Examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul,
1re & 2e séances plénières – matin & après-midi
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La Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA s’ouvre avec un appel à la mobilisation de tous les acteurs du développement

ANTALYA, Turquie, 27 mai - La Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA) a ouvert ses portes, aujourd’hui à Antalya, sur la côte méditerranéenne de la Turquie, par un appel de responsables de haut niveau du monde entier pour accélérer les progrès réalisés jusqu’ici par ces pays où près d'un milliard de personnes sont confrontées à des défis de développement considérables.

« Il est important de recentrer nos efforts et de les intensifier en vue de réaliser les visions du Programme d’action d’Istanbul », a déclaré à l’ouverture de la Conférence, au nom des pays les moins avancés, le Ministre pour les collectivités locales, le développement rural et les coopératives du Bangladesh, M. Khandker Mosharraf Hossain. 

À cinq ans de l’échéance de la mise en œuvre complète du Programme d’action M. Hossain a souligné la contribution de tous les acteurs -les PMA, l’ONU, la société civile et toute la communauté internationale- pour réaliser ses objectifs ambitieux.

Tout au long de la première journée de la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul, qui se tient jusqu’au 29 mai, les hauts responsables de plusieurs dizaines de pays ont jugé nécessaire de progresser dans plusieurs domaines, tels que la réduction de la pauvreté, le développement des infrastructures, l’accès à l’énergie, l’autonomisation des femmes ou l’emploi, en particulier celui des jeunes.

Présidée par le Ministre turc des affaires étrangères, M. Mevlüt Çavuşoğlu, la Conférence suit de quelques jours à peine le Sommet humanitaire mondial, qui a eu lieu à Istanbul, lequel a attiré l'attention de la planète sur les crises humanitaires, dont beaucoup ont un impact disproportionné sur les populations des pays les moins avancés.  

« Un long chemin reste à parcourir pour les PMA, même si les progrès accomplis depuis l’adoption du Programme d’action en 2011 sont certains », a fait observer M. Çavuşoğlu, qui a insisté sur l’importance du projet de déclaration qui doit être adoptée à l’issue de la Conférence d’Antalya.

L’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul coïncide, ainsi que l’ont relevé la plupart des intervenants, avec le début de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et du Programme d’action d’Addis-Abeba.

Adopté en 2011, il constitue pour les PMA une feuille de route d’une durée de 10 ans visant à appuyer leur développement durable.  Au total, 48 pays sont classés par l’ONU dans cette catégorie, ce qui leur donne droit, notamment, à diverses concessions, parmi lesquelles un accès préférentiel au marché et à une assistance technique spéciale.

L’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui s’exprimait au nom du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a affirmé que les progrès réalisés jusqu’ici par les PMA pour réduire la pauvreté, promouvoir le développement humain et consolider les infrastructures, y compris celles de l’information, des communications et des technologies, avaient été inégalement répartis. 

Pour le Secrétaire général, des efforts doivent être entrepris pour mobiliser des ressources grâce au renforcement des capacités, au développement du secteur privé, à la coopération fiscale internationale et à de meilleures interventions politiques et institutionnelles.  Les partenariats entre les secteurs public et privé, la coopération triangulaire et les coopérations Nord-Sud et Sud-Sud et Nord-Sud sont à ce titre essentiels. 

« Toutes les parties prenantes doivent être conscientes de leur rôle », a ainsi estimé le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Moggens Lykketoft.  « Seuls des efforts concertés pourront nous permettre d’assurer un avenir meilleur pour tous, y compris pour les personnes en marge. » 

Le Groupe des 77 et la Chine, par la voix de la Thaïlande, a appelé tous les partenaires de développement à consacrer 0,2% de leur revenu national brut aux PMA comme ils s’y sont engagés, et à leur allouer 50% de leur aide publique au développement (APD).  Il a également demandé la levée et l’élimination totale des mesures économiques unilatérales imposées aux pays en développement, en particulier aux PMA, lesquelles ont des « effets négatifs » sur leur développement et leur prospérité, ainsi que sur leurs efforts en vue de la radiation de la liste des PMA.

Le représentant des Maldives, pays sorti de cette catégorie il y a cinq ans, a, quant à lui, préconisé avec vigueur un réexamen des critères de radiation de la liste, qu’il a jugés « inadaptés », car ne tenant pas compte de la vulnérabilité de certains des PMA, par exemple leur vulnérabilité face aux effets des changements climatiques.

La liste des PMA est réexaminée tous les trois ans par le Conseil économique et social (ECOSOC), en application des recommandations du Comité des politiques de développement.  Trois critères sont pris actuellement en considération par le Comité: le revenu par habitant, le capital humain et la vulnérabilité économique.

Parallèlement à ce débat avaient lieu tout au long de la journée plusieurs événements portant sur le financement des objectifs de développement durable, les mesures de soutien, l’investissement dans l’agriculture, la mise en œuvre des objectifs de développement durable dans les PMA d’Asie-Pacifique ou la croissance, l’emploi et le travail décent.

La plénière de la Conférence reprendra demain, samedi 28 mai à 10 heures.

Déclarations d’ouverture

M. MEVLÜT ÇAVUŞOĞLU, Président de la Conférence et Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a souligné la nécessité d’assurer le suivi des engagements pris il y a cinq ans pour assister les pays les moins avancés (PMA).  À ce jour, 800 millions de personnes vivent dans les PMA, a-t-il rappelé, en appelant à tirer profit de leur productivité.  Il a déclaré que l’aide aux PMA était cruciale, avant de se dire alarmé par la diminution de l’aide publique au développement.  Les échanges commerciaux doivent être un moteur de la croissance des PMA, a-t-il souligné, en souhaitant que la part des PMA dans les échanges mondiaux soit multipliée par 2 dans les années à venir.  M. Çavuşoğlu a ensuite insisté sur l’importance de remédier au défi de la sécurité alimentaire, de renforcer les capacités technologiques des PMA et de promouvoir dans ces pays une croissance riche en emplois.  Le Ministre a assuré que la Turquie allouait 300 millions de dollars par an aux PMA en vue, notamment, de renforcer leurs capacités technologiques.  Un long chemin reste à parcourir pour les PMA, même si les progrès accomplis depuis l’adoption du Programme d’action en 2011 sont certains, a-t-il dit.  En conclusion, le Président de la Conférence et Ministre des affaires étrangères de la Turquie a mis l’accent sur l’importance du projet de déclaration qui doit être adopté à l’issue de la Conférence d’Antalya.

M. MOGENS LYKKETOFT, Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a rappelé le message du Sommet humanitaire mondial, qui vient d’avoir lieu à Istanbul, en précisant qu’il était l’essence du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 et du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La déclaration politique de la Conférence d’Antalya déterminera ce que l’on pourra faire pour relever les défis auxquels sont confrontés les pays les moins avancés.  Il faut que nous passions davantage de temps à agir et à trouver plus de temps pour régler ces problèmes, a déclaré le Président de l’Assemblée générale.

La déclaration politique fait référence à des engagements, lesquels, s’ils sont mis en œuvre, appuieront ces pays en développement.  C’est en travaillant notamment avec la société civile, le secteur privé et les partenaires en développement que les objectifs pourront être réalisés, a-t-il dit. 

M. Lykketoft a en outre appelé à allouer davantage de ressources, à renforcer l’aide publique au développement (APD) et la coopération Sud-Sud.  Toutes les parties prenantes, a-t-il souligné, doivent être conscientes de leur rôle.  Seuls des efforts concertés pourront nous permettre d’assurer un avenir meilleur pour tous, y compris pour les personnes en marge, a-t-il estimé avant de conclure.

Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui s’exprimait au nom du Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON, a affirmé que les progrès réalisés jusqu’ici par les pays les moins avancés pour réduire la pauvreté, promouvoir le développement humain et consolider les infrastructures, y compris celles de l’information, des communications et des technologies, avaient été inégalement répartis.  Le Secrétaire général rappelle l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, a-t-elle dit. 

De même, a ajouté Mme Clark, le Secrétaire général appelle à renforcer les capacités des PMA et à mobiliser d’autres sources de financement.  Des efforts doivent être entrepris pour mobiliser des ressources grâce au renforcement des capacités, au développement du secteur privé, à la coopération fiscale internationale et à de meilleures interventions politiques et institutionnelles.  Pour M. Ban, a-t-elle ajouté, les partenariats entre les secteurs public et privé, la coopération triangulaire et les coopérations Nord-Sud, Sud-Sud et Nord-Sud doivent jouer également leur rôle. 

Dans la déclaration lue par l’Administratrice du PNUD, le Secrétaire général appelle aussi à faciliter la circulation des échanges et l’accès aux marchés.  Il souligne également l’importance de l’accès à la technologie pour les PMA.  Il rappelle ainsi avoir établi le Conseil d’administration de la Banque de technologie, en espérant qu’il sera pleinement opérationnel d’ici à 2017.

Mme Clark a ensuite mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, en faisant ainsi état des initiatives et efforts engagés par le PNUD en faveur des 48 PMA.  Il sera très important à l’avenir, a estimé l’Administratrice du PNUD, de tirer pleinement parti des synergies et des complémentarités qui existent entre le Programme d’action d’Istanbul et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Appuyer les PMA est au cœur des différents mandats des organismes des Nations Unies, a assuré Mme Clark en conclusion.

M. ABDOULAYE BIO-TCHANÉ, Ministre d’État chargé du plan et du développement du Bénin et ancien Président du Groupe des PMA, a assuré que les pays africains prenaient en main leur destin mais qu’ils devaient bénéficier du savoir-faire des pays développés. Notant l’importance de la présente Conférence, il a plaidé pour des ajustements dans la mise en œuvre des programmes internationaux afin qu’ils bénéficient pleinement aux PMA. Il faut apporter des modifications aux mesures de mise en œuvre  du Programme d’action d’Istanbul en vue de favoriser les synergies, a-t-il dit.  Le nouveau Président du Bénin, a indiqué M. Bio-Tchané s’est engagé à autonomiser les femmes, à promouvoir les emplois des jeunes,  à favoriser une croissance plus stable et inclusive, à garantir l’état de droit et à assurer le bien-être de la population. Ces dernières années, l’Afrique a fait montre de résilience et mis en œuvre des réformes audacieuses, a-t-il déclaré, avant d’insister, en conclusion, sur l’importance que la population touche désormais les dividendes de telles réformes.

« Nous savons tous que les pays les moins avancés, en raison de leurs faiblesses structurelles, sont le plus souvent les plus vulnérables aux crises régionales, nationales ou internationales », a déclaré M. KHANDKER MOSHARRAF HOSSAIN, Ministre pour les collectivités locales, le développement rural et les coopératives du Bangladesh, au nom des pays les moins avancés. En tant que groupe, les pays les moins avancés ont enregistré un taux de croissance moyen de 7% lors de la première décennie de ce millénaire, bien que ce taux ait chuté depuis cette date de manière significative.  Il n’est pas sûr qu’ils puissent retrouver un sentier de croissance élevée, a-t-il fait remarquer, en précisant que nombre de ces pays subissaient les conséquences de catastrophes naturelles, de crises sanitaires et de chocs économiques.  Il a aussi noté les obstacles importants auxquels les PMA en proie à un conflit ou émergeant d’un conflit doivent faire face.

« Dans le contexte de l’adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui reconnaît le besoin d’un traitement préférentiel et différentiel des PMA par la communauté internationale, il est important de recentrer nos efforts et de les intensifier en vue de réaliser les visions du Programme d’action d’Istanbul », a estimé M. Hossain, avant de se féliciter de l’accord obtenu sur un projet de déclaration politique à l’issue de cette Conférence d’examen de mi-parcours.  Cette déclaration, a-t-il indiqué, traite de manière équilibrée les piliers du développement durable, à savoir économique, social et environnemental.

Le Ministre a ensuite insisté sur les principales préoccupations des PMA, la première étant l’insuffisance de l’aide publique au développement.  Il a espéré que la cible de 0,20% du revenu national brut consacré à l’APD sera bientôt atteinte, avant de mettre l’accent sur l’importance de la mobilisation des ressources intérieures pour le développement des PMA.  Il a indiqué que les PMA accordaient la plus grande importance à la mobilisation de ces ressources, l’appui de la communauté internationale demeurant néanmoins vital en raison de l’étroitesse de leur base fiscale et de leurs faiblesses structurelles.  Il a ensuite appelé tous les pays développés et tous les pays en développement en mesure de le faire de ménager un accès en franchise de droits aux produits de tous les PMA.  Il est important de mettre en œuvre des règles d’origine des produits qui soient en faveur des PMA, a-t-il souligné, en soutenant que les mesures précitées permettraient aux PMA de doubler leurs échanges internationaux.  M. Hossain a appelé à éliminer toutes les mesures économiques unilatérales qui frappent les pays en développement, y compris les PMA, avant d’insister sur l’importance des transferts de technologie en vue d’une transformation structurelle de ces pays.  Il est également de notre responsabilité que les revenus envoyés par les travailleurs migrants bénéficient pleinement à leurs familles, en souhaitant que les frais de transactions soient réduits et n’excèdent pas 3% de la somme transférée.

« Il est crucial que la catégorie des PMA soit reconnue par toutes les entités onusiennes », a-t-il dit, avant de demander que ces pays disposent d’une voix forte au sein des instances chargées de la gouvernance économique internationale.  Tout en rappelant qu’il ne restait plus que cinq ans dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, M. Hossain a souligné la contribution de tous les acteurs –les PMA, l’ONU, la société civile, la société civile et toute la communauté internationale– pour réaliser les objectifs ambitieux de ce Programme d’action.

M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Ministre des affaires étrangères du Tchad et Président du Conseil exécutif des ministres de l’Union africaine, a rappelé que sur les 48 pays les moins avancés, 33 étaient en Afrique.  L’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba avait marqué l’an dernier une étape cruciale dans la recherche des objectifs suivis par les PMA. 

Les PMA, a-t-il dit, se doivent de mettre en place des politiques cohérentes.  C’est dans cette perspective que l’Union africaine a adopté et mis en œuvre l’Agenda 2063.

La communauté internationale doit prendre ses responsabilités pour appuyer les PMA.  Plus que d’aide, les PMA ont besoin d’équité, de justice, de solidarité, d’investissements et d’accompagnement, a estimé M. Mahamat.

Le Ministre a rappelé que les pays africains étaient confrontés au terrorisme, à la criminalité transfrontalière et aux trafics de tout genre.  Il a souligné qu’ils essayaient individuellement et collectivement de se mobiliser pour y faire face, en énumérant différentes mesures et initiatives régionales et sous-régionales prises en ce sens.  Une attention particulière doit être accordée aux pays du Sahel, qui consacrent une part importante de leurs ressources à assurer leur sécurité au détriment du développement, a-t-il souhaité avant de conclure.

M. NEVEN MIMICA, Commissaire chargé de la coopération internationale et du développement de l’Union européenne, a plaidé pour un traitement préférentiel des PMA et salué les progrès accomplis afin de sortir de cette catégorie.  L’Union européenne appuie une sortie sans heurt et s’engage à assister la moitié de ces PMA, a-t-il dit.  Reconnaissant la lenteur des progrès enregistrés jusqu’à présent, il a indiqué que les accords conclus en 2015 à Addis-Abeba, Paris et New York devraient permettre de remettre les PMA sur la bonne voie.  L’Union européenne est déterminée à traduire ses engagements en faveur des PMA par des mesures concrètes, a-t-il affirmé.  L’Union européenne, qui est le principal bailleur de fonds des PMA, veillera à consacrer 0,2% de son revenu brut consacré à l’APD en faveur de ces pays d’ici à 2030, ce qui représentera le double du montant actuel.  Le représentant a également indiqué que l’Union européenne assurait un accès en franchise de droits et sans quotas des produits des PMA, sauf en ce qui concerne les armes.  Pour la période 2014-2020, l’Union européenne consacrera 14 milliards à la lutte contre les changements climatiques qui, a-t-il rappelé, frappent de manière disproportionnée les PMA.  « Notre attachement aux PMA reste aussi solide que jamais », a tenu à préciser le délégué avant de conclure.

Mme SRI MULYANI INDRAWATI, Directrice de gestion et Chef des opérations de la Banque mondiale, qui représentait le Président du Groupe de la Banque mondiale, a dit que les pays les moins avancés avaient un immense potentiel pour la prospérité mondiale.  Elle a ainsi énuméré les différentes et mesures prises par l'Association internationale de développement (IDA), laquelle a pour mission d'aider les pays les plus pauvres du monde.

Mme Indrawati a souligné que 700 millions de personnes vivaient dans la pauvreté, confrontées à une économie mondiale qui s’affaiblit, aux effets des changements climatiques qui menacent de jeter 100 autres millions dans la précarité, aux menaces de déstabilisation géopolitiques.  Des mesures plus vigoureuses doivent être prises pour stimuler l’investissement en faveur des PMA car, a-t-elle soutenu, cela contribue à réduire la pauvreté.

Les PMA représentent 12% de la population mondiale, mais ne génèrent que moins de 2% des richesses mondiales, a-t-elle fait observer.  Mme Indrawati a ainsi appelé la communauté internationale à appuyer l’Association internationale de développement et à la doter de ressources suffisantes pour aider les pays les moins avancés à progresser vers la voie du développement durable.

M. GAURI PRADHAN, Coordonnateur international de l’Observatoire des PMA, a reconnu la lenteur des progrès accomplis par les PMA depuis 2011.  Le contexte économique international défavorable et la mise en œuvre insuffisante des engagements souscrits par les partenaires de développement n’ont pas permis d’apporter une transformation structurelle des PMA afin d’éradiquer la pauvreté, a-t-il fait remarquer.  M. Pradhan a également insisté sur l’acuité des défis que posent la persistance des conflits dans ces pays et les changements climatiques.  « S’il n’y a pas d’amélioration des perspectives des PMA, il sera difficile d’atteindre l’objectif de sortie de la moitié des PMA de cette catégorie d’ici à 2020 », a-t-il mis en garde.  La déclaration du Forum de la société civile pour les PMA, qui sera adoptée le 28 mai, reflétera ces préoccupations, a-t-il indiqué.  M. Pradhan a ensuite appelé les PMA et leurs partenaires de développement à s’engager en faveur d’un authentique partenariat global pour le développement.  « Les PMA doivent être au centre de la coopération pour le développement si nous voulons vraiment un monde de paix, de progrès et de prospérité ».  La redevabilité et la transparence à tous les niveaux -national, régional et international- sont des éléments clefs pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, a souligné M. Pradhan.

M. ÖMER CIHAD VARDAN, Président du Conseil des relations étrangères économiques de la Turquie, a rappelé que cet organisme représentait le secteur privé créé en 1986 et était présent dans 126 pays différents.  Il a pour mandat, a-t-il précisé, d’assister  les pays les moins avancés dans la réalisation des objectifs de développement. 

Il a également rendu compte du Forum du secteur privé organisé hier.  Ce dialogue a notamment permis de conclure qu’au lieu de considérer les PMA comme des pays pauvres et faibles, il convenait plutôt de miser sur le potentiel important qu’ils représentent.  Investir dans les PMA, ce n’est pas une question de charité, mais une initiative intelligente, a-t-il également été dit lors de ce Forum, a affirmé M. Vardan. 

Déclarations

M. JOSEPH NYUMA BOAKAI, Vice-Président du Libéria, a détaillé les mesures prises par son pays pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul, citant notamment le lancement en 2012 d’un programme pour la transformation du Libéria.  Il a néanmoins reconnu que les conséquences de l’épidémie à virus Ebola et la baisse des cours des produits de base avaient entravé cette mise en œuvre.  Le Vice-Président a affirmé que son pays s’était attaché à instaurer un environnement favorable aux investisseurs internationaux et aux entreprises locales afin d’améliorer la compétitivité de l’économie.  Il a également cité, parmi les autres priorités de son pays, le développement des infrastructures de transport, en particulier dans la partie sud-est du pays, et le renforcement du secteur agricole afin d’améliorer sa compétitivité et de garantir la sécurité alimentaire.  Le Libéria, qui renaît des cendres d’un conflit prolongé et qui émerge d’une épidémie meurtrière, est plus déterminé que jamais à atteindre ses objectifs de développement, a assuré M. Boakai.

M. KWESİ BEKOE AMİSSAH ARTHUR, Vice-Président du Ghana, a affirmé que la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA avait lieu à un moment critique pour de nombreux pays, dans un contexte économique mondial instable et de montée de l’insécurité, en particulier du terrorisme.  Les initiatives d’intégration régionales axées sur le développement peuvent compenser les initiatives individuelles, a-t-il expliqué, en précisant que les PMA possédaient d’immenses ressources humaines et naturelles pour apporter leur contribution à la prospérité mondiale.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le Programme d’action d’Addis-Abeba et l’Agenda 2063 de l’Union africaine représentent un nouvel engagement pour lutter contre l’augmentation des inégalités extrêmes, la pauvreté et les effets des changements climatiques, a-t-il déclaré.  Le Vice-Président a souligné que le Ghana avait pris des initiatives pour veiller à ce que ces objectifs soient intégrés dans les différentes politiques nationales en faveur du développement durable du pays.   

Mme SAARA KUUGONGELWA-AMADHILA, Namibie, a rappelé que deux tiers de la population des PMA vivaient dans des zones rurales où la pauvreté est grande et les infrastructures insuffisantes.  Le développement rural sera crucial pour la réalisation des objectifs de développement de ces pays, a-t-elle dit, avant de demander un appui « adéquat » de la communauté internationale.  Elle a indiqué que le règlement des défis auxquels font face les PMA exigera de ces derniers une volonté politique forte et un appui sans faille de la communauté internationale, notamment en ce qui concerne la mobilisation des ressources.  Elle a également plaidé pour une meilleure intégration des PMA au sein de l’économie mondiale, grâce notamment à une facilitation d’accès de leurs produits aux marchés internationaux.  Il est important également d’appuyer la coopération Sud-Sud, a souligné Mme Kuugongelwa-Amadhila, avant d’ajouter que la Namibie était pleinement engagée en faveur de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Enfin, elle a plaidé pour la bonne mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat et pour une augmentation, à cette fin, de l’appui financier aux pays en développement.

M. KAMAL THAPA, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Népal, a affirmé que la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul représentait un défi.  Il a plaidé pour assurer sa mise en œuvre de façon cohérente et en synergie avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et d’autres accords internationaux conclus l’an dernier.  Selon le Vice-Premier Ministre, les efforts nationaux doivent être complétés par des mesures internationales d’appui pertinentes dans tous les domaines clefs, y compris l’aide publique au développement (APD), les investissements, le commerce et les transferts de technologie.

Le Népal a déployé tous les efforts nécessaires pour appliquer le Programme d’action d’Istanbul, lequel, a-t-il dit, a été intégré dans les programmes nationaux de développement.  Il a indiqué que les tremblements de terre d’avril et de mai 2015 avaient affecté la totalité de l’économie népalaise, le coût de la reconstruction étant estimé à 8,3 milliards de dollars.  Cette reconstruction a commencé avec la certitude qu’avec un appui international soutenu et renforcé, a-t-il dit, le pays progressera mieux et de manière plus intelligente.  De même, avec la promulgation d’une Constitution inclusive et progressiste en septembre 2015, le Népal est entré dans une nouvelle ère de confiance et de développement national, a-t-il assuré.

M. ZİAD ABU AMR, Vice-Premier Ministre de l’État de Palestine, a tout d’abord salué l’appui apporté par les pays les moins avancés (PMA) à la lutte légitime du peuple palestinien.  Il a ensuite plaidé pour que les PMA puissent bénéficier d’une assistance technique afin de réaliser la mise en œuvre  des objectifs du développement.  Les infrastructures nationales doivent ainsi être renforcées.  La communauté internationale doit assister les PMA à éliminer les obstacles qui pourraient entraver la mise en œuvre du Programme de développement à horizon 2030, a insisté le Vice-Premier Ministre.  Cela exige des pays développés qu’ils honorent leurs engagements financiers, s’agissant notamment de l’APD et de l’aide visant à atténuer les conséquences des changements climatiques.  Il a ensuite mis l’accent sur les progrès socioéconomiques enregistrés par la Palestine, malgré le défi majeur que constitue l’occupation israélienne.  Le taux d’analphabétisme en Palestine, s’est-il indigné, est proche de zéro.  Même si la Palestine n’est pas un bailleur de fonds, elle a cependant mis en place une agence pour la coopération internationale afin de contribuer aux efforts visant à renforcer les capacités des PMA, a assuré le Vice-Premier Ministre avant de conclure.

M. MANASSEH MAELANGA, Vice-Premier Ministre des Îles Salomon, a affirmé que le Programme d’action d’Istanbul coïncidait avec le début de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement pour le développement.  Il a souligné que les objectifs et priorités du Programme d’action d’Istanbul avaient été traduits dans la Stratégies nationale de développement 2016-2030 de son pays. 

Pour le Vice-Premier Ministre, les effets des changements climatiques et les catastrophes naturelles, associées à d’autres questions émergentes, continuaient de représenter une menace pour le développement durable des pays les moins avancés, dont le sien.  Il a ainsi souligné la nécessité de leur accorder de plus amples ressources affectées à l’atténuation des crises et au renforcement de la résilience. 

M. MOTHETJOA METSİNG, Vice-Premier Ministre du Lesotho, a insisté sur les efforts concertés de son pays pour sortir de la catégorie des PMA.  L’adoption du Programme d’action d’Istanbul a coïncidé avec le lancement de notre Plan national stratégique de développement, a-t-il dit, avant d’insister sur les progrès significatifs accomplis depuis 2011, dont l’augmentation des échanges commerciaux du Lesotho.  Le Gouvernement du Lesotho s’est engagé à mobiliser le secteur privé afin d’élaborer des stratégies de promotion d’une croissance riche en emplois, a-t-il assuré.  Le taux d’alphabétisation a augmenté, ainsi que le taux de scolarisation secondaire.  Le déclin du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 117 à 85 pour 1 000, a également rappelé le Vice-Premier Ministre. Saluant le soutien précieux des partenaires de développement du Lesotho, M. Mothetjoa Metsing a affirmé que la compétitivité de son pays était limitée par son enclavement géographique, alors que la sécheresse persistante avait conduit à une augmentation du prix des produits de base.  Le Lesotho procède actuellement à l’examen de son prochain plan national de développement afin d’intégrer les objectifs de développement durable et de mettre en œuvre avec une volonté accrue le Programme d’action d’Istanbul sur les pays les moins avancés, a conclu le Vice-Premier Ministre du Lesotho.

M. ÉDOUARD NDUWIMANA, Vice-Président du Président de l’Assemblée nationale du Burundi, a souligné que la Conférence offrait une excellente occasion aux pays les moins avancés et à leurs partenaires techniques et financiers pour réaffirmer leurs engagements de travailler vers un objectif commun, qui est d’éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, tout en mettant l’accent sur la coopération internationale comme étant un élément central et critique pour traiter des goulots d’étranglement du développement économique et des lacunes de ces pays.

Le soutien inconditionnel des pays partenaires et de la communauté internationale dans la mise en œuvre des axes stratégiques s’avère incontournable et essentiel pour mieux éliminer la pauvreté dans un esprit d’ouverture qui ne laisse personne de côté.  Il a noté l’importance du respect de l’appropriation nationale dans le processus concernant la mise en œuvre des engagements des partenaires.  Par ailleurs, M. Nduwimana a appelé à investir massivement en faveur de la jeunesse, et surtout en faveur des jeunes filles, à travers une éducation professionnelle ciblée pour faire des jeunes des acteurs de la paix et du développement et les retirer des griffes des politiciens qui les manipulent à des fins politiques.

M. ARDALAN SHEKARABI, Ministre pour l’administration publique de la Suède, a indiqué que son pays se tenait fermement aux côtés des pays les moins avancés (PMA).  La Suède est l’un des principaux donateurs des PMA et leur consacre, chaque année, 0,3% de son revenu national brut, a-t-il dit, avant d’appeler les pays développés à suivre l’exemple et à honorer leurs engagements financiers.  Il a ensuite plaidé pour des échanges commerciaux internationaux plus équitables, en insistant sur un accès en franchise de droits et sans quotas des produits des PMA.  Au titre de la lutte contre les changements climatiques, M. Shekarabi a indiqué que cette année, la Suède allait doubler son aide publique au développement, en particulier en faveur des PMA.  « Nous avons besoin d’un engagement mondial en faveur de la lutte contre les inégalités, entre les pays et au sein des pays », a-t-il affirmé, en soulignant la contribution que pourrait apporter à cette fin la Banque technologique basée en Turquie.  Le Ministre a également plaidé pour la mise en place de politiques responsables visant à répondre aux besoins spécifiques des PMA.  « Nous devons également nous engager à faciliter la transition des pays ayant quitté la catégorie des PMA grâce à des arrangements adéquats », a-t-il dit.  « Nous avons promis de ne laisser personne de côté. »

M. LYONPO DAMCHO DORJI, Ministre des affaires étrangères du Bhoutan, a affirmé que l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul coïncidait avec le début de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il a estimé que des transformations importantes doivent avoir lieu d’ici à 2030 au sein des pays les moins avancés.  Le Bhoutan a intégré les objectifs du Programme d’action d’Istanbul dans ses plans nationaux de développement et réalisé, à travers la mise en œuvre de ce Programme, des progrès économiques et sociaux importants dans des domaines prioritaires.

Le Ministre a indiqué que le Bhoutan poursuivait l’objectif de sortie de la catégorie des PMA.  En mars 2015, a-t-il expliqué, le Comité des politiques de développement a jugé pour la première fois le Bhoutan éligible, le pays ayant réuni les critères du capital humain et du revenu par habitant.  En revanche, a-t-il ajouté, le pays est encore loin de remplir le critère de la vulnérabilité économique.  La sortie de la catégorie des PMA doit être considérée dans le contexte plus large de la réalisation du Programme d’action d’Istanbul et du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que des objectifs de développement durable, a-t-il recommandé avant de conclure.

M. OTINIELU TAUTELEIMALAE TAUSI, Président du Parlement de Tuvalu, a exhorté les partenaires de développement des PMA à honorer leurs engagements au titre de l’aide publique au développement et à faciliter les efforts de ces pays et des petits États insulaires en développement visant à atténuer les conséquences des changements climatiques.  De leur côté, les PMA doivent instaurer la stabilité sur leur territoire grâce à une bonne gouvernance, a-t-il souligné, en faisant remarquer que cette stabilité était essentielle pour attirer les investissements étrangers.  Les PMA doivent également assurer l’égalité entre les sexes et faire en sorte que tous les citoyens puissent participer à la vie du pays, a-t-il estimé.

Le Siège de l’ONU à New York ne doit pas avoir le monopole de l’action en faveur des PMA car, a-t-il précisé, les cinq commissions régionales de l’ONU doivent voir leur rôle renforcé afin qu’elles puissent faciliter la mise en œuvre des accords internationaux sur le développement durable, y compris les Orientations de Samoa.  Le Président a plaidé pour une décentralisation maximale de la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030, afin de conférer à ce Programme une véritable portée transformatrice.  Les PMA doivent être soutenus dans cette mise en œuvre.  Avant de conclure, le Président du Parlement de Tuvalu a attiré l’attention sur les graves conséquences des changements climatiques pour ces pays et les petits États insulaires en développement, en insistant sur la nécessité de respecter la cible d’une augmentation de la température mondiale d’1,5 degré.

M. SAMURA M. W. KAMARA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a souligné les éléments essentiels que constituent une paix durable, une bonne gouvernance, l’état de droit et la sécurité, des institutions efficaces et une appropriation par les autorités locales, l’autonomisation des femmes et la lutte contre le chômage des jeunes.

En tant que pays sortant d’un conflit, la Sierra Leone accorde une grande importance importante à une transition sans heurts de la guerre vers la paix, a assuré le Ministre.  La Sierra Leone est passée d’un pays inscrit à l’ordre du jour du Conseil de sécurité à un pays qui a réussi à tirer les enseignements pour s’écarter de la guerre et s’orienter vers la paix et le développement.  Il est impossible de réaliser le développement sans la paix, tout comme la paix ne peut être établie sans le développement, a-t-il tenu à rappeler.  C’est pourquoi, il faut s’attaquer vigoureusement à la pauvreté, a-t-il a insisté, en appelant à engager des efforts concertés avec le soutien de l’ensemble de la communauté internationale.  Exprimant les craintes de son pays face à la diminution de l’aide publique au développement (APD), il a souhaité que les pays développés respectent leurs engagements à cet égard.

M. ERNESTO MAX TONELA, Ministre de l’industrie et du commerce du Mozambique, a mentionné les priorités de son gouvernement, parmi lesquelles l’instauration d’un environnement favorable à la création de micro, petites et moyennes entreprises; à la promotion des investissements nationaux et internationaux et l’édification d’infrastructures de base.  Au titre des progrès enregistrés jusqu’à présent, le Ministre a cité l’élargissement des services sociaux, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé, une plus grande égalité entre les sexes ou bien encore le renforcement de l’état de droit.  Pour les années à venir, le Mozambique veillera notamment à diversifier son économie afin de la rendre moins dépendante des cours des produits de base, à promouvoir le secteur des petites et moyennes entreprises, à attirer davantage des investisseurs étrangers et à doter ses jeunes des compétences nécessaires à la réalisation de leur potentiel.  En conclusion, M. Tonela a estimé que les objectifs du Programme d’action d’Istanbul ne pourront être atteints que si les efforts nationaux et régionaux des PMA sont appuyés par les partenaires de développement.

M. OMAR HAMIDOU TCHIANA, Ministre des transports du Niger, a rappelé l’objectif de son pays de sortir de la catégorie des PMA d’ici à 2020.  La création de plans pour les jeunes, pour l’agriculture, le développement des infrastructures de transport et la promotion de la résilience ont été au centre des priorités du Président de la République, a-t-il dit.

Le Ministre a mis l’accent sur les problèmes de sécurité rencontrés par son pays, avec la menace que constitue par exemple l’organisation terroriste Boko Haram ou les trafics en tout genre qui ont fait augmenter de 10 fois les dépenses budgétaires en faveur de la défense.  M. Tchiana s’est félicité du projet de document final, même si celui-ci n’a pas pris en compte toutes les préoccupations du pays.  Il a ensuite souligné l’importance de l’établissement d’une banque agricole des PMA et d’un mécanisme d’atténuation des crises et de renforcement de la résilience.

Mme MOUNIA MESLEM AMER, Ministre de la solidarité nationale, de la famille et de la condition des femmes de l’Algérie, a déclaré que les PMA souffraient davantage des crises économiques car ils n’ont pas les moyens de les atténuer.  Les résultats économiques encourageants des PMA, a-t-elle fait remarquer, ne doivent pas occulter le fait que leur nombre a augmenté et que la mise en œuvre du programme d’action d’Istanbul n’est pas à la hauteur des attentes.  Mme Meslem Amer a pointé les facteurs internes qui font obstacle au développement économique des PMA, tels que le déficit budgétaire et la persistance de la pauvreté.  La Ministre a plaidé pour des efforts concertés dans un cadre de coopération agréé par tous et souligné la pertinence du Programme  d’Action adopté à Addis-Abeba en juillet dernier.  L’APD pour les PMA a diminué en 2014, a-t-elle fait observer, en précisant que huit pays seulement parmi les bailleurs de fonds avaient atteint la cible de 0,15% de leur revenu national en faveur de l’APD pour les PMA.  En 2011, ce nombre était de 10.

C’est pourquoi, la Ministre a appelé les pays développés à honorer leurs engagements afin de garantir une aide constante aux PMA.  La crise ne doit pas être un prétexte pour s’y soustraire, a-t-elle dit, en soulignant que l’APD était un élément clef de l’élimination de la pauvreté.  Mme Meslem Amer a également mis l’accent sur le fait que les échanges commerciaux des PMA demeuraient insuffisants.  La coopération Nord-Sud doit rester la base de la coopération internationale, a-t-elle estimé, tout en considérant que les coopérations Sud-Sud et triangulaire avaient un rôle complémentaire.  L’Algérie a effacé la dette de 16 pays à hauteur de 1,4 milliard de dollars, s’est félicitée Mme Meslem Amer.  Avant de conclure, elle a souhaité que la déclaration finale de la Conférence d’Antalya réaffirme l’engagement d’améliorer la vie des personnes vivant dans des conditions inacceptables.

M. LEJEUNE MBELLA MBELLA, Ministre des relations extérieures du Cameroun, a affirmé que depuis 2008, à savoir le début de la crise économique, les vulnérabilités structurelles des PMA n’avaient cessé d’augmenter.  Depuis 2014, a—t-il ajouté, des conditions extérieures moins favorables auxquelles se sont ajoutées les épidémies et les catastrophes naturelles dues au réchauffement climatique sont venues grever davantage les économies des PMA.  Beaucoup reste à faire, a-t-il fait remarquer, en précisant qu’à ce jour, 30% de la population mondiale souffrent de la faim et de la malnutrition vivait en effet dans les pays les moins avancés.

Le Plan d’action d’Istanbul n’a pas encore été complètement intégré dans les stratégies nationales de développement des PMA, a-t-il noté, en observant en outre un retard dans l’engagement des partenaires à soutenir les efforts des PMA à travers des investissements structurants d’envergure.  Le Ministre a appelé à agir sur différents fronts simultanément: renforcer la coopération Sud-Sud et l’assistance technique, mobiliser les ressources financières nationales au service du développement, accroître l’investissement direct étranger, favoriser l’intégration des PMA au système international de commerce.

M. WAHI TAHA ABDULLAH AMAN, Ministre des travaux publics et des autoroutes du Yémen, a rappelé les grands accords internationaux qui ont jalonné l’année écoulée.  Le partenariat avec les PMA est dans l’intérêt de ces pays mais aussi de la communauté internationale, a-t-il dit, en soulignant le potentiel économique de ces pays.  Il a indiqué que l’élimination de la pauvreté permettra de rendre les jeunes moins perméables aux voix des extrémistes religieux.  Le Ministre a  ensuite insisté sur le rôle des jeunes yéménites qui ont réussi « à se débarrasser de la famille corrompue qui gouvernait le Yémen depuis trois décennies ».  Le dialogue national qui s’est instauré répondait aux aspirations des Yéménites mais allait à l’encontre des intérêts de petits partis corrompus qui, avec l’appui de puissances régionales, ont pris le pouvoir, a-t-il expliqué.  Le Ministre a ensuite rappelé que son gouvernement avait dû agir de manière résolue pour, avec l’appui du Conseil de coopération du Golfe, mettre en déroute les rebelles.  Ces derniers ont commis des actes terroristes et sont responsables, par leurs attaques des infrastructures, de l’insécurité alimentaire qui frappe de nombreux Yéménites.  Soulignant, avant de conclure, le fardeau que les PMA ont à porter, il a lancé un appel pour un accroissement de l’APD.

M. KAMAL ALDEEN HASSAN ALI, Ministre de la coopération internationale du Soudan, a rappelé l’importance de cette Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul sur les PMA qui a lieu quelques mois après l’adoption des objectifs de développement durable.  Le Ministre a déploré les mesures de sanctions unilatérales imposées à son pays depuis 1997 qui ont eu une incidence grave sur ses efforts de développement.  Le Gouvernement du Soudan a établi un nouveau dialogue entre tous les partis et mis en place un environnement politique sûr qui a permis le bon déroulement des électionsLe pays dispose également de ressources formidables, de terres fertiles et des minerais, a-t-il ajouté, en invitant notamment la communauté internationale à appuyer l’adhésion du Soudan à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

« L’application du Programme d’action d’Istanbul a permis à l’économie sénégalaise de connaître un regain  de dynamisme », a déclaré  M. MAME MBAYE NIANG, Ministre de la jeunesse du Sénégal, avant d’insister sur certaines avancées sectorielles.  Le taux de croissance du PIB réel est passé de 1,7% en 2011 à 6,5% en 2015, alors que le volume des dépenses publiques destinées aux secteurs sociaux est passé de 416 à près de 800 milliards.  Il a néanmoins convenu que l’investissement dans le capital humain n’était pas encore à la hauteur des besoins de l’économie.  Il a rappelé que le Sénégal a atteint l’objectif de parité à l’école primaire et mis en place une loi instituant la parité entre les hommes et les femmes.  Le représentant a ensuite plaidé pour le développement de politiques de résilience face aux risques de catastrophes et les changements climatiques, des transferts de technologies et la mise en place d’une gouvernance mondiale propice au développement. Rappelant que la faible mobilisation des ressources nationales, la baisse des revenus à l’exportation et le fardeau de la dette extérieure continuaient d’affecter les PMA, M. Niang a souligné le rôle primordial du financement international public.  Concernant la question de l’APD, les partenaires des PMA devraient, a-t-il préconisé, jouer un rôle plus proactif et adopter des mesures visant à garantir une meilleure prévisibilité des flux.

M. NARSON RAFIDIMANANA, Ministre chargé des projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement de Madagascar, a appelé à renforcer l’orientation des exportations des produits transformés et à développer l’industrialisation pour permettre aux pays les moins avancés de s’insérer dans les chaînes de valeurs internationales.  Il a expliqué que Madagascar, un pays principalement agricole, a misé sur l’industrialisation rurale qui vise la majorité de la population tout en développant les valeurs ajoutées nationales.

À la sortie d’une longue crise, avec son retour à l’ordre constitutionnel et dans sa politique de relance économique, a-t-il expliqué, Madagascar a réalisé un plan national de développement doté d’un programme de mise en œuvre dont les priorités et les processus d’élaboration sont en phase avec le Programme d’action d’Istanbul.  Il a, entre autres, souligné la bonne gouvernance, l’importance du développement des infrastructures, y compris l’énergie, le rôle primordial du secteur privé, des femmes et des jeunes, le développement de la production agricole et des exportations.

M. YINAGER DESSIE BELAY, Commissaire au Plan de l’Éthiopie, a insisté sur les progrès encourageants enregistrés par son pays dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  La croissance du PIB en termes réels pour la période 2011-2015 a été de 10, soit 1% en moyenne, ce qui dépasse l’objectif d’au moins 7%.  Il a ensuite mentionné les défis que le pays doit relever, parmi lesquels un taux d’inflation élevé, la baisse des cours des produits de base et la sécheresse.  Sans des efforts concertés supplémentaires, il sera impossible pour l’Éthiopie d’atteindre les cibles retenues par le Programme d’action pour les cinq prochaines années, a-t-il affirmé.  Le Commissaire au Plan a appelé à la mise en œuvre de mesures concrètes visant à renforcer les capacités productives des PMA en améliorant, notamment, les infrastructures, en procédant à des transferts de technologie ou bien encore en remédiant aux défis posés par les changements climatiques.  L’Éthiopie fait face à l’une des pires sécheresses de son histoire, avec 10,2 millions d’habitants souffrant d’insécurité alimentaire.  Grâce à l’appui de ses partenaires, le pays fait face à cette crise de manière efficace dans le souci de préserver les vies humaines, a-t-il affirmé.  En conclusion, M. Dessie Belay a souligné que l’Éthiopie était déterminée à réaliser les cibles retenues par le Programme d’action d’Istanbul d’ici à 2020.

M. MARIO GIRO, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de l’Italie, a affirmé que son pays, tenu par des impératifs de solidarité, était aux avant-postes des défis mondiaux que subissent notamment les pays les moins avancés.  Il a assuré que l’Italie se tenait aux côtés des PMA, leur ayant notamment consacré en 2015 plus de 460 millions d’euros pour des projets concernant les domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement ou le renforcement des infrastructures.  Le Ministre a également jugé qu’il est temps d’étudier la faisabilité d’une plateforme de l’énergie pour l’Afrique, en particulier les énergies renouvelables.

M. KHAMLIEN PHOLSENA, Ministre adjoint à la planification et aux investissements de la République démocratique populaire lao, a rappelé que la moitié de la population vivant dans des PMA, soit 450 millions de personnes, vivait avec moins de 1,25 dollar par jour.  Aujourd’hui, 252 millions de personnes souffrent de la faim.  Au regard des besoins spécifiques des PMA, M. Pholsena a insisté sur l’appui particulier que doit leur apporter la communauté internationale.  « Il est crucial que les engagements politiques trouvent leur traduction sur le terrain en prenant en compte le besoin d’un traitement préférentiel et différentiel des PMA ».  Sur la période 2011-2015, le taux de croissance a été en moyenne de 7,% par an, permettant ainsi une réduction de 23% du taux de pauvreté, un renforcement des infrastructures et une amélioration des soins de santé, et le nombre d’hôpitaux et de dispensaires a augmenté.  Le Ministre adjoint a rappelé ensuite les défis que son pays doit relever, citant notamment une distribution équitable des fruits de la croissance et des disparités grandissantes entre zones rurales et urbaines.  La sortie de la catégorie des PMA est un objectif de long terme fondamental depuis les années 2000, a-t-il estimé.  Son pays a enregistré des résultats encourageants jusqu’à présent et pourrait atteindre, si le rythme se poursuit, la cible relative au développement du capital humain en 2018, a assuré M. Pholsena.

M. CHRISTIAN REBERGEN, Vice-Ministre de la coopération internationale des Pays-Bas, a affirmé que les pays les moins avancés étaient confrontés à des difficultés considérables qui entravent énormément leur potentiel de croissance, citant en particulier la lutte pour l’eau.  Si l’aide publique au développement (APD) est indispensable, elle n’est pas suffisante, a-t-il souligné.  Il faut, a-t-il suggéré, trouver de nouvelles formes de financement.  Les Pays-Bas ont, par exemple, créé un fonds qui aide les entreprises investissant dans les PMA.  Les Pays-Bas s’efforcent également de renforcer la compétitivité des PMA en faveur des exportations.  Les systèmes d’échanges mondiaux doivent favoriser l’intégration des PMA, a-t-il également déclaré.

Mme RITA SOLANGE AGNEKETOM BOGORE, Ministre déléguée auprès du Ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, a indiqué que la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul avait connu des résultats globalement satisfaisants au Burkina Faso, malgré un contexte difficile marqué par les difficultés économiques, la crise sécuritaire au Sahel, « la psychose de la maladie à virus Ebola » et l’insurrection populaire d’octobre 2014 ayant conduit à la chute de l’ancien régime.  La mobilisation des ressources financières, ainsi que la qualité des services en matière de santé, d’éducation et d’approvisionnement en eau potable se sont améliorées.  Face aux défis importants qui subsistent, la Ministre a insisté sur la vision stratégique de son gouvernement qui est articulée autour des impératifs de bonne gouvernance, de volontarisme économique et de partage équitable des fruits de la croissance.  Le Plan national de développement économique et social, qui est en cours d’élaboration, permettra de relever les défis de la transformation structurelle de l’économie burkinabé, a-t-elle assuré.  En conclusion, Mme Agneketom Bogore a estimé que l’engagement des partenaires à soutenir les efforts de développement des PMA devrait être redynamisé.

M. DAVID JALAGANIA, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Géorgie, a mis l’accent, en particulier, sur le cinquième objectif du Programme d’action d’Istanbul, lequel porte sur la bonne gouvernance à tous les niveaux.  Il a ainsi énuméré quelques-unes des mesures prises à cet égard dans son pays, qui est devenu l’un des exemples, a-t-il précisé, dans la lutte contre la corruption.  L’exemple de la Géorgie est emblématique et prouve que l’on peut réussir dans un délai assez court à condition qu’il existe une volonté politique.

M. NACI KORU, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Turquie, a insisté sur le caractère complet du Programme d’action d’Istanbul avant de juger que sa mise en œuvre était essentielle pour que la moitié des PMA sorte de cette catégorie d’ici à 2020.  La Déclaration politique, qui sera adoptée à l’issue de la Conférence, reflétera la volonté de la communauté internationale d’appuyer les stratégies de développement des PMA.  Il a insisté sur les principales avancées de ce texte, parmi lesquelles la volonté de rendre opérationnelle la Banque technologique, un engagement en faveur d’une augmentation de l’aide aux échanges commerciaux pour les PMA, une étude sur les raisons et conséquences de la non-application par certaines agences du système des Nations Unies de la catégorie de PMA ou bien encore la promesse d’améliorer les mécanismes de réserve alimentaire.

La Turquie a placé le développement au cœur du programme de sa présidence du G-20 et s’emploie à améliorer le niveau de vie des populations des PMA, a poursuivi M. Koru.  La Turquie s’est engagée à verser 200 millions de dollars par an d’ici à 2020 au titre de l’aide aux PMA.  Rappelant que la Turquie avait consacré 3,9 milliards de dollars aux PMA en 2015, il a indiqué que le ratio de l’APD par rapport au revenu national brut était de 0,54%, ce qui se rapproche, a-t-il dit, de la cible de 0,7%.  Dix milliards de dollars ont été dépensés pour l’accueil des réfugiés syriens depuis 2011, a indiqué le Ministre adjoint des affaires étrangères.  Il a précisé que 20% de l’APD concernaient les PMA.  Le Ministre a indiqué que l’Agence turque de coopération internationale avait lancé, en 2011, un programme spécifique en faveur des PMA et qu’elle était présente dans 12 de ces pays.  Avant de conclure, il a réaffirmé  que son pays appuyait l’opérationnalisation de la Banque technologique en faveur des PMA.

M. YERZHAN ASHIKBAYEV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a affirmé que les PMA devraient s’efforcer d’intégrer les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba dans les stratégies et programmes nationaux de développement.  Il a jugé que la coopération trilatérale, la coopération Sud-Sud et la coopération Nord-Sud étaient essentielles pour les pays les moins avancés.

Le Ministre a également exprimé l’engagement de son pays en faveur des principes de développement, de justice et d’égalité, lesquels se manifestent notamment à travers ses efforts en cours dans les domaines de l’eau, de l’alimentation et de la sécurité énergétique.  Il a ainsi fait mention de l’événement EXPO| 2017, qui aura pour thème l’énergie du futur et se tiendra à Astana.

Mme MARIA ANGELA BRAGANÇA, Secrétaire d’État de l’Angola, a rappelé l’objectif commun d’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes qui doit être au cœur des stratégies de développement.  Avec un appui extérieur adéquat, les cibles du Programme d’action d’Istanbul pourront être atteintes.  Elle a encouragé les pays développés à consacrer 0,2% de leur revenu national brut à l’APD en faveur des PMA.  Insistant sur la vulnérabilité des PMA face aux changements climatiques, elle a plaidé pour la mise en place de mécanismes permettent de renforcer leur résilience afin de faire face à ce défi. L’Angola est déterminé à sortir de la catégorie de PMA, grâce notamment à une diversification de son économie qui est encore trop tributaire du secteur pétrolier, une amélioration des perspectives offertes aux jeunes et au développement du secteur privé.  L’appui de la communauté internationale restera, à cette fin, cruciale.  En conclusion, Mme Bragança a tenu à rappeler que l’élimination de la pauvreté exigera des efforts concertés qui devront mettre l’accent sur le rôle des femmes.  La communauté internationale doit assumer ses responsabilités pour que personne ne soit laissé de côté, a-t-elle insisté.

Mme ANNE-MARIE NEYTS-UYTTERBROECK, Ministre d’État de la Belgique, a souligné la nécessité de faire en sorte que l’aide publique au développement aille aux pays qui en ont le plus besoin, à savoir les pays les moins avancés (PMA).  La Belgique a ainsi décidé que la moitié de son aide publique au développement serait consacrée à cette catégorie, a indiqué Mme Neyts-Uytterbroeck.  La Ministre a également insisté sur l’importance pour les PMA de ne pas laisser de côté plus de 50% de leur population, à savoir les femmes et les jeunes filles.  Elle a exprimé la disponibilité entière de la Belgique en faveur des PMA.

M. FRED OMACH, Ministre d’État des finances, de la planification et du développement économique de l’Ouganda, a demandé un renforcement du partenariat mondial pour le développement des PMA.  Il a indiqué que le taux de croissance moyen de l’Ouganda depuis 2011 était de 5,8%, ce qui est bien au-delà de la moyenne en Afrique subsaharienne.  Il a émis l’espoir que son pays quitterait la catégorie des PMA d’ici à 2020, avant de plaider pour le développement des infrastructures et celui du capital humain, lesquels sont cruciaux pour la croissance de long terme de son pays.  La mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul a permis à l’Ouganda de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de se préparer pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a affirmé M. Omach.  Le Ministre d’État a ensuite mentionné les plans établis par son gouvernement pour développer le récent secteur pétrolier et gazier dans son pays.  L’Ouganda compte développer ses avantages comparatifs comme le café, dont il est le premier exportateur mondial, et entend miser sur le tourisme.  Enfin, il a vanté les richesses naturelles de son pays et invité le Président de la Conférence d’Antalya à s’y rendre, se disant même prêt à lui donner la nationalité ougandaise.

M. THANA DUANGRATANA, Envoyé spécial du Premier Ministre de la Thaïlande, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé que 47 sur 48 pays officiellement répertoriés comme étant les pays les moins avancés étaient membres du Groupe.  Il a souligné l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur le climat, du Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, du Programme d’action d’Addis-Abeba. 

Le Groupe des 77 et la Chine appelle tous les partenaires de développement à fournir 0,2% de leur revenu national brut aux PMA comme ils s’y sont engagés.  De même, il exhorte les pays développés à allouer 50 % de leur aide publique au développement (APD) aux PMA.  Face au déclin de la part des PMA dans le commerce mondial, le Groupe des 77 et la Chine, a-t-il ajouté, juge essentiel le respect des décisions ministérielles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant l’accès aux marchés de franchise de droits et sans contingents pour tous les produits de tous les PMA ainsi que le respect des règles d’origine préférentielles pour les PMA.

De même, le Groupe des 77 et la Chine appelle à la levée et à l’élimination totale des mesures économiques unilatérales qui sont imposées à l’encontre des pays en développement, en particulier à l’égard des PMA, lesquelles ont des effets négatifs sur le développement et la prospérité de ces pays et sur leurs efforts vers l’objectif de la radiation de la liste des PMA.

La représentante de l’Union européenne a rappelé que l’Union européenne et ses États membres étaient les plus grands donateurs d’APD et s’attelaient à réaliser, d’ici à 2030, l’objectif de consacrer 0,20% de leur revenu national brut au titre de l’aide en faveur des pays les moins avancés.  Elle a rappelé que l’Union européenne assurait un accès en franchise de droits et sans quotas des produits des PMA à ses marchés, à l’exception des armes et munitions.  L’Union européenne appuie le régime de facilitation commercial dans le cadre de sa politique de développement.  Elle a également expliqué que 20% du budget de l’Union européenne visera à remédier aux changements climatiques sur la période allant de 2014 à 2020.  « Cela veut dire que 2 milliards d’euros par an financeront des prêts publics en appui aux activités conduites au sein des PMA d’ici à 2020 ».  La représentante a néanmoins rappelé que l’action internationale ne pouvait que venir en soutien des efforts nationaux qui sont la pierre de touche de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En conclusion, elle a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne d’appuyer l’objectif de sortie de la moitié des PMA de cette catégorie d’ici à 2020, tout en reconnaissant la lenteur des progrès enregistrés jusqu’à présent.

M. AHMED SAREER (Maldives) a rappelé que son pays était sorti, il y a cinq ans, de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Le représentant, favorable à une transition en douceur de la sortie de cette catégorie, dont le principe n’est pas respecté selon lui, a plaidé pour un réexamen des critères de radiation de la liste des PMA.  Ces critères de sortie sont aujourd’hui inadaptés et ne tiennent pas compte de la vulnérabilité de certains des pays les moins avancés, a-t-il expliqué.  Par exemple, a expliqué M. Sareer, l’indice de vulnérabilité ne tient pas compte du risque posé par les effets des changements climatiques.  Sortir de la catégorie des PMA n’est pas une fin, mais un début, qui nécessite l’appui de la communauté internationale, a assuré le représentant.

« Dans notre monde globalisé, la permanence de poches de pauvreté et de sous-développement est une anomalie qui ne saurait être tolérée », a affirmé Mme ARLETTE CONZEMIUS (Luxembourg).  Elle a indiqué que son pays défendait de manière active le principe d’un seuil spécifique de 0,15 à 0,20% du revenu national brut au titre de l’aide aux PMA, « un seuil qui a été largement dépassé au niveau national ».  Le Luxembourg défend également au niveau mondial l’idée de consacrer 0,7% du revenu national brut à l’aide publique au développement (APD), cible qui est là encore dépassée puisque la quote-part du Luxembourg atteint aujourd’hui 1%.  Mme Conzemius a déclaré que, dans un souci d’efficacité, la liste des partenaires du Luxembourg avait été réduite à 7, parmi lesquels cinq pays les moins avancés et un petit État insulaire en développement.  À l’exception des contributions non affectées, toutes les autres contributions faites au budget des agences du système des Nations Unies sont affectées en grande majorité aux PMA.  Estimant que l’aide publique au développement ne suffira pas pour répondre aux attentes, elle a estimé que cette aide devrait de plus en plus servir de levier pour mobiliser d’autres ressources.  En conclusion, Mme Conzemius a réaffirmé l’engagement ferme de son pays en faveur des PMA.

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