Soixante-neuvième session
16e, 17e et 18e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4105

Troisième Commission: les délégations s’inquiètent de l’ampleur de la violence faite aux enfants

De nombreuses délégations se sont inquiétées, aujourd’hui devant la Troisième Commission, qui achevait son débat sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, du fait que, 25 ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, la violence à leur encontre se poursuivait sans relâche.

La Commission chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires avait auparavant terminé son débat sur la promotion de la femme, au cours duquel, notamment, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a attiré l’attention des délégations sur l’étendue du problème du harcèlement sexuel sur le lieu de travail.

À titre d’exemple, a-t-elle précisé, au sein de l’Union européenne, 40 à 50% des femmes font face à des avances sexuelles non désirées, des contacts physiques ou d’autres formes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. 

Outre le fait de constituer une violation flagrante des droits de l’homme, ces comportements constituent également une barrière à l’accès des femmes à une égalité de traitement et de chances sur le marché du travail, a-t-elle dit, soulignant que l’élimination de la violence faite aux femmes était également un impératif commercial en raison, notamment, des coûts provoqués par l’absentéisme, le manque de productivité, les frais judiciaires ou l’augmentation des primes à l’assurance.

Lors de la discussion sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, qui a rassemblé une soixantaine de délégations, celle de la Pologne, s’est en particulier alarmée du fait qu’entre 500 millions et 1,4 milliard d’enfants dans le monde étaient victimes de violences.

La représentante de l’Uruguay s’est dite préoccupée, elle, par l’augmentation de l’exploitation sexuelle des plus jeunes.  En guise d’illustration, son homologue du Libéria a expliqué que 53% des filles libériennes faisant l’objet de violences sexistes avaient entre 6 et 12 ans et entre 13 et 17 ans. 

« Lutter contre ce fléau exige la mise au point de normes qui doivent être conjointement fixées par les autorités d’un pays et la société civile », a déclaré la délégation uruguayenne. 

Préoccupé de son côté par le phénomène de la cyberpornographie, le représentant de la Chine a fait observer que si les technologies de l’information et des communications (TIC) avaient changé la vie des enfants, et présentaient des avantages notables, pour les handicapés notamment, l’ère d’Internet apportait toutefois de nouveaux problèmes.

Lui emboîtant le pas, le représentant de l’Islande a estimé que la Convention relative aux droits de l’enfant représentait une plate-forme solide pour s’attaquer aux défis émergents, à commencer par le phénomène de l’intimidation sur Internet.

Il faut, a renchéri la déléguée du Guatemala, des règles claires quant à l’utilisation des TIC par les enfants et les mineurs de sorte à les protéger de tout abus et délit. 

La délégation islandaise s’est, par ailleurs, inquiétée du fait qu’aujourd’hui encore, environ 230 millions d’enfants de moins de 5 ans n’avaient jamais été officiellement enregistrés sur les registres d’état civil. 

« Mis à part le fait que l’enregistrement est le premier acte officiel de l’existence de l’enfant, il est aussi fondamental pour que l’enfant soit recensé et ait effectivement accès aux services de base de santé, sécurité sociale et éducation », a notamment souligné son représentant.

Au cours de cette journée de débat, de nombreuses délégations ont par ailleurs attiré l’attention sur certaines situations propres à leur pays.

La représentante du Libéria a notamment averti que l’épidémie d’Ebola que traverse actuellement son pays avait des conséquences socioéconomiques dévastatrices sur les enfants et menaçait les avancées réalisées en matière de recul de la mortalité maternelle et infantile.

Son homologue de Soudan du Sud a parlé de l’impact du conflit dans son pays  sur l’éducation des enfants.  La délégation du Guatemala a pour sa part signalé que le trafic d’armes et de la drogue permettait à des gangs de délinquants de recruter aisément des enfants et des jeunes en raison de la pauvreté et du manque d’opportunités d’emploi. 

La représentante de l’Ukraine a quant à elle attiré l’attention sur les « enlèvements répétés » d’enfants par des « groupes terroristes appuyés par la Russie » dans l’est de l’Ukraine. 

Son intervention a valu à la délégation de la Fédération de Russie d’exercer son droit de réponse.

La Troisième Commission poursuivra ses travaux lundi 20 octobre, à partir de 10 heures, avec le début de son débat consacré aux droits des peuples autochtones et à la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones.

PROMOTION DE LA FEMME

Débat général suite

M. SAHAK SARGSYAN (Arménie) a constaté qu’il restait encore beaucoup à faire pour éliminer complètement la violence faite aux femmes, assurer leur participation équitable aux processus de prise de décisions et leur accès légitime à l’emploi.  Il a aussi insisté sur l’importance de promouvoir les droits sexuels et reproductifs et de mettre un terme aux avortements sélectifs. 

Le représentant a ensuite affirmé qu’au cours des deux dernières décennies, l’Arménie avait initié de nombreuses mesures législatives et exécutives pour assurer les droits des femmes les plus vulnérables.  Il a notamment souligné que le document de réflexion sur le genre qui avait été adopté pour la période 2011-2015 mettait l’accent sur la création de conditions favorables pour assurer la pleine jouissance des droits des femmes et des hommes.

Le représentant a également fait savoir que le Code électoral avait été amendé en 2011 pour y intégrer des quotas sexospécifiques et qu’une loi sur l’égalité des chances avait été adoptée en 2013.  De nombreux efforts ont, par ailleurs, été déployés pour renforcer l’efficacité des mécanismes de lutte contre la traite, suite auxquels, l’Arménie a pu figurer, en 2013, parmi les 30 pays ayant enregistré le plus de succès dans ce domaine.

La délégation arménienne a déclaré que la politique d’intégration de réfugiés du Gouvernement et l’adoption, en 2012, d’un plan d’action pour les hébergements sociaux avaient permis aux femmes et aux filles réfugiées d’avoir un meilleur accès au logement, aux services sociaux et de santé, à l’éducation et à l’emploi.  L’Arménie a par ailleurs initié une série de discussions sur les avortements sélectifs, et un projet de loi à cet égard est en cours d’élaboration.

M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a souligné que son pays avait ratifié, cette année, le Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Il a estimé que l’élimination de la violence à l’encontre des femmes était la clef de voûte des initiatives internationales concourant à l’égalité des genres. 

Il a aussi noté que son pays venait d’adopter un programme de prévention de la violence familiale pour la période 2014-2023.  Il a ajouté que le Gouvernement du Tadjikistan coopérait avec des organisations internationales et avec la société civile dans le but d’assurer la mise en œuvre des lois qui promeuvent l’égalité des genres. 

Il a en outre déclaré que le Tadjikistan accordait une grande importance à l’emploi des femmes, notamment à travers la formation professionnelle, le soutien à l’entrepreneuriat féminin et les prêts spéciaux à elles consentis.  Il a enfin souligné que le pays avait mis en place des politiques visant à l’amélioration de la santé des femmes, notamment grâce à des programmes de santé reproductive et sexuelle.

M. A.K. ABDUL VELICHKO (Bangladesh) a souligné que le plan national en faveur des femmes avait permis des avancées dans leur autonomisation politique, plaçant le pays au septième rang mondial dans ce domaine.  Le Bangladesh est dirigé depuis longtemps par une femme et près de 14 000 conseillères municipales ont été élues lors des dernières élections. 

D’autre part, des facilités de crédit ont été allouées et des femmes entrepreneurs ont bénéficié de microcrédits partout dans le pays.  L’éducation gratuite des filles est le meilleur moyen d’aider au développement des femmes, de même que la prévention de la violence à leur égard. 

Plusieurs centres de formation professionnelle dans des domaines variés ont aussi été mis sur pied.  Il a insisté sur la nécessité de persévérer dans les efforts de promotion de la femme et de garantir la place qui lui échoit au sein de la société, en lui accordant notamment la prestation de services sociaux de base.  Il faut non seulement prôner le droit des femmes mais aussi apporter des ressources tous azimuts à cette fin et renforcer les partenariats.

Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a déclaré que sans l’égalité des genres, il ne saurait y avoir de société véritablement démocratique.  Elle a souligné que le Gouvernement du Kirghizistan était engagé dans la mise en œuvre de politiques et de programmes visant à promouvoir l’autonomisation de la femme, notamment à renforcer son rôle dans le contexte de la lutte contre la pauvreté, aussi bien en ville que dans les zones rurales. 

Elle a ainsi affirmé que le pays avait adopté un programme couvrant la période de 2012 à 2020 et visant l’autonomisation des femmes, avec un accent placé sur l’amélioration de leur participation à la vie publique, y compris dans la sphère politique.  Elle s’est félicitée du fait qu’aujourd’hui, de nombreuses institutions du Kirghizistan avaient à leur tête des femmes et que leur implication dans la vie publique était croissante. 

En ce qui concerne la violence familiale, elle a affirmé que 13 centres de crises étaient opérationnels à travers le pays, afin d’apporter un soutien multiforme aux femmes qui en sont victimes.  La représentante a par ailleurs souhaité que la question de l’autonomisation des femmes soit intégrée dans le programme de développement pour l’après-2015.

Mme KADRA AHMED HASSAN (Djibouti) a déclaré qu’aucune politique de développement durable ne pouvait produire les résultats escomptés sans une véritable promotion des droits de la femme et son implication dans le processus de développement économique et la prise de décisions. 

Elle a affirmé que la problématique de l’équité et de l’égalité des sexes avait été au cœur de l’action gouvernementale depuis plus d’une décennie, en particulier par l’adoption de la stratégie nationale pour l’intégration de la femme dans le développement en 2002, revue en 2010; le Code de la famille qui fixe l’âge minimum du mariage à 18 ans pour les femmes et les hommes; une loi instituant un système de quota d’au moins 10% dans les fonctions élues et les hautes fonctions de l’État; et la validation en octobre 2011 d’une politique nationale sur le genre dont les principes reposent sur l’équité et l’égalité de sexes.

Cette dernière politique a pour objectif d’obtenir les changements de comportements et les mutations structurelles indispensables à la réalisation de l’égalité des sexes.  Ces changements ont eu pour résultat le fait que désormais 14% de sièges parlementaires sont occupés par des femmes, lesquelles participent aussi aux élections locales et sont représentées aux conseils régionaux et municipaux.

Elle a noté, par ailleurs, que les mutilations génitales féminines constituaient la forme de violence la plus répandue à l’égard des Djiboutiennes en raison de de leur profond ancrage dans la tradition.  Elle a décrit les efforts de lutte contre cette pratique néfaste qui visent à impliquer et mobiliser tous les acteurs de la société et une démarche pédagogique menée avec l’assistance de l’UNICEF et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).  Le Gouvernement a mis en place un arsenal juridique répressif à l’égard des contrevenants à la loi interdisant cette pratique et est déterminé à son élimination, a-t-elle assuré, ajoutant que ces mesures ont permis de faire reculer le taux de prévalence de 5% mais que la bataille était loin d’être gagnée. 

Djibouti a aussi accueilli, le 6 février 2014, une conférence régionale sur l’interdiction de toutes les formes de mutilations génitales féminines.

M. BENJAMIN VALLI (Monaco) a jugé que les progrès dans la réalisation des objectifs de relation à la condition de la femme et les avancées en matière d’égalité des sexes et des droits de la femme demeuraient trop lents et inégaux.  Il n’est plus à démontrer qu’investir dans les femmes grâce à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’information, contribue à l’élimination de la pauvreté, à une croissance économique durable, à la création d’une société plus prospère, plus stable, plus juste, et à la réalisation du développement durable.

Monaco a pleinement appuyé un objectif de développement durable consacré à la femme et à l’égalité des sexes, ainsi que l’intégration transversale de ce thème dans le programme pour l’après-2015 en se basant sur les enseignements tirés du processus de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 

Le délégué a proposé un nouveau paradigme de développement qui tienne compte des vecteurs structurels de l’inégalité entre les sexes et de la promotion des synergies entre l’égalité des sexes et l’ensemble des objectifs de développement.  Ce programme devra également s’appuyer sur les obligations internationales en matière des droits de l’homme, et conformément aux cadres stratégiques existants, prévoir de solides mécanismes de surveillance et de responsabilisation à l’intention de tous les acteurs du développement, et notamment les plus vulnérables.

MAHE’ULI’ULI SANDHURST TUPOUNIUA (Tonga) a affirmé que son pays était déterminé à faire avancer l’égalité et le développement des femmes.  Il a constaté que le phénomène de la violence faite aux femmes entrave leur développement social et économique, faisant notamment observer que l’émancipation des femmes a un effet transformateur sur le développement durable et la croissance économique des Petits États insulaires en développement.

Il a salué le travail réalisé par le Forum des îles du Pacifique et la Communauté du Pacifique pour faire valoir les droits des femmes.  Il a appelé à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes et des filles et à l’intégration prioritaire d’une perspective sexospécifique dans les domaines prioritaires du développement durable.

Mme ANNE CHRISTENSEN, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a constaté que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient permis des progrès pour les femmes et les filles mais que des écarts significatifs persistaient pour ce qui a trait à la santé maternelle et l’accès à l’assainissement.  D’autre part, l’accent sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes est trop limité dans les OMD, particulièrement en ce qui concerne la discrimination et la violence à l’égard des femmes, deux domaines qui ont sérieusement entravé la réalisation des OMD.

En conséquence, elle s’est prononcée en faveur de l’inclusion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation en tant qu’objectif distinct dans le programme de développement pour l’après-2015, assorti de cibles solides pour en finir avec toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des filles et des garçons.

Mme Christensen a aussi appuyé le lien établi entre l’égalité des sexes et la santé dans les conclusions agréées cette année par la Commission de la promotion de la femme, lesquelles mettent en exergue les progrès lents, ou inégaux, enregistrés par les pays dans la réalisation de ces objectifs, notamment pour les plus pauvres et les adolescentes. 

Elle a en outre mis le doigt sur les défis majeurs dans la réponse aux besoins humanitaires générés par les conflits, les catastrophes naturelles et autres situations d’urgence où les femmes et les filles courent des risques particuliers.  Elle a salué les initiatives comme la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » lancée par le Secrétaire général de l’ONU, ou celle censée mettre fin aux violences sexuelles dans les conflits, conduite sous la houlette du Royaume-Uni.  La représentante a encouragé à appuyer de telles initiatives par des investissements accrus et l’intégration de la prévention de la violence dans les processus de préparation, de réponse et de relèvement des situations d’urgence.   

Mme ANNE CHRISTENSEN, du Comité international de la Croix rouge (CICR), a déploré le fait que malgré la protection des civils en temps de conflit armé, tel que prescrit par le droit international humanitaire, les femmes continuaient d’être victimes de violences perpétrées pendant les conflits armés, notamment les violences sexuelles.  Elle a précisé que ces violences n’étaient pas fortuites, mais qu’elles étaient commises à dessein, et qu’elles constituaient des « tactiques de guerre » ayant des conséquences très graves sur les victimes. 

Elle a aussi regretté que ce fléau ne cristallisait pas toute l’attention requise pour son éradication, et que les victimes se muraient le plus souvent dans le silence, du fait de la honte ou des tabous sociaux.  Elle a de ce fait appelé les États Membres à combattre ce fléau par l’adoption de législations criminalisant de tels actes de cruauté à l’encontre des femmes, et en offrant la possibilité aux victimes de bénéficier d’un soutien médical, psychologique et juridique, tout en veillant à ce que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice. 

Elle a également prôné des mesures préventives telles que des actions de sensibilisation des parties en conflit.  Elle a par ailleurs relevé que le CICR menait des actions préventives en construisant, par exemple, des puits à proximité des villages.  Cette mesure empêche les femmes d’être obligées de s’éloigner des zones peuplées, et de courir ainsi le risque d’être victimes de violence.  Elle a ensuite précisé qu’il incombait, en premier, à chaque État de prendre ce problème à bras le corps, et elle a invité la communauté internationale à répondre à ce fléau de manière énergique, précisant que les violences sexuelles en temps de conflit n’étaient pas inévitables.

M. ASAD GADDI de l’Ordre souverain de Malte, s’est inquiété du fait que les jeunes filles sont particulièrement susceptibles d’être victimes de rapports sexuels forcés et sont de plus en plus fréquemment infectées par le VIH/sida.  Près de la moitié des nouvelles infections au VIH/sida se font parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et plus de 60% des jeunes infectés par le virus sont des filles, s’est-il notamment alarmé. 

L’observateur s’est également préoccupé du nombre important de viols perpétrés en République démocratique du Congo (RDC), relevant qu’il y en a en moyenne 1 100 par mois ou 36 par jour depuis 1996.  Il a parlé des projets lancés par l’Ordre de Malte dans l’est de la RDC, précisant qu’au cours des 10 dernières années, Malteser International, l’agence humanitaire de l’Ordre, avait porté assistance à 50 000 femmes victimes de violence ou de viol.

Au Kenya, a-t-il ajouté, Malteser International a également établi plusieurs cliniques à l’intention de femmes enceintes et d’enfants atteints du VIH/sida et son personnel a pu venir en aide à 24 000 personnes au cours de l’année passée.  M. Shafer a souligné l’importance d’émanciper les jeunes femmes qui vivent dans les pays en développement.  Le projet de confection « Mama Africa » de Malteser International continue d’ailleurs d’autonomiser les jeunes filles vivant dans des bidonvilles en Afrique.

M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail OIT, s’est inquiété du problème « étendu et inacceptable » de la situation des femmes sur le lieu du travail.  Il a affirmé à titre d’exemple que dans l’Union européenne, 40 à 50% des femmes faisaient face à des avances sexuelles non désirées, des contacts physiques ou d’autres formes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail.  En Asie et dans la région du Pacifique, le taux serait 30 à 40% de femmes, et dans les secteurs où la force de travail est féminine à grande majorité, les femmes sont particulièrement sujettes à la violence.  Selon les données de l’OIT, a-t-il dit, 85% des travailleuses en Indonésie sont victimes de harcèlement, 26% en Jordanie et 7% au Viet Nam.

Selon lui, ces comportements sont non seulement une violation flagrante des droits d l’homme, mais constituent également une barrière à l’accès des femmes à une égalité de traitement et de chances sur le marché du travail.  Il a également estimé que l’élimination de la violence faite aux femmes était un impératif moral, mais aussi commercial en raison, notamment, des coûts provoqués par l’absentéisme, le manque de productivité, les frais judiciaires ou l’augmentation des primes à l’assurance.

M. Cassidy a ensuite rappelé la Convention (n°111) de l’OIT concernant la discrimination en matière d’emploi et de profession et la Convention (n°189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques.  Il a aussi parlé de la situation des travailleurs migrants et des personnes victimes de la traite. 

Il a affirmé que l’OIT avait adopté, au mois de juin 2014, un nouveau Protocole à la Convention sur le travail forcé et la recommandation n°203 qui, a-t-il expliqué, crée des obligations précises pour prévenir le travail forcé et protéger les victimes.  L’OIT a également lancé une initiative pour favoriser le recrutement équitable.

Mme LAUREN FLEJZOR, de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), a appuyé les partenaires des Nations Unies, les institutions et les États membres pour leur appel à l’intégration de l’égalité des femmes et l’autonomisation dans les objectifs pour l’après-2015.  Elle a mis l’accent sur la menace que représentent la malnutrition, la faim et l’insécurité alimentaire dans le monde.

En l’absence de ces besoins clefs, les femmes ne peuvent être des acteurs du développement sur un pied d’égalité avec les hommes.  Le moment est venu de promouvoir le droit foncier des femmes et la FAO lancera une base de données sexospécifique sur cette question.  Ces données ventilées seront essentielles pour quantifier et organiser les résultats dans la réalisation des objectifs de développement.

D’autre part, les femmes continuent de fournir des apports indispensables au secteur agricole et il faut leur donner les moyens d’améliorer leur production et condition de vie, a-t-elle affirmé, en invitant les États à réfléchir dans quelle mesure ils peuvent y contribuer, notamment pour les femmes rurales.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

--    Promotion et protection des droits de l’enfant (A/69/165, A/69/166, A/69/212, A/69/260, A/69/262, A/69/264 et A/69/394-S/2014/684)

--    Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/69/258)

Suite du débat général

M. DENIS REGIS (Haïti) a noté que jamais dans l’histoire de l’humanité, les droits des enfants n’avaient bénéficié d’une telle protection à l’échelle internationale depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire, mais que les résultats étaient loin d’être suffisants devant l’ampleur des besoins et la multiplicité des obstacles qui freinent la poursuite des buts et objectifs fixés, en particulier dans les pays du Sud.

Il a dès lors affirmé qu’il revient à la communauté internationale de cerner et d’évaluer minutieusement les entraves à la pleine jouissance des droits des enfants et de redoubler d’efforts pour que les résultats soient à la hauteur des défis et de l’engagement pris de « changer le monde pour les enfants et avec eux », grâce à une action nationale et une coopération internationale accrues. 

Signataire de la Déclaration du Millénaire, le pays s’est engagé à tout mettre en œuvre pour atteindre d’ici à 2015 les 8 objectifs fixés et nombreux ont été les efforts à cet égard mais le pays demeure confronté, sur le plan économique et social, à des défis de taille qui ne sont pas sans avoir des répercussions profondes sur la situation des enfants. 

Le Gouvernement haïtien mène cependant une action déterminée, avec l’aide de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, notamment de l’UNICEF, pour rattraper les retards dans tous les domaines, et assurer une promotion soutenue des droits de l’enfant. 

L’éradication de la pauvreté extrême et la lutte contre l’exclusion sont également au centre des préoccupations haïtiennes, avec l’éducation primaire comme l’un des domaines prioritaires de l’action gouvernementale.  Des progrès notables ont d’ailleurs été accomplis grâce au programme de scolarisation universelle, gratuite et obligatoire car 1,2 million d’enfants ont fréquenté l’école en 2011, dans le respect de la parité garçons-filles.

Pour la première fois dans l’histoire du pays, le taux de scolarisation des jeunes de 15 à 24 ans a atteint 88%, et l’accent est actuellement mis sur une éducation primaire universelle de qualité, tandis qu’un nouveau programme avec la police nationale met en place des mécanismes aux fins d’assurer un meilleur encadrement des jeunes évoluant dans les rues, un groupe particulièrement vulnérable.  

M. ALI AL-BAKHAYTT  (Koweït) a estimé que la communauté internationale devrait faire de la protection des enfants la priorité des plans et objectifs internationaux, en mettant d’abord fin aux conflits armés.  Partant de principes constitutionnels et de ses engagements mondiaux, le Koweït a aidé à la création d’associations caritatives visant à la protection des enfants de la violence, du travail et des mauvais traitements.

Il a précisé que le Code de la famille stipulait que celle-ci était le noyau de la société dont il faut protéger tous les membres, y compris la petite enfance.  Des institutions spécialisées dans la culture et les loisirs, des jardins d’enfants et des crèches, ou des structures pour les jeunes délinquants, ont aussi été mises sur pied par les pouvoirs publics.

L’éducation étant le principal support de la société, le taux de scolarisation au cycle primaire a été porté à 98%, a-t-il ajouté.  Pour finir, le délégué a dénoncé l’agression contre Gaza en Palestine qui a fait des milliers de victimes, dont de nombreux enfants. 

M. SAHEBZADA AHMED KHAN (Pakistan) a estimé qu’en dépit des progrès accomplis vis-à-vis des enfants du monde entier, il restait encore beaucoup à faire.  En effet, a-t-il dit, 57 millions d’écoliers sont toujours déscolarisés, sans compter les 69 millions d’adolescents qui ne sont plus dans le secondaire.  En outre, 150 millions d’enfants sont contraints à travailler et la malnutrition chronique continue de faire des ravages. 

Pour son gouvernement, l’éducation des enfants est la priorité absolue, avec un budget alloué à l’éducation en hausse, représentant 2% du Produit intérieur brut (PIB), que le Premier Ministre pakistanais s’est engagé à augmenter afin d’atteindre 4% du PIB d’ici à 2018.  Le Plan d’action national pour l’éducation lancé par son pays, s’est félicité M. Khan, a pour objectif de garantir un taux de scolarisation dans le primaire de 91% et d’améliorer la parité entre garçons et filles à l’école. 

L’éradication de la polio figure parmi les priorités de la politique de santé pakistanaise, a poursuivi M. Khan, précisant que trois millions d’enfants avaient été vaccinés sur une période de trois mois.  À l’heure actuelle, 90% de la population du pays vit dans des zones exemptes de poliomyélite, s’est enorgueilli le représentant.

Le Gouvernement du Pakistan a pris des mesures concrètes pour éliminer toutes les formes de travail des enfants, qu’il s’agisse du travail servile, dans les mines ou à l’usine.

Le représentant a rappelé la création par son pays d’une Commission nationale pour la protection de l’enfance et le développement de l’enfant, qui travaille étroitement avec l’UNICEF en faveur de la promotion des droits de l’enfant au Pakistan.  Il a également précisé qu’un projet de loi de protection des enfants est actuellement à l’étude au Pakistan.

M. FREDERICK SHAVA (Zimbabwe) a déclaré que la politique de développement  du Zimbabwe était basée sur le droit à l’éducation.  Il a cité la mise en place de programmes visant à s’assurer que les enfants les plus défavorisés aient accès à l’école et a précisé qu’un de ces programmes était le Module d’assistance à l’éducation de base qui met l’accent sur l’éducation des filles et des enfants handicapés.  Il a souligné que le Zimbabwe mettait un accent particulier sur la situation des enfants orphelins et vulnérables dont le nombre ne cesse d’augmenter en raison de l’épidémie de VIH/sida.

Reconnaissant l’importance de la protection sociale des plus vulnérables, le gouvernement du Zimbabwe a établi un cadre de protection sociale dans le domaine du Plan d’action national (2010-2015) pour la protection des enfants orphelins et vulnérables.  Il a précisé que la Stratégie nationale pour la survie de l’enfant (2010-2015) visait à garantir la cohésion des initiatives de tous les acteurs au niveau national en faveur des enfants. 

Il a ajouté que la protection des enfants constituait une priorité du Gouvernement du Zimbabwe avant de citer plusieurs lois adoptées dans ce sens.  Il a aussi cité le lancement, sous les auspices du Ministère de la femme, de la parité et du développement communautaire, d’une campagne nationale contre les violences et abus sexuels qui s’appuie sur la Stratégie nationale (2012-2015) contre la violence sexuelle et sexiste.

M. MOHD SHAHAFEEZ SHAHARIS (Malaisie) a affirmé que la Malaisie avait ratifié, pas plus tard qu’en 2012, les deux premiers protocoles se rapportant à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.  La politique nationale et le plan d’action pour l’enfance sont alignés sur les dispositions de la Convention pour protéger tous les enfants de la négligence, des abus et de l’exploitation, sous toutes leurs formes.

Aucune violence n’est justifiée, a-t-il dit, ajoutant que la Malaisie continuait d’appuyer les services pédiatriques hospitaliers et avait mis en place une ligne gratuite, conformément aux recommandations du Comité sur les droits de l’enfant.  Il s’est réjoui de l’élection de son pays, hier, au Conseil de sécurité, et assuré que la Malaisie ferait son possible pour appuyer la campagne « Des enfants, pas des soldats » contre le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les forces armées, lancée par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé. 

M. BOGUSŁAW WINID  (Pologne) a rappelé que son pays était à l’origine de la création de la Convention relative aux droits de l’enfant, soulignant que celle-ci accordait aux enfants, pour la première fois dans l’histoire, le droit d’être entendus.  Il a parlé des jeunes délégués qui siègent dans les parlements du monde, ainsi que des jeunes bloggeurs et autres militants politiques qui mettent en avant des propositions politiques.  Il a aussi parlé de la lauréate du Prix Nobel de la Paix, Malala Yousafzai.

Le représentant s’est ensuite alarmé du fait qu’entre 500 millions et 1,4 milliard d’enfants dans le monde sont victimes de violence et d’autres mauvais traitements.  Il a appelé à la création de plus de mandats de Rapporteurs spéciaux.  Il a salué le lancement de la campagne « Des enfants, pas des soldats ».  Il a aussi souligné que son gouvernement centrait ses efforts sur la prévention de la violence faite aux enfants et qu’il est de la responsabilité des États de veiller au respect des droits des enfants.

M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a affirmé qu’une étude réalisée en septembre 2013 par l’organisation non gouvernementale Save the Children avait placé son pays en tête de liste des pays « amis des enfants » en Asie du Sud.  En plus de la loi contre la violence familiale, des réformes judiciaires ont été entreprises pour protéger les enfants, y compris les enfants en détention, et pour éliminer le travail des enfants de moins de 16 ans. 

De façon générale, les droits des enfants ont été incorporés en tant que thématique spéciale dans le plan d’action national de Sri Lanka pour les droits de l’homme.

Un réseau de hauts fonctionnaires, d’enseignants, d’officiers de police, de médecins, d’infirmières et de dirigeants communautaires ont été formés pour traiter les enfants victimes d’abus, a expliqué le représentant. 

En partenariat avec l’UNICEF, le Gouvernement s’efforce de renforcer la section des poursuites du Bureau du Procureur pour de tels cas.  Par ailleurs, le Sri Lanka a un système de santé familiale bien développé.  Quant à l’école, elle est gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans.

Des programmes importants ont été entrepris pour améliorer la vie des femmes et des enfants affectés par le conflit qui a pris fin en 2009.  On a reconstruit 1 020 écoles et placé les orphelins dans des familles d’accueil.  Tous les ex enfants soldats ont été réhabilités et réintégrés dans la société.  Toutefois, a reconnu M. Kohona, il reste des défis à surmonter, notamment la malnutrition qui touche 17% des enfants de moins de 5 ans. 

Mme IRINA VELICHKO  (Bélarus) a affirmé qu’une étude avait révélé que son pays figurait parmi les 40 pays du monde qui protègent le mieux les enfants.  Elle a souligné que le Bélarus disposait d’une commission nationale sur le droit des enfants, et qu’un plan d’action national pour la période 2012-2016 avait été lancé pour assurer le respect de leurs droits. 

En outre, depuis 1995, les écoles du pays dispensent un cours sur le droit des enfants.  La représentante a précisé que l’éducation était gratuite pendant neuf ans et que les jeunes avaient accès à une formation professionnelle.  Les hôpitaux et maternités du pays sont en train d’être rééquipés et l’accent est porté sur les maladies héréditaires ainsi que sur la vaccination.  Le Gouvernement assure ainsi le « bien-être épidémiologique » de la population.

La représentante a ajouté que deux projets d’aide technique avaient été lancés, avec l’aide d’agences de l’ONU, pour contrer la violence dans les foyers.  Elle a ensuite annoncé la tenue à Minsk, les 12 et 13 novembre, d’une conférence régionale de l’UNICEF sur le renforcement des mécanismes régionaux de protection de l’enfance.  La représentante s’est par ailleurs enorgueillie du fait que cinq villes du Bélarus avaient reçu le label « Ville amie des enfants ».

M. THORVARDUR THORSSON (Islande) a félicité les nouveaux lauréats du prix Nobel de la paix pour leur combat respectif contre les abus à l’égard des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l’éducation. 

Il a souligné, par ailleurs, alors que l’on s’apprête à célébrer le vingt-cinquième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, à quel point celle-ci constitue l’instrument international le plus universellement reconnu à l’échelle de la planète, qui codifie les droits fondamentaux des enfants et les obligations des gouvernements à cet égard.

La Convention représente en outre une plateforme solide pour s’attaquer aux défis anciens et émergents en la matière, par exemple, sous forme d’intimidation, y compris sur Internet.  Il a applaudi les efforts du Mexique pour avoir attiré l’attention de l’Assemblée générale sur ce phénomène qui affecte à présent les enfants dans tous les pays.

Renvoyant à l’article 7 de la Convention relatif à l’enregistrement à la naissance, M. Thorsson a fait remarquer qu’aujourd’hui encore, environ 230 millions d’enfants de moins de 5 ans n’avaient jamais été officiellement enregistrés sur les registres d’état civil.  Mis à part le fait que l’enregistrement est le premier acte officiel de l’existence de l’enfant, il est aussi fondamental pour que l’enfant soit recensé et ait effectivement accès aux services de base de santé, sécurité sociale et éducation.

Il a également évoqué le sort et les risques d’abus à l’encontre de millions d’enfants déplacés en Syrie, en République démocratique du Congo (RDC) ou en Somalie, qui ont été obligés de fuir leurs foyers.  Il a appelé à ne pas oublier les enfants palestiniens, qui vivent encore sous occupation avec toutes les restrictions que cela suppose pour la jouissance de leurs droits et libertés fondamentales.

Mme ZWEENA ALOFIA  (Oman) a appelé au renforcement du respect des droits des enfants.  Elle a affirmé qu’un décret adopté en mai 2014 par son gouvernement avait permis de promulguer une loi sur les enfants qui assure la protection de leurs droits et entend les protéger de la violence, de l’exploitation et des abus.

Le Gouvernement omanais, a-t-elle dit, s’attaque également au problème de la pornographie et a adhéré au Protocole de lutte contre la traite des personnes.  Elle a appelé à la création d’institutions pour appuyer le développement des enfants.  Ces derniers doivent pouvoir jouir de leurs droits à l’éducation et à la santé, a-t-elle souligné.

M. FAHD MUHAMMAD AL KHAYARIN (Qatar) a déclaré que ce débat coïncidait avec le vingt-cinquième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, offrant ainsi l’occasion d’évaluer les réalisations et de s’attaquer aux défis qui persistent.  Il a noté que le phénomène de la violence à l’encontre des enfants était présent partout et qu’il incombait aux gouvernements et aux institutions régionales et internationales de réagir résolument en protégeant tous les droits des enfants et en toutes circonstances.

Le Qatar a ratifié pour sa part la Convention, laquelle fait partie intégrante de la législation interne, et a créé un large éventail d’organisations nationales en vue de la protection sociale, de la prévention contre la violence sous toutes ses formes, de l’éducation et de la sensibilisation.

L’éducation est le pivot de toutes les mesures nationales prises pour réaliser une éducation primaire de qualité, conformément à la vision du Qatar d’ici à 2030.  Il a considéré que les attaques contre les établissements scolaires étaient un délit privant les enfants d’un de leurs droits fondamentaux.  Il a aussi appelé à ce que la détention des enfants et des adolescents se fassent en dernier recours et recommandé plutôt des mesures éducatives ou alternatives.  Il a assuré, en conclusion, que son pays tenait à mettre en œuvre tous les instruments et traités internationaux auxquels il a adhérés.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV  (Kazakhstan) a affirmé que des progrès avaient été réalisés par son pays dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en ce qui concerne l’accès à l’éducation et la parité dans l’éducation.  Il a ajouté que l’OMD4 sur la réduction de la mortalité infantile pourrait être réalisé l’an prochain.

Le représentant a ensuite souligné que plusieurs plaintes de torture à l’encontre d’enfants avaient été déposées et que son gouvernement se penchait sur ces affaires.  Il a annoncé la création prochaine d’un ombudsman pour les enfants et a fait savoir que son gouvernement disposait d’une base de données unifiée de tous les mineurs du pays.

Pour enrayer la violence à l’encontre des enfants, a ajouté le représentant, le Kazakhstan envisage de lancer un programme en coopération avec des universités.  Il a ensuite affirmé que le nombre d’enfants abandonnés dans le pays avait récemment baissé et qu’un département pour la protection des enfants avait été créé dans chaque région.  Des programmes d’éducation à distance ont par ailleurs été élaborés à l’intention des enfants handicapés.

Le représentant s’est aussi soucié de l’exploitation économique des enfants et a déclaré que son gouvernement s’efforçait d’éliminer les pires formes de travail des enfants.  D’une manière générale, il a jugé nécessaire de renforcer les systèmes d’identification d’abus et de protection des enfants.

M. MARCELO SCAPPINI (Paraguay) a affirmé que les jeunes représentaient 36% de la population de son pays.  Il a expliqué que les principaux problèmes auxquels ils devaient faire face sont la violence et la maltraitance, le travail infantile, la traite, sans oublier la situation des enfants de rue.

Pour améliorer la situation des jeunes, le Gouvernement a mis sur pied un plan national de développement pour la période 2014-2030 qui cible notamment la réduction de la pauvreté, le développement social et une croissance économique inclusive.

M. Scappini a précisé que 10% de la population, dont de nombreux enfants et jeunes, sont victimes de pauvreté extrême et que son gouvernement s’était fixé pour objectif de réduire de 90% la malnutrition chronique, de 75% la mortalité maternelle et de 70% la mortalité infantile.

Il ambitionne par ailleurs d’augmenter à 95% l’accès à l’éducation secondaire.  Le Paraguay s’est par ailleurs engagé à créer les conditions nécessaires pour assurer un développement complet en mettant l’accent sur les plus défavorisés, en déployant des efforts pour briser le cycle de la pauvreté.

Le représentant s’est ensuite félicité de l’adoption du programme de pays de l’UNICEF pour le Paraguay qui couvre la période 2014-2019.

M. XAVIER LASSO MENDOZA  (Équateur) a affirmé que le droit des garçons et des filles avait été consacré, dans la Constitution, comme un droit inaliénable dont la réalisation est érigée en priorité suprême pour tous les secteurs.  Il a regretté que le néolibéralisme ait conduit à la propagation du travail infantile qui représente une violation totale des droits des garçons et des filles.

Pour cette raison, l’Équateur a lancé, dès 2007, une campagne nationale en vue d’en finir avec le travail des enfants.  Le pays tente également de remédier à une autre conséquence de l’économie de marché consistant en un affaiblissement des services à l’intention des enfants, lesquels sont négligés, voire inexistants dans certains endroits.  Il a ensuite lancé un appel « respectueux mais ferme » aux pays d’accueil des migrants pour qu’ils s’acquittent pleinement de leurs obligations en matière de droits de l’homme des enfants, indépendamment de leur statut migratoire. 

Il a aussi fait état des politiques équatoriennes en faveur de la petite enfance dans le cadre de la stratégie nationale intersectorielle pour le développement intégral, et a demandé que la petite enfance soit intégrée dans les objectifs de développement pour l’après-2015.

Mme BAKHTA SELMA MANSOURI  (Algérie) s’est alarmée du recrutement continu d’enfants par des groupes armés, de la poursuite d’attaques contre des écoles et des hôpitaux et des actes de violence sexuelle commis à leur encontre.  Elle s’est notamment dite préoccupée par l’impact de l’occupation sur les enfants palestiniens et de l’incarcération de certains d’entre eux.

La représentante a aussi regretté la lenteur des progrès réalisés pour protéger les enfants de la pornographie et de l’exploitation sexuelle.  Un Comité de haut niveau a été mis sur pied à l’initiative de l’Algérie pour mieux protéger les enfants de la violence et attirer davantage l’attention sur ce problème, a-t-elle dit.

La représentante a ensuite souligné que législation algérienne assurait la protection des enfants.  Une stratégie nationale de protection de la famille et des enfants a été lancée et le Gouvernement œuvre à lutter contre le travail, l’exploitation, ainsi que contre l’usage qui est fait d’Internet dans ces contextes.

Elle s’est félicitée du fait que le taux de mortalité infantile ait baissé dans son pays et que huit millions d’enfants aient pu être scolarisés.  L’objectif « éducation pour tous » a pratiquement été réalisé, a-t-elle déclaré.

Mgr BERNARDITO AUZA (Saint-Siège) a relevé que ces dernières années, près de trois millions d’enfants avaient été tués dans des conflits armés, six millions avaient souffert de blessures entraînant des handicaps et des dizaines de milliers avaient été mutilés par des mines antipersonnel. 

La délégation a également déclaré que trop d’enfants se voyaient nier leur droit le plus fondamental à la vie, avec la sélection prénatale éliminant des enfants de sexe féminin ou qui pourraient souffrir de handicap.  En outre, trop d’enfants souffrent d’un accès insuffisant au logement et à l’alimentation, dans de nombreux pays ils n’ont pas accès aux médicaments et ils sont vendus aux trafiquants, exploités sexuellement, recrutés par des armées irrégulières, déracinés par des déplacements forcés ou astreint à travailler.

Dans cette optique le Saint-Siège attache une grande importance à la commémoration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.  Il soutient également le rapport du Secrétaire général sur la violence contre les enfants et les technologies de l’information et de la communication.  Dans ce domaine « la médiation attentionnée des parents minimise les risques sans limiter les savoir-faire et les occasions d’apprentissage des enfants », a assuré Mgr Auza.

Il a également indiqué que l’Église continuait de s’engager à œuvrer à la libération des enfants soldats, à leur éducation et à leur réintégration dans leur famille et la société.

Saluant l’attribution du prix Nobel de la Paix à Malala Yousafzai et à Kailash Satyarthi, l’observateur a rendu hommage à la Convention sur les droits de l’enfant, dont le vingt-cinquième anniversaire intervient en novembre.

Mme PAULINA FRANCESCHI (Panama) a affirmé que les vraies richesses d’une nation étaient ses enfants et ses jeunes.  En dépit d’une croissance économique importante, et d’un indice de développement de 0,775% en 2013, les inégalités économiques continuent de croître, avec des conséquences sur la situation des enfants et des adolescents. 

Ainsi, 18,9% des enfants âgés de zéro à 4 ans sont touchés par la pauvreté extrême, a-t-elle fait observer.  Dans ce contexte, a assuré la représentante, le Gouvernement a pris des initiatives diverses, comme l’ouverture d’un Secrétariat pour l’enfance, dont l’objectif est de renforcer les capacités institutionnelles et la prise en charge intégrale et personnalisée des garçons et des filles confrontés à des difficultés. 

En outre, a poursuivi Mme Franceschi, ont été lancés plusieurs programmes, dont un axé sur la prévention et un autre sur la protection du droit à la coexistence familiale, « qui vise à restituer le droit à vivre en famille », un droit essentiel sur lequel les jeunes devraient pouvoir compter pour connaître un développement harmonieux. 

Enfin, a ajouté la délégation, d’immenses efforts ont été également consentis au travers d’actions conjointes avec les agences, fonds et programmes des Nations Unies, en particulier l’UNICEF.

Mme REN XIAOXIA (Chine) a noté que des progrès encourageants avaient été faits en faveur des enfants, mais que la communauté internationale avait encore un long chemin à parcourir pour protéger les enfants, et particulièrement les handicapés, les minorités ethniques et les enfants vulnérables.

Il y a encore 518 millions d’enfants qui vivent dans une pauvreté extrême, ce qui menace leur santé et leur accès à l’éducation, et cela a des effets dévastateurs pour leur santé psychologique.

Les technologies de l’information et des communications (TIC) ont changé la vie, y compris celle des enfants, et présentent des avantages notamment pour les handicapés, mais l’âge d’Internet apporte de nouveaux problèmes, comme la cyberpornographie, a relevé la représentante de la Chine, affirmant la disposition de son pays à examiner ces nouveaux défis, avec d’autres.

Globalement, les droits des enfants exigent une combinaison d’efforts nationaux et internationaux.  Les gouvernements ont la responsabilité principale et doivent continuer à accorder plus d’importance à la protection des droits des enfants, avec notamment des mesures judiciaires, législatives et autres.

Mais, selon la délégation chinoise, la communauté internationale doit aussi renforcer la coopération pour éliminer les causes profondes des violations des droits des enfants, de la guerre et de la pauvreté en particulier.  Cette question devrait également figurer dans le programme de développement pour l’après-2015.  « Nous appuyons aussi le rôle de la société civile dans ce domaine », a-t-elle dit.

Le Gouvernement chinois a toujours intégré la promotion des droits des enfants dans ses plans nationaux, et améliore constamment sa législation dans ce domaine, avec notamment un amendement sur les mineurs dans la loi de procédure pénale.  « Nous luttons contre les crimes contre les enfants tout en fournissant une assistance juridique », a-t-elle ajouté.

Au nombre des actions entreprises par son pays, M. MOHAMMAD GHAEBI  (République islamique d’Iran) a fait état d’un projet de loi sur la protection des droits de l’enfant qui vise à prémunir garçons et filles des violences et discriminations auxquelles ils pourraient être exposés.  En outre, a-t-il dit, a été créé un point focal sur l’enfance, ainsi qu’un Conseil judiciaire d’arbitrage, chargé de garantir la protection des droits des mineurs, qui ne peuvent pas être condamnés à la peine capitale en Iran. 

Le représentant s’est ensuite élevé contre les effets néfastes sur les enfants des mesures de sanctions unilatéralement prises par certains États Membres contre son pays.  Il a en conclusion réaffirmé sa conviction que le programme de développement pour l’après-2015 doit faire en sorte que le bien-être de chaque enfant soit pris en compte, « car ils représentent la génération à venir ». 

Mme REEM JULIA MANSOUR (État de Palestine) a noté que les enfants étaient victimes des actions menées par Israël, Puissance occupante, et particulièrement pendant l’opération qui a duré 50 jours l’été dernier, entraînant la destruction totale d’écoles, d’hôpitaux, et de quartiers entiers.

En 50 jours, la Puissance occupante a tué plus de 500 enfants palestiniens, plus de 3 100 enfants ont été blessés, et certains auront des blessures qu’ils porteront toute leur vie.  Pas moins de 373 000 enfants à Gaza ont des besoins urgents compte tenu du trauma, 6 000 sont orphelins.  De même, a poursuivi l’observatrice, les enfants palestiniens souffrent des effets délétères des bouclages aérien, maritime et terrestre imposés à Gaza.

Il faut que la communauté internationale assume sa responsabilité pour que soit mis un terme à l’occupation, a ajouté l’Observatrice, tandis que de son côté le Gouvernement palestinien œuvrera à ce que les responsables israéliens de ces crimes en rendent compte.

Elle a ajouté qu’Israël était le seul pays à traduire des enfants devant des cours martiales, à en détenir de façon illégale, souvent au milieu de la nuit.  Ces enfants terrifiés ne voient ni parents ni avocats, sont maltraités physiquement ou verbalement ou sont torturés, a-t-elle ajouté.

Elle a cité l’exemple de Tarek, américano-palestinien de 15 ans, « emporté par la Puissance occupante » mains attachées, frappé à coups de pied, qui a perdu conscience sous les coups et a souffert d’hémorragie interne, alors qu’« il n’a été accusé d’aucun crime » et voulait assister à l’enterrement de son cousin de 16 ans, tué lors de l’offensive contre Gaza.

Elle a ajouté que la Palestine était devenue État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses protocoles.  En conclusion, elle a déclaré qu’il était grand temps que le monde s’élève contre Israël pour qu’Israël mette un terme à toutes ses violations du droit international humanitaire. « L’occupation illégale doit cesser, car c’est la cause principale des souffrances des enfants », a-t-elle dit.

Mme MAYA DAGHER  (Liban) s’est déclarée convaincue que les droits de l’enfant font partie intégrante des droits de l’homme, comme en témoigne l’adhésion de son pays à tous les instruments juridiquement contraignants pertinents.  Le Liban appuie les résolutions de l’Assemblée générale et celles du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés, et coopère avec les organisations internationales et régionales concernées pour constamment améliorer la condition des enfants libanais. 

À cet effet, la scolarisation est pour le Gouvernement un moyen de les préparer aux responsabilités futures qui les attendent, en particulier les filles.  Si le Liban s’est réjoui des progrès énormes qu’il a accomplis contre la déscolarisation, en particulier en milieu rural, il s’est en revanche inquiété de les voir remis en question avec l’afflux de réfugiés syriens, majoritairement formés de femmes et d’enfants.

M. KELEBONE A. MAOPE (Lesotho) a déclaré que le fardeau du VIH/sida demeurait un des principaux freins au développement du Lesotho.  Il a dit que l’épidémie menaçait la santé infantile et maternelle, minait la productivité économique, et avait un impact terrible sur le niveau d’éducation des enfants orphelins et vulnérables.  Pour faire face à ces défis, a-t-il dit, le Lesotho a adopté une politique en 2006 sur le VIH/sida qui fournit un cadre de prévention, de contrôle et de gestion de l’épidémie.

Il a expliqué que cette politique visait à renforcer l’autonomisation des femmes, des jeunes et de tous les groupes vulnérables pour qu’ils soient en mesure de se protéger eux-mêmes contre la propagation du virus.  Il a souhaité que les objectifs de développement pour l’après-2015 s’attaquent, de manière prioritaire aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) non résolus.  Le représentant du Lesotho s’est particulièrement félicité des progrès de son pays en matière d’accès universel à l’éducation primaire.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur la nécessité d’intégrer les besoins des personnes handicapées dans les stratégies et initiatives nationales de développement.       

Mme INTISAR NASSER MOHAMMED ABDULLAH  (Yémen) a déclaré que le Yémen avait accédé à la Convention relative aux droits de l’enfant et aux protocoles en 1991.  « Nous avons également soumis nos rapports et préparons une législation protégeant les droits des enfants, et avons déjà une loi qui empêche que les enfants soient recrutés par l’armée », a-t-elle dit.

L’État doit s’occuper des enfants quand ils sont orphelins, un enfant n’a pas le droit de travailler et l’État prend toutes les mesures nécessaires pour protéger l’enfant contre toute sorte de discrimination, la maltraitance sexuelle et la violence au foyer, a-t-elle dit.

Le Yémen mène également toutes sortes d’activités qui contribuent au développement de l’enfant, avec notamment un conseil de la maternité sous l’égide du Ministère des droits de l’homme, et coopère avec des organisations civiles dans la matière.  Le Yémen prépare enfin un forum sur la protection des enfants, et travaille également pour que les enfants recrutés par des groupes armés soient libérés et réinsérés.

Du côté de la santé, le Yémen, malgré ses moyens modestes, vaccine tous les enfants, mais la pauvreté et la sous-alimentation restent des problèmes, a conclu la représentante.

M. YIĞIT CANAY (Turquie) a déclaré que son pays avait pris des mesures depuis plusieurs décennies en faveur des droits des enfants.  La Turquie a lancé des projets créatifs pour prendre en compte les questions de l’enfant et faire entendre leur voix, en coopération avec l’UNICEF, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe.

M. Canay a également noté qu’un ombudsman pour les femmes et les filles avait été établi récemment.  En outre, des centres d’évaluation des enfants ont été créés dans plusieurs provinces pour réagir aux cas de maltraitance.

Les changements de la société doivent venir du terrain, et la Turquie a lancé des campagnes transversales pour garantir la scolarisation des filles et combler le fossé en matière d’éducation, particulièrement en direction des filles handicapées ou vulnérables, a ajouté le représentant.

M. Canay a enfin répondu aux « allégations d’une délégation, que nous rejetons catégoriquement », en citant un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), selon lequel « la réponse d’urgence à l’afflux de réfugiés syriens a été exemplaire », en fournissant notamment un accès aux services de santé et juridiques. »

Il a précisé que 1,1 million de Syriens avaient trouvé refuge en Turquie et que le pays fournissait également une assistance transfrontalière pour venir en aide aux victimes du conflit en cours du côté syrien.  Il a noté que 33 000 enfants syriens étaient nés dans des centres médicaux en Turquie, et 70 000 enfants réfugiés étaient inscrits à l’école.

M. ALI DEME (Burkina Faso) a rappelé que son pays avait ratifié plusieurs textes juridiques internationaux, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.  Il a également créé un Observatoire national des droits de l’enfant, aménagé des juridictions réservées aux enfants au sein des tribunaux et élaboré des politiques sectorielles dans tous les domaines relatifs à l’enfance, a fait valoir le représentant. 

Cependant, a-t-il reconnu, « la mise en œuvre de la politique nationale de protection ne se fait pas sans difficultés ».  Il s’agit principalement de la faible vulgarisation des textes législatifs et règlementaires, de l’insuffisance des ressources financières et de la faible coordination des acteurs du domaine.  M. Deme s’est néanmoins félicité de l’appui prêté par l’UNICEF dans le cadre d’une visite de pays. 

En conclusion, la délégation s’est déclarée préoccupée par la situation difficile que vivent de nombreux enfants du monde, du fait des conflits, des abus liés à l’usage des technologies de l’information et des communications, du trafic et des formes diverses de violence qui les touchent.

Mme YULIANA BAHAR (Indonésie) a déclaré que des interventions concertées et multisectorielles, des ressources adéquates et une volonté politique forte étaient nécessaires pour soutenir les droits et le bien-être des enfants.

Elle a noté que la Constitution indonésienne protégeait la sécurité et le bien-être des enfants, et que les institutions du pays avaient été renforcées en ce domaine, avec notamment l’établissement d’une commission sur la protection de l’enfant et un décret présidentiel sur le développement holistique et intégré de la petite enfance, couvrant tous les programmes sur la protection de l’enfant, de l’utérus jusqu’au sixième anniversaire.

En juillet 2014, une nouvelle loi sur le système judiciaire de l’enfance a mis l’accent sur les peines de substitution, tandis que la loi sur la protection des enfants renforce les peines maximales dont sont passibles les crimes contre des enfants. 

Enfin, Mme Bahar a noté que le Ministère de la santé avait interdit les mutilations sexuelles féminines et entendait continuer à lancer des programmes pour expliquer l’impact néfaste de ces pratiques sur la santé reproductrice des femmes.  Parallèlement, plusieurs ministères et institutions gouvernementales sont impliqués dans l’effort visant à réduire le nombre de mariages précoces.

M. SERGE BALÉ (République du Congo) a commencé par indiquer que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant depuis 1993 et adhéré à deux de ses Protocoles facultatifs en 2009 et 2010, respectivement.  Au niveau national, a-t-il poursuivi, plusieurs initiatives ont été prises pour améliorer le bien-être des enfants congolais, notamment la loi du 4 juillet 2012, qui porte création du régime de la famille et de l’enfance en difficulté et celle du 25 février 2011, qui garantit la protection de l’enfance. 

En matière d’éducation, le Gouvernement congolais a relevé le défi de l’éducation de base qui a atteint des objectifs de scolarisation de plus de 90% des enfants.  En outre, « afin d’améliorer la prise en charge des enfants et jeunes en situations difficiles, nous avons pris diverses mesures, dont la mise en place d’institutions spécialisées, de centres d’accueil et d’orphelinats ».

Par ailleurs, a précisé M. Balé, une Convention pour la lutte contre l’exclusion sociale des enfants de la rue de la ville de Pointe Noire, deuxième grande ville après la capitale Brazzaville, a été signé le 17 avril dernier.  Le Gouvernement, a-t-il ajouté, a également procédé à la formation des acteurs locaux impliqués dans la protection de l’enfant.

Mme JOSÉPHINE LYENGI (République-Unie de Tanzanie) a affirmé que la loi sur l’enfance de 2009 posait les bases d’un système de protection des enfants en Tanzanie en y intégrant tous les principes fondamentaux des droits des enfants.  Elle a ajouté que la Tanzanie avait atteint son objectif de scolarisation de 100% des enfants.  Elle s’est félicitée aussi des progrès de son pays en matière de lutte contre la mortalité infantile et notamment la mortalité des enfants de moins de cinq ans. 

Pour mesurer toute l’étendue de la réalité de cette violence, le Gouvernement a procédé à une étude sur la violence à l’encontre des enfants et procède actuellement à la publication des résultats de cette enquête.  Elle a dit que les « statistiques troublantes » de la réalité de cette violence avaient le mérite de briser le silence et de fournir une information importante qui sera utile à tous les acteurs, des policiers aux législateurs, en charge de la lutte contre cette violence à l’égard des enfants.

Par ailleurs, elle a précisé que 2,5 millions d’enfants tanzaniens vulnérables avait bénéficié d’un plan d’action national visant à garantir la protection sociale des enfants vulnérables, les orphelins, les enfants de la rue, les enfants victimes d’abus sexuels ou de trafic des êtres humains ou encore les enfants handicapés.    

M. HAHN CHOONG-HEE (République de Corée) a salué le prix Nobel de la paix attribué à deux militants de la cause des enfants, Malala Yousafzai et M. Kailash Satyarthi.  Il a ensuite souligné que malgré les avancées notables de la communauté internationale en matière de scolarisation des enfants et de l’amélioration de leur santé dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il restait encore beaucoup à faire en termes de protection des enfants et de promotion de leur bien-être. 

Il a rappelé que de nombreux coréens, sexagénaires et septuagénaires, avaient bénéficié de programmes de l’UNICEF à l’époque de leur scolarité dans le primaire.  Il s’est félicité du fait que la République de Corée soit aujourd’hui reconnaissante de ce soutien de la communauté internationale, notamment par des contributions individuelles à hauteur de 87,6 millions dollars au Comité national de l’UNICEF en Corée, en plus des 24,6 millions de dollars que le Gouvernement verse. 

Il a souhaité que le troisième Forum mondial sur l’éducation, qui doit avoir lieu en mai prochain à Séoul, permettra de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale afin que l’éducation soit intégrée dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a en outre plaidé pour que tous les enfants, y compris ceux victimes de handicap, puissent voir leurs droits respectés.

M. JORGE DOTTA  (Uruguay) a lancé un appel à la ratification universelle de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles.  Pour sa délégation, il est essentiel de lutter contre la pauvreté chez les enfants, une situation jugée « inacceptable ».  Elle s’est ensuite élevée contre l’exploitation sexuelle des filles et des garçons, qui continue d’augmenter du fait de la pornographie et du proxénétisme. 

Lutter contre ce fléau, a déclaré le représentant, exige la mise au point de normes qui doivent être conjointement fixées par les autorités d’un pays et la société civile.  Par ailleurs, « pour l’Uruguay, la violence n’a aucune justification possible, notamment dans le cadre des conflits armés », a déclaré la représentante.  Il a estimé en conclusion indispensable que la protection et la promotion des droits des enfants figurent au cœur du programme de développement de l’après-2015.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a dit que bien que la Convention relative aux droits de l’enfant fût l’instrument qui eût été le plus ratifié au monde, la mise en œuvre de ses dispositions juridiques restait inachevée.

Le Rwanda de son côté a pris des mesures pour améliorer le cadre juridique et institutionnel pour la protection des droits de l’enfant, a fait valoir sa représentante.  Ainsi, la Commission nationale pour les enfants a été mise sur pied principalement pour protéger les enfants maltraités, violentés et exploités.

Le Rwanda a également mis la cellule familiale et les communautés au centre de la protection et du plein développement des enfants, ce qui a conduit à la décision de fermer les orphelinats et de placer les orphelins dans des environnements familiaux.

Des mesures ont également été prises pour faire disparaître les obstacles à l’éducation, notamment en construisant des écoles à l’échelle locale afin de prévenir l’absentéisme dû aux trop longues distances entre les établissements scolaires et les lieux d’habitation.

M. IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD  (Philippines) a affirmé que des allocations mensuelles étaient offertes aux familles qui scolarisaient leurs enfants et les soumettaient à des visites médicales régulières.  Une loi sur la santé génésique a aussi été adoptée pour répondre au problème de la santé maternelle et infantile.  La représentante a ensuite parlé des répercussions des catastrophes naturelles sur les enfants, notamment lorsque les établissements scolaires sont réquisitionnés pour servir d’abris.

La représentante a estimé que des progrès devaient être réalisés pour améliorer la présentation et le suivi des rapports de pays.  Elle a déclaré qu’un projet de loi était en cours d’examen aux Philippines pour élaborer des programmes de développement spéciaux à l’intention des enfants de la communauté moro.  Elle s’est opposée à l’utilisation d’enfants par les forces ou groupes armés.

La représentante des Philippines s’est dite préoccupée par le phénomène de la pornographie cybernétique et du tourisme sexuel.  Elle a notamment dénoncé le fait que les auteurs de ces crimes étaient souvent des parents immédiats des enfants qui en étaient victimes.  Elle a appelé à l’établissement de mécanismes à tous les niveaux au sein du programme de développement pour l’après-2015, pour assurer la protection et la promotion des droits des enfants.

Les défis les plus graves qu’il convient de relever ont trait à l’augmentation des taux de mortalité infantile et d’abandon scolaire, ainsi qu’au manque de systèmes de protection sociale pour les enfants, a déclaré M. OSAMA ABDELKHALEK (Égypte).

La protection des enfants doit figurer en bonne place dans le Programme de développement pour l’après-2015, a ajouté le représentant, tout en soulignant la nécessité d’accroître la coopération entre acteurs gouvernementaux, régionaux et internationaux dans ce domaine.

S’élevant contre les violences à l’encontre des enfants, notamment dans les situations de conflit armé, le représentant a salué la signature d’un accord de coopération entre la Ligue des États arabes et le Bureau du Représentant spécial pour le sort des enfants en temps de conflit armé de l’ONU.

L’Égypte condamne fermement l’instrumentalisation des enfants dans les conflits armés, a affirmé le représentant, précisant que les violences contre les enfants étaient par ailleurs proscrites dans la loi égyptienne.

Les avancées réalisées dans la mise en œuvre du programme de pays de l’UNICEF pour l’Égypte témoignent de l’engagement du pays en faveur de la cause des enfants, de même, a ajouté en conclusion le délégué, que la récente initiative « enfants sans abri », lancée l’an dernier pour répondre au problème des enfants de la rue.

M. STEPHAN TAFROV (Bulgarie) a déclaré que le Gouvernement bulgare prêtait une attention particulière à garantir le droit des enfants à vivre dans un environnement familial, en accélérant le processus de sortie des  établissements d’accueil, et en faisant la promotion de bonnes pratiques parentales.  Il travaille également à fournir aux enfants des services de haute qualité, notamment dans la santé et l’éducation, et il investit en faveur de la petite enfance et des enfants handicapés.

Depuis 2009, la Bulgarie travaille activement à la mise en œuvre d’un ambitieux plan à long terme sur l’élimination des institutions d’hébergement pour les bébés et enfants de moins de 3 ans.  Après 2012, avec le soutien actif de l’UNICEF, des changements législatifs ont été introduits pour fermer tous les établissements de grande échelle et fournir un soutien aux familles et enfants les plus vulnérables.

Le nombre d’enfants institutionnalisés a déjà été divisé par 10 depuis 2000.  L’objectif est également de fermer toutes les institutions d’accueil d’enfants handicapés d’ici à la fin 2015, et des mesures sont prises pour fournir un soutien adéquat aux familles à risque afin d’éviter de séparer les enfants de leurs familles, chaque fois que c’est dans le meilleur intérêt de l’enfant.

Mme AMINA LOUALI (Niger) a dit qu’il était du devoir de la communauté internationale de faire le suivi de la mise en œuvre des instruments relatifs aux droits de l’enfant.  L’éducation est parmi les priorités majeures du Niger, qui garantit la gratuité de l’enseignement et la scolarisation des filles.

Elle a fait remarquer que beaucoup de filles parmi les plus désavantagées n’avaient pas le loisir de finir leur scolarité et ce, pour des raisons d’ordre culturel, économique ou de sûreté.  Elle a aussi cité le mariage précoce comme un des obstacles à la scolarité et à la réalisation du plein potentiel des filles.  La représentante a conclu en invitant à l’accélération des progrès dans la promotion et la protection de l’enfance.

M. DO HUNG VIET (Viet Nam) a fait remarquer qu’en 2013, environ 250 millions d’enfants de moins de 5 ans avaient été affectés par un conflit armé, et qu’il était urgent, en conséquence, d’octroyer la priorité à la paix et à la sécurité et à la résolution des conflits. 

Il a appelé à sanctionner les auteurs de violence à l’égard des enfants et à veiller à changer les mentalités pour dire qu’aucune forme de violence n’était tolérable.  Le Viet Nam a intégré les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant dans ses textes législatifs et l’applique par une stratégie nationale multidimensionnelle.

M. JEFFREY SALIM WAHEED (Maldives) a déclaré que la plus grande menace qui pesait aujourd’hui sur les enfants et les jeunes de son pays, qui représentent 44% de sa population, était les changements climatiques.  « Aussi devons-nous garder en mémoire le fait que la protection des droits des enfants –droits à la santé, à l’éducation, à une vie décente– sont inextricablement liés aux efforts que nous déployons pour protéger notre climat. » 

Après avoir rappelé que les Maldives étaient partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles facultatifs, le représentant a indiqué que son gouvernement avait veillé à inscrire les dispositions de ces instruments dans sa législation, et ce, en adoptant, dès 1991, une loi sur la Protection des droits de l’enfant. 

En outre, en réponse à la multiplication des abus à l’encontre d’enfants constatés dans son pays, le Gouvernement des Maldives s’est doté d’un nouvel arsenal répressif contre ces cas, en particulier contre le trafic des enfants.

Mme TAMTA KUPRADZE (Géorgie) a affirmé que la Géorgie avait fait des droits de l’homme, dont la protection des enfants, une pierre angulaire de sa politique étrangère.  Elle a souligné que la Géorgie avait adhéré à de nombreuses conventions sur la protection des enfants et que le Parlement géorgien avait pénalisé la violence domestique en juillet 2012.

Elle a précisé que le plan d’action 2013-2015 pour la lutte contre la violence domestique s’articulait autour de trois objectifs: améliorer les mécanismes et les lois sur la prévention, protection et assistance aux victimes; réhabiliter les victimes de la violence domestique; prendre des mesures préventives et de sensibilisation sur la violence domestique. 

Elle a expliqué que le Plan 2014-2016 qui vient d’être adopté, cherchait à garantir une égalité d’opportunités pour les personnes handicapées, dont les enfants.  Elle a précisé que la Stratégie nationale 2014-2020 pour les droits de l’homme, adoptée cette année, visait à s’assurer que tous les droits fondamentaux des enfants soient pleinement respectés.  En outre, elle a cité l’adoption du Plan d’action national 2012-2015 pour la protection sociale de l’enfant.     

Les enfants peuvent désormais jouir des droits comme celui d’être consulté et écouté.  Il a affirmé que son gouvernement s’employait à réduire la malnutrition et à renforcer la fourniture de services de santé.

Le Libéria a connu des avancées considérables en matière de droits des enfants, a affirmé Mme MARJON V. KAMARA (Libéria), précisant que la décennie de paix et de développement qu’a traversée son pays est à l’origine de tels progrès.

L’épidémie d’Ebola que traverse actuellement le Libéria menace les avancées réalisées par le pays en matière de recul de la mortalité maternelle et infantile, a déploré la représentante, ajoutant que le virus avait des conséquences socioéconomiques dévastatrices sur les enfants.

En tant que pays se relevant d’un conflit, a poursuivi la représentante, le Libéria a particulièrement mis l’accent sur la mise en œuvre de mécanismes de protection des enfants.  Son Pacte national pour les enfants, adopté en 2011, porte la marque d’un tel engagement, a-t-elle précisé.

Largement inspiré de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, ce Pacte offre un cadre législatif exhaustif pour les enfants. 

Les projets de loi pour interdire la traite des personnes et pour la réforme de l’éducation, actuellement en cours d’examen, sont d’autres exemples illustrant la volonté du Libéria de sauvegarder le bien-être des enfants, a déclaré la représentante.

Toutefois, a déploré Mme Kamara, les statistiques récentes montrent que 53% des filles libériennes faisant l’objet de violences sexistes ont entre 6 et 12 ans et entre 13 et 17 ans. 

Les autorités du Libéria tentent de résorber ces violences, notamment via la mise à disposition de foyers sécurisés dans huit comtés et l’établissement de systèmes juridiques et de protection adaptés.

La pauvreté dont est victime la population du Liberia, où 64% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue, est également un facteur lourd de précarisation des enfants, a regretté Mme Kamara, précisant que l’aide reçue par son pays en provenance de l’UNICEF contribuait néanmoins à alléger les conséquences d’un tel fléau.

M. MOHAMED IBRAHIM MOHAMED ELBAHI (Soudan) a déclaré que son pays avait ratifié un certain nombre de traités internationaux relatifs à l’enfance, en particulier les Conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur le travail des enfants et les formes les plus graves de travail.  Il a affirmé que les règlements intérieurs de l’armée, de la police et le Code de sécurité interdisaient catégoriquement le recrutement d’enfants de moins de 18 ans.

Dans le cadre de la réforme entreprise en 2010, le Soudan a aussi établi des institutions de justice juvénile et des mineurs.  Le Gouvernement lutte par ailleurs contre le commerce des organes et la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.  D’ailleurs, une conférence régionale sur la traite de personnes se tient depuis hier à Khartoum avec une large participation nationale, régionale et internationale, a-t-il dit.

Le représentant a dressé le tableau des initiatives prises dans le contexte de la protection de l’enfance, avec la mise sur pied, par exemple, d’unités de l’enfant au sein des forces armées et du Ministère de l’intérieur.  Parmi les nouveaux organes chargés de l’enfance, il a cité la création d’un conseil national et d’une équipe spéciale chargés de l’enfance. 

D’autre part, le Procureur de la République a été chargé d’enquêter sur les crimes commis au Darfour depuis le début du conflit en 2003, ainsi que sur les allégations de recrutements forcés d’enfants dans le Kordofan méridional et le Nil bleu.  Il a sollicité l’assistance de la communauté internationale dans les États traversant un conflit armé pour persuader les groupes armés non étatiques de s’abstenir de recruter des enfants.

Il a aussi appelé à aider à la reconstruction et au relèvement de pays sortant d’un conflit.  Le représentant a demandé de faire pression sur les groupes armés en vue de leur désarmement et de leur démobilisation.  Il a insisté par ailleurs pour que les rapports du Secrétaire général n’utilisent pas des expressions du style « portant un uniforme militaire », car chacun sait, a-t-il expliqué, que des groupes autres que les forces armées portent sciemment des uniformes similaires pour créer la confusion dans les zones de conflit.

Mme ELSA HAILE (Érythrée) a souligné que la pleine jouissance des droits de l’enfant ne pouvait être réalisée sans le développement économique et la justice sociale.  Elle a affirmé que les politiques agressives de son gouvernement dans le domaine de la santé avaient permis d’améliorer la santé maternelle et infantile.

La poliomyélite a été éradiquée, la vaccination est répandue et des écoles mobiles permettent par ailleurs d’assurer la scolarisation des enfants des communautés nomades.  La représentante a aussi souligné que des programmes permettaient aux enfants de rue et aux orphelins d’être réintégrés dans leurs familles élargies ou dans des maisons d’accueil.

Mme Haile a par ailleurs déclaré que les mutilations génitales féminines et les mariages précoces étaient pénalisés.  Elle a assuré que protéger les enfants de l’enrôlement dans l’armée faisait partie de la « culture politique » de l’Érythrée pendant la guerre de l’indépendance, bien avant que cela ne fasse l’objet d’une mesure juridique.

Mme KARABAEVA (Kirghizistan) a affirmé que son pays avait élaboré, en 2012, un Code pour les enfants afin de veiller à la protection de leurs droits, y compris ceux des enfants de la rue ou en situation vulnérable.  Un programme de justice pour les enfants est actuellement en cours d’examen par le Parlement.

Elle a souligné que le droit à l’éducation était un des droits fondamentaux des enfants.  La représentante a fait savoir que le système éducatif du pays était en cours de réforme et que le Kirghizistan disposait d’un programme d’alimentation scolaire. 

Des efforts sont également déployés pour améliorer la qualité de vie des 200 000 enfants aux capacités limitées recensés dans le pays.  Le Kirghizistan a par ailleurs mis en place des centres de réinsertion pour les enfants des rues et d’abris pour les enfants victimes de violences.

Mme MPHO MOGOBE (Botswana) a rappelé que l’UNICEF confirmait que la Convention relative aux droits de l’enfant était le traité relatif aux droits de l’homme le plus rapidement et largement ratifié de l’histoire.  « Nous réitérons notre attachement au succès de la Convention, un instrument qui, pleinement appliqué, contribue de manière générale à la prospérité des nations », a-t-elle ajouté.

Après avoir salué l’assistance apportée par l’UNICEF à la mise en œuvre de la Convention dans le pays, Mme Mogobe a attiré l’attention sur les efforts du Botswana pour faciliter l’accès de tous à une éducation de qualité, qu’elle a qualifié de « préalable à une vie décente ». 

Elle a reconnu que le manque de ressources humaines et financières empêchait d’agir plus rapidement en faveur des droits des enfants handicapés ou victimes d’exploitation au travail.  « Nous comptons sur l’appui du système des Nations Unies et de nos partenaires de développement pour continuer à bâtir les structures nationales adaptées à la pleine mise en œuvre de la Convention et des instruments apparentés », a conclu Mme Mpho Mogobe.

Mme AMINA MOHAMMED (Bahreïn) a déclaré que son pays avait mis en place, en 2007, un centre national de protection de l’enfant qui veille à protéger les enfants de toutes formes de violence et d’exploitation, de négligences ou de mauvais traitements, tant dans l’environnement familial que dans la sphère publique.

En outre, une ligne téléphonique a été établie pour que les enfants puissent être secourus de situations pouvant porter atteinte à leur intégrité physique ou mentale.  Le Centre national reçoit aussi des plaintes et dispose d’un personnel médical et paramédical pour leur venir en aide, les orienter et leur dispenser des conseils.

Bahreïn dispose aussi d’une commission nationale pour l’enfance qui s’occupe de tous les aspects liés à la protection de l’enfance à travers la planification et l’exécution d’activités relatives à l’enfant, tandis que la Stratégie nationale pour l’enfant (2012-2016) constitue le cadre général de coordination des efforts institutionnels pour répondre à tous les besoins des enfants.

La Stratégie, qui a été conçue en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’UNICEF, se fonde sur les droits de l’homme, l’égalité des sexes et l’intégration des enfants handicapés, conformément aux lois nationales et aux instruments internationaux.

M. ERVIN NINA (Albanie) a salué la qualité « révolutionnaire » de la Convention relative aux droits de l’enfant qui affirme que les enfants ne sont ni les objets de leur parents ni les bénéficiaires d’actes de charité, mais des individus à part entière.  Il s’est alarmé du fait que 25 ans après son adoption, la Convention continuait d’être violée au quotidien et a fait part de son appui à la campagne « Des enfants, pas des soldats ».

L’Albanie a récemment adopté une résolution sur le respect des droits des enfants, un texte, a-t-il insisté, né de la coopération entre le Gouvernement et la société civile.  Il a ensuite insisté sur la nécessité d’enregistrer les naissances.

Le représentant s’est par ailleurs félicité de l’entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention qui permet aux enfants d’avoir accès à des voies de recours effectifs au niveau national et qui reconnaît la dimension juridique de l’enfant.  Il a estimé que la célébration du vingt-cinquième anniversaire de la Convention devrait pousser les États Membres à renouveler leur engagement à la mettre non seulement en œuvre mais à assurer son universalisation.

Mme VIKTORIA SHVYDCHENKO (Ukraine) a affirmé que la promotion et la protection des droits de l’enfant était une des priorités de son gouvernement, notamment en raison de l’« agression ouverte » perpétrée à l’encontre de son pays par la Fédération de Russie qui, a-t-elle dit, inflige des « souffrances immenses » aux populations touchées. 

La représentante a notamment attiré l’attention sur les « enlèvements répétés » d’enfants par des « groupes terroristes appuyés par la Russie » dans l’est de l’Ukraine.  Des orphelins sont retirés du pays en toute illégalité et depuis le mois d’avril, au moins 36 enfants ont été tués et 82 autres blessés dans cette région, s’est-elle notamment alarmée.

En outre, près de la moitié des 270 000 enfants que comptent les régions de Donetsk et de Lugansk ne sont plus scolarisés en raison de l’endommagement des établissements scolaires et de la situation sécuritaire.  Elle a ajouté que le Ministère de l’éducation de l’Ukraine avait reporté la rentrée scolaire dans ces régions dans l’attente d’une stabilisation de la situation et que des cours à distance avaient été proposés aux enfants concernés.

La représentante a souligné que l’Ukraine comptait à présente 275 489 personnes déplacées, dont 32% d’enfants, et que son gouvernement redoublait d’efforts pour subvenir à leurs besoins.  Elle a ensuite dénoncé le lancement, par la Fédération de Russie, du programme « Le train de l’espoir – Crimée » qui cherche à faire adopter des orphelins ukrainiens de Crimée par des citoyens russes.  Elle a affirmé que ce programme était une violation éhontée de l’article 21 de la Convention relative aux droits de l’enfant.

« La construction d’un monde meilleur, à tous les niveaux, réside dans le soin et l’éducation que l’on donne aux enfants », a déclaré en introduction M. EDEM KOMI AMOUDOKPO (Togo), saluant les « ressources budgétaires significatives » allouées par son pays au secteur de l’éducation.

Le recrutement et la formation d’enseignants, la construction d’écoles de formation des enseignants, la suppression des frais de scolarité dans les établissements publics préscolaires et primaires, la réduction de moitié des frais de scolarité dans le secondaire pour les filles, la mise en place de cantines scolaires dans les zones rurales les plus défavorisées et l’octroi de bourses, d’aide financière et de fournitures scolaires aux enfants démunis sont autant de mesures prises par le Togo, a déclaré le représentant, témoignant de l’engagement du pays en faveur de l’éducation des enfants.

Le représentant s’est par ailleurs félicité des campagnes de sensibilisation menées par son pays contre les grossesses et les mariages précoces et les violences sexuelles.

Ces diverses mesures se sont traduites sur le terrain par un accroissement annuel des effectifs à tous les niveaux scolaires, a déclaré le représentant.

Le représentant a rappelé en conclusion l’importance de la lutte contre la violence à l’égard des enfants et les mutilations génitales féminines, deux problématiques, a-t-il ajouté, auxquelles le Gouvernement togolais s’attèle à l’heure actuelle.

M. FAKHRI ALIYEV (Azerbaïdjan) a affirmé que son pays avait ratifié les Conventions 138 et 182 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), respectivement sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et sur l’interdiction des pires formes de travail de l’enfant, ainsi que la Convention de La Haye sur l’adoption entre pays. 

Après des campagnes suivies de vaccination, l’Azerbaïdjan est un pays exempt de poliomyélite et s’efforce d’être également exempt de paludisme.  Une large gamme d’outils législatifs, de plaidoyer et financiers ont permis, au cours des six années écoulées, de faire baisser la mortalité des enfants de moins de 5 ans de 16,1% à 13% pour chaque naissance.

Son pays étant victime d’une agression étrangère, il a condamné toutes les violations du droit international humanitaire et toute implication des enfants dans les conflits armés.  Il a exigé la pénalisation de tous les auteurs d’exactions contre les enfants. 

Autre sujet de préoccupation, selon lui, le phénomène de la prise d’enfants comme otages et de la disparition d’enfants.  Le représentant a renvoyé à la résolution 67/177 de l’Assemblée générale sur cette question et a mis en exergue le rôle clef joué par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans ce contexte. 

Il a espéré que la communauté internationale ferait son possible pour mettre fin aux conflits en cours, et que les institutions onusiennes continueraient leurs efforts avec les États Membres pour la protection des enfants.

M. AGOK ANYAR MADUT (Soudan du Sud) a affirmé que 70% de la population de son pays était âgée de moins de 30 ans, et qu’une grande majorité vivait dans des zones rurales.  L’éducation primaire est obligatoire depuis 2012 et la loi pénalise les parents qui n’inscrivent pas leurs enfants à l’école.  Le Gouvernement s’est en outre fixé pour objectif d’arriver à 100% d’alphabétisation d’ici à 2015.

Parmi les défis qui persistent, le représentant a parlé de l’impact des conflits sur la qualité de la formation des enseignants, en contraignant par ailleurs certains à quitter le pays.  En outre, nombre d’enfants déplacés se trouvent dans des zones où l’éducation n’est pas garantie. 

Le représentant a ensuite assuré que le Soudan du Sud était déterminé à mettre en œuvre son plan d’action pour interdire le recrutement d’enfants.  Il s’est félicité du fait que l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) avait commencé à démobiliser et réinsérer les enfants qui se trouvaient dans ses rangs.

Il a ensuite exhorté à condamner le recrutement d’enfants par les forces rebelles qui opèrent au Soudan du Sud.

M. ANESIE NDAYISHIMIYE (Burundi) a déclaré que son pays accordait de l’importance à la question des enfants, en mettant en évidence les dispositions prévues à cet effet par la Constitution, le Code des personnes et de la famille, ainsi que le Code pénal.  Il a également affirmé que son pays avait pris des décisions visant à assurer la gratuité de la scolarité des enfants et des soins de santé des femmes enceintes et enfants âgés de moins de 5 ans. 

En outre, le Gouvernement du Burundi a élaboré une série d’initiatives, entre autres, une politique nationale de protection de l’enfant et une stratégie nationale de prévention et de lutte contre le phénomène des enfants en situation de rue.  Son pays a-t-il dit, a également adopté une loi spécifique en matière de prévention et de répression de la violence basée sur le genre. 

Par ailleurs, en vue d’apporter une réponse notamment au phénomène des enfants soldats, une conséquence de la crise sociopolitique, le Burundi a initié en 2004, un projet de démobilisation appuyé par l’UNICEF et la Banque mondiale.

Saluant l’investissement des acteurs du système des Nations Unies dans la mise en œuvre de la politique nationale de la protection de l’enfant, il s’est félicité du lancement de la campagne « Des enfants, pas des soldats ».

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) s’est réjouie du fait que 90% des enfants des régions en développement bénéficiaient d’une éducation primaire, preuve qu’un engagement collectif peut donner des résultats tangibles.  La plus grande richesse de la Tunisie est sa population dans toutes ses composantes, en particulier les enfants. 

La protection de l’enfant est un devoir moral et individuel qui exige la conjugaison de tous les efforts, toutes les expertises et toutes les compétences.  La Tunisie œuvre à l’insertion des dispositions des textes internationaux dans sa législation, et à les mettre en pratique. 

Le pays a également promulgué un Code de l’enfant et a créé la fonction de délégué à la protection de l’enfance, tout en s’efforçant d’aplanir les déséquilibres en termes de développement entre zones rurales et urbaines.

M. ISABELLE PICCO (Monaco) a déclaré qu’en cette année du vingt-cinquième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, les États devaient être guidés par l’intérêt supérieur de l’enfant, quelles que soient ses origines sociales, religieuses ou culturelles, et dans le respect de ses droits fondamentaux. 

Il est aussi du devoir des États de leur garantir la santé maternelle, le droit à l’existence et à une identité, notamment par l’enregistrement des naissances, le droit à la dignité en les protégeant des prédateurs, du trafic d’enfants et de leur enrôlement dans les conflits.

Le représentant a estimé que la situation des enfants en temps de conflit était particulièrement préoccupante.  « Il est révoltant que des attaques soient commises contre les écoles ou des hôpitaux et que des enfants servent de bouclier humain ». 

En ratifiant, le 24 septembre 2014, le troisième Protocole facultatif établissant une procédure de présentation de communication, Monaco est partie à tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l’enfant.  Le représentant a estimé qu’il est du devoir de tous de faire de la Convention un exemple de coopération internationale réussie, a-t-il conclu.

Rappelant la ratification par le Monténégro, l’an dernier, du troisième Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à le signer ou à le ratifier.

L’an dernier, le Gouvernement monténégrin a entrepris une campagne de sensibilisation sur le thème « Chaque enfant a besoin d’une famille », menée avec l’aide de l’UNICEF et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Financée par l’Union européenne, cette campagne a permis une augmentation de 40% des placements d’enfants dans des familles d’accueil au Monténégro.

Dans une veine similaire, la campagne « C’est une question d’aptitude », également menée sous l’égide de l’UNICEF, a fortement contribué à changer les mentalités et comportements des Monténégrins par rapport aux enfants handicapés.

Ces changements se sont accompagnés d’améliorations sensibles des services aux enfants handicapés, a affirmé le représentant, notamment dans le domaine de l’éducation inclusive.  En moins d’une décennie, s’est-il félicité, le nombre d’enfants handicapés scolarisés dans le primaire est passé de 67 à 3 600.

Rappelant la nécessité d’agir contre la violence à l’encontre des enfants, notamment dans des situations de conflit armé, le représentant a invité les États Membres à faire de la question du respect des droits des enfants un point central du programme de développement pour l’après-2015.

M. ISMAEL GASPAR MARTINS (Angola) a déclaré que son pays, dans le cadre des principes de la protection de l’enfance inscrits dans sa Constitution, avait mis en place des procédures garantissant la gratuité de l’enregistrement des naissances, permettant la délivrance de certificats de naissance qui sont « les premiers documents d’identité du citoyen ».

M. Gaspar Martins a également évoqué les progrès faits par l’Angola en termes sanitaires, qui ont permis de faire reculer le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans de 300 pour 1 000 en 2000 à 120 pour 1 000 actuellement.  Dans le même temps la mortalité maternelle est passée de 1 400 par 100 000 naissances à moins de 300 par 100 000, et les décès dus au paludisme ont reculé de 25% à 15%.  Toutefois le pays reconnaît qu’il reste des efforts à faire pour lutter contre la tuberculose, le VIH/sida, la trypanosomiase, la prolifération des médicaments contrefaits et le très grand nombre d’accouchements sans assistance qualifiée.

Plus généralement, le pays a adopté une stratégie nationale pour prévenir et combattre la violence contre les enfants et une stratégie nationale pour combattre la pauvreté, et mis en place des réseaux de protection et de promotion des droits de l’enfant.  Toutes ces initiatives devraient améliorer l’accès aux services sociaux, particulièrement dans les zones rurales, selon le représentant angolais.

Enfin le pays a adopté récemment une stratégie pour l’inclusion sociale des enfants handicapés, conformément à ses obligations aux termes de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. 

M. JOHN ZULU (Zambie) a affirmé que son pays avait adopté des lois adaptées aux enfants en vue de renforcer les efforts de mise en œuvre de programmes de protection de la survie des enfants.  À cet égard, il a fait ressortir le rôle crucial de la société civile reconnu par son pays qui travaille étroitement avec les organisations non gouvernementales en vue d’appuyer les systèmes de protection et de promotion des droits des enfants.  

L’éducation étant un droit fondamental, la Zambie en garantit l’accès universel à tous les enfants avec notamment une expansion des infrastructures scolaires, l’exemption des frais d’inscriptions et l’attribution de bourses d’études aux enfants vulnérables, a-t-il noté. 

Conscient des abus dont sont victimes les enfants, en particulier les filles, le Gouvernement zambien et le Canada ont facilité une procédure de résolution sur les enfants et les mariages forcés lors de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a-t-il affirmé.

Par ailleurs, la Zambie s’est efforcée d’intensifier la lutte contre la mortalité infantile en matière de VIH/sida, du paludisme et de la malnutrition.  Au regard du fort taux de pauvreté prévalant en Zambie, les autorités ont mis en place un nombre de mesures, y compris des programmes d’autonomisation économique des femmes, ainsi qu’un programme de bourses scolaires pour encourager les enfants issus de familles pauvres à assister aux cours, a-t-il expliqué.

M. MAHE TUPOUNIUA (Tonga) a mis l’accent sur les nouvelles formes de  violences que peuvent constituer pour les enfants certains aspects des nouvelles technologies de l’information.  Il a dit que Tonga avait été un leader de la région pour combattre ces menaces électroniques, dont le harcèlement via Internet.  Il a précisé que l’équipe spéciale nationale du Tonga consacrée à la lutte contre les défis en matière d’Internet avait, au mois d’août, organisé un séminaire sur les jeunes et les questions de santé mentale intitulé « Non au harcèlement électronique ». 

Il a insisté sur le fait que Tonga souhaitait rester à la pointe des efforts visant à lutter contre ce problème dans un contexte marqué par une utilisation croissante des téléphones portables et d’Internet dans son pays.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur les conséquences des changements climatiques sur la qualité de vie des enfants, en notant qu’ils étaient les premiers à souffrir de ces conséquences.  Il a précisé que la « Voie à suivre » de Samoa, texte qui vient d’être adopté, reconnaît la vulnérabilité unique des enfants face à l’impact des événements climatiques.  Il a affirmé que cette « voie » soulignait la nécessité d’adapter la planification de mesures de préparation en prévision des catastrophes aux besoins particuliers des enfants. 

Mme MARÍA SOLEDAD URRUELA ARENALES (Guatemala) a fait état de la signature récente, par son pays, des deux premiers Protocoles se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant.  La criminalité transnationale organisée, en particulier le trafic d’armes qui remontent au conflit qu’a connu le Guatemala, mais aussi qui pénètre à travers les frontières, représente un défi majeur.

Conjugué au trafic de drogues, ce problème fait que les gangs de délinquants recrutent aisément les enfants et les jeunes en raison de la pauvreté et du manque d’opportunités d’emploi. 

La représentante a jugé également que les technologies de l’information et de communication (TIC) étaient des outils positifs s’ils étaient utilisés à bon escient, mais qu’il existe encore un écart significatif dans leur utilisation dans le monde en développement.  Elle a aussi demandé à poser des règles claires quant à leur utilisation par les enfants et les mineurs de sorte à les protéger de tout abus et délit.

Mme AMINA SMAILA (Nigéria) a affirmé que son pays avait signé tous les textes relatifs à la protection des droits de l’enfant.  La loi sur les droits de l’enfant s’inspire de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Charte du l’Union africaine sur les droits de l’enfant, laquelle interdit notamment les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants et la traite.

La représentante a ensuite averti que dans les situations de conflits, les enfants encouraient le risque d’être enlevés, tués ou mutilés par des groupes armés.  Le Nigéria a été particulièrement choqué par les attentats inhumains perpétrés par le groupe terroriste Boko Haram, a-t-elle dit.  La priorité la plus importante du pays est de vaincre Boko Haram et de sauver les lycéennes de Chibok.

La déléguée a expliqué qu’un programme d’aide visait à autonomiser les communautés des régions les plus vulnérables et à renforcer les structures des établissements scolaires qui se trouvent dans les régions où l’état d’urgence a été décrété.

Des fils barbelés ont été posés et les professeurs et des professionnels ont été formés, a –t-elle souligné.  Un programme de « déradicalisation » a aussi été élaboré à l’intention des terroristes et de leurs familles.  La représentante a insisté sur la nécessité de bien comprendre le phénomène de la radicalisation, puis a parlé du lancement d’un programme de lutte contre l’extrémisme violent.

M. FIAMMA ARDITI DI CASTELVETERE MANZO, de l’Ordre militaire souverain de Malte, a affirmé que le dévouement des 80 000 volontaires de l’Ordre permettait un accès aux denrées alimentaires et à l’eau potable à un grand nombre d’enfants mal-nourris.  Il a souligné que les volontaires travaillaient dans des villages isolés dans plusieurs pays. 

L’accès aux soins néonataux est aussi important et l’Ordre fournit aux familles de Bethléem, en Palestine, des soins aux femmes enceintes.  Le conflit en Syrie, ayant atteint des niveaux sans précédent, l’Ordre aide à la scolarisation de 1 350 enfants syriens et fournit des cartables, des crayons et des repas chauds à beaucoup d’enfants dans les camps de réfugiés.

Il a encouragé à faire davantage pour empêcher la mortalité des enfants de moins de 5 ans et aider à soulager les souffrances dans les conflits armés. 

Mme MARIE-LOUISE TOUGAS, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a déclaré que les conflits armés exposaient à des risques graves les enfants du monde entier.  Elle a appelé les États qui ont pris, lors de la trente-et-unième Conférence internationale du CICR, un certain nombre d’engagements, à tenir leurs promesses et à inscrire dans leurs législations respectives les normes du droit international humanitaire. 

La mise en œuvre au niveau national est en effet essentielle pour veiller au respect du droit international, a insisté l’Observatrice, qui a rappelé l’obligation d’interdire et de poursuivre en justice les auteurs de violations des droits de l’enfant et ceux qui sont responsables de leur enrôlement forcé dans des groupes armés.

Les États doivent en outre renforcer leurs capacités institutionnelles au travers de campagnes de sensibilisation et de formation, par exemple, a précisé l’observatrice, qui les a également encouragés à prendre en compte les besoins spécifiques des garçons et des filles touchés par les violences sexuelles.

Droit de réponse 

La Fédération de Russie a répété ce qu’elle avait dit à d’autres occasions à savoir qu’elle s’étonnait du cynisme de l’Ukraine.  Des dizaines d’enfants ont été mutilés non en raison d’une soi-disante attaque russe mais par des pilonnages d’écoles par des forces ukrainiennes.  Il a appelé à faire cesser les souffrances des enfants en Ukraine.   

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