Soixante-dixième session, 84e & 85e séances plénières,
matin & après-midi
AG/11760

L’Assemblée générale prend note et débat du nouveau Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent

L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui, sans vote, une brève résolution* par laquelle elle prend note du Plan d’action pour la prévention du terrorisme violent** récemment proposé par le Secrétaire général.  Par cette résolution, l’Assemblée « se félicite de l’initiative du Secrétaire général » et décide de poursuivre l’examen du Plan d’action, dans un premier temps dans le cadre de l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qui aura lieu en juin 2016, ainsi que dans d’autres cadres pertinents.

« Horrifié » par les attentats et les exactions que des groupes terroristes comme l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), Boko Haram ou les Chabab commettent contre des civils innocents partout dans le monde, le Secrétaire général recommande à chaque État Membre d’élaborer sa propre stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent.  « Nous devons agir dès maintenant pour empêcher que l’extrémisme violent ne gagne davantage de terrain », écrit M. Ban Ki-moon.

Une telle stratégie s’articulerait, selon lui, autour de sept axes prioritaires: le dialogue et la prévention des conflits; le renforcement de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme et de l’état de droit; l’implication des populations; la mobilisation des jeunes; l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; l’éducation, le renforcement des compétences et la facilitation de l’accès à l’emploi; la communication stratégique, Internet et les réseaux sociaux.

L’Assemblée a procédé à un échange de vues sur les moyens de lutter contre ce fléau en entendant plus d’une cinquantaine d’orateurs.

« Ensemble, nous devons nous atteler à la tâche de façon urgente », a renchéri le Président de l’Assemblée générale, M. Mogens Lykketoft, en lançant le débat.  Il a rappelé qu’un certain nombre de gouvernements et de peuples avaient été frappés par des vagues d’attentats terroristes, et confrontés à des actes de violence et d’intimidation.  « Le risque que nous courrons est de voir des individus radicalisés avoir accès et utiliser des outils qui pourraient tuer et infliger des destructions massives », a averti M. Lykketoft.  En luttant contre l’extrémisme violent pour protéger les peuples, il faut demeurer fidèle à nos valeurs communes et à notre humanité partagée, a insisté le Président.

Les États ont exprimé leur avis sur la stratégie interdisciplinaire sur laquelle repose le Plan d’action du Secrétaire général et évoqué les défis complexes que représente pour eux l’extrémisme violent.  Pour sa part, le représentant de l’Arabie saoudite, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a reconnu que l’on ne pouvait pas lutter contre le terrorisme uniquement par le biais de mesures militaires ou sécuritaires, et qu’il fallait prendre en compte ses différentes dimensions et causes profondes.  Préoccupée par l’essor de l’islamophobie, l’OCI rappelle l’importance du dialogue entre les religions pour combattre la haine.

Pour l’Union européenne, le Plan d’action constitue un outil clair pour aider les États, a indiqué son délégué.  L’Union européenne a développé, dès 2004, sa propre stratégie de lutte contre l’extrémisme violent, avec la prévention comme pilier principal.  Elle a également élaboré un plan d’action contre le recrutement des combattants terroristes étrangers.

Ce plan est la concrétisation du rôle stratégique d’orientation et de coordination que doivent jouer les Nations Unies aujourd’hui dans ce domaine, a ajouté le représentant de la France.  Il a expliqué que l’action de son pays avait une dimension essentiellement préventive, dans le cadre du plan national de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes adopté en 2014.  Le Plan d’action de l’ONU est « pragmatique, complet et suffisamment souple pour s’adapter aux menaces en pleine évolution », a estimé pour sa part le représentant du Royaume-Uni.

Soulignant que les recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général étaient immédiatement applicables, la représentante des États-Unis a ajouté que vaincre Daech ne suffit pas pour lutter contre le terrorisme.  La menace terroriste ne sera pas vaincue par les bombes, a-t-elle rappelé, en insistant sur la nécessité de s’attaquer à ses causes profondes pour prévenir la radicalisation de groupes de la population.  Pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie a regretté que les causes de l’extrémisme violent ne soient pas suffisamment traitées dans le Plan d’action.  Il a souhaité que les efforts internationaux de prévention ne se traduisent pas par une ingérence dans les affaires des États comme ce fut le cas notamment en Syrie et en Libye où Daech « opère en toute impunité ». 

Le Plan d’action ne fait pas référence de façon adéquate à l’occupation étrangère qui est une des raisons qui peuvent expliquer l’extrémisme, a regretté le représentant de l’Égypte.  Il a également critiqué la référence « superficielle » à l’islamophobie, avant de rejeter le fait que le Plan d’action cible certains États.  Le représentant du Mexique a, quant à lui, lancé une mise en garde quant aux « effets involontaires possibles du Plan d’action ».

En début de séance ce matin, l’Assemblée générale a adopté sans vote une résolution*** par laquelle elle retire l’Angola de la catégorie des pays les moins avancés.  Elle a ensuite reconduit M. Jorge Flores Callejas (Honduras) en tant que membre du Corps commun d’inspection pour un mandat de cinq ans, allant du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2021.

L’Assemblée générale poursuivra son débat sur la prévention de l’extrémisme violent mardi 16 février, à partir de 15 heures.

 

*    A/70/L.41
**   A/70/674 et A/70/675
***  A/70/L.31/Rev.1

 

CULTURE DE PAIX: LA STRATÉGIE ANTITERRORISTE MONDIALE DES NATIONS UNIES

Rapport du Secrétaire général A/70/674 et document A/70/675; Projet de résolution A/70/L.41

Déclarations

M. JOÃO PEDRO VALE DE ALMEIDA , Délégué de l’Union européenne, a réaffirmé l’appui de l’Union européenne au Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent du Secrétaire général.  L’Union examine les recommandations qui y sont proposées et les actions concrètes en vue de son financement, a ajouté le délégué qui a souligné que le Plan d’action constituait un outil clair pour aider les États Membres dans leur propre lutte contre l’extrémisme violent.  Il a noté le lien entre la prévention de l’extrémisme violent et la consolidation de la paix.  En matière de prévention, le délégué a souligné l’importance de la bonne gouvernance notamment la réforme du secteur de la sécurité, la lutte contre l’exclusion politique, économique et religieuse, la promotion de l’état de droit.  Il a indiqué que l’Union européenne avait développé dès 2004 sa propre stratégie, qui a été révisée en 2014.  Cette stratégie repose sur la prévention comme pilier principal.  L’Union européenne a également élaboré un plan d’action contre le recrutement des combattants terroristes étrangers qui dispose, notamment, d’un volet sur la prévention. 

Mme AGNESE VILDE (Lettonie), qui parlait également au nom de l’Estonie, a souligné la nécessité de trouver des solutions crédibles et efficaces pour combattre l’extrémisme violent.  Elle a indiqué que sa délégation avait besoin de temps pour analyser les recommandations du Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent.  La représentante a mis l’accent sur quelques recommandations du Plan d’action, en particulier la nécessité de combiner les efforts nationaux de prévention de l’extrémisme violent avec les efforts internationaux.  Elle a en outre parlé du Protocole de Riga sur la lutte contre le recrutement des combattants terroristes étrangers.  Elle a aussi prévenu que la lutte contre l’extrémisme violent ne devrait pas servir de prétexte pour restreindre la liberté d’expression de manière générale ou sur Internet.

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite), au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a souligné qu’aucun pays dans le monde n’était à l’abri de l’extrémisme violent.  Même s’il n’existe pas de définition acceptée par tous de ce phénomène, une approche globale doit prendre en compte les moteurs locaux et régionaux de façon équilibrée, dans le plein respect des buts et principes de la Charte de l’ONU.  Il a reconnu que l’on ne peut pas lutter contre le terrorisme uniquement par le biais de mesures militaires ou sécuritaires, et qu’il faut prendre en compte ses différentes dimensions et causes profondes, telles que les contextes politique et socioéconomique, les privations et l’exclusion. 

Le représentant a évoqué « le legs des injustices historiques » et le déni du droit à l’autodétermination, avant de condamner les actes violents et manipulateurs commis au nom de la religion.  En outre, l’OCI insiste sur l’importance d’inclure les jeunes et les femmes dans cette lutte.  Elle est préoccupée par l’essor de l’islamophobie et rappelle le dialogue entre les fois et les religions pour combattre la haine, a-t-il dit avant de conclure. 

Mme CAITLIN WILSON (Australie) a souligné qu’il ne faudrait pas attendre que les personnes radicalisées se livrent à la violence pour intervenir de manière préventive et faire face à la menace terroriste mondiale.  L’Australie est engagée en faveur d’une approche active régionale pour la réalisation de programmes sur le renforcement des capacités.  Elle appuie la proposition relative à une approche globale de l’ONU pour mettre en œuvre le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent par le biais des mécanismes existants.

Mme MICHELE J. SISON (États-Unis) a déclaré que l’adoption par l’Assemblée générale du Plan d’action du Secrétaire général envoyait un message fort selon lequel « nous sommes unis contre le terrorisme et l’extrémisme violent ».  La représentante a fait remarquer que le terrorisme sapait les efforts de développement et menaçait la stabilité internationale.  Elle a ajouté que vaincre Daech ne suffit pas pour lutter contre le terrorisme.  La menace terroriste ne sera pas vaincue par les bombes, a-t-elle rappelé, en insistant sur la nécessité de s’attaquer à ses causes profondes pour prévenir la radication de groupes de la population.  « Notre échec nous exposera à un cycle vicieux », a-t-elle mis en garde.  C’est pourquoi, la déléguée des États-Unis a préconisé de promouvoir l’état de droit et la bonne gouvernance.  Il faudrait aussi renforcer les efforts nationaux contre l’extrémisme violent. 

La représentante a souligné que les recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général étaient immédiatement applicables et invité les États Membres à les examiner rapidement à cette fin.  Chaque État Membre devrait développer son plan national contre l’extrémisme violent, a-t-elle estimé.  La représentante a aussi souligné l’importance de renforcer la coopération régionale qui devrait inclure, a-t-elle rappelé, toutes les parties prenantes.  Elle a reconnu qu’il n’y avait pas de modèle unique, ni de panacée unique contre ce phénomène.  C’est pourquoi les plans nationaux doivent être adaptés aux réalités locales.  L’Organisation des Nations Unies, a-t-elle recommandé, devrait mieux coordonner le travail de ses agences et bureaux pour faire en sorte qu’elle soit en bonne position pour la mise en œuvre du Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent.

M. ALEXIS LAMEK (France) s’est réjoui que l’Assemblée générale ait apporté son soutien unanime au Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent.  Le représentant a souligné l’importance de la recommandation sur la mobilisation des jeunes en vue de prévenir l’extrémisme violent et le terrorisme.  Il a ajouté que la France était très engagée dans ce domaine en faisant remarquer qu’à ce jour, près 1 900 ressortissants étaient impliqués dans ces activités terroristes.  Le représentant a ensuite énuméré les mesures prises par la France contre l’extrémisme violent comme l’adoption de mesures préventives en avril 2014, qui ont notamment permis la mise en place d’un numéro vert pour les familles et les tiers inquiets pour leurs proches.  Cette mesure a permis le signalement de plus 7 000 personnes, la création de centre de prises en charge des personnes revenant des zones de conflit, la création d’un site contre la propagande et la radicalisation, et d’un site pour bloquer les sites radicaux et extrémistes, a-t-il précisé.

M. PHILIPP CHARWATH (Autriche) a salué le caractère équilibré du document présenté par le Secrétaire général et la volonté de renforcer la bonne gouvernance et l’état de droit pour prévenir l’extrémisme violent.  Il a reconnu que la mise en œuvre des mesures en question relève de la responsabilité de chaque État Membre, avec la participation des communautés locales et de la société civile.  C’est ce que fait l’Autriche dans le cadre de son plan d’action national d’intégration. 

M. LIU JIEYI (Chine) a souligné les dangers accrus qui menacent la paix et la stabilité au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie.  Il a dénoncé les réseaux des forces terroristes internationales, telles que l’EIIL et Boko Haram, qui ont recours aux nouvelles technologies et à de nouveaux modes de financement.  Le terrorisme et l’extrémisme violent, a-t-il rappelé, sont étroitement liés aux conflits.

« Nous devons nous unir et créer des synergies », a préconisé le représentant de la Chine.  Les États doivent mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, conformément aux normes et critères respectés par tous.  Il faudrait éviter toute politique du « deux poids deux mesures » et « ne pas lier le terrorisme à certaines ethnies ou certaines religions », a-t-il prévenu.  Les pays doivent être fermes dans leur lutte contre les groupes violents, notamment ceux qui se trouvent sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité.  Ils devraient harmoniser leur travail dans la lutte contre « les crimes terroristes commis sur Internet », a-t-il ajouté.

M. JÜRG LAUBER (Suisse) a reconnu que l’adoption du Plan d’action envoyait un message fort sur un des défis les plus importants du monde contemporain.  Le représentant a ensuite salué l’importance qui est accordée au respect des droits de l’homme et à l’état de droit comme moyens de prévention de l’extrémisme violent.  Il a aussi souligné l’importance de s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme violent comme la marginalisation et l’exclusion sociales.  Le représentant a estimé en outre que les différents acteurs devraient être tous impliqués à la réalisation du Plan d’action.  Ce document identifie de nouvelles sources de financement et souligne le rôle du secteur privé dans la prévention de l’extrémisme violent, a-t-il souligné. 

M. EVGENY T. ZAGAYNOV (Fédération du Russie) a indiqué que sa délégation était en train d’examiner de manière approfondie le Plan d’action et ses recommandations.  Le représentant a ajouté que le problème de l’extrémisme violent avait été étudié à plusieurs occasions aux Nations Unies.  Ce thème est reflété dans les différentes résolutions et déclarations du Conseil de sécurité.  Les États Membres, a insisté le délégué, doivent jouer un rôle central dans la prévention et c’est pourquoi, a-t-il dit, la coopération dans ce domaine est essentielle.  Il a estimé que cette question doit être traitée plus en détail.  Le représentant a aussi déclaré que la lutte contre l’extrémisme violent doit reposer sur la Charte des Nations Unies.

Dans cette lutte, il faudrait travailler avec les jeunes, travailler à l’inclusion économique et sociale, avec toutes les communautés religieuses et les médias.  En outre, Internet ne doit pas devenir un instrument pour diffuser des messages radicaux.  Il a parlé de la société civile dont le rôle doit être complémentaire avec les efforts des États.  Le représentant a suggéré de faire en sorte que les efforts internationaux de prévention ne se traduisent pas par une ingérence dans les affaires des États comme ce fut le cas notamment en Syrie et en Libye où Daech opère en toute impunité.  Il a regretté que les causes de l’extrémisme violent ne soient pas suffisamment traitées dans le Plan d’action.  Le représentant a enfin parlé des efforts de la Fédération de Russie pour protéger l’État et les peuples contre l’extrémisme violent.

M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a indiqué que son pays, ayant pris conscience du danger assez tôt, avait engagé des mesures concrètes, dont la mise en œuvre de l’appel du Président égyptien à élaborer des idées pour éliminer la polarisation et l’extrémisme, notamment chez les jeunes.  « L’extrémisme violent n’entretient aucun lien avec les religions et les cultures existantes », a-t-il dit.  La lutte contre ce phénomène doit être universelle et ne pas se limiter aux pays arabes ou musulmans.  Il a toutefois regretté que le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent ne fasse pas référence de façon adéquate à l’occupation étrangère qui est une des raisons qui peuvent expliquer l’extrémisme.  Il a également critiqué la référence « superficielle » à l’islamophobie, puis rejeté le fait que le Plan d’action cible certains États, sans parler de l’arrivée de combattants étrangers européens en Syrie.

La communauté internationale doit se rendre compte que l’occupation de la Palestine par Israël contribue à expliquer la prolifération de l’extrémisme violent par le terrorisme, a insisté le représentant.  En outre, « sous le prétexte de la liberté d’expression, on traite les musulmans comme des citoyens de deuxième classe dans certains pays ».  Il n’y a rien dans le Plan d’action sur la nécessité de régler les conflits actuels, ni aucune référence au besoin de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et les décisions de la Cour internationale de Justice (CIJ), a-t-il enchaîné.  On ne parle pas non plus de la façon de surmonter la pénurie de fonds nécessaires pour mettre en œuvre le Plan d’action.  « L’objectif n’est pas d’adopter ou de rejeter le Plan d’action », a conclu le représentant.  « Il s’agit plutôt de prévenir sur le terrain l’extrémisme qui mène au terrorisme en prenant en compte les vues de tous les États, sur la base du respect du principe de l’appropriation nationale. »  Pour lui, un plan d’action incomplet serait inacceptable. 

M. AMJAD MOHAMMAD SALEH AL-MOUMANI (Jordanie) a salué le caractère « pratique et prudent » du Plan d’action.  Pour sa délégation, la lutte contre l’extrémisme exige une approche inclusive et un équilibre entre les différentes dimensions et en couvrant les aspects culturels et sociaux.  Au niveau national, la Jordanie a lancé de nombreuses initiatives afin de favoriser les valeurs du respect et de la coexistence pacifique, dont la « Semaine de l’harmonie ».   

Le représentant a souligné l’importance de se concentrer sur les jeunes pour lutter contre l’extrémisme violent.  Cette lutte relève de chaque État qui doit appliquer le Plan d’action sur la base de ses priorités nationales.  L’échec à parvenir à une solution au conflit israélo-palestinien aboutira à davantage de violence et de haine, a-t-il cependant mis en garde.  De même, « lier l’extrémisme à l’Islam ne ferait que servir les intérêts du terrorisme ».

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a souligné le préambule du Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent selon lequel l’extrémisme violent ne peut pas être associé à aucune religion.  Il faudrait éviter, a-t-il souhaité, les contradictions et les malentendus dans la lutte contre l’extrémisme violent.  Il faudrait aussi aborder les causes profondes par une approche globale et sécurisée, et prendre en compte les questions culturelles et sociales pour lutter contre ce phénomène.  Le représentant a rappelé que l’Assemblée générale était l’organe le mieux placé pour étudier ce Plan d’action.  Il a pourtant regretté que ce Plan d’action ne soit pas équilibré car, a-t-il dit, il ne prend pas en compte des facteurs comme le respect des droits de l’homme sans parler d’autres facteurs. 

Le représentant a évoqué à ce sujet le déni des droits des personnes vivant sous occupation étrangère qui, selon lui, est la cause principale du terrorisme sous toutes ses formes.  Il a aussi suggéré de prendre note des expériences des pays souffrant de ce phénomène et renforcer la modération et le dialogue pour lutter contre la marginalisation.  Il a regretté que le Plan d’action ne parle pas du phénomène de recrutement de combattants étrangers, ni des sanctions unilatérales frappant certains pays.  Le Plan d’action ne doit pas non plus mentionner des notions ou des entités qui ne font pas l’objet d’un consensus comme la Cour pénale internationale, a estimé le représentant du Soudan. 

Mme MARJA LEHTO, Ministre des affaires étrangères de la Finlande, a déclaré que son gouvernement avait établi, en 2012, un plan national d’action pour prévenir l’extrémisme violent.  Ce plan d’action fait actuellement l’objet d’une révision en consultation avec toutes les parties prenantes.  Les mesures de prévention sont basées sur une approche large et inclusive.  Elle vise à obtenir un fort soutien et l’acceptation des mesures par tous les acteurs du pays.  En outre, plusieurs modèles de prévention ont été créés, auxquels divers acteurs contribuent comme le « Net Tip system » qui permet au public de communiquer aux forces de l’ordre des informations sur tout matériel suspicieux posté sur Internet.  

La Ministre a aussi souligné le rôle des jeunes dans la prévention de l’extrémisme violent.  Les jeunes ont besoin d’être plus conscients et mieux préparés pour reconnaître et rejeter les propagandes et les tentatives de provoquer la violence.  L’élément clef pour y parvenir est de mieux intégrer les jeunes au sein de la société, de les reconnaître comme des acteurs importants et des décideurs, et de donner un rôle dans la prévention de l’extrémisme violent.  L’éducation joue un rôle crucial en développant la responsabilité civile et la compréhension interculturelle, a-t-elle fait remarquer.  Les communautés religieuses peuvent aussi jouer un rôle significatif, a-t-elle ajouté.  Les communautés religieuses de Finlande, a indiqué la Ministre, ont adopté l’approche « Shoulder to Shoulder » pour encourager la solidarité lorsqu’un groupe de la population est menacé ou devient la cible de crimes haineux.  Avant de terminer, la Ministre a souligné que la prévention de l’extrémisme violent n’était pas un projet isolé mais devrait être considéré comme une part intégrale du travail quotidien et des activités d’un ensemble plus large d’acteurs. 

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) s’est félicité que l’Assemblée générale ait « dit d’une seule voix que nous sommes unis contre l’extrémisme violent et dans la lutte contre la haine, et solidaires avec les victimes du terrorisme ».  Il a jugé que le Plan d’action était « pragmatique, complet et suffisamment souple pour s’adapter aux menaces en pleine évolution ».  Pour le représentant, tous les États doivent mettre en œuvre les recommandations qu’il contient. 

L’approche nationale du Royaume-Uni se fonde sur un partenariat avec les communautés religieuses, la société civile, le secteur privé et la jeunesse, a expliqué le représentant.  Reconnaissant que chaque État Membre dispose de ses enjeux et de ses spécificités propres, il a insisté sur la nécessité de partager les expériences dans le cadre d’un dialogue.  « Nous n’en sommes qu’au début de cette réflexion », a-t-il rappelé.  La Conférence de Genève en avril prochain sera l’occasion unique de poursuivre le débat.  « Les terroristes et les extrémistes nous regardent et nous écoutent; ils doivent savoir qu’aujourd’hui, nous avons fait montre de détermination à prendre des mesures », a-t-il déclaré avant de conclure.

Après s’être félicitée elle aussi de l’initiative du Secrétaire général, Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a voulu savoir s’il était possible de séparer l’extrémisme violent des contextes locaux et internationaux? « Les privations économiques, l’injustice politique, l’exclusion sociale et la marginalisation des peuples doivent être prises en compte à tous les niveaux », a-t-elle plaidé.  La représentante a ensuite regretté qu’un certain nombre d’éléments relatifs aux droits fondamentaux des individus n’aient pas été retenus dans le texte qui vient d’être adopté.  Elle a aussi condamné la xénophobie et l’islamophobie, de plus en plus fréquentes en Occident, et l’instrumentalisation qu’en font, selon elle, un certain nombre de politiciens.  Pour sa part, le Pakistan a déjà pris des mesures pour combattre l’extrémisme violent, a assuré la déléguée, en citant, en particulier, un plan d’action dont 8 des 20 points portent sur cette question.  Des efforts ont déjà été entrepris pour relever les défis auxquels son pays est confronté, a ajouté Mme Lodhi.

M. HALIT ÇEVIK (Turquie) a indiqué que sa délégation adhérait à la position du Secrétaire général selon laquelle la communauté internationale a besoin d’adopter une approche globale qui tienne compte des causes profondes de l’extrémisme violent.  À cet égard, le Plan d’action entériné aujourd’hui constitue un « document de référence » pour les efforts visant à prévenir ce phénomène à tous les niveaux.  En tant que coprésidente du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, la Turquie contribue régulièrement à ces efforts, a indiqué M. Çevik, en citant l’adoption du « Mémorandum d’Ankara sur les pratiques optimales en faveur d’une approche multisectorielle de prévention de l’extrémisme violent ». Son gouvernement, a-t-il ajouté, a lancé, conjointement avec les États-Unis, une initiative contre la radicalisation au sein du Forum.

M. PAUL A. MENKVELD (Pays-Bas) a appuyé le principe d’une coopération internationale pour prévenir l’extrémisme violent, ce qu’illustre l’engagement de son gouvernement au sein du Forum mondial de lutte contre le terrorisme aux côtés de la Turquie.  Le Forum, a-t-il expliqué, occupe une position absolument unique pour mobiliser l’expertise sur l’extrémisme, travailler sur la cohérence internationale et définir les pratiques optimales nécessaires à la mise en œuvre du Plan d’action.  Alors que son propre pays est confronté à un exode important de combattants terroristes néerlandais, le représentant a expliqué que les Pays-Bas étaient plus que jamais engagés en faveur d’actions aux niveaux national et international.

M. AMIT HEUMANN (Israël) a reconnu que la pauvreté, le chômage et la marginalisation expliquent en partie pourquoi des individus se jettent dans les bras du terrorisme.  « Mais nous ne pouvons pas ignorer le fait que certains terroristes proviennent également de familles fortunées, vivent dans des sociétés ouvertes et égalitaires, et bénéficient d’un enseignement universitaire », a-t-il insisté.  La véritable menace, c’est l’idéologie extrémiste elle-même, a déclaré le représentant, qui a invité la communauté internationale à lutter contre l’endoctrinement.  Israël soutient le Plan d’action du Secrétaire général, qui souligne la nécessité d’agir de concert contre l’extrémisme violent, a assuré M. Heumann.

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a jugé essentiel l’appel du Secrétaire général à formuler des plans régionaux de lutte contre l’extrémisme, en mettant l’accent sur celui établi par son propre gouvernement.  Au nombre de ses priorités, le plan d’action national met l’accent sur la promotion de la bonne gouvernance et de l’état de droit, a-t-elle précisé, en soulignant que les Émirats avaient promulgué plusieurs lois visant à combattre l’extrémisme dans le respect de l’état de droit et de l’intégration de toutes les communautés.  En outre, a-t-elle ajouté, son pays est actif dans la lutte contre la diffusion de messages extrémistes grâce à des centres internationaux, comme celui de Sawab, qui a été lancé en coopération avec les États-Unis.

Mme NAFSIKA NACY EVA VRAILA (Grèce) a mis l’accent sur le rôle de la jeunesse en adoptant une approche globale contre l’extrémisme violent, avant de souligner que les jeunes étaient à la fois la première victime du terrorisme et représentaient la clef de voûte des succès que pourra rencontrer la communauté internationale dans ce domaine.  C’est pourquoi, l’éducation est indispensable pour promouvoir l’ouverture d’esprit et la tolérance dès le plus jeune âge, ainsi que le respect des droits de l’homme et de l’état de droit.  Dans ce contexte, la Grèce, a indiqué la représentante, s’apprête à ouvrir un « Observatoire du pluralisme religieux au Moyen-Orient et en Méditerranée » afin d’encourager le dialogue interconfessionnel dans la région.

Reprenant un constat du Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent, M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a réitéré que l’extrémisme violent et le terrorisme n’étaient pas synonymes et, par conséquent, les stratégies pour les combattre ne sont pas les mêmes.  Dans les deux cas, a cependant estimé le représentant, il faudrait éviter les abus qui pourraient découler de cette situation dans la lutte contre l’extrémisme violent.  Il a noté que peu d’éléments du Plan d’action conduisaient à une stratégie de prévention et à l’analyse de ses causes.  Ce serait erroné d’établir qu’il existe un lien entre pauvreté et extrémisme violent, a-t-il dit.  En matière de prévention, l’ONU peut jouer un rôle essentiel, a-t-il estimé.  Le représentant a cependant regretté que le financement du développement et des droits de l’homme soit insuffisant, en faisant remarquer que le succès dans ces domaines permettrait de faire obstacle à l’extrémisme violent. 

Le représentant du Brésil a indiqué que son gouvernement œuvrait pour l’inclusivité des populations vivant dans des zones éloignées et qui, de ce fait, n’ont pas accès aux services de base.  Un autre élément essentiel de la stratégie est d’aborder la crise des réfugiés, a estimé le représentant.  Le refus d’accueillir des réfugiés favorise, a-t-il averti, le recrutement par des groupes terroristes.  Le représentant a ensuite déclaré que l’accès à l’Internet contribue à comprendre la nature évolutive du phénomène, à prévenir les violations du droit à la vie privée et à promouvoir l’inclusion numérique.  Le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent n’aborde pas la question du règlement des conflits sur la base de la Charte des Nations Unies et, en particulier, celui du conflit israélo-palestinien.

M. SYED AKBARUDDIN (Inde) a estimé, de son côté, que l’architecture actuelle des Nations Unies en matière de lutte contre le terrorisme était insuffisante pour éradiquer le « virus » qui menace la communauté internationale.  Le Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent ne comble pas cette lacune.  « Par exemple, où est le point focal pour les États Membres souhaitant faire appel à l’assistance de l’ONU en matière de prévention de l’extrémisme violent? » s’est-il demandé.  Par ailleurs, a fait observer le représentant, mettre l’accent sur la prévention ne doit pas faire perdre de vue le fait que les extrémistes violents, qui posent un « danger imminent et constant », doivent répondre pleinement de leurs actes devant la loi.

M. OMAR HILALE (Maroc) a déclaré que plusieurs facteurs alimentaient l’extrémisme violent, citant en particulier les conséquences de la crise financière mondiale, les guerres, l’islamophobie et les provocations xénophobes et le manque de bonne gouvernance.  Le représentant a préconisé une action concertée de tous les États Membres pour prévenir l’extrémisme violent.  Il a, à cet effet, parlé de la nécessité d’encourager la formation et la coopération technique et, notamment, les coopérations Sud-Sud et triangulaire.  La prévention de l’extrémisme violent fait partie de la stratégie nationale du Maroc pour lutter contre le terrorisme qui s’articule, a-t-il précisé, autour du triptyque sécuritaire et consolidation des lois antiterroristes, développement humain, réforme du secteur de la sécurité et la dé-radicalisation. 

La réforme du « champ religieux » a été axée, entre autres, sur la formation des jeunes imams aux valeurs et préceptes de l’islam authentique, a indiqué le représentant.  Le Roi du Maroc a inauguré l’Institut Mohammed VI de formation des imams et Morchidates.  Les mesures prises comprennent notamment l’organisation d’une conférence sur la protection des minorités religieuses dans les sociétés musulmans appelant à revoir les programmes éducatifs religieux pour mettre en valeur les vertus de la cohabitation, de la tolérance.  Concernant le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent, le représentant a averti que l’intégration de la prévention dans les activités des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales portait atteinte au mandat spécifique desdites opérations et missions.

M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a préconisé le renforcement des mesures de confiance en Asie et une coopération plus étroite avec INTERPOL.  Il a estimé que les États qui ne possèdent pas les capacités nécessaires doivent bénéficier d’un appui technique et financier pour mieux répondre aux exigences de la lutte contre l’extrémisme violent.  Le Président du Kazakhstan a estimé qu’il était nécessaire d’assurer une solide coordination au sein de l’ONU des efforts entrepris dans le cadre de cette lutte.  Le représentant a souhaité l’adoption rapide d’un document global qui intègre cette « approche visionnaire et ambitieuse », et la mise en œuvre des recommandations formulées par le Secrétaire général dans le respect de la souveraineté des États.  Avant de conclure, il a annoncé l’organisation, en mai prochain, d’un forum de haut niveau sur « les religions au service de la paix ». 

Mme ANA SILVIA RODRIGUEZ ABASCAL (Cuba) a déclaré que l’adoption du Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent marquait un jalon important.  Elle a ensuite souligné le rôle important de l’Assemblée générale dans ce domaine.  Cuba a souffert depuis des décennies d’actes de terrorisme et criminels organisés et exécutés à partir de l’étranger qui ont coûté la vie à plus de 400 victimes morts et ont fait des milliers de blessés, a rappelé la représentante.  On ne peut accepter le fait que sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, certains États foulent au pied la souveraineté d’autres États.  On ne peut pas non plus accepter le recours à la politique du « deux poids deux mesures » et aux actes unilatéraux, au mépris des dispositions de la Charte des Nations Unies.  Ces actes portent atteinte à la légitimité de la lutte contre le terrorisme, a soutenu la représentante qui a ajouté que l’on ne peut pas non plus associer ce phénomène à la religion, la race ou l’appartenance ethnique.  L’ingérence dans les affaires intérieures d’un État et les actes unilatéraux alimentent l’extrémisme violent, a affirmé la déléguée de Cuba.  Dans son pays, a-t-elle assuré, les jeunes jouent un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. 

Mme ALINA ARGÜELLO (Nicaragua) a déclaré que la résolution par laquelle l’Assemblée générale vient d’adopter le Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent représentait un défi pour la communauté internationale.  La représentante a déclaré que le principal problème est le capitalisme mondial qui produit notamment violence et exclusion.  Elle a préconisé que les Nations Unies encouragent la communauté internationale au respect entre les êtres humains, l’indépendance et la souveraineté des États.  Elle a réitéré que le principal problème était le capitalisme qui, selon elle, engendre toutes sortes de maux dont souffre la majorité des peuples du monde.

Mme KOKI MULI GRIGNON (Kenya) a salué le Plan d’action du Secrétaire général et l’appel urgent lancé aujourd’hui pour lutter contre l’extrémisme violent.  Elle a réaffirmé l’engagement de son pays vis-à-vis des mesures proposées et du multilatéralisme.  « Même si l’ONU ne peut pas offrir une solution toute faite aux États Membres, c’est la meilleurs enceinte pour unir nos efforts », a-t-elle affirmé.  La représentante a insisté sur l’importance du partage des informations et des idées.  De plus, il faudrait traiter de tous les facteurs qui rendent les jeunes, riches et pauvres, sensibles aux idéologies extrémistes violentes.  Enfin, il faudrait tenir compte des circonstances exceptionnelles de chacun sur les plans économique, social et culturel.   

M. HIROSHI MINAMI (Japon) a déclaré que l’heure était venue de se pencher sur la cause profonde du terrorisme, à savoir l’extrémisme violent, ce que permet, selon lui, le Plan d’action adopté aujourd’hui.  Son pays a établi un plan d’action national il y a plusieurs années pour rendre la société nippone plus sûre, a expliqué le représentant, en précisant que les domaines d’intervention allaient de l’application des lois à tout un ensemble de mesures préventives. 

M. ZOHRAB MNATSAKANYAN (Arménie) a estimé que l’ONU avait un rôle crucial à jouer pour modifier les facteurs qui conduisent à l’extrémisme violent dans le monde.  Il a salué la méthodologie et l’approche multidisciplinaire adoptées dans le rapport du Secrétaire général.  Afin de réduire le pouvoir d’attraction des groupes violents et la radicalisation, il faudrait renforcer les mécanismes de détection et d’alerte précoce et améliorer les mécanismes de prévention à tous les niveaux.  C’est dans cet esprit que l’Arménie a plaidé pour l’adoption de résolutions sur la prévention du génocide au Conseil de droits de l’homme et dénoncé les violations systématiques des droits de l’homme, a précisé le représentant.  Pour lui, les efforts déployés par la communauté internationale pour éviter les terreaux fertiles pour le terrorisme devraient être menés dans l’unité.  

M. RAZAQ SALMAN MASHKOOR (Iraq) a déclaré que le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent sera efficace si tous les États Membres respectent les engagements pris en vertu  de la Charte et des résolutions pertinentes de l’ONU.  Le représentant a indiqué que le terrorisme touchait plus de 100 États Membres et, en particulier l’Iraq.  Il a dénoncé l’utilisation des médias sociaux et de l’endoctrinement des étudiants par les terroristes.  La prévention de l’extrémisme violent nécessite un engagement ferme en faveur de la tolérance, de la liberté de pensée et d’expression et de la diversité religieuse.  Il faudrait également assécher les sources de financement du terrorisme.  Il est important de promouvoir la bonne gouvernance, l’état de droit, de fournir des services de base à la population et d’établir la responsabilité des auteurs d’actes d’extrémisme violent.  Le Gouvernement iraquien a renforcé la notion de citoyenneté et l’unité nationale, a assuré le délégué.  Avant de conclure, il a tenu à réaffirmer que l’islam n’avait aucun lien avec l’extrémisme violent et qu’il appartenait aux dirigeants religieux de défendre le véritable islam. 

M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) a estimé que le Plan d’action du Secrétaire général pouvait aider à améliorer les stratégies et les programmes nationaux de lutte contre le terrorisme.  L’Indonésie a déjà appliqué certaines des recommandations du Plan d’action que vient d’approuver l’Assemblée générale, a-t-il ajouté.  Le représentant a indiqué aussi qu’il faudrait déterminer les causes profondes de l’extrémisme violent.  Il a cependant reconnu que les efforts entrepris en ce sens se heurtaient à deux difficultés.  Il a ainsi cité les restrictions à la liberté d’expression dans certains pays, y compris le manque de respect des autres, et la stigmatisation de certaines catégories de la population.  Il faudrait mettre fin à ces problèmes si nous voulons prévenir l’extrémisme violent, a-t-il dit.  Le représentant a suggéré que les mesures devraient mettre l’accent sur les familles, l’école et les institutions religieuses.  Elles doivent être suivies par l’inclusion et la solidarité, le dialogue, l’autonomisation économique des personnes qui ne sont plus radicalisées pour les aider à intégrer la société.  L’occupation étrangère a encouragé des individus à commettre des actes terroristes, a fait observer le représentant.

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a réaffirmé le soutien de son pays à tous les efforts entrepris pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent et promouvoir le dialogue entre les civilisations.  Il faudrait toutefois commencer par respecter à la lettre les résolutions du Conseil de sécurité et demander aux gouvernements qui violent les instruments internationaux de rendre des comptes.  « L’ONU ne doit pas ignorer à dessein le comportement de gouvernements bien connus qui prolongent les crises et propagent des discours de haine », a-t-il déclaré.  Ses efforts ne seront pas couronnés de succès tant que l’on ne mettra pas un terme à l’occupation israélienne dans les territoires arabes.

Analysant le Plan d’action du Secrétaire général, le représentant s’est interrogé sur les critères qui, selon la communauté internationale, permettront de décider si l’extrémisme d’une personne est violent ou pas.  Comment établir des normes tenant compte des différentes cultures?  Comment les combattants terroristes étrangers peuvent-ils rejoindre les rangs d’une organisation extrémiste violente sans que cette organisation soit définie de la sorte?  « La situation est devenue ridicule et irréaliste », s’est plaint le représentant.  

Pour lui, il faudrait reconnaître que certains gouvernements appuient et financent les terroristes.  Par ailleurs, la principale cause de l’apparition de Daech n’est autre que l’intervention militaire illégitime de certains pays.  Il a tenu à souligner ensuite qu’« il n’existe aucune définition agréée de l’état de droit ».  Il a fait remarquer que la plupart des Casques bleus ne connaissent pas les cultures des pays d’accueil.  En conclusion, il a craint que « si ce plan était adopté, il ne vaudrait pas mieux que l’engagement pris en faveur des résolutions du Conseil de sécurité qui sont souvent violées par des États Membres ».  Il a donc lancé un appel au Secrétariat pour qu’il tienne compte des justes préoccupations soulevées par un nombre de délégations.

M. AMRITH ROHAN PERERA (Sri Lanka) a déclaré que son pays, qui a souffert pendant près de 30 décennies du joug de l’extrémisme violent, comprend les défis que pose ce phénomène transnational.  Préoccupé par la menace croissante des combattants terroristes étrangers, il a jugé essentiel de renforcer la lutte au niveau mondial et d’adopter une stratégie commune.  Il a salué les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a considéré que le développement humain, l’autonomisation des femmes, le renforcement de la bonne gouvernance et de l’état de droit, et l’élimination de la pauvreté étaient essentiels pour mettre fin aux frustrations et combattre les dangers de la radicalisation.  L’heure est venue d’adopter un cadre juridique global pour combler les lacunes qui existent sur des aspects sectoriels en matière de lutte contre le terrorisme.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a déclaré que le combat contre l’extrémisme violent ne saurait se faire qu’au niveau mondial.  La représentante a rejeté toute tentative d’attribuer l’extrémisme violent à une région ou à une religion.  La prévention de l’extrémisme violent appelle des actions, a-t-elle ajouté, en précisant que son pays appuyait les efforts régionaux pour éliminer l’extrémisme violent et la promotion de l’état de droit.  Elle a insisté sur la nécessité pour le Plan d’action qui vient d’être adopté de tenir compte de la tolérance aux plans international et régional.  À cet effet, elle a parlé de la création du Centre régional de Doha sur le dialogue pour renforcer le dialogue et la coexistence entre les États de la région.  Elle a indiqué aussi qu’une attention particulière devrait être accordée aux enfants et aux jeunes.  Il faudrait leur créer un milieu sain pour qu’ils ne répondent pas aux appels des terroristes, a estimé la représentante.  Avant de conclure, elle a souligné la nécessité d’établir une coopération entre les États pour mettre l’accent sur les causes profondes de l’extrémisme violent.

M. MICHAEL BONSER (Canada) a déclaré que l’ONU avait une place unique pour coordonner et organiser le combat et la prévention de l’extrémisme violent.  Elle devrait engager les institutions sociales et politiques dans ce sens, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite indiqué que la Stratégie du Canada reposait notamment sur la prévention des interventions coûteuses à venir contre l’extrémisme violent.  Cette stratégie nationale, a-t-il précisé, est axée sur la promotion d’une gouvernance inclusive et efficace.  Il faudrait aussi promouvoir l’éducation et les jeunes, ainsi que le développement inclusif pour tous.  Le représentant a déclaré que la prévention commençait dans les communautés.  À cette fin, il est important de travailler avec les dirigeants locaux.  Le représentant a souligné que le Canada continuera à aider les États Membres pour le renforcement des capacités, l’autonomisation des sociétés et la réinsertion des anciens combattants étrangers.  Il a terminé en insistant sur la nécessité d’assurer la cohésion des actions de l’ONU dans ce domaine.   

M. AHMED SAREER (Maldives) condamnant le terrorisme sous toutes ses formes, a évoqué la crise actuelle humanitaire sans précédent.  Il faudrait renforcer les efforts avec une stratégie mondiale unifiée contre la radicalisation pour venir à bout de l’extrémisme violent qui, a-t-il dit, ne connaît pas de frontières.  Les Maldives se sont jointes à d’autres États pour forger des partenariats à cette fin.  La force militaire ne va pas suffire pour vaincre ce fléau, y compris le phénomène des combattants terroristes étrangers, a poursuivi le représentant. 

« Gagner la guerre des valeurs reste un défi important et les sociétés doivent se respecter mutuellement », a-t-il souligné.  Les Maldives, qui ne sont « pas à l’abri des tentacules de l’islam radicalisé », ont adopté des lois contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.  Il a jugé important de créer des passerelles entre les communautés et de contrer les fausses connotations associées aux religions et aux cultures.  

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) s’est interrogé sur le chemin parcouru pour traduire la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies dans la réalité.  La menace a évolué et s’est étendue au cours de la décennie écoulée, a-t-il constaté.  À cet égard, le Plan d’action doit être différent de la Stratégie mondiale si l’on souhaite obtenir des résultats concrets.  « Renonçons à toute hypocrisie et axons nos efforts sur une action pratique », a-t-il plaidé.  Les groupes terroristes semblent afficher une meilleure coopération entre eux que les États Membres, s’est-il indigné.  Il est impossible de contrer l’extrémisme violent sans assurer la coordination des efforts, notamment en partageant les renseignements et améliorant le contrôle des frontières.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a insisté sur le rôle clef du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent.  La représentante a ajouté que la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée il y a 10 ans prévoit déjà la prévention du terrorisme.  Elle a souligné le rôle de chef de file de l’ONU dans ce domaine avant de rejeter et condamner tout acte de violence qui porte atteinte aux droits de l’homme et aux principes fondamentaux du droit international.  Elle a appelé à un consensus mondial pour adopter des mesures qui soient fondées sur le respect des valeurs humaines et démocratiques.

M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) a salué la recommandation faite aux États Membres de se doter de plans d’action nationaux pour prévenir l’extrémisme violent.  La Croatie a ainsi adopté, l’an dernier, une nouvelle stratégie nationale pour la prévention et la suppression du terrorisme qui, à l’instar de la précédente, contient des éléments relatifs à la prévention de l’extrémisme.  Cette année, a-t-il assuré, son gouvernement formulera un plan d’action qui reprendra les recommandations figurant dans la résolution que vient d’adopter l’Assemblée générale.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a estimé que le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent était une base utile pour lutter contre ce phénomène.  Le représentant a noté des points communs entre la stratégie nationale du Bangladesh et le Plan d’action du Secrétaire général en soulignant que son gouvernement appliquait une politique de tolérance zéro face aux terroristes et à leurs actes.  Le Gouvernement veille en outre à ce que le territoire national ne soit pas utilisé pour mener des actions terroristes dans le pays ou à l’étranger.  Le Plan d’action vise à contribuer à la Stratégie antiterroriste mondiale sans viser à la remplacer, a précisé le représentant.  Il fournit, au contraire, des moyens pour éviter les écueils qui consisteraient à n’utiliser que les solutions militaires contre l’extrémisme violent.  De plus, il complète le travail de l’ONU pour mettre fin aux crises et conflits armés dans le monde. 

Il est important de s’attaquer aux causes des conflits prolongés et de l’extrémisme violent, a souligné le représentant qui a regretté que le Plan d’action ne parle pas de façon précise de l’occupation étrangère comme étant un facteur de l’extrémisme violent.  Il a aussi attiré l’attention sur l’utilisation d’Internet par les extrémistes et dans la prévention de l’extrémisme violent.  Le représentant a ajouté que son pays avait adhéré au Fonds de résilience des communautés pour la promotion de l’autonomisation des femmes et de l’éducation qui est un élément crucial pour la prévention de l’extrémisme violent et il a souligné le lien entre le Plan d’action du Secrétaire général et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. PHILLIP TAULA (Nouvelle-Zélande) s’est félicité de l’approche « flexible » contenue dans le Plan d’action, qui permet aux États Membres de sélectionner les types d’actions correspondant le mieux à leurs situations respectives.  Il s’est également félicité de constater que le Plan invite les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales à intégrer la prévention de l’extrémisme violent dans l’ensemble de leurs activités.  

M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a déclaré que la violence ne saurait être associée à une religion ou à une forme de croyance.  Son pays a, lui-même, été touché en 2014 par ce phénomène, a-t-il rappelé.  Particulièrement préoccupé par le nombre élevé de combattants étrangers et par leur retour possible, il a estimé que le Plan d’action du Secrétaire général était à la fois « opportun et urgent ».

Pour le représentant, les plans d’action nationaux sont essentiels, de même que l’autonomisation de communautés importantes.  Ainsi, la Norvège a-t-elle lancé deux réseaux de la société civile en direction des jeunes et des femmes.  Le représentant a souligné l’importance du dialogue, de la prévention des conflits, de la bonne gouvernance, de l’état de droit et des droits de l’homme.   Enfin, il a souhaité « que l’ONU soit bien équipée pour offrir un leadership ferme et cohérent pour lutter contre l’extrémisme violent ».

M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a évoqué le terrorisme séparatiste nationaliste qui pose une menace grave à la sécurité de tous les pays.  La communauté internationale doit unir ses efforts face à cette menace commune que constituent le terrorisme international et l’extrémisme violent.  Les récents actes de barbarie perpétrés dans différents pays sont autant de défis lancés à la civilisation humaine, et sont « des phénomènes odieux qui n’ont rien à voir avec la religion, notamment musulmane », a-t-il tenu à préciser.

Le représentant a appuyé la consolidation des efforts de la communauté internationale et les résolutions du Conseil de sécurité en tant que base juridique de la coopération contre le terrorisme.  Compte tenu de la gravité des menaces et du fait qu’il a lui-même été victime d’actes terroristes, le Tadjikistan a pris des mesures « décisives » pour la période 2016-2020 afin de combattre le terrorisme, y compris le cyberterrorisme, et d’éliminer les facteurs qui contribuent à sa propagation.

M. NKOLOI NKOLOI (Botswana) a pris note des recommandations du Secrétaire général contenues dans son Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent.  Le représentant a ajouté que la promotion et la protection des droits de l’homme devraient être le point de départ pour contrer le terrorisme et l’extrémisme violent.  Le fardeau de la responsabilité et du maintien de la paix et de la sécurité internationales ne devrait pas reposer uniquement sur les Nations Unies car, a-t-il dit.  Chaque État Membre et les citoyens ont un rôle important à jouer à cet égard.  Le représentant a appelé la communauté internationale à renforcer la coopération pour appuyer les institutions chargées de la promotion de la bonne gouvernance et de l’état de droit aux niveaux régional et national.

M. IHOR YAREMENKO (Ukraine) s’est, lui aussi, félicité de l’initiative du Secrétaire général, en rappelant que Kiev avait récemment adopté une stratégie nationale des droits de l’homme et un plan de mise en œuvre afin de bâtir une société harmonieuse et prévenir la radicalisation.  Il a cependant souhaité que tous les acteurs pertinents des Nations Unies s’engagent à prêter assistance aux États Membres qui en ont besoin à travers des programmes d’assistance technique et des directives générales.

M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) a estimé que la prévention de l’extrémisme violent devait être une lutte sans merci.  Nous devrions aussi mettre en œuvre les résolutions de l’ONU sur le sujet.  La démarche préventive doit être de mise dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  M. Suarez a souligné les recommandations selon lesquelles chaque situation a sa particularité.  La communauté internationale doit examiner les conditions qui contribuent à la haine et à l’extrémisme violent.  La solution à long terme passe par un règlement politique des conflits prolongés en Libye, en Syrie et en Palestine.  La lutte contre l’extrémisme violent doit se faire par le biais de la coopération internationale et dans le respect de la Charte des Nations Unies.  L’ONU devrait assister les États qui en font la demande pour renforcer leurs capacités nationales dans ce domaine.

M. KYAW TIN (Myanmar) a reconnu l’urgence et la nécessité pour la communauté internationale de prendre des efforts conjoints pour faire face au défi de l’extrémisme violent et pour endiguer son expansion qui conduit au terrorisme.  Le meilleur moyen de contrer le terrorisme est de forger des partenariats internationaux tout en prenant des mesures contre le terrorisme.  Chaque État devrait pouvoir établir son propre plan pour endiguer la propagation de l’extrémisme violent, assurer l’appropriation nationale du Plan d’action tout en tenant compte des réalités nationales.  Le système des Nations Unies devrait fournir son assistance technique dans les domaines choisis par les États Membres.

Mme IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD (Philippines) a salué la décision de s’attaquer au fléau de l’extrémisme violent en prenant des mesures urgentes et globales.  Dans le cadre d’une démarche nationale, les Philippines luttent contre la radicalisation et la propagande sur les médias sociaux et étudient les éléments catalyseurs de l’extrémisme violent, a-t-elle expliqué.  Le pays s’est notamment attaché à améliorer la situation des détenus, renforcer ses capacités pour prévenir et détecter des menaces internes, travailler avec des responsables religieux locaux et des partenaires internationaux.  Elle a encouragé un débat sur la question à l’ordre du jour avec les États de la région.

M. PABLO ADRÍAN ARROCHA OLABUENAGA (Mexique) a estimé que les efforts entrepris devraient viser à assurer de meilleures conditions de développement et à resserrer le tissu social afin d’éradiquer la radicalisation.  « Il nous faut réunir les conditions qui permettent à tous de connaître des conditions de vie prospères et un avenir digne », a-t-il résumé.  Il faudrait éviter que les mesures de lutte contre l’extrémisme violent ne stigmatisent des groupes ou ne stimulent la radicalisation. 

Soulignant que les messages devraient promouvoir la tolérance, le représentant a lancé une mise en garde concernant les « effets involontaires possibles du Plan d’action ».  Pour sa délégation, l’absence de définition des termes terrorisme et extrémisme violent oblige à approfondir l’analyse de la portée de cette question.  C’est pourquoi, a-t-il dit, il est indispensable de maintenir une démarche transversale dans l’ensemble du système des Nations Unies.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a souligné que la lutte contre le terrorisme devrait respecter l’état de droit, les droits de l’homme, le droit international humanitaire et le droit relatif aux réfugiés, les principes de non-ingérence et la souveraineté des États.  Il faudrait adopter une démarche globale.  Les efforts nationaux et régionaux doivent reposer sur l’application des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Le représentant a appuyé le Plan d’action du Secrétaire général qui « encourage les États Membres à examiner ses recommandations ».  Il a aussi indiqué qu’il attendait certaines précisions comme les prévisions de dépenses budgétaires qu’exige la mise en œuvre du Plan d’action et des précisions sur certaines notions terminologiques comme l’extrémisme violent.  Le représentant a réitéré son appui au travail de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme dans le strict respect du droit international. 

M. RIADH BEN SLIMAN (Tunisie) a estimé que l’adoption en 2016 du Plan d’action du Secrétaire général revêt une portée symbolique, dans la mesure où il coïncide avec le dixième anniversaire de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Le représentant a regretté que l’accent ait été davantage mis par le passé sur les mesures sécuritaires alors que d’autres piliers consistant à éliminer les conditions favorisant le terrorisme et à garantir le respect des droits de l’homme par tous et l’état de droit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. 

Le prochain examen de la Stratégie antiterroriste mondiale en 2016, a assuré le représentant, offrira une réelle occasion pour tirer parti des enseignements du passé et pour renforcer nos actions, en incluant des mesures non seulement sécuritaires mais aussi des mesures systématiques en faveur de la prévention de l’extrémisme violent, à même de préserver nos générations présentes et futures.  Il est indéniable que nous devons inscrire ces actions dans la durée et être armés de patience, de solidarité, de persévérance et de ténacité pour atteindre les résultats escomptés. 

Le représentant a réitéré l’attachement de la Tunisie au dialogue, et au compromis et la participation de la société civile à surmonter les difficultés de la transition démocratique, à travers l’adoption d’une nouvelle Constitution et la tenue d’élections législatives et présidentielles libres et transparentes en 2014.

Au niveau national, la Tunisie s’emploie à répondre de façon efficiente et globale au terrorisme au vu de l’instabilité de la situation géopolitique de la région.  « Nous sommes résolus à combattre ce phénomène par la force du droit, et aussi à traiter les causes sous-jacentes de cette menace globale pour l’extirper à travers la prévention du processus de radicalisation de nos jeunes. »  La Tunisie a aussi développé, en collaboration avec la direction exécutive du Comité contre le terrorisme de l’ONU, une stratégie nationale holistique et multisectorielle de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, qui repose sur la prévention, la protection, le suivi et la riposte. 

Mme FATOU GAYE DIAGNE (Sénégal) a rappelé que les pays de la sous-région ouest-africaine et du Sahel subissaient les assauts ou les menaces fréquentes des groupes terroristes et djihadistes tels que Boko Haram, AQMI, et l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL).  Pour être efficace, toute action de lutte contre l’extrémisme violent doit d’abord s’attaquer aux éléments tant structurels que conjoncturels, a-t-elle dit, en citant la marginalisation et la discrimination, la mauvaise gouvernance et l’absence de perspectives socio-économiques, l’interprétation souvent erronée, voire l’instrumentalisation de la religion et l’emploi abusif du vocabulaire religieux.

La représentante a jugé indispensable d’adopter une approche coercitive, inclusive et unie, basée sur le long terme, avec un renforcement de la coopération aux niveaux sous-régional, régional et international.  Dans ce cadre, a-t-elle ajouté, « il est important que les États Membres puissent adopter, en toute souveraineté, des plans d’action nationaux basés sur les réalités locales et mieux adaptés à leurs contextes économique, social et sécuritaire ».  Dans ses efforts de mise en œuvre de mesures visant à éliminer le terrorisme international et l’extrémisme violent, le Sénégal a adopté une approche qui repose sur la prévention, la coopération et la réaction rapide, a assuré sa représentante.

 

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