Soixante-neuvième session,
34e séance – après-midi
AG/EF/3414

La Deuxième Commission recommande l’intégration de plusieurs éléments au programme de développement pour l’après-2015 en donnant la priorité à l’élimination de la pauvreté

Les travaux de la Deuxième Commission au cours de cette 69e session de l’Assemblée se poursuivront jusqu’au 5 décembre 2014

En adoptant aujourd’hui par consensus 6 projets de résolution, la Deuxième Commission (chargée des questions économiques et financières) a formulé plusieurs recommandations à l’Assemblée générale en ce qui concerne les éléments cruciaux à intégrer dans le futur programme de développement pour l’après-2015, en insistant pour que la « priorité absolue » soit donnée à l’élimination de la pauvreté.

La pauvreté étant « à la fois le plus grand défi auquel le monde est confronté et un préalable indispensable au développement durable », la Deuxième Commission a recommandé à l’Assemblée générale de réaffirmer que l’élimination de ce fléau doit être « au cœur du programme pour l’après-2015 ».

À cet égard, aux termes du texte adopté par la Commission et dont elle sera saisie, l’Assemblée prendrait note de l’objectif 1, intitulé « Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde », énoncé dans le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.  La Commission a aussi recommandé à l’Assemblée générale de demander à la communauté internationale « de s’attaquer d’urgence aux causes profondes de l’extrême pauvreté et de la faim, étant donné que l’une et l’autre sont une entrave au développement durable ».

Un autre texte adopté aujourd’hui par les délégations de la Commission économique et financière porte sur la question relative au développement agricole, à la sécurité alimentaire et à la nutrition.  Si l’Assemblée venait à entériner ce projet de texte, elle engagerait les États Membres et toutes les parties prenantes à « accorder à cette question toute l’attention qu’elle mérite au cours de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 ».

La contribution importante de la culture au développement durable est un autre élément que la Deuxième Commission a proposé à l’Assemblée générale de prendre en compte dans la perspective de l’après-2015.  Ainsi, le texte adopté sur ce sujet engage les États Membres, les organisations intergouvernementales, les organismes des Nations Unies, les organisations non gouvernementales compétentes et toutes les autres parties intéressées, « à continuer de prendre dûment en considération la culture et le développement durable dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 ».

De même, les plans de développement national élaborés dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015 devront, aux termes du projet de résolution que la Commission soumettra à l’Assemblée, prendre en compte les exigences d’efficience, de responsabilité, d’efficacité et de transparence des institutions supérieures de contrôle des finances publiques.  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale encouragerait l’indépendance et le renforcement des capacités de ces institutions.

Les questions relatives au commerce international, en lien avec les questions de développement, ont été au cœur d’un autre projet de résolution adopté par la Deuxième Commission et qui fait référence à l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations du Cycle de Doha menées sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale exprimerait le souhait que les négociations commerciales multilatérales menées au titre du Programme de Doha pour le développement aboutissent à des « résultats équilibrés, ambitieux, de portée globale et axés sur le développement ».

Enfin, le dernier projet de résolution adopté cet après-midi par les délégations de la Commission économique et financière souligne le rôle des couloirs de transport et de transit en matière de coopération internationale et de développement durable.

Avant de lever la séance de travail de ce jour, le Président de la Commission, M. Sebastiano Cardi (Italie), a indiqué qu’aucun sujet n’ayant été identifié dans le cadre du point de l’ordre du jour de la Deuxième Commission relatif à la planification des programmes, ce point allait rester ouvert jusqu’à la fin de la présente session.

Il a aussi informé les délégations qu’après que l’Assemblée a donné son autorisation ce matin, la durée des travaux de la Deuxième Commission serait prorogée jusqu’au 5 décembre, et ce, afin de donner aux délégations des États Membres le temps dont elles ont besoin pour finaliser les textes qui restent en suspens.  Précisant que ce serait la seule prolongation possible accordée à la Commission, M. Cardi a invité les délégations à travailler avec ardeur « même en soirée ». 

La prochaine et dernière séance plénière de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

Mondialisation et interdépendance

Présentation et adoption du projet de résolution intitulé « Promouvoir et favoriser l’efficience, le respect du principe de responsabilité, l’efficacité et la transparence dans les administrations publiques en renforçant les institutions supérieures de contrôle des finances publiques » (A/C.2/69/L.25/Rev.1)

Le représentant de l’Autriche a présenté ce projet de résolution qui a ensuite été adopté sans vote par la Deuxième Commission.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale considérerait que les institutions supérieures de contrôle des finances publiques ne peuvent exercer leurs attributions avec objectivité et efficacité qu’à condition d’être indépendantes des entités qu’elles contrôlent et protégées de toute influence extérieure.

Elle prendrait note avec satisfaction des activités menées par l’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques en vue de promouvoir l’efficience, le sens des responsabilités, l’efficacité et la transparence, ainsi que la rationalité et l’efficacité de la collecte et de l’emploi des fonds publics au profit des citoyens.  Par ce texte, l’Assemblée encouragerait les États Membres et les institutions compétentes des Nations Unies à poursuivre et à intensifier leur coopération avec cette organisation, notamment pour le renforcement des capacités, en vue de promouvoir une bonne gouvernance à tous les niveaux.

L’Assemblée reconnaîtrait le rôle que les institutions supérieures de contrôle des finances publiques jouent pour encourager les gouvernements à répondre de l’exploitation des ressources et les résultats qu’elles obtiennent dans le cadre de la réalisation des objectifs de développement.  Elle encouragerait les États Membres à tenir dûment compte de l’indépendance et du renforcement des capacités des institutions supérieures de contrôle des finances publiques, dans le respect de leur structure institutionnelle nationale, ainsi que de l’amélioration des systèmes de comptabilité publique, conformément aux plans de développement national élaborés dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.

Questions de politique macroéconomique

a) Commerce international et développement

Adoption du projet de résolution intitulé « Commerce international et développement »  (A/C.2/69/L.52)

Aux termes de ce projet de résolution, adopté sans vote par les délégations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale réaffirmerait que le commerce international est un moteur du développement et d’une croissance économique soutenue, et qu’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable, assorti d’une véritable libéralisation des échanges commerciaux, peut stimuler de façon déterminante la croissance économique et le développement dans le monde entier, profitant ainsi à tous les pays, quel que soit leur stade de développement.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée se déclarerait vivement préoccupée par l’absence de progrès des négociations du Cycle de Doha menées sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et demanderait à nouveau de manifester la souplesse et la volonté politique voulues pour faire sortir les négociations de l’impasse où elles se trouvent.  Elle exprimerait le souhait que les négociations commerciales multilatérales menées au titre du Programme de Doha pour le développement aboutissent à des résultats équilibrés, ambitieux, de portée globale et axés sur le développement.

L’Assemblée apprécierait l’importance de la Déclaration ministérielle de Bali et de l’ensemble des décisions, accords et déclarations ministériels connu sous le nom de « Paquet de Bali », adopté à l’issue de la neuvième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, tenue à Bali (Indonésie) en décembre 2013.  Elle demanderait aux États Membres d’appliquer sans retard toutes les décisions qu’il contient.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.28.

Déclaration après l’adoption

Le représentant du Maroc a remercié son homologue de l’Australie pour avoir facilité les négociations portant sur le projet de résolution adopté, ainsi que toutes les délégations qui y ont participé à cet exercice, pour la souplesse dont elles ont fait preuve et qui a permis de dégager un consensus sur le texte proposé.

La Deuxième Commission a ensuite pris note du Rapport du Secrétaire général intitulé « Commerce international et développement », publié sous la cote A/69/179, et du Rapport du Conseil du commerce et du développement sur ses sessions 2013-2014 paru sous la cote A/69/15, Parties I à IV.

b) Système financier international et développement

L’adoption du projet de résolution intitulé « Système financier international et développement » (A/C.2/69/L.48) a été reportée à plus tard, afin de permettre aux délégations d’examiner la dernière version du texte qui vient juste d’être publiée.

Développement durable

Adoption du projet de résolution intitulé « Le rôle des couloirs de transport et de transit en matière de coopération internationale et de développement durable » (A/C.2/69/L.13/Rev.1)

Par ce projet de texte, adopté sans vote par les délégations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale demanderait que des efforts soient faits pour promouvoir l’intégration et la coordination économiques régionales, y compris par l’amélioration de l’infrastructure de transport transfrontière, le renforcement de la connectivité régionale et la facilitation du commerce et de l’investissement régionaux.  Elle demanderait aux États Membres et aux organisations internationales et régionales d’encourager plus avant les parties concernées par la création de couloirs internationaux de transport et de transit et leur fonctionnement à renforcer leur coordination et leurs consultations périodiques mutuelles.

En outre, l’Assemblée inviterait les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de signer ou de ratifier les conventions et accords des Nations Unies relatifs au transport et à la facilitation du transit ou d’y adhérer.

Mondialisation et interdépendance: Culture et développement durable

Adoption du projet de résolution intitulé « Culture et développement durable » (A/C.2/69/L.47)

Par ce projet de résolution, adopté sans vote par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale prendrait note du rapport sur la culture et le développement durable établi par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui propose des options concernant une approche intégrée des Nations Unies consacrée à la culture et au développement durable.

Elle noterait la contribution importante de la culture au développement durable, comme il ressort de la proposition du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.  En outre, elle engagerait tous les États Membres, organisations intergouvernementales, organismes des Nations Unies, organisations non gouvernementales compétentes, et toutes les autres parties intéressées à continuer de prendre dûment en considération la culture et le développement durable dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.27.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement: Activités relatives à la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017)

Adoption du projet de résolution intitulé « Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) » (A/C.2/69/L.50)

Aux termes de ce projet de résolution, adopté sans vote par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale réaffirmerait que chaque pays est responsable au premier chef de son propre développement et que l’on ne saurait trop insister sur le rôle des politiques et stratégies nationales dans le développement durable et l’élimination de la pauvreté.  Elle considèrerait que les efforts supplémentaires qui sont déployés par les pays devraient être complétés au niveau international par des mesures, des politiques et des programmes d’appui efficaces et concrets.

Par ce texte, l’Assemblée demanderait à la communauté internationale, notamment aux États Membres, de s’attaquer d’urgence aux causes profondes de l’extrême pauvreté et de la faim, étant donné que l’une et l’autre sont une entrave au développement durable.  Elle soulignerait que la promotion de la coopération régionale, sous-régionale et interrégionale peut rendre plus efficace la lutte contre la pauvreté.  Elle demanderait à la communauté internationale de continuer à accorder la priorité absolue à l’élimination de la pauvreté dans le cadre du programme de développement des Nations Unies, en s’attaquant aux causes profondes de la pauvreté.

L’Assemblée réaffirmerait que l’élimination de la pauvreté est tout à la fois le plus grand défi auquel le monde est confronté et un préalable indispensable au développement durable et doit de ce fait être au cœur du programme de développement pour l’après-2015.  Elle prendrait note de l’objectif 1, intitulé « Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde », énoncé dans le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.

Aux termes de ce texte, dont le dispositif comporte 40 paragraphes, l’Assemblée engagerait les États Membres à poursuivre leur ambitieux travail de recherche de solutions socioéconomiques durables, bénéficiant au plus grand nombre et plus équitables, mieux équilibrées, plus stables et davantage centrées sur le développement afin de vaincre la pauvreté.  Elle demanderait instamment aux États Membres de s’attaquer au problème mondial du chômage des jeunes.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.5.

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

Adoption du projet de résolution intitulé « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition » (A/C.2/69/L.49)

Par ce projet de résolution, adopté sans vote par les délégations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale réaffirmerait les engagements pris de tout mettre en œuvre pour réaliser les Objectifs du Millénaire d’ici à 2015, afin d’aider les pays en développement, notamment ceux d’entre eux qui sont le plus en retard, et en s’attachant aux objectifs qui sont le plus loin d’être atteints, améliorant ainsi les conditions de vie des plus pauvres.

Elle soulignerait qu’il importe de poursuivre l’examen de fond de la question du développement agricole, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, et engagerait les États Membres et toutes les parties prenantes à accorder à cette question toute l’attention qu’elle mérite au cours de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.

Ce projet de résolution remplace le projet de texte portant le même intitulé et publié sous la cote A/C.2/69/L.30.

Déclaration après l’adoption

Le représentant du Maroc a remercié le représentant et la délégation de la République dominicaine, qui ont facilité les négociations.  Il a également exprimé ses remerciements à toutes les délégations qui y ont participé pour la souplesse dont elles ont fait preuve.

Planification des programmes

La Deuxième Commission a établi qu’aucun sujet n’avait été identifié dans le cadre du point de son ordre du jour relatif à la planification des programmes, et que de ce fait, ce point allait rester ouvert jusqu’à la fin de la présente session.

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