CONF160201-CS

Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février 2016, l’Ambassadeur Rafael Ramirez, du Venezuela, présente à la presse le programme de travail mensuel du Conseil

Le Représentant permanent de la République bolivarienne du Venezuela auprès des Nations Unies, M. Rafael Ramirez, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité en février, a présenté cet après-midi le programme de travail mensuel de cet organe, au cours d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York.  Ce programme, « très dense », sera marqué par deux débats publics, le premier, le 15 février, présidé par le Ministre vénézuélien des affaires étrangères, portant sur le respect des principes de la Charte des Nations Unies, et le second, le 23 février, sur l’examen de l’architecture de consolidation de la paix.

Le premier débat, a précisé M. Ramirez, se tiendra à la lumière des récents développements en Iraq, en Syrie et en Libye et des principes de souveraineté des États et de non-ingérence consacrés dans la Charte des Nations Unies.  Ce débat pourrait inciter le Conseil à utiliser davantage le Chapitre VIII de la Charte –relatif aux accords régionaux- plutôt que le Chapitre VII -qui autorise le recours à la force-, a-t-il dit, en ajoutant que cette réunion ne devrait pas déboucher sur l’adoption d’un texte.  Le Président du Conseil a affirmé que les actions militaires ne pouvaient pas tout régler et qu’elles devaient avant tout reposer sur le respect des principes fondamentaux énoncés par la Charte des Nations Unies.  Il a averti que décider de la légitimité des gouvernements risquait d’aboutir à la loi du plus fort.

Le Président du Conseil de sécurité a également insisté sur la réunion concernant les menaces à la paix et la sécurité internationales prévue pour le 9 février, au cours de laquelle le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l’ONU, M. Jeffrey Feltman, devrait, à la demande du Conseil, présenter un rapport sur la manière la plus efficace de combattre Daech.  Le 11 février, dans le cadre d’une séance consacrée aux méthodes de travail du Conseil, les États membres du Conseil débattront des régimes de sanctions, a indiqué l’Ambassadeur Ramirez.  

Ce débat, qui n’est pas public, donnera néanmoins la parole aux pays qui sont frappés par les sanctions, a-t-il continué, en précisant que la République islamique d’Iran devrait être au nombre des pays invités à s’exprimer.  Insistant sur le caractère novateur de cette participation de pays frappés par des régimes de sanctions, le Président du Conseil a espéré que cette séance aboutira à une appréciation politique plus souple des régimes de sanctions en vue, notamment, d’en faire un mécanisme « correctif » plutôt que « coercitif ».  « Les sanctions participent-elles à la recherche d’une solution politique? » s’est interrogé l’Ambassadeur Ramirez, en soulignant qu’il était nécessaire d’adapter les régimes de sanctions à l’évolution de la situation du pays concerné.

Le 17 février, le Conseil entendra l’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, a-t-il annoncé.  Notant la préoccupation croissante des membres du Conseil en ce qui concerne la situation au Yémen, le délégué a indiqué que celle-ci avait pu être reléguée au second plan en raison de la crise syrienne.  « Il y a un certain déséquilibre au sein du Conseil », a-t-il affirmé, en soulignant que la priorité était donnée par certains de ses membres à certaines questions en raison de considérations politiques.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence (OCHA), M. Stephen O’Brien, a-t-il précisé, présentera devant le Conseil les derniers développements de la situation humanitaire au Yémen.

C’est cependant bien la Syrie qui dominera le programme de travail du Conseil de sécurité ce mois, avec la tenue de trois réunions consacrées à la situation dans ce pays, a tenu à faire remarquer l’Ambassadeur Ramirez.  Le 24 février, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, fera un point sur l’évolution des pourparlers intra-syriens qui ont débuté à Genève aujourd'hui, a-t-il expliqué, tout en prévenant que le processus sera long et évolutif.  Il a également déclaré qu’aucune condition préalable aux discussions ne devrait être posée sous peine de compliquer considérablement la recherche d’une solution politique en Syrie.  Il est crucial, a-t-il dit, que les pourparlers se poursuivent et que des mesures de confiance soient prises.  Le Conseil entendra M. O’Brien sur la « dramatique » situation humanitaire en Syrie le 25 février, a-t-il ensuite précisé.

Rappelant la décision du Conseil de sécurité de créer une mission politique en Colombie, l’Ambassadeur Ramirez a expliqué que le Conseil continuera de suivre la situation dans ce pays et sera prêt à apporter son soutien si les parties en faisaient la demande.  Il a insisté sur l’importance du rôle de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) dans la conduite des activités de la mission.  Interrogé sur le Burundi, qui n’est pas envisagé, à ce stade, au programme du Conseil, l’Ambassadeur Ramirez a expliqué qu’aucune décision n’avait pour l’instant été prise sur la meilleure manière de répondre à la situation préoccupante dans ce pays.  « Nous continuons à suivre la situation », a-t-il assuré.

Le Président du Conseil a indiqué, par ailleurs, qu’il ne savait pas si la périodicité d’examen de la situation au Kosovo, qui fera l’objet d’une séance d’information le 24 février, allait être modifiée.  Interrogé sur l’absence de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) du programme de travail du Conseil, il a expliqué que certains membres du Conseil travaillaient à un projet de résolution relatif à la non-prolifération nucléaire et à l’essai nucléaire effectué par la RPDC au mois de janvier 2016.  « Nous n’avons pas d’informations sur la date à laquelle ce projet sera soumis aux voix », a-t-il dit.

Répondant en sa capacité nationale, M. Ramirez a estimé que la question des droits de l’homme en RPDC ne devait pas être politisée et avait vocation à être débattue au sein du Conseil des droits de l’homme.  Enfin, il a tenu à rendre hommage à l’ancien Président du Venezuela, Hugo Chavez, comme étant un « grand promoteur de la paix et de la justice et un fervent partisan du multilatéralisme ». 

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