Soixante-douzième session,
2e séance – matin
AG/DSI/3571

Désarmement: la Première Commission appelée à contribuer à la création d’un monde sans armes nucléaires

La Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, a donné, ce matin, le coup d’envoi du débat général de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) en exhortant les délégations à contribuer à la prévention des conflits, « une mission à l’origine même de la création de l’ONU ». 

Au préalable, le Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, avait affirmé que la Première Commission pouvait faire avancer la cause de la paix en répondant aux aspirations des peuples à la stabilité et la sécurité.  « Vos travaux, a-t-il lancé, doivent aider à prévenir l’escalade des tensions et à désamorcer les crises globales actuelles qui défraient la chronique. » 

Les délégations ont entendu ces remarques et souscrit à la nécessité d’un renforcement des mesures de désarmement et de non-prolifération des armes nucléaires et classiques.  En écho aux propos de la Haut-Représentante et du Président de l’Assemblée générale, de nombreux États Membres ont notamment salué l’adoption, le 7 juillet dernier, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  À cet égard, l’Indonésie, au nom du Mouvement des non-alignés, a demandé la tenue d’une conférence de haut niveau sur le désarmement en 2018 pour exhorter les État dotés d’armes nucléaires à respecter leurs obligations en matière d’élimination totale de ces armes.  Le stock mondial actuel est constitué à environ 15 000 têtes nucléaires, a-t-il notamment été rappelé. 

Dans son intervention, Mme Nakamitsu a en outre vivement condamné les récents essais nucléaires et balistiques conduits par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  « Ces déclarations et ces essais sont inqualifiables et injustifiables », a-t-elle martelé, en indiquant que les populations de la région vivaient dans l’angoisse « que l’histoire se répète ».  Elle a insisté sur le fait qu’un règlement global de la crise dans la péninsule coréenne passait uniquement par l’atteinte d’une solution diplomatique négociée, un appel auquel ont largement souscrit les délégations.  « La menace d’une destruction nucléaire dans la région est en soi une entrave à la réalisation du développement durable », s’est en outre inquiétée la Haut-Représentante.

Qualifiant les agissements de la RPDC de « violations inacceptables des résolutions du Conseil de sécurité », le représentant de l’Union européenne a jugé, pour sa part, que les récents événements dans la péninsule coréenne soulignaient l’importance d’une entrée en vigueur « sans délai » du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Il a également annoncé que l’UE préparait d’autres sanctions « destinées à permettre la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne par des moyens diplomatiques ». 

Concernant le dossier nucléaire iranien, le représentant de l’UE a demandé instamment à la République islamique d’Iran d’honorer tous ses engagements au titre du Plan d’action global commun et à coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  « La ratification par l’Iran du Protocole additionnel de l’AIEA est essentielle », a-t-il notamment insisté, avant d’exhorter ce pays à mettre fin à toutes ses activités balistiques. 

La crise syrienne a également été largement commentée au cours de cette première journée de débat.  L’Union européenne a encouragé le Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU sur l’utilisation de produits chimiques comme armes en République arable syrienne à identifier rapidement les auteurs de l’attaque au gaz sarin commis le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun, en Syrie.  Pour sa part, le Chili a réclamé l’universalisation de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction.  Ce pays devrait soumettre un projet de résolution sur ce point.

Exerçant son droit de réponse, le représentant de la République arabe syrienne a rejeté les conclusions des rapports de l’ONU incriminant son pays, clamant que la Syrie « s’est toujours pliée de bonne grâce aux demandes du Conseil de sécurité et des différentes commissions ».  Il a également signalé que la Syrie informait régulièrement l’ONU de la possession, « par les groupes terroristes du Front el-Nosra et de l’EIIL, de substances chimiques toxiques dont ils se servent contre les civils et les militaires en Syrie ».

En ce qui concerne la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC), la représentante de Trinité-et-Tobago, qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a plaidé pour le renforcement du processus du Programme d’action de l’ONU sur les ALPC lors de la Conférence d’examen qui se tiendra en 2018.  « Le rôle des femmes dans la prévention de la violence armée et le combat contre la prolifération des ALPC devra être réaffirmé », a-t-elle également souhaité. 

À son instar, le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des États d’Afrique, a plaidé pour une mise en œuvre « équilibrée et objective » du Traité sur le commerce des armes de manière à protéger les intérêts de l’ensemble des États, « et pas seulement les principaux États producteurs et exportateurs ».  Ce dernier s’est notamment inquiété de l’accumulation excessive et de la diffusion incontrôlée des armes légères en Afrique.

La Première Commission poursuivra demain, mardi 3 octobre, son débat général sur tous les points à l’ordre du jour relatifs au désarmement et à la sécurité internationale, à partir de 10 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM, Président de la Première Commission, a tout d’abord présenté ses condoléances aux États-Unis et aux victimes de la fusillade à Las Vegas.  Il a ensuite rappelé que, depuis 1946, l’ONU s’est emparée de la question de l’énergie atomique et de ses conséquences potentiellement néfastes, se félicitant du fait qu’en juillet dernier, 122 pays avaient voté en faveur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  L’interdiction de l’arme nucléaire, a-t-il souligné, est la seule solution pour garantir la non-utilisation de ces armes.  Il a appelé au respect scrupuleux des normes et traités en la matière, et exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre au plus vite l’interdiction totale des essais nucléaires.  Évoquant la célébration du cinquantième anniversaire du Comité des Nations Unies pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, ainsi que l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement depuis deux décennies, il a estimé le moment idéal, pour les États Membres, de redoubler d’efforts.  « Les dangers en mutation des armes nucléaires sont une entrave aux progrès de l’humanité », a-t-il averti.

Le Président de la Première Commission s’est en outre préoccupé du commerce illicite des armes légères et de leurs munitions, un phénomène qui promeut la violence et qui présente un très grave danger pour le monde.  Il a souligné que l’interdiction des armes de petit calibre est un moyen efficace d’amener les pays sur la voie du développement durable.

M. MIROSLAV LAJČÁK, Président de l’Assemblée générale, a affirmé que la Première Commission possédait un potentiel réel en vue de « faire la différence sur le terrain » et faire avancer la cause de la paix.  Les peuples veulent la stabilité et la sécurité, a-t-il ainsi dit, ajoutant que la Commission pouvait contribuer, par ses résolutions et débats, à répondre aux défis liés au désarmement, à la non-prolifération et au contrôle des armes.  Vos travaux, a-t-il lancé, doivent aider à prévenir l’escalade des tensions et à désamorcer les crises globales actuelles qui défraient la chronique.  M. Lajčák a notamment insisté sur le rôle que joue la Première Commission en matière de prévention, et a d’ailleurs demandé aux délégations d’en faire une priorité pendant cette session.  Pour que la paix soit durable, a-t-il souligné, il est essentiel que nous œuvrions ensemble au renforcement des mesures de désarmement et de non-prolifération des armes, qu’elles soient classiques ou nucléaires.

Le Président de l’Assemblée générale a reconnu que les discussions en matière de désarmement étaient difficiles car touchant directement aux questions sensibles de sécurité nationale des États.  Il a néanmoins salué les progrès enregistrés en 2017, année marquée notamment par l’adoption et l’ouverture à la signature du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Il a également noté avec satisfaction que les délégations de la Commission du désarmement étaient parvenues à s’entendre sur des recommandations à soumettre à l’Assemblée générale.  Pour autant, M. Lajčák a déploré qu’en 2016, près de deux mille milliards de dollars aient été consacrés aux dépenses militaires dans le monde, et ce, alors que des millions d’êtres humains vivent dans la pauvreté, n’ont pas accès aux services publics de base et souffrent de la faim.  M. Lajčák a engagé les États Membres à redoubler d’efforts et faire montre à la fois de courage et de souplesse pour faire avancer « concrètement » la cause de la paix et du développement durable.  Soyons constructifs et capables d’apporter des solutions qui changeront positivement la vie des gens que nous représentons ici, a-t-il exhorté.

Mme IZUMI NAKAMITSU, Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, a condamné d’emblée les rhétoriques incendiaires et les récents essais nucléaires et balistiques conduits par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Ces déclarations et ces essais sont inqualifiables et injustifiables, a-t-elle martelé en faisant siennes les condamnations du Secrétaire général.  Mme Nakamitsu a assuré que les peuples de la région, « y compris celui de mon pays », vivaient depuis des mois dans l’angoisse et la peur « que l’histoire se répète ».  Elle a insisté sur le fait qu’un règlement global et durable de la crise dans la péninsule coréenne passait nécessairement par l’atteinte d’une solution diplomatique négociée.  La menace d’une destruction nucléaire dans la région est en soi une entrave à la réalisation du développement durable, a–t-elle poursuivi, en invitant instamment les délégations de la Première Commission à promouvoir le programme onusien de désarmement. 

La Haut-Représentante a ensuite constaté que si les normes en vigueur restent viables, elles doivent néanmoins être renforcées pour éviter d’être trop facilement contestées et bafouées.  Elle a ainsi demandé aux délégations de faire preuve d’inventivité et de souplesse pour redonner aux peuples l’espoir dans des domaines aussi importants pour eux que le contrôle des armes classiques et la protection des civils pendant les conflits armés.  Le désarmement est un instrument de prévention des conflits, une mission à l’origine même de la création de l’ONU, a encore noté la Haut-Représentant.  À son tour, elle a salué l’adoption, cet été, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et souhaité que les cycles d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) soient l’occasion de réfléchir aux moyens de mettre en œuvre les engagements déjà pris au titre dudit traité.  Elle a par ailleurs souligné que l’accord sur le nucléaire iranien, basé sur le principe de la responsabilité partagée, devait servir de modèle aux mesures destinées à appuyer la résolution d’autres défis sécuritaires émergents.  À cet égard, elle a mentionné la lutte contre l’utilisation d’armes chimiques, dans le cadre du conflit syrien, ainsi que la prolifération des agents explosifs improvisés, l’accumulation excessive de munitions d’armes légères et de petit calibre (ALPC) ou encore l’utilisation de drones et du cyberespace à des fins militaires.

Cette session de la Première Commission nous place à la croisée des chemins, a estimé Mme Nakamitsu, qui a souligné la nécessité que les délégations progressent lors de leurs délibérations sur le contrôle des applications militaires et civiles de l’intelligence artificielle et la création d’un espace extra-atmosphérique exempt d’armes de destruction massive.  Constatant par ailleurs que le programme de travail de la Première Commission était plus chargé que jamais, signe, selon elle, que les actions n’ont pas été assez rapides jusqu’à présent, elle a encouragé les États Membres à explorer les moyens d’insuffler un dynamisme nouveau aux travaux de la Commission.

S’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, Mme INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a réaffirmé le caractère prioritaire du désarmement nucléaire, déplorant qu’il se trouve aujourd’hui dans une impasse alarmante, en raison de l’absence de progrès des État dotés d’armes nucléaires.  Elle a déploré que ces États poursuivent la modernisation de leurs arsenaux, estimant que l’approche par étape adoptée n’avait pas produit de progrès concrets en vue de l’élimination totale de ces engins.

Elle a ensuite salué l’adoption, le 7 juillet, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, appelant à son entrée en vigueur.  Elle a également réitéré le soutien du Mouvement des non-alignés à la tenue d’une conférence de haut niveau sur le désarmement en 2018, engageant les État dotés d’armes nucléaires de se conformer de manière urgente et complète à leurs obligations légales d’élimination totales des armes nucléaires et de renoncer à toute modernisation de leurs arsenaux. 

Elle a aussi réaffirmé le besoin urgent de conclure un instrument juridiquement contraignant, inconditionnel et non discriminatoire pour s’assurer que les États non dotés d’armes nucléaires ne soient pas l’objet de menace d’usage ou d’usage d’armes nucléaires.

La représentante a déploré l’échec de la neuvième Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, déplorant qu’elle n’ait pu adopter un document final, en dépit des efforts déployés par les États du Mouvement des non-alignés.

La représentante a par ailleurs déploré l’absence de consensus et de nouvelles mesures concernant l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, appelant notamment Israël à renoncer à son arsenal nucléaire et à rejoindre le TNP. 

Rappelant le droit inaliénable des États à développer, produire et utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, la représentante a salué la conclusion des négociations autour du programme nucléaire de la République islamique d’Iran.  Elle a fermement rejeté toute limitation ou restriction pouvant être imposée à un pays en développement, soulignant l’importance de la coopération avec l’AIEA.

Poursuivant, la représentante a déploré l’absence d’un système efficace de vérification de la mise en œuvre de la Convention sur les armes biologiques appelant à des négociations pour l’établissement d’un tel protocole. 

Rappelant la profonde préoccupation du Mouvement des non-alignés quant à la prolifération des armes légères et de petit calibre, la représentante a appelé les États à s’assurer que de telles armes soient exclusivement destinées à des États.  Elle a également demandé la mise en œuvre complète du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects et de l’Instrument de traçage.

À propos des missiles balistiques et de la militarisation de l’espace atmosphérique, elle a souhaité que la Conférence du désarmement se penche en priorité sur la mise en place d’un instrument juridique international empêchant une course aux armements dans l’espace.  Abordant également la question des systèmes d’armes létaux autonomes, elle a appelé à la création d’un groupe d’expert sur le sujet, dans le cadre de la Convention sur les armes inhumaines.

M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a réaffirmé l’engagement de l’ASEAN en faveur de la vision d’un monde sans armes nucléaires, soulignant que seule l’interdiction totale des armes nucléaires sera la garantie contre leur non-utilisation.

Rappelant que l’Asie du Sud-Est est une zone exempte d’armes nucléaires, conformément au Traité de Bangkok, voté il y a 20 ans, il a confirmé l’engagement de l’ASEAN à prolonger les termes de ce traité pendant la période 2018-2022.  À cet égard, le représentant s’est félicité de l’adoption, le 7 juillet dernier, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  « Avec le TICE, ce traité s’affirme comme une mesure essentielle pour aboutir à un monde sans armement atomique », s’est-il félicité.  Il s’est en revanche inquiété des tensions dans la péninsule coréenne et a réitéré l’appel de l’ASEAN à la dénucléarisation de cette région.  Le représentant a néanmoins souligné l’attachement de l’Association au droit inaliénable des nations à accéder au nucléaire civil pour appuyer leur développement économique et social.

Le délégué a ensuite indiqué que les nations d’Asie du Sud-Est promeuvent actuellement la coopération pour renforcer la cybersécurité et attendent avec impatience, par ailleurs, la prochaine réunion des États parties à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel.  D’une façon générale, si l’ASEAN reconnaît le droit à la détention et l’utilisation d’armes classiques pour garantir la sécurité des pays, elle dénonce le commerce illicite de ces armes et tente de le contrôler au niveau régional.  « Nous reconnaissons le droit légitime à la sécurité, mais ça ne doit pas se faire au détriment de la sécurité des autres », a résumé le représentant.

M. TIJJANI MUHAMMAD-BANDE (Nigéria), au nom du Groupe des États d’Afrique, a salué l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et a appelé à prendre des mesures plus concrètes pour atteindre l’objectif du désarmement nucléaire.  « Le moment est venu d’élever nos voix face à la lenteur et au manque de bonne volonté des États doté d’armes nucléaires », a-t-il affirmé. Évoquant la tenue prochaine, en 2020, de la Conférence des Parties chargée de l’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, il a appelé les États à faire preuve d’un engagement positif lors des réunions préparatoires.  Il a notamment insisté pour une pleine mise en œuvre, par les États dotés d’armes nucléaires, des engagements pris dans le contexte du TNP, soulignant que l’échec de la dernière conférence demeure gravé dans les mémoires.  Le représentant a réaffirmé l’attachement du Groupe des États d’Afrique au rôle central que jouent les zones exemptes d’armes nucléaires pour consolider le TNP.  Il a rappelé que le Traité de Pelindaba réaffirme le statut de l’Afrique comme zone exempte d’armes nucléaires, pour ensuite regretté l’échec à convoquer, en 2012, la conférence pour faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires.

M. Bande a ensuite estimé que les considérations humanitaires devaient sous-tendre toutes les délibérations concernant les armes nucléaires, citant notamment les conséquences humanitaires catastrophiques liées à leur emploi délibéré ou accidentel, notamment sur le plan de la santé, de l’environnement et de l’économie.  En la matière, le Groupe appuie fermement tous les efforts en faveur de l’élimination complète et appelant à délégitimer des armes nucléaires, à commencer par le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Il a également appelé les États doté de l’arme nucléaire à cesser de moderniser leurs arsenaux, exhortant par ailleurs à une adhésion universelle au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).

Après s’être inquiété de l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement, le représentant a regretté que la Commission du désarmement n’ait pas été en mesure d’obtenir un consensus sur la question du désarmement nucléaire.  Il a ensuite appelé les États parties au Traité sur le commerce des armes à le mettre en œuvre de manière « équilibrée et objective » et de manière à protéger les intérêts de l’ensemble des États, « et pas seulement les principaux États producteurs et exportateurs ».  Il s’est inquiété du commerce et de la production illicite d’armes légères et de petit calibre, ainsi que de leur accumulation excessive et diffusion incontrôlée, en Afrique notamment.  Le représentant a ensuite salué les efforts déployés par le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique pour renforcer son partenariat avec la Commission de l’Union africaine.  Il a aussi appelé à plus d’appui pour renforcer les efforts du Centre.

Mme PENNELOPE ALTHEA BECKLES (Trinité-et-Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a repris les termes du Secrétaire général selon lesquels le monde actuel est « un monde en morceaux ».  Elle a indiqué que les 14 États membres de la CARICOM étaient très préoccupés par l’évolution de la situation dans la péninsule coréenne et la menace « réelle » d’une guerre nucléaire.  Pour de petits États insulaires en développement, les invectives sans ambiguïtés et la rhétorique incendiaire sont une source croissante d’inquiétude, a-t-elle signalé. Mme Beckles a également réaffirmé l’importance que revêt, pour les pays de la région, la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  À cet égard, elle a insisté sur la contribution que peut apporter la Première Commission à cet effort, en particulier la mise en œuvre de certains objectifs de développement durable comme celui relatif à l’élimination de la violence contre les femmes et les filles.

D’autre part, la représentante a mis l’accent sur les initiatives régionales de la CARICOM, notamment la stratégie mise en œuvre par l’Office de la CARICOM chargé de la sécurité et de la lutte contre la criminalité pour combattre les conséquences multidimensionnelles du crime organisé.  Nos pays mettent l’accent sur le traçage des armes, leur collecte et leur destruction ainsi que sur la poursuite en justice des trafiquants et des usagers illégaux a-t-elle précisé.  Elle a ajouté que les États membres de la CARICOM conduisaient ces efforts dans le cadre multilatéral de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC) et qu’ils souscrivaient unanimement aux principaux objectifs du Traité sur le commerce des armes pour réduire les souffrances humaines.  Pour que la mise en œuvre de ce traité soit couronnée de succès, il doit cependant être appliqué en toute bonne foi par l’ensemble des États Membres de l’ONU, à commencer par les pays fabricants, exportateurs et importateurs d’armes classiques, a encore insisté la représentante.

Appelant au renforcement du processus du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, lors de la Conférence d’examen qui se tiendra en 2018, elle a attiré l’attention sur l’importance de lutter plus efficacement contre la prolifération et l’accumulation excessive de munitions.  Le rôle des femmes dans la prévention de la violence armée et le combat contre la prolifération des ALPC devra être réaffirmé, a-t-elle aussi dit.  Enfin, elle a déclaré que le 7 juillet 2017 était un jour que personne n’oublierait: ce jour-là, a-t-elle rappelé, la majorité des États Membres a adopté le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, et le Guyana, pays membre de la CARICOM fait partie des trois premiers signataires.

M. KHALED HUSSEIN MOHAMED ALYEMANY (Yémen), au nom du Groupe des États arabes, a souligné que la paix et la sécurité ne sauraient se réaliser tant que subsisteront des armes nucléaires et autres armes de destruction massive.  Estimant que les moyens colossaux consacrés à ces arsenaux devraient être mis au service du développement, il a insisté pour que tous les États Membres honorent leurs engagements personnels et collectifs, soutenant que le cadre multilatéral de l’ONU était le meilleur moyen de parvenir à des résultats.

« Nous avons connu un développement historique avec l’adoption du premier outil juridiquement contraignant d’interdiction des armes nucléaires », s’est-il ensuite félicité, faisant référence au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Le représentant a notamment vu dans cet accord le moyen de colmater les brèches en classant les armes nucléaires au même rang que les autres armes de destruction massive. Il a également estimé que ce texte ne s’oppose pas au Traité sur la non-prolifération, mais le complète.

Le représentant s’est en revanche préoccupé de « l’échec persistant du désarmement nucléaire et de la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération (TNP) ».  À ses yeux, les États dotés de l’arme nucléaire se dérobent à leurs obligations en ne fournissant pas un calendrier précis de leur désarmement.  Il a notamment accusé Israël de ne pas vouloir adhérer au TNP et de refuser de soumettre ses installations nucléaires au régime d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a appelé à prendre des mesures immédiates pour créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, tout en regrettant à de multiples reprises « l’atermoiement » de la communauté internationale sur cette question.  La création de ces zones est l’un des trois piliers du TNP dont l’importance ne saurait être sous-estimée, a-t-il souligné.

M. TORE HATTREM (Norvège), intervenant au nom du Groupe des pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Suède et son propre pays), a appelé les pays à s’unir derrière le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, en dépit de la subsistance de désaccords, notamment en ce qui concerne le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Le représentant a aussi encouragé les États-Unis et la Russie à renouer le dialogue sur l’accord de désarmement New Start, qui doit arriver à terme en 2021.  Les pays nordiques ont aussi réaffirmé leur engagement vis-à-vis du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, et ont demandé que soit négocié au plus vite un traité interdisant la production de matières fissiles pour « contenir toute course à l’armement dans le futur ».

Pour M. Hattrem, l’accord conclu avec la République islamique d’Iran prouve qu’il est possible d’atteindre des résultats importants grâce à la diplomatie, « même si le point de départ est difficile ».  Il a appelé à un renforcement de ces efforts, afin de contribuer à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes de destruction massive.  M. Hattrem a par ailleurs regretté que l’interdiction de l’utilisation d’armes chimiques ait été violée par le Gouvernement syrien et les terroristes de Daech, appelant l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et le Conseil de sécurité à se préoccuper avec sérieux de cette question.  À cet égard, il a aussi regretté les faibles résultats de la huitième Conférence sur la Convention de l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction.  Nous avons raté une opportunité en or, et si nous échouons à nouveau, nous courons le risque de marginaliser cet instrument multilatéral crucial, a-t-il déclaré en substance.

Poursuivant, M. Hattrem a fait savoir que la Norvège et le Danemark ont rejoint, cette année, le Comité sur les usages pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.  Il a ensuite mis en évidence l’importance du Traité sur le commerce des armes, constatant que leur commerce illicite nourrit le terrorisme et le crime transnational organisé.  Le représentant s’est également longuement attardé sur le problème des mines, rappelant que depuis le vingtième anniversaire de l’adoption de Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, 51 millions de mines ont été détruites.  Le principal défi des prochaines années, a-t-il déclaré, est la prolifération d’engins artisanaux produits et activés par des agents non-étatiques.  Il a appelé à nettoyer les zones libérées de Syrie et d’Iraq afin d’assurer le retour des personnes déplacées.

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique), au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, a indiqué qu’au cours des deux dernières décennies les membres de la Coalition, à savoir le Brésil, l’Égypte, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud et son pays, avaient œuvré activement à la mise en œuvre de mesures « concrètes, transparentes et vérifiables » de désarmement nucléaire irréversible dans le cadre du TNP.  Il a toutefois déploré la lenteur des réponses apportées aux crises actuelles, signe selon lui d’un manque de volonté politique et de détermination des acteurs les plus importants de la sécurité internationale.  Il a appelé à une refonte des doctrines de sécurité à l’aune des études envisageant les conséquences humanitaires catastrophiques d’une détonation nucléaire, y compris accidentelle.  Dans ce contexte, il a estimé que le désarmement nucléaire était aussi bien un impératif moral qu’une véritable obligation juridique internationale.  Selon lui, la « présence illégitime » de quelque 15 000 armes nucléaires aggrave de fait la paix et la sécurité internationales et intensifie les tensions et les risques de conflit, sapant ainsi la réalisation des objectifs de développement durable.  Le représentant mexicain a en outre plaidé pour une réduction drastique des dépenses militaires et exhorté les États dotés de l’arme nucléaire à mettre en œuvre l’article VI du TNP relatif aux moyens à mettre en place pour parvenir au désarmement nucléaire sous tous ses aspects.  Pour M. Sandoval Mendiolea, le moyen le plus sûr de renforcer le régime de non-prolifération du TNP « reste encore de mettre pleinement en œuvre le Traité ».

M. JACEK BYLICA, de l’Union européenne (UE), a condamné fermement les essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques conduits par la RPDC, qui représentent des violations inacceptables des multiples résolutions du Conseil de sécurité.  Il a estimé que les récents événements dans la péninsule coréenne soulignaient l’importance vitale d’une entrée en vigueur sans délai du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  À ce titre, il a indiqué que l’UE saluait l’adoption de la résolution 2310 (2017) du Conseil de sécurité qui réaffirme le rôle central dudit traité, ainsi que l’adoption à l’unanimité de la résolution 2375 qui exhorte tous les États Membres à appliquer les sanctions contre la RPDC.  M. Bylica a ensuite annoncé que l’UE préparait d’autres sanctions destinées à permettre la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne par des moyens diplomatiques. 

Concernant le dossier nucléaire iranien, le représentant de l’UE a demandé instamment à la République islamique d’Iran d’honorer tous ses engagements au titre du Plan d’action global commun et à coopérer activement et de manière transparente avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  La ratification par l’Iran du Protocole additionnel de l’AIEA est essentielle, a-t-il notamment insisté, avant d’exhorter ce pays à mettre fin à toutes ses activités en rapport avec des missiles balistiques vecteurs d’armes nucléaires.  Il a réitéré l’appui de l’UE au Code de conduite de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques, insistant par ailleurs sur le besoin d’accentuer les efforts multilatéraux pour mieux combattre la prolifération de missiles balistiques qui, s’est-il inquiété, déstabilise de nombreuses régions du monde.

S’agissant des armes chimiques, il a rappelé l’importance d’un plein respect de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, ainsi que sur le rôle vital que joue l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) dans sa mise en œuvre.  Il a condamné les attaques au gaz sarin commis le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun, en Syrie, et encouragé le Mécanisme d’enquête conjoint OIAC-ONU à identifier sans délais les auteurs de cet acte « abominable ».  L’UE appelle en outre tous les membres du Conseil de sécurité à soutenir la prorogation immédiate du mandat du Mécanisme afin d’envoyer un signal fort contre l’impunité, a renchéri M. Bylica.  Par ailleurs, il a appelé toutes les parties à sauvegarder le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire et à assurer la vérification de la poursuite de sa mise en œuvre. 

Intervenant en sa capacité nationale, M. SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a fermement condamné les agissements de la République populaire démocratique de Corée, jugeant que cette situation pose non seulement la question de l’efficacité du TNP et des Nations Unies, mais renforce aussi la nécessité du multilatéralisme.

Réfutant l’idée que la paix puisse être garantie par la menace des armes, notamment atomiques, il a dit sa satisfaction à voir la majorité de la communauté internationale favoriser la prévention des conflits pour assurer la stabilité du monde.  Il s’est aussi félicité de l’ouverture à la signature, le 20 septembre dernier, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, tout en regrettant que 20 ans après la signature du TICE, celui-ci ne soit toujours pas entré en vigueur.

S’agissant des autres armes de destruction massive, le représentant du Mexique a appelé la communauté internationale à appuyer les travaux du mécanisme d’enquête conjoint en Syrie.  Il a salué les accords conclus en matière d’armes classiques et de mines antipersonnel.  Notant que les armes légères sont la cause de la moitié des morts violentes sur la planète, il a appelé à faire du contrôle des transferts internationaux de ces armes une priorité.

Mme SUSANNE BAUMANN (Allemagne) a condamné les défis répétés au droit international de la RPDC, qu’elle a exhortée à renoncer à ces agissements « belliqueux » et à respecter les résolutions du Conseil de sécurité.  Elle a ensuite estimé que l’accord sur le nucléaire iranien démontrait que des solutions négociées dans le cadre du TNP « peuvent fonctionner », en particulier si, en l’occurrence, « l’Iran respecte cet accord et que nous évitons toute action susceptible d’en affaiblir la portée et la mise en œuvre ».  La représentante a également plaidé pour le renforcement du dispositif global de désarmement nucléaire existant.  Elle a ensuite invité les États possédant le plus grand nombre d’armes nucléaires à discuter plus avant des moyens à développer pour réduire à un rythme plus rapide la taille de leurs arsenaux.  Je suis convaincue que nous avons besoin d’engagement et d’unité autour des engagements existants, a-t-elle répété, notant l’importance d’une entrée en vigueur rapide du TICE et de la négociation de garanties négatives de sécurité juridiquement contraignantes.  De telles garanties formeraient un instrument précieux de non-prolifération sur la voie d’un monde exempt d’armes nucléaires, a-t-elle considéré.  De plus, la représentante a jugé que le temps était venu pour la Première Commission de traiter « sérieusement » du contrôle des systèmes d’armes autonomes létaux « de plus en plus perfectionnés ».

Après avoir condamné les récents tests d’armes nucléaires et de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée, M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a réaffirmé l’engagement de son pays vis-à-vis du désarmement et de la non-prolifération nucléaires, prenant pour exemple la signature, le 20 septembre dernier, par le Président chilien, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Pour le Chili, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reste cependant la pierre angulaire du système de désarmement, et le représentant a exhorté les pays possédant des armes nucléaires à remplir leurs obligations au titre de l’article VI de ce traité.  M. Barros Melet a également réclamé l’universalisation de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, pour demander ensuite à la communauté internationale de se pencher sur le problème du trafic des armes légères et de petit calibre.  « Ses effets destructeurs sont gigantesques pour des millions de gens et ont un effet direct sur le développement socioéconomique, les droits de l’homme et l’exacerbation des violences sexuelles et de genre », a-t-il notamment signalé.

M. Barros Melet a ensuite mis en évidence le rôle actif joué par son pays dans la promotion de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, présenté comme « un des meilleurs alliages entre le droit humanitaire international et le désarmement ».  En tant que Président de la quinzième réunion des États parties à cette convention, en 2016, le Chili indique avoir voulu renforcer cette relation vertueuse, avec, en ligne de mire, la volonté de parvenir à un monde débarrassé des mines antipersonnel d’ici à 2025.  M. Barros Melet a aussi parlé du vote, en juillet dernier, au Chili, d’une loi qui permet de fournir une assistance et une compensation aux victimes d’accidents causés par des mines antipersonnel ou des engins explosifs.

Exerçant son droit de réponse, le représentant de la République arabe syrienne a regretté certains propos de la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, lesquels, a-t-il estimé, anticipent les résultats de la commission chargée des travaux du mécanisme conjoint d’établissement des faits.  Il a dénoncé un moyen « inacceptable » pour faire pression sur l’organisme d’enquête et incriminer son pays.  De tels propos confortent l’inquiétude de la Syrie quant à la probité des conclusions du rapport, a-t-il indiqué, assurant que son pays s’était toujours plié de bonne grâce aux demandes du Conseil de sécurité et des différentes commissions.  Il a expliqué aussi qu’il avait envoyé des missives attestant de la possession, par les groupes terroristes (Front el-Nosra et EIIL), de substances chimiques toxiques dont ils se servent contre les civils et militaires en Syrie.

Répondant ensuite à la déclaration de la Norvège, le représentant syrien a estimé qu’elle allait dans le sens des positions de l’OTAN qui « aide et soutient les groupes terroristes ».  Il a notamment accusé l’OTAN de cibler des milliers de civils en Syrie ainsi que des écoles de sourds-muets à Raqqa, affirmant par ailleurs que les aéroports de certains pays européens permettent aux groupes terroristes de se fournir en armes et en munitions.  Répondant finalement à l’Allemagne, le représentant a rappelé, que ce pays dotait Israël de sous-marins capables de lancer des missiles nucléaires. 

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