Soixante-dixième session,
9e & 10e séances – matin & après-midi
AG/EF/3425

Éliminer la pauvreté d’ici à 2030 est possible si on redouble d’efforts à tous les niveaux, avertissent les délégations de la Deuxième Commission

« Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde » est l’objectif numéro un que se sont fixé les dirigeants mondiaux, le mois dernier, en adoptant le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  C’est dans ce contexte et dans celui de la « deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) » que plus de 50 délégations ont pris la parole, aujourd’hui à la Commission économique et financière (Deuxième Commission), pour expliquer comment il serait possible de relever ce défi au cours des quinze prochaines années.

La discussion de la journée a encouragé les pays pauvres à redoubler d’efforts pour parvenir à éliminer la pauvreté et a, en même temps, souligné la contribution accrue que l’on attend de la part des pays développés au titre de la coopération internationale et de l’aide au développement.

En faisant le bilan des 15 années d’expérience acquise dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les délégations ont présenté les mesures politiques qui se sont révélées efficaces pour réduire la pauvreté.  « Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous disposons d’outils, de technologies, de volonté politique et, éventuellement, de ressources pour mettre fin à la pauvreté », a déclaré avec optimisme le représentant des États-Unis.

Le Secrétaire général a fait plusieurs recommandations aux pays en développement dans un rapport sur la pauvreté.  Il leur a suggéré d’accorder la priorité à la transformation structurelle économique, laquelle conduit à l’industrialisation, à la création d’emplois dans des secteurs plus productifs, à l’amélioration des revenus et à la réduction des formes précaires d’emploi.

Parmi les régions du monde les plus touchées par la pauvreté, on a cité l’Afrique sub-saharienne qui compte 50 millions de pauvres de plus aujourd’hui qu’il y a 40 ans, avec 403,2 millions de personnes vivant dans la pauvreté, et l’Amérique latine et les Caraïbes, où vivent pas moins de 165 millions de pauvres.

Les cas de plusieurs pays ont été présentés comme exemples de bons résultats obtenus grâce à des mesures prises dans plusieurs domaines.  Ainsi, l’Éthiopie a pu réduire son niveau de pauvreté après le renforcement du secteur de l’agriculture et des secteurs industriels à fort potentiel, ainsi que grâce aux investissements directs étrangers.

L’agriculture et la sécurité alimentaire restent les plus grandes priorités de l’Afrique, a relevé la Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, en signalant que ces pays se sont récemment engagés à doubler la productivité agricole et à tripler d’ici à 2025 le commerce panafricain des matières premières et services agricoles.

Dans la région des Caraïbes, la pauvreté est essentiellement un phénomène rural, a indiqué pour sa part le délégué du Suriname, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), avant d’expliquer que les pays de la région étaient déterminés à éradiquer la pauvreté en prenant des mesures vigoureuses comme, par exemple, l’établissement des filets de sécurité sociale.

Le groupe des pays les moins avancés (PMA), par la voix du représentant du Bangladesh, a proposé de suivre quatre grands principes pour éliminer la pauvreté: prendre en compte le pourcentage de personnes vivant dans la pauvreté plutôt que le nombre absolu; renforcer la capacité des pays à traiter eux-mêmes les difficultés; accélérer le rythme des progrès dans la réduction de la pauvreté; et augmenter le niveau de fonds de dotation. 

La participation des femmes au développement, question au cœur d’un rapport du Secrétaire général, est un moyen incontournable pour parvenir à éliminer la pauvreté, a expliqué notamment le représentant de l’Afrique du Sud, qui parlait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Les délégations ont reconnu la responsabilité des gouvernements d’adopter des mesures d’autonomisation des femmes dans tous les secteurs. 

Un autre grand axe sur lequel doivent porter les efforts est la mise en valeur des ressources humaines, un objectif détaillé dans un autre rapport du Secrétaire général.  C’est aussi dans les autres secteurs (éducation, santé, environnement, technologies de l’information et des communications, droits de l’homme) que les pouvoirs publics doivent agir pour parvenir à éradiquer la pauvreté, ont souligné les délégations.

Outre les efforts à déployer au plan national, les appels à la coopération internationale n’ont pas manqué de se faire entendre tout au long de la journée.  Celle-ci doit s’exprimer tant sur le plan financier, notamment en respectant les engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD), que sur le plan technique.  Ces appels ont été entendus par le représentant des États-Unis, dont le pays, a-t-il dit, est le premier donateur en matière d’APD, et celui de la Fédération de Russie qui a mentionné l’important volume de son aide au développement et ses efforts pour annuler les dettes des pays très endettés.

La Deuxième Commission reprendra ses travaux jeudi 15 octobre, à 10 heures, sur le thème « mondialisation et interdépendance ». Elle organisera demain matin, mercredi 14 octobre, un évènement parallèle avec l’entité ONU-Femmes.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Rapport du Secrétaire général « Activités relatives à la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) » (A/70/281)

Ce rapport, présenté par Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement au Département des affaires économiques et sociales (DAES), étudie les difficultés rencontrées par les pays engagés dans l’élimination de la pauvreté, notamment à cause de la faible productivité agricole, des taux de chômage élevés, des inégalités, de l’exclusion sociale, des crises économiques et des incidences des changements climatiques.  Il fait aussi le bilan des plus récentes activités menées par le système des Nations Unies, pour la mise en œuvre du plan d’action interorganisations pour l’élimination de la pauvreté, et met en évidence les mesures politiques clefs qui se sont révélées efficaces pour réduire la pauvreté.

Le Secrétaire général y fait aussi une série de recommandations aux pays en développement, comme celle d’accorder la priorité à la transformation structurelle économique, laquelle conduit à l’industrialisation, à la création de davantage d’emplois dans des secteurs plus productifs, à l’amélioration des revenus et à la réduction des formes précaires d’emploi.

Les autres recommandations visent notamment à renforcer la cohérence des politiques et l’intégration entre les trois éléments fondamentaux du développement durable (économique, social, environnemental), à bien coordonner les politiques d’élimination de la pauvreté, ou encore à promouvoir une croissance inclusive, équitable et durable à forte intensité d’emploi.  Il ne faut pas oublier que le cadre de développement pour l’après-2015 doit être centré sur les personnes et que la protection sociale universelle doit être une priorité.

Participation des femmes au développement

Rapport du Secrétaire général « Étude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement - Égalité des sexes et développement durable » (A/69/156)

Cette étude, qui est la septième du genre, est présentée à la Deuxième Commission de l’Assemblée générale tous les cinq ans.  L’étude démontre pourquoi l’égalité des sexes doit être au centre des préoccupations pour ce qui est du développement durable.  Elle met en évidence que toutes les politiques et tous les instruments de développement durable, aux niveaux mondial, régional, national et local doivent inclure un engagement explicite à l’égalité des sexes et la réalisation des droits humains et des capacités des femmes et des filles.  Il faudra, pour ce faire, remédier aux inégalités entre les sexes, à la discrimination et aux désavantages liés au sexe, et les traiter à leur intersection avec d’autres inégalités.  L’action collective des femmes et leur participation pleine et égale à tous les aspects de prise de décision liés à l’élaboration et à la surveillance des politiques doivent être soutenues.

L’égalité des sexes peut avoir un effet catalyseur sur le développement durable, note aussi le rapport.  Il rappelle que la participation active, la haute responsabilité et la créativité des femmes, de la société civile, des organisations de femmes, des communautés et de toutes les personnes concernées sont essentielles dans de tels processus.  En même temps, il reconnaît que les États jouent un rôle central dans la concrétisation de leurs engagements en matière d’égalité des sexes, en mettant en place des normes et en réglementant l’utilisation des ressources, en fournissant des services et des investissements publics nécessaires au développement durable.

L’Étude mondiale propose trois critères pour déterminer si le développement durable est en accord avec l’égalité des sexes et les droits des femmes: le respect des normes des droits de l’homme et la réalisation des capacités des femmes; l’attention accordée au travail domestique non rémunéré des femmes et des filles, en particulier dans les ménages et les communautés pauvres et marginalisés; et la pleine et égale participation des femmes et des filles à tous les aspects du développement durable.

Ce rapport contient une série de recommandations qui concerne les États, les organisations internationales, dont les Nations Unies et les mécanismes des droits humains, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les syndicats et autres parties prenantes.  Elles sont regroupées sous les thèmes suivants: le développement durable et l’égalité des sexes en général; l’économie verte, l’égalité des sexes et les soins; la sécurité alimentaire; la population; les investissements qui accélèrent la réalisation de l’égalité des sexes; le financement des mesures; les données et les statistiques.

Rapport du Secrétaire général « Participation des femmes au développement » (A/70/256)

Ce rapport, présenté par Mme PURNA SEN, Directrice de la Division des politiques à ONU-Femmes, rend compte des dispositions prises à l’échelon national pour accomplir les tâches suivantes: élaborer un cadre macroéconomique qui tienne compte de la problématique hommes-femmes; garantir aux femmes un travail décent; promouvoir l’esprit d’entreprise chez les femmes; assurer aux femmes la protection sociale; et promouvoir activement la reconnaissance du travail domestique non rémunéré accompli par les femmes, ainsi que la réduction et le rééquilibrage de la charge associée à ce travail.  Il contient des recommandations aux États Membres, ainsi qu’aux Nations Unies et aux autres organisations internationales qui sont encouragés à appuyer les États Membres dans leurs efforts.

Mise en valeur des ressources humaines

Rapport du Secrétaire général « Mise en valeur des ressources humaines » (A/70/293)

Dans ce rapport, présenté par M. NAVID HANIF, Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social (ECOSOC) et de la coordination au DAES, le Secrétaire général pose comme postulat que « la mise en valeur des ressources humaines est la colonne vertébrale du développement économique et social et de la protection de l’environnement ».  C’est donc un élément crucial pour parvenir au développement durable et pour mesurer les progrès accomplis dans ce domaine.  Il formule des recommandations pour aller plus loin dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de mise en valeur des ressources humaines dans le nouveau Programme à l’horizon 2030, au moment où les États Membres mettent en place un cadre de suivi et d’examen de ce Programme.  Cela nécessite de fournir les données, informations et analyses nécessaires pour permettre aux États Membres d’atteindre les objectifs d’intégration du Programme.

Le rapport souligne l’interdépendance entre la mise en valeur des ressources humaines et plusieurs objectifs de développement durable, notamment ceux qui ont trait à la vie saine et au bien-être, à l’éducation et à l’apprentissage, à la croissance économique, à l’emploi et au travail.  Il souligne également la nécessité d’aborder cette question en tenant compte des besoins spécifiques de certains groupes vulnérables.

Dialogue avec les délégations

Après la présentation des rapports, la représentante du Guatemala a regretté que les rapports n’aient pas fait mention des mesures que peuvent prendre les États Membres, au niveau national, pour agrandir les espaces fiscaux et freiner les fuites de capitaux.

Mme PURNA SEN, Directrice de la Division des politiques à ONU-Femmes, lui a réagi en rappelant que le Plan d’action d’Addis-Abeba avait déjà établi des mesures claires sur ces préoccupations relatives à la mobilisation des ressources nationales dans l’optique du financement du développement.  Pour sa part, M. NAVID HANIF, Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social (ECOSOC) et de la coordination a aussi souligné que le Plan d’action d’Addis-Abeba et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 présentent chacun des propositions concrètes quant aux moyens que les États peuvent prendre pour mobiliser des fonds.

Débat général

Mme SOMHLABA (Afrique du Sud), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G-77), a expliqué que l’inégalité de la répartition des richesses était le principal obstacle aux efforts d’éradication de la pauvreté.  Elle a demandé une plus grande mobilisation des ressources et la fourniture de moyens suffisants pour permettre la mise en œuvre des programmes, notamment ceux destinés à réduire l’insécurité alimentaire.  Cela exige notamment de développer le secteur agricole et des pêches, a-t-elle dit, en insistant sur la nécessité d’appuyer les efforts des pays en développement sur le plan technique.  Si l’on veut arriver au développement durable, il faudra également cesser de marginaliser les femmes, a-t-elle poursuivi, en plaidant pour que celles-ci aient accès à tous leurs droits et des chances égales pour obtenir un travail décent.  À ce sujet, la représentante a conseillé de prévoir des cadres stratégiques pour la création d’emplois qui soient favorables non seulement aux pauvres mais aussi aux femmes.  Comme autre moyen important de parvenir au développement durable, elle a prôné une gestion écologique des ressources.  À cet égard, elle a souhaité que la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), qui se tiendra à Paris en décembre prochain, se conclue par un accord ambitieux.

Mme EBUN STRASSER KING, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, parlant au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est félicitée que l’éradication de la pauvreté soit le principal objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  L’agriculture et la sécurité alimentaire restent les plus grandes priorités de l’Afrique, comme moyens d’éradiquer la faim et la pauvreté, a-t-elle indiqué.  À cet égard, elle a mentionné les objectifs fixés par le Programme complet de développement de l’agriculture en Afrique, connus sous le nom de « Objectifs de Maputo », par lesquels les pays africains se sont engagés à consacrer au moins 10% de leurs ressources nationales à l’agriculture.  Ces pays se sont en outre récemment engagés à doubler la productivité agricole et à tripler, d’ici à 2025, le commerce panafricain des matières premières et services agricoles.  L’objectif est aussi d’arriver le plus rapidement possible à une zone de libre-échange et à un régime de tarifs communs au niveau du continent africain.  Mme Strasser King a donc appelé la communauté internationale à soutenir la mise en place des programmes du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), en particulier, le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique.

La Vice-Ministre a ensuite parlé des progrès que l’Afrique doit réaliser dans le secteur industriel, en soulignant ainsi le Programme de productivité pour l’Afrique adopté par les dirigeants de l’Union africaine.  La santé, a-t-elle poursuivi, reste une grande priorité dans les efforts visant l’éradication de la pauvreté.  Après avoir rappelé les retards pris dans le développement à cause de l’épidémie d’Ebola, elle a assuré que les dirigeants africains s’étaient engagés à allouer au moins 15% de leurs budgets nationaux à ce secteur.  Passant à la question des changements climatiques, elle a appelé les États Membres de l’ONU à soutenir la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et le Plan-cadre stratégique décennal pour la mobilisation des ressources.  Elle a aussi assuré que les pays africains voulaient contribuer à une solution dans ce domaine, en espérant que la COP21 aboutirait à l’adoption d’un document juridiquement contraignant.  La Vice-Ministre a appelé les pays développés à fournir les moyens de la mise en œuvre, notamment les fonds et la technologie.  Elle leur a demandé précisément de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour alimenter le Fonds vert pour le climat d’ici à 2020. 

M. HENRY L. MAC DONALD (Suriname), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que le Plan stratégique de développement de la CARICOM 2015-2019, intitulé « Repositionner la CARICOM », avait pour centre d’intérêt l’éradication de la pauvreté dans la région.  Il a déclaré que la pauvreté dans les Caraïbes était davantage un phénomène rural.  Plus du quart des chômeurs de la région, a-t-il expliqué, sont recrutés dans la tranche d’âge de 25 à 34 ans.  Il a également noté que le fort taux de chômage au sein des adolescents et des jeunes était lié à la marginalisation dont ils sont victimes, en ajoutant que cela pouvait conduire parfois à leur implication dans des activités illégales.  La plupart des jeunes de la région sont déçus par le système éducatif en vigueur, a-t-il dit, qui ne les prépare pas à une insertion certaine dans le monde du travail.

Le représentant a souligné que la CARICOM entendait éradiquer la pauvreté par des mesures spécifiques telles que l’établissement des filets de sécurité sociale et en trouvant des solutions aux faiblesses du monde du travail.  Il a aussi déploré le fait que tous les pays de la région, à l’exception d’Haïti, sont classés dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire.  Il a déploré que cette classification ne tienne compte que d’un seul critère qui est le produit intérieur brut par habitant.  Par ailleurs, il a souligné que les pays des Caraïbes étaient vulnérables aux chocs externes tels que les changements climatiques, les effets pervers de la mondialisation et un système commercial international injuste.  Les pays de la région ont engagé des mesures afin de lutter contre la criminalité ambiante.  Ils ont aussi pris des mesures pour encourager l’entrepreneuriat et pour réformer le système éducatif, afin d’avoir un système scolaire de qualité préparant les jeunes au monde du travail par des formations spécialisées.

M. ABDUL MOMEN (Bangladesh), au nom des pays les moins avancés (PMA), a souligné que, si certains PMA avaient progressé dans la réduction du nombre de personnes pauvres, les progrès sont très inégaux entre les PMA.  Dans ceux de l’Afrique sub-saharienne, a-t-il noté, des programmes visant à réduire l’extrême pauvreté n’ont pas donné de résultats significatifs.  Il a, en effet, comparé les chiffres pour expliquer que malgré des progrès récents, nous comptons aujourd’hui 50 millions de pauvres de plus qu’il y a 40 ans.  En effet, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté dans ces pays est passé de 287,1 millions en 1990 à 416,4 millions en 2010, avant de baisser à 403,2 millions en 2015 et, nous espérons arriver à 334,6 millions en 2030.  C’est pourquoi, a-t-il dit, nous devons changer la façon dont nous abordons la question de la pauvreté.

Le représentant a rappelé que le Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA prévoie le renforcement de la capacité productive de ces pays.  Il a cité l’exemple de l’Éthiopie qui a pu réduire son niveau de pauvreté grâce au renforcement du secteur de l’agriculture et des secteurs industriels à fort potentiel, ainsi que grâce aux investissements directs étrangers.  Il a donc incité la communauté internationale à aider les PMA en suivant les directives données par les objectifs de développement durable.  Le délégué a aussi demandé d’aider les PMA de toute urgence pour que ceux-ci puissent progresser dans les domaines de la réduction des risques de catastrophes et dans les programmes de réhabilitation.  Il a proposé de suivre quatre principes clefs pour éliminer la pauvreté en examinant le pourcentage de personnes vivant dans la pauvreté plutôt que le nombre absolu; la capacité des pays à traiter eux-mêmes les difficultés; le rythme des progrès dans la réduction de la pauvreté; et le niveau de fonds de dotation. 

M. Momen a en même temps souligné les responsabilités des PMA qui doivent, de leur côté, veiller à ce que les programmes de développement répondent aux besoins de leurs peuples.  Si le développement rural est important, a-t-il fait remarquer, il est de plus en plus nécessaire de prendre en considération la question urbaine dans ces programmes.  Enfin, il a souligné le fort potentiel des femmes en matière d’éradication de la pauvreté, ce qui exige leur autonomisation dans tous les secteurs transversaux du développement durable.  Beaucoup de gouvernements de PMA ont commencé la mise en œuvre des budgets sensibles au genre, a-t-il fait valoir à cet égard.

M. ESTEBAN CADENA (Équateur), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a indiqué que près de 165 millions de personnes vivent dans la pauvreté dans cette région et 69 millions dans l’extrême pauvreté.  Le classement de ces pays dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire ne reflète pas les inégalités entre ou à l’intérieur des pays, a-t-il relevé en demandant de bien comprendre l’aspect multidimensionnel de la pauvreté.  La CELAC demande au système des Nations Unies, en consultation avec les Statistiques financières internationales (SFI), de développer des mesures transparentes de progrès sur le développement durable qui aillent au-delà du revenu par habitant.  Le représentant a, par ailleurs, soutenu les objectifs de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté (2008-2017) et la mise en œuvre par le biais des organes appropriés, comme le Forum de haut niveau sur le développement durable, du Programme 2030.  Il a souligné l’importance, dans ces efforts, d’inclure les groupes vulnérables comme les autochtones, les personnes d’ascendance africaine, les femmes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les migrants, les enfants et les adolescents.  Pour le suivi des progrès, il a conseillé de renforcer les systèmes de collecte de données aux niveaux national et régional, ainsi que leur ventilation en fonction des différents critères sociaux.

Le représentant a ensuite réaffirmé l’importance, dans les politiques publiques, de l’autonomisation des femmes, du respect de la diversité sociale, de la promotion d’emplois décents, d’une éducation de qualité, du développement des technologies de l’information et des communications (TIC), de la santé et de la lutte contre les discriminations.  Il a assuré que les pays de la CELAC étaient déterminés à atteindre l’égalité des sexes et à autonomiser les femmes.  Ces pays sont en effet préoccupés par les problèmes de la féminisation de la pauvreté, du fardeau inégal de travail non rémunéré et de la violence contre les femmes.  En même temps, ils savent que les femmes autonomisées sont des agents pour le développement.  Les droits de l’homme des femmes migrantes doivent en particulier être protégés, a reconnu le représentant.  Enfin, il a plaidé en faveur du renforcement des capacités technologiques, en se félicitant, à cet égard, de la création du Mécanisme de facilitation des technologies.

M. ESTEBAN CADENA (Équateur), s’exprimant ensuite en sa capacité nationale, a apprécié l’accent mis sur toutes les dimensions des objectifs de développement durable.  Il a expliqué qu’on ne pouvait pas se contenter de mesurer la pauvreté à l’aune du niveau économique d’un pays.  Il faudrait élargir la plateforme de services offerts à la population afin de réduire la pauvreté, a-t-il conseillé.  Le représentant a également préconisé d’adopter des politiques publiques qui favorisent l’insertion de programmes sociaux dans les domaines de l’éducation; de la communication et l’information; du travail et de la protection sociale; de la santé, l’eau et l’alimentation; de l’habitat, du logement et de l’environnement.  L’engagement politique sera déterminant pour assurer le succès des efforts visant l’éradication de la pauvreté, a-t-il dit avant de conclure.

M. RY TUY (Cambodge), s’exprimant au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), a invité la communauté internationale à s’appuyer sur les succès des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) afin de s’assurer que les politiques de développement qui visent l’éradication de la pauvreté répondent aux défis et réalités de chaque pays.  Il a assuré que l’ASEAN était engagée à éradiquer la pauvreté, notamment à travers des programmes intégrés et transversaux qui entendent promouvoir le développement rural, autonomiser les communautés, y compris les femmes, et mobiliser tous les partenaires en vue du développement.  L’éradication de la pauvreté et le développement rural sont liés, a-t-il précisé.  C’est pourquoi, a-t-il expliqué, l’ASEAN aide les pays de la région à profiter des expériences réussies de pays voisins pour promouvoir le développement rural et éradiquer la pauvreté.  Par ailleurs, le représentant a estimé que la lutte contre la pauvreté passe également par le respect des engagements pris par les pays développés, notamment celui des pays développés de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement, et 0,15% à 0,20% de leur PIB aux pays les moins avancés (PMA).

M. NIZAR AMER (Israël) a prévenu que dans l’optique d’éradiquer la pauvreté, il n’y aura pas de médicament miracle, et que l’aide financière, bien qu’importante, ne peut à elle seule changer les réalités de terrain.  Il a ainsi plaidé pour une approche globale qui tienne en compte non seulement les symptômes, mais aussi les causes profondes de la pauvreté.  Il s’est félicité du fait qu’en juste 68 années d’existence, Israël soit passé de l’état de désert à celui d’une nation florissante qui est désormais membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Il a expliqué que ces succès résultent de l’adoption d’une approche qui a privilégié à la fois les investissements financiers et les investissements en faveur du capital humain.  « Nous avons appris que les gens sont la meilleure ressource naturelle qu’un pays possède », a-t-il affirmé.  En investissant dans cette ressource, a-t-il dit, on peut avoir des résultats durables et avoir un impact sur la vie des plus nécessiteux.  Le représentant a, en outre, déclaré que l’un des facteurs qui perpétuent la pauvreté était l’inégalité entre les sexes et les biais dont sont victimes les femmes et filles.  Il a indiqué que l’autonomisation des femmes était une condition sine qua non pour l’éradication de la pauvreté.  Il a en outre fait part de la disponibilité d’Israël à partager son expertise en matière de lutte contre la pauvreté à travers le monde, en citant à cet effet des initiatives à caractère philanthropique menées par des Israéliens.

Mme SARA GABRIELA LUNA CAMACHO (Mexique) a plaidé pour des politiques économiques inclusives afin d’éradiquer la pauvreté.  Elle a assuré que le Mexique avait mis en place des mesures de lutte contre la pauvreté, en établissant des critères multidimensionnels identifiant les pauvres, tenant ainsi compte d’une batterie de facteurs allant au-delà du revenu.  Elle a invité la communauté internationale à faire pareil, tout en souhaitant que l’éradication de la pauvreté reste au cœur des efforts de mise en œuvre du nouveau Programme de développement international.

M. RAJA REZA BIN RAJA ZAIB SHAH (Malaisie) a soutenu les recommandations figurant dans le rapport du Secrétaire général qui prônent l’adoption de politiques inclusives et holistiques pour traiter de la pauvreté.  Il a mentionné certaines initiatives prises par son pays pour parvenir à l’éradication de la pauvreté, comme le programme « 1AZAM » pour développement des compétences financières et des capacités des personnes pauvres, ou encore la base de données ventilées appelée « eKasih ».  Des cadres institutionnels et juridiques ont aussi été mis en place pour promouvoir les droits des femmes, a-t-il ajouté, avant de signaler les progrès accomplis dans ce domaine et dans ceux de l’alimentation et de la santé.

Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a prôné une approche mondiale et intégrée pour résoudre les problèmes qui font obstacle à l’éradication de la pauvreté.  Son pays, a-t-elle indiqué, a enregistré de bons résultats pour réaliser l’OMD 2 relatif à l’éducation.  Elle a aussi parlé des efforts déployés pour réduire la mortalité, en expliquant toutefois les difficultés de son pays à réduire le taux de mortalité maternelle.  Pour y faire face, un plan national d’action pour la santé a été adopté avec la coopération de l’ONU.  La représentante a ensuite mentionné les progrès accomplis sur la voie de l’autonomisation des femmes.  Elle a enfin prévenu que malgré ces progrès, la pauvreté extrême avait augmenté dans son pays.

M. SERGEY B. KONONUCHENKO (Fédération de Russie) a assuré que son pays augmentait sa contribution aux efforts mondiaux visant l’éradication de la pauvreté, soit de façon indépendante soit dans le cadre d’organisations internationales comme l’ONU.  Il a notamment fait valoir ses efforts pour alléger le fardeau de la dette extérieure des pays fortement endettés, dans le cadre de l’Initiative PPTE -pays pauvres très endettés-, ayant ainsi annulé plus de 20 milliards de dollars de dettes.  En outre, le volume de l’aide au développement de la Russie a augmenté, a-t-il dit, en citant une contribution l’an dernier de 127 millions de dollars via l’ONU et de 875 millions avec les programmes de l’OCDE.

M. MAKI KHAMAS (Iraq) a souligné que la place des femmes est très importante dans l’essor économique de l’Iraq.  Il a déploré le fait que des obstacles d’ordre sécuritaire rendent la femme vulnérable en Iraq.  Il a indiqué qu’une stratégie nationale avait été élaborée pour défendre les droits des femmes, notamment contre la violence.  Les femmes d’Iraq, a-t-il rappelé, ont payé un très lourd tribut face aux attaques de Daech.  C’est pourquoi, il a invité la communauté internationale à soutenir l’Iraq contre ce groupe terroriste, en affirmant que la lutte contre le terrorisme aurait un impact considérable dans la lutte contre la pauvreté en Iraq.

M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a fait valoir que l’éradication de la pauvreté passait par des emplois décents, l’accès à la nourriture et aux services de base tels que la santé et l’éducation, ainsi que par des réformes économiques structurelles, la promotion de l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des filles.  Il a ensuite expliqué que des mesures telles que des transferts de fonds en faveur des plus démunis, et la mise en place des politiques de protection sociale adéquates ont permis au Brésil de réduire de un septième le nombre de pauvres dans le pays.  La plupart de ces programmes, a-t-il souligné, ont connu du succès du fait que les femmes y jouent un rôle central.

Mme CRISTIANE ENGELBRECHT SCHADTLER (Venezuela) a estimé que les politiques économiques capitalistes conduisaient à l’augmentation de la pauvreté à travers le monde.  Elle a aussi noté que la pauvreté qui sévit au sein des pays en développement est le résultat logique de politiques d’exploitation qui y sont menées par certains groupes d’influence, et par les programmes qui y sont imposés par les institutions de Bretton Woods.  Elle a invité la communauté internationale à ne pas suivre ce modèle capitaliste prédateur.  Elle a indiqué que le Venezuela entend créer une société faite d’égalité et d’inclusion afin de favoriser l’essor collectif.  À cette fin, a-t-elle plaidé, il faudrait prendre des mesures spécifiques comme la création d’emplois décents, notamment en faveur des jeunes et des femmes.

M. SULTAN ALKHAYARIN (Qatar) s’est félicité que l’éradication de la pauvreté occupe une place de choix dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Pour réaliser cet objectif, a-t-il dit, il faudrait une coopération plus étroite entre les pays.  Il a aussi conseillé d’adopter des politiques sociales au plan national pour améliorer la sécurité alimentaire, surtout dans les zones rurales.  Il a également prôné l’adoption de mesures pour lutter contre le chômage et pour augmenter le nombre d’enfants qui reçoivent une éducation de qualité.  Son pays, a-t-il dit, met l’accent sur le secteur de l’éducation tant pour ses citoyens que pour les pays en développement.  Enfin, il a plaidé en faveur de la défense des droits des femmes dans tous les domaines, en soulignant, à cet égard, que l’autonomisation des femmes était l’un des piliers de la Vision 2020 du Qatar.

M. LU YUHUI (Chine) a déclaré que l’éradication de la pauvreté devait être la priorité des politiques nationales de développement.  Il a conseillé de prendre des mesures pour atteindre cet objectif qui respectent l’écologie et qui visent la justice économique et sociale.  En matière de coopération, il a demandé aux pays développés de soutenir les efforts des pays en développement et, en particulier, ceux des PMA.  Il faut notamment appuyer le développement rural, ainsi que les investissements dans les échanges commerciaux, a-t-il recommandé.  La population pauvre de la Chine est passée de 689 à 250 millions entre les années 1990 et les années 2010, a-t-il dit pour illustrer les progrès, tout en assurant que les efforts se poursuivaient pour éliminer complètement la pauvreté dans son pays. 

Mme KOROLOVA (Ukraine) a rappelé que le conflit en Ukraine et la crise humanitaire qui en découle ont eu pour conséquence de faire augmenter le niveau de pauvreté et l’exclusion sociale.  Environ 20 à 25% des foyers ukrainiens sont pauvres, a-t-elle ainsi indiqué, en précisant un taux de pauvreté de 33% chez les moins de 18 ans.  Malgré les circonstances difficiles, a-t-elle poursuivi, l’Ukraine a réussi à créer des mécanismes internes solides ainsi que des relations de confiance avec ses partenaires internationaux pour mettre en œuvre les éléments de la réponse à la crise humanitaire.  Une Stratégie nationale de réduction de la pauvreté a ainsi été élaborée en coopération avec le PNUD, a-t-elle dit, en précisant les domaines d’action prévus comme l’emploi, la sécurité sociale, l’éducation et la santé. 

Mme SONALI SAMARASINGHE (SRI LANKA) a rendu hommage au rôle que jouent les femmes dans le développement à travers le monde.  Elle a souhaité que l’égalité entre les sexes soit au cœur du développement durable.  Les femmes de Sri Lanka, qui constituent 52% de la population nationale, ont joué un rôle de premier plan dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a assuré la représentante.  Elle a indiqué que son pays avait engagé, depuis des décennies, des initiatives en faveur de la promotion de l’égalité des sexes, tout en reconnaissant néanmoins que beaucoup restait à faire dans ce domaine.  Elle a fait observer que Sri Lanka avait déjà commencé à intégrer les objectifs de développement durable dans les programmes nationaux de développement.

Mme MARIAME FOFANA (Burkina Faso) a indiqué que, dans la plupart des pays africains, la pauvreté était surtout un phénomène rural.  Elle a ainsi plaidé en faveur de mesures spécifiques visant à favoriser le développement agricole et l’accès à des services sociaux de base tels que l’éducation et la santé.  Elle a également milité pour des emplois décents en faveur des jeunes afin, a-t-elle expliqué, de freiner le phénomène de l’immigration.  La représentante a, en outre, noté que le Burkina Faso avait adopté une « Politique nationale genre » dont la mise en œuvre est en train de produire des résultats probants.  Elle a de plus affirmé que le Gouvernement de transition du Burkina Faso avait mis en place un Programme socioéconomique d’urgence, d’un coût de 25 milliards de francs CFA, en vue de répondre aux attentes fortes des populations.

M. MOHAMMAD HELMY AHMAD ABOULWAFA (Égypte) a déploré le fait que les taux de chômage du Moyen-Orient et d’Afrique du nord soient parmi les plus élevés du monde, une réalité qui sape les efforts mis en place par les pays de ces régions pour éradiquer la pauvreté.  Il a déclaré que des emplois décents étaient un facteur essentiel pour sortir la population de la pauvreté.  Il a aussi plaidé en faveur des programmes de microcrédits, notamment en vue de renforcer l’autonomisation des femmes et des populations rurales.  Le représentant a, en outre, salué le fait que l’écart entre les genres avait diminué en ce qui concerne le taux de scolarisation des Égyptiens, en plaidant aussi pour l’autonomisation des femmes et la réduction des écarts entre les genres.

Mme ISABEL CAVELIER ADARVE (Colombie) a fait part des progrès accomplis par son pays qui ont permis à 4,4 millions de personnes de sortir de la pauvreté entre 2009 et 2014.  Pour continuer à progresser dans ce sens, elle a conseillé d’aborder la question de la pauvreté en tenant compte de son aspect multidimensionnel.  Il faudrait également, a-t-elle ajouté, accélérer les efforts visant à réduire les inégalités et redoubler de coopération tant au niveau national qu’au niveau international.  Elle a aussi préconisé une transformation structurelle et une diversification de l’économie, ainsi que la promotion de l’emploi et la garantie de bénéficier de la protection sociale.  La représentante a ensuite plaidé en faveur de l’autonomisation des femmes et de l’égalité des sexes, comme conditions déterminantes pour progresser dans les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. RY TUY (Cambodge) a demandé de mobiliser les ressources en faveur de l’éradication de la pauvreté et soutenu, à cet égard, l’accord conclu à la Conférence sur le financement du développement d’Addis-Abeba.  Il a fait part des progrès accomplis dans son pays qui connaît une croissance économique de 7,7% par an, grâce aux politiques et au plan de développement stratégique de développement, notamment en faveur du développement rural.  Renforcer les institutions, améliorer la gouvernance, améliorer l’inclusion sociale et l’égalité des sexes, tels sont quelques-uns des objectifs que son pays poursuit en prenant les mesures appropriées, a-t-il assuré.  Le Cambodge aspire à devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2016 et un pays à revenu supérieur en 2030, a-t-il indiqué.

M. RICHARD ERDMAN (États-Unis) a déclaré que la pauvreté ne créait pas le terrorisme.  Compte tenu de la situation qui prévaut au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les jeunes gens sont pauvres et sans espoir et se sentent humiliés par l’injustice et la corruption et cette situation crée des ressentiments qu’exploitent les groupes terroristes, a-t-il expliqué.  Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, a-t-il assuré, nous disposons d’outils, de technologies, de volonté politique, et éventuellement de ressources pour mettre fin à la pauvreté.

Le représentant a ensuite déclaré que les 15 années d’expérience dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) nous ont appris qu’en fixant des objectifs adéquats et escomptant des résultats appropriés, il est possible de réaliser des changements importants.  Le représentant a également plaidé en faveur de l’égalité des genres, en expliquant que cela produisait des avantages pour tous les membres de la société.  Par ailleurs, il a indiqué que l’engagement international des États-Unis permettait d’assister, chaque jour, des millions de personnes à travers le monde.  Il a déclaré que son pays était le premier donateur en matière d’APD avec, en 2014, des fonds déboursés de l’ordre de 32,7 milliards de dollars.

M. KHALID M. OSMAN SID AHMED MOHAMMED ALI (Soudan) a estimé que la réalisation des objectifs de développement durable, notamment l’éradication de la pauvreté, dépendait de la participation active des femmes qui, a-t-il rappelé, représentent la moitié de l’humanité.  Il a ensuite énuméré un ensemble de mesures engagées par le Gouvernement soudanais dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et pour promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.  Il a déploré le fait que certains pays, tels que le sien, soient frappés par des sanctions économiques qui constituent un obstacle à leur développement.  Le représentant a aussi plaidé pour que la mobilisation des fonds en faveur de la lutte contre la pauvreté, à l’échelle internationale, concerne en priorité les pays les moins avancés (PMA).

M. ABELMALEK ACHERGUI (Maroc) a indiqué que comme la pauvreté est un phénomène complexe et multidimensionnel, son traitement nécessite une approche holistique et la mise en place de stratégies plurisectorielles cohérentes et intégrées.  Sur le plan national, il a déclaré qu’au Maroc, 54% du budget de l’État étaient consacrés aux questions sociales, en particulier en faveur des catégories sociales vulnérables et démunies.  Il a également souligné que les pouvoirs publics étaient engagés à poursuivre la mise en œuvre de programmes d’infrastructures rurales visant à améliorer l’accès des populations aux infrastructures de base.  Le représentant a aussi fait observer que le Maroc avait intensifié ses activités en matière de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, notamment en mettant son expérience en la matière à la disposition de nombreux pays amis, en particulier dans le cadre de l’amélioration de l’irrigation et de la fertilité des sols, l’insémination artificielle, la création d’agropoles et la lutte contre le criquet pèlerin.

M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a remarqué que 13 pays seulement de la région sub-saharienne avaient atteint l’Objectif 1 du Millénaire pour le développement, visant la réduction de la pauvreté de moitié, malgré des efforts collectifs substantiels.  Il a constaté que, pour arriver à l’éradication de la pauvreté, il fallait fusionner les cibles mondiales et les objectifs de la gouvernance nationale.  C’est là la leçon apprise lors des 15 années de mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il précisé.  Le représentant a ensuite énuméré les progrès accomplis par son pays dans la mise en œuvre des OMD, comme la réduction de la mortalité infantile.  Il a aussi détaillé les mesures qui seront prises dans le cadre du Plan national quinquennal 2015-2019, qui vise notamment à développer le capital humain, à promouvoir l’emploi et à mobiliser davantage de ressources nationales.

M. KHALED BENHAMADI (Algérie) a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle appuie les stratégies et plans adoptés à tous les niveaux pour éliminer la pauvreté, notamment ceux qui concernent les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays à revenu intermédiaire, ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Il a souligné la nécessité de mettre en place un environnement international porteur, c’est-à-dire basé sur un partenariat mondial revitalisé.  Il a demandé aux partenaires internationaux de tenir leurs engagements en termes d’aide publique au développement (APD).  M. Benhamadi a également mis en évidence la contribution des femmes au développement, raison pour laquelle l’Algérie a mis en œuvre des réformes pour autonomiser les femmes, notamment les femmes vivant en zone rurale. 

M. SAMUEL SONNI YUSUF (Nigéria) a demandé d’accorder une attention particulière à l’éradication de la pauvreté en Afrique sub-saharienne, région qui souffre le plus de la pauvreté.  La protection sociale est un instrument puissant de réduction de la pauvreté et de cohésion sociale, a-t-il remarqué en plaidant pour que les efforts nationaux portent en priorité sur ce secteur.  En outre, il a souligné l’importance de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes pour accélérer les progrès de développement.  Le cadre de son action nationale pour l’élimination de la pauvreté est axé sur l’autonomisation des femmes, a-t-il d’ailleurs indiqué, notamment par le biais des microcrédits.  Le Nigéria a également donné la priorité à la création d’emplois dans les zones rurales, ainsi qu’à l’emploi des jeunes.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a indiqué que son gouvernement avait fait passer le taux de pauvreté dans le pays de 44% en 2000 à 22% en 2015, réalisant ainsi les résultats escomptés dans le cadre de l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) numéro 1, relatif à l’extrême pauvreté et la faim.  Il a aussi déclaré que son gouvernement avait investi dans le monde rural, regrettant néanmoins que la sécurité alimentaire nationale ne soit pas encore assurée.  Il a salué le fait que l’Éthiopie figure parmi les pays du monde ayant la plus forte croissance économique.  Il a invité les partenaires au développement à accompagner son pays dans ses efforts visant à éradiquer la pauvreté.

M. DURGA PRASAD BHANDARI (Népal) a déclaré que la mise en œuvre de programmes de création d’emplois restait la pierre angulaire des initiatives politique du Népal dans l’éradication de la pauvreté.  En conséquence, le pays a réussi à réduire la pauvreté de 42% en 1995 à 23,8% en 2013.  Malheureusement, les tremblements de terre d’avril et de mai 2015, qui ont coûté la vie à 9 000 personnes et dont le coût est estimé à 7 milliards de dollars, ont plongé 2,5% à 3,5% supplémentaires de la population népalaise dans la pauvreté.  Le Gouvernement est déterminé à entreprendre à la fois la reconstruction et la réhabilitation du pays et la mise en œuvre du Programme de développement durable, en mettant un accent particulier sur l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes.  Il faut redoubler d’efforts pour éradiquer la pauvreté grâce à des politiques menées sur plusieurs fronts, des stratégies et des approches coordonnées.  La Constitution du Népal, promulguée le 20 septembre 2015, a ambitieusement élargi les droits des femmes en vue de la mise en œuvre des engagements pris par le pays à différents niveaux.  Le Népal a mis en œuvre son plan national d’action avec des fonds et des programmes spécifiques, y compris des programmes de sensibilisation contre la violence fondée sur le sexe et autres services de soutien à l’autonomisation des femmes.

Mme ZAHIR (Maldives) a déclaré que l’éradication de la pauvreté était un objectif dont les répercussions affectent tous les autres objectifs de développement durable.  Elle a souligné que 44% de la population des Maldives était âgée de moins de 25 ans, une proportion qui a incité le Gouvernement à investir en faveur des jeunes et des enfants, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’emploi.  Elle a déploré la méthode de classification des pays en fonction du produit intérieur brut par habitant.  En effet, a-t-elle expliqué, cette méthodologie, dans le cas des Maldives par exemple, ne tient pas compte des facteurs de vulnérabilité tels que les inégalités, les risques économiques, la dégradation de l’environnement ou encore la surexploitation des ressources naturelles.  La représentante a également fait observer que l’économie des Maldives était largement tributaire de la pêche et du tourisme, des secteurs fortement volatiles dans le contexte des changements climatiques.  Elle a, en outre, fait observer que la vulnérabilité de son pays, classé parmi les petits États insulaires en développement (PEID), est accentuée par son niveau d’endettement, qui ne lui permet pas d’investir pleinement en faveur de l’éradication de la pauvreté.

M. TLHALEFO B. MADISA (Botswana) s’est dit convaincu qu’ensemble, la communauté internationale avait « les ressources institutionnelles et les capacités à répondre efficacement aux nombreux défis actuels et émergents auxquels l’humanité fait face ».  Pour le représentant, les efforts pour éradiquer la pauvreté devraient inclure une coopération internationale renforcée dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, de l’accès à une éducation de qualité, ainsi qu’en matière de promotion de l’égalité hommes–femmes et d’autonomisation des femmes.  Pour le Botswana, l’éradication de la pauvreté reste la priorité du programme national de développement.  À cet égard, des filets de sécurité sociale continuent d’être mis en place afin de protéger les éléments les plus vulnérables de la population, y compris les personnes âgées et les personnes handicapées.  La poursuite de ces programmes dépend largement de l’aptitude du gouvernement à gérer prudemment ses maigres ressources, a fait observer le représentant. 

M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a souhaité que la mise en œuvre des objectifs de développement durable tienne compte des réalités et priorités nationales.  Il a ainsi appelé de tous ses vœux à un véritable partenariat international afin d’accompagner les efforts des pays les moins avancés.  Il a aussi prôné une réforme de l’architecture financière internationale, afin de davantage prendre en compte la voix des pays en développement.  Le représentant a rappelé qu’en 1993, 69% des Namibiens étaient considérés comme pauvres, une proportion qui a été ramenée à 29% en 2010.  Néanmoins, a-t-il ajouté, l’heure n’est pas au triomphalisme car l’objectif national reste l’éradication totale de la pauvreté.  La pauvreté en Namibie est un héritage structurel de la période de l’apartheid, a encore affirmé M. Emvula, qui a souligné qu’en raison de l’importance de l’éradication de la pauvreté, son gouvernement avait créé un Ministère de l’éradication de la pauvreté et du bien-être social.

M. KOFFI ZOMBLEWOUH EDOU, Directeur des ressources humaines au ministère de l’agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique du Togo, a déclaré que son pays menait plusieurs initiatives pour permettre aux femmes et aux hommes de bénéficier équitablement des avantages liés aux interventions et d’obtenir les transformations souhaitées.  Parmi celles-ci figure l’élaboration d’un plan stratégique sectoriel pour la prise en compte du genre, assorti d’un plan d’action triennal 2014-2016 basé sur quatre axes stratégiques avec un dispositif de suivi-évaluation.  M. Edou a mentionné, en particulier, la facilitation de l’accès des couches les plus vulnérables de la population aux intrants agricoles par l’opération « Quick Start » lancée en 2011, opération qui a permis aux bénéficiaires d’améliorer la productivité de leurs exploitations et la sécurité alimentaire.  L’impact de cette opération s’est traduit par une augmentation de la production du maïs de 36% entre 2012 et 2013, tandis que la production de riz était multipliée par 4,5 par rapport à la situation initiale.  Le revenu moyen tiré de la vente de maïs a augmenté de 17,8%.  S’agissant des défis, M. Edou a mentionné l’accès à un financement adapté et l’accès à la terre.

M. EL HACEN ELEYATT (Mauritanie) a expliqué que son pays avait accordé la priorité aux jeunes, pour que ceux-ci puissent plus facilement entrer sur le marché du travail et participer à la vie politique.  On leur a donné accès à des crédits à des conditions favorables et on leur a fourni des terres, a-t-il précisé.  M. Eleyatt a aussi mis l’accent sur le rôle accru que doivent jouer les femmes dans le développement, souhaitant notamment faciliter leur accès aux postes administratifs et combattre la violence à leur encontre.  Le représentant a indiqué qu’une réforme législative portant sur les droits des femmes était en cours en Mauritanie, afin de protéger davantage celles-ci.  Un des objectifs de cette politique est également d’aider les femmes handicapées, a-t-il ajouté, avant de parler des mesures de discrimination positive adoptées pour que les femmes occupent davantage de postes de direction.

M. AMIT NARANG (Inde) a dit espérer que la décennie 2008-2017 serait la dernière décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté.  Il a cité plusieurs chiffres sur la pauvreté pour illustrer les efforts importants qu’il reste à faire.  Ainsi, 1,7 milliard de personnes n’ont toujours pas accès aux médicaments essentiels et 1 milliard n’ont pas accès à l’eau potable, a-t-il dit.  Il a espéré que le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 pourrait permettre de parvenir plus directement à l’éradication de la pauvreté, notamment en développant les infrastructures, l’industrialisation et l’innovation.  Nous devons lutter contre la pauvreté dans le contexte des changements climatiques et de l’environnement, a-t-il aussi prévenu en invoquant le principe d’équité. 

M. FEDERICO ALBERTO GONZALEZ FRANCO (Paraguay) a indiqué que son pays avait réduit la pauvreté, qui est passée de 49,7% à 24,4% depuis 2000, tandis que la pauvreté extrême passait dans le même temps de 22,6% à 10,5%.  Le représentant a mentionné le Plan national paraguayen de développement pour 2030, qui a un caractère obligatoire pour le secteur public et indicatif pour le secteur privé.  Il a ensuite rendu hommage aux femmes du Paraguay, qui ont donné une impulsion politique au développement durable.  Ce sont les principales destinataires des programmes de transfert de fonds et des mesures de santé, a-t-il dit.  Il a aussi mentionné les mesures prises pour favoriser une croissance économique inclusive, notamment en développant le capital humain de la jeunesse.  Enfin, il a attiré l’attention sur la nécessité de développer les systèmes de collecte et d’analyse de données, afin de renforcer les capacités nationales de développement.

M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) s’est demandé « comment exploiter les actions intersectorielles et les approches politiques intégrées au sein des mécanismes existants pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable ».  Il a jugé nécessaire qu’un appui fort soit apporté pour améliorer la qualité des ressources humaines et la productivité.  Pour le représentant, la croissance a été peut-être la force la plus active derrière la réduction de la pauvreté.  En termes de renforcement de la qualité des ressources humaines, la qualité de l’éducation et des soins de santé doit être renforcée, autant que leur quantité.  Pour M. Anshor, on peut obtenir une meilleure productivité par l’augmentation des investissements dans les infrastructures qui permettent aux pauvres d’accéder au marché, comme les routes et les télécommunications.  Il a également souligné l’importance du partenariat ainsi que des moyens de mise en œuvre.  Ceci inclut, entre autres, le financement du développement et le Mécanisme de facilitation des technologies, lesquels doivent être renforcés.

Mme VIENGXAY THAMMAVONG (République démocratique populaire lao) a indiqué que, depuis 2002, son pays avait mis en place un Fonds de réduction de la pauvreté.  Elle a souligné que l’année 2020 a été retenue comme date butoir pour l’éradication de la pauvreté dans le pays, notamment dans les zones rurales.  Les mesures prises par le Gouvernement ont permis de faire passer le taux de pauvreté dans le pays de 28% en 2002 à 20% en 2010 et à 17% en 2014.  Mme Thammavong a appelé les donateurs internationaux à soutenir les efforts de son pays pour éradiquer la pauvreté.

M. BUNNAG (Thaïlande) a déclaré que le Programme de développement récemment adopté envisage l’intégration des « cinq P » que sont les populations, la planète, la prospérité, la paix et le partenariat.  Il a noté que des inégalités persistent entre les « cinq P », regrettant que la prospérité prenne très souvent le dessus sur les populations et la planète.  Le Gouvernement thaïlandais entend placer les populations au cœur des efforts de développement.  Pour lutter contre la pauvreté, le représentant a proposé la réduction des inégalités existantes entre zones rurales et urbaines.  Il a aussi appelé à la réduction des inégalités entre les populations, et cela en mettant un accent sur l’égalité, l’équité sociale et la justice pour tous, ou encore par la réalisation de l’accès universel aux soins de santé.  Le représentant a, en outre, préconisé un renforcement de l’égalité de genre car, a-t-il expliqué, investir dans les femmes c’est investir dans le bien-être des enfants et des familles, sachant que tout cela permettra de réduire la pauvreté pour les générations futures.

M. FEH MOUSSA GONE (Côte d’Ivoire) a déclaré que son pays connaît depuis 2012 une croissance économique de 9%, accompagnée par une augmentation moyenne du revenu par tête d’habitant de 27% et un taux de chômage qui se réduit sensiblement.  Ainsi, le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire est passé de 48,9% en 2008 à 46,3% en 2015.  Le représentant a, par ailleurs, cité un ensemble de mesures prises par son gouvernement afin de promouvoir l’autonomisation des femmes.  Il a aussi indiqué qu’aucun développement n’était possible sans des ressources humaines abondantes et de qualité, toutes choses ayant incité son gouvernement à mener une politique hardie de formation et de renforcement des capacités.

Mme ROBERTA MARIA ORDOÑEZ SOLANO (Honduras) a souligné les critères requis pour garantir l’efficacité des mesures prises en vue d’éliminer la pauvreté, tels qu’une bonne coordination et la participation de tous les niveaux du gouvernement.  Il faut aussi assurer la cohérence des politiques, a-t-elle ajouté en plaidant aussi en faveur de la promotion d’une croissance créatrice d’emplois.  Le Honduras a pu atteindre en 2014 l’objectif d’élimination des inégalités entre les sexes dans le secteur de l’enseignement secondaire et supérieur, a-t-elle ensuite indiqué.  Elle a aussi annoncé qu’à partir de 2016, le Gouvernement appliquerait le principe de parité pour garantir la participation des femmes dans les postes de direction des partis politiques. 

M. ALMERIO DO CARMO VIEIRA (Timor Leste) a cité les programmes adoptés par le Gouvernement de son pays pour mettre en place des filets de sécurité sociale.  Ainsi, des subventions sont fournies aux personnes âgées et handicapées, tandis que des allocations sont versées aux familles pour les inciter à envoyer les enfants à l’école.  L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un autre domaine dans lequel le Gouvernement investit, ainsi que celui de la production agricole.  Le représentant a aussi mentionné le programme de formation professionnelle destiné aux jeunes.  Le Timor Leste continuera à œuvrer pour améliorer la vie de tous ses citoyens, a-t-il assuré.

Mme MWABA KASESE-BOTA (Zambie) a présenté les progrès importants réalisés par son pays en termes de réduction de la pauvreté, qui est passée de 58% en 1991 à 42,3% en 2010.  Elle a toutefois regretté que l’écart entre pays en développement et pays développés aille en se creusant, faisant remarquer que l’éradication de la pauvreté est un défi mondial.  La représentante a appelé le système des Nations Unies, le secteur privé et la communauté internationale à soutenir la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Elle a parlé des investissements de son pays dans les infrastructures routières, notamment avec le projet Pave Zambia.  Elle a aussi indiqué que la Zambie se concentre sur la réduction de la pauvreté en zone rurale, grâce notamment au système de transfert de fonds, qui a pour vocation d’éradiquer la faim et l’extrême pauvreté.

M. WILLIAM JOSÉ CALVO CALVO (Costa Rica) a estimé que les femmes et les filles sont des agents de changements qui peuvent, si elles sont autonomisées, jouer un rôle de premier plan dans la réalisation des objectifs de développement durable.  C’est sur la base de cette réalité que le Costa Rica plaide pour que les Nations Unies se donnent pour prochain Secrétaire général une femme.  Le représentant a aussi plaidé pour que les femmes aient accès aux ressources productives et a appelé à ce que le travail domestique non rémunéré des femmes soit reconnu.  Il a invité la communauté internationale à veiller à l’égalité de genre par la promotion des statistiques présentées de manière sexospécifique.

M. ANTHONY ANDANJE (Kenya) a déploré les discriminations dont sont victimes les femmes, qui représentent pourtant 51% de la population mondiale.  Il a appelé à prendre des mesures aidant à améliorer la condition des femmes et des filles.  Il a fait part de l’engagement du Kenya en faveur de l’autonomisation des femmes, notamment des femmes rurales, qui jouent le rôle le plus important dans les tâches champêtres.  Il a regretté que ces femmes ne soient propriétaires que de 1% des terres agricoles, alors que ce sont elles, en majorité, qui produisent des vivres.  Il a ajouté que le Gouvernement kényan avait adopté des lois qui favorisent désormais l’accès à la propriété foncière des femmes. 

Mme CEREN HANDE ÖZGÜR (Turquie) a déclaré que l’humanité devait être libérée du fléau de la pauvreté.  La Turquie soutient l’initiative visant à établir, au niveau mondial, un indice multidimensionnel de la pauvreté.  La représentante a expliqué que l’élimination de la pauvreté passait par la création d’emplois décents, ainsi que par la lutte contre les inégalités, y compris celles entre les sexes.  Elle a aussi indiqué qu’il incombait à chaque gouvernement de créer des conditions de prospérité dans son espace national.

Mme IARA BEEKMA REIS (Bolivie) a appelé à mettre fin au capitalisme, à l’individualisme et au consumérisme.  Elle a fait remarquer que l’environnement était épuisé du fait de l’utilisation abusive des ressources, tandis que les grandes banques pillent les biens des peuples.  Elle a dénoncé la privatisation et l’économie de marché, qui n’ont rien fait pour faire disparaitre l’exclusion et la faim.  La représentante a donc prôné un changement des modes de production et de consommation, ainsi que la prise en compte de toutes les personnes dans les programmes d’éradication de la pauvreté, dont les autochtones, les femmes et les jeunes.  Elle a parlé de ce qui avait été accompli par son pays dans ce domaine avant de demander à la communauté internationale de déployer des efforts aux plans mondial, régional et national.  Les pays en développement doivent, a-t-elle précisé, bénéficier de l’appui d’un cadre international qui ne favorise pas un pays par rapport à un autre.

Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint Siège, a souligné que la tâche à accomplir pour éradiquer la pauvreté était encore plus difficile lorsqu’il fallait aider ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté.  Certaines familles qui ont réussi à vaincre cette pauvreté retombent parfois dans la misère à cause d’un évènement déstabilisateur, comme le décès du chef de famille ou une catastrophe naturelle, a-t-il remarqué.  Il a expliqué que le problème de la pauvreté se situait dans un contexte de crise mondiale, soulignant les défauts du concept de développement fondé sur l’accumulation qui aboutit à l’exploitation des peuples.  Il a conseillé de changer de paradigme afin de rechercher davantage de justice.  Il a aussi plaidé en faveur du respect de la dignité des personnes, en particulier des femmes.

L’observateur de l’État de Palestine, M ABDULLAH ABU SHAWESH, a déclaré que la pauvreté dans l’État de Palestine augmentait du fait de l’occupation israélienne et du terrorisme, y compris celui des colons qui prennent pour cibles les populations palestiniennes et leurs terres.  Il a ainsi déploré que des milliers d’arbres situés sur le territoire palestinien soient coupés chaque année par les colons, ou encore la destruction de centaines d’hectares de terres arables.  Il a aussi souligné qu’en dépit des prétentions du représentant d’Israël, qui a déclaré qu’en 68 ans d’existence, son pays avait transformé un désert en terre florissante, les terres dont il s’agissait ici étaient des territoires palestiniens qui sont, pour la plupart, des villes historiques dont certaines datent de plus de dix mille ans. 

M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES (Ordre de Malte) a déclaré que l’Ordre de Malte était toujours au service des pauvres et des déshérités.  L’Ordre intervient dans 120 pays et son action est facilitée par ses relations diplomatiques avec 104 États.  Son action ne pourrait porter tous ses fruits sans le dévouement de ses quelque 130 000 chevaliers et dames, tous volontaires, ses 80 000 bénévoles permanents et son personnel médical salarié très qualifié.  L’Ordre dispose aussi de 59 associations nationales toujours prêtes à intervenir dans leur propre pays et ailleurs et à financer ces interventions.  Certains de ses projets les plus récents sont naturellement consacrés à l’élimination de la pauvreté sous tous ses aspects.

Mme CARLA MUCAVI, Directrice au bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à New York, a déclaré que le rôle de l’agriculture et de la protection sociale pour briser le cycle de pauvreté rurale était le thème du rapport 2015 de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, publié aujourd’hui.  Le rapport souligne comment la protection sociale peut soutenir l’éradication de la pauvreté et comment elle peut être associée à l’appui au secteur agricole.  Cette protection inclut, entre autres, les cantines scolaires, l’investissement dans les transferts d’argent et des fonds pour les programmes de travail qui permettent aux familles pauvres d’acheter localement la nourriture et les autres biens dont ils ont besoin.

Dans le secteur agricole, l’argent et le transfert d’argent peuvent contribuer à augmenter les revenus et la sécurité alimentaire en facilitant  l’accès à la nourriture en temps de besoin et en permettant aux familles rurales d’acheter les intrants dont ils ont besoin pour l’agriculture.  Les programmes tournés vers l’égalité des sexes peuvent davantage renforcer l’impact de la protection sociale.  L’expérience a montré qu’en formant les femmes à une meilleure gestion des revenus du ménage on pouvait améliorer leur bien-être et leur alimentation et appuyer en même temps leur rôle dans le secteur productif de l’économie. 

Si la protection sociale offre un secours immédiat aux familles pauvres et aide à bâtir la résilience, ces programmes ne peuvent briser le cycle de la pauvreté rurale par elle-même, a toutefois noté Mme Mucavi.  La protection sociale doit faire partie d’une stratégie plus large qui inclut l’appui aux familles rurales à travers des politiques intégrées de développement. 

Droit de réponse

Le représentant d’Israël, exerçant son droit de réponse, a réagi aux « propos honteux » du représentant de la Palestine, propos qu’il a qualifiés de « calomnies » et de « mensonges ».  Il a parlé d’une campagne qui a pour objet d’ « empoisonner les esprits des Palestiniens ».  Il a rappelé que, au cours des deux dernières semaines, des dizaines de Palestiniens avaient lancé des attaques causant des blessures graves à des Israéliens. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.