Soixante-dixième session,
15e & 16e séances – matin & après-midi
AG/EF/3428

Des délégations insistent sur la nécessité de prendre en compte les spécificités de chaque pays dans la réalisation des objectifs de développement durable

Près d’une centaine de délégations ont pris la parole au cours des deux jours de débat qu'a tenu la Commission économique et financière (Deuxième Commission) sur le « développement durable » pour partager, à la fois leurs espoirs et leurs craintes après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Pour un certain nombre d’intervenants, le nouveau programme de développement, cristallisé par les 17 objectifs de développement durable (ODD) et les 169 cibles y afférentes, doit être un programme universel certes, mais il est important, ont-ils mis en garde, de tenir compte des niveaux de développement entre pays et des spécificités qui leurs sont propres.

Dans cette optique, le représentant du Libéria a par exemple fait valoir que le développement durable pour les pays africains passe par la mise en oeuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, un programme qui entend « assurer une transformation économique et sociale positive de l’Afrique au cours des 50 années à venir ».   

Pour la représentante du Bhoutan, le développement durable doit tenir compte de la notion d’« harmonie avec la nature ».  Elle a expliqué que c’est dans cette optique que le Bhoutan promouvait la notion de « bonheur national brut », mettant ainsi en avant à la fois la croissance économique, la préservation de l’environnement et le respect de la nature. 

S’appuyant sur ce respect des réalités propres à chaque pays, de nombreuses délégations ont également appelé au respect des principes d’appropriation nationale et de responsabilité commune mais différenciée.  Les pays en développement doivent, à cette fin, recevoir le soutien financier et technique nécessaire pour assurer leur essor, notamment à travers la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.

L’un des moyens évoqué serait que les pays développés respectent leurs engagements, ont plaidé plusieurs orateurs qui ont rappelé la promesse faite par les pays développés de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (APD).  Bien entendu, a rappelé la déléguée du Rwanda, il faudrait aussi accroître les ressources nationales pour éviter de trop dépendre des ressources extérieures.  C’est pourquoi, a-t-elle dit, il est important de renforcer les partenariats entre le secteur public et le secteur privé.  En outre, ont souligné des délégations, si ces fonds ne sont pas prévisibles, les pays en développement ne pourraient pas réaliser leurs stratégies de développement, faute de moyens sûrs pour les mettre en œuvre. 

Par ailleurs, au moment où la douzième Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification se tient à Ankara, en Turquie, de nombreux pays ont plaidé pour un appui international plus solide contre ce fléau.  Dans ce contexte, de nombreux pays africains, dont 36 sont affectés par la désertification, ont fait part de leur engagement en faveur de l’initiative africaine de la « Grande muraille verte ».  Une initiative qui rassemble une dizaine de pays et qui vise à bloquer l’avancée du désert du Sahara grâce à une muraille de verdure qui sera longue de 7 100 km et large de 15 km, d’ouest en est du continent, ont-ils expliqué en notant que cette question était primordiale pour leur développement sur le long terme.

En outre, un groupe de 38 autres États Membres proposent un projet de résolution pour déclarer 2017 « année internationale du tourisme durable au service du développement », en soulignant que le tourisme représente, aujourd’hui, 30% des échanges commerciaux de services et emploie une personne sur 11.  De plus, en 2014, il y a eu plus de 1,1 milliard de touristes internationaux et ce chiffre pourrait atteindre 1,8 milliard d’ici à 2030.  Outre les avantages qu’il procure, ce secteur économique peut contribuer à améliorer de manière durable les conditions de vie des communautés locales .

Comme cela a été le cas hier, de nombreuses délégations ont encore émis le vœu, aujourd’hui, que la vingt et unième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), prévue à Paris en fin d’année, puisse aboutir sur un accord ambitieux et juridiquement contraignant qui remplacera le Protocole de Kyoto.

Enfin, de nombreux orateurs ont souligné le rôle central du Forum politique de haut niveau dans le suivi de la mise en œuvre des ODD.  Pour d’autres encore, l’éducation doit jouer un rôle clef dans la perspective du développement durable, car nombre d’ODD ne seraient pas réalisés si des investissements conséquents n’étaient pas consentis en faveur des systèmes d’éducation, notamment pour former des citoyens avertis et soucieux du bien-être des générations futures.

La prochaine séance plénière de la Deuxième Commission aura lieu vendredi prochain, 23 octobre, à 10 heures.  La Commission tiendra une séance conjointe avec le Conseil économique et social sur le thème « Flux financiers illicites et financement du développement en Afrique ».

DÉVELOPPEMENT DURABLE (A/70/75–E/2015/55, A/70/137–E/2015/86, A/70/214, A/70/215, A/70/215/ADD.1, A/70/224, A/70/228, A/70/262, A/70/291, A/70/298*, A/70/422 (À PARAÎTRE), A/70/129, A/70/131 ET A/C.2/70/4)

a) Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (A/70/283);

b) Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/70/269);

c) Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/70/282);

d) Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/70/230);

e) Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/70/230);

f) Convention sur la diversité biologique (A/70/230);

g) Harmonie avec la nature (A/70/268);

h) Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable (A/70/228).

Déclarations

Mme MIAK AW MIN (Singapour) a indiqué que l’État-ville de Singapour, qui dispose de ressources limitées, a compris la nécessité de développer une économie compétitive et de mettre en place un environnement durable.  Expliquant que ce pays avait beaucoup avancé depuis son indépendance il y a tout juste 50 ans, elle a reconnu qu’il reste encore de nombreux défis à relever, notamment à cause d’une concurrence accrue pour les ressources naturelles.  Elle a mentionné le « Singapore Blueprint 2015 » qui résume la vision nationale et les plans élaborés pour mener le pays vers un avenir plus durable et où la population vit dans la dignité.  Au plan international, elle a conseillé de prévoir un cadre de suivi des objectifs de développement durable et de créer des indicateurs pertinents pour la mise en œuvre aux niveaux national et régional.  Il faut aussi rendre opérationnel le Forum politique de haut niveau, a-t-elle demandé.  Faisant ensuite valoir que la moitié des États Membres sont des petits États, elle a recommandé de prendre en compte leurs préoccupations dans le suivi du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle s’est, par ailleurs, réjouie de la célébration de la Journée mondiale des toilettes le 19 novembre.

M. CARLOS ARTURO MORALES LÓPEZ (Colombie) a souligné qu’il était urgent pour la Deuxième Commission de contribuer à la conclusion d’un accord contraignant et audacieux à la vingt et unième Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ou « COP21 », prévue à Paris à la fin du mois prochain.  Les changements climatiques et toutes les autres menaces exigent une meilleure préparation, a-t-il ajouté, en estimant que le Cadre de Sendai constituait une première étape dans ce sens.  Il a parlé, à cet égard, de l’ouragan Joaquín qui avait détruit le mois dernier des années d’avancées aux Bahamas.  À mi-parcours de la Décennie pour la biodiversité, il faut avancer plus rapidement dans la préservation de cette diversité, a-t-il lancé.  Nous devons également mettre l’accent sur le rôle central de l’agriculture, a-t-il souligné, en citant les défis actuels posés au secteur agricole, comme la volatilité des prix agricoles.

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a fait valoir ce que fait la Commission nationale multisectorielle, créée en 1992, qui joue un rôle critique dans la mise en œuvre du programme national et des plans quinquennaux de développement durable.  Nous avons élaboré des cours sur l’écologie et adopté des politiques de protection des zones humides, a-t-il ajouté.  Évoquant la biodiversité unique de son pays, il s’est plaint de la pollution des zones aquatiques, ainsi que de la déforestation, de la dégradation des terres et des déperditions des nappes phréatiques.  Sixième pays le plus vulnérable aux catastrophes dans le monde à cause du risque sismique, l’Iran s’est doté d’un cadre de prévention, a-t-il assuré.  M. Khoshroo a ensuite plaidé en faveur du respect des principes d’appropriation nationale et de responsabilité commune mais différenciée, en voulant aussi que l’accent soit mis sur les trois piliers du développement durable.  Il a dénoncé les conséquences du terrorisme et de l’extrémisme violent qui font obstacle au développement durable en Iran, avant de demander un plan d’action régional pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable qui tienne compte des priorités urgentes.  Il a aussi souhaité la mise en route du Mécanisme de facilitation des technologies.

M. MOHAMED EL BECHIR MOHAMED LEMINE (Mauritanie) a déploré le fait que 36 pays africains continuent de faire partie de la liste des 50 pays les plus affectés par la désertification.  Il a indiqué que la Mauritanie est l’un de ces pays, et que cet état de fait a motivé le gouvernement à prendre des mesures appropriées pour lutter contre le fléau.  Il a notamment parlé du projet « Sanctuaire vert » par lequel le Gouvernement de la Mauritanie entend reboiser 2 000 hectares de terre sur une période de 4 ans.  Il a aussi indiqué que la Mauritanie était partie prenante du projet africain de la « Grande muraille verte » visant à lutter contre la désertification en Afrique par la reforestation de vastes espaces d’est en ouest du continent.  Le représentant a aussi appelé la communauté internationale à renforcer la lutte contre les changements climatiques.

M. ANTONIO GUMENDE (Mozambique) a rappelé que le Mozambique était l’un des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles en Afrique, ce qui a amené le gouvernement à adopter, en 2006, un plan-cadre de prévention et de réduction des catastrophes naturelles avec une double approche institutionnelle et opérationnelle.  Le Mozambique a également pris d’autres mesures dans le Cadre de Sendai, s’inscrivant dans les objectifs stratégiques du gouvernement pour la période 2015-2019 et visant à réduire la vulnérabilité des communautés, de l’économie et des infrastructures aux changements climatiques et aux risques de catastrophe naturelle.  Le Gouvernement du Mozambique aimerait faire plus mais se heurte au manque de ressources financières, matérielles et technologiques, a fait remarquer le représentant, qui a appelé la communauté internationale à assister son pays dans ses efforts de développement.

M. PHILLIP TAULA (Nouvelle-Zélande) a salué le fait qu’il y ait, au sein de la communauté internationale, une plus grande reconnaissance de la vulnérabilité des petits États insulaires en développement (PEID).  Dans ce contexte, il a invité la communauté internationale à trouver un accord universel ambitieux et juridiquement contraignant sur le climat à la vingt et unième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) prévue à Paris en fin d’année.  Il a en outre invité les acteurs au développement à adapter leurs projets à la taille réduite des PEID qui ne nécessitent pas forcément de grands investissements au vu de leur superficie.  Il a aussi appelé les donateurs à réexaminer leurs politiques de prêts en faveur de ces pays, afin de s’assurer, a—t-il souhaité, que personne ne soit laissé de côté.

M MOUNZER MOUNZER (République arabe syrienne) a insisté sur le rôle du Forum politique de haut niveau pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Il a indiqué qu’avant le déclenchement de la crise interne en Syrie, le pays avait déjà pris de l’avance sur la voie du développement durable.  « Vous avez vu ces opposants modérés qui bombardent les populations et détruisent nos infrastructures? » a demandé le représentant, sur un ton d’ironie.  Il a aussi décrié l’ingérence de forces étrangères qui contribuent à détruire des infrastructures nationales syriennes.  Il a estimé que ces faits avaient conduit à des pertes énormes pour l’économie du pays.   

M. DIANGUINA DITYAYA DOUCOURE (Mali) a indiqué que le record actuel de taux de CO2 dans l’air se manifeste au Sahel d’une part par des sécheresses récurrentes, avec la baisse continue des fertilités des sols, des pertes d’habitats et de biodiversité et, d’autre part, par la multiplication des seuils sableux dans le cours de plusieurs grands fleuves.  Cette situation, a-t-il expliqué, a entraîné une plus grande pauvreté et, de ce fait, un exode massif des populations rurales vers les zones urbaines ou à destination des pays du nord, à bord d’embarcations de fortune fournies par des réseaux de passeurs en bandes organisées.  Une autre conséquence est le recrutement et l’endoctrinement des jeunes à des fins criminelles par les réseaux terroristes et narcotrafiquants, et donc la propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent.  Ces phénomènes, a-t-il regretté, ont durement frappé le secteur agricole du Mali qui représente 45% du PNB et occupe près de 80% de la population active.  Le maintien de l’intégrité des milieux naturels est, dès lors, un acte écologique éminemment économique pour le Mali.  Le représentant a ensuite détaillé les mesures prises par son gouvernement, comme la mise en œuvre d’une politique nationale sur les changements climatiques, assortie d’une stratégie et d’un plan d’action, ainsi que la mise en place du Fonds climat-Mali pour renforcer les mécanismes de mobilisation des financements nationaux et internationaux.  Parmi les institutions compétentes dans ce domaine, il a cité l’Agence pour l’environnement et le développement durable et le Comité national des changements climatiques.

M. WAKÉ YAGNINIM (Togo) a souligné que l’agriculture togolaise, très vulnérable, était confrontée aux effets néfastes des changements climatiques, ce qui a conduit le gouvernement à élaborer le projet « Adaptation de la production agricole aux changements climatiques » (ADAPT), en relation avec le programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire en cours de mise en œuvre.  Le représentant a détaillé les actions entreprises et les outils de gestion mis en place afin d’assurer une agriculture durable et protectrice de l’environnement, avant d’indiquer l’un des principaux succès dans cette lutte, à savoir la mise en place de 1 000 « Champs écoles agriculteurs », qui permettent de former et renforcer les capacités des producteurs vulnérables sur l’adoption de bonnes pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et résilientes aux changements climatiques.  Le Togo envisage également un programme national d’envergure sur les énergies renouvelables, le développement de l’agriculture durable, l’écotourisme et le tourisme solidaire, ainsi que sur la promotion d’une gestion écologiquement rationnelle des déchets et leur valorisation.

M. NKOLOI NKOLOI (Botswana) a estimé que la responsabilité du développement durable reposait sur les États qui doivent chacun définir leur propre voie de développement économique et social, tout en appelant la communauté internationale à soutenir la mise en œuvre des plans nationaux.  En Afrique, a-t-il fait remarquer, les pays de la région sub-saharienne sont toujours confrontés à des menaces qui leur font faire marche arrière.  Cela prouve, a-t-il ajouté, que ces pays n’ont toujours pas les moyens de s’adapter aux changements climatiques.  Il a donc invité à accroître le niveau d’aide en faveur des pays arides et semi-arides, ainsi que des pays en développement sans littoral.  M. Nkoloi s’est réjoui par avance des résultats qui seront atteints à la COP21 à Paris en décembre prochain, ainsi que de ceux de la douzième session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification qui se tient actuellement à Ankara, en Turquie.  Le représentant a ensuite demandé de fournir aux pays en développement des moyens de renforcer leurs capacités, afin qu’ils parviennent à réaliser le développement durable.

M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) s’est félicité de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui fixe des objectifs axés sur l’être humain et dépend d’actions collectives pour faire face à la faiblesse systémique mondiale, tout en soulignant l’importance d’aligner le système des Nations Unies sur la mise en place effective de priorités nationales de développement.  L’examen de la mise en œuvre du Programme devrait être intégré dans les travaux de l’Assemblé générale et non dispersé dans les différentes Commissions, a-t-il estimé, en soulignant qu’il était important pour le Forum politique de haut niveau de mener son mandat à bien.  En ce qui concerne la situation particulière des petits États insulaires en développement (PEID), un soutien est nécessaire.  De plus, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a considéré que les programmes de développement durable étaient voués à l’échec si l’on ne tient pas compte des principaux responsables des changements climatiques.  Au niveau national, le gouvernement a adopté une stratégie nationale pour un développement durable responsable en 2014, qui reconnaît qu’une population éduquée et en bonne santé est le moteur du développement durable.

M. LOT THAUZENI PANSIPADANA DZONZI (Malawi) a dit espérer que le nouveau programme de développement permettra de mettre véritablement l’accent sur l’éradication de la pauvreté, tout en assurant une bonne transition avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Dans cette optique, il a appelé à une large mobilisation de fonds, en précisant que les gouvernements seuls ne peuvent fournir les fonds nécessaires à la réalisation des ODD.  Il a annoncé que le nouveau plan de développement du Malawi, en cours d’élaboration, va tenir compte des objectifs de développement durable.

Mme MARIA MJOLL JONSDOTTIR (Islande) a rappelé que l’Islande plaidait pour l’initiative de l’énergie durable pour tous, en notant que l’énergie géothermale constitue une source d’énergie renouvelable propre qui est très peu utilisée.  Elle a aussi rappelé l’importance de la gestion durable des océans et des ressources marines.  Elle a, par ailleurs, déploré la tendance mondiale de dégradation des terres, en assurant que si nous agissons vite, cela peut faire changer les tendances actuelles, et les terres ainsi réhabilitées pourraient servir dans la lutte contre la pauvreté et nourrir la population mondiale.  Mme Jonsdottor a aussi déclaré que le développement durable ne pourra se faire sans la prise en compte des femmes, notamment en tenant compte de l’égalité des genres dans toutes les discussions et actions prises dans le cadre du développement durable.

M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a estimé que la coopération internationale et les partenariats devraient jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a noté que le mode de vie traditionnel en Mongolie, marqué par le nomadisme, est sous-tendu par l’idée de vivre en harmonie avec la nature, en précisant que cette attitude garantissait la durabilité des temps modernes.  Il a aussi plaidé afin qu’une nouvelle décennie internationale de l’eau soit proclamée par les Nations Unies.

Mme HUA YE (Chine) a estimé qu’il faudrait laisser les pays mettre en œuvre leurs objectifs de développement en fonction de leurs spécificités nationales.  Le Forum politique de haut niveau, ainsi que les institutions spécialisées, programmes et les fonds des Nations Unies, doivent jouer leur rôle dans ce processus, a-t-elle demandé avant de souhaiter en même temps davantage de partenariats pour soutenir les efforts de développement.  Elle a plaidé en faveur de la coopération Sud-Sud, en arguant qu’elle était complémentaire de la coopération Nord-Sud.  Elle a souhaité qu’elle soit améliorée en qualité et en quantité.  En vue de l’accord qui sera conclu à Paris à la COP21, elle a demandé que le texte tienne compte des responsabilités différenciées de chaque pays et qu’il soit fait pression sur toutes les parties pour qu’elles s’engagent à réduire les émissions de gaz à effet de serre.  En ce qui concerne la Chine, elle a assuré que le pays progressait sur tous les fronts, en indiquant qu’il avait, notamment, adopté une approche responsable face aux changements climatiques qui permet de réduire les émissions de CO2.  La Chine contribue également à la mise en œuvre de la Convention sur la biodiversité et de la Convention sur la lutte contre la désertification, surtout dans les pays africains.  La représentante a insisté, à cette occasion, sur l’aide au développement que son pays fournit depuis longtemps, sur les plans financier et technique.  La Chine, par exemple, a récemment créé un Fonds Nations Unies-Chine pour soutenir la coopération Sud-Sud en matière de climat et d’environnement.

Mme CASSANDRA Q. BUTTS (États-Unis) a demandé de se concentrer sur les actions qui vont porter des fruits dans le processus de développement durable.  Il faut établir des priorités d’action et éviter les doublons, a-t-elle ajouté.  Il faut aussi, a estimé la déléguée, que les efforts soient suivis par toutes les parties prenantes.  Elle a salué la tenue de la Conférence des océans, organisée par le Chili, en saluant ce « forum dynamique de multipartenaires ».  Elle a demandé d’encourager la coopération à tous les niveaux, avant de recommander de concentrer les efforts sur les résultats, sans chercher à créer d’autres mécanismes.  Nous avons, a-t-elle dit, une opportunité unique de faire avancer les idées de plusieurs parties qui ont décidé de fixer des objectifs communs dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Évitons d’utiliser ce Programme comme une excuse pour étendre certains mandats, a-t-elle lancé.  Avant de conclure, elle a souhaité des discussions constructives sur la façon dont la Deuxième Commission peut répondre à cet agenda.

Rappelant l’engagement de son pays à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. MARCELO ELISEO SCAPPINI RICCIARDI (Paraguay) a souligné qu’il était favorable à l’adoption d’une approche multidimensionnelle du développement et de la pauvreté, en priant les autres États Membres de considérer de façon équilibrée les axes économique, social et environnemental du développement durable dans leurs délibérations en Commission.  À cet égard, il a apporté son soutien aux propositions de la délégation de Zambie, au nom du Groupe des pays en développement sans littoral.  La préservation de l’intégrité et de la diversité du patrimoine naturel est une priorité des politiques publiques du Paraguay, en particulier l’utilisation des sources renouvelables d’énergie propre.  Le représentant a souhaité qu’un engagement politique sérieux serait adopté pour atténuer, soulager et inverser les conséquences dévastatrices des changements climatiques lors de la COP21.  Il a prié les autres États Membres, en vertu du Programme d’action de Vienne, d’analyser attentivement, durant la session en cours, l’impact des changements climatiques et des catastrophes naturelles sur les pays en développement sans littoral.

Mme IVA JEMUOVIC (Serbie), s’interrogeant sur la manière dont le Programme de développement durable à l’horizon 2030 pourrait être mis en œuvre efficacement, a estimé que le Forum politique de haut niveau avait pour mandat de suivre cette mise en œuvre.  Elle a cependant rappelé la responsabilité de chaque pays dans ce domaine.  Son pays a besoin de l’appui international, a-t-elle ensuite indiqué, en prônant des investissements substantiels pour garantir la réalisation des objectifs de développement durable.  La représentante de la Serbie a, par ailleurs, souligné le caractère urgent de l’atténuation des conséquences des catastrophes naturelles et l’importance de la lutte contre les changements climatiques.  Elle a placé beaucoup d’espoir dans la COP21, en soulignant qu’il était nécessaire de protéger les plus vulnérables.  La contribution nationale de son pays est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 9,8% jusqu’à 2030, a-t-elle dit, avant de préciser que la Serbie axait ses efforts sur l’utilisation de l’énergie durable.

Mme FRANCELLA STRICKLAND-SIMONET (Samoa) a assuré être engagé dans la mise en œuvre et le suivi des Orientations de Samoa, document final de la Conférence sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui s’est tenue il y a un an dans son pays.  Elle a demandé de ne pas oublier que ces pays restent un cas particulier du fait de leurs vulnérabilités uniques.  Elle a espéré qu’à la présente session, un cadre de partenariats pour les PEID qui garantisse un suivi efficace des engagements pris à Samoa sera lancé.  La représentante a également voulu voir achever l’examen complet du système de soutien des Nations Unies aux PEID mené par le Corps commun d’inspection.  Elle a estimé que le Forum politique de haut niveau restait l’élément central du suivi des Orientations de Samoa et des programmes d’action précédents, en souhaitant que ce suivi soit étroitement lié avec la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action sur le financement du développement d’Addis-Abeba.  La représentante s’est déclarée favorable à la tenue d’une conférence mondiale triennale sur les océans et les mers, la première étant prévue à Fidji.  Elle a indiqué que sa délégation et 38 autres proposaient une résolution pour déclarer 2017 « année internationale du tourisme durable au service du développement ».  Le tourisme, a-t-elle expliqué, représente 30% des échanges commerciaux de services et emploie une personne sur 11.  En 2014, il y a eu plus de 1,1 milliard de touristes internationaux et ce chiffre pourrait atteindre 1,8 milliard d’ici 2030.  Outre ses bénéfices sur le plan économique, elle a fait valoir que le tourisme est une force qui promeut la paix et la compréhension mutuelle.

Mme CEREN HANDE OZGUR (Turquie) a estimé que les catastrophes naturelles étaient des obstacles majeurs sur la voie du développement, d’où l’importance, a-t-elle plaidé, de mettre en œuvre le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe au cours des 15 prochaines années.  La représentante a rappelé que la désertification et la dégradation des terres touchaient près d’un milliard de personnes à travers le monde.  Elle a aussi indiqué que la ville d’Ankara en Turquie accueillait, en ce moment, la douzième Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Au plan national, la Turquie a construit de nombreux barrages et réserves d’eau dans des zones transfrontalières, a-t-elle indiqué, en ajoutant que son pays avait toujours œuvré pour approvisionner les pays voisins en eau.

Mme MARÍA CONCEPCIÓN CASTRO MAZARIEGOS (Guatemala) a déploré les 280 morts dans son pays lors d’un énorme glissement de terrain, près de la capitale du pays, le 1er octobre dernier.  Elle a expliqué que ce drame s’était produit à la suite de pluies diluviennes qui avaient été précédées de 12 semaines consécutives de sécheresse.  Il est important, a-t-elle souligné, de mettre en œuvre le Cadre de Sendai.  Elle a également invité la communauté internationale à avoir une vision plus large du développement durable qui tienne compte des préoccupations de tous les pays.

Mme MARIA ANGELA PONCE (Philippines) a déclaré que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 impliquait une nouvelle approche du concept de développement durable, qui recoupe les sujets sur la paix, la sécurité et les droits de l’homme.  Aussi, elle a estimé que les travaux de la Deuxième Commission devraient refléter cette nouvelle approche, aussi bien dans les méthodes que dans la substance, afin d’éviter l’écueil de se contenter de changements cosmétiques pour mettre à jour des résolutions déjà examinées au cours de sessions précédentes.  Alors qu’un typhon vient de toucher les Philippines, la délégation a rappelé la nécessité d’intégrer la réduction des risques de catastrophe et le Cadre de Sendai dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans le but de renforcer la résilience des plus pauvres ou en situation vulnérable.  Les Philippines, également touchées par la désertification et l’érosion des sols, ont adopté un plan national d’action pour les cinq prochaines années, qui reconnaît l’implication des communautés locales, et soutiennent les recommandations sur l’application de la Convention sur la biodiversité, en particulier dans le transfert de ressources financières et technologiques pour appuyer les efforts de conservation.

Mme KUNZANG C. NAMGYEL (Bhoutan) a indiqué que la mise en œuvre des ODD exigeait l’élaboration de stratégies nationales propres à chaque pays qui tiennent compte des réalités nationales.  Elle a précisé que pour les pays les moins avancés, cette exigence impliquait également la disponibilité de ressources financières prévisibles et un soutien technique de la part de la communauté internationale.  Elle a ainsi plaidé pour que les promesses de financement du développement soient respectées, notamment l’aide publique au développement.  Elle a insisté sur le fait que si les fonds ne sont pas prévisibles, les pays en développement ne pourraient pas réaliser leurs stratégies de développement, faute de moyens sûrs pour les mettre en oeuvre. 

Mme Namgyel a, par ailleurs, souligné l’importance de la notion d’« harmonie avec la nature ».  Elle a expliqué que c’est dans cette optique que le Bhoutan promouvait la notion de « bonheur national brut », mettant ainsi en avant à la fois la croissance économique, la préservation de l’environnement et le respect de la nature.  Elle a aussi rappelé l’importance vitale de l’éducation, en assurant que nombre d’ODD ne seraient pas réalisés si des investissements conséquents n’étaient pas consentis en faveur des systèmes d’éducation.

M. ISSIAKOU ABDOU (Niger) a indiqué que les engagements pris au titre de l’aide publique au développement, du transfert de technologies, d’aide au commerce, de renforcement des capacités et d’appui à la résilience, tant dans le cadre du Programme d’action d’Addis-Abeba qu’au titre de l’objectif 17 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, doivent être rigoureusement observés afin que tous les États, particulièrement les plus défavorisés et vulnérables, soient capables d’y faire face.  Le représentant a expliqué que les politiques et stratégies nationales en faveur du développement durable au Niger ont débouché sur la mise en place progressive d’un cadre institutionnel qui permettait l’intégration du Programme 2030.  Outre l’inscription de la question du développement durable dans la Constitution de 2010, le Niger met en place un processus de mise en conformité des textes nationaux avec les instruments internationaux.

M. SEBASTIAN DI LUCA (Argentine) a souligné que le respect des droits de l’homme était une condition indispensable au développement durable.  Il a plaidé notamment en faveur de l’égalité entre les sexes.  Le représentant a aussi abordé la question du développement selon la perspective environnementale, en appelant les pays développés en particulier à prendre des mesures concrètes pour remédier aux problèmes liés aux changements climatiques.  Il a souhaité, à cet égard, que des engagements sérieux soient pris à la COP21 qui se tiendra à Paris le mois prochain.  En ce qui concerne la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il a insisté sur la nécessité pour les pays développés de prendre des engagements équilibrés en faveur des pays en développement, qui pourraient contribuer davantage sur le plan financier.  Les pays développés doivent ainsi respecter les engagements à consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  Enfin, il a reconnu le rôle central du Forum politique de haut niveau dans le suivi du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que celui des commissions régionales.

Mme LYNE CALDER (Suisse) s’est dite convaincue que la réduction des risques de catastrophe était un élément essentiel du développement durable et une condition sina qua non de l’éradication de la pauvreté.  Les changements climatiques, associés à la croissance démographique, à l’accroissement des infrastructures et à la dégradation de l’environnement, aggravent la situation et freinent les efforts de développement.  C’est pouroi,l’accent doit être désormais mis sur la prévention des catastrophes plutôt que sur la gestion de leurs conséquences, a estimé la représentante de la Suisse, en considérant que cela demandait un engagement et un investissement au sein des familles, des communautés, des pays et avec tous les acteurs des secteurs public et privé.  Le système onusien devrait profiter de la dynamique positive de la convergence du Programme de développement durable à l’horizon 2030, du Cadre de Sendai et du Programme d’action d’Addis-Abeba pour promouvoir la cohérence d’action de ses institutions spécialisées, fonds et programmes, d’autant qu’elles ont une énorme influence normative, a rappelé la déléguée, pour qui « il est nécessaire de rompre, une fois pour toutes, avec ce clivage entre les acteurs et les actions de développement et d’aide humanitaire ».

M. LOK BAHADUR POUDEL CHHETRI (Népal) a relevé les nombreux obstacles qui se posent au développement, parmi lesquels les changements climatiques qui ont un coût élevé pour un pays comme le sien.  Il a émis l’espoir qu’un instrument contraignant serait adopté à Paris à la COP21, dans le respect du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Avec 8 des 14 montagnes les plus élevées de la planète et une plaque tectonique fragile, le Népal est conscient des difficultés auxquelles sont confrontés les pays montagneux, a dit le représentant avant de saluer les 13 principes du Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe.  Il a aussi appelé à tenir compte des connaissances des autochtones dans les efforts de résilience.  Après avoir exprimé sa reconnaissance pour l’aide internationale que le Népal a reçue lors du dernier tremblement de terre, le délégué a indiqué que la reconstruction du pays durerait jusqu’en 2022.  Le Népal, qui a placé la résilience au cœur de sa Constitution, dépend beaucoup de l’hydroélectricité, a-t-il aussi indiqué.

M. FEH MOUSSA GONE (Côte d’Ivoire) a mentionné le Plan national de développement (PND) adopté par son pays, ainsi que son Programme national de lutte contre les changements climatiques qui est l’une des orientations sectorielles du PND.  Les actions de ce programme portent essentiellement sur les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a-t-il précisé.  Le pays a également pris des mesures pour renforcer la résilience et l’atténuation, avec notamment l’aménagement de l’espace rural pour développer l’agriculture et le secteur forestier, ainsi que la promotion de pratiques durables permettant d’améliorer les capacités de production agricole.  La Côte d’Ivoire, a-t-il ajouté, a également entrepris de maîtriser la consommation énergétique par une politique d’efficacité énergétique volontariste.  Après avoir énuméré les conséquences néfastes des changements climatiques dans son pays, le délégué a précisé les mesures d’adaptation prises ou prévues qui visent en priorité le renforcement des capacités humaines, institutionnelles, techniques, financières ainsi que le transfert de technologies.

M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin) a estimé que la COP21 de Paris sur le climat offrait à la communauté internationale une occasion exceptionnelle de forger le consensus autour des mesures à prendre pour stabiliser le climat de la planète.  Il a aussi appelé au transfert des technologies propres et au renforcement des capacités institutionnelles nécessaire aux pays en développement pour assurer l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.  M. Zinsou a noté que le coût de la réalisation des ambitions d’atténuation des gaz à effet de serre et d’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques au Bénin était globalement évalué à 30 milliards de dollars, dont 2 milliards comme contribution du Gouvernement béninois sur la période allant de 2016 à 2030. 

Mme VALERIE S. BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a rappelé que Monaco s’était engagé à la pleine mise en œuvre de l’objectif de développement durable relatif à la conservation et à l’utilisation durable des océans, des mers et des ressources marines.  C’est dans cette perspective que la principauté soutient également la convocation des conférences triennales sur les océans afin de mesurer les progrès accomplis et d’identifier les efforts nécessaires supplémentaires.  Monaco a axé ses efforts de coopération internationale sur des projets concrets qui bénéficient directement aux communautés des petits États insulaires en développement, par exemple en faveur de l’adaptation aux changements climatiques, de la préservation de la biodiversité, de l’accès à l’eau potable, du développement du tourisme durable et du renforcement des capacités.  Préoccupé par les menaces croissantes causées par l’homme sur des pans entiers de la biodiversité marine, en particulier les mammifères marins, Monaco accorde une grande importance à la Convention sur la diversité biologique, dont la douzième réunion de la Conférence des Parties a reconnu l’importance de l’intégration de la diversité biologique dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, de même que le rôle de cette diversité pour éliminer la pauvreté.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a indiqué qu’une campagne de sensibilisation sur les objectifs de développement durable était menée au Rwanda tandis que les parlementaires ont pris des mesures pour s’approprier ces objectifs et les mettre en œuvre.  Elle a salué le rôle des médias sociaux à cet égard.  Parmi les facteurs qui peuvent favoriser cette mise en œuvre, elle a cité la gouvernance inclusive et la lutte contre la corruption.  Le financement sera en outre crucial, a-t-elle ajouté, souhaitant voir s’accroître les ressources nationales pour éviter de trop dépendre des ressources extérieures.  La représentante a souligné le rôle que peuvent jouer, à cet égard, le secteur privé, les gouvernements et les partenaires de développement.  S’agissant de la dimension environnement du développement durable, elle a prôné une meilleure préparation aux changements climatiques ainsi qu’une plus grande solidarité en faveur des pays en développement, notamment par le biais du Fonds vert pour le climat.

M. SUH SANGPYO (République de Corée) a déclaré qu’un cadre de surveillance et de reddition de comptes efficace garantirait la pleine mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il est important que la session de 2016 du Forum politique de haut niveau sur le développement durable établisse l’orientation d’un processus de suivi et d’examen du Programme.  Il devrait avoir pour objectif de faire plus en s’appuyant sur le document final du Sommet du développement durable.  Le Forum devrait aussi donner une orientation stratégique basée sur les faits, la science et l’échange de connaissances.  Le partenariat solide entre les organes de l’ONU et le rapport mondial sur le développement durable est également important pour assurer la réussite du suivi et de l’examen au Forum politique de haut niveau.

Les changements climatiques sont aussi des questions transversales qui doivent être abordées en vue du développement durable.  Le changement de paradigme vers une économie axée sur de faibles émissions de dioxyde de carbone et la croissance verte nous donnera de nouvelles occasions pour l’innovation ainsi que pour promouvoir le développement.  Le représentant a ajouté que sa délégation se focalisera également sur l’ODD 16 visant à « promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable » parce que nous estimons que la promotion de la paix, de la justice et d’institutions fortes est une condition préalable au succès des ODD dans l’ensemble.  L’ODD 16 favorisera la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030 en assurant la protection de la dignité humaine et la justice à travers l’état de droit, des institutions inclusives et la bonne gouvernance, a-t-il estimé.

M. ALEXIS MUNUNGI LEKI (République démocratique du Congo) a indiqué que l’une des plus grandes injustices des changements climatiques résidait dans le fait que le continent africain souffre des effets négatifs du phénomène, et pourtant il émet peu de gaz à effet de serre.  Il a plaidé pour la conclusion d’un accord universel, juridiquement contraignant, qui soit à même de permettre que l’élévation de la température moyenne de la planète soit contenue en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.  Il a assuré que la République démocratique du Congo (RDC) s’était engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 17%, soit 77 millions de tonnes de CO2 à l’horizon 2030.  Il a rappelé que les forêts de la RDC couvrent 152 millions d’hectares du territoire national, soit près de 10% des forêts tropicales mondiales, faisant ainsi du pays « le poumon vert de l’Afrique ».  Le représentant a appelé la communauté internationale à appuyer les initiatives de son pays dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. 

Mme AL ATEIBI (Émirats arabes unis) a fait valoir les différents plans de développement adoptés par son pays depuis 40 ans.  En outre, a-t-elle ajouté, les Émirats versent une aide publique au développement (APD) qui a dépassé la valeur de 1,7% du PIB.  Nous essayons aussi de réaliser l’égalité entre les sexes, comme cela est prévu par la loi, a-t-elle indiqué en précisant qu’une place de plus en plus grande était donnée aux femmes dans les processus de prise de décision, dans les sciences et le génie civil.  En matière de changements climatiques, le pays a adopté une stratégie pour la croissance verte, la première au Moyen-Orient, a-t-elle assuré.  Les Émirats consacrent aussi une part importante de leur budget à l’aide au développement, axée particulièrement sur les énergies vertes.  Nous avons régularisé les prix du pétrole et nous œuvrons pour la valorisation des ressources en eau, a ajouté la représentante.  Elle a aussi parlé de l’utilisation de l’énergie solaire pour la désalinisation de l’eau.  En outre, les Émirats consacrent beaucoup de moyens aux secteurs de la santé et de l’éducation, a-t-elle indiqué, notamment sur le plan international en participant à une campagne de vaccination.

M. BAUDELAIRE NDONG ELLA (Gabon) a encouragé tous les États Membres à contribuer à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui oblige, a-t-il précisé, à renforcer la coopération internationale.  Le Gabon, a-t-il indiqué, a anticipé ce processus dans son plan stratégique Gabon Émergent (PSGE), sachant qu’il entend se hisser parmi les pays émergents à l’horizon 2025.  Il souhaite passer d’une économie de rente à une économie d’industries et de services à forte valeur ajoutée, en mettant l’accent tout d’abord sur le capital humain, le développement du numérique et les capacités énergétiques.  Des efforts à court terme porteront aussi sur l’éducation, afin de fournir une main d’œuvre qualifiée, a-t-il dit, avant de parler aussi du développement du secteur agricole. 

Le représentant a ensuite expliqué les mesures prises par son pays pour lutter contre les changements climatiques, en précisant qu’il était le premier pays africain à avoir soumis sa contribution déterminée au niveau national au Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC ).  Il a aussi mentionné le plan d’action national pour le suivi de sa politique en matière d’environnement.  En ce qui concerne la COP21, il a souligné que l’Afrique et l’Amérique du Sud, qui sont les deux poumons de la planète, avaient un rôle fondamental à jouer dans le cadre de ces négociations.  Enfin, il a attiré l’attention sur le problème du braconnage et s’est félicité, à cet égard, de l’adoption, le 30 juillet dernier, d’une résolution à l’Assemblée générale sur le trafic illégal des espèces sauvages.

M. LEULSEGAD TADESSE ABEBE (Éthiopie) a plaidé en faveur d’un système de l’ONU revitalisé pour qu’il puisse contribuer efficacement à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en soutenant les gouvernements nationaux, notamment dans la lutte contre les changements climatiques.  À ce sujet, il a recommandé de faire porter les efforts sur le renforcement de la résilience et des capacités d’adaptation des pays en développement.  L’Éthiopie met en œuvre sa stratégie d’économie verte pour la résilience face au climat, a-t-il assuré, en expliquant comment elle est intégrée dans la planification nationale.  Il a indiqué qu’une attention particulière était accordée à la gestion durable des terres, à la prévention de la dégradation des sols, à la déforestation et à la désertification.  Même si nous n’avons pas contribué aux facteurs causant les changements climatiques, nous nous sommes cependant engagés à réduire les émissions mondiales en soumettant notre « contribution prévue déterminée au niveau national » au Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a déclaré le représentant.  Sa délégation appelle à verser des contributions au Fonds vert pour le climat à hauteur de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2020.  M. Abebe a aussi demandé de mettre en route le Mécanisme de facilitation des technologies.

M. TOBIN (Costa Rica) a rappelé que, selon les scientifiques, les phénomènes extrêmes et puissants constitués par les courants marins comme El Niño, vont avoir un impact de plus en plus dévastateur sur certains pays, dont le Costa Rica.  Il a noté que cette situation intervenait alors que les changements climatiques ont déjà un impact négatif sur les économies de ces pays, comme on a pu le constater après les passages de l’ouragan Joaquim et de la tempête tropicale Erika.  Le représentant a aussi établi que le tourisme durable et la protection de la nature se complétaient mutuellement.  Il a précisé que le tourisme ne serait durable que si les beautés de la nature sont préservées et conservées durablement.  Il a souligné que le Costa Rica accueillait près de 2 millions de touristes chaque année, et que l’activité touristique représentait 5,5% du produit intérieur brut (PIB) du pays.  Il a plaidé pour que le tourisme durable ait droit de cité partout dans le monde, afin, a-t-il expliqué, de contribuer à la création d’emplois décents et à la promotion des cultures locales.

M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a recommandé de rechercher une croissance équitable, qui offre des chances d’emploi, et d’établir des structures de gouvernance économique et démocratique mondiales qui soient inclusives et qui représentent toutes les régions du monde sur un pied d’égalité.  Il a aussi appelé à procéder à une transformation durable afin de bénéficier aux générations actuelles et à venir.  En ce qui concerne les moyens de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il a cité le Mécanisme de facilitation des technologies, le Programme d’action d’Addis-Abeba et le Forum politique de haut niveau.  La Deuxième Commission, a-t-il ajouté, devrait servir de plateforme pour mobiliser les actions. 

M. Percaya a aussi souhaité que la COP21 puisse adopter un accord permettant de limiter la hausse de la température mondiale en dessous de 2 degrés Celsius et d’intégrer les risques de catastrophe pour mieux répondre aux changements climatiques.  Enfin, il a recommandé d’intégrer le tourisme dans les discussions internationales et a appuyé le projet de résolution qui propose de consacrer 2017 comme « année internationale du tourisme durable », en faisant valoir les avantages que ce secteur offre sur les plans social, culturel et environnemental.  C’est un secteur qui peut permettre aux communautés locales de réaliser le développement durable, a-t-il estimé. 

M. REMONGAR T. DENNIS (Libéria) a rappelé que le développement durable en Afrique passait par la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Il a plaidé pour que le transfert des technologies soit assuré afin de permettre aux pays en développement de réaliser les progrès nécessaires à leur développement.  Il a aussi souhaité que l’assistance des Nations Unies dans les pays en développement tienne compte de la spécificité de chaque pays.  Il a indiqué que le vrai changement transformatif du développement durable devrait être initié par les responsables politiques.

M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a indiqué que la désertification était un obstacle majeur au développement de l’Érythrée.  L’Érythrée, qui est situé en zone aride dans la Corne de l’Afrique, est affectée par des cycles de sécheresse, de dégradation de terres et de désertification, et, ainsi, le pays est plus vulnérable aux effets des changements climatiques.  Il a indiqué qu’en plus des initiatives nationales engagées par le Gouvernement de l’Érythrée pour lutter contre ces fléaux, le pays est aussi partie prenante de l’initiative africaine de la « Grande muraille verte ».  Il a expliqué que cette initiative à laquelle participent une dizaine de pays vise à bloquer l’avancée du désert du Sahara grâce à une muraille de verdure qui sera longue de 7 100 km et large de 15 km, d’ouest en est du continent.

Mme SOFYA SIMONYAN (Arménie) a déclaré qu’après l’adoption des ODD, il était nécessaire de mettre à jour, de synchroniser et rationaliser les politiques et programmes aux niveaux national et international.  « Une adaptation soigneuse des nouveaux objectifs au contexte national devrait être une importante priorité comme nous continuons de placer une grande attention au développement du capital humain pour éradiquer la pauvreté », a continué la représentante.  Elle a ajouté qu’en créant ensemble des solutions de développement, nous tendons la main aux jeunes créateurs et entrepreneurs pour améliorer l’engagement des citoyens, construire sur les progrès d’un certain nombre de projets mis en œuvre avec les partenaires de développement.  À travers une meilleure utilisation du potentiel du secteur privé, nous pouvons faire une différence fondamentale et améliorer l’accès à une éducation de qualité et lutter contre l’analphabétisme financier, et assurer l’accès aux systèmes bancaire et financier pour les jeunes et faciliter une meilleure planification des activités.  La représentante a également mis l’accent sur l’apport de la migration au développement ainsi que sur la nécessité de développer les infrastructures et les investissements durables.  Dans les cas des pays enclavés comme l’Arménie, elle a souligné l’importance des voies de dessertes pour faciliter l’accès au commerce international et aux marchés, en particulier en mer Noire et dans les ports du Golfe persique.  

M. ELIPHAS CHINYONGA (Zambie) a recommandé d’adopter des approches holistiques et équitables en vue de faciliter la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a averti, cependant, de la menace que représentent les changements climatiques pour les efforts entrepris dans cette voie.  La  Zambie, a-t-il indiqué, a soumis sa « contribution prévue déterminée au niveau national » aux changements climatiques pour 2015, en vue de la tenue de la COP21 à Paris, du 30 novembre au 11 décembre prochains.  Il a espéré que cette Conférence serait couronnée de succès, ainsi que la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, qui se tient actuellement à Ankara, en Turquie.  Il a enfin encouragé à définir des jalons dans la planification du développement durable, ce qui exige la mise en place d’indicateurs. 

M. ALAIN WILFRIED BIYA (Cameroun) a estimé que la restructuration des travaux de la Deuxième Commission devrait permettre de réexaminer le contenu du point de l’ordre du jour portant sur le développement durable qui, jusqu’ici, a été dominé par la dimension environnementale au détriment des dimensions économiques et sociales.  Il faudrait définir le rôle et repositionner la Deuxième Commission dans l’architecture de suivi de la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba et du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a ajouté le représentant.  À quelques semaines de la COP21, a-t-il dit, le Cameroun reste attaché à la vision partagée du Plan d’action de Bali qui renvoie à la responsabilité historique des pays développés.  Le Cameroun, a-t-il ajouté, souscrit à la position de l’Union africaine qui exige que le futur accord respecte le principe de responsabilité commune mais différenciée, afin de prendre en compte le niveau de développement de chaque pays.

Le représentant a souligné qu’il était nécessaire de garantir le montant de 100 milliards de dollars par an que le Fonds Vert doit recevoir pour aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques et à réduire les émissions à effet de serre.  Il a aussi déclaré que la désertification, la sécheresse et la dégradation des écosystèmes posent un défi à la fois environnemental, économique et social.  Le Cameroun, malgré ses potentialités naturelles, n’échappe pas à ces phénomènes.  Dans le cadre de l’opération « Sahel Vert », le gouvernement a poursuivi les campagnes de reboisement et de distribution des foyers améliorés en vue de réduire la pression sur le couvert végétal.  Avant de terminer, le représentant a rappelé la nécessité d’un soutien accru de la communauté internationale à une juste rétribution des efforts de gestion, d’entretien à la fois financier et technologique, de conservation et de régénération des forêts du Cameroun qui, pour l’intérêt général, a pris la courageuse option de renoncer à la pleine utilisation des ressources nécessaires à son développement.

M. GILBERT ZACARIAS MAMANI PACO (Bolivie) a fait part des résultats de la Conférence mondiale des peuples sur les changements climatiques et la défense de la vie qui vient de se tenir dans son pays, à Tiquipaya, du 10 au 12 octobre dernier, et à laquelle le Secrétaire général de l’ONU est venu participer.  Une déclaration a été approuvée à l’issue de cette Conférence qui constitue une proposition pour la COP21.  Parmi les recommandations de ce texte, il a cité l’appel pour aider les peuples du monde qui souffrent encore du colonialisme et qui, de ce fait, voient leurs aspirations pour un meilleur avenir anéanties.  La Déclaration de Tiquipaya propose à l’Assemblée générale un projet de résolution qui reprend les engagements de la Déclaration universelle des droits de la terre mère et invite tous les États Membres à participer à l’élaboration, l’adoption et la mise en œuvre de celle-ci en s’écartant de la vision mercantiliste.  La Déclaration de Tiquipaya demande aussi de supprimer les brevets dans le domaine public et de progresser dans le transfert des technologies, a aussi indiqué le représentant de la Bolivie.  Il invite, en outre, à créer un tribunal international de justice climatique et de la terre mère.

Mgr BERNADITO CLEOPAS AUZA, Observateur Permanent du Saint-Siège, a fait remarquer que le modèle de développement qui recherche l’accumulation souvent aux dépens de l’environnement et de la vie humaine ne peut pas être durable.  Il a fait écho au rapport du Secrétaire général dans lequel celui-ci invite à un changement de paradigme dans la manière de concevoir le développement et, comme le pape François, a insisté pour que ce changement soit guidé par le concept de justice et par la conscience qu’il faut répondre aux besoins d’hommes et de femmes vivant dans la pauvreté.  Il a donc plaidé pour qu’on adopte une approche multidimensionnelle de la pauvreté et du développement, « parce que la personne humaine est multidimensionnelle », a-t-il expliqué.  Le nonce a également souligné que le développement humain ne pouvait pas être imposé, en arguant qu’il faudrait plutôt donner les moyens de se développer à chaque individu, chaque famille et chaque communauté.

M. AJAY MADIWALE, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a indiqué que les catastrophes avaient touché 3 milliards de personnes au cours des 15 dernières années, causant ainsi un million de morts et 2 000 milliards de pertes économiques.  Ce sont les populations les plus vulnérables qui sont touchées, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a salué le Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe adopté en mars 2015, tout en prévenant qu’il faudrait l’appliquer au niveau local où les effets des catastrophes se font le plus sentir.  Il a aussi appelé à consacrer à cet objectif un niveau suffisant de ressources, avant de plaider aussi en faveur de partenariats pour soutenir les efforts des gouvernements.

Mme AMBER BARTH, Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 exigera des flux d’investissements importants de façon à transformer les économies et les infrastructures pour conduire la planète vers la prospérité et un meilleur état de santé.  C’est pour cela que l’accent mis sur la relation entre développement durable, travail décent et emplois verts est à la fois pertinent et tombe à point nommé, a dit la représentante. 

Elle a ensuite fait observer que les niveaux d’emplois et, en particulier des plus jeunes, ne sont pas retombés au niveau précédant la crise.  Cette année, 73,3 millions de jeunes sont sans emploi dans le monde, a indiqué la représentante de l’OIT, en ajoutant que la création d’emplois devrait être aujourd’hui une priorité au centre des politiques nationales.  Mais le défi n’est pas seulement de créer des emplois, il faut également s’assurer qu’ils sont productifs et efficaces dans la lutte contre la pauvreté.  Aujourd’hui, plus de la moitié de la force de travail mondial relève du secteur informel, tandis que 780 millions d’hommes et de femmes, qui constituent le lot de travailleurs pauvres ne gagnent pas plus de deux dollars par jour.

Dans ce contexte, l’économie verte apparaît comme une opportunité génératrice d’emplois décents, qui peuvent effectivement et efficacement contribuer à la lutte contre la pauvreté et l’inclusion sociale, a dit la représentante.  Selon une étude de l’OIT, les transformations générées par l’économie verte pourraient créer 60 millions d’emplois supplémentaires.  Cela ne se produira pas sans les bons choix politiques, économiques et les réformes nécessaires, de même que sans une coordination au niveau international des efforts pour le développement, a-t-elle conclu. 

Mme CARLA MUCAVI, Organisation de l’alimentation et de l’agriculture (FAO), a expliqué que cette organisation appuyait les efforts des gouvernements en faveur de la sécurité alimentaire en utilisant son expertise technique et en travaillant dans le cadre de partenariats.  En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la FAO s’attaque à la pénurie d’eau en proposant l’utilisation de technologies modernes.  La représentante a aussi parlé des sécheresses récurrentes en Afrique qui nécessitent une résilience plus forte.  La FAO aide les agriculteurs à obtenir un meilleur rendement de leur production, a-t-elle ajouté.  En Amérique latine et dans les Caraïbes, la FAO appuie la mise en œuvre de la Stratégie de sécurité alimentaire et de nutrition de la CELAC.  La stratégie de croissance bleue de la FAO vise à protéger les océans, a-t-elle aussi indiqué, avant de souligner le rôle des forêts dans le développement durable.  Le mécanisme de facilitation des technologies dont la FAO est membre devrait contribuer utilement à tous ces efforts, a-t-elle dit en concluant son intervention.

M. ASHRAF EL NOUR, Organisation internationale pour les migrations-(OIM), a demandé aux gouvernements de faire le lien entre les migrations internationales, l’environnement et les changements climatiques dans l’accord sur les changements climatiques en cours de négociation et qui devrait être adopté par la COP21 à Paris, le mois prochain.  Les cadres de développement adoptés jusqu’à présent, dont le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les Orientations de Samoa, reconnaissent déjà les liens à facettes multiples qui existent entre migration et développement.  Il a demandé de voir les migrations comme un élément de la stratégie d’adaptation que l’on pourrait intégrer dans le nouvel accord sur le climat.  L’OIM est engagée à contribuer à une action ambitieuse sur le climat et à aider les sociétés à s’adapter aux défis actuels et futurs des changements climatiques, a-t-il assuré.

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