Soixante-dixième session,
1re et 2e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4129

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales souligne le caractère ambitieux, large et universel du nouveau programme de développement

Face aux crises multiples actuelles, le Président de la Troisième Commission invite celle-ci à une action forte, efficace et concertée

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté il y a quelques jours par l’Assemblée générale, est « un document historique, ambitieux, large et universel » pour relever les défis du développement social, a déclaré aujourd’hui, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, à l’ouverture des travaux de la Troisième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.

Ouvrant le débat général sur le développement social, M. Hongbo, a attiré l’attention sur les objectifs relatifs à l’extrême pauvreté, à la prospérité partagée, à la réduction des inégalités et à la protection de la planète, dans ce nouveau programme, adopté lors du Sommet des Nations Unies sur le développement, dans la foulée des Objectifs du Millénaire pour le développement dont 2015 était la date butoir.

Au titre des préoccupations actuelles de la communauté internationale, M. Hongbo a notamment évoqué les immenses vagues de migrants dans la Méditerranée et le Sahel, déplacées par la pauvreté, les conflits, l’extrémisme et le climat, autant de phénomènes qui, selon lui, ne sauraient être résolus sans la participation et l’inclusion de tous les groupes sociaux.

Abondant dans le même sens, le Président de la Troisième Commission, M. Omar Hilale (Maroc), a affirmé que la soixante-dixième session de l’Assemblée générale « est d’abord celle du développement », signalant au passage que pas moins de 9 des 17 objectifs de développement durable sont « directement liés aux travaux » de la Commission.

Ces neuf objectifs sont la lutte contre la pauvreté et la faim, la santé, l’éducation, l’égalité entre les sexes, l’accès à l’eau et à un travail décent, la réduction des inégalités et le renforcement de la paix et la justice.  

Face aux crises multiples d’ores et déjà mentionnées par le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Hilale a prévenu qu’à la présente session, la Commission est appelée à mener « une action forte, efficace et concertée ».

Il a mis en relief, dans ce cadre, l’obligation de la Commission de « défendre la dignité de l’être humain » et d’appuyer la société civile, et a invité les États Membres à « se garder de toute politisation ».

L’Experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme, Mme Rosa Kornfeld-Matte, qui intervenait pour la première fois devant la Commission, a donné un exemple des enjeux du développement en annonçant que, selon les estimations, il y aura plus de 4 milliards de personnes de plus de 60 ans en 2030. 

L’Experte indépendante, qui esquissait les grandes lignes de son mandat, a dit avoir décidé de s’éloigner de la démarche adoptée jusqu’à présent sur les personnes âgées -principalement axée sur la maladie et la dépendance– pour privilégier, en revanche, une approche centrée sur les droits de cette catégorie de la population aux fins de « garantir leur bien-être, leur qualité de vie et leur dignité ».

Cette première journée de débat de la Commission a également été ponctuée par les interventions de jeunes délégués, qui ont exhorté les États Membres à prendre en compte l’esprit novateur et audacieux, ainsi que le savoir-faire de la jeunesse en matière de technologie de l’information dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Sur le continent africain, 40% de la population a moins de 15 ans, a signalé la Sierra Leone, au nom du Groupe des États d’Afrique, avant de déplorer la lenteur des progrès dans la création d’emplois productifs et décents, et ce, en dépit d’une bonne croissance économique et de la mise en œuvre, par plusieurs pays africains, de politiques et de plans d’action nationaux pour l’emploi des jeunes.

Le Chef du Bureau de New York du Programme des volontaires des Nations Unies, M. Jordi Llopart, a introduit le rapport du Coordonnateur exécutif du programme des volontaires de l’ONU sur l’intégration du volontariat dans les activités de la décennie à venir.

La Directrice de la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales, Mme Daniela Bas, a présenté, de son côté, six rapports du Secrétaire général relatifs à plusieurs aspects du développement social.

Outre M. Hilale, le Bureau de la Commission est composé de Mme Tamta Kupradze (Géorgie), M. Shiraz Arif Mohamed (Guyana) et M. Greg Dempseu (Canada), comme Vice-Présidents, et de Mme Adele Li (Singapour), comme Rapporteuse.

La Troisième Commission poursuivra demain, à partir de 10 heures, le débat général sur le développement social. 

DÉVELOPPEMENT SOCIAL

a) Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/70/173 et A/70/178)

b) Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/70/61–E/2015/3, A/70/118, A/70/156, A/70/161 et A/70/179)

c) Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/70/185)

Déclarations liminaires

M. OMAR HILALE, Président de la soixante-dixième session de la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a déclaré qu’il prenait son élection à cette fonction, qui coïncide avec le soixante-dixième anniversaire de l’ONU, comme une responsabilité et comme une reconnaissance par la communauté internationale des avancées réalisées en matière de droits de l’homme par son pays, le Maroc.  Il a ajouté que la promotion du développement social et le renforcement de la coopération internationale visant à permettre aux pays du continent africain de disposer de moyens pour consolider la démocratie, l’État de droit et le respect des droits de l’homme seraient les priorités de sa présidence.

Pour M. Hilale, la soixante-dixième session de l’Assemblée générale est d’abord celle du développement.  Elle est marquée par l’adoption, la semaine dernière, d’un nouveau programme de développement durable 2015-2030, ayant pour objectif d’améliorer le niveau de vie des populations et de protéger notre planète des changements climatiques. 

À cet égard, il a relevé que 9 des 17 objectifs de développement durable étaient « directement liés aux travaux » de la Commission: la lutte contre la pauvreté et la faim, la santé, l’éducation, l’égalité entre les sexes, l’accès à l’eau et à un travail décent, la réduction des inégalités et le renforcement de la paix et la justice sont toutes des thématiques au sujet desquelles la Commission peut et doit jouer un rôle important.

Dans le cadre des efforts de synergie au sein du système des Nations Unies, le Président de la Commission a annoncé que, comme cela était devenu l’usage, une manifestation parallèle serait organisée avec la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières sur les sujets communs pour la mise en œuvre des objectifs du développement durable.

D’autre part, une manifestation parallèle sera organisée avec la Cinquième Commission pour mieux sensibiliser les États Membres à l’importance des questions traitées par la Troisième Commission, qui ne doit pas travailler en vase clos, a-t-il dit.  Le Président de la Commission a en outre exhorté à une coordination de l’action avec toutes les institutions onusiennes.

Le Président de la Commission a souligné qu’avec les multiples crises qui secouent notre monde en ce moment, le choix du thème de la présente session de l’Assemblée générale –la paix, la sécurité et les droits de l’homme- tombait à point nommé.  Que ce soit les crises et conflits internes dans plusieurs pays du monde, les menaces terroristes dans la région du sahel et au Moyen-Orient ou la crise des migrants et des réfugiés en Europe, la Commission est appelée, cette année, à mener « une action forte, efficace et concertée » pour contribuer aux efforts internationaux sur ces questions, a affirmé M. Hilale.

Il a ajouté que les événements actuels dans certaines régions du monde montraient à quel point le travail de la Commission était essentiel.  M. Hilale en a appelé aux responsabilités individuelles et collectives face aux idéologies obscurantistes au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde.  Il a insisté sur l’obligation de la Commission de « défendre la dignité de l’être humain » et de se garder de toute politisation.  La société civile a un rôle clef à jouer et doit être appuyée, a-t-il encore affirmé.

La charge de travail de la Commission ne cesse d’augmenter, réduisant la capacité d’une grande majorité à suivre efficacement les travaux, ce qui exige des améliorations constantes de la part du Bureau.  « Nous avons l’obligation de réussir, ensemble », a-t-il conclu, invitant les délégations à œuvrer dans un esprit transparent et inclusif afin de, tous, s’approprier les travaux de la Commission. 

M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, s’est félicité de l’adoption récente du Programme de développement durable à l’horizon 2030, « un document historique, ambitieux, large et universel ».  Au cœur de ce nouveau programme, on trouve, en utilisant les succès des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les objectifs pour la fin de l’extrême pauvreté, la prospérité partagée, la réduction des inégalités et la protection de la planète.  Or, les événements qui se déroulent dans le monde nous rappellent les énormes défis qu’il faut relever en matière de développement économique et social, a déclaré M. Wu.

Il s’est dit préoccupé par « les immenses vagues de migrants » dans la Méditerranée et le Sahel, déplacés par la pauvreté, les conflits, l’extrémisme et le climat.

En outre, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, « nous sommes témoins de la plus grande génération de jeunes que le monde ait jamais connue ».  De plus, « le vieillissement de la population va devenir l’une des caractéristiques qui va le plus transformer le monde ».  Il a fait ensuite remarquer que les crises économiques ont laissé 74 millions de personnes sans travail.  Afin de promouvoir l’inclusion sociale, il faut se concentrer sur un développement axé sur l’être humain et l’inclusion sociale, et, en particulier, sur la question des personnes marginalisées et vulnérables.

Le Programme 2030 a permis de mieux faire connaître les priorités qui sont au centre de notre vision, a résumé M. Wu.  Ne laisser personne de côté va exiger un réexamen des politiques sociales, une gouvernance représentative pour assurer la non-discrimination et la participation de tous. 

La mise en œuvre du Programme devra s’accompagner d’actions visionnaires et courageuses, a-t-il averti.  Selon lui, les gouvernements devront aller « au-delà des visions dites de silo et avoir une vision holistique ».  Il a préconisé de modifier les structures administratives existantes et de renforcer les mécanismes de coordination nationaux.

« Les gouvernements doivent relever les défis du suivi avec tous les secteurs de la société », y compris les parlements, en utilisant les bienfaits de la révolution des données, a-t-il insisté.  Pour cela, il faudra faire des investissements soutenus dans l’éducation et la santé, et prendre des mesures concrètes en vue d’atténuer et de s’adapter aux changements climatiques, « qui sont déjà devenus une réalité ».

En conclusion, a dit M. Wu, « le succès du Programme à l’horizon 2030 dépendra de notre capacité à mettre en place un cadre d’examen et de partenariat révisé ».

Présentations de rapports

Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales, a présenté six rapports du Secrétaire général.

Le rapport sur la « suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/70/173) présente une vue d’ensemble des discussions de la cinquante-troisième session de la Commission du développement social et des progrès accomplis dans l’application de la Déclaration et du Programme d’action du Sommet.  Elle a noté que près d’un milliard de personnes vivaient encore en-dessous du seuil de pauvreté. 

L’objectif d’un emploi décent pour tous demeure un défi car 202 millions de personnes dans le monde étaient au chômage en 2013, a ajouté Mme Bas.  Le développement social est fondamental pour réaliser un développement inclusif tel qu’il est défini dans le programme de développement durable à l’horizon 2030. 

S’agissant du rapport du Secrétaire général sur le « rôle des coopératives dans le développement social » (A/70/161), Mme Bas, a souligné l’efficacité des coopératives qui contribuent notamment à l’emploi, à la protection de la planète, à l’autonomisation des femmes. Le rapport présente les domaines d’action pour l’amélioration des coopératives et pour la sensibilisation à leur rôle et à leurs caractéristiques exceptionnelles et leur apport au développement de l’Afrique.

Le rapport sur les « moyens de promouvoir une participation des jeunes efficace, structurée et durable » (A/70/156) se concentre sur les efforts et mécanismes de promotion de la participation des jeunes ainsi que l’évaluation de l’action des Nations Unies et de leur politique relative aux jeunes.  Le rôle vital des jeunes dans la prise de décision dans la mise en œuvre des objectifs du développement durable a été mis en relief par le Secrétaire général dans ce rapport.

Passant au rapport sur la « célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 » (A/70/61-E/2015/3), Mme Bas a indiqué que le Département des affaires économiques et sociales avait pris de nombreuses initiatives, notamment pour encourager à la réforme des législations sur la famille, en particulier pour la protection de tous les membres de la famille contre la violence.  Les familles doivent être aussi perçues sous l’angle des politiques familiales dans le cadre des objectifs du développement durable à l’horizon 2030.  La définition de la famille dépend du contexte, ainsi que des systèmes politiques et culturels.

Le rapport intitulé « Promouvoir l’intégration sociale par l’inclusion sociale » (A/70/179) accorde beaucoup d’importance à la participation active des personnes à la vie politique, économique et sociale.  Le rapport conclut qu’il faut défendre les sociétés inclusives par la mise sur pied d’institutions solides visant à la réduction des inégalités.

Enfin, Mme Bas a présenté le rapport sur la « suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées : deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement » (A/70/185) qui analyse le programme existant sur les personnes âgées pourrait être intégré dans les efforts de mise en œuvre des objectifs à l’horizon 2030.  Il fournit des informations actualisées émanant des commissions régionales des Nations Unies.

M. JORDI LLOPART, Chef du Bureau de New York du Programme des Volontaires des Nations Unies, a présenté, pour sa part, le rapport du Secrétaire général intitulé « Intégrer le volontariat dans les activités de la décennie à venir » (A/70/118), qui met en exergue la croissance constante du volontariat et ses effets positifs sur la bonne gouvernance.  Il permet aussi le renforcement des capacités humaines et professionnelles à tous les niveaux.  Le volontariat représente donc une source précieuse pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Mme ROSA KORNFELD-MATTE, Experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme, a expliqué que son mandat consistait à évaluer l’application des instruments internationaux en vigueur ayant trait aux personnes âgées, et, notamment, à identifier les bonnes pratiques et les lacunes dans les législations existantes.  À cet effet, elle pratique la coopération et le dialogue avec toutes les parties prenantes dans toutes les régions du monde.   

« Il y aura plus de 4 milliards de personnes de plus de 60 ans en 2030 », a précisé Mme Kornfeld-Matte.  Son rôle est aussi de sensibiliser le public au sort des personnes âgées particulièrement vulnérables, comme les femmes, les personnes handicapées, les minorités ou les réfugiés.  Il faut que les personnes âgées reçoivent une formation concernant leurs droits, quelles que soient les circonstances.

L’Experte a indiqué qu’elle avait adopté « une démarche d’ensemble » en ce qui concerne le vieillissement qui tient compte de tous les droits.  Il faut identifier les besoins et les intérêts des personnes âgées et analyser la façon dont ils sont pris en compte dans les sociétés, pour garantir leur bien-être, leur qualité de vie et leur dignité.

Mme Kornfeld-Matte a décidé d’examiner en priorité l’autonomie et les soins offerts aux personnes âgées qui sont deux questions complémentaires, et d’aider les États à promouvoir des cadres efficaces à cette fin.   Elle a proposé de se concentrer sur l’inclusion de ces personnes dans la société à tous les niveaux.  « Notre démarche ne peut pas continuer d’insister sur la maladie et la dépendance », a-t-elle ainsi déclaré.

Enfin, elle a mis l’accent sur les abus et les sévices perpétrés contre les personnes âgées, et, dans un autre registre, sur les effets des changements climatiques.  Les données doivent pouvoir être mesurées et adaptées à la réalité de chaque pays.

Questions-réponses

La représentante d’El Salvador a indiqué que son pays était prêt à collaborer avec l’Experte et à répondre au questionnaire qu’elle enverra.  Elle a souligné l’importance des droits des personnes âgées en milieu urbain.

La représentante de Singapour a dit que son pays avait pris des mesures pour renforcer la sécurité des personnes âgées et créer un environnement plus propice, notamment en matière de logement.

Le représentant de l’Argentine, qui a partagé l’idée que tous les efforts doivent se concentrer sur une démarche qui place les droits fondamentaux des personnes âgées au cœur des travaux, a évoqué la contribution des instruments régionaux à la protection de leurs droits.

Le représentant de l’Union européenne a  mentionné la conférence sur les nouvelles possibilités de financement pour un vieillissement sain et la campagne de sensibilisation menée en Europe.

La représentante du Brésil a mis l’accent sur la question de l’autonomie dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La représentante du Maroc a insisté sur les enjeux démographiques posés par le vieillissement et partagé l’avis de l’Experte selon laquelle il faut « un changement radical de la perception du vieillissement par la société ».  Elle s’est interrogée sur la prise en compte des droits des personnes âgées dans le nouveau Programme.

La représentante de la Slovénie, premier pays visité par l’Experte, a souhaité savoir quelles sont les pratiques optimales visant à permettre aux personnes âgées une meilleure autonomie et de meilleurs soins.

Le représentant du Yémen s’est demandé comment travailler aux niveaux régional et international pour améliorer la vie de ces personnes vulnérables.

La représentante des États-Unis, préoccupée par les abus à l’égard des personnes âgée a indiqué que son pays avait parrainé un événement sur ce sujet qui relève de la santé et des droits de l’homme.  Elle s’est toutefois opposée « à la négociation de nouveaux instruments » concernant les personnes âgées.

La représentante du Chili a reconnu la progression du travail de l’Experte.  Elle a évoqué le changement du contexte international et s’est demandé comment le mandat de l’experte s’intégrait dans les politiques du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Répondant aux intervenants, Mme Kornfelt-Matte a dit qu’elle aurait souhaité voir plus de questions relatives au vieillissement figurer dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il y a six objectifs clairs dans le cadre desquels travailler, a-t-elle toutefois précisé.  « Je vais suggérer aux gouvernements  une bonne définition des pratiques. » 

L’Experte a dit aussi qu’elle travaillait sur la question des villes inclusives. « L’Organisation mondiale de la santé dispose de toutes les références à cette fin », a-t-elle fait remarquer, y compris en matière de transports ou de loisirs.  Elle a rappelé que les droits des personnes âgées sont des droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels.  « Le vieillissement est une question transversale qui touche à tous les aspects de la vie des êtres humains », a-t-elle conclu.  « Le vieillissement est démocratique; nous vieillissons tous et de la même façon. »

Débat général

Mme SHERINA SARAN (Afrique du Sud), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a appuyé l’intégration accrue du développement social dans les actions liées au développement durable pour que nul ne soit laissé de côté.  Saluant l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, elle a toutefois estimé que la participation et l’inclusion de tous les membres de la société était indispensable à l’heure de sa mise en œuvre. 

Le Groupe des 77 et la Chine a demandé davantage de solidarité dans le cadre du suivi de Rio+20 et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 aux fins de répondre aux aspirations et aux besoins de tous les membres de la société.  La représentante a invité à un renforcement des capacités institutionnelles.  L'exclusion sociale continue d’être un défi dans de nombreuses parties du monde et il est en conséquence essentiel de protéger les groupes les plus vulnérables, notamment par la mise en œuvre du Programme d’action de Copenhague en une période charnière avec le début de l’application des objectifs du développement durable.

Les crises multiples, les défis des changements climatiques, les conflits, l’extrémisme violent, les déplacements massifs de personnes risquent de mettre en cause les progrès enregistrés sous l’impulsion des Nations Unies, a-t-elle averti.  Le Groupe des 77 et la Chine a réaffirmé l’importance du respect de l’intégrité territoriale des États.  Les engagements pris par les pays développés, individuellement et collectivement, doivent être respectés, notamment ceux afférents à l’aide publique au développement, a ajouté la déléguée sud-africaine. 

M. FRANKLYN BRIMA FAWUNDU (Sierra Leone), au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est réjoui du nouvel engagement pris par la communauté internationale à l’issue du Sommet sur le développement durable et de l’adoption des objectifs de développement durable.  L’inclusion sociale est essentielle pour l’élimination de la pauvreté, la garantie d’un emploi décent et la participation de tous. 

Le représentant a mis en exergue le caractère central et indispensable de l’institution de la famille en Afrique et son rôle critique dans le développement politique, culturel et socioculturel du continent.  Notant que 40% de la population africaine avait moins de 15 ans, le représentant a signalé qu’en dépit d’une bonne croissance économique, les progrès demeuraient lents dans la création d’emplois productifs et décents, tandis que les jeunes sont à la fois confrontés au chômage et au sous-emploi.

Il a salué, dans ce contexte, la mise en place par plusieurs nations africaines de politiques et de plans d’action nationaux pour l’emploi des jeunes.  Il a reconnu, d’un autre côté, la contribution positive des migrants dans la croissance inclusive et le développement durable.  Il a plaidé à cet égard pour que la migration internationale qui concerne les jeunes se déroule à travers une coopération entre l’Afrique et la communauté internationale pour garantir une migration sûre, ordonnée et régulière, dans le plein respect des droits de l’homme et d’un traitement humain des migrants, indépendamment de leur statut, des réfugiés et des personnes déplacées.

M. DIEGO ALONSO TITUAÑA MATANGO (Équateur), s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a souligné que la faim et la pauvreté étaient les pires formes de violations des droits de l’homme.  À cet effet, il a déclaré que les efforts pour les éradiquer constituent pour les États Membres de l’ONU des défis notamment ethniques, politiques, sociaux et économiques.  La CELAC, a-t-il poursuivi, reste convaincue qu’une pleine inclusion sociale et l’intégration exigent un engagement renouvelé des gouvernements et de la société en vue d’atteindre l’objectif visant à ériger des sociétés démocratiques, multiethniques et culturelles.

En conséquence, les délégations de la CELAC sont d’avis que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour la promotion de stratégies de développement inclusives conçues pour parvenir à une distribution plus équitable des dividendes de la croissance économique, ainsi que pour garantir un accès aux services universels de base, a-t-il expliqué.

De plus, il s’est réjoui de l’augmentation des investissements qui profitent aux pays d’Amérique latine et des Caraïbes, mettant en avant le rapport du Secrétaire général « Repenser et renforcer le développement social du monde contemporain », lequel montre que les programmes de transfert d’argent ont le pouvoir d’améliorer la santé et l’éducation des foyers les plus pauvres.

Pour les pays de la CELAC, l’engagement des pays développés à consacrer 0,7% de leur PIB a l’aide publique au développement aux États en mesure de partager leurs expériences est essentiel pour promouvoir le développement.  M. Tituaña Matango a également fait savoir que la CELAC réitérait l’importance de la culture du développement durable et sa contribution au processus d’intégration, à l’éradication de la pauvreté, à la réduction des inégalités sociales, à l’élargissement des possibilités d’emplois dans le cadre de la promotion des sociétés plus équitables.

Mme LOURDES ORTÍZ YPARRAGUIRRE (Philippines), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a déclaré qu’à la fin de cette année, l’ASEAN aura réalisé 93% de son Plan d’action communautaire pour la période 2009-2015.  L’Association a, parallèlement, mis en œuvre la Déclaration et le plan d’action de Copenhague, issus du Sommet mondial sur le développement social de 1995, qui était axé sur l’éradication de la pauvreté, l’intégration sociale et la promotion d’un travail décent pour tous. 

Cette mise en œuvre s’est matérialisée par la tenue d’une série de consultations entre États et société civile, de conférences régionales et par l’échange de bonnes pratiques entre États.  Les dirigeants de l’ASEAN ont en outre élaboré un Plan d’action sur le développement rural et l’éradication de la pauvreté pour la période 2016-2020, qui prend en compte les leçons apprises du programme d’action précédent qui couvrait la période 2011-2015.  Le document final de ce nouveau plan d’action sera adopté au cours de ce mois, a-t-elle ajouté. 

La représentante s’est également félicitée de la reconnaissance par le Secrétaire général des efforts déployés par son groupe régional, notamment l’implication de la jeunesse dans la mise en œuvre de programme de développement social.  Les dirigeants de l’ASEAN encouragent et renforcent cette participation des jeunes.  Parmi ces jeunes, il y a les corps des jeunes professionnels de l’ASEAN déployés par Brunei.

En octobre dernier, ils ont adopté un Plan de travail pour la jeunesse couvrant la période 2016-20, dont le but est de renforcer cette participation et accroitre la coopération au sein de l’ASEAN, et entre elle et ses autres partenaires extérieurs.

L’ASEAN dispose également d’une convention régionale pour les personnes handicapées et a tenu en mars dernier, en Thaïlande, un atelier sur le vieillissement de la population.   La Déclaration de Kuala Lumpur sur les personnes âgées est en outre en cours de finalisation et sera adopté au vingt-septième sommet de l’ASEAN prévu en novembre prochain, a-t-elle conclu.     

M. IOANNIS VRAILAS, Chef de la délégation de l’Union européenne, a rappelé la détermination des États membres de l’Union à promouvoir le progrès économique et social pour leurs peuples, en tenant compte du principe de développement durable.  En dépit d’une amélioration de la situation économique en Europe, il reste d’importants défis à relever, a-t-il reconnu, en citant le chômage de longue durée, la pauvreté, les inégalités, le manque de cohésion et d’inclusion sociales.  La Stratégie Europe 2020 vise à assurer une croissance juste et équilibrée pour réduire les inégalités au sein des États membres et entre eux.  À cette fin, a-t-il expliqué, l’investissement et les réformes structurelles revêtent une importance fondamentale.

La question du chômage des jeunes reste la priorité dans la plupart des États européens, a assuré M. Vrailas, avant de préciser que 7,1 millions de personnes âgées de 15 à 24 ans n’étaient ni employées ni en formation.  L’Union européenne s’efforce d’offrir une aide personnalisée à tous ceux qui sont sans emploi depuis plus de 12 mois. 

Par ailleurs, a-t-il poursuivi, les droits et le bien-être des personnes âgées restent à l’ordre du jour, et l’Union étudie l’impact du vieillissement.  L’Union s’efforce également de promouvoir les droits des personnes handicapées et l’égalité des sexes dans toutes ses politiques.  Elle se concentre aussi sur les questions liées à la famille, y compris le congé parental.  C’est dans cet esprit qu’a été créée la « Plateforme européenne pour investir dans les enfants », pour combattre la pauvreté et l’exclusion sociale des enfants.   

M. ABDALLAH, délégué des jeunes des Pays-Bas, d’origine kurde, a décrit le long et difficile périple qu’il avait entrepris avec sa famille, il y a 16 ans, avant de se réfugier aux Pays-Bas.  On ne peut rien régler en érigeant des murs, a-t-il déclaré, soulignant qu’il avait fallu le visage d’un petit Aylan enfoui dans le sable d’une plage turque pour mettre un visage sur la tragédie des réfugiés.

Le délégué a rappelé que la moitié du monde était âgée de moins de 25 ans, ajoutant que, sans ces jeunes, les objectifs du développement durable ne sauraient être atteints.  Il a demandé l’ouverture des portes et des frontières aux migrants, au nom d’Aylan et d’autres jeunes mais aussi de jeunes volontaires qu’il a rencontrés dans les camps de réfugiés, accourus pour apporter leur aide.

M. OSAMA ABDEL KHALEK (Égypte) a relevé que, dans son rapport intitulé « Promouvoir l’intégration sociale par l’inclusion sociale », le Secrétaire général critiquait les modèles de protection sociale au Moyen-Orient et dans la région de l’Afrique du Nord, tout en mentionnant au début dudit rapport que l’information présentée se fondait sur 10 réponses d’États Membres, dont 2 seulement de cette région.  Il a également souligné que les recommandations contenues dans le rapport ignoraient « totalement » le rôle du secteur privé et de la société civile dans la promotion de l’intégration sociale.

En cette période de transition des Objectifs du Millénaire pour le développement aux objectifs de développement durable, « il est grand temps de renforcer le développement social », a estimé le représentant.  L’Égypte, a-t-il insisté, considère que la famille traditionnelle est l’unité fondamentale de la société et qu’un environnement familial sain ne peut pas être réalisé sans le plein engagement de l’État et de la société dans la protection de la famille. 

Par ailleurs, l’Égypte a développé une stratégie ciblée pour combattre le chômage des jeunes.  Le pays envisage également de créer un conseil national pour les personnes âgées, alors qu’existe déjà le Conseil national pour le handicap.

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a renvoyé d’emblée à l’information fournie hier par la Banque mondiale, selon laquelle, « nous pourrions être la première génération de l’histoire de l’humanité » en mesure de mettre fin à l’extrême pauvreté, avant de citer le pape François pour qui il faut permettre aux « hommes et femmes vivant dans l’extrême pauvreté d’être les dignes acteurs de leur propre destinée ». 

Dans ce contexte, la déléguée a estimé indispensable de renforcer la Commission du développement social et de lui fournir les moyens de se concentrer sur la mise en œuvre concrète de la dimension sociale du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a recommandé d’orienter les efforts sur une analyse qui déboucherait sur une feuille de route aux niveaux national, régional et international pour obtenir des résultats qui refléteraient directement et définitivement le bien-être de toutes les personnes.  Dans cette optique, la politique colombienne s’attachera à répondre aux défis auxquels se heurtent les familles, notamment monoparentales, autochtones et du même sexe. 

La représentante a appuyé par ailleurs le renforcement du Groupe de travail à composition non limitée sur les personnes âgées, annonçant que son pays œuvre, depuis 2012, à l’élaboration à l’ONU d’une convention relative aux droits de l’homme des personnes âgées, alors que la Convention interaméricaine sur cette catégorie de personnes a été adopté par l’Organisation des États américains (OEA). 

En conclusion, Mme Mejía Vélez s’est félicitée du fait que la Colombie ait mis fin au « plus ancien et dernier conflit armé de l’hémisphère occidental », ce qui ne manquera pas d’apporter au monde une « société plus juste, susceptible de devenir un modèle d’inspiration pour tous ».

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a mis en exergue la tendance mondiale au vieillissement et les changements démographiques.  Il existe à présent 900 millions de personnes dans le monde âgées de plus de 60 ans, soit plus que le nombre des enfants de moins de 5 ans, a-t-il indiqué, saluant le fait que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaissait que cette tendance posait un défi majeur en termes de développement social et soulignait l’importance d’une vie autonome et indépendante pour les personnes âgées.

KATJA CIMERANICIC, une représentante des plus de 340 jeunes de la Slovénie, a encouragé la communauté internationale à se pencher sur les questions qui préoccupaient la jeunesse, en particulier le chômage.  Elle a appelé à l’établissement d’un pont entre l’éducation et le marché du travail, et déclaré que les jeunes slovènes ne faisaient pas confiance au processus politique, d’où la nécessité d’inclure la jeunesse dans la prise de décisions et de tirer parti de l’ouverture d’esprit et du sens innovateur et audacieux de la jeunesse. 

Mme MOUFLIH (Maroc) a mis l’accent sur les inégalités et les disparités croissantes, avec plus de 836 millions de personnes qui vivent encore dans l’extrême pauvreté dans le monde.  La montée du terrorisme menace la sécurité de beaucoup de pays et de régions, ce qui fait que plus de 60 millions de personnes ont fui la violence, les guerres et les persécutions, a-t-elle dit, ajoutant qu’il s’agissait là d’un cri d’alarme qui a pour objectif d’inciter tous les acteurs à s’interroger sur les meilleures approches pour concevoir le développement et corriger les dysfonctionnements de la coopération internationale.

Il n’y a pas de modèle unique pour mesurer le développement, a estimé l’oratrice, qui a souligné qu’au-delà des valeurs universelles communes, chaque région et chaque pays a ses propres spécificités, sa propre histoire, culture et son propre modèle de développement politique.  En conclusion, elle a déclaré que quelle que fût la portée du futur programme de développement durable et des objectifs de développement durable, la réalisation d’un avenir meilleur, plus équitable et prospère pour tous, dépendrait de notre capacité à revoir notre façon de faire, dans un esprit de solidarité, de partage et de coopération et de la capacité à mobiliser le financement nécessaire.

LANDABURU IBARRA, une jeune représentante du Mexique, a indiqué que ce pays travaillerait dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, en mettant l’accent sur l’environnement et les ressources naturelles.  Reconnaissant le manque d’homogénéité des progrès réalisés ces dernières années dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, elle a souhaité « une vision plus large du bien-être des personnes ».  Selon elle, l’inclusion économique et sociale doit permettre d’édifier des sociétés plus prospères au sein desquelles des groupes comme les migrants, les peuples autochtones et les personnes handicapées verraient leurs droits de l’homme respectés.

La jeune fille a jugé prioritaire l’action des jeunes dans le nouveau programme de développement.  Le Mexique, a-t-elle reconnu, s’efforce de promouvoir leur insertion sociale et professionnelle, le volontariat, les opportunités éducatives et, entre autres, la prévention des grossesses précoces chez les adolescentes, l’objectif étant de réduire de 50%, d’ici à 2030, le taux de fécondité chez les filles de 15 à 19 ans.  Les droits de l’homme, la paix et la sécurité, l’inclusion sociale et la protection de l’environnement sont des facteurs essentiels « pour faire nôtre » le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-elle assuré.

STEFANIE AMADEO, représentante des États-Unis, a encouragé les partenaires à protéger et à aider les personnes handicapées, en particulier les enfants, dans des situations de crise humanitaire.  Pour leur part, les États-Unis appuient le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a pu lancer un programme de réhabilitation dans 27 pays du monde.  Ils aident les réfugiés palestiniens handicapés, à travers l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). 

Pour ce qui est des familles, « elles sont diverses en fonction des pays et des circonstances », a tenu à souligner la représentante.  Par ailleurs, la Maison Blanche organise une conférence tous les 10 ans pour examiner les progrès accomplis en vue de promouvoir l’indépendance et la sécurité financières des personnes âgées.  Cette année marque le cinquantième anniversaire de « Medicaid », une loi jalon aux États-Unis. 

De nouveaux programmes sont mis en place et des bourses sont versées aux familles pour qu’elles prennent soin des personnes âgées au foyer aussi longtemps que possible.  Les États-Unis participent au réseau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les soins des personnes qui promeut l’échange de bonnes pratiques.  « Le volontariat est un élément crucial dans notre entreprise commune », a-t-elle conclu.    

Mme EMILIA GATTO (Italie) a insisté sur la recherche du dialogue, l’inclusion et le respect pour que les états Membres aboutissent à des solutions où « chacun peut se retrouver ».  Elle a ensuite salué l’inclusion des personnes handicapées dans différents volets du nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Au niveau national, en étroite coopération avec la société civile, l’Italie a mis la dernière main au plan national sur le handicap.  La déléguée a également fait valoir la politique nationale en faveur de la promotion des personnes âgées, de l’emploi pour les jeunes et du volontariat.  Profondément marqué par les coopératives, le secteur agricole italien s’emploie également à mettre l’accent sur leur rôle et activités, a-t-elle conclu.

M. MIKKEL NÄKKÄLÄJÄRVI (Finlande) a souligné que la jeunesse avait un rôle essentiel à jouer dans les efforts visant à résoudre les défis mondiaux en particulier quand il s’agit d’inégalité.  Selon le jeune délégué finlandais, l’égalité devrait avoir un effet positif pas seulement sur le développement de la démocratie mais également dans la lutte contre les effets du réchauffement climatique ou en matière de démographie dans les pays pauvres.  Il a également estimé que l’accent devrait être mis sur l’égalité entre les sexes, en particulier sur le statut des femmes qui constitue, a-t-il précisé, une exigence dans la perspective du développement économique, écologique et social durable.  

S’agissant de la question du droit à décider librement en matière de reproduction, il a déploré que vingt ans après la Conférence du Caire sur la population et le développement, ce droit ne soit toujours pas une réalité pour un grand nombre de filles et de femmes à travers le monde.  Par ailleurs, il a estimé que chaque personne avait le droit d’exprimer librement son orientation sexuelle, de choisir son partenaire et de fonder une famille.  Dans la foulée, parlant d’une énorme tragédie, il a également regretté le fait que certaines personnes fussent l’objet de discrimination en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre.

Mme NG WOANG CHYI (Singapour) a déclaré que son pays reste engagé à mettre en œuvre le Plan d’action de Madrid sur les personnes âgées.  Car, avec le vieillissement rapide de sa population, Singapour entrera bientôt dans le carré des nations les plus âgées.  D’ici à 2030, environ 20% de sa population aura plus de 65 ans, a chiffré la représentante.  Mais si cette réalité est source de défis, elle est aussi source d’opportunité.  C’est pour cette raison que le Gouvernement a récemment annoncé le déploiement d’un plan d’action de 3 milliards de dollars en faveur des personnes âgées, a-t-elle indiqué.  

Ce plan d’action qui court pour les 20 ans à venir a trois objectifs: d’abord créer des opportunités pour tous les âges, notamment dans les domaines de la santé, des activités communautaires, de l’éducation ou de l’emploi pour les séniors.  Il vise aussi la cohésion intergénérationnelle, notamment par le biais d’un soutien accordé aux jeunes ou aux couples qui vivent ou s’occupent de personnes plus âgées.  Le Plan d’action prévoit en outre l’amélioration des centres d’accueil pour personnes âgées existants ou encore l’adaptation des moyens de transports urbains, a-t-elle expliqué. 

Il est important de s’assurer que les personnes âgées disposent de tout ce dont elles ont besoin.  Le Gouvernement versera des revenus complémentaires allant de 20 à 30% de leurs pensions initiales aux retraités.  Les Singapouriens à faibles revenus et âgés de plus de 65 ans recevront pour leur part des aides financières trimestrielles.  Le Gouvernement prendra en outre des législations pour protéger les adultes vulnérables, notamment les personnes handicapées et celles souffrant de déficience mentale, a encore déclaré la représentante.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA VELASQUEZ (Pérou) s’est dit convaincu que le principal défi qui attend les pays en développement est l’amélioration de la qualité de vie de leurs habitants.  C’est à l’État qu’il revient d’appliquer des politiques publiques d’inclusion sociale pour répondre aux besoins et aux attentes des citoyens.  Pour la troisième année consécutive, a-t-il indiqué, le Pérou introduira à la Troisième Commission la résolution intitulée « Promouvoir l’intégration sociale par l’inclusion sociale », en souhaitant qu’elle soit à nouveau adoptée par consensus.  Il a reconnu avec le Secrétaire général de l’ONU que « 2015 est l’année de l’action globale ».

Prenant à son tour la parole, MARTIN GALLARDO GARRATH, un jeune péruvien, a posé la question suivante: « À quoi sert-il de penser à 2030 si des milliers de jeunes dans le monde entier ne reçoivent pas une éducation de qualité et s’ils n’ont pas accès à de nouvelles opportunités pour aller de l’avant? » 

Le Pérou, a-t-il assuré, s’est fixé comme objectif principal d’atteindre tous les objectifs de développement durable au cours des 15 prochaines années.  À cette fin, tous les États doivent mettre en œuvre des programmes sociaux qui permettent l’inclusion et la participation active des jeunes au processus de développement économique et social. 

AMJAD QASSEM AGHA (République arabe syrienne) a déploré que le terrorisme perpétré par des groupes armés financés par des États hostiles à son pays empêchait le développement social de sa population, d’autant que les mesures coercitives et les sanctions individuelles et financières mises en place sous la houlette des États-Unis ont eu des répercussions négatives sur l’économie de son pays et sur la vie quotidienne de tous les Syriens.  Le représentant a regretté que le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet pour le développement social ne dise mot sur cette situation.

M. FEDERICO A. GONZÁLEZ (Paraguay) a déclaré que, 20 ans après le Sommet de Copenhague pour le développement social, la réalité quotidienne montrait bien que l’écart entre pays riches et pauvres ne cessait de se creuser.  La population paraguayenne est également victime de cette inégalité, et ce, malgré une croissance économique soutenue au cours des dernières années écoulées.  Le Représentant permanent a souligné que le Gouvernement de son pays s’efforçait chaque fois d’ajuster davantage ses politiques sociales et économiques en vue de réduire les inégalités et d’arriver à une inclusion totale sur la base d’un programme national de lutte contre la pauvreté orienté vers un meilleur accès à l’éducation, à la santé, et vers l’égalité des chances pour tous. 

Il a réaffirmé l’importance des mesures de coopération internationale qui doivent répondre aux principes d’appropriation nationale et aux besoins réels des différents groupes sociaux.  Il a lancé un appel aux partenaires de l’aide au développement pour un partenariat égal, qui ouvrirait la voie à une véritable inclusion.

M. HAHN CHOONG-HEE (République de Corée) a rappelé que la communauté internationale avait exprimé son engagement en faveur de l’éradication de la pauvreté, du plein emploi et de l’inclusion sociale pour tous il y a déjà 20 ans. 

Déplorant que des progrès aient été réalisés « mais de manière inégale, à l’instar de l’éradication de la pauvreté », que certaines valeurs comme l’égalité étaient « de plus en plus lointaines », le représentant s’est félicité de l’approche globale prévue par le Programme de développement durable à l’horizon 2030, soulignant qu’elle permettrait à la communauté internationale de « capitaliser sur les synergies et les interconnexions entre les dimensions sociales, économiques et sociales ».

Le représentant a également salué le processus d’examen et de reddition de compte prévu par le Programme, qui permettra aux Nations Unies d’accélérer sa mise en œuvre aux niveaux national, régional et global.  Insistant sur l’importance de « ne laisser personne derrière », le représentant a rappelé que « la dignité humaine vaut plus que la prospérité économique ».  Il a plaidé ainsi pour une autonomisation renforcée des groupes désavantagés tels que les femmes, les personnes handicapées et les personnes âgées, soulignant que cela rapportait « plus de bénéfices que de coûts ».

Saluant également la créativité, l’énergie et le profond attachement à la justice de la jeunesse, le représentant a estimé qu’elle serait « une colonne vertébrale sûre » pour mettre en œuvre ce Programme pour les peuples, la planète et la prospérité mondiale.

De son côté, la déléguée des jeunes, CHO MOON SUN, a souligné que l’autonomisation des jeunes via une éducation de qualité était « une des clés pour parvenir au développement social ». 

La représentante de Cuba a averti que, pour réaliser les objectifs de développement social, il convenait de modifier l’ordre économique international actuel, « injuste et intenable », car l’inégalité croissante fait obstacle aux progrès.  Elle a attiré l’attention sur « la nécessité de promouvoir une collaboration internationale véritable », pour s’attaquer aux graves problèmes auxquels l’humanité fait face, « sans conditions politiques ».  Il est clair que l’élimination de la pauvreté ne dépend pas uniquement de la croissance économique d’un pays, a-t-elle ajouté.  Il faut créer un environnement macroéconomique propice au plein emploi.

Cuba a réalisé les Objectifs du Millénaire pour le développement et a apporté son appui à d’autres pays en développement dans divers secteurs, a expliqué la représentante, et ce, malgré l’embargo économique, commercial et financier qui pèse sur le pays depuis plus d’un demi-siècle.  Le taux de mortalité infantile à Cuba est de 4,2 pour 1 000 naissances, soit l’un des plus bas du monde, et l’espérance de vie y est de 78 ans.  Le pays ne compte pas d’analphabètes et la couverture maladie universelle est accessible et gratuite pour tous, a-t-elle ajouté.  Au cours des 50 dernières années, 325 000 agents de santé cubains ont assisté 158 nations du Sud, dont 39 pays africains.    

BUNVANIT et PROMKHATKAEW (Thaïlande) ont déclaré que le Gouvernement de son pays avait réalisé des efforts significatifs en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en procurant des soins de santé de base de manière non discriminatoire.  Cette approche a permis de réduire la mortalité maternelle et celle des enfants de moins de 5 ans.

Sur le plan social, ces efforts, ont-ils dit, ont favorisé la réduction du fossé entre les pauvres et les riches.  Par conséquent, ils ont encouragé la mise en œuvre des nouveaux objectifs mondiaux afin de réduire les différences économiques et sociales entre les populations issues des zones rurales et celles des zones urbaines, tout en améliorant les inclusions sociales pour les jeunes défavorisés.

Par ailleurs, les représentants ont affirmé que les Thaïlandais avaient été encouragés à appliquer la « philosophie du Roi » relative à l’économie de suffisance, laquelle promeut l’autosuffisance et l’environnement durable.  Cette philosophie a généré des résultats probants car elle a aidé considérablement les jeunes issus des milieux ruraux à mettre à profit leur temps libre en s’adonnant notamment à des activités dans les plantations, leur permettant de subvenir aux besoins de leurs familles, ont-ils expliqué.

M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a mis l’accent sur le pilier « développement social » des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.  Il souhaiterait le voir renforcé en tirant les leçons de la mise en œuvre du Sommet mondial sur le développement social.  En adoptant le nouveau Programme de développement durable, les États Membres se sont engagés à promouvoir l’emploi, le travail décent et à lutter contre la pauvreté et en faveur de l’intégration sociale, a-t-il rappelé.  Les groupes les plus vulnérables, comme les femmes, les personnes âgées, les handicapés, les migrants et les personnes démunies doivent être dûment reflétés dans la mise en œuvre de ce Programme, a poursuivi le représentant.

Passant en revue ce qui a été fait dans ces domaines en Algérie, il a notamment évoqué les investissements publics importants alloués à la mise en œuvre de trois plans de développement économiques qui ont pour objectif de promouvoir le développement économique et humain tout en répondant aux besoins de la population en termes d’hébergement, de santé, de routes, d’accès à l’eau et de services publiques.  En dépit de la crise actuelle du pétrole et des mesures d’austérité, les efforts nationaux de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale n’ont pas été touchés, a précisé le délégué, qui a fait état d’un chiffre de 21 milliards de dollars en aides sociales pour 2015, ce qui représente 9,1% du produit national brut. 

Il a expliqué en outre que le taux de pauvreté avait baissé de moitié au cours des dix dernières années avant d’évoquer un certain nombre de mesures prises par son gouvernement dans les domaines de l’emploi, de l’éducation, de la santé publique et des questions relatives aux handicapés.  Par ailleurs, l’Algérie a l’intention de renforcer l’intégration économique et sociale des personnes âgées par une approche holistique, ce dont témoigne notamment l’adoption de lois, règlements et politiques visant à promouvoir et protéger leurs droits de l’homme.

M. EGOR SHULGIN, représentant de la Fédération de Russie, a espéré qu’au cours des 15 prochaines années la majorité des États parviendraient à atteindre les objectifs de développement durable, en particulier les droits sociaux.  D’après lui, « l’épanouissement des individus est l’un des facteurs principaux permettant le développement  durable des pays ».  C’est pour cette raison que la Russie continue à mettre en œuvre des mesures favorisant l’emploi et les petites et moyennes entreprises.  La Russie espère ainsi créer 25 millions d’emplois d’ici à 2020. 

Avec l’aide de la société civile, le Gouvernement s’efforce de lever les barrières dans les conditions de vie des personnes handicapées, a poursuivi le représentant.  Par ailleurs, le vieillissement de la population posant de grands défis, la Russie a intensifié ses efforts pour fournir une aide financière et matérielle et des soins de santé aux personnes âgées.  Quant aux jeunes, « nous basons nos efforts sur le Programme d’action mondial en faveur de la jeunesse », a-t-il résumé.  Selon lui, la solidarité intergénérationnelle, le renforcement de la famille, de même que les valeurs traditionnelles et morales de la famille, sont « les conditions sine qua non du développement à long terme ».

BARBARA WACHTER (Suisse) a estimé que les engagements pris au Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, en 1995, gardaient toute leur pertinence.  Cependant, un changement de paradigme a été introduit avec l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il est fondamental de mettre en place des politiques cohérentes au niveau national pour limiter les dommages et lutter contre les causes.  Le processus de mise en œuvre du Programme requiert la participation du secteur privé, a souligné la représentante.  La contribution de l’économie privée peut être renforcée par des investissements dans les secteurs clés pour le développement durable, par des partenariats publics-privés et par la mise en œuvre de la responsabilité sociale des entreprises.

L’Organisation internationale du Travail (OIT) est également un acteur important de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La délégation a estimé que l’OIT devait être équipée pour être à la tête des efforts pour le développement durable par le travail décent.  La délégation suisse a appelé tous les États à ratifier les conventions fondamentales de l’OIT et a encouragé les acteurs tripartites à mettre en œuvre la Déclaration de justice sociale.

L’égalité des genres est considérée comme un élément essentiel au développement durable.  La discrimination à l’égard des femmes sur le plan social, économique et politique ralentit substantiellement la croissance économique et augmente la pauvreté.  La délégation a déclaré que l’égalité des genres ne pouvait être obtenue par les femmes uniquement car les hommes ont un rôle à jouer.  C’est aussi avec la jeunesse que l’égalité des genres deviendra une réalité.

CARINA LANGE et ALEXANDER KAUSCHANSKI (Allemagne) ont souligné l’importance d’une reforme au sein de l’ONU pour qu’elle cesse d’être une institution sédentaire et complexe comparable à un escargot du fait de sa lenteur à résoudre certains problèmes cruciaux auxquels le monde est confronté.  Ces jeunes délégués allemands ont insisté sur le fait que le monde avait besoin d’une institution fiable, laquelle pourrait apporter des réponses aux problématiques telles que les inégalités.  En effet, ont-ils déclaré, les humains ont besoin d’égalité, de justice sociale, mais également que s’instaurent des relations harmonieuses entre les pays. 

Ils ont observé que la jeunesse, du fait qu’elle soit douée, avait le pouvoir de changer le monde.  Cependant, ils ont déploré que celle-ci manquait de perspectives.  À ce titre, ils ont recommandé que soit mis en place un mécanisme permanent faisant participer les jeunes car ceux-ci ont le désir de faire partie de tous les systèmes de prise de décision.  Appelant à une réforme urgente des Nations Unies, ils ont fait remarquer que les actes étaient plus importants que les discours.

M. CARLOS OLGUIN (Chili) a indiqué que la réduction de la pauvreté et des inégalités était l’un des défis importants pour le Gouvernement de la Présidente Michelle Bachelet, qui a mis en place des mesures importantes en ce sens, telles que la réforme fiscale visant à augmenter les dépenses sociales, la réforme de l’éducation pour démocratiser son accès, et une modernisation de la relation entre partenaires sociaux.  La réduction des inégalités et la construction d’une société plus inclusive sont l’une des priorités du Gouvernement chilien, qui s’est engagé sur un plan d’action pour articuler les efforts nationaux, régionaux et mondiaux dans la mise en place du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

En accord avec les 17 objectifs de développement durable, le Chili continuera à travailler pour garantir une éducation universelle de qualité, pour parvenir à une réelle parité de genre, pour atteindre un développement harmonieux avec l’environnement et pour équilibrer les relations sociales.

M. Olguin a également signalé la mise en place d’un Conseil national de l’enfance, les projets de loi pour créer un secrétariat d’État à l’enfance, un défenseur de l’enfance et le Système de garantie pour les enfants et les adolescents, comme base fondamentale pour parvenir à la protection intégrale des droits.  Un secrétariat d’État au handicap a aussi été envisagé afin de pouvoir coordonner et promouvoir l’insertion de près de deux millions de personnes et le respect de leurs droits.

Enfin, face à l’évolution démographique du Chili et au vieillissement de sa population, le Service national des personnes âgées permettra de superviser les organismes publics comme privés qui viennent en aide aux personnes âgées, en particulier quand elles sont dépendantes.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a déclaré que le nouveau paradigme introduit par l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 nécessiterait beaucoup de moyens pour sa mise en œuvre.  C’est pour cela que le Kazakhstan a proposé au cours du débat général de la semaine dernière que chaque pays alloue 1% de son budget militaire au Fonds spécial des Nations Unies pour le développement durable, a-t-il souligné. 

Alors que nombre de pays opèrent des coupes dans leurs budgets sociaux, le Kazakhstan a pour sa part pris le chemin inverse, en augmentant ses investissements en faveur des enfants, de la jeunesse, des personnes âgées et des personnes handicapées, a-t-il assuré, expliquant que cela se fait dans le cadre de la stratégie « Kazakhstan 2050 » qui vise à faire rentrer le Kazakhstan dans la liste des 30 pays les plus développés. 

Cette stratégie, dénommée « Chemin vers le futur » est financée par un fonds national qui garantit une meilleure éducation, un logement social et une sécurité sociale accessibles pour tous.  Cette stratégie intègre également une feuille de route pour l’emploi des jeunes par le biais de microcrédits.  Grâce au programme « Boloshak », plus de 10 000 jeunes Kazakhs poursuivent gratuitement leurs études dans 200 universités dans le monde.  Le Gouvernement accorde en outre une attention aux personnes âgées et aux personnes handicapées.  Il combat ainsi les multiples formes de discriminations et de violence qu’elles peuvent subir.  Des lois et programmes spécifiques ont été adoptés, notamment le Plan d’action 2012-2018 pour les personnes handicapées, a conclu M. Abdrakhmanov.  

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) a déclaré que l’adoption du Programme de développement à l’horizon 2030 redonnait de l’espoir en mettant au centre de ses objectifs le développement social pour une meilleure intégration, un plus grand soutien aux enfants, aux jeunes, aux femmes, aux personnes âgées et aux handicapés.

Elle a ajouté que la Tunisie estimait que l’être humain devait être l’objet et la finalité ultime de toute politique de développement.  En conséquence, le Gouvernement a conçu un modèle fondé sur une dynamique conciliant une action économique basée sur le principe de l’efficacité et une politique sociale autour du bien-être de la population, le tout visant à garantir un niveau de développement humain en progression continue, une amélioration sans cesse croissante de la qualité de vie et une intégration soutenue dans la société du savoir.

Elle a annoncé que le développement humain et l’inclusion sociale seraient ainsi au cœur du plan de développement de la Tunisie pour 2016-2020, notamment à travers l’amélioration de la qualité du système éducatif pour une meilleure employabilité, la réalisation d’études régulières et d’enquêtes pour mesurer le retour de l’espoir chez les enfants et les jeunes, la réforme du système de la protection sociale et le développement de celui de la santé afin d’augmenter l’espérance de vie, ainsi qu’un meilleur encadrement des personnes âgées et des personnes handicapées à travers la réforme du système des pensions et de l’assurance maladie.  Elle a rappelé en conclusion, en citant le premier Président de la Tunisie, Habib Bourguiba, que le véritable jihad devait être « mené contre la pauvreté, la maladie et l’ignorance ».

M. GORGUI CISS (Sénégal) s’est réjoui de l’introduction dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 d’objectifs tels que l’éradication de la pauvreté, la promotion d’une agriculture durable, l’accès à une éducation et une santé de qualité, l’autonomisation de la femme, la promotion d’une croissance économique inclusive et durable prenant en compte l’emploi productif et le travail décent, la réduction des inégalités au sein des pays, les établissements humains durables, ou encore la prise de mesure urgentes contre les changements climatiques.  « Cette approche holistique du développement s’inscrit parfaitement dans le sillage des orientations politiques du Sénégal », a-t-il déclaré. 

Le représentant a mentionné la mise en place des programmes nationaux suivants : bourses de sécurité familiale, couverture maladie universelle pour 80% de la population, cartes d’égalité des chances pour l’inclusion et l’autonomisation des personnes handicapées, ou encore projet d’appui à la promotion des aînés.  « Au vu de ce que représentent les jeunes en termes d’opportunité, le Gouvernement du Sénégal s’est aussi engagé dans la capture du dividende démographique », a-t-il indiqué.

ORLA MURPHY (Irlande) a déclaré que le taux de suicide chez les jeunes irlandais était très préoccupant.  En outre, elle s’est réjouie du fait que les groupes minoritaires tels que les gens du voyage soient intégrés.  Les objectifs mondiaux du développement durable sont universels a-t-elle souligné, appelant les jeunes irlandais à en assurer la mise en œuvre.  Elle a également plaidé pour que le rôle ainsi que les capacités des jeunes soient pris en compte lorsque sont adoptées des résolutions.

À sa suite, un autre jeune représentant a déclaré que sa délégation s’engageait à son retour en Irlande à œuvrer à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Les jeunes, a-t-il déclaré, ont beaucoup à offrir et constituent, à n’en point douter, des agents de changement.  Il a fait remarquer que l’Irlande faisait office de pionnier en matière d’adoption de loi sur l’égalité de mariage alors que le mariage homosexuel était considéré comme un crime dans le passé.  Insistant sur le référendum qui a favorisé ce changement, il a salué le rôle déterminant des jeunes qui montrent, a-t-il ajouté, qu’ils doivent être inclus dans les processus de prise de décision.

M. SAEED MOHAMED BAOMRAN (Émirats arabes unis) a expliqué que son pays s’était efforcé de trouver des solutions aux problèmes de développement, en particulier à travers des stratégies et des politiques relatives à la jeunesse, tout en protégeant « les valeurs essentielles ».  Le Gouvernement a également mis au point des mesures pour l’autonomisation de la femme.  Il consacre 51% de son budget au développement économique, dont l’élimination de l’extrême pauvreté. 

Aux Émirats arabes unis, le taux de pauvreté n’est que de 0,02%,  grâce au plein emploi, à un système de protection sociale pour les plus défavorisés et un enseignement gratuit et obligatoire jusqu’à l’âge de 12 ans, s’est félicité le représentant.  En outre, des bases législatives sont jetées pour la protection des personnes âgées au sein de leur famille, y compris dans les régions isolées.  « La réalisation du développement constitue la base de la paix et de la sécurité dans le monde », a-t-il conclu.

Mme JUANA SANDOVAL (Nicaragua) a reconnu que l’exclusion sociale restait un défi dans la plus grande partie du monde, du fait de l’augmentation des inégalités, qui affecte les familles, les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées.  « Il est crucial que les gouvernements nationaux  redoublent d’efforts pour créer des politiques destinées à promouvoir et à protéger les besoins des groupes les plus vulnérables de la société », a-t-elle considéré.  Pour sa part, le Nicaragua considère que le nouveau Programme de développement à l’horizon 2030 « offre une nouvelle opportunité pour poursuivre la lutte en faveur d’un ordre mondial plus juste et solidaire », avec comme priorité l’élimination de la pauvreté.

À cette fin, a poursuivi la représentante, les pays en développement doivent pouvoir avoir accès à des ressources financières et technologiques, pour renforcer leurs capacités et créer un espace politique favorable pour promouvoir leurs propres politiques nationales.  Le Nicaragua, a-t-elle ajouté, met l’accent sur la santé et l’éducation.  De nouvelles lois ont été adoptées et des programmes sociaux mis en œuvre en faveur des jeunes, du troisième âge et des personnes handicapées, et de la famille en général.    

M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a déclaré que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 adopté récemment par les chefs d’État et de gouvernement engageait les pays à redoubler d’efforts pour faire progresser le développement social.  Il a mis l’accent sur la nécessité de s’attarder sur les défis auxquels se heurtent les populations les plus vulnérables, notamment les jeunes, les personnes âgées et celles vivant avec un handicap. 

Tout en encourageant l’intégration sociale et la croissance pour tous, il a annoncé que la Jamaïque avait fait un pas en avant pour œuvrer à l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables.  Son pays, a-t-il dit, a adopté récemment une loi visant à aider cette catégorie de personnes à être épanouie.  En effet, une loi en faveur de la jeunesse a été mise sur pied et a établi un cadre où chaque jeune bénéficie d’une aide pour atteindre ses objectifs. 

Il a également affirmé que la Jamaïque travaillait actuellement sur une loi qui fixera les financements des projets impliquant la jeunesse.  M. Rattray s’est également penché sur la famille, qui selon lui, a un rôle à jouer pour faire progresser le développement social, car au sein des familles, sont transmises des valeurs permettant aux individus d’être dotés d’outils pour aider au développement social, a-t-il conclu.

M. MOHAMMED AL-OBAIDI (Iraq) a rappelé que la Constitution de 2005 de son pays apportait une protection aux familles, aux femmes, aux personnes âgées et aux jeunes, tout en jetant « les bases d’une vie digne pour tous ».  L’Iraq a également adopté des lois pour les personnes handicapées.  En outre, le plan national de développement 2013-2017 mentionne dans le cadre de sa stratégie principale l’importance d’une couverture santé universelle.  Le représentant a jugé essentiel de lutter contre le chômage des jeunes et de garantir la stabilité et la justice au sein de la société. 

Le Gouvernement iraquien s’efforce d’aider les réfugiés, les personnes déplacées et les plus pauvres, et, par ailleurs, de lutter contre la corruption.  « L’Iraq doit relever bien des défis sécuritaires qui représentent un obstacle sur la voie de son développement intégral », a souligné le représentant.  Il a évoqué « une double crise », du fait des agissements du groupe terroriste État islamique et du déclin du prix du pétrole.  En conclusion, il a appelé la communauté internationale à apporter un appui à son pays pour alléger les souffrances causées à la population par ce groupe criminel.   

M. MURAT UĞURLUOĞLU (Turquie) a souligné que les efforts en matière de développement social dans son pays étaient importants, insistant sur le fait que la Turquie était partie prenante à plusieurs conventions internationales liées au développement social et mettait tout en œuvre pour les intégrer dans sa législation.

« Il faut améliorer l’accès au service public, protéger les droits humains », a affirmé la délégation, estimant que ces questions représentaient des défis à réaliser dans le cadre du développement durable.  Un vrai développement n’est possible que si le potentiel de tous les humains est pris en compte.  Aussi, a-t-elle exhorté les décideurs à inclure les handicapés dans le processus de prise de décisions. 

Parallèlement, la délégation turque a lancé un appel à l’intensification des efforts en vue de l’autonomisation des femmes, d’une éducation de qualité afin de renforcer les atouts de la jeunesse.  Par ailleurs, la délégation a prévenu que les conflits accroissaient les inégalités et a lancé un appel pour appuyer les pays qui sortent de crise.

M. MOHAMMAD HASSANI NEJAD PIRKOUHI (République islamique d’Iran) a indiqué que son pays faisait en sorte que les seniors dans son pays jouissent des droits et privilèges qui leur sont dus, en vertu des valeurs culturelles et religieuses et du droit.  À cet égard, le rôle joué par les familles, les bénévoles, les communautés et les organisations de personnes âgées est indispensable.  C’est la raison pour laquelle le Gouvernement met plusieurs services à leur disposition, notamment pour éliminer l’analphabétisme dans les zones rurales reculées. 

La famille fait partie intégrale de tous les plans nationaux de développement, a expliqué le représentant.  Il a salué les succès remportés par la jeune génération, dans des domaines comme la science et la technologie, en dépit des sanctions « illégales et injustifiées » imposées à l’Iran, et même s’il reste beaucoup à faire sur le front de l’emploi.  En conclusion, il a estimé que les politiques sociales devaient être adoptées « en conformité avec les conditions spécifiques et les besoins de chaque pays ».    

Les délégués jeunes de la Norvège, ERLING LAUGSAND et INGA MARIE NYMO RISETH, ont rappelé que les jeunes forment un quart de l’humanité et regretté qu’ils soient si peu représentés dans les instances démocratiques telles que les parlements.  De plus, les centres d’éducation supérieure sont victimes d’attaque et les étudiants politiquement engagés persécutés.  Ils ont prié les États Membres d’appliquer la Déclaration sur la sécurité des écoles et de fournir assistance aux étudiants persécutés en raison de leur engagement politique pour la démocratie et les droits de l’homme.

La délégation a fait part de sa préoccupation au sujet des droits de l’homme des jeunes vivant sur le territoire non autonome du Sahara occidental et considéré que la meilleure solution est d’intégrer le contrôle de leur respect dans le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental(MINURSO).  Elle a également souligné l’importance d’intégrer les droits de l’homme dans tous les mandats des opérations de l’ONU.

Si les jeunes handicapés ne sont pas insérés dans la société et si rien n’est fait pour que chacun prenne part au développement, les objectifs de développement durable ne seront pas atteints, a souligné la délégation.  Aussi, elle a demandé que les indicateurs des objectifs de développement durable incluent des références spécifiques aux personnes handicapées.  Les partenariats mondiaux sont l’une des stratégies clefs pour appliquer le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les jeunes doivent être placés au cœur des structures de décisions aux niveaux local, régional et international, a-t-il conclu.

M. SAHAK SARGSYAN (Arménie) a déclaré qu’en dépit d’une agression et d’un blocus qui visent son pays, l’Arménie a fait des progrès significatifs sur les questions de développement social.  Malgré ces gains, le pays reste confronté à des défis majeurs dans les domaines de la pauvreté, l’inégalité et le chômage.

Conformément à l’approche mondiale, l’Arménie a actualisé sa Stratégie sur la réduction de la pauvreté en mettant l’accent sur le développement du capital humain, la croissance des opportunités d’emploi et l’amélioration du système de protection sociale et la modernisation de l’administration publique.

Concernant les questions liées à la pauvreté, il a fait savoir que son pays avait adopté de nouvelles mesures y compris une stratégie pour aider les catégories les plus vulnérables à accroître leurs capacités.  Dans la même veine, une stratégie sur les droits de l’homme a été lancée l’année dernière, a-t-il expliqué.  Évoquant la condition des personnes handicapées, il a prié les décideurs de ne pas juste avoir de la compassion pour elles mais de plutôt mettre tout en œuvre pour que leur potentiel soit renforcé.

De son côté, la représentante de la jeunesse arménienne a souligné la nécessité d’investir dans la jeunesse en renforçant les législations nationales.

Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA (Saint-Siège) a rappelé les propos tenus récemment par le pape François à l’Assemblée générale.  « Le Saint-Siège est convaincu que l’économie existe pour servir la personne humaine et le bien de tous », a-t-il dit.  Dans ses activités de développement, la communauté internationale doit s’efforcer de retrouver un équilibre sain entre la poursuite du gain économique et celle du bien commun, a-t-il précisé, avant d’accorder une importance particulière aux pauvres et aux marginalisés.  

On considère que les personnes âgées, les personnes sans qualifications, les personnes handicapées, les hommes et les femmes sans éducation n’ont pas de valeur économique, a ajouté le représentant.  Ce sont eux qui appartiennent à « la culture du déchet » déplorée par le pape.  C’est pour cette raison que le pape a estimé que l’adoption du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 constituait « un signe d’espoir », car il est centré sur la personne humaine.

M. JULIA RAINER (Autriche) a déclaré que toutes les quatre secondes, une personne dans le monde était forcée de quitter son foyer, laissant derrière elle, tous ses biens, tous ses amis et son existence.  « Ces gens-là sont comme nous.  Ce ne sont pas des données statistiques.  Ce sont des humains et des gens ordinaires, des médecins, des avocats, des fermiers, des commerçants.  La moitié d’entre eux a moins de 18 ans », a déclaré la représentante.  La construction de murs et de barrières aux frontières n’est pas la solution au problème, car la crise des migrants ne s’arrête pas aux frontières et exige au contraire une solution globale, a encore déclaré Mme Rainer, ajoutant que le rôle des Nations Unies était essentiel pour aider les pays à s’orienter vers une telle solution.  « Les valeurs qu’il nous faut protéger sont également celles de la Charte », a-t-elle encore dit, soulignant le risque de décevoir les peuples en cas d’échec.

« On ne peut fermer les yeux devant la réalité de gens qui viennent frapper à nos portes et nous ne devrions pas avoir peur des transformations, car le changement peut être une bonne chose », a également déclaré la représentante, indiquant qu’à la fin de la semaine dernière, 100 000 personnes sont descendues dans les rue de Vienne pour témoigner leur solidarité avec les réfugiés.  « Cela m’a rendue fière d’être autrichienne », a-t-elle conclu, avant de rendre un hommage aux personnes qui viennent en aide à ces réfugiés. 

VERSTICHEL, EL KADDOURI et LECHIEN (Belgique) ont mis en lumière l’importance de l’accès à l’éducation, considéré comme une porte de sortie de la pauvreté.  En conséquence, ils ont a insisté sur le fait que tout jeune avait droit à l’éducation et que l’accès aux études devait être ouvert à tous.  Déplorant les nombreux freins à l’accès à l’enseignement pour de nombreux jeunes, les jeunes délégués belges ont déclaré qu’il fallait des gestes forts pour une mise en place réelle du programme d’action mondial pour la jeunesse.

Ils ont attiré l’attention sur le fait que 75 millions de jeunes étaient en quête d’emploi dans le monde et lancé un appel à l’ONU pour une prise de mesures concrètes visant à combattre le chômage des jeunes.

Ils ont a également mis l’accent sur les minorités ethniques qui courent des risques d’être au chômage en raison notamment de la discrimination dont elles sont l’objet.  La discrimination, ont-ils averti, n’est pas un bon choix pour toute société qui souhaite se développer.

M. NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a assuré que le développement social avait toujours été une priorité pour le Gouvernement de son pays.  Le Viet Nam continue à progresser dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, de la création d’emplois ou du logement, et pour combattre les inégalités.  Il met en particulier l’accent sur l’implication des jeunes à travers une stratégie de développement qui vise à créer des emplois pour 1,4 à 1,7 million de jeunes chaque année.

Même si sa population est jeune, le Viet Nam est l’un des pays qui vieillit le plus vite en Asie, a précisé le représentant.  Il compte 9,4 millions de personnes âgées, soit 10,5% de la population.  C’est pour cette raison que des politiques et des institutions spécifiques ont été mises en place et que le pays espère l’élaboration d’un instrument juridique international pour promouvoir et protéger les droits de ces personnes.  Le représentant a mentionné ensuite la prévention de la violence familiale, puis le rôle des coopératives dans l’économie vietnamienne.

M. SAHEBZADA AHMED KHAN (Pakistan) a estimé qu’avec l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le concept et le statut du développement social avaient acquis une nouvelle dimension d’ordre qualitatif car, à l’inverse des Objectifs du Millénaire pour le développement, ce nouveau programme reconnaît, de manière explicite, le développement social comme l’une des trois dimensions du développement durable.  Le représentant pakistanais a ensuite affirmé que l’objectif 10 de ce nouveau programme était particulièrement significatif puisqu’il s’attachait à la réduction des inégalités entre les pays et en leur sein. 

Il a souligné l’engagement pris d’autonomiser et de promouvoir l’inclusion sociale, économique et politique de tous les groupes et individus, indépendamment de toute considération.  Les États Membres ont en outre pris l’engagement d’éliminer les lois, politiques et pratiques discriminatoires, a-t-il encore relevé.  Au niveau international, les États Membres ont également décidé d’améliorer la régulation et le contrôle des marchés financiers mondiaux et d’accorder une place de choix à la représentation et aux voix des pays en développement dans les institutions économiques et financières internationales.  Enfin, pour le Pakistan, l’objectif visant à garantir une migration sûre et régulière, ainsi que la mobilité des personnes, revêt une importance significative dans le contexte de la crise des réfugiés sans précédent que connaît le monde actuel.    

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.