Soixante et onzième session
18e séance – matin
CPSD/623

La Quatrième Commission examine les nouvelles orientations stratégiques du Comité scientifique de l’UNSCEAR sur les effets des rayonnements ionisants

La Quatrième Commission (chargée des questions de politiques spéciales et de la décolonisation) s’est penchée, ce matin, sur les nouvelles orientations stratégiques du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) avant d’adopter sans vote un projet de résolution sur cette question.

Dans une déclaration liminaire, le Président du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, M. Yoshiharu Yonekura, a fait connaître les orientations stratégiques de son organisme visant notamment à améliorer l’évaluation des niveaux d’exposition des populations dans leur vie quotidienne, sur les lieux de travail, au cours de procédures médicales et à la suite d’accidents.  M. Yonekura a par ailleurs annoncé que les travaux futurs du Comité porteraient sur une meilleure compréhension des mécanismes d’action des rayonnements et de réaction biologique à tous les niveaux de l’organisation biologique, l’obtention de preuves plus fiables relatives aux effets sanitaires des rayonnements, en particulier ceux de l’exposition chronique à faible dose, et l’élaboration d’estimations sérieuses des effets sanitaires de l’exposition des populations aux rayonnements.  Dans son exposé, M. Yonekura a en outre évoqué les nouveaux développements survenus depuis la publication en 2013 du rapport* du Comité scientifique sur les effets de l’exposition aux rayonnements ionisants imputable à l’accident nucléaire consécutif au séisme et au tsunami majeurs qui ont frappé l’est du Japon.

Créé en 1955, le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants a pour mandat d’évaluer de manière générale les sources de rayonnements ionisants et leurs effets sur la santé humaine et l’environnement.  Il étudie et évalue de manière approfondie les expositions à ces rayonnements aux niveaux mondial et régional, leurs effets sur la santé des groupes exposés et les progrès réalisés dans la compréhension des mécanismes biologiques pouvant conduire à des effets radio-induits sur la santé humaine ou encore sur la faune ou la flore. 

Pour leur part, les délégations ont salué l’indépendance et l’impartialité scientifique et analytique de l’UNSCEAR et l’a félicité de rester fidèle à ses orientations stratégiques sur le long terme, tout en faisant preuve de souplesse pour répondre à certaines situations imprévues.

Plusieurs représentants ont appelé à une plus grande sensibilisation sur cette question compte tenu des répercussions sur la santé humaine et l’environnement.  Le représentant du Venezuela a ainsi invité le Département de l’information (DPI) de l’ONU à faire davantage d’efforts dans la diffusion et la sensibilisation à ces questions.  Un avis partagé par ses homologues iraquien et mexicain, pour lesquels il est important de publier les informations, dans ce domaine en vue d’améliorer « nos connaissances et de favoriser l’interaction » entre les États et, partant, leur vulgarisation et traduction dans différentes langues, dont l’espagnol.  Alors que l’Iran a proposé l’élargissement du Comité pour lui permettre de bénéficier du savoir-faire d’experts originaires de pays familiers avec le sujet, le délégué de la Chine a fait part de la volonté de son gouvernement de contribuer aux travaux du Comité scientifique, tout en l’encourageant à renforcer sa coopération avec les institutions du système onusien, notamment le PNUD et le PNUE.  Pour sa part, le délégué argentin a attiré l'attention sur les récentes  estimations du Comité scientifique selon lesquelles la plupart des radiations consécutives à l’énergie électrique ne proviennent pas des réacteurs nucléaires, mais d’autres sources.

Le débat a été suivi de l’adoption sans vote par les États Membres d’un projet de résolution** qui rappelle la stratégie que le Comité scientifique des Nations Unies avait adoptée pour améliorer la collecte de données.  Ce projet de texte qui sera présenté à l’Assemblée générale, engagerait les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales intéressés à continuer de communiquer des données pertinentes sur les niveaux, les effets et les dangers de l’exposition aux rayonnements provenant de différentes sources, ce qui aiderait considérablement le Comité à élaborer les prochains rapports qu’il lui présentera.  Il engagerait également l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Organisation mondiale de la Santé, l’Organisation internationale du travail et les autres organismes concernés à collaborer plus avant avec le Secrétariat pour organiser la collecte, l’analyse et la diffusion des données sur l’exposition des patients, des travailleurs et du public aux rayonnements.

À l’issue de l’adoption du texte, la Quatrième Commission a poursuivi et clôturé le débat sur les questions de politique générale des missions politiques spéciales.  La Quatrième Commission tiendra sa prochaine réunion lundi 31 octobre à 15 heures.

*A/71/46

**A/C.4/71/L.5

Débat général sur les effets des rayonnements ionisants (point 47)

Le Président du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, M. YOSHIHARU YONEKURA, a dévoilé les orientations stratégiques sur le long terme visant notamment à améliorer l’évaluation des niveaux d’exposition des populations dans le quotidien, sur les lieux de travail, au cours d’interventions médicales et à la suite d’accidents.  Mieux comprendre les mécanismes d’action des rayonnements et de réaction biologique à tous les niveaux de l’organisation biologique, et obtenir des preuves plus fiables sur les effets sanitaires des rayonnements, en particulier ceux de l’exposition chronique à faible dose, et des estimations sérieuses des effets sanitaires de l’exposition des populations aux rayonnements, figurent également parmi les projets du Comité.

M. Yonekura est revenu par la suite sur la méthode d’estimation de l’exposition du public due aux rejets radioactifs, sur l’exposition aux rayonnements due à la production d’électricité ainsi que sur les effets biologiques de certains émetteurs internes (les radionucléides déposés dans les organes et les tissus par inhalation ou ingestion).  Il a par ailleurs évoqué les faits nouveaux survenus depuis le rapport établi par le Comité scientifique en 2013 sur les niveaux et effets de l’exposition aux rayonnements ionisants imputable à l’accident nucléaire consécutif au séisme et au tsunami majeurs qui ont frappé l’est du Japon.  Le Comité est parvenu à la conclusion qu’aucun changement notable dans la fréquence des anomalies congénitales et des maladies héréditaires n’était prévu, et que les effets sur les écosystèmes terrestres et marins seraient transitoires et localisés.  Les taux de cancer chez les travailleurs devraient rester stables.

Après avoir établi son évaluation, le Comité, a-t-il poursuivi, a pris des dispositions en matière de suivi afin de se tenir au courant des informations supplémentaires pertinentes au fur et à mesure de leur publication.  Il a exprimé l’intention du Comité de continuer à recenser et à analyser systématiquement les nouvelles informations rendues publiques sur l’accident et à en évaluer périodiquement les incidences à ses sessions annuelles.  M. Yonekura prévoit également de collaborer activement avec les responsables chargés de formuler, de mettre en œuvre et de donner des avis sur les grands programmes de recherche en cours au Japon, afin de prendre rapidement la mesure des nouvelles problématiques et de mettre en évidence les questions nécessitant des recherches complémentaires.  Le moment venu, en fonction des résultats, le Comité examinera s’il y a lieu d’actualiser son rapport de 2013, a-t-il précisé.

En conclusion, le Comité a pris note d’un rapport d’étape du Secrétariat sur la collecte, l’analyse et la diffusion de données sur les expositions aux rayonnements, en particulier les expositions médicales et professionnelles.  Il s’est félicité que l’Assemblée générale, dans sa résolution 70/81, ait encouragé les États Membres à désigner un correspondant national chargé de faciliter la coordination de la collecte et la présentation de données concernant l’exposition du public, des travailleurs et des patients.

Débat interactif avec le Président du Comité scientifique sur les effets des rayonnements ionisants

Le représentant de la Chine a rappelé que cette année, au mois de mars, la Chine et les États-Unis ont établi un Centre pour la sécurité nucléaire.  Il a demandé si le Comité scientifique avait pris contact avec ce Centre qui a pour objectif de renforcer l’échange d’informations dans ce domaine.

Le Président du Comité scientifique pour l’étude des effets des rayonnements ionisants a précisé que les travaux du Comité portent uniquement sur l’évaluation des effets des rayonnements ionisants.  Les travaux sur la sécurité de ces rayonnements seraient plutôt du ressort de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a-t-il estimé.

Mme ANNE KEMPPAINEN, au nom des pays de l’Union européenne (UE), a exprimé leur satisfaction avec les travaux de la soixante-troisième session du Comité scientifique des Nations sur les effets des rayonnements ionisants, qui a eu lieu du 27 juin au 1er juillet à Vienne.  Elle a estimé que les travaux du Comité sur les effets des rayonnements ionisants sur la santé et l’environnement avaient contribué à mieux comprendre les niveaux d’exposition et leurs conséquences dans ces deux domaines.  Pour l’UE, les travaux du Comité scientifique sont essentiels pour offrir des informations de qualité à la communauté internationale dans différents domaines connectés aux sources, à l’exposition et aux effets des rayonnements ionisants.  Les pays de l’UE saluent l’approche « prudente » du Comité des études épidémiologiques sur les effets des rayonnements ionisants et son intention de publier un document sur les critères de qualité dans ce domaine.  Ils le félicitent par ailleurs pour la finalisation de l’étude sur l’exposition aux radiations d’origine électrique et sur les dosages, risques et effets du tritium et des radionucléides d’uranium.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a souligné que le rapport du Comité scientifique avait démontré de nouveau son caractère professionnel et efficace et formé le vœu de voir ses importantes conclusions mises en œuvre.  L’Argentine, a-t-il poursuivi, se félicite des estimations de l’étude sur l’exposition aux rayonnements consécutifs à l’énergie électrique, qui a été menée par le Comité à la demande de son pays, a-t-il précisé.  Il a, à cet égard, attiré l'attention sur les récentes estimations du Comité scientifique selon lesquelles la majorité des radiations consécutives à l’énergie électrique ne proviennent pas des réacteurs nucléaires, mais d’autres sources.  En ce qui concerne les conclusions de l’UNSCEAR sur les effets des émetteurs internes, il a estimé que les normes internationales contre la protection du rayonnement du tritium étaient suffisantes.  En conclusion, il a exprimé l’espoir que les institutions spécialisées des Nations Unies prendraient en considération les conclusions du Comité scientifique.

M. RODOLFO FLORENTINO DíAZ ORTEGA (Mexique) a déclaré accorder une grande importance aux travaux du Comité scientifique dont les études ont permis aux États d’élaborer des mesures de prévention radioactive.  En tant que membre du Comité, le Mexique participe de manière active à ses travaux, a-t-il indiqué, précisant que son pays y était représenté par un expert de la vigilance radiologique qui dépend du Ministère de l’énergie mexicain.  Le représentant a souligné l’importance de la diffusion des résultats des études et évaluations du Comité, ainsi que leur vulgarisation et traduction dans différentes langues, dont l’espagnol.  Il a noté que la sensibilisation aux effets humanitaires dévastateurs des armes nucléaire avait eu un impact positif et que ces efforts devaient se poursuivre.

Mme SAIMA SAYED (Pakistan) a salué les travaux de la soixante-troisième session du Comité scientifique sur les effets des rayonnements ionisants, rappelant que le Pakistan en est un membre.  Conscients des utilisations et du potentiel des technologies nucléaires, les scientifiques et chercheurs du monde entier essayent de mieux comprendre la manière d’utiliser cette énergie, mais l’expérience a montré qu’elle pourrait également avoir des effets dévastateurs, a-t-elle relevé.  De nos jours, les États sont conscients qu’il faut y avoir recours avec une prudence extrême, et on assiste à une augmentation marquée de l’utilisation de l’énergie nucléaire pour alimenter les réseaux électriques, ou de son application dans le domaine de la santé, de l’agriculture et de l’industrie.

Le Pakistan s’est doté d’une infrastructure nationale robuste pour la protection des employés, du public et de l’environnement contre les rayonnements ionisants, a précisé la représentante, affirmant que son pays appliquait les meilleures pratiques dans le domaine de la sécurité nucléaire et que l’usage de l’énergie nucléaire était limité aux utilisations pacifiques.  L’Autorité de Réglementation nucléaire du Pakistan (PNRA) est responsable du contrôle, de la règlementation et de la supervision de toutes les questions relatives à la sûreté et la sécurité des rayonnements ionisants dans toutes les facilités opérées par la Commission pakistanaise de l’énergie atomique (PAEC), a-t-elle dit.  Cette autorité, a-t-elle poursuivi, a mis en place un système d’alerte rapide pour pouvoir répondre à toute situation d’urgence d’ordre nucléaire.

Mme ARREDONDO PICO (CUBA) a salué le travail du Comité et le niveau élevé des résultats scientifiques obtenus, qui sont des documents de référence pour l’adoption de normes internationales destinées à protéger les populations contre les effets nocifs des rayonnements ionisants.  La déléguée est revenue sur l’aide apportée par son pays à l’Ukraine à la suite de l’accident tragique de Tchernobyl, dans le cadre d’un programme humanitaire qui a permis de soigner des milliers d’enfants atteints par les effets nocifs des radiations atomiques.  Ce projet, a-t-elle poursuivi, a eu des incidences scientifiques importantes qui ont été diffusées et utilisées par différents organismes des Nations Unies.  Elle s’est félicitée que dans son rapport, le Comité ait fait référence aux travaux menés par Cuba dans le cadre de ce programme.  La déléguée a par ailleurs jugé important de maintenir le lien du Comité avec les différents organismes du système onusien, tels que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Elle s’est dite convaincue que le travail conjoint de ces organismes déboucherait sur des retombées positives pour l’humanité en matière de santé et d’environnement.  Elle a réaffirmé, en conclusion, la conviction de son pays qu’une coopération sérieuse et large ne pourrait que favoriser un usage pacifique de l’énergie nucléaire en tant que seul moyen contre les dangers des rayons ionisants.

M. OLEKSIY ILNYTSKYI (Ukraine) a souligné l’importance des travaux du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR), notamment ceux relatifs aux expositions mondiales et régionales qui ont permis de formuler des normes internationales pour la protection du public et des employés contre les rayonnements ionisants.  En tant que membre actif de ce Comité, l’Ukraine est prête à s’engager avec le Comité à mettre à jour et consolider certains résultats et conclusions des évaluations faites par l’UNSCEAR sur les conséquences radiologiques de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi.  Le représentant a par ailleurs relevé la nécessité de poursuivre des activités de suivi de la situation, de manière à continuer à évaluer les niveaux et les effets des expositions aux radiations qui ont suivi cet accident nucléaire de 2011.  L’augmentation du nombre des cas du cancer de la thyroïde exige un examen plus approfondi, et d’après son expérience nationale, l’Ukraine estime qu’il fallait en moyenne quatre ans pour l’apparition de ce type de conséquences, a indiqué le représentant.  

Il a rappelé également que le 26 avril 2016 marquait le trentième anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.  Mon pays a, depuis, misé sur la sécurité et sûreté de ses installations nucléaires et a bon espoir d’éviter les conséquences à long terme de cet accident, avec le concours de la communauté internationale.

M. QASIM (Iraq) a salué la qualité professionnelle et l’indépendance du rapport sur les effets des rayonnements ionisants.  L’utilisation accrue de l’énergie nucléaire et l’augmentation des matériaux radioactifs doivent inciter à la réalisation de recherches scientifiques permettant d’élaborer des mécanismes de réponse aux risques présents et futurs des radiations, a-t-il affirmé.  Il est également important, à son avis, de publier les informations dans ce domaine en vue d’améliorer les connaissances et de favoriser l’interaction entre les États dans ce domaine.  Dans ce contexte, il a appelé à renforcer la sensibilisation sur ces questions: « Nous devons assumer nos responsabilités s’agissant de la sûreté face aux rayonnements ionisants grâce à des mesures de sécurité en matière nucléaire », a-t-il indiqué.  Il a, en outre, réaffirmé l’engagement de son pays contre la prolifération et l’utilisation d’armes chimiques et biologiques, soulignant la coopération de son pays avec les organisations internationales pertinentes à cet égard.

M. SRINIVAS PRASAD (Inde) s’est dit préoccupé que les projections relatives aux effets accrus sur la santé des rayonnements ionisants, comme le cancer, établies sur la base de doses collectives estimées, pourraient conduire à de mauvaises interprétations sur le nombre de décès potentiels.  De même, il n’y a pas de preuves suffisantes, à son avis, sur les effets héréditaires qui seraient transmis par des parents exposés à ce type de rayons, sur la base des études menées par des scientifiques indiens sur la côte de Kerala, qui connaît de hauts niveaux de radiation naturelle.  Pour ce qui est de l’augmentation du nombre des cancers et nodules de la thyroïde au Japon, le représentant indien a estimé qu’il pourrait s’agir d’une conséquence des scanners multiples auxquels les enfants ont été exposés.  Par conséquent, le représentant s’est dit favorable à la réalisation d’études épidémiologiques permettant de prouver la non-validité de l’application du « Linear no threshold » (LNT) dans le principe relatif aux radiations.

M. MOHAMMED REZA SHA (République islamique d’Iran) a souligné le potentiel et les avantages de l’utilisation de l’énergie nucléaire qui continue d’être une source d’énergie propre au quotidien, pour ce qui est notamment des soins de santé et de la recherche scientifique et technologique.  Dans le même temps, il a attiré l’attention sur les effets néfastes des rayonnements ionisants sur l’être humain et l’environnement.  L’Iran, a-t-il poursuivi, accorde une grande importance au rôle du Comité scientifique dans la promotion d’une large connaissance sur le niveau et les risques posés par les rayonnements ionisants.  Il a estimé que l’UNSCEAR devrait bénéficier de l’expertise de tous les pays qui disposent des connaissances dans ce domaine, y compris à travers leur adhésion et participation aux travaux du Comité.  Dans ce contexte, il a dit accueillir avec satisfaction toute mesure visant à renforcer et améliorer les travaux de l’UNSCEAR.  En conclusion, il a estimé que le Comité devait respecter le principe de la distribution géographique équitable dans sa composition en vue d’une plus large représentativité.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a souligné l’indépendance et l’impartialité scientifique et analytique du  Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants, en particulier concernant des études sur des questions qui ont une charge émotionnelle ou politique.  Il a félicité le Comité scientifique de rester fidèle à ses orientations stratégiques à long terme, tout en restant souple dans le traitement de certaines situations imprévues.  Les travaux de suivi du Comité sur les évaluations initiales des conséquences pour la santé de l’accident nucléaire de Fukushima-Daiishi ont été une contribution considérable, a-t-il estimé.  Au Bangladesh, les investissements dans la sécurité et sûreté nucléaires se poursuivent dans le cadre des efforts de promotion des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, notamment dans le domaine électrique, a-t-il indiqué.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) s’est félicité du travail pertinent mené par le Comité scientifique qui a permis de mettre en évidence les effets néfastes des rayonnements ionisants et leurs répercussions sur la santé.  Le Venezuela encourage le Comité à poursuivre son travail et les efforts visant à accroître les connaissances sur les effets des radiations.  Il a salué les lignes directrices sur le long terme, étant donné, a-t-il dit, l’augmentation de l’utilisation de la technologie nucléaire à l’échelle mondiale.  Il a appelé à consolider les normes internationales sur la base de données scientifiques, estimant que le monde était confronté à des risques d’utilisation néfaste du nucléaire.  Il a appelé à soutenir les recherches dans le cadre du Comité scientifique pour une sensibilisation de l’opinion publique, invitant, dans ce contexte, le Département de l’information (DPI) de l’ONU à faire davantage d’efforts pour la diffusion et la sensibilisation du matériel dans ce domaine.

M. LIU JUN (Chine) a évoqué la création du Centre pour la sécurité nucléaire au début de cette année, affirmant que depuis son adhésion à l’Agence internationale de l’énergie atomique, la Chine traitait de tous les sujets liés aux radiations dans ce cadre.  Depuis 1984, la Chine a coopéré avec plus de 30 pays et signé des accords bilatéraux dans ce domaine, a-t-elle indiqué, affirmant que son pays a toujours coopéré avec les différents États afin de créer un système de sécurité internationale dans ce domaine.  Cette année encore, a-t-elle poursuivi, la Chine a participé au Sommet sur la sécurité nucléaire et renforcé sa coopération avec différents pays dans le domaine des sources d’énergie nucléaire.  Mon pays est également disposé à contribuer aux travaux du Comité scientifique de l’ONU et encourage ce Comité à renforcer sa coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement, a conclu la représentante.

Décision sur le projet de résolution A/C.4/71/L.5

Aux termes du projet de résolution qui porte sur les Effets des rayonnements ionisants, adoptée sans vote, l’Assemblée générale rappellerait la stratégie que le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants a adoptée pour améliorer la collecte de données.  Elle engagerait les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales intéressés à continuer de communiquer des données pertinentes sur les niveaux, les effets et les dangers de l’exposition aux rayonnements provenant de différentes sources, ce qui aiderait considérablement le Comité à élaborer les prochains rapports qu’il lui présentera, et engagerait l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Organisation mondiale de la Santé, l’Organisation internationale du Travail et les autres organismes concernés à collaborer, plus avant, avec le Secrétariat pour organiser la collecte, l’analyse et la diffusion des données sur l’exposition des patients, des travailleurs et du public aux rayonnements.  L’Assemblée se féliciterait de l’utilisation et de la poursuite de la mise en place, par le Secrétariat, d’une plateforme électronique de collecte de données sur l’exposition aux rayonnements ionisants à des fins médicales, encouragerait les États Membres à participer aux études mondiales sur l’exposition aux rayonnements menées par le Comité, et les encouragerait également à désigner un correspondant national chargé de faciliter la coordination de la collecte et de la présentation des données sur l’exposition aux rayonnements des patients, des travailleurs et du public dans son pays.

Elle demanderait au Programme des Nations Unies pour l’environnement de continuer, dans la limite des ressources existantes, à fournir un appui énergique au Comité afin de lui permettre de poursuivre efficacement ses travaux et d’assurer la diffusion de ses conclusions auprès des États Membres, de la communauté scientifique et du public.  Elle prendrait note de la stratégie de communication adoptée par le Comité pour les années à venir, en particulier de l’amélioration de son site Web et de la publication de prospectus d’information et d’affiches dans toutes les langues officielles de l’Organisation, et inviterait de nouveau le Comité à envisager d’établir une version de son site Web dans toutes ces langues.

Suite et fin du débat sur les missions politiques spéciales [point 52]

M. MOHAMED H. S. ELMODIR (Libye) a estimé que les missions politiques spéciales étaient parmi les outils les plus précieux de l’ONU en matière de réalisation de la paix et de sécurité internationales.  Elles constituent notamment, à son avis, un important mécanisme de diplomatie préventive dont l’objectif est de permettre une paix durable conformément aux principes des Nations Unies et sur la base de la médiation et des bons offices.  Leur importance est d’autant plus grande que leur nombre ne cesse d’augmenter, a-t-il fait remarquer.

Il a en particulier souligné l’importance de la Mission d’appui de l’ONU en en Libye (MANUL), établie en réponse à la volonté du peuple libyen et qui fournit une assistance importante.  C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, son gouvernement regrettait d’avoir vu la Mission s’installer en Tunisie en 2014, « en raison d’évènements déplorables », mais souhaitait à présent la voir revenir à Tripoli pour pouvoir s’acquitter de son mandat et de son programme de travail, notamment dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (ODD) et du Plan d’action africain pour le développement.

Mme ELSA HAILE (Érythrée) a réaffirmé le rôle critique de l’Assemblée générale dans le maintien de la paix et la sécurité internationales, en particulier en matière de définition de directives des missions politiques spéciales.  Par conséquent, la représentante a dit soutenir les efforts en faveur d’une plus grande implication de l’Assemblée générale sur ces questions, notamment par le biais d’un dialogue régulier avec le Secrétariat.  La représentante a par ailleurs estimé que le soutien et la compréhension des missions politiques spéciales par tous les États Membres constituait un facteur essentiel pour leur succès, ce qui n’est pas encore le cas.  C’est pourquoi elle a dit souhaiter pouvoir compter sur un rapport plus équilibré et plus complet sur les mesures prises par le Secrétariat pour garantir la transparence et une meilleure représentativité géographique dans les missions politiques spéciales.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.