Soixante-dixième session,
14e & 15e séances – matin & après-midi
AG/SHC/4136

Le Président du Comité des droits de l’enfant exhorte les États-Unis à ratifier la Convention pour qu’elle devienne universelle

Avec la ratification par la Somalie, le 1er octobre dernier, de la Convention relative aux droits de l’enfant, les regards sont désormais tournés vers les États-Unis, qui furent encouragés à y souscrire, aujourd’hui, à l’occasion du débat général sur la promotion et la protection des droits de l’enfant de la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.

Désormais, 196 États sont parties à cet instrument, a annoncé, en guise de bonne nouvelle, le Président du Comité des droits de l’enfant, M. Benyam Dawit Mezmur, qui a vivement exhorté les États-Unis à emboîter le pas à la Somalie pour que cet instrument, pourtant adopté en 1989 à New York, devienne totalement universel.

Sourde à ces appels, la représentante américaine a préféré concentrer son intervention sur la contribution financière des États-Unis au budget non affecté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui a doublé récemment pour atteindre 132 millions de dollars.  

Les États-Unis se sont engagés « à protéger une génération entière d’enfants contre les effets des conflits armés », a-t-elle encore fait valoir, invoquant également les 4 millions de dollars d’aide humanitaire supplémentaire apportée à la population syrienne, y compris les enfants.

Certes, une ratification universelle serait un tournant important, a observé la Pologne, pour qui l’élaboration de « la meilleure convention du monde ne suffit pas si elle n’est pas suivie d’un engagement concret ».

En revanche, le rythme des ratifications des trois Protocoles facultatifs se rapportant à la Convention peine à avancer, a commenté M. Mezmur, qui a annoncé une moyenne annuelle de quatre à cinq ratifications à chacun des protocoles qui portent respectivement sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, sur l’implication des enfants dans les conflits armés, et sur la procédure de plainte.

La Convention relative aux droits de l’enfant (article 39) fait obligation aux États de prendre toutes les mesures appropriées pour faciliter le rétablissement physique et psychologique et la réinsertion sociale de tout enfant victime de toute forme de négligence, d’exploitation ou de sévices, a affirmé la Rapporteuse spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, Mme Maud de Boer-Buquicchio.

Partant, la Rapporteuse spéciale, dont le rapport cette année est centré sur une étude sur la prise en charge, le rétablissement et la réinsertion des enfants victimes de l’exploitation sexuelle, invite les États à ériger en infraction pénale l’exploitation sexuelle, la vente et la traite des enfants, et à reconnaître aux enfants le statut juridique de victimes pouvant jouir de leurs droits.

Après avoir constaté « un manque spécifique » de données sur l’exploitation par le biais des technologies de l’information et des communications, Mme de Boer-Buquicchio a appelé de ses vœux l’établissement de bases de données centralisées pour la prise en charge de cas, de sorte que les enfants victimes –en majorité des filles- soient identifiés, reliés à des services et fassent l’objet d’un suivi à long terme.

« Les enfants qui survivent à ces crimes horribles doivent être autonomisés et avoir tous les outils pour pouvoir retourner dans leur famille et leur communauté », a-t-elle plaidé.

La Rapporteuse spéciale a enfin préconisé une assistance immédiate et la création de capacités locales de façon à prendre en charge les victimes.  Elle a salué, à ce sujet, la mise en place de foyers d’accueil au Japon et dans les pays scandinaves.

Au cours du débat général, l’un des plus fertiles de la Troisième Commission avec plus d’une centaine d’intervenants, les délégations ont renouvelé leur engagement en faveur de l’application de la Convention et des trois protocoles s’y rapportant, qui devraient primer sur la législation nationale.

Plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine ont en outre valorisé les recommandations du Comité des droits de l’enfant, qui leur permettent de concevoir des feuilles de route pour combler les lacunes d’ordre institutionnel et législatif.

L’Égypte et d’autres pays africains concernés par les mutilations génitales féminines, ont présenté leurs initiatives tendant à l’élimination des mutilations génitales féminines, en coopération avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance(UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

La pratique des mariages précoces et forcés a été énergiquement dénoncée par l’Italie qui, d’après sa représentante, s’évertue à son élimination.

Faisant écho au Président du Comité des droits de l’enfant qui a déploré que certaines lois récentes tendent à réduire l’âge de la responsabilité pénale ou encore celui du mariage, surtout pour les filles, ce qui contrevient aux dispositions de la Convention, le Malawi a annoncé qu’il avait révisé sa législation pour élever l’âge minimum du mariage de 16 ans à 18 ans.   

La Troisième Commission poursuivra son débat général sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, vendredi 16 octobre, à partir de 10 heures.

Promotion et protection des droits de l’enfant

a) Promotion et protection des droits de l’enfant (A/70/162, A/70/222, A/70/267, A/70/289 et A/70/315)

b) Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/70/265)

Déclaration liminaire

M. BEYAM DAWIT MEZMUR, Président du Comité des droits de l’enfant, a dit apporter de bonnes et de mauvaises nouvelles, ce qui reflète l’état général de la situation mondiale des droits de l’enfant.  Au chapitre positif, il s’est réjoui de la cent-quatre-vingt-seizième ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant par la Somalie le 1er octobre.  À l’instar du Secrétaire général, il a vivement exhorté le dernier pays, les États-Unis, à en faire de même pour que cet instrument devienne totalement universel. 

Au chapitre du « peut mieux faire », il a regretté que le rythme de ratification des protocoles facultatifs se rapportant à la Convention ne progresse pas rapidement.  Seuls quatre nouveaux États se sont joints au Protocole facultatif sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, portant le nombre de ratifications à 171.

Quant au Protocole facultatif concernant l’implication d'enfants dans les conflits armés, il a été ratifié par cinq nouveaux États, portant le nombre des États parties à 161.  Enfin, et en dépit d’un nombre élevé de signatures (50), seuls six pays ont ratifié le troisième Protocole facultatif établissant une procédure de plainte, soit 20 au total.

Procédant à une mise à jour des activités depuis la dernière session de l’Assemblée générale, il a indiqué que le Comité avait examiné et formulé des observations sur 44 rapports périodiques, soit dix de plus que l’année dernière; mais que l’arriéré demeure important: 50 au lieu de 79 l’an dernier à la même période. 

Le Comité a, en outre, adressé des lettres à 10 États parties faisant part de son inquiétude face à de graves allégations de violations des droits de l’enfant.  Dans le cadre du Protocole facultatif sur les communications, le Comité a reçu les premières plaintes et demandes d’enquêtes.  Il a souligné la nécessité d’efforts supplémentaires pour mettre en œuvre de façon systématique les recommandations du Comité. 

Suite à la vingt-septième réunion annuelle des présidents des organes conventionnels tenue à San José, Costa Rica, le Comité a aussi adopté les Principes directeurs contre les représailles à l’égard des personnes qui coopèrent avec les organes des droits de l’homme des Nations Unies.

Le Président du Comité des droits de l’enfant a insisté sur le fait que « des progrès ont certes été accomplis en faveur des enfants mais pas pour tous », puisque 17% des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, avec 1,25 dollar par jour, ont 18 ans ou moins; que dans les pays les plus riches, 30 millions d’enfants grandissent dans une pauvreté relative, que 15% des bébés continuent de naître avec une insuffisance pondérale et que 59 millions d’enfants en âge scolaire ne fréquentent pas l’école.

Il a aussi dénoncé la violence qui continue à être répandue, y compris la violence sexuelle.  Il a souligné qu’1,5 milliard de personnes, y compris une grande proportion d’enfants, vivaient dans une instabilité politique et sociale ou une violence criminelle de grande ampleur.

D’autre part, le placement institutionnel des enfants, dans certaines situations, continue de poser des problèmes graves.  La crise des migrants aujourd’hui et son incidence sur les enfants ne saurait être minimisée, a-t-il encore déclaré, mettant en avant l’obligation de préserver l’enfant de toute forme de violence, d’abus et de mauvais traitement, notamment dans le contexte de la migration. 

Certaines lois ne font pas progresser les buts et objectifs de la Convention, a-t-il noté, ajoutant que très souvent, celles-ci réduisent l’âge de la responsabilité pénale ou encore celui du mariage, surtout pour les filles.  Il s’est vivement félicité du fait que l’Assemblée générale ait prié le Secrétaire général d’effectuer une étude internationale approfondie sur les enfants privés de liberté, sur recommandation du Comité.  Dans ce cadre, il a mis l’accent sur la nécessité de rendre plus visible la situation des enfants détenus et sur l’identification de bonnes pratiques et de mesures alternatives à la détention.

« Un monde adapté aux enfants ne pourra exister qu’en l’absence de lois et de politiques discriminatoires », a-t-il conclu, en réitérant l’importance du respect de l’intérêt supérieur de l’enfant en toutes circonstances.

Dialogue interactif

L’Union européenne a signalé la signature par le Myanmar du Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.  Le manque d’accès à l’éducation risque de contribuer à la violence, a-t-il noté en se demandant comment faire respecter les droits des enfants dans de telles situations. 

Le Japon et le Mexique ont jugé extrêmement utiles les recommandations et observations générales du Comité qui servent d’orientation aux États parties.  Ainsi, le Mexique a pu mettre en place un cadre normatif national de protection des enfants avec un nouvel ensemble de dispositions législatives et institutionnelles.  Après la présentation du rapport périodique du Mexique, un groupe de travail a été constitué pour veiller à la réalisation de la feuille de route dans ce domaine, suite aux recommandations du Comité.

L’Islande a demandé quelle était l’expérience des membres du Comité du traitement des rapports en deux chambres pour rattraper l’arriéré dans l’examen des rapports périodiques des États Membres.  L’Irlande a jugé, pour sa part, que les droits des enfants demeurent incomplets si un enfant ne peut fréquenter l’école.  Elle a recommandé une approche multisectorielle face à ce problème.  Quel rôle la société civile pourrait-elle jouer à propos de l’élaboration des politiques en matière de développement de l’enfant? s’est-elle demandée.

Le Président du Comité des droits de l’enfant a dit sa conviction que ce Comité est l’un des organes conventionnels qui travaille le plus du fait de la diversité et de la richesse des dispositions de la Convention et des Protocoles facultatifs s’y rapportant.  Répondant à l’Irlande sur les partenariats, il a déclaré que le monde d’aujourd’hui est différent de celui de 1989, lors de l’adoption de la Convention.  Les États parties sont mentionnés plus de cent fois dans la Convention et les partenariats entre eux, et avec une multitude de parties prenantes, doivent se faire au niveau politique le plus haut possible, et être multisectoriels.

Le Président du Comité des droits de l’enfant a cité également la nécessité de nouer des partenariats avec les chefs de file locaux et religieux.  Le rôle de suivi et de redevabilité exercé par la société civile est vital, a-t-il dit, évoquant pour l’occasion les réunions informelles que le Comité tient avec les organisations non gouvernementales, qui présentent des rapports parallèles aux rapports périodiques des États parties.  Le Secrétariat a, de manière très efficace, joué un rôle essentiel pour garantir la qualité de travail et l’assistance aux membres du Comité.

L'expérience du système bicaméral est positive car elle permet d’avancer vers l’objectif de réduire l’arriéré.  Il a précisé que le projet de recommandation sur les droits des adolescents est en cours d’élaboration.  En outre, la rédaction des observations générales sur les pratiques préjudiciables a duré cinq ans.  Le Comité s’emploie à la préparation d’une autre sur les enfants migrants, grâce à la collaboration avec le Comité sur la protection des travailleurs migrants et des membres de leur famille. 

Chaque Comité ayant des spécificités, le processus d’élaboration en est plus long, et ce, aux fins d’éviter les doublons, a-t-il affirmé.  S’agissant de l’éducation dans les situations de conflit, il a invité à se poser la question de savoir d’abord combien de pays ont des systèmes éducatifs obligatoires et véritablement gratuits.

L’éducation n’est pas uniquement une question de développement mais qui est essentielle dans les périodes de crise humanitaire car le système éducatif est l’un des premiers qui risque de s’écrouler en temps de conflit.  De là, l’obligation de la protection des établissements scolaires, a-t-il encore fait valoir.  Par ailleurs, les forces armées et les groupes armés ont une incidence sur l’éducation des enfants, a ajouté Le Président du Comité, qui a évoqué la coopération avec la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit.

Déclaration liminaire

La Rapporteuse spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, Mme MAUD DE BOER-BUQUICCHIO, présentant son rapport sur la question, a salué l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 dont les objectifs 5,8 et 16 affectent directement son mandat.

Cette année, Mme de Boer-Buquicchio a également présenté au Conseil des droits de l’homme son premier rapport sur « l’exploitation des enfants facilitée par les technologies de l’information et des communications ». 

Parmi les recommandations formulées dans son rapport à la Troisième Commission, elle a invité la communauté internationale à créer une structure permanente consolidée pour tirer parti de l’expertise existante et harmoniser les structures.  Ce rapport, a-t-elle souligné, se concentre sur la prise en charge, le rétablissement et la réinsertion des enfants victimes de l’exploitation sexuelle. 

Depuis le début de son mandat, l’experte a constaté qu’il y avait « un manque de données sur l’exploitation sexuelle des enfants », ou bien que ces données étaient compilées avec les statistiques sur la traite des êtres humains.  Ainsi existe-t-il « un manque spécifique » en ce qui concerne l’exploitation via les technologies de l’information et des communications.

Or, elle a souligné la nécessité d’établir des systèmes d’information, de collecte et d’analyse de données intégrées sur les différentes formes d’exploitation des enfants, y compris la vente et la traite à des fins d’exploitation sexuelle ou autre, et dont les données sont ventilées par âge, sexe, lieu et besoin de protection spéciale.

Mme de Boer-Buquicchio a rappelé qu’en vertu du droit international, tous les États doivent prendre les mesures appropriées pour assister les enfants victimes et faciliter leur réinsertion sociale de façon « holistique », notamment à travers l’éducation.  Malheureusement, dans beaucoup d’États, il reste des barrières à l’identification des victimes et divers facteurs entravent l’amélioration des programmes de soins et de rétablissement.  Les enfants sont-ils souvent blâmés pour ce qu’ils ont souffert; les garçons victimes sont souvent ignorés et les enfants LGBT marginalisés.

Les enfants qui survivent à ces crimes horribles doivent être autonomisés et « avoir tous les outils pour pouvoir retourner dans leur famille et leur communauté ».  À cet égard, a insisté la Rapporteuse spéciale, il faut « une bonne compréhension des souffrances de ces enfants » pour prévenir toute discrimination de la part de la famille ou de la communauté.

En conclusion, Mme de Boer-Buquicchio a souligné l’absolue nécessité de renforcer les capacités nationales et la formation professionnelle de ceux qui fournissent une assistance aux enfants victimes, en impliquant la famille, chaque fois que possible, dans le processus de prise en charge, de rétablissement et de réinsertion.

Dialogue interactif

La Suisse a demandé à la Rapporteuse spéciale de donner quelques exemples de mesures et de bonnes pratiques qui pourraient être prises par les États afin de minimiser l’impact négatif des technologies de l’information et des communications sur l’exploitation sexuelle des enfants.

Les États-Unis ont souhaité avoir des exemples d’États, d’organisations internationales ou d’organisations non gouvernementales ayant identifié des jeunes garçons ou des jeunes LGBT victimes de l’exploitation sexuelle.

L’Union européenne a demandé comment progresser sur la voie de la mise en œuvre du Protocole facultatif relatif à la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants au cours des 15 prochaines années et comment satisfaire les besoins en matière d’éducation dans le cadre des programmes de reconstruction.

Le Japon, évoquant la pornographie des enfants sur Internet, a souhaité avoir des détails sur la façon de mieux harmoniser la coopération entre toutes les parties prenantes pour appuyer des actions concrètes.

Le Mexique s’est interrogé sur les mécanismes idéaux pour permettre une mise à disposition efficace des services de réintégration des enfants victimes d’exploitation sexuelle.

La Rapporteuse spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants a rappelé que l’objectif de son rapport était d’apporter des solutions pratiques sur la manière dont les programmes devraient être organisés pour assister les enfants victimes à court, mais aussi à moyen et long termes.

Au titre des bonnes pratiques qu’elle a définies, elle a insisté sur « l’appui immédiat » et sur la nécessité de développer les capacités locales de façon à prendre en charge les victimes.  À ce sujet, elle a salué les initiatives prises dans les pays scandinaves et au Japon avec la création de foyers, qui permettent d’« éviter des supplémentaires ».

Mme de Boer-Buquicchio a dit qu’il fallait régler la question de l’impact négatif des technologies de l’information et des communications sur l’exploitation sexuelle des enfants.  Elle a indiqué qu’elle était associée au suivi du sommet organisé à ce propos par le Royaume-Uni sous le titre « Protégeons ».  Toutefois, a-t-elle averti, les États ne peuvent agir isolément; il faut créer des partenariats avec la société civile.  Il faut aussi « veiller à ce que les enfants aient la possibilité d’identifier les risques qu’ils courent en utilisant ces outils » qu’ils maîtrisent bien.

La majorité des victimes de l’exploitation sexuelle sont des filles, a reconnu l’intervenante, mais il y a beaucoup d’exemples où les victimes sont des garçons et il faut sensibiliser le public pour que ceux-ci n’hésitent pas à demander de l’aide.

S’agissant de l’éducation, a-t-elle poursuivi, « n’oublions pas que nous parlons de jeunes personnes qui survivent à des violations extrêmes des droits de l’homme; la simple suggestion qu’ils doivent être scolarisés pose un certain nombre de questions, car beaucoup n’ont pas été scolarisés: y a-t-il des fonds prévus?  Les écoles acceptent-elles des enfants sans papiers? »

Elle a recommandé de ne pas forcer les enfants systématiquement à aller à l’école, « car il y a un risque grave d’abandon scolaire ».

Pour ce qui est des enfants victimes d’exploitation sexuelle dans les conflits, la Rapporteuse spéciale a estimé que « le processus de paix devrait inclure la manière dont on peut créer des conditions pour qu’ils soient véritablement traités ».  La question de la sûreté doit être la première considération et l’enregistrement des victimes est fondamental, a-t-elle ajouté.

Enfin, Mme de Boer-Buquicchio a dit attendre avec impatience le résultat du panel créé par le Secrétaire général afin d’examiner les abus qui se sont produits en République centrafricaine (RCA).

Suite du débat général

M. DIEGO ALONSO TITUAÑA MATANGO (Équateur), s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a fait remarquer que sa région, composée essentiellement de pays à revenu intermédiaire, faisait encore face à des défis importants en matière de protection des droits des enfants.  Les pays s’efforcent de résoudre les vulnérabilités résultant de la pauvreté et de l’inégalité, mais aussi de facteurs culturels et sociaux, comme la discrimination raciale et le sexisme. Le représentant a dit qu’il fallait prêter une attention particulière aux enfants autochtones.

La CELAC, sachant que les causes de la migration sont multiples, appelle tous les pays impliqués dans ce phénomène à promouvoir et à protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales des enfants et des adolescents migrants, sur la base du principe de la responsabilité partagée.  La CELAC, a insisté le représentant, exhorte tous les pays à gérer l’immigration illégale à partir d’une perspective humanitaire.  Il s’est dit préoccupé par les situations où les migrants sont des mineurs non accompagnés.  Il a également jugé inquiétant le phénomène de la cyberintimidation.

Le délégué a attaché une grande importance à la coopération internationale pour renforcer les initiatives nationales et locales en matière de développement et pour évaluer le bien-être des enfants et des adolescents.  Il a affirmé que la CELAC avait approuvé un plan pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l’éradication de la faim d’ici à 2015.

M. LOT THAUZENI PANSIPADANA DZONZI (Malawi) au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (SADC), a renouvelé l’engagement de son pays à la Convention relative aux droits de l’enfant.  À cet égard, le Malawi a récemment adopté une loi révisant l’âge minimum du mariage de 16 ans à 18 ans, en vue de mettre fin aux mariages précoces et forcés de la jeune fille.  Relevant le fait que la pandémie du VIH/sida a fait environ 1,8 million d’orphelins, il a souligné que les autorités du pays avaient pris leurs responsabilités en élaborant des programmes de prévention de masse avec une sensibilisation à tous les niveaux du système éducatif.

Lors de la Journée internationale de la fille, les autorités ont initié une campagne de sensibilisation des populations sur les inégalités dont sont victimes les filles au Malawi et à travers le monde.

S’agissant de la prévalence des conflits armés qui restent l’une causes majeures des violences à l’encontre des enfants, M. Dzonzi a affirmé que le Malawi continuait d’offrir l’asile à des réfugiés en provenance de régions en proie au conflit avec un grand nombre d’enfants.  En conséquence, il a lancé un appel à la communauté internationale en vue d’accroître la réponse de la capacité de protection des enfants et de réduire les pertes en vies humaines.

M. KYAW TIN (Myanmar) a déclaré, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), que la Convention relative aux droits de l’enfant restait le principal instrument international des droits de l’homme le plus largement ratifié, liant tous les États parties à la promotion et à la protection des droits de tous les enfants.  Avec la ratification récente de la Somalie, il a espéré que la Convention deviendra rapidement universelle.  Quant aux membres de l’ASEAN, ils l’ont tous ratifiée.

L’ASEAN est un groupe très diversifié de 10 États membres dont la population totale s’élève à 625 millions d’habitants, et compte un très grand nombre de jeunes.  M. Tin a fait valoir les mesures et plateformes érigées dans la région pour le bien-être des enfants, notamment la Déclaration de Vientiane de 2004 sur la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, de même que le Plan d’action pour le bien-être social, la famille et les enfants (2011-2015).

Il a aussi annoncé qu’à la fin de septembre 2015, l’Association avait aussi approuvé la Convention régionale contre le trafic des personnes et le Plan d’action contre ce fléau.  L’ASEAN envisage également de lancer un réseau d’agences de services sociaux à Singapour en vue de la prévention et de la protection ainsi que de l’assistance aux victimes de la violence par le truchement de cycles de formation et de renforcement des capacités. 

Concernant la coopération avec les Nations Unies, le représentant du Myanmar a souligné que le partenariat se raffermissait dans la perspective de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et du Plan d’action régional en vue de l’élimination de la violence à l’encontre des enfants. 

M. IOANNIS VRAILAS, Délégué de l’Union européenne, a rappelé que dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, les États s’engagent à investir dans les enfants du monde de sorte que chacun d’entre eux grandisse sans violence ni exploitation.  Il a exhorté tous les États parties à la Convention de lever toutes les réserves contraires à son but et ses dispositions et à ceux des Protocoles facultatifs. 

Soulignant que sept membres de l’Union européenne avaient d’ores et déjà ratifié le troisième Protocole facultatif établissant une procédure de plainte, entré en vigueur l’année dernière, il a insisté sur l’importance de ce nouvel instrument.  Il a annoncé qu’avec les partenaires du Groupe des pays d’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC), l’Union européenne s’apprêtait à introduire, cette année encore, la résolution omnibus sur les droits de l’enfant, qui sera axée sur le droit à l’éducation.

Le délégué a également souligné que, depuis 2012, dans le contexte de l’article 19 de la Convention, l’importance de la création de systèmes intégrés de protection des enfants était un leitmotiv dans les débats annuels de l’Union sur les droits de l’enfant. 

L’Agence européenne des droits fondamentaux a préparé une cartographie de tels systèmes dans tous les États membres et une consultation publique a été conduite pour recueillir les bonnes pratiques, les défis et les normes existantes. 

Dix principes ont ensuite été proposés en vue d’ancrer ces systèmes dans les normes internationales, en particulier la recommandation no.13 du Comité sur les droits de l’enfant relative au droit de l’enfant à ne subir aucune forme de violence, et les Directives des Nations Unies pour les mesures de remplacement.

M. PAWEL RADOMSKI (Pologne) a pensé que la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant par le plus grand nombre de pays constituait « une étape importante ».  Élaborer la meilleure convention du monde ne suffit pas si elle n’est pas suivie d’un engagement concret, a-t-il insisté.  Il faut adopter des mesures législatives au niveau national, transformer les esprits et consacrer à la dissémination et à la mise en œuvre de la Convention suffisamment de ressources humaines, matérielles et financières.

Pour sa part, la Pologne a adopté une série d’amendements au Code du travail pour mieux concilier vie familiale et vie professionnelle, a indiqué le représentant.  La Pologne est membre d’un groupe qui promeut la résolution du Conseil des droits de l’homme sur la pratique néfaste des mariages des enfants, barrière au développement durable.  Le représentant s’est également dit préoccupé par la violence dirigée contre les écoles et les universités en situation de conflit armé.

Mme FATMAALZAHRAA HASSAN ABDELAZIZ ABDELKAWY (Égypte) a expliqué que son pays considérait la famille traditionnelle comme le gardien de l’enfant car c’est à elle qu’incombe en priorité la responsabilité de le nourrir et de le protéger dans un environnement favorisant son développement.  Le bien-être de l’enfant, en terme d’éducation et de santé, tel que reflété dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, est l’une des priorités de l’Égypte, a-t-elle souligné. 

En outre, la déléguée a précisé que la loi de son pays interdisait toutes les formes de violences à l’encontre des enfants, en particulier le trafic des enfants, les mariages précoces et les mutilations génitales féminines.  À cet égard, l’Égypte est engagée aux côtés du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour éradiquer les mutilations génitales féminines dans le pays et se prépare à mobiliser des ressources pour venir en aide aux pays africains touchés par ce phénomène.

Se penchant sur les violences qui touchent les enfants dans les conflits armés, elle a condamné les massacres d’enfants dans les territoires palestiniens occupés, appelant à mettre fin à l’impunité des auteurs de ces actes.

Mme THERESE RODRIGUEZ CANTADA (Philippines) a indiqué que le Conseil pour le bien-être social des enfants, établi en 1975, est l’agence nationale chargée de la formulation, de la mise en œuvre et du suivi de toutes les politiques tendant au développement total des enfants et des jeunes.  Le Gouvernement a aussi consacré la plus grande part de son budget à l’éducation pour s’acquitter de la responsabilité qui lui incombe de fournir une éducation primaire et secondaire à tous les enfants. 

En outre, en coopération avec plusieurs entités publiques, la société civile et les partenaires de l’ONU, les Philippines œuvrent au respect de ses obligations en ce qui concerne la protection des enfants dans les situations de conflit armé.  Ainsi, en 2014, le Front islamique de libération Moro (MILF) a renouvelé son engagement relatif à son Plan d’action en vue d’éliminer et de prévenir le recrutement et l’utilisation des enfants. 

Mme Cantada a affirmé qu’en mai dernier, la première phase de la démobilisation des combattants et de leur désarmement avait été achevée, ce qui favorisera une paix durable dans le sud des Philippines.

De leur côté, les forces armées ont soumis leur Plan stratégique sur la prévention et la réponse aux violations graves des droits des enfants dans les situations de conflit armé, ainsi qu’un projet de circulaire sur la protection des enfants dans ce contexte.  Des directives sur la conduite des forces armées dans les enceintes des établissements scolaires et des hôpitaux ont aussi été élaborées.

M. OMAR RABI (Maroc) a fait savoir que son pays avait adhéré à plusieurs instruments internationaux et procédé au lancement de la procédure de ratification du Protocole facultatif établissant une procédure de communications.  Il a rappelé que le Maroc avait également présenté ses rapports périodiques 3 et 4 au Comité des droits de l’enfant en septembre 2014 à Genève, ainsi que son rapport initial au titre du Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés.  Il a, en particulier, mentionné la levée de la réserve à l’article 14 paragraphe 1 de la Convention relative aux droits de l’enfant et les acquis constitutionnels consacrant la primauté des conventions internationales sur le droit interne. 

Dans le cadre des réformes, le Maroc a procédé à la reconnaissance de la filiation à travers la mère, à l’amendement, en janvier 2014, de l’article 475 du Code pénal relatif au mariage d’une mineure avec son ravisseur, et visant une meilleure protection pour les femmes et les jeunes filles.  De même, la mention « né-hors-lien du mariage » ne figure plus sur les documents d’identité.

L’évaluation à mi-parcours du Plan d’action national pour l’enfance 2006-2015, baptisé « Maroc digne de ses enfants », a mis en lumière des résultats positifs en matière des droits à la santé et à l’éducation, de même que les insuffisances, notamment par rapport au droit à la protection contre les violences et aux mesures d’accompagnement et de gouvernance, a précisé le représentant. 

La stratégie sur l’éducation a permis, par ailleurs, une nette évolution du taux de scolarisation des enfants qui est passé d’environ 50%, en 1998, à plus de 94% à présent.  Il a aussi évoqué les mesures visant à faciliter l’inscription des enfants migrants dans les écoles publiques et privées, et le mécanisme national de recours pour les enfants victimes de violations de leurs droits.

Mme DARJA BAVDAŽ KURET (Slovénie) a déploré la détérioration de la situation des enfants dans plusieurs endroits de la planète, notamment en raison des conflits en Syrie et en Afghanistan.  Soulignant l’importance de la promotion et de la protection des droits de l’enfant dans les priorités de la Slovénie, elle a indiqué qu’à l’initiative de son pays, le Conseil de l’Europe avait décidé d’instaurer le 18 novembre comme Journée de la protection des enfants contre l’exploitation et l’abus sexuel. 

Cette journée, a-t-elle annoncé, sera marquée par l’organisation d’une conférence au Parlement slovène avec la participation de tous les partenaires qui devraient réaffirmer leur engagement à prévenir et éliminer l’abus sexuel contre  les enfants.  La représentante a affirmé que les autorités avaient mis en place un programme de formation de professionnels dans différents domaines tels que la prévention et l’élimination de l’exploitation des enfants sur l’Internet et la violence domestique. 

À cet égard, une campagne nationale sur les violences contre les femmes mettant l’accent sur les adolescentes sera achevée, a-t-elle annoncé.  S’agissant du bien-être des enfants et de la promotion de leurs droits, la Slovénie finance à travers son assistance de développement et de coopération humanitaire des projets mis en œuvre par des organisations non gouvernementales dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Afrique, a-t-elle expliqué.

Mme ESTHER MONTSERRAT PEREZ CISNEROS (Mexique) s’est intéressée au suivi de la résolution sur les brimades en milieu scolaire, adoptée pour la première fois l’année dernière par l’Assemblée générale.  Reconnaissant que la question du harcèlement à l’école relevait de la problématique des droits de l’homme, la déléguée a annoncé que le Mexique s’attaquait à cette question à travers une approche intégrée établissant un juste équilibre entre les actions de prévention, de sensibilisation, de détection et de suivi. 

Elle a aussi fait valoir les activités de son pays dans le cadre de l’Alliance mondiale en vue de l’élimination de la violence à l’encontre des enfants.  Le pays a aussi créé un système national de protection intégrale des droits des filles, des garçons et des adolescents, dans le souci, entre autres, d’appliquer une démarche multidimensionnelle appelée à instaurer une culture de la paix dans tous les domaines de la vie où les enfants évoluent: famille, école et communauté. 

Cette démarche correspond à celle du Consensus de Montevideo sur la population et le développement (2013) qui contient des objectifs visant à garantir aux enfants des deux sexes et aux jeunes une vie exempte de pauvreté et de violence, la protection et l’exercice de leurs droits fondamentaux, la possibilité d’avoir des choix et l’accès à la santé, à l’éducation et à la protection sociale.

Mme KELLY L. RAZZOUK (États-Unis) a commencé par se féliciter de la réduction du taux de mortalité infantile et du nombre d’enfants non scolarisés dans le monde.  Toutefois, a-t-elle constaté, la portée des crises humanitaires a été sans précédent en 2014.  Elle a cité le Directeur exécutif de l’UNICEF, M. Anthony Lake, qui a dit que des enfants avaient été « kidnappés, torturés, violés, vendus comme esclaves ».  Jamais, a-t-elle déploré, tant d’enfants n’ont été soumis à tant de violence.  La contribution des États-Unis au budget de base non affecté de l’UNICEF a été multipliée par 2, a-t-elle indiqué, soit un montant de 132 millions de dollars.

« Les États-Unis sont atterrés par le fait que le régime d’Assad continue ses bombardements contre la population civile, y compris des enfants », a déclaré la représentante en évoquant la situation en Syrie.  Les États-Unis ont annoncé le mois dernier plus de 4 millions de dollars d’aide humanitaire supplémentaire.  En outre, à travers l’initiative intitulée « Aucune génération perdue », les États-Unis se sont engagés à protéger une génération entière d’enfants contre les effets des conflits armés. 

Enfin, la déléguée a jugé la thématique du droit à l’éducation particulièrement importante car les jeunes filles ont des opportunités économiques plus limitées et 62 millions d’entre elles ne vont pas à l’école dans le monde.  Au niveau national, les États-Unis ont investi plus d’un milliard de dollars pour une éducation primaire de qualité.

Mme EMILIA GATTO (Italie) a affirmé que la promotion et la protection des droits de l’homme était une question qui rassemblait nombre de questions transversales à l’ordre du jour des Nations Unies.  Elle a dénoncé la pratique inacceptable du mariage des enfants, contre laquelle l’Italie s’est beaucoup investie, jusqu’à la récente adoption par l’Assemblée générale, en 2012, d’une résolution dans laquelle les États s’engagent à mettre fin à cette forme de mariage. 

L’Italie, qui siège au Conseil d’administration du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), contribue à hauteur de plus de 2 millions de dollars à ce programme, en sus d’1,7 million de dollars au profit d’une série d’initiatives visant à l’élimination des mutilations génitales féminines, qui ont aussi fait l’objet de résolutions historiques aux Nations Unies. 

M. NIMROD BARKAN (Israël) a souligné que son pays attachait une importance particulière aux droits des enfants, et que leur bien-être n’était pas lié à leur couleur, leur ethnie, encore moins leur nationalité.  À cet égard, il a déclaré que si pendant de nombreuses années la population israélienne avait été considérée comme l’une des plus éduquées du monde, c’est parque l’éducation constitue l’un des outils les plus précieux des autorités du pays pour réaliser la promotion et la protection de leurs droits.

Il a ainsi indiqué que 98% des étudiants terminent l’école primaire et que 97% achève les études secondaires.  Par ailleurs, le système éducatif israélien favorise l’intégration des enfants ayant des besoins spécifiques dans les écoles ordinaires.  Soulignant l’environnement multiculturel de l’état d’Israël, il a dit que tout était mis en œuvre pour promouvoir l’éducation à une culture de tolérance et de coexistence grâce au programme « Israeli hope in education ».

Dans le domaine de la santé, M. Barkan a fait remarquer que depuis 2010 un traitement dentaire financé par le Gouvernement est offert aux enfants jusqu’à l’âge de 12 ans; un programme qui sera étendu dans les prochaines années aux enfants jusqu’à 18 ans, a-t-il précisé.

M. RAMZI BABJEE (Singapour) a insisté sur le fait que tous les enfants ont envie de vivre dans un monde sans peur tout en poursuivant leurs rêves.  En conséquence, ils ne devraient pas craindre de se retrouver en situation de famine, de maladie ou encore d’être tétanisés à l’idée de mourir, a-t-il souligné.  Affirmant que son pays avait l’un des taux de mortalité infantile le plus bas chez les moins de 5 ans, il a affirmé que tous les enfants du pays étaient vaccinés et subissaient régulièrement des contrôles de santé, y compris dentaires dans les écoles.

Reconnaissant la nécessité pour les États de garantir la sécurité des enfants dans les espaces de jeux et d’études, il s’est félicité que son pays ait été classé en tête de l’index de bien-être Gallup qui évalue le sentiment de sécurité des personnes. 

Notant la nécessité d’éliminer toutes les formes de discrimination, il a indiqué qu’à Singapour les enfants célèbrent la Journée de l’harmonie raciale pour leur donner le sentiment d’appartenir à une communauté diverse.  Singapour qui fait également de l’éducation une priorité, s’efforce à doter les enfants d’aptitudes en leur forgeant des valeurs et des capacités leur permettant de s’adapter à ce monde plein d’incertitudes et de saisir les opportunités.

M. FRANCISCO TENYA HASEGAWA (Pérou) a indiqué que son pays avait réalisé des progrès importants pour la reconnaissance, la protection et la promotion des droits des enfants et des adolescents.  Le Plan national d’action pour l’enfance 2012-2021 oriente l’action de l’État et de la société civile vers le développement intégral des enfants et des adolescents péruviens, avec comme priorités la réduction de la dénutrition infantile, l’accès à une éducation primaire de qualité et la lutte contre la violence et l’insécurité.  À cet égard, le Ministère de la femme et des populations vulnérables est chargé d’intégrer leurs droits de façon multisectorielle dans l’application de ce plan.

Le Programme national Yachay cherche à rétablir les droits des enfants et des adolescents sans foyer, tandis que le Programme l’alimentation scolaire Qali Warma assiste les écoliers, a mentionné le représentant.  En outre, le Pérou participe activement au Groupe des amis pour les enfants et les Objectifs de développement durable.   

Mme LUZ DEL CARMEN ANDUJAR (République dominicaine) a déclaré que la ratification de la Convention avait posé un jalon important car elle avait permis de passer à une doctrine de protection intégrale des enfants dominicains.  Elle a salué la ratification de cet instrument par le Soudan du Sud et la Somalie.  La représentante a ensuite indiqué que son pays avait d’ores et déjà une stratégie nationale de développement 2030, contenant 57 objectifs spécifiques parmi lesquels 13 mentionnent la protection des droits de l’enfant.

Maintenant, il s’agit d’harmoniser ces objectifs avec ceux du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-elle dit, insistant sur la réduction des inégalités, l’élimination de la violence à l’égard des enfants et la lutte contre la pauvreté infantile.  Dans le cadre des politiques axées sur ces questions, Mme Andujar a cité des programmes comme « Avancer solidairement », qui consacre des ressources substantielles aux enfants et aux centres d’assistance intégrale aux handicapés. 

M. FEDERICO A. GONZÁLEZ (Paraguay) a affirmé que la Constitution de son pays consacrait le droit de l’enfant à un développement intégral et harmonieux et d’être protégé contre l’abandon, la malnutrition, la violence, l’abus, la traite et l’exploitation.  Au Paraguay, les enfants et les adolescents représentent 36% de la population.  Ceux qui sont vulnérables et dans des situations d’exclusion économique et sociale, y compris les enfants handicapés, autochtones et des zones rurales, sont affectés principalement par la maltraitance et la violence, le travail infantile, la traite des êtres humaines et la vie dans la rue. 

Au cours des 15 dernières années, a assuré le représentant, le Gouvernement a progressivement accru ses investissements sociaux, en particulier dans les secteurs de la santé et de l’éducation, et a mis en place des programmes pour réduire la pauvreté.  Par exemple, le Plan national de développement intégral de la petite enfance 2010-2020 qui consolide les politiques favorables aux enfants de 0 à 8 ans.  

M. AMJAD QASSEM AGHA (République arabe syrienne) a mis en avant la situation de crise prolongée à laquelle est confrontée la Syrie, soulignant que les enfants syriens étaient soumis à des crimes perpétrés par des groupes terroristes soutenus par des États arabes et des puissances internationales.  Dans les régions du pays où les groupes armées font régner la loi, les enfants sont soumis à un lavage de cerveau, et forcés à assister à des opérations de décapitation ou à la lapidation des femmes lapidées, a-t-il expliqué.

Il a dit avoir attiré l’attention du Conseil de sécurité face à la complicité et au silence de certains pays voisins devant cette situation, en exhortant à une condamnation ferme de ces actes.  C’est dans ce contexte que le Gouvernement multiple les efforts pour se conformer à ses obligations en matière de protection de l’enfance.  Ainsi, à travers son Ministère de la santé, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la Syrie exécute le plan de santé et de vaccination contre la rougeole et la polio qui touchent cinq millions d’enfants, a précisé le délégué.

M. LUIS ALBERTO AMOROS NUNEZ (Cuba) a fait remarquer que, dans son pays, « il n’y a pas d’enfants dans la rue, ni d’enfants économiquement exploités, ni travail des enfants ».  L’action du Gouvernement, en coopération avec la société civile, a réussi à empêcher que les enfants ne deviennent victimes de la traite des personnes, du trafic de migrants, du trafic d’organes, d’adoptions illégales ou de la servitude.  Grâce à la volonté politique et aux efforts du Gouvernement cubain, a-t-il ajouté, la promotion et la protection des droits des enfants et des adolescents est une priorité.  « Aujourd’hui, à Cuba, la faim, l’analphabétisme, l’insalubrité et la discrimination contre les filles et les garçons ne sont plus qu’un mauvais souvenir ».

Il y a deux semaines, a affirmé le représentant, Cuba a ratifié la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants.  Les progrès dans ce pays sont le fruit de la couverture maladie et de l’éducation gratuite et universelle, a-t-il ensuite précisé.  Le Parlement alloue plus de 50% du budget de l’État à ces secteurs.  Le taux de mortalité infantile n’est plus que de 4,2 pour 1 000 naissances, contre 60 avant 1959.  En outre, Cuba est le premier pays à avoir reçu de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la confirmation qu’il avait éliminé la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant et la syphilis.

Mme SUKONTASUP (Thaïlande) a mis l’accent sur la prostitution des enfants et la pédopornographie, soulignant la nécessité pour les pays d’adopter des lois qui assurent prévention et protection contre ces phénomènes.  À cet égard, la Thaïlande a pris une mesure dont le but est de punir la production, la dissémination, et la production des films pornographiques mettant en scène des enfants; une loi qui intègre dans la définition de la pédopornographie, le fait de répandre ce genre d’images sur l’Internet.

Depuis le début du mois d’octobre, les parents ayant de bas revenus ont la possibilité d’enregistrer la naissance de leurs enfants et de recevoir une assistance financière pour couvrir les dépenses liées aux soins et au bien-être de leur nouveau-né, a-t-elle expliqué.  Se félicitant de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, elle a dit que la Thaïlande avait fait de l’éducation une priorité et a appelé aux efforts pour en améliorer la qualité dans le Royaume.

Mme BAKHTA SELMA MANSOURI (Algérie) s’est dite préoccupée par le phénomène de recrutement et d’utilisation des enfants dans les conflits armés, rappelant son soutien à la campagne mondiale de l’ONU « Des enfants, pas des soldats », qui vise à y mettre fin d’ici à 2016.  Elle a également déploré les risques de violences auxquels continuent d’être exposés les enfants dont les écoles sont la cible d’attaques et de bombardements.

À cet égard, l’Algérie a introduit dans sa législation des mesures pour renforcer le cadre juridique de protection des droits des enfants, conformément aux normes et traités internationaux, a-t-elle dit.

Dans le domaine de la santé, l’action gouvernementale a permis de réduire la mortalité infantile de 28,7% et d’améliorer les soins médicaux à travers l’augmentation des financements des programmes de vaccination, la prévention de maladies et l’espacement des naissances, a-t-elle souligné.

Mme EKATERINA VODENIKOVA (Fédération de Russie) a accordé une attention spéciale aux enfants victimes de conflits armés, y compris dans l’est de l’Ukraine, et s’est opposée aux violations du droit international humanitaire dont ils sont victimes.  En plus de 25 ans, a-t-elle constaté, la Convention relative aux droits de l’enfant est devenu le pilier de la collaboration internationale en la matière.  Pour sa part, la Russie a récemment présenté son premier rapport sur l’application du Protocole facultatif sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.

Ensuite, la représentante s’est dite « préoccupée par les violences subies par des enfants russes adoptés par des familles d’accueil étrangères ».  La Stratégie nationale pour l’enfance 2012-2017 vise à réduire la pauvreté, à mettre en place des conditions propices à l’épanouissement des enfants, à l’enseignement, à la lutte contre la violence à l’égard des mineurs et à la réinsertion des enfants victimes de l’exploitation.  Enfin, elle a mentionné le rôle important du Coordonnateur spécial du Président pour les droits de l’enfance.

M. HAHN CHOONGHEE (République de Corée) a estimé que pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, il était essentiel « d’investir dans les enfants, qui représentent les prochaines générations ».  Il a en particulier attiré l’attention sur les plus vulnérables, notamment les enfants pris dans des conflits ou des catastrophes humanitaires, ceux qui sont réfugiés, déplacés ou migrants, et qui font face à des risques plus élevés de discrimination, de violence et de pauvreté.  

Le représentant a également rappelé l’importance de garantir aux filles la jouissance de leurs droits et libertés fondamentales, soulignant le lancement par son pays d’un programme d’aide publique au développement baptisé « Initiative pour une vie meilleure des filles » et prévoyant une enveloppe de 200 millions de dollars sur les cinq prochaines années pour les filles les plus vulnérables des pays en développement.

Rappelant que la République de Corée avait accueilli le Forum mondial sur l’éducation au cours de l’année, le représentant a également réitéré l’engagement de son pays à renforcer l’accès à l’éducation, à rendre l’apprentissage plus équitable et inclusif, à améliorer la qualité de l’enseignement et à développer les opportunités de formation et de reconversion.  Il a également affirmé que son pays continuerait de soutenir la création de partenariats et d’institut de haute technologie dans les pays en développement.

Mme DAMIRA ZHANATOVA (Kazakhstan) a dit que son pays avait atteint bon nombre des Objectifs du Millénaire pour le développement et qu’il envisageait la promotion et la protection des droits de l’enfant comme une thématique transversale dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable.  Depuis son indépendance en 1991, le PIB du Kazakhstan a été multiplié par 19, tandis que 50% du budget national reste consacré aux activités sociales.  La Stratégie Kazakhstan 2050 vise à en faire « l’un des 30 pays les plus développés du monde ».

Des programmes ont été mis en œuvre dans toutes les sphères du bien-être des enfants.  Le travail des enfants a été aboli et « une politique robuste en matière de protection des droits des enfants handicapés » a été instituée.  De plus, a poursuivi la représentante, le Code pénal prévoit des réponses adaptées lorsque des mineurs sont impliqués dans la production de matériel pédopornographique.  Quant aux organisations non gouvernementales, elles sont représentées dans toutes les questions abordées par le Gouvernement en faveur des enfants.  Enfin, s’est-elle félicitée, le Kazakhstan participe avec l’UNICEF à « l’initiative internationale des villes adaptées aux enfants ».

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) a affirmé que son pays avait ratifié depuis 1991 la Convention relative aux droits de l’enfant et promulgué le Code de protection de l’enfant en 1995, deux étapes cruciales reflétant l’engagement de son pays à promouvoir la promotion et la protection des enfants qui constituent la véritable richesse des nations, a-t-elle appuyé. 

À cet égard, la nouvelle Constitution tunisienne du 27 janvier 2014 mentionne expressément l’obligation pour l’État de garantir les droits des enfants et de leur fournir toutes les formes de protection.  En outre, 2015 a été déclarée année pour la protection des enfants, une occasion pour les autorités tunisiennes d’apporter la preuve qu’elle offre un cadre juridique relatif à leur intégration dans les politiques et programmes publiques.

En collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la Tunisie a initié plusieurs actions et programmes notamment dans les domaines de la lutte contre les incivilités et la violence en milieu scolaire ou encore la transformation de l’école en lieu d’apprentissage du vivre-ensemble, a-t-elle précisé.

M. KOKI MULI GRIGNON (Kenya) a rappelé que l’éducation était un droit fondamental et réitéré l’engagement de son gouvernement à accroître les ressources qui permettront à toutes les filles et tous les garçons d’avoir accès à un enseignement primaire et secondaire de qualité.  « C’est notre conviction profonde que l’amélioration de l’accès à l’éducation, en particulier pour les filles, est aussi un moyen efficace d’éliminer les pratiques culturelles nocives, comme les mutilations génitales féminine et les mariages d’enfants », a-t-il poursuivi, avant de mettre en avant aussi les efforts déployés pour créer un système de protection sociale qui bénéficie à tous les enfants.

Le représentant a par ailleurs insisté sur la nécessité de disposer de données fiables et pertinentes pour identifier les problèmes et permettre aux autorités d’agir plus efficacement.  Il a également mis en avant les initiatives de son gouvernement pour exploiter les nouvelles technologies de l’information et la révolution électronique et mieux répondre aux attentes des enfants et des adolescents.

« Les mauvais traitements infligés aux enfants restent un problème qui affecte autant les villes les plus modernes que les communautés les plus rurales », a encore rappelé le représentant, qui a souligné que dans ce domaine aussi, le Kenya avait mis en œuvre un plan national pour éradiquer ces violences, avec un volet préventif sur le long terme et des investissements pour améliorer le fonctionnement des institutions.  

Mme AHLAM RASHID ALSALAMI (Émirats arabes unis) a insisté sur la nécessité de trouver des solutions radicales pour préserver les enfants des pratiques contraires au respect et à la protection de leurs droits, en particulier lors des conflits.  Il est donc urgent que des mesures adaptées soient adoptées pour un monde digne des enfants, a-t-elle préconisé. 

Elle a souligné que depuis le début de l’année 2015, la loi sur la traite des personnes dans son pays avait été révisée avec un durcissement des sanctions si la victime est un enfant.  La législation des Émirats arabes unis prévoit également la préservation des intérêts des jeunes notamment dans les processus judiciaire et social en vue d’une meilleure intégration dans la société, s’est-elle félicitée.  Elle a précisé qu’un conseil de l’enfance avait été créé pour mettre en place une stratégie visant à favoriser l’intégration des enfants handicapés dans les écoles ordinaires.

Mme MARÍA CLARISA GOLDRICK (Nicaragua) s’est enorgueillie du fait que le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale eût transposé la Convention en une constellation de programmes sociaux qui ciblent spécifiquement les catégories les plus défavorisées comme les enfants handicapés, ceux des peuples autochtones et les enfants d’ascendance africaine.  Des progrès notables ont été enregistrés dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la justice pénale juvénile, la petite enfance et le Code de la famille, ce dernier ayant été révisé en avril 2015. 

Le programme de lutte contre la malnutrition infantile chronique a été salué par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), tandis que les efforts d’intégration dans le système scolaire public des enfants qui travaillent ont été reconnus par l’Organisation internationale du Travail (OIT). 

En outre, le programme « Amour pour nos plus petits » a été bénéfique sur le plan national car il a renforcé l’attention octroyée à la petite enfance dans les domaines de la santé, l’éducation, la stimulation précoce et de la promotion de nouvelles valeurs dans la manière d’élever les enfants en bas âge. 

M. MAYANK JOSHI (Inde) a fait remarquer que « 20% des enfants du monde sont indiens ».  Dans son programme inclusif de développement, l’Inde a toujours gardé à l’esprit l’intérêt supérieur de l’enfant, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la santé, et de la protection contre la violence et le VIH/sida.  La parité des sexes ayant été réalisée dans l’enseignement primaire, l’attention se porte maintenant sur l’enseignement secondaire.  Le Premier Ministre a récemment lancé la campagne intitulée « Éduquer nos filles, sauver nos filles ».

La politique nationale de l’Inde affirme le droit inaliénable de chaque enfant à la vie, la survie, la santé et l’alimentation, a ajouté M. Joshi.  La campagne « Inde propre » vise notamment l’hygiène dans les toilettes des écoles. 

Un accent spécial est mis sur la protection de la petite enfance, les femmes enceintes et allaitant.  Par ailleurs le droit pénal protège les enfants contre les délits à caractère sexuel et des unités ont été créées pour combattre la traite des êtres humains, y compris des enfants.  

M. MOHAMMED AL-OBAIDI (Iraq) a plaidé pour une prise en charge des enfants, laquelle, a-t-il déclaré, est essentielle pour le développement de la société, exhortant la communauté internationale à créer des conditions à l’intégration social de ceux-ci.  L’ampleur des attaques de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) est devenue inquiétante notamment avec les meurtres d’enfants, entraînant particulièrement des déplacements massifs de populations, a-t-il fait remarquer.

Cette dégradation ruine la santé des enfants et les empêchent d’être scolarisés, exacerbant les problèmes liés à la pauvreté.  Les enfants qui sont les plus touchés par le terrorisme perdent leurs parents et risquent d’être recrutés par les groupes armés, a-t-il expliqué.  Face à cette situation, le Gouvernement œuvre prioritairement à mettre fin à leur recrutement par l’EIIL.  En dépit des attaques de ce groupe terroriste, le Gouvernement ne se décourage pas en vue d’obtenir des résultats et d’améliorer le sort des enfants, a assuré le délégué.

M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a fait valoir que le nouveau système éducatif avait permis la scolarisation quasi universelle des enfants dans l’enseignement primaire et secondaire, désormais sur le point de devenir paritaire.  La gratuité de l’enseignement supérieur est aussi devenue prioritaire afin de consolider le taux élevé d’inscription. 

Le Gouvernement a, en outre, lourdement investi dans l’accompagnement des jeunes dans le système de justice par le biais d’amendements d’ordre législatif et d’ajustements des politiques.  Le Représentant permanent a cependant regretté que la qualité des services aux enfants laisse parfois à désirer car la crise financière et économique a dévasté les ménages et décimé les budgets étatiques.

Il a noté à cet égard que les enfants migrants et réfugiés, ceux déplacés par les conflits ou les catastrophes naturelles couraient des risques élevés, au même titre que les enfants des minorités et les handicapés.

Mme ANTONIA WYNNE-HUGHES (Canada) s’est félicitée de voir figurer dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des cibles spécifiques concernant la santé des enfants, la nutrition, l’éducation, le travail des enfants, la violence à leur égard, l’enregistrement des naissances, et les mariages précoces et forcés.  En mai 2014, a-t-elle noté, le Canada a accueilli un sommet intitulé « Sauver chaque femme, chaque enfant ».  Le Canada appuie également le renouvellement de la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, lancée par le Secrétaire général en septembre 2015.

L’année dernière, le Canada a contribué à l’adoption de la première résolution sur les mariages d’enfants, précoces et forcés à l’Assemblée générale, a rappelé la représentante.  Le Canada est également engagé dans les efforts visant à mettre un terme aux graves violations des droits des enfants dans les situations de conflit armé. 

Près de 230 millions d’enfants vivent dans des pays en guerre; des centaines d’entre eux ont été enlevés et des dizaines de milliers recrutés par des forces et des groupes armés.  Le Canada, qui fait partie du groupe des Amis des enfants dans les conflits armés, a annoncé en juillet dernier une contribution de 2 millions de dollars à l’initiative de l’UNICEF « Des enfants, pas des soldats ».

Mme MAYA DAGHER (Liban) a placé le débat dans le contexte des réalités d’aujourd’hui: 59,9 millions de déplacés dans le monde, dont plus de la moitié ayant moins de 18 ans et 230 millions d’enfants vivant dans des pays en proie à la guerre.  Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 21 millions d’enfants et d’adolescents ne sont pas scolarisés ou risquent d’abandonner l’école, alors que 8 850 établissements scolaires sont hors d’état de fonctionner car entièrement détruits ou servant de refuges, ou encore réquisitionnés par les parties au conflit, sans compter l’absence d’accès aux services de santé, à l’assainissement et à la nutrition.

Le Liban, pour sa part, fait tout ce qu’il peut pour le 1,2 million de réfugiés syriens, des femmes et des enfants pour la plupart, accueilli sur son territoire.  Avec l’appui du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’UNICEF, la Banque mondiale et des donateurs bilatéraux, le Liban a en outre lancé la campagne nationale « Rentrée scolaire », qui a permis à 200 000 petits réfugiés syriens de 3 à 14 ans d’avoir accès à une éducation de base avec certificat, soit le double du nombre total enregistré l’année dernière.  

Une stratégie nationale de protection de l’enfant de toutes les formes de violence a été conçue et les autorités œuvrent, en étroite collaboration avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), à l’exécution du plan national d’action pour l’élimination des pires formes de travail, tout en maintenant l’éducation comme principale priorité, a précisé Mme Dagher, qui a annoncé que son pays, aux côtés de plus de 50 autres, avait fait sienne la Déclaration sur la sûreté de l’école, initiée en mai dernier à l’occasion de la Conférence d’Oslo.

M. MOHAMMAD HASSANI-NEJAD (République islamique d’Iran) s’est dit préoccupé par la cybercriminalité, la pédopornographie et tous les comportements à risque qui volent l’innocence des enfants et les privent de leurs droits.  La menace des conflits coûte un prix élevé aux enfants et leur incidence est ressentie par ces derniers notamment avec la privation d’abris, ainsi que des souffrances, des cicatrices psychologiques, a-t-il déploré. 

L’Iran accueille des centaines de milliers de réfugiés parmi lesquels de nombreux enfants qui représentent une charge sur le Gouvernement.  En effet, ces enfants issus de familles de réfugiés fréquentent les écoles sans une aide substantielle de la communauté internationale, a-t-il fustigé.  Le délégué a précisé qu’en 2015, une base de données globale avait été mise en place dans son pays en vue d’améliorer ses politiques en faveur des enfants.  Il est également revenu sur une série de réunions nationales organisées en 2015 afin de promouvoir le rôle des chefs religieux, une approche visant à empêcher les enfants de tomber dans la violence, a déclaré le délégué.

Mme MAY-ELIN STENER (Norvège) a déclaré que la Norvège faisait du droit à l’éducation des filles l’une de ses priorités, et l’avait démontré en organisant en juillet dernier un sommet sur le rôle de l’éducation dans le développement.  Insistant sur le fait que l’éducation en tant que droit humain était un catalyseur en matière de création d’emplois, de croissance économique et d’égalité des sexes, elle a souligné qu’elle était un préalable au développement durable et à l’élimination de la pauvreté. 

La Norvège, a-t-elle poursuivi, est également préoccupée par la persistance de la violence à l’encontre des enfants sous toutes ses formes et manifestations à travers le monde.  À cet égard, elle a estimé que l’adoption des objectifs de développement durable devrait donner un nouvel élan dans la lutte contre ce phénomène.  Elle a affirmé qu’en 2014 son pays avait lancé un plan d’action pour lutter contre les abus qui visent les enfants.

Elle encourage ainsi l’interdiction des punitions corporelles qui sont également une entrave au respect des droits de l’enfant, a-t-elle recommandé.  Elle affirmé que les enfants payaient le prix fort lors des conflits et subissaient au quotidien des abus et des violences, et étaient privés de leur enfance voire transformés en soldats.  Estimant cette situation inacceptable, elle a dit soutenir la campagne du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de la Représentante du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé « Des enfants, pas des soldats ».

Mme REEM JULIA MANSOUR, observatrice de l’État de Palestine, a déploré le fait que, depuis plus de 48 ans, l’occupation militaire d’Israël a privé les enfants palestiniens de leurs droits les plus fondamentaux.  « Les enfants palestiniens ne vivent pas des enfances normales; ils existent dans un monde où la souffrance humaine est la norme », a-t-elle souligné.  Récemment, le Gouvernement israélien a édicté de nouvelles lois « encourageant les forces occupantes à tirer sur et à tuer des Palestiniens, y compris des enfants, dans une impunité de facto ».

Mme Mansour a détaillé les circonstances dans lesquelles deux enfants palestiniens innocents, Abdelrahman Obeidallah (13 ans) et Fadi Alloun (19 ans), ont récemment été tués, à Bethlehem et à Jérusalem-Est.  Elle a condamné « l’augmentation du terrorisme des colons israéliens », qui n’épargne pas les plus jeunes enfants.  En outre, « des enfants palestiniens continuent d’être enlevés, arrêtés, détenus et torturés par les Forces israéliennes occupantes, souvent lors de raids nocturnes violents et traumatisants », a-t-elle insisté.  En août dernier, environ 1 322 enfants palestiniens âgés de 12 à 17 ans se trouvaient dans des centres de détention palestiniens.

Ensuite, Mme Mansour a rappelé les évènements tragiques de l’été 2014 à Gaza, quand, pendant plus de 50 jours, Israël a attaqué la population civile, tuant plus de 540 enfants palestiniens et en blessant au moins 2 955.

Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, plaidant pour que davantage de moyens soient donnés aux familles ayant des difficultés pour scolariser leurs enfants, a vanté les merveilles des nouvelles technologies et leur rôle non négligeable dans l’épanouissement des enfants.  Selon lui, les téléphones portables ont permis de réaliser d’énormes avancées en matière de réunions de familles séparées par des catastrophes naturelles ou encore d’enregistrer les naissances d’enfants dans les pays les plus vulnérables.

Il a donc encouragé la communauté internationale à poursuivre l’usage des technologies pour le bien-être des enfants.  S’agissant de la persistance des conflits, elle a déclaré qu’ils entravaient la volonté de la communauté internationale à les faire reculer.  Il a pointé du doigt la responsabilité des terroristes de l’État islamique de l’Iraq et du Levant et Boko Haram, lesquels, a-t-il déploré, commettent des crimes indicibles d’enfants dans une impunité totale.  

Il a ainsi salué la campagne de l’UNICEF et de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé « Des enfants, pas des soldats ».  Il a également relevé les effets physiques et psychologiques sur les enfants durant toute la vie.  Concernant l’action de l’Église catholique, il a affirmé qu’elle venait en aide aux familles et aux enfants dans des zones de conflits en fournissant des services et un appui spirituel.

M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a déclaré que son pays avait adopté un plan d’action afin de prévenir les « crimes atroces » que constitue la violence à l’encontre des enfants, notamment sexuelle.  Dans ce contexte, 45 centres de réhabilitation et de crise et 528 unités spécialisées ont été ouverts sur l’ensemble du territoire.  De la même façon, un numéro vert a été établi en juin dernier pour que les enfants ou d’autres personnes puissent alerter les services concernés sur des situations d’abus et de mauvais traitement.

Le Kirghizistan s’efforce également d’appliquer les principes internationaux de justice juvénile après avoir établi, en 2014, le Conseil interinstitutionnel sur l’administration de la justice juvénile, afin de jeter les bases d’un système équitable de justice pour les enfants.  Le représentant s’est félicité du fait que, suite à la présentation récente du rapport périodique de son pays au Comité sur les droits de l’enfant, ce dernier eût accueilli avec satisfaction les nombreuses mesures législatives visant au renforcement des droits et de la protection des enfants.

Dans le domaine de la santé, il a fait état d’une diminution de la mortalité infantile qui a chuté de 66 pour 1 000 naissances à 2,2 en 2014.  Enfin, le Président kirghize a pris la décision d’investir 100 millions de dollars dans la construction d’écoles en milieu rural en guise de première contribution à la réalisation de l’objectif 4 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et de l’Initiative mondiale du Secrétaire général « L’éducation avant tout ».    

M. MURAT UĞURLUOĞLU (Turquie) a déclaré que, dans son pays, les enfants faisaient partie des groupes qui bénéficiaient d’une protection spéciale grâce à l’intégration récente dans sa législation de nouvelles mesures.  Ainsi, son pays a mis l’accent sur l’éducation avec le lancement d’une campagne censée accroître le nombre des filles scolarisées, a-t-il laissé entendre.

Il a également fait remarquer que la Turquie figurait parmi les pays qui avaient proposé l’instauration d’une Journée internationale de la fille scolarisée.  La Turquie a dit être engagée dans le soutien et le bien-être des enfants dans des situations de conflit et postconflit, comme en atteste son action concrète en Somalie.  

Son pays, a-t-il dit, accueille environ deux millions de syriens, à qui il fournit une assistance humanitaire conformément à ses obligations internationales.  Précisant que près de 66 000 enfants syriens étaient nés dans les hôpitaux en Turquie, il a plaidé pour un financement des Nations Unies pour garantir l’avenir d’une génération dont les droits sont respectés et protégés à travers le monde.

M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a déclaré que la ratification par son pays d’une série d’instruments régionaux et internationaux relatifs à l’enfant avait été suivie, au niveau national, par l’adoption de lois sur la garde des mineurs, la protection des enfants, la prévention et la lutte contre la traite des personnes.  Ces nouveaux textes couvrent un large éventail de droits, comme celui d’avoir un nom et une nationalité, celui à la liberté d’expression et d’association, d’appartenir à une famille, ou à une protection spéciale de l’état physique et mental, à la santé et à l’éducation.

Pour l’application de ces textes législatifs, le Plan d’action national pour les enfants (2013-2019) définit des mesures et des cibles que tous les acteurs impliqués doivent atteindre, en partenariat avec les organisations de la société civile, les organisations internationales et le secteur privé aux échelons local, central et provincial.

D’autre part, la Stratégie nationale de sécurité sociale de base est en train d’être révisée pour élargir la couverture aux populations les plus vulnérables et dans le besoin, a souligné M. Gumende.  Il a ajouté que, comme la croissance économique et le développement socioéconomique ont connu un mieux, les investissements dans les secteurs sociaux avaient également augmenté, favorisant ainsi une réduction significative de la mortalité maternelle et infantile, et une augmentation du nombre d’enfants scolarisés.      

M. ARINO YAGUSHI (Japon) a exprimé sa profonde inquiétude face à l’écart flagrant entre les sexes dans l’éducation secondaire dans nombre de régions du monde et a rappelé que l’Assemblée mondiale des femmes, tenue cette année à Tokyo, s’était intéressée à la question de l’éducation des filles.  Une étude comparative, dont l’Assemblée était saisie, révèle que seulement 56% des 162 pays analysés avaient créé un environnement favorable permettant tant aux garçons qu’aux filles d’achever leur éducation primaire sur un pied d’égalité.  L’une des conclusions de l’étude attribue, en grande partie, cette inégalité aux difficultés auxquelles les filles se heurtent à l’âge de la puberté. 

Face à cette situation, le Japon s’engage à fournir une assistance à hauteur de 350 millions de dollars sur trois ans, à partir de 2015, pour faire en sorte que les filles et les jeunes filles puissent accéder à une éducation supérieure de qualité.  Sur le plan national, M. Yaguchi a signalé que le phénomène de la pauvreté des enfants était tout à fait nouveau au Japon, le Gouvernement ayant réagi par une politique visant à inverser cette tendance en offrant un appui accru à l’éducation et à une assistance pour l’emploi des parents.  D’autre part, une initiative public-privé sur cette question intitulée « Mouvement national d’appui pour l’avenir des enfants » a également été mise en place.

Mme MARÍA JOSÉ DEL AGUILA-CASTILLO (Guatemala) a affirmé que le Gouvernement de son pays avait accompli de nombreux efforts pour garantir à tous les enfants l’accès à une éducation de qualité.  Des programmes spécifiques intitulés « Lisons ensemble » ou « Comptons ensemble » ont été lancés.  L’éducation bilingue interculturelle a également été encouragée pour permettre aux peuples autochtones d’étudier dans leurs langues. 

Préoccupé par la migration croissante de mineurs non accompagnés, le Guatemala a lancé une série d’actions pour renforcer la protection consulaire des filles et des garçons guatémaltèques se trouvant au Mexique et aux États-Unis, avec une approche psychosociale et différenciée.  Mme del Aguila-Castillo a réitéré que les États doivent cesser de détenir les jeunes migrants et adopter des mesures alternatives ne les privant pas de leur liberté et propres à promouvoir l’unité familiale.

M. HUSSEIN ABDULLAHI (Nigéria) a souligné l’engagement de son pays à mettre fin aux violences à l’encontre des enfants, annonçant qu’une étude sur le sujet avait permis d’établir une base de données sur la prévalence de la violence physique, sexuelle et émotionnelle à l’égard des femmes et des enfants dans le pays.  De plus, en réponse aux taux élevés de violence au Nigéria, le Gouvernement a lancé en 2015 l’année de l’action pour mettre fin à ces violences contre les enfants.

Condamnant les actes odieux et abus commis par Boko Haram contre les enfants au Nigéria, en particulier dans le nord-est, il a garanti que leurs auteurs seraient tenus responsables.  Conscient de la menace que ce groupe terroriste fait peser sur la paix et la stabilité des pays de la région, le Nigéria a, avec ses voisins, créé une force conjointe pour lutter contre Boko Haram.

Le Nigéria a également mis en place un fonds d’appui aux victimes d’actes terroristes pour leur apporter l’assistance nécessaire.  Une initiative en faveur d’écoles plus sûres a été lancée pour garantir la sécurité des enfants dans les établissements scolaires.

Il a rassuré la communauté internationale sur la volonté de son pays à collaborer avec tous les partenaires, y compris l’ONU et l’Union africaine, pour promouvoir et protéger tous les aspects concernant le bien-être des enfants du Nigéria.

M. MOHAMED IBRAHIM MOHAMED ELBAHI (Soudan) a indiqué que son pays avait ratifié les instruments internationaux pertinents en matière de promotion et de protection des droits de l’enfant et qu’il participait à la campagne de lutte contre le recrutement des enfants soldats en coopération avec l’UNICEF.  Des lois concernant les forces armées, de police et de sécurité interdisent le recrutement des enfants de moins de 18 ans, a-t-il précisé.  En octobre 2014, Khartoum a accueilli la Conférence régionale sur la traite des personnes humaines.  Aujourd’hui, la capitale est marquée par « une activité politique intense dans le cadre du dialogue national lancé par le Président », a-t-il ajouté.

Le Ministère de l’intérieur a nommé un procureur pour enquêter sur les violations des droits des enfants au Darfour et sur les enlèvements d’enfants dans les provinces du Nil bleu et du Kordofan méridional, a indiqué le représentant.  Il a dit que le Soudan était « en contact permanent » avec l’ONU et le Bureau de l’UNICEF et qu’il tentait de « répondre à toutes les préoccupations exprimées concernant les enfants » dans ces zones.

Par ailleurs, le Soudan prépare un plan de travail concernant la situation des enfants dans les conflits armés.  Le représentant a demandé que soit rayé le nom de son pays qui figure en annexe du rapport de la Représentante spéciale du secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé. 

Il a souhaité que l’on trouve « des solutions radicales » à la question du recrutement des enfants soldats, en respectant les priorités des pays et la souveraineté nationale.  Enfin, il a demandé « que le Secrétaire général n’inclut pas, dans ses rapports, d’informations erronées qui incitent à la provocation ».

Mme INGRID SABJA (Bolivie) a déclaré que son pays avait parcouru un grand chemin dans la défense des droits des enfants.  La Bolivie fut le huitième pays du monde à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990, l’incorporant dans son droit national et la rendant applicable sur tout le territoire. 

Le Code de l’enfant défend l’intérêt supérieur des filles et des garçons boliviens, sans discrimination, a ajouté la représentante.  Depuis 2006, le « Plan national de développement d’une Bolivie digne, démocratique, souveraine et productive pour le Vivre bien » met l’accent sur les enfants et les adolescents en luttant contre la malnutrition, qui affectait un quart des enfants de moins de 5 ans, et contre l’analphabétisme et la violence.

Mme HU MIAU (Chine) a salué les efforts de la communauté internationale, lesquels ont permis des avancées, notamment dans le domaine de taux de mortalité infantile, qui ont chuté ces dernières années.  Dans sa volonté d’offrir un cadre de protection et de respect des droits des enfants, le monde est confronté à des défis ayant pour nom, entre autres, la pauvreté et les conflits.

Elle a ainsi lancé un appel à la paix mondiale, nécessaire pour épargner aux enfants la guerre à laquelle ils sont souvent contraints de participer.  C’est avec insistance qu’elle a exhorté la communauté internationale à garantir un environnement pacifique aux enfants, conformément aux principes de la Déclaration des droits de l’homme et de la Charte des Nations Unies.

Se félicitant de l’adoption du Programme d’action de développement durable à l’horizon 2030, elle a fait valoir que la mise en œuvre des objectifs d’éradication de la pauvreté devait bénéficier à des millions d’enfants en situation de vulnérabilité.  À cet égard, la Chine soutient la participation constructive de la société civile aux objectifs de développement, rappelant que chaque pays doit fournir une assistance technique et financière aux pays dans le besoin.

Pour sa part, a-t-elle dit, la Chine envoie sur le terrain des équipes d’experts médicaux et apporte une assistance financière aux jeunes filles pour améliorer leur sort.  La représentante a déclaré que la Chine garantissait aux 218 millions d’enfants qu’elle compte une vie heureuse, en renforçant les services de santé et d’éducation.

M. DIYAR KHAN (Pakistan) a rappelé que son pays avait été co-initiateur du Sommet de l’enfance qui a débouché sur la Convention relative aux droits de l’enfant qu’il a d’ailleurs été l’un des premiers à ratifier.  Depuis lors, le Pakistan a établi une commission nationale pour le développement des enfants qui travaille en étroite collaboration avec l’UNICEF.  Il a indiqué qu’« une loi globale pour la protection de l’enfance » était à l’examen.

Les Objectifs de développement durable intègrent de manière horizontale les enfants dans une série de cibles, s’est félicité le représentant.  De même, la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement a reconnu que les investissements dans la jeunesse étaient « indispensables pour le développement durable ».  

Le Pakistan a fait partie du Groupe des Amis des enfants dans le cadre des négociations sur les Objectifs de développement durable.  Les cibles liées aux enfants complètent ainsi ses objectifs au niveau  national, comme la réduction de la mortalité infantile et maternelle, l’amélioration du taux de scolarisation et d’alphabétisation, ou encore l’éradication de la polio.

Droits de réponse

Le délégué d’Israël s’est dit étonné des attaques répétées de la Syrie dont le régime meurtrier, a-t-il dit, tue son peuple y compris les enfants, et bombarde sa population.

Répondant à l’État de Palestine, il a critiqué son attitude à se plaindre constamment, face au monde, des actions d’Israël en omettant de parler des mesures en faveur de son peuple pour lequel il ne fait rien, a-t-il lancé. 

Il a dénoncé les actes du Hamas qui, a-t-il déclaré, pousse les jeunes à commettre des meurtres contre les Israéliens.  Il a exhorté l’État de Palestine à arrêter d’inciter les populations palestiniennes à la violence et à revenir à la table des discussions.  

De son côté, l’observatrice de l’État de Palestine a répondu qu’Israël évitait d’évoquer l’occupation militaire qui est à la base, notamment, des crimes d’enfants dans les territoires occupés.  Actuellement, a-t-elle déclaré, « un enfant est arrêté, voit sa maison détruite, doit se battre pour sa vie ».  Toujours selon l’observatrice, ces 13 derniers jours, 33 civils palestiniens, dont 7 enfants ont été tués.

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