitance ont connu un recul significatif dans les établissements scolaires et de formation professionnelle, ainsi que dans la communauté, a affirmé le représentant.  M. Douti a également fait état, notamment, de la mise en place d’une ligne verte « ALLO 111 » servant à dénoncer les violences et les maltraitances à l’égard des enfants.

En matière de santé, le représentant a mentionné la création de six centres nationaux d’appareillage orthopédique et de réadaptation pour handicapés, dans lesquels il est « régulièrement organisé des campagnes de prévention des maladies invalidantes pour améliorer la situation des enfants handicapés ».  De même, existent depuis 2004 quatre centres d’accueil, de conseil et d’écoute sur la santé de la reproduction pour les jeunes et les adolescents, ainsi qu’un centre de prise en charge psychojudiciaire. 

Au nom de l’Ordre souverain de Malte, M. MICHAEL ESPIRITU a rappelé que le bien-être de l’enfant était au centre des préoccupations de l’institution religieuse et caritative, présente dans 120 pays pour fournir une assistance médicale, humanitaire et sociale.  Rappelant que la Déclaration des droits de l’enfant de Genève de 1924 prévoit que « l’enfant qui a faim doit être nourri » et que « l’enfant qui est malade doit être soigné », il a assuré que ces engagements étaient ceux de l’Ordre de Malte depuis sa création, il y a plus de 900 ans, et qu’ils continueraient à inspirer son action en faveur des personnes pauvres et vulnérables, à commencer par les enfants.

En guise d’exemples de l’action menée par l’Ordre pour contribuer à la nutrition d’enfants souffrant de la faim, le représentant a d’abord cité le projet mis en place en République démocratique du Congo, où l’institution religieuse travaille en étroite collaboration avec le Programme alimentaire mondial pour fournir nourriture et assistance aux enfants déplacés et dénutris.  Il a ajouté que la représentation de l’Ordre en Namibie fournissait aussi 350 repas par jour à des nouveau-nés et des enfants orphelins, l’institution gérant par ailleurs des centres de nutrition dans plusieurs hôpitaux, comme celui de Maracha, en Ouganda.  M. Espiritu a enfin indiqué que l’Ordre agissait aussi dans des zones reculées dénuées d’établissements de soins, comme au Togo et au Bénin, en envoyant des infirmières dans les villages pour venir en aide aux enfants malnutris.

Mme DANIELLE LARRABÉE, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a mis l’accent sur les besoins et les vulnérabilités des enfants en errance, indépendamment de leur statut juridique. Elle a ainsi rappelé que plusieurs millions d’enfants sont aujourd’hui en mouvement à travers des frontières et que 300 000 d’entre eux ont voyagé seuls ou séparés de leur famille en 2015-2016, soit cinq fois plus qu’en 2010-2011.  L’Organisation internationale pour les migrations estime pour sa part qu’au cours des neuf premiers mois de 2017, au moins 150 enfants ont péri durant leur voyage, le plus souvent par noyade, suffocation, déshydratation ou lors d’attaques, a souligné Mme Larrabée, qui a ajouté que beaucoup d’autres avaient tout simplement disparu ou été victimes d’abus, de trafics ou d’autres traumatismes.

Comme l’a souligné, dans son rapport, la Représentante spéciale chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, la communauté internationale reste dramatiquement sous-équipée pour protéger ces enfants en errance, a déploré Mme Larrabée.  Pour faire face à ces situations de vulnérabilité frappant les enfants, la FICR recommande que tous les enfants en migration aient accès à des services complets de protection et à une assistance humanitaire.  En outre, la priorité doit être donnée aux enfants non accompagnés et il doit être mis fin à la détention d’enfants au seul motif de leur statut d’immigration.  Les enfants migrants doivent également être consultés sur ce qu’ils attendent en matière de protection et se voir offrir des responsabilités.  Enfin, la FICR préconise une amélioration des bonnes pratiques basées sur les preuves.

Rappelant la longue expérience de la Fédération et de ses sociétés nationales dans les domaines de l’aide d’urgence, Mme Larrabée a indiqué que la FICR avait rejoint le Partenariat mondial pour mettre fin à la violence envers les enfants ainsi que le groupe de pilotage de l’Alliance pour la protection de l’enfant dans l’action humanitaire.  La FICR s’assure d’autre part que les jeunes et les enfants en errance sont consultés dans l’identification des risques et la recherche de solutions.  La FICR collabore pour cela avec le Pacte pour la jeunesse dans l’action humanitaire et aide les sociétés nationales à intégrer les recommandations tirées du terrain, a expliqué Mme Larrabée, qui a cité l’exemple de la société bangladaise, dont les membres parlent régulièrement avec les enfants déplacés pour comprendre leurs besoins.

En s’appuyant sur ses quelque 17 millions de volontaires, la FICR mène également une série d’évaluations des dispositifs dédiés aux enfants en errance, notamment en Équateur, au Guatemala, au Bénin, en Éthiopie, au Zimbabwe et en Indonésie, a encore indiqué Mme Larrabée.  Cela s’ajoute à l’effort mené avec les services sociaux internationaux pour fournir des soins appropriés aux enfants en migration.

En conclusion, la représentante de la FICR s’est dite encouragée par l’intérêt que ce problème a suscité dans les forums internationaux récents, comme en témoigne l’adoption de la Déclaration de New York, qui comporte des engagements précis en faveur des enfants en errance, et la résolution adoptée l’an passé sur les droits de l’enfant.

M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré qu’il fallait faire davantage pour éliminer le travail des enfants dans le monde et traduire les engagements pris en ce sens en actes concrets.  Ainsi, selon les chiffres de l’OIT, 152 millions d’enfants sont contraints au travail dans le monde, dont 64 millions de garçons et 88 millions de filles.  Ce chiffre représente 10% de la population enfantine mondiale.  Par ailleurs, 73 millions d’enfants travaillent dans les activités liées aux déchets, ce qui affecte gravement leur santé, leur sécurité et leur développement moral, a poursuivi M. Cassidy.

Même si le nombre d’enfants qui travaillent a baissé de 16 millions entre 2012 et 2016, les progrès restent lents, a encore fait observer M. Cassidy.  Pour les favoriser, l’OIT a adopté en juin dernier une nouvelle norme, à savoir sa recommandation 205 sur « l’emploi et le travail décent pour la paix et la résilience », qui met l’accent sur les mesures de prévention et les réponses à apporter pour contrecarrer les effets dévastateurs des conflits et des catastrophes économiques, en particulier sur les populations vulnérables, comme les enfants.  L’OIT, en coopération avec l’Organisation internationale des employeurs (OIE), a en outre développé un outil nommé « Guide sur le travail des enfants » qui aide les entreprises à respecter leur due diligence dans le cadre des principes des Nations Unies sur les droits de l’homme et les entreprises, a-t-il indiqué.  

Droits de réponse

Dans l’exercice de son droit de réponse, après la déclaration faite hier par la délégation de la République arabe syrienne, le représentant de l’Arabie saoudite a affirmé que les allégations de ce pays « sont fausses », ajoutant que la délégation de la République arabe syrienne tentait de dissimuler les crimes commis par son gouvernement.  Il s’est avéré que le « régime syrien » viole les droits de son propre peuple, y compris en utilisant des armes interdites par les conventions internationales, a poursuivi le représentant de l’Arabie saoudite, pour qui le représentant de la Syrie n’est pas la bonne personne pour parler des droits de l’enfant, vu la manière dont se comporte son gouvernement.

La représentante du Myanmar, répondant au Bangladesh, qui avait évoqué les personnes déplacées à leur frontière commune, a expliqué que son pays appliquait une convention signée entre les deux pays sur le retour des personnes au Bangladesh et qu’à cet égard les deux gouvernements coopèrent, comme le montre la prochaine visite d’un responsable officiel bangladais au Myanmar.  Les forces armées du Myanmar appliquent la loi, a-t-elle dit, ajoutant que les critiques formulées dans ce cadre n’aideront pas les discussions.

L’Arménie, répondant à l’Azerbaïdjan, a déclaré que c’est bien ce pays qui s’est livré à une agression du Nagorno-Karabakh.  Les installations arméniennes à la frontière sont souvent victimes du feu nourri de l’artillerie de l’Azerbaïdjan, a affirmé la représentante, ajoutant que la dernière attaque, en juillet, constituait une violation de l’accord de Saint-Pétersbourg sur un cessez-le-feu entre les deux pays. 

Le représentant de l’Azerbaïdjan a répondu que la représentante de l’Arménie essayait de déformer l’essence du conflit.  C’est l’Arménie qui occupe une partie du territoire de l’Azerbaïdjan depuis 25 ans.  Elle y commet des « crimes contre l’humanité », a ajouté le représentant, observant que les autorités arméniennes reconnaissaient elles-mêmes leurs responsabilités.  L’actuel Président de l’Arménie, Ministre de la défense il y a 17 ans, aurait déclaré ne pas regretter ces attaques, les jugeant nécessaires même si de nombreuses personnes y trouvaient la mort, a déclaré le représentant.  Il a ensuite rappelé que quatre résolutions du Conseil de sécurité portant sur ce conflit reconnaissent l’occupation militaire de l’Azerbaïdjan par l’Arménie.  Pour sa part, son gouvernement est disposé à discuter avec l’Arménie, à condition qu’elle retire ses troupes.

Dans un second exercice du droit de réponse, la délégation arménienne a déclaré que, comme d’habitude, l’Azerbaïdjan ne se référait qu’à une partie des résolutions du Conseil de sécurité, et ignorait en particulier celles qui soulignent les responsabilités de l’Azerbaïdjan, notamment au regard du droit humanitaire, que le Gouvernement de ce pays ne respecte pas. 

À son tour, le représentant de l’Azerbaïdjan a demandé à la délégation arménienne d’expliquer pourquoi des troupes de son pays se trouvaient en Azerbaïdjan.  Elle ne peut pas nier que, depuis le début du conflit, les opérations militaires ne se sont déroulées que sur le territoire de l’Azerbaïdjan, a dit le représentant, qui a répété que son pays restait disposé à négocier avec l’Arménie, une fois qu’elle aura retiré ses troupes. 

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