Deuxième partie de la reprise de session,
41e séance – matin
AG/AB/4158

Cinquième Commission: absence de consensus sur le financement de la Force intérimaire de l’ONU au Liban (FINUL)

À deux jours de la clôture de sa session de mai consacrée au financement des opérations de maintien de la paix, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires n’a pas été en mesure d’adopter le projet de résolution sur le financement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)*.  Le représentant d’Israël s’est élevé contre un texte qui accuse un État en particulier.

Aucun consensus n’a pu être dégagé sur le financement de la FINUL, a indiqué le représentant de la Nouvelle-Zélande, en faisant part des négociations.  Son homologue d’Israël s’est demandé si « jeter le blâme sur une délégation en particulier était une pratique de la Commission ». 

Le projet de résolution, présenté par le Groupe des 77 et la Chine, recommande une nouvelle fois à l’Assemblée générale de demander au Secrétaire général de l’ONU de prendre les mesures nécessaires pour que soient intégralement appliqués les paragraphes adoptés depuis 1997 et qui soulignent qu’Israël est tenu de payer la somme de 1 million 117 005 dollars pour les dépenses occasionnées par les faits survenus à Cana le 18 avril 1996. 

Ce jour-là, le quartier général du bataillon fidjien de la FINUL avait été pris pour cible par l’artillerie israélienne alors que plus de 800 Libanais s’étaient réfugiés dans l’enceinte du camp, situé dans le village de Cana.  Le bombardement avait fait une centaine de morts et un plus grand nombre de blessés.  Quatre soldats des Nations Unies avaient été blessés au cours d’un incident** qui avait fait des dégâts « considérables ».

Israël refuse toujours de payer les sommes dues, a constaté le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ajoutant que la Mission permanente de ce pays n’a pas non plus répondu à la dernière lettre que le Secrétaire général lui a adressée le 29 août 2014. 

Dans le projet de résolution, la Commission attire l’attention de l’Assemblée générale sur l’état au 30 avril 2015 des contributions au financement de la FINUL, notamment du montant des contributions non acquittées, qui s’élevait à 24,2 millions de dollars, soit environ 0,3% du montant total des contributions mises en recouvrement.  L’Assemblée devrait aussi constater avec préoccupation que 16 États seulement ont versé l’intégralité de leurs contributions statutaires et prier instamment tous les autres, en particulier ceux qui ont accumulé des arriérés, de verser les sommes dont ils demeurent redevables.

Alors que la Commission doit conclure ses travaux vendredi prochain, son Président, M. František Ružička, de la Slovaquie a fait appel à la créativité de ses collègues pour conclure les accords dans les délais impartis.  Dans un monde plus complexe, plus difficile et plus dangereux, il est important de se pencher sur chaque mission dans le détail pour en faire une entreprise plus sûre et plus performante, apte à répondre aux besoins des plus vulnérables, a estimé M. Ružička.  Le Président, qui a dit espérer le succès ces prochaines 48 heures, a conclu par un adage nigérian: « en tant de crise, les sages construisent des ponts, les fous, des barrières ».  

D’ici à vendredi, la Commission doit trouver un consensus sur le financement de 16 opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016.    

*A/C.5/69/L.44**S/1996/337

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