Point de presse

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 25 août 2014

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas

un document officiel des Nations Unies)

 

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:

Ébola

Le système des Nations Unies se concentre sur la lutte contre la grave épidémie du virus Ébola en Afrique de l’Ouest.  Les restrictions imposées actuellement aux vols vers et à partir de ces pays, et celles imposées aux avions qui en viennent et qui transitent par les aéroports des pays voisins, sont, comme c’est compréhensible, interdites.  Ce n’est pas là une mesure optimale pour contrôler la propagation du virus et c’en est plutôt qui ne reflète pas ce que l’on sait de la manière dont le virus se transmet d’homme à homme.

Il est important de garder trois considérations à l’esprit pour le public en général: Ébola ne se transmet pas par l’air.  La transmission ne peut vraisemblablement pas se faire par l’eau ou la nourriture et une personne infectée n’est pas contagieuse avant l’apparition des symptômes.  Ébola se transmet par un contact direct avec le sang ou les muqueuses d’une personne infectée.

Les protocoles peuvent être établis clairement pour se prémunir de la contagion.  En effet, les individus affectés qui montrent des symptômes peuvent être identifiés avant de monter à bord et être interdits de vol.  Comme autre mesure, la détection à l’arrivée peut justifier des protocoles de mise en quarantaine ou des vérifications.

La tendance actuelle à restreindre les vols a des effets adverses sur les efforts visant à contrôler la maladie.  Les restrictions imposées actuellement aux vols empêchent le mouvement des experts internationaux impliqués dans ces efforts de contrôle.  Ces restrictions compromettent la faculté des organisations humanitaires comme Médecins sans Frontières de déployer leur personnel pour appuyer la réaction à la crise ou les mesures d’atténuation.  La capacité des programmes impliqués à transporter des équipements et du matériel essentiels dans la région est également gravement compromise.  Les restrictions imposées sur les vols contribuent à l’isolement économique et diplomatique des pays affectés et renforcent la stigmatisation à laquelle leurs citoyens sont déjà exposés.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est là pour offrir les conseils nécessaires sur les aspects sanitaires des voyages internationaux et pour aider les pays à mettre en place des contrôles fiables aux frontières, dans les aéroports et dans les ports.

Selon l’OMS, les derniers chiffres indiquent un total de 2 615 cas et 1 427 morts en Guinée, au Libéria, en Sierra Leone et au Nigéria.

Le Coordonnateur du système des Nations Unies pour Ébola, le docteur David Nabarro est en Guinée après s’être rendu au Libéria et en Sierra Leone.  Il devrait faire le point de son voyage plus tard.

RDC/Ébola

Les agents humanitaires ont indiqué aujourd’hui que le Gouvernement de la République démocratique du Congo (DRC) a confirmé que le virus Ébola a refait surface dans le pays.  Le Ministre congolais de la santé, M. Felix Kabange, a déclaré que le virus a tué 13 personnes depuis le mois de juillet dans un village éloigné de la région de Boende, dans la province de l’Équateur, à plus de 1 200 km de Kinshasa.

Le Ministre a ajouté que la souche du virus est différente de celle qui ravage l’Afrique de l’Ouest.

Les autorités congolaises, l’OMS et les ONG se mobilisent contre la maladie.  La Mission de l’Organisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO) a créé un groupe de travail qui est en train de localiser et d’examiner tous les membres de son personnel qui se sont rendus et qui reviennent des pays affectés en Afrique de l’Ouest.

Ébola a été découvert en RDC en 1976.  C’est la septième fois que le virus refait surface, la dernière irruption remontant à 2012 lorsque quelque 36 personnes sont mortes dans la province orientale.

Syrie

Les Nations Unies ont confirmé qu’elles ont facilité la remise de M. Peter Theo Curtis aux mains des autorités compétentes.  Il a été livré aux soldats de la paix de l’ONU, dans la ville d’Al Rafid, à Quneitra, dans le Golan syrien, à 18 h 40, heure locale, le 24 août dernier.  Après avoir passé un examen médical, M. Curtis a été remis aux représentants de son gouvernement.

Iraq

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, a condamné le déni horrible, généralisé et systématique des droits de l’homme par l’État islamique et les forces associées en Iraq.

Mme Pillay a dit que les groupes armés visent systématiquement les gens sur la base de leur affiliation ethnique, religieuse ou sectaire.  Elle a ajouté qu’ils mènent un nettoyage ethnique et religieux dans les régions qu’ils contrôlent.

Mme Pillay a averti que de telles persécutions s’apparentent à des crimes contre l’humanité.  Elle a exhorté la communauté internationale à faire en sorte que les auteurs de ces crimes vicieux ne puissent jouir de l’impunité.

Pendant le week-end, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. Nickolay Mladenov, a appelé à des mesures immédiates pour prévenir le possible massacre des Iraquiens à Amerli, une ville du nord.  Les résidents de cette ville assiégée sont privés de nourriture et d’eau par l’État islamique et ce, depuis presque deux mois.

M. Mladenov a exhorté le Gouvernement iraquien à faire en sorte que les résidents reçoivent l’aide dont ils ont besoin.  Il a appelé les alliés de l’Iraq et la communauté internationale à travailler avec les autorités pour prévenir une tragédie des droits de l’homme.

Le Secrétaire général suit la situation de très près et ne cesse de relayer les préoccupations de son Représentant spécial.

Toujours à Amerli, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que la ville continue de faire face à l’insécurité et à de graves pénuries de nourriture, d’eau et de produits médicaux.

Selon les informations, les forces de l’État islamique ont bloqué les principales portes d’entrée de la ville, coupant virtuellement tout accès par route à la nourriture et autres.

Des informations non confirmées font état de morts parmi des femmes qui ne peuvent pas atteindre les hôpitaux en dehors de la ville pour accoucher.

Les agents humanitaires continuent de chercher les moyens d’apporter une aide vitale à Amerli mais l’ONU et ses partenaires n’ont accès ni par route ni par air à la zone.  En Iraq, l’OCHA continue de suivre la situation aussi près que possible.

Myanmar

Le Conseiller spécial du Secrétaire général pour le Myanmar, M. Vijay Nambiar, a achevé aujourd’hui une visite dans le pays, sa huitième cette dernière année.

Il s’est entretenu avec le Président, le Ministre des affaires étrangères et autres hauts responsables mais aussi avec des diplomates, des membres des partis politiques et des représentants de groupes armés ethniques, de la société civile, des agences humanitaires et des organisations de femmes et de jeunes. 

M. Nambiar a pris part comme observateur à une réunion sur la réconciliation nationale entre le Gouvernement et les groupes armés ethniques, la première de ce genre que tient le pays. 

Au nom du Secrétaire général, il a appelé toutes les parties concernées à parier sur l’avenir et à mettre de côté toutes les visées étroites dans l’intérêt commun d’un Myanmar pacifié et uni.

Le Conseiller spécial s’est aussi rendu à Rakhine pour constater de visu les progrès faits dans la fourniture de l’aide aux communautés locales ainsi que les mesures prises pour traiter des causes sous-jacents de la dernière irruption de violence.

Lors de ses réunions, M. Nambiar a parlé, entre autres, des processus de réforme et de démocratisation, du développement et du renforcement de la coopération entre les communautés et les groupes ethniques.  Il a aussi souligné l’engagement de l’ONU à appuyer le Myanmar pendant cette période critique de réforme. 

Ukraine

La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Mme Valerie Amos, a achevé sa visite en Ukraine.

Hier, elle s’est rendue dans l’est pour constater de visu l’impact du conflit en cours sur des millions de personnes.

Depuis le mois de mars dernier, quelque 200 000 personnes ont fui vers d’autres parties plus sûres de l’Ukraine et des dizaines de milliers d’autres ont fui dans les pays voisins.

Dans un centre pour personnes déplacées à Krasnyi Lyman, des femmes, qui ont fui les combats avec leur famille, ont dit à Mme Amos que ces combats doivent cesser pour qu’elles se sentent de nouveau en sécurité.

Mme Amos a aussi rencontré les autorités à Sloviansk et a salué les progrès dans la réhabilitation des infrastructures de base et ainsi le travail en cours en prévision de l’hiver.

Les Nations Unies veulent acheminer davantage d’aide dans les zones affectées mais elles sont empêchées par la constante insécurité.  Malgré ces défis, Mme Amos a assuré que l’ONU cherche les moyens de pénétrer les parties les plus difficiles de l’est de l’Ukraine, en particulier maintenant que l’hiver approche.

Soudan du Sud

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a condamné la détention de six observateurs du cessez-le-feu déployés par l’Autorité intergouvernementale (IGAD) et de trois membres d’équipage à Buoth, à environ 35 km au sud-ouest de Bentiu.  Les évènements se sont produits samedi dernier et ce sont les forces alliées de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) qui détenaient ces personnes.  Un officier de liaison de la SPLA, qui faisait partie de l’équipe, est décédé de mort naturelle pendant la détention, selon les informations.  Le observateurs faisaient partie d’une équipe de vérification et se trouvaient dans l’État de l’Unité pour une mission de routine.  L’ONU a contribué à localiser et transporter par avion les observateurs et les membres d’équipage hier.

La Mission a réitéré son plein appui au mécanisme de médiation, de contrôle et de vérification de l’IGAD, conformément à l’accord conclu entre les deux parties le 23 janvier 2014, et a appelé à la pleine coopération de toutes les parties dans la recherche d’une solution pacifique et durale à la crise actuelle.

La Mission a par ailleurs indiqué qu’elle protège désormais plus de 120 000 civils dans 10 de ses bases dans le pays, soit le nombre le plus élevé de personnes à avoir trouvé refuge dans ses sites de protection depuis le début du conflit le 15 décembre de l’année dernière.  Le plus grand nombre de civils, quelque 47 000 personnes, se trouvent dans le site de Bentiu dans l’État de l’Uni, suivi par plus de 17 000 personnes à la Mission de l’ONU à Juba et d’autres 17 000 personnes et plus à Malakal dans l’État du Haut-Nil.

République centrafricaine

Les agents humanitaires ont indiqué que l’insécurité s’aggrave à Batangafo dans le nord-ouest du pays.

Quelque 19 000 personnes viennent d’être déplacées par les combats entre les groupes armés et les forces internationales et deux ONG internationales ont temporairement réinstallé leur personnel de Batangafo à Bangui, la capitale.

Une responsable humanitaire, Mme Claire Bourgeois, a prévu une visite dans la zone demain.

L’OCHA vient de rouvrir son Bureau à Batangafo pour améliorer la coordination de la réponse humanitaire. 

Gaza

L’OCHA a indiqué que les hostilités se poursuivent à Gaza et que le nombre de déplacés continue d’augmenter.  Au moins 460 000 personnes, soit plus du quart de la population de Gaza, sont désormais déplacées.

Hier, plus de 280 000 personnes étaient abritées dans 85 écoles dirigées par l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), plus de 36 000 dans 7 écoles publiques appuyées par l’UNRWA et 14 000 dans 17 abris publics.  Un autre groupe de 140 000 personnes a été enregistré comme séjournant dans des familles d’accueil.

Ni l’UNRWA et ni les écoles publiques ne sont prêts pour l’année scolaire qui devait commencer hier à Gaza.  Les 200 écoles et plus, qui ont été touchées par les bombardements, doivent être réparées, y compris les 22 écoles complètement détruites.

La station de télévision de l’UNRWA va diffuser des programmes pédagogiques dans les abris et élargir son travail psychosocial avec les organisations humanitaires.

Chypre

Vendredi dernier, le Secrétaire général a annoncé la nomination de M. Espen Barth Eide de la Norvège comme Conseiller spécial pour Chypre. 

Richard Attenborough

Les collègues du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont publié la déclaration de leur Directeur exécutif, M. Anthony Lake, sur l’Ambassadeur de bonne volonté, Richard Attenborough, qui vient de mourir.  Avec le départ de Richard Attenborough, le monde a perdu non seulement l’une de ses plus grandes voix mais aussi une grande âme.  Richard Attenborough a touché la vie de millions de gens par ses films remarquables, ses voyages et son travail comme Ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF.  Il a changé la vie d’un nombre incalculable d’enfants.  Nous nous joignons à ses admirateurs pour honorer sa vie et pleurer cette grande perte, a déclaré M. Anthony Lake, Directeur exécutif de l’UNICEF.  

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