7736e séance – matin   
CS/12443

Le Secrétaire général, appuyé par une quarantaine de délégations, défend les recommandations du Quatuor pour « sauver la solution à deux États » entre Israéliens et Palestiniens

Sur un ton résolument grave, le Secrétaire général a demandé, aujourd’hui, au Conseil de sécurité d’appuyer les recommandations du Quatuor pour le Moyen-Orient pour « sauver » la solution à deux États dont les dirigeants israéliens et palestiniens s’éloignent de plus en plus.  « Le temps commence à être très limité », a-t-il prévenu, au cours d’une séance où les délégations de la France et de l’Égypte ont présenté leurs initiatives pour « sauver » cette solution, sans laquelle, selon la quarantaine de délégations ayant pris la parole, il ne saurait y avoir de paix au Moyen-Orient.

M. Ban, rejoint par de nombreux intervenants, a condamné la poursuite de la colonisation israélienne, laquelle, a-t-il dit, ne peut ni contribuer à la solution à deux États, ni renforcer la sécurité des Israéliens.  « Chaque pierre que l’on ajoute à l’édification de l’occupation est une pierre qui est soustraite des fondements d’Israël en tant qu’État démocratique et à majorité juive », a-t-il averti.  Au cours de cette séance, l’Observateur permanent de la Palestine a lu, d’une voix étranglée par l’émotion, la lettre d’un père palestinien qui a perdu son fils au cours des récentes violences, ajoutant d’un degré à la gravité du débat.

« Les 10 recommandations du rapport du Quatuor offrent une approche pratique pour mettre fin à l’impasse politique, favoriser une transition vers une Autorité palestinienne renforcée en Cisjordanie et esquisser la voie d’une reprise des négociations sur toutes les questions du statut final », a estimé M. Ban au début de son intervention.  Dans ce rapport, rendu public à la fin du mois de juin, le Quatuor, qui est composé des États-Unis, de la Fédération de Russie, de l’Union européenne et de l’ONU, souligne également le risque de voir un État unique s’installer si le statu quo venait à perdurer.

Face à ce risque, le Secrétaire général a appelé toutes les parties à entamer « immédiatement » des discussions avec le Quatuor sur la mise en œuvre de ses recommandations et à coopérer avec les acteurs clefs et le Conseil de sécurité.  Tout en affirmant que les Palestiniens qui célébraient ou encourageaient les attaques contre des innocents ne servaient pas les intérêts de leur peuple, il a indiqué que la poursuite de l’implantation des colonies de peuplement contredisait le soutien officiel d’Israël en faveur de la solution à deux États.

L’intention d’Israël, annoncée quelques jours à peine après la publication du rapport du Quatuor, de construire des unités de logement supplémentaires en Cisjordanie et à Jérusalem-Est trahit un « mépris flagrant pour le droit international », a affirmé le Secrétaire général.  « Quand Israël a gelé les constructions dans ces communautés juives, il n’y a pas eu la paix », lui a répondu le représentant israélien.  

Troublé par les conclusions du rapport du Quatuor selon lesquelles les « constructions israéliennes en Judée et en Samarie seraient un obstacle à la paix », le délégué a fustigé ceux qui cherchent à « équilibrer » leurs critiques du terrorisme palestinien en condamnant les constructions israéliennes.  Le rapport a également été critiqué par l’Observateur de l’État de Palestine car, a-t-il précisé, il ne reconnaît pas l’occupation de près d’un demi-siècle des terres palestiniennes par Israël comme étant la source principale de l’instabilité dans la région. 

« Les Palestiniens attendaient mieux du Quatuor », a-t-il déclaré, convaincu que ce rapport était une nouvelle tentative de « gérer le conflit », au lieu de réaffirmer des principes et paramètres pour une solution finale juste, en définissant les moyens d’y parvenir selon un calendrier précis.  « Quelles que soient les divergences des États Membres au sujet dernier rapport du Quatuor, il est important que les uns et les autres s’entendent sur la nécessité de sauver la solution à deux États », a affirmé le délégué du Royaume-Uni, en résumant le sentiment général des délégations.

Son homologue de la Nouvelle-Zélande a soutenu la proposition des États-Unis visant l’adoption « d’une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité, courte et équilibrée, en réponse au rapport du Quatuor ».  Précisant que le projet de déclaration présidentielle qu’il avait pu lire consacrait la centralité de la solution à deux États, il a demandé au Conseil de jouer son rôle afin que les parties reviennent à la table des négociations.  Ce vœu a été partagé par de nombreuses délégations dont celle de la Tunisie qui a invité le Conseil « à rompre son silence sur la question de la Palestine ».

De son côté, le représentant de la France a présenté l’action de son pays, complémentaire à celle du Quatuor, adoptée à la suite de la réunion ministérielle qui s’est tenue à Paris le 3 juin.  La France va préparer un paquet de mesures incitatives qui pourraient être proposées aux parties en cas d’accord de paix et poursuivre son dialogue avec les parties en vue de la tenue d’ici à la fin de l’année d’une conférence internationale les associant, a-t-il expliqué.

« L’Égypte œuvre pour connaître les points de vue des deux parties », a affirmé son représentant, en rappelant que le Ministre égyptien des affaires étrangères s’était rendu en début de semaine en Israël.  Si une paix juste et durable règne entre mon pays et Israël, il est possible de parvenir à une paix  similaire entre Palestiniens et Israéliens, a-t-il affirmé, sur un ton optimiste, appuyé en ce sens par le Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Le délégué israélien a, en revanche, rejeté, cet optimisme en déclarant que les initiatives internationales visant à imposer la solution à deux États aux deux parties envoyaient un message erroné.  « Ce message laisse entendre aux Palestiniens qu’ils pourront atteindre leurs objectifs tout en continuant à encourager la terreur et à refuser de discuter avec Israël. »  Il a également accusé le Liban de n’avoir rien fait pour neutraliser le Hezbollah « depuis la guerre  que ce groupe terroriste a menée contre Israël il y a 10 ans », agissant ainsi en violation de la résolution 1701 (2006) du Conseil.  « Depuis l’adoption de cette résolution, Israël s’est rendu coupable de 11 856 violations de la souveraineté du Liban », a rétorqué le représentant libanais.

Enfin, la situation en Syrie a été abordée par de nombreuses délégations, dont celle de la Fédération de Russie qui a estimé que la priorité de la communauté internationale devrait être de régler le conflit dans ce pays.  Invitant les partenaires américain et européens à adopter à cet égard une approche plus constructive, il a jugé crucial que les pourparlers de Genève puissent reprendre prochainement.  « La Fédération de Russie devrait peser de tout son poids pour que le régime de Bachar Al-Assad cesse d’assiéger les villes et de priver les civils de tout accès à l’aide humanitaire », a insisté la déléguée des États-Unis.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION DE LA PALESTINE

Déclarations

« Le temps commence à manquer », a affirmé M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, en précisant qu’il avait ainsi adressé un message clair et constant aux responsables palestiniens et israéliens lors de la visite qu’il avait effectuée dans la région le mois dernier.  Soulignant les critiques dont fait l’objet le rapport du Quatuor, il a tenu à faire remarquer que le message contenu dans ce dernier était pourtant irréfutable: « alors que les développements négatifs deviennent plus fréquents, la perspective de la solution à deux États s’éloigne de plus en plus ».

Les 10 recommandations du rapport offrent une approche pratique pour mettre fin à l’impasse politique, favoriser une transition vers une Autorité palestinienne renforcée en Cisjordanie et esquisser la voie d’une reprise des négociations sur toutes les questions du statut final, a expliqué M. Ban.  « J’appelle toutes les parties à entamer immédiatement des discussions avec le Quatuor sur la mise en œuvre de ces recommandations et à continuer de travailler en coordination avec les acteurs clefs et le Conseil de sécurité pour restaurer l’espoir en une solution durable. »  Affirmant que les parties devront faire les compromis nécessaires, il a invité les acteurs régionaux et la communauté internationale à les y encourager.

L’échec des responsables palestiniens et israéliens à promouvoir la paix a créé un vide que les voix extrémistes ont comblé, a-t-il dit.  Tout en réaffirmant que les auteurs des récentes attaques terroristes devraient être traduits en justice, il a estimé que les démolitions punitives et les révocations indiscriminées de permis avaient pénalisé des milliers de Palestiniens innocents et s’apparentaient à un châtiment collectif.  « Pendant ce temps, l’entreprise de colonisation d’Israël se poursuit », a-t-il dit, en rappelant que, quelques jours après la publication du rapport du Quatuor, Israël avait annoncé son intention de construire 560 unités de logement supplémentaires en Cisjordanie et 240 à Jérusalem-Est.  « Cela témoigne d’un mépris flagrant pour le droit international », a-t-il déclaré.  Ces actions constituent, a-t-il soutenu, une contradiction évidente avec le soutien officiel d’Israël pour la solution à deux États.

De telles politiques ne favoriseront pas la concrétisation de la solution à deux États et ne renforceront pas la sécurité des Israéliens, a prévenu le Secrétaire général.  « Comme l’ont dit de nombreux membres de l’armée et du renseignement israéliens, elles auront exactement l’effet opposé. »  « En effet, chaque pierre que l’on ajoute à l’édification de l’occupation est une pierre qui est soustraite des fondements d’Israël en tant qu’État démocratique et à majorité juive. ».  Dans le même temps, il a affirmé que les Palestiniens qui célébraient ou encourageaient les attaques contre des innocents ne servaient pas les intérêts de leur peuple.  Ces actes doivent être universellement condamnés, a-t-il insisté.

Évoquant sa visite à Gaza, M. Ban a indiqué que des dizaines de milliers de personnes étaient encore déplacées à la suite du conflit de 2014 et que les fonds pour financer la reconstruction manquaient cruellement.  La situation dans le Golan demeure volatile, menaçant le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie, a-t-il déclaré.

Revenant sur le conflit israélo-palestinien, le Secrétaire général s’est demandé combien de temps encore les parties et la communauté internationale accepteront une telle paralysie politique.  Il a donc encouragé le Conseil de sécurité à appuyer les efforts du Quatuor visant à coopérer avec les parties, les acteurs régionaux et les parties prenantes intéressées.  Les enfants de Palestine et d’Israël ne méritent pas moins, a-t-il tenu à rappeler.  Il est temps pour les parties, a conclu M. Ban, de prendre les mesures nécessaires pour construire un futur d’espoir.

M. RIYAD MANSOUR, Observateur de l’État de Palestine, a assuré que les États arabes continuaient de tendre la main pour la paix, réaffirmant ainsi leur soutien à l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance.  Tandis que l’initiative de paix arabe, depuis 14 ans, offrait une voie pour avancer vers le règlement du conflit, Israël -la force occupante- était resté intransigeant en faisant obstruction à toute tentative de règlement politique.  Il a aussi rappelé qu’Israël avait rejeté en bloc les efforts multilatéraux consacrés par l’initiative française qui visait la création d’un groupe international de soutien pour la paix israélo-palestinienne.  Il a, à cet égard, salué le communiqué final de la réunion du 3 juin dernier à Paris.

Au sujet du rapport du Quatuor, M. Mansour a estimé qu’il ne répondait pas aux attentes des Palestiniens et qu’il n’avait pas reconnu la gravité de l’occupation de près d’un demi-siècle des terres palestiniennes par Israël comme étant la source principale de l’instabilité, de la violence et des violations que l’on constate aujourd’hui dans la région.  « Après près de 50 ans d’occupation et plus de 20 ans de négociations, les Palestiniens attendaient mieux du Quatuor », a-t-il déclaré.  Ils avaient espéré, a-t-il ajouté, que le Quatuor allait faire des propositions solides, y compris concernant le statut final, afin de mettre fin à l’occupation israélienne qui dure depuis 1967, y compris à Jérusalem-Est.  Il a aussi regretté que le rapport n’ait pas fourni d’éléments clairs pour la réalisation de la solution à deux États, avec un État palestinien indépendant, souverain, vivant côte à côte avec Israël, et dans la paix et la sécurité, à l’intérieur des frontières en vigueur avant 1967, ainsi que pour une solution juste concernant la question des réfugiés palestiniens, sur la base de la résolution 194 (III).

L’Observateur permanent de la Palestine a également fait observer que le rapport du Quatuor était une nouvelle tentative de « gérer le conflit », alors qu’il aurait dû réaffirmer des principes et paramètres pour une solution finale juste, en définissant les moyens d’y parvenir dans un temps précis et avec le soutien international nécessaire garanti.  Il a dénoncé le fait que le rapport ait estimé que les actions entreprises par Israël étaient « des réponses » aux actions palestiniennes.  La sécurité a été reconnue comme étant un droit et une nécessité pour Israël uniquement, alors que le droit du peuple palestinien d’être protégé, du fait de leur statut de peuple sous occupation, a été ignoré dans ce rapport, a-t-il déploré.  Le fait que le rapport n’ait pas identifié les actes incessants de violence, de destruction et d’intimidation et de barbarisme d’extrémistes israéliens comme étant des actes de terroristes, tout en le faisant pour le cas des actions palestiniennes, indique clairement les orientations adoptées dans la rédaction de ce document, a-t-il affirmé. 

M. Mansour a ensuite dénoncé le discours de haine proféré par des colons israéliens et des extrémistes juifs, que les autorités d’Israël approuvent.  Il a également fait part de son étonnement face aux propos de certains dirigeants d’Israël, y compris le Premier Ministre, M. Benjamin Netanyahu, qui ont dit qu’« il n’y aurait jamais d’État palestinien ».  Le rapport du Quatuor, a estimé M. Mansour, aurait dû souligner qu’Israël agit en violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire en implantant ses colonies de peuplement et en essayant, par tous les moyens, d’annexer les territoires palestiniens.  Il a fait observer qu’en réaction au rapport, les autorités israéliennes avaient décidé d’approuver la construction de 800 maisons dans des colonies de peuplement illégales dans ou autour de Jérusalem-Est.  L’Observateur permanent de la Palestine a par ailleurs dénoncé le blocus imposé dans la bande de Gaza, « une catastrophe humanitaire créée par l’homme » dont les détails ont été éludés dans le rapport.  Il a expliqué que « la division entre les principaux dirigeants palestiniens ne devrait pas servir d’excuse pour continuer d’emprisonner près de 2 millions de personnes à Gaza ». 

Il a terminé son propos en lisant la lettre écrite par un père palestinien dont le fils, Mahmoud Badran, âgé de 15 ans, avait été assassiné par les Forces israéliennes le 21 juin dernier.  S’arrêtant par moments au cours de cette lecture, c’est avec la voix étranglée par les sanglots que l’Observateur permanent de la Palestine a terminé ce courrier dans lequel le parent appelle à une vie de paix, de liberté, de justice et de dignité pour les Palestiniens, émettant ainsi le vœu que la vie de leurs enfants ne serait plus en péril.

M. DANNY DANON (Israël) a affirmé que les actes terroristes odieux qui ont récemment frappé son pays étaient le résultat direct des incitations des responsables palestiniens.  Dans le rapport du Quatuor, a-t-il fait observer, nous avons appris que les responsables de l’Autorité palestinienne n’ont jamais condamné les attaques terroristes perpétrées contre Israël.  Il a également affirmé que la récente allégation de M. Abbas, selon laquelle Israël chercherait à empoisonner les réserves en eau des Palestiniens, était un acte de diffamation pure et simple.  De même que certaines accusations dont ont été victimes les Juifs à travers les siècles, a-t-il ajouté.  M. Danon a également cité, au nombre des actes de terreur qui ont frappé son pays, l’assassinat à coups de couteau d’une adolescente israélienne de 13 ans par un Palestinien de 17 ans.  L’acte haineux de ce jeune Palestinien est le résultat direct d’années d’endoctrinement dans les écoles palestiniennes et des appels à mort lancés contre des Juifs sur Facebook et Twitter, a-t-il affirmé.

« Comme le rapport du Quatuor l’a justement souligné, la communauté internationale doit envoyer un message clair aux Palestiniens afin qu’ils mettent un terme à la terreur et s’engagent dans des négociations directes. »  M. Danon a rappelé que le Premier Ministre israélien avait fait part, à plusieurs reprises, de son intention de rencontrer M. Abbas afin de mettre fin au conflit.  « Pourtant, M. Abbas a clairement indiqué qu’il n’avait pas le temps pour parler de paix », a-t-il fait remarquer, avant d’ajouter que ce dernier préférait répandre des mensonges éhontés et colporter des théories du complot antisémites.

L’Ambassadeur Danon a déploré que le refus du Président de l’Autorité palestinienne de négocier soit encouragé par certains membres de la communauté internationale.  Les initiatives internationales cherchant à imposer la solution à deux États aux deux parties envoient un message erroné, a-t-il affirmé.  « Ce message laisse entendre aux Palestiniens qu’ils pourront atteindre leurs objectifs tout en continuant à encourager la terreur et à refuser de discuter avec Israël. »  Pour le représentant d’Israël, le seul moyen d’instaurer la paix repose sur trois piliers: la cessation des activités terroristes, la fin du refus palestinien de reconnaître Israël comme État-nation du peuple juif et la volonté des Palestiniens de négocier directement avec Israël.

M. Danon s’est dit troublé par les conclusions du rapport du Quatuor selon lesquelles les « constructions israéliennes en Judée et en Samarie seraient un obstacle à la paix ».  « Quand Israël a gelé les constructions dans ces communautés juives, il n’y a pas eu la paix », a-t-il fait remarquer.  Critiquant ceux qui cherchent à « équilibrer » leurs critiques du terrorisme palestinien en condamnant les constructions israéliennes, le représentant israélien a rejeté fermement toute tentative visant à assimiler ces constructions à des actes terroristes.

L’Ambassadeur Danon a indiqué que les activités du Hezbollah étaient l’une des causes principales de l’instabilité et du chaos dans la région.  Dix ans après la guerre menée par le Hezbollah contre son pays, la résolution du Conseil visant à désarmer tous les groupes armés au Liban n’avait jamais été mise en œuvre, s’est-il indigné.  Le Liban n’a jamais stoppé le Hezbollah et ce dernier a continué, au contraire, à renforcer ses capacités, a soutenu le représentant d’Israël.  Brandissant la photographie aérienne du village de Shaqra dans le sud du Liban, il a indiqué qu’un bâtiment sur trois dans ce village était utilisé par le Hezbollah à des fins militaires.  Le Hezbollah commet un double crime de guerre en attaquant les civils israéliens et en utilisant les civils libanais comme boucliers humains pour couvrir ses activités terroristes.  L’Ambassadeur Danon a estimé que le Hezbollah était une menace pour son pays, le Liban et toute la région et il a invité le Conseil à reconnaître le Hezbollah comme étant une organisation terroriste.  Avant de conclure, il a affirmé que le Hezbollah n’était pas la seule organisation terroriste que l’Iran soutenait car, a-t-il précisé, 60% du budget des branches militaires du Hamas et du Djihad islamique est financé par l’Iran.

Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a relevé que des actes de violence avaient été commis de manière régulière ces derniers temps à la fois par les Israéliens et les Palestiniens.  Elle a estimé que les annonces de nouvelles implantations de colonies de peuplement par Israël risquaient de saper les efforts en faveur de la paix.  Depuis la signature des Accords d’Oslo en 1993, la population de ces colonies a doublé.  Si on ne change pas de cap, la solution à deux États va continuer de s’éloigner, a-t-elle prévenu.  Mme Power a ensuite appelé l’Autorité palestinienne et les responsables israéliens à condamner les actes de violence des deux côtés.  Elle a également appelé à mettre fin au blocus à Gaza, en rappelant que près de 3 millions de ses habitants ont besoin en urgence d’une aide humanitaire.  Pour sa délégation, le rapport du Quatuor est « positif » et constitue une initiative importante pour engager des négociations entre les deux parties, a-t-elle dit. 

S’agissant de la situation en Syrie, la représentante des États-Unis a regretté que le régime de Bachar Al-Assad continue d’assiéger les villes et de priver les civils de tout accès.  Elle a appelé la Fédération de Russie à peser de son poids pour que le régime Al-Assad mette fin à cette terrible situation.  Elle a dénoncé les entraves imposées par ce régime à la fourniture de médicaments et de l’aide humanitaire dont la population civile a besoin de manière urgente.  Selon un rapport publié aujourd’hui, le régime Al-Assad impose un siège dans la ville de Madaya, encerclant ainsi la population civile avec ses troupes et des militaires.  Cette situation ne présage nullement la reprise des négociations, a-t-elle averti.  

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a condamné les groupes terroristes actifs dans la région, qui sapent la recherche de solutions pacifiques.  Mon pays a des liens étroits avec Israël et l’État de Palestine, a-t-il assuré, en émettant l’espoir que les deux parties parviennent à une solution pacifique.  Il a jugé inadmissible d’acquérir des territoires par la force et encouragé les parties à retourner à la table des négociations, avec l’appui de la communauté internationale.  Il a estimé que le rapport du Quatuor était important pour contribuer à la réalisation d’une solution.  Le représentant s’est dit cependant préoccupé par les tendances négatives qui entravent une telle solution, dont la poursuite de la colonisation. Quelques jours après la publication du rapport du Quatuor, Israël a annoncé son intention de construire 560 unités de logement supplémentaires en Cisjordanie et 240 à Jérusalem-Est, a-t-il regretté.  Sa délégation, a-t-il ajouté, condamne également les actes terroristes commis contre des civils israéliens innocents.  Il a estimé qu’il était important de mettre en œuvre le rapport du Quatuor pour parvenir à une paix durable.

La situation en Syrie est un affront à la dignité humaine, a déclaré le délégué de l’Uruguay.  Il a condamné les attaques perpétrées contre les hôpitaux et centres de soins et a appelé les parties à respecter la résolution 2286 (2016) du Conseil.  Le représentant a appelé de ses vœux une transition en Syrie, conduite par le peuple syrien lui-même, afin de parvenir à la paix.  Passant ensuite à la situation qui prévaut actuellement au Yémen, il s’est félicité des progrès accomplis en vue de mettre un terme à la crise au Yémen.  Sa délégation est cependant préoccupée par la décision du Secrétaire général de retirer un État de la liste des pays et groupes armés portant atteinte aux droits des enfants dans les situations de conflit. 

M. WU HAITAO (Chine) a appelé au dialogue entre Israéliens et Palestiniens.  Il a indiqué que la défense des droits des Palestiniens était une responsabilité de la communauté internationale.  Une solution complète et juste à la question palestinienne est de l’intérêt de toutes les parties.  C’est pourquoi, la Chine appuie la solution à deux États, notamment avec un État palestinien indépendant, établi à l’intérieur des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale. 

Israël et la Palestine doivent renoncer à la violence et s’abstenir de tout acte unilatéral.  Israël doit cesser ses activités d’expansion des colonies pour afficher sa bonne volonté, a recommandé le représentant de la Chine, en appelant cet État à respecter le droit international et à lever le blocus imposé dans la bande de Gaza.  Il a également appelé à la reprise des pourparlers directs entre les protagonistes, en rappelant que la Chine avait toujours apporté un appui humanitaire aux Palestiniens. 

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a appelé à la reprise des pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens, en saluant également l’initiative de la France qui avait organisé une conférence en faveur de la paix au début du mois dernier.  Sa délégation aurait espéré, a-t-il dit, que le rapport du Quatuor soit plus équilibré.  Si ce rapport avait adopté des positions plus fermes, il aurait peut-être engagé les protagonistes à la reprise des négociations en vue d’une paix durable, a-t-il argué.  Le refus d’Israël de mettre fin aux colonies de peuplement et le blocus de Gaza sont les raisons majeures du blocage des négociations.  Il a dénoncé cette attitude d’Israël qui est « consciente de sa puissance armée et du soutien dont elle bénéficie de la part de certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU ». 

Il a ensuite dénoncé divers actes de violence commis par Israël contre les Palestiniens, de même que les restrictions des déplacements de biens et des personnes mises en place par Israël.  Il a invité le Conseil de sécurité à sortir de sa torpeur et à agir le plus vite possible pour contribuer à une solution durable.  Le Conseil doit réfléchir à des actions visant à établir des mesures de protection de la population palestinienne, a-t-il encore suggéré.  Avant de conclure, il a appelé le Conseil de sécurité à appuyer l’entrée de la Palestine au concert des nations comme État Membre à part entière de l’ONU.

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que le rapport du Quatuor était très important pour préserver les perspectives d’une solution à deux États au Moyen-Orient.  Il a appuyé les recommandations du rapport, notamment celles visant à mettre un terme à la violence et identifiant les activités de colonisation comme étant un obstacle à la paix.  Le rapport parle également de l’importance de restaurer l’unité palestinienne, a-t-il indiqué.  Sa délégation, a-t-il dit, salue les efforts de l’Égypte visant à rapprocher les parties et invité le Conseil à appuyer les efforts du Quatuor.

La priorité de la communauté internationale, a ensuite souligné M. Churkin, est de régler le conflit en Syrie.  Il incombe, en premier lieu, au peuple syrien d’exprimer son choix pour l’avenir du pays et invité les partenaires américains et européens à adopter, à cet égard, une construction plus positive.  Appelant l’Envoyé spécial de l’ONU à intensifier ses efforts, M. Churkin a jugé crucial que les pourparlers de Genève reprennent prochainement.  La Fédération de Russie se tient toujours prête à appuyer la Syrie contre les groupes terroristes, a-t-il affirmé.  Il est nécessaire de mettre fin aux lacunes qui permettent aux combattants terroristes étrangers de traverser les frontières et aux organisations terroristes de recevoir des armes et des fonds, a insisté le représentant russe.  S’agissant de la situation au Yémen, il a appelé les parties à s’abstenir de toute rhétorique agressive qui pourrait saper les efforts fragiles de paix.  Avant de conclure, M. Churkin a regretté que les efforts de paix en Libye demeurent lents.  « Il faut aider les parties libyennes à œuvrer à un rapprochement et à s’abstenir d’élaborer des plans qui ne sont pas viables », a-t-il recommandé.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a déclaré qu’il était inacceptable de passer sous silence le fait que le peuple palestinien soit privé de sa liberté.  Il serait judicieux de s’accorder sur la nécessité de contrecarrer toute tentative visant à « déformer » la question palestinienne, a-t-il dit, en ajoutant que ces tentatives étaient contraires au droit international et menaçaient le peu d’espoir que nourrit le peuple palestinien.  Il est erroné de confondre causes et conséquences du conflit, ainsi que les responsabilités de la puissance d’occupation et celles du peuple palestinien, a-t-il tenu à rappeler.  Le représentant égyptien a ensuite détaillé les exactions dont souffre le peuple palestinien et dénoncé les tentatives systématiques visant à affaiblir l’Autorité palestinienne.  Citant le Secrétaire général, il a fait remarquer que la résistance à l’occupation était une expression de la nature humaine.  Le Président égyptien a lancé un appel pour une paix juste et durable, a-t-il dit, avant de rappeler qu’une telle paix est instaurée entre son pays et Israël.  Il est possible de parvenir à une paix  similaire entre Palestiniens et Israéliens en créant un État palestinien et en garantissant la paix et la sécurité pour les deux parties, a estimé le représentant.  L’Égypte œuvre pour connaître les points de vue des deux parties, a assuré le délégué, en réaffirmant que la main de la Ligue des États arabes était toujours tendue. 

M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) a estimé que la décision des autorités israéliennes de construire de nouvelles colonies de peuplement dans des territoires palestiniens était un acte de défiance à l’égard du Conseil de sécurité.  Il a également prévenu que cela risquait de saper les efforts en faveur de la solution à deux États.  La délégation de l’Angola condamne les actes de violence perpétrés par les Palestiniens contre les Israéliens, mais rappelle que cette situation résulte d’une occupation israélienne qui n’a que trop duré.  Le représentant a ainsi appelé la communauté internationale à engager les deux parties à prendre des mesures concrètes pour rétablir la confiance et reprendre des négociations directes.

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a déclaré que quelles que soient les divergences des États au sujet du dernier rapport du Quatuor, il est important que les uns et les autres s’entendent sur la nécessité de préserver la solution à deux États.  La violence doit cesser et les dirigeants des deux parties doivent faire davantage pour lutter contre les discours de haine, a-t-il insisté, en faisant observer que les générations futures étaient maintenant victimes d’un conflit qui devrait être relégué au passé.  Il ne suffit pas de mettre fin à la violence car, a-t-il prévenu, l’expansion des colonies de peuplement israéliennes a un impact négatif sur les efforts de paix.  Le représentant britannique a dénoncé les expulsions de Palestiniens de leur maison et la démolition de celles-ci, en estimant que ces actes d’Israël poussent ces populations au désespoir.  Il a aussi indiqué que le refus, par Israël, de permettre tout développement de la Cisjordanie est une tendance qui érode progressivement la solution à deux États. 

Le représentant a en outre appelé le Hamas à s’abstenir de tout acte visant à menacer la vie quotidienne et la sécurité de la population israélienne.  Dans le même temps, les autorités israéliennes doivent lever le blocus de Gaza et permettre à la population civile palestinienne de vivre dans des conditions normales.  Il a exhorté les deux parties à faire preuve d’audace afin de relancer le processus de paix.

Au sujet de la situation en Syrie, le représentant britannique a dénoncé le siège de la ville de Dariyah qui, selon lui, n’abritait pas de groupes terroristes.  Avant de conclure, il a lancé un appel aux États proches du régime syrien pour exercer toute leur influence afin que ces actes de siège prennent fin.

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a reconnu que le rapport du Quatuor ne répondait pas aux attentes de toutes les parties.  Ce rapport est néanmoins une étape importante qui montre que la communauté internationale n’a pas abandonné l’espoir de parvenir à une solution définitive, a-t-il estimé.  Faisant remarquer que les tendances négatives sur le terrain n’invitaient pas à l’optimisme, il a appelé les parties à faire preuve d’une volonté forte pour trouver un terrain d’entente.  Elles doivent faire de réels efforts, a-t-il dit.  Dans son rapport, a-t-il noté avec inquiétude, le Quatuor tire la sonnette d’alarme sur la perspective de plus en plus réelle d’un seul État.

S’agissant de la Syrie, le représentant ukrainien s’est dit convaincu que toute solution durable devrait reposer sur une transition politique internationalement reconnue sur la base du Communiqué de Genève.  Il a noté que la volonté du Gouvernement syrien de s’engager dans des discussions véritables semblait manquer, ce qui éloigne la perspective d’un début de transition en Syrie.  Il s’est ensuite dit très préoccupé par l’assistance directe régionale et internationale apportée au régime syrien, en notant que ce dernier semblait croire de plus en plus à une victoire militaire.  Enfin, le délégué ukrainien a reconnu la nécessité absolue de mettre fin à la violence au Yémen et a invité les parties à reprendre des pourparlers directs sans conditions préalables.

M. FRANCOIS DELATTRE (France) a indiqué que le rapport du Quatuor mentionnait le risque d’une disparition progressive de la solution à deux États.  La colonisation israélienne est l’une des principales menaces à la viabilité même d’un futur État palestinien, a-t-il dit, avant de souligner que des progrès vers la réconciliation interpalestinienne étaient indispensables.  Le rapport met l’accent sur la nécessité de prendre des mesures pour préserver la faisabilité de cette solution, a poursuivi M. Delattre.  « Le présumé statu quo est une régression quotidienne que nous ne pouvons pas accepter. »

La réunion ministérielle qui s’est tenue à Paris le 3 juin dernier -la première réunion internationale depuis la Conférence d’Annapolis en 2007- a marqué la première étape pour sauver cette solution, a soutenu le représentant de la France.  Cette réunion a permis une mobilisation politique, une réaffirmation collective du soutien à la solution à deux États et la promotion d’un engagement international en faveur de la reprise et de l’aboutissement du dialogue entre les parties.  « Il est nécessaire en revanche de reconnaître que les conditions ne sont pas aujourd’hui réunies pour une reprise des négociations directes », a-t-il dit, avant de préciser que l’initiative française visait à construire un consensus.

M. Delattre a affirmé que l’action de la France et celle du Quatuor étaient complémentaires et avaient pour objectif commun de rechercher la reprise de négociations crédibles susceptibles d’arriver à une solution sur le statut final.  Le rapport du Quatuor constitue un élément important pour contribuer à la remobilisation de la communauté internationale sur le processus de paix.  Il a précisé que son pays allait lancer le travail de préparation d’un paquet d’incitations qui pourraient être proposées aux parties en cas d’accord de paix.  Ce travail permettra ainsi d’associer des pays qui n’étaient pas présents à la réunion de Paris, a-t-il assuré.  Enfin, le délégué a appelé à la mise en œuvre des recommandations du Quatuor.  La France, a-t-il assuré, poursuivra son dialogue avec les parties en vue de la tenue d’ici à la fin de l’année d’une conférence internationale les associant.

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) s’est dit surpris de constater que le rapport du Quatuor n’ait pas taxé d’illégales les activités de peuplement d’Israël.  Elles le sont pourtant au regard du droit international, a-t-il insisté, en rappelant que l’implantation de colonies de peuplement israéliennes est la cause de la réaction des Palestiniens.  Il a également regretté que le Quatuor, dans son analyse de la situation, ait omis de souligner que les causes profondes du conflit sont les activités d’occupation engagées par Israël.  « Gardons-nous d’appliquer la politique de l’autruche et disons clairement que l’occupation est la cause du problème », a-t-il déclaré.

Le représentant de la Malaisie a ensuite appelé la communauté internationale à établir un système de compensation pour les Palestiniens qui, a-t-il dit, n’ont aucun recours légal pour déposer une plainte et demander justice pour les exactions qu’ils subissent.  Il a invité les parties au conflit à prendre des mesures positives pour inverser les tendances actuelles et encourager la reprise du dialogue.  Bien que le Conseil de sécurité ait délégué des pouvoirs au Quatuor sur cette question, il faudrait qu’il s’acquitte de ses responsabilités en prenant des mesures en faveur de la reprise des pourparlers de paix entre les deux parties.

M. GORGUI CISS (Sénégal) a regretté la tendance affichée par la communauté internationale de toujours « renvoyer dos-à-dos Palestiniens et Israéliens, alors même que l’occupation des territoires palestiniens est la raison de la prolongation du conflit ».  Il a estimé que le rapport du Quatuor pourrait contribuer à la paix si les recommandations qu’il contient sont prises en compte et dûment mises en œuvre.  Il a dénoncé l’occupation de la Zone C par les colons israéliens, ce qui remet en question la volonté des autorités israéliennes de poursuivre la solution à deux États.  Il a ainsi réaffirmé la position de son pays qui plaide pour l’avènement d’un État palestinien souverain à l’intérieur des frontières d’avant 1967, et vivant en paix avec Israël.

C’est l’absence d’un horizon politique clair qui favorise l’émergence d’extrémistes de part et d’autre, a fait remarquer le représentant du Sénégal, en dénonçant l’usage disproportionné de la force par l’armée israélienne et les exactions qu’elle commet à l’encontre des Palestiniens.  Ces actes, a-t-il dit, attisent la haine et la violence entre les deux peuples et accentue l’humiliation ressentie par les Palestiniens.  Il a ensuite dénoncé le blocus dans la bande de Gaza, en appelant le Conseil de sécurité à se mobiliser pour mettre fin à ce conflit qui, a-t-il prévenu, favorise l’extrémisme violent.

Le rapport du Quatuor souligne clairement que la solution à deux États sera bientôt impossible à réaliser si le statu quo se poursuit, a rappelé M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne).  Une chose est sûre, au-delà des diverses évaluations auxquelles ce rapport a donné lieu, cette solution s’éloigne de jour en jour, a-t-il fait remarquer.  C’est pourquoi, il est urgent d’appliquer les recommandations du rapport pour préserver l’« horizon politique » dans la région.  Le représentant a réaffirmé que la construction de colonies israéliennes était illégale.  Ce n’est pas la seule menace, mais c’est la menace la plus difficile à combattre, a-t-il déclaré. 

Les efforts doivent se poursuivre pour empêcher qu’un État unique devienne une réalité, a souligné le représentant de l’Espagne.  Son pays, a-t-il dit, est disposé à organiser une réunion de chefs religieux en terre sainte pour qu’ils adressent aux parties un message de tolérance.  L’Espagne appuie les efforts pour une réconciliation interpalestinienne, a-t-il assuré, avant de rappeler que le retour de l’Autorité palestinienne à Gaza était un élément clef.  Pour le représentant de l’Espagne, le Conseil de sécurité devrait appuyer le Quatuor, s’atteler à la préparation d’une conférence internationale et appuyer l’Initiative de paix de la Ligue des États arabes.  Le Conseil doit rester attentif à la manière dont les recommandations du rapport seront mises en œuvre, a-t-il ajouté avant de conclure.

M. GERARD VAN BOHEMEN (Nouvelle-Zélande) a déclaré que le rapport du Quatuor  soulignait ce que « nous savons tous ».  Les tendances négatives sur le terrain posent une menace majeure pour la viabilité de la solution à deux États, a-t-il dit, ajoutant que, sans cette solution, il sera difficile de parvenir à une paix durable.  Selon lui, le rapport ne va pas assez loin mais il fournit une analyse précieuse des menaces les plus importantes pesant sur le processus de paix.  Il est donc important de noter que les quatre membres du Quatuor –États-Unis, Fédération de Russie, Nations Unies et Union européenne- ont conclu au même diagnostic de la situation.  Le délégué a néanmoins tenu à rappeler que ce rapport ne suffira pas pour changer la situation sur le terrain.

Les parties doivent faire preuve de la volonté politique de négocier et de faire des compromis pour parvenir à un accord, a estimé M. Van Bohemen.  Invitant le Conseil à encourager les parties à cette fin, il a qualifié de constructive la proposition des États-Unis visant l’adoption d’une déclaration présidentielle courte et équilibrée par le Conseil de sécurité en réponse au rapport du Quatuor.  Ce projet de déclaration présidentielle consacre la centralité de la solution à deux États, a-t-il assuré.  Un tel texte ne devrait pas aboutir à la fin des ambitions du Conseil sur ce dossier, a-t-il cependant prévenu, en insistant sur la nécessité pour le Conseil de jouer son rôle pour que les parties reviennent à la table des négociations.

M. KORO BESSHO (Japon) a prévenu que la violence dans la région du Moyen-Orient était une menace pour la paix et la sécurité dans le monde entier, car cette situation attise la montée de l’extrémisme violent.  Il a noté que de nombreux orateurs avaient imputé la responsabilité des uns ou des autres dans ce conflit, mais pour sa délégation, a-t-il fait remarquer, le problème réside davantage dans le leadership.  C’est pourquoi, il est essentiel de renforcer la bonne gouvernance au Moyen-Orient, a-t-il souligné.  L’avènement de sociétés inclusives serait un facteur de stabilité de la région car, a-t-il averti, la marginalisation et l’exclusion sont des facteurs de violence.

Le représentant a en outre déploré les violences qui se poursuivent, notamment, en Syrie et en Iraq.  Le Japon souhaite continuer à construire des sociétés inclusives dans la région.  Pour y parvenir, le pays entend renforcer sa coopération en matière d’amélioration de la gouvernance dans la région.  Il compte aussi poursuivre son assistance humanitaire en faveur, notamment, des réfugiés et des pays qui les accueillent.  Enfin, le Japon entend investir dans le capital humain en œuvrant en faveur de l’éducation et du plein emploi.  Il a conclu en soulignant l’importance du dialogue et du rétablissement de la confiance pour la reprise des pourparlers directs entre Palestiniens et Israéliens.

M. CARLOS RAÚL MORALES MOSCOSO, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a exprimé sa profonde préoccupation face aux attaques terroristes qui ont eu lieu au Moyen-Orient au cours des dernières semaines.  Il a salué les efforts consentis par le Groupe international de soutien pour la Syrie, et il s’est dit inquiet de la situation qui prévaut dans la ville d’Alep, en Syrie.  Il a ainsi déploré que quelque 300 000 personnes se retrouvent piégées dans la partie orientale de la ville en raison d’affrontements continus, et sans bénéficier d’assistance humanitaire. 

Le Ministre a ensuite condamné les violences récentes entre Palestiniens et Israéliens.  La rhétorique incendiaire utilisée par certains responsables israéliens n’encourage pas la reprise des pourparlers de paix, a-t-il prévenu, en demandant à la communauté internationale de maintenir l’espoir en la réalisation d’une solution à deux États.

Nous n’avons cessé d’alerter le Conseil de sécurité du danger des colonies de peuplement dans les territoires occupés, a souligné M. NAWAF SALAM (Liban).  Aujourd’hui, la poursuite de ces colonies est devenue le plus grand obstacle à tout règlement politique négocié.  « Comment accorder plus de crédit à un Premier Ministre qui se déclare prêt à négocier tout en approuvant la construction de 800 logements supplémentaires qu’à un homme qui se dit prêt à négocier le partage d’une pizza tout en continuant de la manger? »  Les mesures de châtiment collectif et la rhétorique incendiaire et provocatrice des responsables israéliens, dont celle sur le kidnapping des Palestiniens, assombrissent en effet la situation. 

Si le représentant s’est tout de même félicité du communiqué conjoint de la réunion de Paris, il n’a pas manqué de rappeler qu’il y a exactement 10 ans, Israël lançait une guerre de 33 jours contre le Liban.  Après avoir insisté sur l’impact des bombes à sous-munitions utilisées alors, le représentant libanais a réaffirmé l’attachement de son pays à la résolution 1701 du Conseil de sécurité qui a permis de mettre fin au conflit.  Il faut maintenant passer de la situation précaire de cessation des hostilités à un cessez-le-feu permanent, a-t-il déclaré, en rappelant que depuis l’adoption de la résolution 1701, Israël est coupable de 11 856 violations de la souveraineté du Liban, sans compter l’occupation du nord de Ghajjar.  Le représentant a saisi cette occasion pour réaffirmer que son pays était disposé à travailler avec le Secrétaire général pour clore le chapitre de l’occupation des « Fermes de Chebaa » et des collines de Kfarshouba. 

Il a, dans ce contexte, souligné que le Gouvernement du Liban avait sollicité les bons offices du Secrétaire général pour la délimitation de la frontière maritime et de la zone économique exclusive entre le Liban et Israël.  Compte tenu de la réponse du Secrétaire général, le Liban attend avec intérêt de voir la Coordonnatrice spéciale pour le Moyen-Orient, Mme Sigrid Kaag, à l’œuvre.  Le représentant a aussi rappelé que l’Assemblée générale adoptait depuis une décennie une résolution demandant à Israël d’accorder des indemnisations adéquates au Liban pour les dégâts causés par la marée noire après le bombardement de la centrale électrique de Jiyyeh en 2006 sans réussir à la faire appliquer.  Le montant de la réparation, estimé à 856 millions de dollars, avait été fixé par des études indépendantes menées par la Banque mondiale.  Il est presqu’impossible, a conclu le représentant, de maintenir la paix et la sécurité si des États ne sont pas tenus responsables de leurs actes répréhensibles.

Mme MALEEHA LOHDI (Pakistan) a affirmé que le règlement du conflit passait par la création d’un État palestinien viable tenant sur la base des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem pour capitale.  Cette perspective, a-t-elle estimé, s’éloigne malheureusement, en particulier en raison de la construction de nouvelles unités de logement.  Le Gouvernement israélien met à mal le processus de paix en proposant des conditions que personne ne saurait accepter.  La communauté internationale, le Conseil de sécurité en particulier, ne peut plus continuer d’ignorer ses responsabilités, a-t-elle dit.

Le peuple syrien souffre également de la guerre avec des millions de déplacés internes et de réfugiés qui affluent dans les autres pays, ce qui a des conséquences sur les frontières supposées être sûres en Europe.  Le Pakistan, a-t-elle dit, condamne les attaques de Daech qui ont fait tant de mal en Iraq, en Syrie et ailleurs.  Pour lutter contre cette organisation, a-t-elle expliqué, il est essentiel que les États frontaliers de la Syrie et de l’Iraq, de même que les puissances extérieures, qui ont été impliqués dans ces conflits, à réconcilier leurs propres priorités et objectifs divergents et à prendre des mesures communes en vue de surmonter les divisions politiques, religieuses et ethniques au sein de ces pays.

M. ABDULAZIZ S M A ALJARALLAH (Koweït) a salué les efforts de la France visant à créer un groupe de soutien international et à tenir une conférence internationale pour impliquer toutes les parties concernées.  Il a appelé le Conseil de sécurité à ajouter les noms des factions israéliennes extrémistes à la liste des terroristes recherchés en vertu du droit international.

Israël, a-t-il ajouté, doit lever le blocus sur Gaza, conformément à ce qu’a encore demandé le Secrétaire général lors de sa visite sur place en juin dernier.  Il a affirmé que le règlement du conflit passait par la création d’un État palestinien viable et d’un seul tenant sur la base des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem pour capitale.

M. JOAO VALE DE ALMEIDA, Chef de la délégation de l’Union européenne, a, en tant que membre « actif » du Groupe international de soutien pour la Syrie, estimé qu’une transition menée et gérée par les Syriens eux-mêmes conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité et au Communiqué de Genève du 30 juin 2012 est nécessaire pour réaliser une paix durable dans le pays, triompher de Daech et de toutes les organisations terroristes en Syrie, et permettre aux Syriens de retourner chez eux dans des conditions sûres et de contribuer à la reconstruction de leur pays.  Il faut créer les conditions pour des pourparlers directs et sérieux sur un organe de transition élargi, inclusif et non sectaire doté des pleins pouvoirs, comme le recommande le Groupe international de soutien pour la Syrie.  Sans une réelle amélioration des conditions nécessaires à des négociations sérieuses, le processus politique et la cessation des hostilités sont en danger, a estimé le représentant. 

Condamnant les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, il a renouvelé l’appel de l’Union européenne pour que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie.  Il faut des négociations sérieuses pour parvenir à un accord d’ici au 1er août sur une transition, a insisté le représentant, en appelant l’opposition à s’unir et le Gouvernement syrien à faire connaître son plan de mise en œuvre pour une transition politique véritable.  Les propos tenus par le Président Bachar Al-Assad, le 7 juin dernier, semblent avoir été calculés pour compromettre le processus des négociations de Genève et, partant, le meilleur espoir de paix, a cru comprendre le représentant.  Il ne peut y avoir de paix durable avec le leadership actuel et sans une réponse aux revendications et aspirations de toutes les composantes de la société syrienne, a-t-il martelé. 

S’agissant du processus au Moyen-Orient, nous sommes à une étape critique, a poursuivi le représentant.  Pour l’Union européenne, il n’y a aucune alternative à la solution à deux États.  Le représentant a salué le rapport du Quatuor et le communiqué conjoint de Paris.  Il a appelé Israël à stopper la construction des colonies de peuplement et la Palestine à condamner « toujours et clairement » les attaques terroristes.

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a fait état de toutes les résolutions prises au cours des dernières décennies, lesquelles, a-t-il dit, n’ont pas été appliquées et posent le problème de leur crédibilité.  Il a souligné qu’une partie de son pays, le Golan, était occupée par Israël, lequel pays continue d’y violer le droit international, les conventions de Genève et les résolutions du Conseil de sécurité et poursuit sa politique de colonisation.

La communauté internationale et le Conseil de sécurité doivent adopter des mesures pour mettre en œuvre les résolutions internationales, en particulier la résolution 497 (1981).  Le représentant syrien a également indiqué qu’il ne répondrait pas directement aux déclarations faites par les délégués des États-Unis et de l’Union européenne à l’encontre de son pays.  Ces déclarations, a-t-il estimé, ont pour but de détourner l’attention sur la question à l’examen, qui est, a-t-il rappelé, la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne et non la situation en Syrie.

M. HALVOR SAETRE (Norvège) a notamment remercié la France pour la convocation de la Conférence de Paris.  Le message clef est l’urgence d’une action décisive pour sauver la solution à deux États.  Il n’y a pas d’autre voie crédible vers une paix durable, a-t-il dit.  Néanmoins, les tendances sur le terrain sont sans équivoque et ne sont incompatibles ni avec cette vision, ni avec les intérêts déclarés par les parties.

La Norvège exhorte les parties à faire face aux menaces imminentes pour la solution à deux États en mettant en œuvre les recommandations du rapport du Quatuor, a-t-il ajouté.  Les parties doivent démontrer leur engagement sérieux et faire preuve de leadership pour inverser les tendances les plus inquiétantes, telles que l’expansion des colonies de peuplement et la poursuite de la violence.

Le représentant a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de jouer un rôle actif dans l’élaboration d’un cadre crédible, fondé sur des accords existants et des résolutions des Nations Unies, pour résoudre toutes les questions sur le statut final.  Il a expliqué que son pays, qui préside le Groupe des donateurs internationaux pour la Palestine, restait activement engagé dans la préparation des institutions palestiniennes pour l’État et pour soutenir l’économie palestinienne sur la voie vers une plus grande autonomie et indépendance.  Ces efforts contribuent à ouvrir la voie à une réalité à deux États, et sont essentiels pour maintenir cette vision vivante, a-t-il déclaré.

La nécessité de trouver une solution politique au conflit en Syrie est plus urgente que jamais, a par ailleurs affirmé M. Saetre, en précisant que la Norvège soutenait pleinement les efforts de l’Envoyé spécial de l’ONU, M. Staffan de Mistura, à cet égard.

En Libye, a-t-il estimé avant de conclure, il est maintenant temps pour toutes les parties de se réunir sous un seul gouvernement légitime de l’entente nationale, conformément à l’Accord politique libyen.

Au nom du Mouvement des pays non alignés (NAM), M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a dénoncé l’occupation illégale et brutale du Territoire palestinien par Israël.  Il a également dénoncé les récentes décisions  de confisquer près de 150 hectares de terres (370 acres) en Cisjordanie et de construire 800 logements dans Jérusalem-Est occupée en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité.  Il a surtout rejeté le recours excessif à la force à l’encontre des civils palestiniens, dont les femmes et les enfants.  « Le moment est venu d’agir conformément aux résolutions des Nations Unies et au droit international », a insisté le représentant du Mouvement des pays non alignés.  Il a exhorté la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à franchir une étape historique en mettant fin à l’occupation des terres palestiniennes et arabes et en permettant au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination.  Il a appelé à mettre fin à la violation presque quotidienne de l’espace aérien libanais par les Forces israéliennes avant d’exhorter Israël à cesser de modifier le statut juridique et démographique du Golan syrien.  

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) s’est inquiété du manque de progrès dans les négociations de Genève entre les parties syriennes.  Le représentant s’est aussi attardé sur le dernier rapport de la Commission indépendante d’enquête dirigée par un de ses compatriotes et qui dépeint un « éventail horrible d’atrocités » commises par Daech contre la communauté yézidie de Sijjar, en précisant que ces atrocités pourraient constituer un crime de génocide.  La publication du rapport sur les circonstances de l’invasion de l’Iraq, en 2003, a-t-il poursuivi, est un triste rappel du danger des interventions militaires sans un mandat clair du Conseil de sécurité.  Les conséquences des choix, malavisés et mal informés faits il y a 13 ans, menacent toujours la sécurité et la stabilité de l’Iraq et de la région du Moyen-Orient, et leurs effets dans d’autres parties du monde ne sauraient être ignorés. 

Le représentant a aussi dit avoir pris note du rapport du Quatuor et estimé, à cet égard, qu’il aurait fallu mettre davantage l’accent sur « l’illégalité » des colonies de peuplement dans les territoires occupés et les défis qu’elles représentent pour un règlement pacifique du conflit.  Le représentant a tout de même espéré que ce rapport, la réunion de Paris et la conférence multilatérale organisée à Genève par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien conduiront le Conseil de sécurité à assumer pleinement ses responsabilités et à guider les efforts internationaux pour la création d’un État palestinien libre, indépendant, souverain et viable, dans ses frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale et vivant dans la paix et l’harmonie avec Israël.  Depuis plus de sept ans, le Conseil n’a pas adopté de résolution sur cette question « essentielle », a fait remarquer le représentant. 

M. TANMAYA LAL (Inde) a estimé que la situation dans la région du Moyen-Orient restait très préoccupante et devenait de plus en plus fragile et imprévisible.  La menace croissante du terrorisme et le radicalisme avaient contribué à la complexité de la situation dans la région, embourbée dans des conflits prolongés.

Dans le conflit israélo-palestinien, la situation semble empirer avec l’escalade de la violence des deux côtés et l’absence de retenue et de modération.  La situation humanitaire dans les territoires palestiniens et la violence en Israël exigent des efforts urgents et soutenus sur une partie de la communauté internationale pour reprendre les pourparlers de paix, a-t-il dit, en se félicitant de la récente visite du Secrétaire général en Israël et en Palestine.  Pour l’Inde, une solution à deux États est la seule option viable pour une paix durable dans la région. 

S’agissant du Yémen, le représentant a salué l’annonce de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, la semaine dernière, d’un accord sur les principes directeurs pour les pourparlers de paix.  Au sujet de la Syrie, l’Inde se félicite de l’exposé de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie.  Le délégué a espéré un règlement politique global du conflit avec la participation de toutes les parties.  Il a souhaité en outre que les pourparlers intra-syriens, sous les auspices des Nations Unies, assureront une transition politique inclusive dirigée par les Syriens eux-mêmes, afin de mettre un terme à la violence et de contribuer à la stabilisation du pays et de la région.

M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a déclaré que la solution à deux États, le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et la création d’un État palestinien coexistant pacifiquement à côté d’Israël dans les frontières d’avant 1967 sont les piliers d’une paix durable.  Le représentant du Kazakhstan a appuyé le processus de paix syrien dans le cadre des pourparlers de paix III de Genève et la pleine mise en œuvre de la résolution 2254 (2015).  Il a exhorté les États Membres à reprendre à leur compte les recommandations du Secrétaire général, de la Ligue des États arabes et du Groupe international de soutien pour la Syrie afin de trouver des solutions viables.  Le Kazakhstan, a-t-il rappelé, a accueilli deux séries de consultations syriennes.  Par ailleurs, le représentant a indiqué que le Président du Kazakhstan avait présenté un document intitulé « Manifesto: Le Monde au XXIe siècle », lors du dernier sommet sur la sécurité nucléaire à Washington, qui suggère la création d’une coalition mondiale pour la paix et la sécurité avec comme objectif de mettre fin à la guerre en Afghanistan, en Iraq, Yémen, Libye, Syrie, et dans l’est de l’Ukraine ainsi qu’une solution à la confrontation israélo-palestinienne.

M. HORACIO SEVILLA BORJA (Équateur) a jugé inadmissible que l’État palestinien n’ait toujours pas vu le jour au XXIe siècle.  Il s’est dit préoccupé de l’absence de mesures efficaces du Conseil de sécurité et de l’indifférence des puissances directement impliquées.  Il a fait sien l’avis du Quatuor selon lequel la solution à deux États est le seul moyen de parvenir à une paix durable.  Il a souligné la viabilité de cette solution qui, selon lui, doit tenir compte à la fois des aspirations de sécurité d’Israël et du droit du peuple palestinien à l’autodétermination.  Avant de conclure, le représentant de l’Équateur a salué la proposition de la France d’organiser une conférence internationale sur le Moyen-Orient.        

Mgr BERNARDITO AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a rappelé que, pour sa délégation, la solution à deux États était la meilleure.  Une paix durable restera un rêve lointain et la sécurité demeurera une illusion si Israël et la Palestine ne sont pas d’accord pour exister côte à côte dans les frontières mutuellement convenues et internationalement reconnues. 

La situation en Syrie continue d’infliger des souffrances indicibles aux Syriens, qui sont tués, contraints de survivre sous les bombes ou de fuir vers des zones moins ravagées.  Le Saint-Siège appelle à nouveau l’attention du Conseil de sécurité sur la persécution continue dont sont notamment victimes des chrétiens, des yézidis et d’autres groupes ethniques et religieux minoritaires par des acteurs non étatiques dans certaines parties de la Syrie et de l’Iraq.

Il a demandé à la communauté internationale d’arrêter la fourniture illégale d’armes à des acteurs non étatiques qui ont été récemment reconnus comme responsables de crimes contre l’humanité et d’autres formes d’atrocités de masse et de violations flagrantes des droits de l’homme.

En tant que berceau de grandes civilisations et des trois grandes religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l’islam, le Moyen-Orient a les ressources culturelles, intellectuelles et religieuses pour créer un terrain fertile pour la société civile et la diplomatie, y compris la « diplomatie informelle » basée sur la foi.  Religions et croyants, en particulier, doivent se montrer dignes de leur place dans l’ensemble du processus de pacification dans la région, a-t-il dit.  Ils doivent mettre un terme à toute forme de haine mutuelle qui pourrait engendrer un « choc des civilisations ». 

Le Saint-Siège estime que plus la religion est manipulée pour justifier des actes de terreur et de violence, plus les dirigeants religieux doivent être engagés dans l’effort global en vue de vaincre la violence qui tente de la détourner à des fins antithétiques à sa nature.

M. JERRY MATJILA (Afrique du Sud) a réitéré que la responsabilité de la paix incombait aux Palestiniens et aux Israéliens et que la communauté internationale avait, pour sa part, la responsabilité de soutenir et d’encourager les parties dans cette direction.  Le représentant a ajouté que la solution à deux États est menacée par l’augmentation des colonies de peuplement illégales implantées dans les territoires occupés ainsi que les tensions accrues et des actes sporadiques de violence entre Palestiniens et Israéliens.  Il a ensuite estimé que l’initiative française à Paris en juin dernier était un effort visant à ressusciter le processus de paix et à prévenir la disparition de la solution à deux États.

Les deux parties devraient cependant faire preuve d’engagement en faveur de cette solution et résoudre toutes les questions en suspens par des négociations directes sur la base des résolutions 242 et 338.  Il est aussi essentiel que l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, les Principes de Madrid, l’Initiative de paix arabe et la Feuille de route du Quatuor constituent le cadre juridique international pour ces négociations.  Le représentant a fait remarquer que la réaction des Palestiniens après la publication, la semaine dernière, du rapport du Quatuor, montrait clairement leur profonde déception à l’égard du Quatuor.  M. Matjila s’est dit convaincu que la conférence internationale proposée à Paris était une occasion pour la communauté internationale de jouer son rôle et il a ainsi appelé le Conseil de sécurité à soutenir ces efforts internationaux.  Avant de conclure, il a déploré l’annonce faite, quatre jours après la publication du rapport, par les autorités israéliennes de leurs intentions de construire de nouvelles unités de logement en Cisjordanie.   

M. OMAR KADIRI (Maroc) a estimé que la communauté internationale négligeait la situation de la Palestine.  Il a applaudi les efforts de la France afin de ramener les parties à la table des négociations et s’est félicité de sa proposition d’organiser une conférence internationale dans les mois qui viennent afin de relancer le processus de paix.  Il a indiqué que l’Organisation de la coopération islamique avait été invitée par le Président Mahmoud Abbas à participer aux efforts visant à mettre un terme au conflit et relancer les espoirs quant à une solution juste et durable.  Il a exhorté le Quatuor à assumer ses responsabilités et à redoubler d’efforts pour travailler avec les deux parties et les autres acteurs pertinents pour parvenir à la solution à deux États.  

M. HAHN CHONG-HEE (République de Corée) s’est félicité de la série d’efforts sérieux entrepris par la communauté internationale pour faciliter la reprise du processus de paix entre Israël et la Palestine, y compris la Conférence de Paris du 3 juin, la visite du Secrétaire général dans la région à la fin du mois dernier et le rapport du Quatuor publié le 1er juillet. 

Tous ces efforts, a-t-il dit, partagent le même objectif, à savoir la relance du processus de solution à deux États.  Malheureusement, les réactions des parties au rapport du Quatuor soulèvent la question de savoir si elles ont des intentions véritables à entrer dans des négociations sérieuses pour réaliser la solution à deux États, a-t-il fait observer.

Concernant la Syrie, le représentant de la République de Corée s’est félicité des efforts déployés par l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Staffan de Mistura, et s’est dit rallié à son point de vue selon lequel un cessez-le-feu à l’échelle nationale, un accès humanitaire soutenu et sans entrave et un processus politique parallèle sont étroitement liés et se renforcent mutuellement.

S’agissant du Yémen, le représentant a espéré que les pourparlers de paix, qui sont prévus pour le 15 juillet, produiront des résultats concrets tels que la résolution des différends entre les parties sur les questions clefs de la feuille de route proposée par l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a estimé que le message principal que le monde attend du Conseil de sécurité est d’agir de manière déterminée, visible et continue pour trouver une solution juste et durable à la question palestinienne.  Le Conseil doit faire preuve de détermination pour examiner d’urgence la question palestinienne.  Il a l’obligation morale d’imposer à Israël la cessation immédiate de l’implantation illégale de colonies de peuplement dans les territoires occupés palestiniens, lever les blocus dans la bande de Gaza, et mettre un terme à toutes les formes d’occupation.  Il faut aussi assurer immédiatement une protection internationale au peuple palestinien qui, a-t-il rappelé, souffre depuis plusieurs décennies de punitions collectives.

M. Momen a déclaré que l’injustice continuelle subie autour de la question palestinienne restait la cause de nombreux fléaux qui menacent la paix et la sécurité internationales.  Il s’est dit convaincu que le règlement de cette question assèchera le réservoir idéologique des groupes terroristes et extrémistes.  Le respect des droits inaliénables des Palestiniens permettra de  détruire le message corrosif utilisé par les extrémistes violents pour servir leur propre agenda.  On assiste récemment au Bangladesh à une « expansion démographique de nos terroristes » qui recrutent maintenant parmi les jeunes éduqués et cosmopolites.

Les premières enquêtes après l’attentat de la semaine dernière montrent que certains de ces jeunes avaient été exposés à des discours qui incitent à l'extrémisme violent au nom de la religion et sur la base des injustices réelles ou perçues subies par les peuples du Moyen-Orient, en particulier en Palestine.  C’est un défi auquel nous ne pouvons pas faire face.  Si nous voulons assurer le succès de nos efforts pour vaincre les facteurs internes de l’extrémisme violent et du terrorisme, nous avons besoin de l’aide et de l’engagement de la communauté internationale pour résoudre les facteurs externes, y compris l’occupation étrangère et les conflits prolongés.

M. EINAR GUNNARSSON (Islande), convaincu que le conflit israélo-palestinien doit être résolu, a rappelé que le rapport du Quatuor donnait une description claire des principales menaces et de la voie à suivre pour parvenir à une paix négociée sous la forme de la solution à deux États.  Il a ajouté que le rapport décrivait les effets négatifs de l’expansion des colonies de peuplement israéliennes, de l’attribution de terres pour un usage exclusif des Israéliens, le refus du développement de la Palestine et la destruction des infrastructures palestiniennes.  Le rapport exhorte Israël à procéder à des changements politiques positifs et significatifs, y compris le transfert de pouvoirs et de responsabilités dans la Zone C.

Le représentant a aussi souligné que le rapport du Quatuor appelait chaque partie à montrer, par des politiques et des mesures concrètes, un véritable engagement à la solution à deux États.  M. Gunnarsson a ensuite salué l’initiative de la France visant à aider les parties à trouver une voie pour la paix.  Le Conseil de sécurité doit appuyer de tout son poids les conclusions et recommandations du Quatuor avant d’éviter que les parties ne s’éloignent de la solution à deux États.   

M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie), s’exprimant en sa qualité de Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré que les espoirs s’estompaient parce que la communauté internationale n’avait pas consenti les efforts nécessaires pour régler le différend entre Israéliens et Palestiniens.  La sécurité pour Israël sans aucune perspective de paix durable pour les deux parties n’est qu’illusoire, a-t-il argué.  Pour M. Emvula, empêcher le développement palestinien dans la Zone C notamment, la confiscation des terres et d’autres exactions sont des mesures qui contribuent à faire s’éloigner les perspectives de paix.  Il a notamment condamné la récente annonce faite par le Gouvernement israélien de construire de nouveaux logements en Cisjordanie.  Ce qu’il faut, a-t-il préconisé, c’est un retour fondamental aux principes figurant dans l’Initiative de paix arabe, dans les rapports du Quatuor et dans le communiqué de Paris du mois dernier. 

Les divisions politiques entre Gaza et la Cisjordanie, a-t-il regretté, sapent les efforts de reprise du processus de paix.  Il a rappelé que les discussions pour mettre fin à cette impasse ne doivent pas servir de prétexte à la communauté internationale pour s’abstenir d’apporter son appui à la population civile dans la bande de Gaza qui subit, de manière terrible, le blocus imposé par les autorités israéliennes.  Aucune loi n’interdit de créer les moyens de subsistance ou de développer des services d’éducation et de santé pour les Palestiniens.  Il a conclu en affirmant que la paix était possible, et qu’elle dépendait des efforts de dirigeants des deux peuples.

M. GÜVEN BEGEÇ (Turquie) s’est dit préoccupé par la dégradation de la situation sécuritaire en Palestine.  Les pratiques du Gouvernement israélien sont illégales et doivent prendre fin, a-t-il indiqué, tout en précisant que c’est ce sentiment d’injustice, ressenti par les victimes, qui alimente l’extrémisme dans la région et au-delà.  Il a estimé que pour sortir de cette impasse, il faudrait convaincre les Palestiniens que leur avenir sera plus radieux que la situation qu’ils connaissent actuellement.  Il a souligné l’importance, pour les Palestiniens, de faire entendre leurs revendications et aspirations légitimes de manière unie et s’exprimant d’une même voix.  Le représentant a rappelé en outre que la Turquie avait prévu de consacrer pas moins de 200 millions de dollars pour des investissements divers en Palestine pour la période allant de 2014 à 2017.

Il a par ailleurs rappelé qu’un mémorandum pour la normalisation des relations entre la Turquie et Israël avait été signé le 26 juin dernier à Rome.  Grâce à cet accord, un premier navire turc est arrivé à Gaza le 4 juillet dernier, s’est-il félicité.  La création d’un État palestinien souverain et indépendant, à l’intérieur des frontières d’avant 1967, et avec Jérusalem-Est comme capitale, reste la seule solution viable à ce conflit.

En ce qui concerne la situation en Syrie, le délégué a relevé que son pays continuait de subir le plus lourd fardeau de cette crise, en affirmant que les répercussions humanitaires et sécuritaires de la crise constituaient une menace sécuritaire directe pour la Turquie.  Il a regretté que le cessez-le-feu, constamment violé par le régime syrien et ses alliés, ait fini par perdre de son importance.

M. ANOUAR MISSAOUI (Tunisie) a affirmé que les activités de colonisation d’Israël continuaient de mettre en péril la solution à deux États.  Quelques jours après le rapport du Quatuor, Israël a annoncé son intention de construire 560 unités de logement supplémentaires en Cisjordanie et 240 à Jérusalem-Est, s’est-il indigné.  Le représentant tunisien a dénoncé la politique du fait accompli menée par Israël et a averti que les parties s’éloignaient de plus en plus de la solution à deux États.  « Nous ne pouvons plus nous taire, a-t-il dit, en fustigeant le silence du Conseil sur ce dossier.  Nous devons aborder la question de la Palestine au sein de ce Conseil, animés par un souci de justice », a-t-il déclaré.  Le délégué de la Tunisie a appuyé l’idée d’assurer une protection internationale des civils palestiniens.  Le processus de paix ne pourra être mené à son terme que lorsqu’Israël se sera retiré de tous les territoires occupés, a-t-il estimé avant de conclure son intervention.

M. AMJAD MOHAMMAD SALEH AL-MOUMANI (Jordanie) s’est demandé si la communauté internationale faisait véritablement tout son possible pour qu’une paix durable soit instaurée au Moyen-Orient.  Le problème principal c’est la question palestinienne, a-t-il rappelé.  Le délégué a précisé que le lien entre la paix dans la région et le règlement de cette question était évident.  Il a ainsi dénoncé les exactions quotidiennes commises par la puissance d’occupation en Palestine.  Le Conseil, a-t-il insisté, doit assumer ses responsabilités et mettre un terme aux activités de colonisation.  Le Roi de Jordanie est profondément affecté par les attaques contre les lieux saints et prend toutes les mesures pour s’opposer aux violations commises par Israël à Jérusalem, a-t-il assuré.  La Jordanie, a-t-il poursuivi, apporte tout son soutien aux efforts de l’Envoyé spécial de l’ONU, M. Staffan de Mistura, pour assurer une transition en Syrie et un retour des réfugiés syriens dans leur pays.  Le représentant jordanien a souligné la responsabilité morale de son pays qui accueille des réfugiés palestiniens et syriens.  Enfin, il a appelé de ses vœux une solide coopération entre tous les pays pour combattre le terrorisme et mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil.

Mme MARIYAM MIDHFA NAEEM (Maldives) a déploré qu’Israël, par ses décisions et déclarations récentes, rejette l’idée de reconnaître le droit des Palestiniens d’avoir un État souverain.  Leurs actions montrent, a-t-elle estimé, une négation du droit au développement de la Palestine, ce qui est, a-t-elle fait remarquer, en contradiction totale avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La solution n’est pas d’organiser des débats au Conseil de sécurité, mais plutôt de prendre des mesures concrètes pour encourager la reprise des pourparlers directs, a-t-elle expliqué.  La représentante a ensuite plaidé pour la création d’un État palestinien, à l’intérieur des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et en tant qu’État Membre à part entière des Nations Unies.  Elle a également condamné les violations de l’intégrité territoriale du Liban et du Golan Syrien occupé par Israël.

Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) a jugé inacceptable que le Conseil de sécurité soit l’« otage du veto des États-Unis sur la question du conflit israélo-palestinienne ».  Elle a appelé Israël à mettre fin au blocus dans la bande de Gaza et à cesser de construire des colonies de peuplement.  Elle a invité le Conseil à demander des comptes à Israël face aux crimes perpétrés contre les Palestiniens.   

Le rapport du Quatuor, a-t-elle regretté, insinue que les actes des Palestiniens et ceux des Israéliens sont à mettre au même pied d’égalité.  Elle s’est ainsi dite surprise de voir que les actions d’un peuple occupé soient comparables à celles d’une puissance occupante.  Sa délégation réaffirme son soutien à la solution à deux États, qui prône la création d’un État palestinien souverain, à l’intérieur des frontières en vigueur avant 1967, et avec Jérusalem-Est comme capitale.  Cuba est d’avis que la demande d’adhésion à l’ONU, présentée par la Palestine en 2011, mérite une réponse positive du Conseil de sécurité, a assuré sa représentante.  En cas d’inaction de celui-ci, a-t-elle suggéré, l’Assemblée générale doit prendre ses responsabilités.

Au sujet de la situation en Syrie, la représentante cubaine a déploré le fait que des États attisent le conflit dans ce pays, en dénonçant même des violations de l’intégrité territoriale de ce pays sous le prétexte de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent. 

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a rappelé que depuis trop longtemps, la communauté internationale avait fait montre d’incohérence et même de trahison, aux efforts pour résoudre le conflit israélo-palestinien.  Le Conseil a adopté 89 résolutions sur ce conflit dont certaines appellent au retrait de la force d’occupation israélienne.  Malheureusement, aucune de ces résolutions n’a été respectée, y compris par le Conseil lui-même.  Le représentant a ajouté que la fin de l’occupation israélienne était indispensable pour résoudre ce conflit.  Le peuple palestinien doit avoir l’opportunité d’exercer son droit de créer un État indépendant, conformément à la solution à deux États. 

Si nous voulons relancer un processus de paix crédible, nous devons assurer que la douleur, la colère et le sentiment de désespoir du peuple palestinien soient reconnus.  La violence ne peut pas être tolérée, a-t-il insisté car, aussi longtemps que l’occupation continue, le monde sera confronté à plus de violence.  Le représentant a estimé que plus d’efforts doivent être entrepris pour faire avancer la solution à deux États.  Un climat de confiance doit continuer d’être forgé.  L’expansion illégale des colonies de peuplement doit cesser et des mesures doivent être prises pour empêcher que la violence n’éclate. 

Reprenant la parole, la représentante d’Israël a fustigé les délégations qui ont préféré attaquer Israël plutôt que de s’engager dans une discussion sérieuse.  Elle s’est notamment adressé à ceux qui cherchent à « équilibrer » leur condamnation des actes de terrorisme par des Palestiniens en dénonçant la construction de logements par Israël.  Elle a ainsi rejeté fermement toute équivalence morale entre ces mesures par Israël et les actes terroristes commis. Elle a reproché à l’Iran d’avoir accusé son pays d’être la principale source d’instabilité dans la région.  C’est, au contraire, l’Iran qui veut faire disparaître Israël de la carte du monde, tandis que le Hezbollah dispose de centaines de roquettes prêtes à frapper Israël, a-t-elle tenu à rappeler.  « Ceux qui habitent une maison de verre ne doivent pas jeter la première pierre », a-t-elle lancé au délégué du Liban.  La représentante d’Israël a également critiqué le délégué du Koweït qui, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a « comparé Daech à Israël ».  Elle a affirmé qu’Israël veut la paix et que cette paix ne pourra être réalisée que par le biais de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.

 

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