Soixante-dixième session
6e séance – matin
CPSD/584

Quatrième Commission: l’Afrique reste divisée sur la question du Sahara occidental

« Les Africains ressentent un malaise en constatant qu’alors que l’ensemble du continent a lutté pour se libérer du colonialisme, le Sahara occidental est toujours pris en otage par un autre pays du continent » a déclaré, ce matin, le représentant du Botswana devant la Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, qui poursuivait son débat sur les questions de décolonisation.

Ses homologues africains ont dénoncé à l’unanimité l’existence de ce dernier bastion du colonialisme en Afrique, mais n’ont pas tous proposé la même approche pour le conquérir. 

Pour le Botswana, la Zambie, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, la solution passe nécessairement par l’exercice du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination au moyen d’un référendum qu’il attend depuis 23 ans.  Les délégations de ces pays ont rappelé, entre autres, que l’Assemblée générale des Nations Unies avait reconnu le droit à l’autodétermination et à l’indépendance de ce territoire, et que la Cour internationale de Justice (CIJ) avait rejeté les prétentions territoriales du Maroc dès 1975.  Cette position a également été adoptée par l’Union africaine qui, lors de sa vingt-cinquième session ordinaire de juin 2015, a appelé l’Assemblée générale à fixer une date pour la tenue du référendum d’autodétermination et a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à assumer pleinement ses responsabilités, notamment en dotant la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) d’un mandat en matière de droits de l’homme. 

Pour sa part, le représentant du Zimbabwe a prié la Quatrième Commission de se limiter à son mandat, soulignant que « tout ce qui se passe dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf est une conséquence directe de la colonisation du Sahara occidental » et ne devrait pas servir de distraction aux causes profondes de ce différend.

D’autres intervenants africains, comme le Gabon, le Togo, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Burundi se sont prononcés en faveur du plan d’autonomie avancée pour le Sahara occidental présenté par le Maroc en 2007.  Cette proposition représente à leurs yeux une base crédible, sérieuse et mutuellement acceptable permettant aux parties d’aboutir à un règlement politique négocié de ce différend.

Ces délégations ont appuyé leurs propos en invoquant les risques sécuritaires et l’instabilité croissante dans la région sahélo-saharienne et ses environs.  À leur avis, cette nouvelle réalité appelle de toute urgence le règlement du contentieux du Sahara occidental pour empêcher la contagion des périls, y compris le terrorisme.  Estimant que les moyens militaires et sécuritaires ne suffiraient pas pour mettre fin aux manifestations de l’extrémisme et qu’il fallait s’attaquer à ses causes profondes, le représentant du Burundi a rappelé la nécessité de traiter ce conflit dans le cadre d’une stratégie régionale plus large pour le Sahel car il s’agit « surtout et avant tout d’un conflit nord-africain ». 

D’autres délégations ont souligné que le dossier du Sahara occidental continue de peser lourdement sur le Maghreb et la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

La Quatrième Commission se réunira demain, jeudi 15 octobre à 10 heures pour achever son débat général et adopter une partie des projets de résolution relatifs aux questions de décolonisation.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUTES LES QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION

Déclarations

Mme DULCE SANCHEZ (Honduras) a jugé essentiel que l’ONU poursuive les processus d’autodétermination et d’indépendance des peuples.  L’existence de 17 territoires non autonomes montre l’enlisement de ce processus général, a-t-elle affirmé, qualifiant d’impérative la relance du dialogue entre les puissances administrantes, le Comité spécial et les peuples de ces territoires.  La représentante a salué la contribution importante du Comité spécial dans le cadre de l’examen des îles Malvinas, indiquant que son pays souhaitait voir s’exercer le droit légitime de l’Argentine sur ces îles.

M. BORIS CYHUN ERCIYES (Turquie) a rappelé que le processus de décolonisation constituait l’une des questions pendantes de l’ONU les plus importantes.  Il a ajouté que les travaux du Comité spécial étaient toujours aussi pertinents, alors que l’Organisation compte encore 17 territoires non autonomes à son ordre du jour.  La Turquie, en tant que membre fondateur des Nations Unies, estime l’éradication du colonialisme comme l’une des priorités de sa politique étrangère, a-t-il indiqué.  Le représentant a également souligné que les efforts vers l’autodétermination devaient être entrepris par les peuples concernés et refléter la volonté de ces derniers de vivre dans des territoires autonomes. 

Mme SUZAN AHMAD MUHSEN (Iraq) a souligné l’attachement de sa délégation au droit à l’autodétermination des peuples et s’est félicitée du fait que 80 territoires non autonomes avaient obtenu leur indépendance depuis la création de l’ONU.  Elle a affirmé que son pays, par le biais du Comité spécial des Vingt-Quatre, a toujours appuyé les pays dans leurs processus de décolonisation.  S’agissant des 17 territoires non autonomes toujours inscrits à l’ordre du jour du Comité spécial, elle a fait valoir qu’il fallait adopter une approche au cas par cas et solliciter la coopération des puissances administrantes.  Par ailleurs, l’Iraq appuie le droit du peuple palestinien à jouir de tous ses droits sur son territoire avec Jérusalem-Est pour capitale.

M. FAISAL ALZAYANI (Bahreïn) a rappelé les souffrances des peuples ayant grandi sous le joug de l’occupation, jusqu’à la deuxième moitié du dernier millénaire.  Il convient de développer et cultiver sans cesse des relations d’amitié entre les peuples, a-t-il dit, notant que l’octroi du droit à l’indépendance des peuples coloniaux contribuait à la réalisation de cet objectif consacré par la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Le Comité spécial joue un rôle essentiel à cette fin, ces activités devant être soulignées dans le cadre de la réalisation des 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés récemment, a également déclaré le représentant.  Sur le Sahara occidental, il a demandé à l’ONU de rechercher une solution politique et négociée inspirée du plan d’autonomie « sérieux et crédible » du Maroc. 

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a affirmé que tous les territoires occupés devaient être en mesure d’exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination.  Il a notamment mentionné le droit du peuple sahraoui en la matière, le Sahara occidental étant la dernière colonie du continent africain.  Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine appuient fermement l’indépendance du Sahara occidental, a souligné le représentant, qui a déploré la dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire du territoire, « victime de la passivité de la communauté internationale ». 

M. CLAUDE BOUAH-KAMON (Côte d’Ivoire) a salué les efforts du Secrétaire général ainsi que de son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, pour le règlement du différend du Sahara occidental.  Il a également affirmé le soutien de sa délégation au processus de négociations sous l’égide des Nations Unies en appelant les parties à faire preuve d’esprit de compromis pour régler ce différend dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Son pays salue les efforts du Maroc visant à trouver une solution définitive autour de la question du Sahara occidental et réitère son ferme soutien au plan marocain d’autonomie avancée pour cette région dans le cadre de la souveraineté, de l’unité et de l’intégralité territoriale du Maroc, a-t-il précisé.  Il s’agit, selon lui, d’une base crédible et sérieuse pour un règlement politique négocié du différend.

Eu égard au contexte sécuritaire régional préoccupant, il est crucial, selon le représentant, que la communauté internationale s’implique davantage dans la recherche d’une solution politique durable axée principalement autour des intérêts et du bien-être des populations de la région.

M. KODJO MENAN (Togo) s’est dit préoccupé par l’état d’enlisement dans lequel se trouve le processus de règlement du différend  du Sahara occidental et ses répercussions sur la stabilité et la sécurité du Maghreb, au moment où la région fait l’objet de menaces de groupes extrémistes et d’activités criminelles.

Cette regrettable situation commande à tous d’éviter des actes ou positions susceptibles de mettre en péril l’impulsion positive imprimée par la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, qui reconnaît le réalisme, le sérieux et la crédibilité de l’initiative du plan d’autonomie avancée de cette région qui a été proposée par le Royaume du Maroc, a-t-il indiqué.  Il s’agit pour sa délégation d’une solution acceptable par tous.  Le Togo invite, par conséquent, les parties concernées à œuvrer en vue de la préservation du consensus nécessaire à l’adoption, cette année encore, d’une résolution sur le Sahara occidental qui soit en phase avec celles adoptées par le Conseil de sécurité en 2007, a conclu le représentant.

M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a relevé que les processus de décolonisation ne sont pas achevés et que l’ONU avait encore du travail à accomplir dans ce domaine.  La question coloniale de Porto Rico, qui est examinée depuis plus de 40 ans au C24, et les résolutions adoptées sur ce sujet réaffirment le droit inaliénable de son peuple à l’autodétermination, a-t-il poursuivi, exhortant à nouveau les États-Unis à accélérer le processus qui permettrait au peuple de Porto Rico d’exercer ce droit.  Le représentant a également évoqué le cas du prisonnier politique Oscar Riveras emprisonné depuis 34 ans.  Cette question revêt un intérêt particulier pour les pays membres de la CELAC, a expliqué le délégué.  Il a réitéré, en outre, son appui à l’Argentine au sujet du différend de souveraineté sur les îles Malvinas et appelé les parties à trouver sans tarder une solution juste, pacifique et définitive à ce différend colonial.

S’agissant de la question du Sahara occidental, Cuba défend le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, a conclu le représentant.

M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a fait part de sa préoccupation du fait qu’en dépit des efforts des Nations Unies et de son Secrétaire général, le peuple du Sahara occidental ne pouvait toujours pas exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.  Il a indiqué que les Africains ressentaient un malaise en constatant qu’alors que l’ensemble du continent a lutté pour se libérer du colonialisme, la Sahara occidental demeurait en otage par un autre pays du continent.  Il a invité le Gouvernement du Maroc à coopérer pour la résolution de ce conflit, notamment en organisant un référendum libre et transparent pour permettre aux populations du Sahara occidental de décider de leur destin.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a déclaré que la question des Malvinas était « une question urgente pour notre région, mais aussi pour l’équilibre des relations multilatérales ».  Il s’est dit en faveur d’un rapprochement entre le Royaume-Uni et l’Argentine en vue de parvenir à un règlement de ce différend de souveraineté, comme l’indique la résolution 2066 du Conseil de sécurité.  Le représentant a appuyé le droit de l’Argentine à exploiter les ressources naturelles dans la zone correspondant à son plateau continental.

Concernant le Sahara occidental, il a plaidé pour une solution négociée garantissant les droits de l’homme de la population « en général ».  « Le dialogue entre le Maroc et le Front Polisario doit reprendre au plus tôt sous l’égide de l’Envoyé spécial du Secrétaire général », a insisté le délégué salvadorien.  Sur Porto Rico, il a réaffirmé le caractère latino-américain du territoire.  Par ailleurs, le représentant a appelé au maintien à jour de l’information fournie par le Département de l’information de l’ONU dans toutes les langues officielles de l’Organisation.

Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a salué les pétitionnaires, « véritables patriotes des 17 territoires non autonomes ».  Appuyant « les droits souverains de l’Argentine sur les territoires usurpés par la force par le Royaume-Uni », elle a estimé que le Royaume-Uni refusait la reprise du dialogue, ignorant universel concernant la question des îles Malvinas », a-t-elle estimé.  « Les îles Malvinas doivent revenir à leur véritable propriétaire, la République  de l’Argentine », a estimé la représentante.  Enfin, elle a appelé les États-Unis à organiser l’exercice du droit à l’autodétermination de Porto Rico, « qui n’est actuellement un territoire ni libre, ni associé ».

M. FREDERICK SHAVA (Zimbabwe) a évoqué l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice de 1975 par lequel elle affirmait fermement le principe de la décolonisation du Sahara occidental par le biais de l’autodétermination en ne reconnaissant aucun lien entre le Royaume du Maroc et ce territoire.  Lors de sa vingt-cinquième session ordinaire, l’Union africaine a appelé l’Assemblée générale à fixer une date pour la tenue du référendum d’autodétermination et a exhorté le Conseil de sécurité à assumer pleinement ses responsabilités notamment pour doter la MINURSO d’un mandat de droits de l’homme.  Il a appelé « cette Commission à se limiter à respecter son mandat » et a affirmé que tout ce qui se passe dans les camps de réfugiés est une conséquence directe de la colonisation du Sahara occidental et ne devrait pas servir de distraction aux causes profondes de ce différend.  Le Zimbabwe encourage la poursuite de négociations directes entre les deux parties, Front Polisario et Royaume du Maroc, et regrette qu’aucun progrès significatif n’ait pu être enregistré, a indiqué le délégué, affirmant qu’il était grand temps que le référendum puisse avoir lieu.

M. OYAMA MGOBOZI (Afrique du Sud) a jugé décourageant de voir que la communauté internationale a failli dans sa mission consistant à faire respecter le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.  Il a rappelé que le Sahara occidental était la seule colonie africaine se trouvant encore sur la liste onusienne des territoires non autonomes depuis 1963 quand elle était sous administration espagnole et estimé que cette situation de fait constituait un défi aux principes de la Charte des Nations Unies et à l’autorité de la Commission.  Le représentant a ensuite souligné que la libération du peuple sahraoui demeurait une priorité pour l’Afrique, comme en témoigne, entre autres actes, la décision des chefs d’État de l’Union africaine, réunis à Johannesburg le 15 juin dernier, qui avaient appelé l’Assemblée générale à déterminer une date pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

Mme AMBROISINE KPONGO (République centrafricaine) a déclaré, au sujet de la question du Sahara, que sa spécificité appelait une réponse elle-même spécifique qui s’inscrit dans le cadre « sérieux et crédible » de l’Initiative marocaine d’autonomie, présentée au Conseil de sécurité en avril 2007.  La République centrafricaine encourage toutes les parties à poursuivre les négociations en marquant leur volonté à avancer vers une solution politique de compromis, a-t-elle ajouté.  « Mon pays encourage l’Envoyé spécial du Secrétaire général à poursuivre des efforts négociés et partagés pour parvenir à un règlement définitif de ce différend », a encore indiqué la représentante, soulignant que la participation massive des populations du Sahara à la vie politique, économique et socioculturelle de la région, « démontrait leur appartenance historiquement naturelle au Royaume du Maroc ». 

Mme MANAL HASSAN RADWAN (Arabie saoudite) a notamment demandé que le droit à l’autodétermination du peuple palestinien soit assuré.  Elle a proposé à cette fin que soit mis en place un calendrier de décolonisation destiné à contraindre Israël à respecter « enfin » le droit international.  « Nous condamnons le comportement, en toute impunité, des colons qui dégradent des mosquées et s’attaquent aux civils dans le Territoire palestinien occupé », a déclaré la représentante saoudienne.  Concernant la question du Sahara occidental, elle a appuyé le Plan d’autonomie du Maroc, cette option étant considérée comme sérieuse et crédible par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le règlement de ce différend contribuerait à restaurer la stabilité dans la région troublée du Sahel, a-t-elle conclu.

Mme SONIA ISHAQ AHMAD SUGHAYAR (Jordanie) a invité la Commission à redoubler d’efforts et les puissances administrantes à coopérer avec les parties des régions concernées pour arriver à bout des 17 processus de décolonisation toujours en cours.  Ces peuples doivent pouvoir avancer sur la voie du développement social et de l’autodétermination, a-t-elle estimé, avant d’affirmer que le colonialisme « hypothèque » le développement socioéconomique de ces territoires.

Elle a affirmé que le droit à l’autodétermination était un droit inaliénable, conforme à la Charte des Nations Unies, évoquant le cas de la Palestine dont le peuple ne peut toujours pas exercer ce droit au bout de 65 ans.

S’agissant du Sahara occidental, la Jordanie estime que les parties doivent coopérer avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général, rappelant que l’ONU est le seul médiateur reconnu dans ce conflit.  Sa délégation estime que la proposition marocaine d’autonomie avancée pour le Sahara occidental est sérieuse et crédible, et elle invite la communauté internationale à la considérer en tant que solution politique à ce différend, a conclu la représentante.

M. ELIJHAS CHINYONGA (Zambie) a regretté que, malgré les efforts des Nations Unies et des organisations régionales, aucun progrès n’ait pu être fait sur le dossier du Sahara occidental.  Son gouvernement, a-t-il indiqué, soutient le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. 

S’associant aux appels du Conseil pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, il a invité le Conseil de sécurité de l’ONU à renforcer ses efforts et assumer ses responsabilités pour mettre en application toutes les mesures nécessaires pour accélérer la fin du différend du Sahara occidental et prendre en considération de manière effective les problèmes liés au manque de respect des droits humains du peuple sahraoui et l’exploitation illégale des ressources de ce territoire.  L’Union africaine, à sa vingt-cinquième session ordinaire, a demandé à l’Assemblée générale des Nations Unies de fixer une date pour tenir le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui et pour protéger l’intégrité territoriale du Sahara occidental, a-t-il rappelé.

S’agissant de la question palestinienne, il a salué le nouveau statut d’État observateur non membre que la Palestine a obtenu aux Nations Unies, et le fait que son drapeau flotte désormais aux côtés de ceux des autres nations au Siège de l’ONU.  Pour la Zambie, l’Autorité palestinienne est le seul représentant légitime du peuple palestinien et elle reconnaît le droit inaliénable des Palestiniens à l’autodétermination sur la base de la résolution 242 de l’ONU.  La Zambie plaide, en outre, en faveur de l’admission de la Palestine en tant qu’État Membre à part entière aux Nations Unies et lance un appel pour une reprise imminente du dialogue entre les deux parties et pour leur adhésion  aux résolutions et accords visant à sortir de l’impasse actuelle, a conclu le représentant.

Mme MARIAME FOFANA (Burkina Faso) a estimé que les succès de l’ONU dans le domaine de la décolonisation étaient indéniables, indiquant qu’« un engagement sincère des puissances administrantes et un appui de la communauté internationale constituaient des gages de réussite de nos actions ».  Sur la question  du Sahara occidental, elle a invité l’ensemble des acteurs à renouer le fil du dialogue par des négociations substantielles, afin, a-t-elle préconisé, de progresser vers une solution politique négociée et définitive, acceptable pour tous.  Elle a, en outre, estimé que l’Initiative marocaine pour un statut d’autonomie de la région du Sahara, présentée le 11 avril 2007, constituait une alternative crédible et réaliste dans le dénouement de ce différend.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a déploré qu’au vingt et unième siècle il y ait encore des territoires sous le joug du colonialisme et de l’occupation étrangère, estimant que sans la volonté politique de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, la mise en œuvre des recommandations en matière de décolonisation du Comité spécial ne serait pas possible.  La représentante a, par ailleurs, fait observer que dénier le droit à l’autodétermination compromettait la paix et la stabilité dans différentes régions du monde.  Estimant que le travail du Comité spécial ne serait inachevé tant qu’une résolution n’aura pas été trouvée au problème du Jammu-et-Cachemire, la représente a déploré que plus de 100 000 habitants du Cachemire soient morts dans le cadre de leur lutte pour l’autodétermination.  Elle a par ailleurs exprimé le soutien du Pakistan à la lutte des Palestiniens pour la paix et la liberté et pour le statut d’État Membre des Nations Unies.

M. PHAM QUANG HIEU (Viet Nam) a réitéré le plein soutien de sa délégation aux processus de décolonisation conduits sous l’égide des Nations Unies, conformément aux principes de la Charte de l’ONU et à ceux établis par la résolution 1514 de l’Assemblée générale.  Dix-sept territoires non autonomes, cela signifie près de deux millions de personnes privées de leur droit à l’indépendance, a-t-il souligné.  Pour le délégué, cette situation compromet les efforts destinés à garantir le respect fondamental des droits de l’homme « pour tous ».  En conclusion, il a réaffirmé la confiance de son pays dans l’efficacité du Comité spécial à la faire avancer, jusqu’à son terme, la cause de la décolonisation.

M. MENDOZA GARCIA (Costa Rica) a appuyé le droit souverain de l’Argentine sur les îles Malvinas, Géorgie et Sandwich du Sud, ainsi que sur les espaces maritimes qui les entourent.  Elle a exhorté les parties à reprendre sans délais les négociations, « car, depuis 50 ans, aucun progrès significatif n’a été enregistré sur la voie d’un règlement pacifique de cette question pourtant urgente ». 

M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée), a réaffirmé le soutien de son pays au processus politique constructif en cours au Sahara occidental sous les auspices des Nations Unies.  Il a appelé les parties à faire preuve de réalisme, de compromis et de bonne volonté, comme le recommande la résolution 2218 du Conseil de sécurité d’avril 2015.  Il s’est félicité de la visite, le mois dernier, de Christopher Ross, Envoyé personnel du Secrétaire général dans la région en vue de parvenir à une solution politique négociée, soulignant que la proposition marocaine pour une autonomie avancée de ce territoire avait des mérites.

M. BAUDELAIRE NDONG ELLA (Gabon) a déclaré, s’agissant de la situation particulière du Sahara occidental, que son pays appuyait les efforts menés exclusivement sous l’égide de l’ONU pour parvenir à une solution concertée et durable.  Il a ajouté, que compte tenu de la situation sécuritaire au Sahel, la question du Sahara occidental doit être encadrée avec beaucoup de sagesse et de précision afin d’empêcher la contagion des périls, y compris le terrorisme.  Le représentant gabonais a fait remarquer que son pays encourageait l’initiative marocaine d’autonomie qui présente, a-t-il dit, des perspectives crédibles et rassurantes permettant de mettre fin à l’impasse actuelle et de parvenir à un accord définitif.

M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) a noté que le conflit du Sahara occidental est  depuis longtemps un sujet de discorde au sein de la communauté internationale, mais la montée de l’instabilité et de l’insécurité au Sahel et à sa périphérie appelle de toute urgence le règlement de ce vieux contentieux dans la mesure où il entrave l’intégration du Maghreb « qui devient plus que jamais indispensable ».  À l’heure actuelle, il semble évident que les risques d’exportation, voire même de délocalisation du terrorisme du Sahel vers d’autres régions de l’Afrique occidentale et centrale augmentent, s’est-il inquiété.  Parlant de la montée du terrorisme, le représentant a estimé que seuls les moyens militaires et sécuritaires ne peuvent mettre fin à ce fléau.  Ces moyens doivent s’accompagner, selon lui, de programmes d’éducation et de culture de la paix et à la tolérance dès la plus jeune enfance.  Le représentant a encouragé les parties à entamer des négociations sérieuses et à privilégier une solution politique négociée mutuellement acceptable, conformément à la résolution 2218 du Conseil de sécurité.  Il a en outre souligné la nécessité de traiter ce conflit dans le cadre d’une stratégie régionale plus large pour le Sahel car il s’agit « surtout et avant tout d’un conflit nord-africain ».  Burundi estime que le plan d’autonomie présenté par le Maroc constitue une option réaliste et viable qui permettrait de parvenir à une solution politique équilibrée et mutuellement acceptable de ce conflit, a conclu le représentant.

Le représentant du Royaume-Uni a répondu aux interventions des délégations de l’Amérique latine en soutien à l’Argentine dans le différend sur les Îles Falkland. Son pays n’a aucun doute sur sa souveraineté sur ces îles Falkland et les espaces maritimes qui y sont rattachés, a-t-il précisé, rappelant que la Charte et d’autres textes de l’ONU consacrent le droit à l’autodétermination des peuples et estime que les Nations Unies ont pour obligation de respecter ce droit lorsque les peuples se sont exprimés.  Par conséquent, il n’y a pas lieu, selon lui, de poursuivre les  discussions dans la mesure où les habitants de ces îles se sont exprimés pour rejeter cette option.

Le représentant de l’Inde a répondu à l’intervention de la délégation du Pakistan qui a parlé du Jammu-et-Cachemire.  Il a souligné que ce territoire faisait partie intégrante de l’Inde, rappelant en outre que ce territoire ne relevait pas de cette Commission.  La démocratie a permis aux habitants de cet État de s’exprimer librement et de choisir leurs représentants, a-t-il précisé. 

Le Pakistan a déclaré que l’Inde avait fait des allégations sur le conflit au Cachemire.  Tous les peuples victimes de la colonisation ont droit à l’autodétermination, a déclaré la représentante, précisant toutefois que le Cachemire ne faisait pas partie du territoire de l’Inde.  Les résolutions du Conseil de sécurité ont montré que le Cachemire fait l’objet d’un différend qui devrait être réglé sous l’égide de l’ONU, a-t-elle souligné.

L’Argentine a répondu au Royaume-Uni que les îles Malvinas faisaient partie intégrante du territoire argentin et étaient occupées illégalement par le Royaume-Uni.  L’occupation illégale par le Royaume-Uni a conduit l’Assemblée générale à adopter tout un train de résolutions, qui reconnaissent l’existence d’un différend de souveraineté sur les îles Malvinas, a rappelé le représentant argentin.   Le Gouvernement britannique tergiverse et déforme des faits établis historiquement.  Il devrait entendre les appels de l’Assemblée générale et agir de manière licite et responsable, a préconisé le délégué argentin. 

Le représentant de l’Inde a repris la parole pour à nouveau rejeter toutes les remarques faites par la représentante du Pakistan.  Il l’a invitée à exercer son droit à la rétrospection plutôt que son droit de réponse.

Répondant à son homologue indien, la représentante pakistanaise a affirmé qu’il n’était pas possible d’utiliser de simple rhétorique au sujet du peuple du Cachemire car son sort dépendait d’une résolution juste de ce différend, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.  La délégation du Pakistan a déploré en outre que l’Inde ait fait des commentaires inappropriés sur la situation intérieure du Pakistan.

 

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