Soixante-neuvième session,
16e & 17e séances – matin & après-midi
AG/EF/3403

Deuxième Commission: le succès du programme de développement pour l’après-2015 dépendra de financements sûrs et prévisibles, notent des délégations

Alors que la communauté internationale se prépare à adopter l’an prochain, un nouveau programme de développement qui devra prendre la relève des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), des délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont prévenu aujourd’hui que ce programme dont la mise en œuvre doit prendre effet en 2015 ne pourra être réalisé que si la communauté internationale s’engage véritablement à mobiliser les ressources financières indispensables à sa réussite.

Cette mise en garde des délégués intervient alors que la Deuxième Commission examinait, aujourd’hui, les points de son ordre du jour relatifs aux questions de politique macroéconomique, notamment les questions ayant trait au système financier international et au développement, ainsi qu’au suivi et à la mise en œuvre des textes issus de la Conférence internationale de 2002 sur le financement du développement, tenue à Monterrey au Mexique, et de la Conférence d’examen de 2008.

Les textes issus de ces deux rencontres internationales avaient permis à la communauté internationale d’espérer de véritables avancées en matière de financement du développement.  Mais, ont remarqué de nombreuses délégations, les pays en développement ont continué à faire face à de nombreuses difficultés pour accéder à un montant de fonds adéquats pour la promotion de leur développement.  Les délégations de ces pays ont souligné l’importance de disposer d’un financement prévisible et de qualité, ajoutant que c’était là la condition sine qua non pour que la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 soit couronnée de succès.

Tous les regards sont désormais tournés vers Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, où aura lieu, en juillet 2015, la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, ont noté un certain nombre d’intervenants.  Saluant les consultations entamées la semaine dernière pour préparer cette rencontre, sous l’égide des délégations de la Norvège et du Guyana, des délégations ont précisé que ce rendez-vous permettra non seulement de faire le bilan de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha sur le financement du développement, mais aussi d’examiner les nouvelles voies à explorer, par exemple en examinant le rapport du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable qui contient plus de 100 propositions.

La délégation du Japon a de ce fait souhaité que soit abordée en particulier l’efficacité du système commercial multilatéral, source potentielle de mobilisation de fonds pour le développement, et elle a aussi plaidé en faveur du renforcement de l’aide publique au développement (APD) au-delà de 2015, s’inquiétant de la situation actuelle, marquée par une baisse de cette aide, et notamment de la part destinée aux pays les moins avancés (PMA), particulièrement ceux d’Afrique subsaharienne.

La représentante des États-Unis a indiqué que les ressources du secteur privé sont aujourd’hui plus importantes que l’APD, et que cette situation ouvre de nouvelles perspectives de financement pour les pays en développement.  Elle a en outre souligné que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire sont également de nouvelles approches pour le financement du développement, tout comme le sont les partenariats public-privé.

Le Bénin qui s’exprimait au nom des PMA a souligné que l’APD reste une source importante de financement du développement des PMA, et il appelé les donateurs à respecter la promesse qu’ils ont faite de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD, dont 0,15% à 0,20% irait aux PMA.

Le représentant de l’Union européenne a quant à lui demandé que soit élaboré un partenariat mondial qui couvre tous les moyens possibles de mise en œuvre du développement durable.  Pour cela, a-t-il expliqué, il faut promouvoir l’utilisation effective de toutes les ressources disponibles, notamment les revenus publics nationaux, les financements innovants, les flux financiers du secteur privé, le financement public international, et les investissements étrangers directs qui ont atteint un nouveau record de 778 milliards de dollars en 2013, contre 197 milliards de dollars en 2003.

La réalisation du programme de développement pour l’après-2015 nécessite aussi que soit menée avec succès la réforme de l’architecture financière internationale, ont dit des délégations.  Elles ont déploré que la réforme des quotas de vote et de la gouvernance du Fonds monétaire international amorcée en 2010 ne soit pas allée jusqu’au bout et n’ait pas obtenu les résultats escomptés du fait de blocages dus à la politique interne de certains grands pays. 

« En effet, en l’absence d’un système financier stable, de futures crises financières régionales ou mondiales risquent de torpiller le programme de développement pour l’après-2015 », a noté M. Alexander Trepelkov, Directeur du Bureau du financement du développement du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, qui présentait les rapports* du Secrétaire général sur les points de l’ordre du jour.  Le Secrétaire général indique en outre que la mise en œuvre des réformes relatives aux quotes-parts et à la gouvernance du FMI proposées en 2010 constituerait un important pas en avant, et qu’il faudrait veiller à̀ donner une plus grande voix aux pays en développement dans d’autres institutions, comme le Conseil de stabilité́ financière.

La prochaine réunion de la Deuxième Commission aura lieu demain, mercredi, 22 octobre, à 10 heures.  La Commission examinera le point de son ordre du jour relatif au commerce international et au développement.

*A/69/188, A/69/83, A/69/315 et A/69/358

QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE

Système financier international et développement (A/69/188)

Rapport du Secrétaire général

Ce rapport présente un examen des tendances récentes des apports internationaux de capitaux publics et privés aux pays en développement et des efforts déployés pour renforcer le système financier international aux fins du programme de développement pour l’après-2015.

Le rapport fait ressortir les défis à relever dans les domaines fondamentaux que sont la réglementation financière, le surendettement des pays, la mise en place d’un filet de sécurité financière mondial, le contrôle multilatéral, la coordination des politiques et la réforme de la gouvernance des institutions financières internationales.

Le rapport indique que pour réaliser concrètement le programme de développement pour l’après-2015, il est nécessaire que le système financier achemine les crédits aux fins du développement durable de manière stable.  De fait, note le Secrétaire général, la stabilité et la durabilité́ se renforcent mutuellement.  En effet, en l’absence d’un système financier stable, de futures crises financières régionales ou mondiales risquent de torpiller le programme de développement pour l’après-2015.

M. Ban souligne aussi que les pays en développement restent exposés aux brusques évolutions des perceptions du marché financier et à l’instabilité des flux privés.  Des politiques macroéconomiques rationnelles, des mesures macroprudentielles et des règlements relatifs aux fonds propres devraient être au nombre des mesures qui contribueront à prévenir les distorsions économiques et à lutter contre les éventuelles vulnérabilités systémiques d’ordre financier causées par les fortes augmentations et les sorties de capitaux, préconise le Secrétaire général.

Il indique par ailleurs qu’en dépit de progrès notables, la réforme de la réglementation financière internationale est en retard par rapport au calendrier prévu.  Pour que le système puisse contribuer efficacement au financement du programme de développement pour l’après-2015, il faudra prêter davantage d’attention à la manière dont les structures réglementaires font sentir leurs incidences sur l’accès au crédit, dans des secteurs d’importance critique pour le développement durable, tels que l’infrastructure, l’innovation et les petites et moyennes entreprises.

Pour réformer en profondeur le système financier mondial, il faudra progresser dans quatre grands secteurs: a) renforcer la résilience des institutions financières; b) transformer le système bancaire parallèle en un financement transparent et résilient fondé sur le marché; c) abandonner l’idée que certaines institutions seraient trop grandes pour faire faillite; et d) améliorer la sécurité des marchés des produits dérivés.

Les structures de gouvernance économique mondiale devront évoluer pour élargir et renforcer la participation des pays en développement et des économies en transition dans la prise de décisions et l’établissement de normes d’ordre économique sur le plan international.  La mise en œuvre des réformes relatives aux quotes-parts et à la gouvernance du FMI proposées en 2010 constituerait un important pas en avant, si le plus important détenteur de quotes-parts du FMI et de la Banque mondiale adoptait en 2014 les mesures de ratification nécessaires, souligne le rapport.  M. Ban rappelle que le Groupe de la Banque mondiale a décidé que son prochain examen des quotes-parts se tiendra en 2015.  En outre, précise –t-il, il faudrait veiller à donner une plus grande voix aux pays en développement dans d’autres institutions, telles que le Conseil de stabilité financière.

Résumé de la Réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale du commerce et la CNUCED, établi par le Président du Conseil économique et social (A/69/83–E/2014/71)

La Réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social de l’ONU avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la CNUCED s’est tenue les 14 et 15 avril 2014 à New York.  Elle avait pour thème général « Cohérence, coordination et coopération dans le contexte du financement du développement durable et du programme de développement pour l’après-2015 ».   

La réunion comprenait un débat ministériel, deux débats thématiques et un dialogue multipartite, qui ont chacun été suivis d’un débat interactif.  Le débat ministériel avait pour thème « Situation et perspectives de l’économie mondiale ».  Les débats thématiques portaient sur la mobilisation de ressources financières et leur utilisation efficace aux fins du développement durable et le partenariat mondial pour le développement durable dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.

Rapport du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable (A/69/315)

À la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, la communauté internationale avait décidé d’entreprendre un effort majeur pour promouvoir, à l’échelle mondiale et dans chaque pays, le développement durable, et pour mettre l’humanité à l’abri de la pauvreté et de la faim (voir le document issu de la Conférence, résolution 66/288 de l’Assemblée générale).

L’Assemblée, par sa décision 67/559, a établi le Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable et lui a donné pour mission d’élaborer des options pour une stratégie de financement du développement durable, afin de faciliter la mobilisation de ressources et leur utilisation efficace dans la réalisation des objectifs du développement durable.

Par sa résolution 67/203, l’Assemblée générale a prié le Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable de la tenir informée de l’état de ses travaux avant le début de sa soixante-huitième session.

Le Comité présente dans le présent document les conclusions tirées des travaux qu’il a menés ces 12 derniers mois.  Il espère que les grandes options figurant dans le présent rapport et l’orientation stratégique de ses travaux constitueront le point de départ du débat futur sur le financement du développement durable et, conjuguées au rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, enrichiront les négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015.

Le Comité parvient à la conclusion qu’il n’y a pas de politique toute indiquée à suivre.  Au contraire, il faut une corbeille de plusieurs mesures, c’est-à-dire un ensemble d’options, de réglementations, d’institutions, de programmes et d’instruments dans lequel les gouvernements pourront choisir un mélange approprié de politiques à suivre.  Le Comité recommande une démarche cohérente, la stratégie nationale de financement devant faire partie intégrante de la stratégie nationale de développement durable.

Rapport du Secrétaire général sur le suivi et mise en application du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha sur le financement du développement (A/69/358)

Le Secrétaire général note dans ce rapport que, comme l’indique la Déclaration de Doha, de nombreux défis sont apparus depuis l’adoption du Consensus de Monterrey.  La troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Addis-Abeba en juillet 2015, offrira une occasion opportune de renforcer les efforts à travers tous les flux de financement en faveur d’un développement durable, d’une façon intégrée, en vue de la mise en application du programme de développement au-delà de 2015.   

Depuis la Conférence internationale sur le financement du développement, tenue en 2002 à Monterrey (Mexique), les pays en développement ont accompli des efforts sensibles pour renforcer leur aptitude à mobiliser efficacement leurs ressources financières au service du développement.  Le rapport indique que la mobilisation des ressources intérieures doit être considérée en fonction des différences de capacité des pays.  Les pays qui réussissent à mobiliser des ressources le font à l’aide d’un large éventail de mesures, notamment par le renforcement de l’administration fiscale, l’élargissement de l’assiette de l’impôt, l’accroissement des recettes provenant de la taxe à la valeur ajoutée (TVA), de solides revenus procurés par l’impôt sur les sociétés et, à un moindre degré, l’impôt sur le revenu des personnes.

L’une des plus grandes difficultés auxquelles se heurtent les pays en développement dans leurs efforts de mobilisation des recettes intérieures est de combattre les flux financiers illicites, la fraude, et l’évasion fiscales, souligne M. Ban.  En outre, parmi les différentes composantes des flux de capitaux privés vers les pays en développement, c’est l’investissement étranger direct (IED) qui a accusé la plus forte hausse nette au cours des 10 dernières années.  Les flux bruts d’IED allant vers les pays en développement ont atteint un nouveau record, à 778 milliards de dollars en 2013, contre 197 milliards de dollars en 2003. Cela dit, les IED vers les pays en développement se sont concentrés sur quelques pays et secteurs, en particulier sur l’Asie et l’Amérique latine.  Les flux vers l’Afrique ont augmenté, passant de 18 milliards de dollars en 2003 à 57 milliards de dollars en 2013, mais ils restent limités et s’orientent de plus en plus vers les services et le secteur manufacturier.

Le rapport fait également voir que depuis la Conférence de Monterrey, la part des exportations des pays en développement dans le total des exportations mondiales a augmenté, passant de 32 % en 2000 à environ 45 % en 2013.  Le commerce Sud-Sud s’est développé, passant d’un cinquième à environ un quart du commerce mondial au cours des 10 dernières années et représentant à peu près la même part des échanges que le commerce Nord-Nord en 2012. 

Néanmoins, les progrès du commerce international ont été inégaux.  Le commerce des pays les moins avancés a été profondément perturbé par le ralentissement économique mondial et la part de ces pays dans le commerce mondial des biens et des services commerciaux reste faible, se situant à 1,14 % des échanges mondiaux.  En raison des grandes divergences de vues quant à l’équilibre à établir dans la libéralisation du commerce de l’agriculture, des services et des biens industriels, la communauté internationale n’a pu parvenir à un heureux aboutissement du cycle de négociations commerciales de Doha.  Cette incapacité à parvenir à un accord commercial multilatéral d’ensemble a favorisé la prolifération d’accords bilatéraux, régionaux et interrégionaux de libre échange, ce qui risque de fragmenter encore davantage les règles commerciales et d’accentuer la marginalisation des pays plus petits et plus vulnérables, note le Secrétaire général.

Il a ajouté par ailleurs que l’Initiative PPTE et l’initiative d’allégement de la dette multilatérale ont permis de réduire la dette de 35 pays à faible revenu.  À la suite des récents problèmes d’endettement dans la zone euro, qui ont nécessité les plus gros prêts de l’histoire du FMI, ainsi que des procès avec les créanciers intransigeants, on constate une nouvelle volonté d’améliorer l’architecture de restructuration de la dette souveraine.  Actuellement, des pourparlers sont en cours dans diverses instances, y compris le système des Nations Unies.

Face à cette situation et au risque de contagion et d’instabilité, il est nécessaire d’assurer une meilleure coordination internationale des politiques monétaires, une meilleure gestion de la liquidité mondiale et une meilleure communication.  Un filet de sécurité financière mondial fiable, capable de fournir de la liquidité en temps de crise systémique, reste un important facteur de la stabilité financière mondiale.

Le renforcement de la réglementation financière internationale est un moyen crucial de faire face aux risques qui pèsent sur le système financier international.

Débat général

Mme PAMELA GRACE LUNA TUDELA (Bolivie), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que le financement du développement joue un rôle central dans la mise en œuvre des objectifs de développement internationaux.  L’aide publique au développement (APD) reste un instrument essentiel du développement, a-t-elle rappelé, avant d’inviter les pays développés à tenir leurs promesses de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD aux pays en développement, dont 0,15 à 0,20% aux pays les moins avancés (PMA).

La troisième Conférence internationale sur le financement du développement devrait examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha, mais devrait aussi, a-t-elle ajouté, se concentrer sur le renforcement de son processus de suivi.  Elle a souhaité que le Consensus de Monterrey soit la principale référence du débat, notamment ses paragraphes 68 à 73 de la section intitulée « Rester engagé ».  Il faudra aussi discuter des conséquences des crises économiques et financières de 2008 et 2009, dit la représentante.

S’agissant du processus préparatoire de cette Conférence, la représentante a suggéré de traiter la question du financement destiné au développement durable en adoptant une approche cohérente qui intègre les trois dimensions de ce développement.  Elle a appelé de ses vœux l’organisation d’un processus préparatoire fort, en vue de parvenir à un document final ambitieux.

Mme MENISSA RAMBALLY (Sainte-Lucie), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha sur le financement du développement sont des références en matière de coopération internationale pour le développement, car ces deux textes mettent l’accent sur les défis liés au financement du développement et mettent en exergue l’importance d’une réponse et d’un engagement mondial sur la question.  Elle a ainsi relevé que cet engagement mondial devrait s’exprimer en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), de promotion des investissements étrangers, d’allègement de la dette, et de démantèlement des barrières douanières qui empêchent les produits agricoles des pays en développement de pouvoir se vendre sur le marché international.

La représentante a ensuite indiqué que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue à Addis-Abeba en Éthiopie en juillet prochain, offrira l’opportunité à la communauté internationale de soutenir la mobilisation des ressources financières pour le développement au-delà de 2015.  Elle a souhaité que cette Conférence permette, entre autres, le renforcement de la coopération internationale en matière fiscale, tout comme la promotion du financement des objectifs de développement durable et la réforme des institutions financières internationales.  Elle a émis le vœu que la question de la dette y soit examinée, y compris ce qui concerne la restructuration de la dette souveraine des États.  Mme Rambally a aussi souligné l’importance d’avoir des données appropriées au cours de l’examen des questions de financement internationales, expliquant à ce propos que la notion de produit intérieur brut (PIB) par habitant qui est utilisée pour déterminer le classement des pays laisse par exemple croire que les États de la CARICOM seraient plus développés que ceux du groupe (Brésil, Fédération de Russie, Chine et Afrique du Sud).

M. WILLIAM JOSÉ CALVO CALVO (Costa Rica), qui prenait la parole au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a plaidé en faveur d’un environnement macroéconomique stable, aux plans national et international, afin de permettre une croissance durable, le plein emploi et une réduction des inégalités de revenu.  C’est là le meilleur moyen de parvenir à l’éradication de la pauvreté, a-t-il assuré.  Il a ensuite recommandé de renforcer la transparence, le contrôle, la régulation et la bonne gouvernance du système financier international.  Il a jugé que cela était particulièrement important en ce qui concerne les résultats, la gestion et la concurrence des agences de notation.  Il faut aussi développer des instruments alternatifs pour mesurer la qualité du crédit et des services financiers, a-t-il préconisé.

M. Calvo Calvo a ensuite plaidé en faveur d’une architecture financière internationale plus stable et prévisible.  Il a indiqué que les pays de la CELAC souhaitaient voir la mise en place d’instruments qui permettraient de conclure des accords définitifs et raisonnables entre débiteurs et créanciers de dettes souveraines, ce qui serait la première étape de l’amélioration de l’architecture financière internationale pour la restructuration de ce genre de dette.  En matière de commerce international, le représentant a appelé les États Membres à conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha, en parvenant à un document équilibré, ambitieux et complet.  Cela exige un système commercial multilatéral ouvert, non discriminatoire et équitable, a-t-il précisé.  Le représentant a d’autre part dénoncé les barrières douanières non tarifaires posés par les pays développés aux exportations des produits des pays du Sud et la persistance du versement, par les pays riches, de subventions à leurs exportations agricoles, ces mesures créant des distorsions systémiques sur le marché mondial et affectant les chances d’accès des produits agricoles des pays en développement aux marchés des pays industrialisés.

M. OTTO RIADI (Indonésie), parlant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a souligné les nombreux obstacles posés aux efforts que déploient les pays en développement pour parvenir à la croissance économique et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ces obstacles sont essentiellement dus aux crises financière et économique mondiales, a dit M. Riadi.  Il a appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts afin d’aider les pays en développement à surmonter ces obstacles.  Le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il ajouté, devra être soutenu par des mesures fortes de mise en œuvre dans les domaines du financement, du transfert de technologies, du renforcement des capacités et du commerce. 

M. Riadi a dit que l’Indonésie accorde beaucoup d’importance à la mise en œuvre des résultats de la Conférence internationale sur le financement du développement de 2002 et de sa conférence d’examen de 2008.  S’agissant de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Addis-Abeba en 2015, il a expliqué que ce serait l’occasion de faire converger les processus relatifs à cette question et de mobiliser plus de sources de financement du développement.  Le représentant a ensuite parlé de l’importance de la coopération régionale dans ce domaine en donnant des exemples de ce qui a été accompli dans le cadre de l’ASEAN.  Le commerce et les investissements sont, par exemple, encouragés grâce à des systèmes qui renforcent les capacités des petites et moyennes entreprises.

M. CHARLES P. MSOSA (Malawi), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que le Consensus de Monterrey a permis à la communauté internationale de faire de nombreuses avancées en matière de financement, mais que beaucoup restait encore à faire.  Il a estimé que la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 va dépendre du partenariat mondial pour le développement durable et l’éradication de la pauvreté.  Il a souligné qu’avec la baisse de l’aide publique au développement (APD) destinée à l’Afrique, il serait opportun que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue à Addis-Abeba en Éthiopie, en juillet 2015, permette d’arrêter des mesures dont la mise en œuvre serait immédiate pour pouvoir financer le développement.  Il a en outre déclaré que le Groupe des États d’Afrique souligne l’importance d’un financement prévisible et de qualité, notamment par le respect de l’engagement pris par les pays industrialisés d’allouer 0,7% de leur PIB à l’APD.  Il a précisé que la conférence d’Addis-Abeba devrait permettre de faire le point sur la mise en œuvre des mesures qui avaient été prévues dans le Consensus de Monterrey et dans la Déclaration de Doha sur le financement du développement, et aussi d’établir de nouvelles mesures et de prendre de nouveaux engagements concrets et mesurables, notamment un engagement politique clair pour la mise en œuvre des recommandations de la conférence d’Addis-Abeba.

M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte), s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a souligné la nécessité d’un financement adéquat pour le programme de développement pour l’après-2015.  Il a aussi noté que ce programme devra être mis en œuvre en se basant sur les acquis et succès obtenus au cours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et avec le soutien d’une large mobilisation internationale pour l’éradication de la pauvreté.  Le représentant a en outre appelé les pays développés à respecter l’engagement qu’ils avaient pris de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD, et il a également plaidé en faveur de la restructuration de la dette des pays en développement.  Il a par ailleurs appelé à la réforme de la gouvernance des principales institutions financières internationales, notamment afin de permettre que la voix des pays en développement y soit plus entendue.

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a demandé de s’en tenir à ce qui représente le cœur du Document final de Rio+20, qui visait principalement l’éradication de la pauvreté.  Alors que se tiendra l’an prochain la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, nous devons mettre en œuvre le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha, a-t-il demandé.  La troisième Conférence sur le financement du développement devra notamment examiner les objectifs de développement durable proposés par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, a-t-il recommandé, pour donner des orientations sur les engagements à prendre en matière de mise en œuvre.  Il faudra aussi convenir d’un mécanisme de suivi et d’un cadre de responsabilisation pour l’après-2015, a préconisé le représentant en prônant également le renforcement de l’aide publique au développement (APD) et le recours à des mécanismes innovants de financement du développement.

M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a dit que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue à Addis-Abeba en Éthiopie, en juillet prochain, doit être couronnée de succès.  Il a ainsi noté qu’une approche globale est nécessaire afin de mobiliser toutes ressources, financières ou non, dans le but d’éradiquer la pauvreté et de promouvoir un environnement propice à l’avènement d’une croissance économique durable.  Il a aussi souligné que la plus grande contribution dans la lutte contre la pauvreté devra venir du secteur privé qui est le principal créateur d’emplois.  Il a en outre indiqué que l’APD reste d’actualité dans ce contexte, mais qu’il faudrait regarder ailleurs, notamment vers les investissements directs étrangers (IED) et les transferts de fonds qui s’avèrent aujourd’hui plus importants que l’APD.  Il a également appelé à la mise en place de mesures de transparence financières dans les pays qui ne l’ont pas encore fait, ceci afin de garantir que les fonds consacrés au développement soient utilisés à bon escient.

M. GLAUCO SEOANE (Pérou) a salué les consultations entamées la semaine dernière pour préparer la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, sous l’égide des délégations de la Norvège et du Guyana.  Il a noté que le rapport du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable contient plus de 100 propositions qu’il conviendra d’examiner.  De l’avis du représentant, l’épargne publique et privée accumulée de par le monde suffit à combler les besoins de financement du développement durable.  Il a donc conseillé de mieux aligner les financements privés sur les objectifs publics.  Il faut aussi, a-t-il recommandé, garantir la stabilité macroéconomique, afin de favoriser une croissance durable et réduire les vulnérabilités des personnes sortant de la pauvreté. 

Mme TERRI ROBL (États-Unis) a rappelé que les États-Unis sont le principal pourvoyeur d’APD dans le monde, et que le tiers de leur engagement est orienté vers les PMA, notamment ceux d’Afrique.  Elle a déclaré que l’élimination de la pauvreté extrême est l’objectif principal du Président des États-Unis, M. Barack Obama, pour les deux prochaines décennies.  Elle a aussi souligné que les ressources du secteur privé sont aujourd’hui plus importantes que l’APD, et que cette situation ouvre de nouvelles perspectives de financement pour les pays en développement.  La représentante a par ailleurs déclaré que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire sont également de nouvelles approches pour le financement du développement, tout comme les partenariats public-privé.  Elle a ensuite affirmé que grâce à des politiques macroéconomiques adéquates, la croissance pourrait encore être améliorée, et elle a indiqué que, pour ce faire, des investissements sont nécessaires notamment pour la mise en place d’infrastructures.  La représentante a ensuite noté que les échanges commerciaux sont un aspect important de la croissance, et qu’il était important de promouvoir leur libéralisation tout en résistant au protectionnisme.  Elle a également indiqué qu’en matière de financement du développement et d’autres questions financières à l’échelle mondiale, l’ONU, le G20 et les institutions financières internationales pouvaient jouer un rôle important, chacun selon son mandat et ses compétences.

M. IGOR MISHKORUDNY (Bélarus) a attiré l’attention sur le rôle important des pays en développement dans la réforme de l’architecture financière internationale.  Il a également accordé de l’importance à la collaboration de ces pays avec les institutions de Bretton Woods.  Donnant des exemples de cette collaboration en ce qui concerne son pays, il a mentionné la conclusion d’un accord de confirmation entre le Bélarus et le FMI et, avec la Banque mondiale, la conception d’un programme quinquennal de modernisation de la gestion financière.  Le représentant a ensuite vanté les mérites de la Communauté des États indépendants (CEI) dont il a jugé le rôle crucial dans l’établissement d’une croissance financière équilibrée dans la région.  Il a aussi rappelé que son pays est membre du groupe de pays à revenu intermédiaire, qui sont des pays qui constituent un moteur de croissance et d’innovation au niveau mondial.  Enfin, il a jugé inacceptables les sanctions économiques et financières unilatérales qui entravent les efforts de développement durable, notamment pour le Bélarus.

Mme MICHIKO MIYANO (Japon) a demandé, pour l’après-2015, de mobiliser tous les moyens économiques possibles pour mettre en œuvre le futur programme de développement.  Les travaux de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement devront être fondés sur le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha, a-t-elle souhaité.  Elle a aussi suggéré de discuter, à cette occasion, des flux financiers illicites et de l’utilisation efficace des ressources.  La représentante a également parlé de l’aide publique au développement (APD) qui continue, aux yeux du Japon, de jouer un rôle de catalyseur de mobilisation de financements publics.  Elle a relevé l’importance particulière que revêt cette aide pour les pays les moins avancés (PMA).  À Addis-Abeba, nous devrons tenir compte des changements intervenus depuis Monterrey, a-t-elle ajouté, souhaitant que soit abordée en particulier l’efficacité du système commercial international.

Mme RWAYDA IZZELDIN HAMID ELHASSAN (Soudan) a relevé que depuis la Conférence de Monterrey, tenue en 2002, la situation des pays en développement a évolué.  Elle a par exemple noté le besoin, aujourd’hui, que la communauté internationale accorde une attention particulière aux pays en situations particulières.  Elle a souhaité que la conférence d’Addis-Abeba donne l’occasion de mobiliser la communauté internationale dans l’optique du financement du développement.  Elle a aussi souhaité que des ressources adéquates soient allouées à cet effet, ajoutant que l’APD ne suffit plus pour financer le développement, et que les partenaires au développement se devaient de respecter les engagements pris en matière de coopération technique.

M. AMIT NARANG (Inde) a relevé, comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport, que le système financier international n’a pas été en mesure jusqu’à présent d’allouer des ressources adéquates pouvant satisfaire les besoins de financement du développement sur le long terme.  Il a souhaité que ce système permette à l’avenir d’augmenter les flux financiers vers les pays en développement.  La communauté internationale doit aborder la question de la réforme de l’architecture financière internationale en gardant à l’esprit l’urgence du problème, a-t-il dit.  Il a regretté que les réformes des quotas et de la gouvernance au FMI, menées en 2010, n’aient pas été efficaces malgré le fort soutien de la communauté internationale. 

M. Narang a salué la tenue de consultations officieuses en vue de préparer la troisième Conférence internationale sur le financement du développement.  L’objectif de cette Conférence ne devrait pas se limiter au financement du développement, mais aller au-delà pour que le système mondial soit propice au développement, a-t-il estimé.  Le programme de développement pour l’après-2015 devra être assorti d’une stratégie globale de financement du développement, a-t-il souligné.  Il a aussi plaidé en faveur du renforcement de l’APD au-delà de 2015, s’inquiétant de la situation actuelle, marquée par une baisse de cette aide, notamment destinée aux PMA et à des pays d’Afrique subsaharienne.

M. JEAN FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a estimé que les PMA ont besoin d’avoir plus de concessions préférentielles pour l’accès aux marchés, de financements, d’accès aux technologies et aux savoir-faire.  Il a indiqué que les PMA devraient mobiliser plus de ressources nationales dans le cadre du financement du développement, mais que des déficits en infrastructures et leurs économies, basées sur l’agriculture, étaient des obstacles à l’expansion de leur assiette fiscale.  Il a ainsi appelé à un plus grand apport de capitaux privés, notamment d’investissements directs étrangers.  Il a ensuite noté que l’APD reste une source importante de financement du développement des PMA, et il appelé les donateurs à respecter leur promesse de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD, dont 0,15% à 0,20% irait aux PMA.

M. Zinsou a par ailleurs déclaré que le service de la dette engloutit la majorité des fonds publics des PMA, et il a appelé les pays développés à annuler la dette de ces pays, notamment dans la perspective de la réalisation du programme de développement pour l'après-2015.  Il a également souhaité que la conférence d’Addis Abeba prévue en juillet prochain donne l’occasion à la communauté internationale de prendre des mesures adéquates et innovantes pour le financement du développement.  Il a en outre appelé les pays développés, ainsi que les pays en développement qui le peuvent, à accorder un accès aux marchés en franchise de droits et hors quota aux produits des PMA.  Il a aussi plaidé pour un système de suivi et d’évaluation robuste et rigoureux, afin que la communauté internationale s’assure du succès de la mise en œuvre du programme de développement pour l'après-2015.  Il a souligné que ce mécanisme devrait être de nature intergouvernementale et produire des rapports périodiques sur les moyens de mise en œuvre du programme.

M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) a invité les pays développés à tenir leurs promesses en termes d’aide publique au développement (APD).  Cette aide ne peut pas être soumise à des critères d’évaluation ou à des conditions qui seraient fixées par les pays développés ou les institutions financières multilatérales, a-t-il relevé.  Tout en jugeant utiles les contributions d’acteurs comme les organisations sociales, il a souligné la responsabilité première des États dans la mise en œuvre des politiques de développement, dont celles qui concernent le financement.  Il a regretté que lors du débat sur la participation des capitaux privés on n’ait pas parlé du capital humain et du transfert des technologies.  Il a enfin plaidé en faveur de la mise en place d’un nouveau système économique international et de la réforme de l’architecture financière internationale afin de rendre celle-ci plus démocratique.  M. Suárez Moreno a enfin placé beaucoup d’espoir dans la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra en 2015.

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA (Zimbabwe) a relevé que toutes les crises économiques que le monde a connues après la Deuxième Guerre mondiale invitent les États à comprendre qu’il y a une nécessité d’améliorer la coordination des politiques macroéconomiques au niveau mondial.  Il a aussi estimé que le système financier international doit être réformé afin de corriger les dysfonctionnements qui ont conduit à la crise financière et économique de 2008, déplorant aussi que 70 ans après leur mise en place, les institutions financières internationales n’aient pas connu de réforme profonde, en dépit de nombreuses mutations de l’économie mondiale.  Le représentant a en outre regretté que de nombreux pays enclavés soient marginalisés dans le système commercial international actuel, ceci à cause de leur position géographique.  Il a appelé à la conclusion du Cycle des négociations commerciales de Doha, afin, a-t-il expliqué, d’établir un système commercial ouvert, non discriminatoire et équitable.  M. Shava a enfin souhaité que le commerce soit intégré de manière transversale dans le programme de développement pour l’après-2015.

Mme MELISSA ANN MARIE BOISSIERE (Trinité-et-Tobago) a réitéré l’appel lancé en faveur de la réforme du système financier international, et en particulier des institutions financières internationales, afin de rendre celles-ci plus inclusives, transparentes et participatives.  Elle a aussi demandé de revoir le critère du PIB par habitant pour mesurer les progrès accomplis par un pays en matière de développement lorsqu’on évalue les possibilités d’accès à des financements concessionnels.  Parlant ensuite de la stratégie de son pays en matière de dette à moyen terme, elle a expliqué que l’objectif principal de la politique trinidadienne était de combler les besoins de financement et de garantir le paiement des obligations souscrites par Trinité-et-Tobago, d’une manière qui soit le moins coûteuse sur le moyen terme.

Au-delà des efforts nationaux visant à pallier la volatilité croissante du système financier international, la représentante a appelé la communauté internationale à aider les petits pays en développement vulnérables à renforcer leur résilience face aux chocs économiques et financiers.  Elle a aussi demandé qu’une aide financière et technique soit accordée à ces pays, notamment en matière de gestion de la dette.  À cet égard, elle a indiqué que sa délégation soutenait la résolution récemment adoptée par l’Assemblée générale sur la création d’un cadre multilatéral de restructuration de la dette souveraine.  Elle a aussi salué le lancement du processus préparatoire à la troisième Conférence internationale sur le financement du développement.

M. YOSEPH KASSAYE YOSEPH (Éthiopie) a salué le début, vendredi dernier, de la série de réunions informelles destinées à la préparation de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue à Addis-Abeba en Éthiopie, en juillet prochain.  Il a invité la communauté internationale à bien examiner les capacités de chaque pays avant d’attendre de celui-ci qu’il puisse faire preuve d’efficacité à court terme dans la mobilisation des ressources nationales en faveur du financement du développement.  M. Yoseph a ainsi demandé une assistance renforcée de la communauté internationale aux PMA dont les économies, sujettes à des chocs externes permanents, ont été particulièrement vulnérables à la crise financière et économique mondiale qui a débuté en 2008.  Il a aussi salué l’augmentation des flux de financements directs étrangers, notamment en faveur des pays africains. 

M. OLIVIER MARC ZEHNDER (Suisse) a estimé que, dans le cadre du financement du développement, les flux financiers ne peuvent se substituer les uns aux autres.  Il a souhaité au contraire qu’ils se renforcent mutuellement.  La Suisse pense que le nouveau cadre de l’après-2015 doit inclure toutes les formes de financement, nationales et internationales, en prenant en compte les sources existantes ainsi que les nouvelles sources de financement.  Le représentant a aussi espéré que les gouvernements et les autres parties prenantes seraient prêts à discuter des questions critiques qui freinent le financement du développement.  Nous avons besoin d’un processus qui soit inclusif et transparent et qui réunisse tous les pays, en particulier les pays en développement, a-t-il souligné.  Le représentant a demandé de bien définir le rôle de la Deuxième Commission dans cette entreprise.  Nous devons veiller à donner un rôle clair à chaque forum et à prévoir un processus efficace de suivi du programme de développement pour l’après-2015, a-t-il ajouté.

M. IBRAHIMA SORY SYLLA (Sénégal) a regretté que le Consensus de Monterrey n’ait pas permis aux pays en développement de trouver un remède aux déséquilibres et déficit de financement dont souffrent leurs projets de développement.  La délégation du Sénégal a émis l’espoir que la troisième Conférence sur le financement du développement, chargé de faire le suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, et qui aura lieu à Addis-Abeba, en Éthiopie, en juillet 2015 soit l’occasion d’examiner et d’adopter de nouvelles stratégies de financement plus cohérentes, fondées sur le principe de l’appropriation nationale.

Pour ce qui est de l’aide publique au développement, le Sénégal a plaidé pour la mise en place de mesures visant à garantir une meilleure prévisibilité des flux d’aide.  Le représentant a aussi suggéré que 50% des fonds de l’APD servent, jusqu’à 2020, à aider les pays du Sud à s’adapter aux changements climatiques, à travers notamment un appui aux agriculteurs et aux promoteurs exerçant dans ce secteur particulièrement vulnérable.

La délégation du Sénégal a d’autre part suggéré la mise sur pied de mécanismes de financements complémentaires novateurs comme par exemple l’imposition d’une taxe sur les transactions financières, et a plaidé pour l’annulation, ou au moins l’allègement de la dette extérieure des pays en développement endettés, ainsi que l’établissement d’une coopération internationale contre l’évasion fiscale.

Mme CHEN YINGZHU (Chine) a invité les États Membres à stimuler les échanges commerciaux entre les différents pays pour assurer une croissance soutenue profitable à tous dans une économie mondiale inclusive.  Il faut, a-t-elle ajouté, faire avancer la réforme de la gouvernance économique mondiale, afin de mieux représenter les économies des pays en développement dans les centres ce décision.  Elle a aussi suggéré d’améliorer la gouvernance financière internationale en renforçant la représentation des pays en développement dans les instances monétaires internationales.  Outre les règlementations concernant les flux financiers transfrontaliers et la réforme des mécanismes de notation, elle a préconisé d’améliorer le système monétaire international et de mieux règlementer l’émission des monnaies de réserve. 

Mme Chen a recommandé un renforcement des politiques d’élimination de la pauvreté pour réduire l’écart entre pays en développement et pays développés.  Il faudrait réformer le système des quotes-parts du FMI en révisant les politiques actuellement en place, a-t-elle préconisé.  Elle a ensuite exhorté les pays développés à tenir la promesse qu’ils ont faite de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD.  Enfin, elle a indiqué que sa délégation soutenait le travail des cofacilitateurs du processus préparatoire à la troisième Conférence internationale sur le financement du développement.  Cette Conférence doit ouvrir la voie à l’allocation de ressources suffisantes au développement et jeter les bases nécessaires à une mise en œuvre efficace du programme de développement pour l’après-2015, a-t-elle recommandé.

M. JOHN BUSUTTIL, Union européenne, a recommandé d’appliquer le principe de l’universalité de manière franche et de prévoir des objectifs et cibles consistants.  Les gouvernements doivent être suffisamment ambitieux dans leur niveau d’aspirations, a-t-il ajouté, afin de parvenir à un programme de développement pour l’après-2015 véritablement transformateur.  Il a ensuite plaidé en faveur d’actions décisives sur le climat, ce qui serait possible si on commence par faire des progrès lors de la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendra à Lima en décembre.

Le représentant a aussi demandé que soit élaboré un partenariat mondial qui recouvre tous les moyens possibles de mise en œuvre du développement durable.  Pour cela, a-t-il expliqué, nous devons promouvoir l’utilisation effective de toutes les ressources disponibles, notamment les revenus publics nationaux, le financement innovant, les flux financiers du secteur privé et le financement public international.  Il a espéré que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement permettrait de discuter des moyens de mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.  Enfin, il a demandé d’éviter les double emplois et, à cet égard, il a préconisé que les négociations sur les projets de résolution de la Deuxième Commission puissent contribuer à la tenue de cette Conférence.

Mme SEWA LAMSAL ADHIKARI (Népal) a souhaité que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue à Addis-Abeba en Éthiopie, en juillet prochain, puisse offrir l’opportunité à la communauté internationale de faire le bilan de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha sur le financement du développement.  Elle a également émis le vœu de voir la conférence adopter des mesures concrètes qui devront aider à la réalisation des objectifs qui seront contenus dans le programme de développement pour l'après-2015.  Mme Adhikari a par ailleurs noté que ce nouveau programme devra bénéficier de ressources venant des partenariats public-privé, en plus des fonds mobilisés sur les scènes nationale et internationale.  Elle a aussi précisé que l’aide publique au développement (APD) devra rester la principale source de financement du développement en faveur des PMA, et elle appelé les pays développés à respecter leur promesse de consacrer 0,7% de leur PIB à cette fin, dont un pourcentage de 0,15% à 0,20% irait aux PMA.  Elle a en outre indiqué que la dette constitue un obstacle majeur pour le développement des PMA, et a plaidé pour le renforcement de la coopération Sud-Sud, précisant qu’elle devrait être un complément, et non un substitut à la coopération Nord-Sud.

Mme DILYARA RAVILOVA-BOROVIK (Fédération de Russie) a recommandé que la dette souveraine des pays en développement soit gérée en élargissant la représentation de ces pays et des économies à forte croissance dans les organes de prise de décisions et d’élaboration des politiques des institutions financières internationales.  Elle s’est félicitée du rapport du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable.  Les débats portant sur ces questions devraient se poursuivre afin de nourrir les préparatifs de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, a-t-elle recommandé.  La représentante a jugé utile d’ajouter des sources novatrices de financement du développement aux sources traditionnelles de mobilisation de fonds, tout en prévenant qu’il ne devait s’agir que de mécanismes complémentaires.  Elle a indiqué que la Fédération de Russie encourageait les investissements du secteur privé tout en prônant la mobilisation de ressources publiques en quantités suffisantes.  La représentante a aussi plaidé en faveur de la promotion de toute forme de coopération en la matière.

Mme PATTAMAWADEE AUEAREECHIT (Thaïlande) a souligné que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) pourrait apporter une assistance technique aussi bien aux pays développés qu’aux nations en développement dans le cadre de la promotion du commerce international.  Elle a dit que la Thaïlande soutient le mandat de la CNUCED sur la question de la restructuration de la dette souveraine.  La représentante a relevé ensuite que l’intégration économique régionale est un « passage inévitable » vers le développement durable.  Elle a expliqué que le renforcement de l’intégration régionale devrait permettre de soutenir les stratégies nationales de développement tout en accélérant l’avènement du développement durable après 2015. 

Mme Aueareechit a de ce fait souligné que la Thaïlande, en partenariat avec ses voisins de l’ASEAN, est engagée dans la préparation d’une transition harmonieuse de la région pour aborder en douceur la période de l’après-2015.  Elle a par ailleurs appelé les pays développés à respecter leurs promesses en matière d’APD.  Elle a également plaidé pour la conduite de la réforme de l’architecture financière internationale, afin de la rendre plus transparente, apte à répondre aux crises, et plus stable.  Il est nécessaire de donner plus d’importance aux droits de vote des pays en développement dans les institutions de Bretton Woods, a-t-elle conclu. 

M. EUGENE NG (Singapour) a relevé que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement arriverait à point nommé, c’est-à-dire avant l’adoption du programme de développement pour l’après-2015.  Singapour est disposée à aider le pays hôte de la Conférence, l’Éthiopie, en participant activement au processus préparatoire et à la Conférence elle-même, a assuré M. Ng.  Singapour estime que l’APD reste le moyen essentiel de la mise en œuvre du financement du développement, a-t-il souligné.  Il a cependant appelé le secteur privé à participer à ce financement.  M. Ng a insisté sur l’importance de la coopération entre pays, pour partager les expériences et contribuer au renforcement des capacités.  Il s’est réjoui de l’adoption à venir d’un document complet sur le financement du développement, ceci à l’issue de la Conférence « Monterrey+ », a-t-il dit en reprenant les termes de son homologue de l’Éthiopie.

M. SALVADOR DE LARA RANGEL (Mexique) a invité à suivre l’esprit du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha pour guider les discussions sur le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a appelé à approfondir les discussions sur la mobilisation des ressources nationales et internationales, grâce à une gestion durable de la dette, le commerce, les investissements directs étrangers, l’APD et la participation du secteur privé.  Tout en affirmant qu’il fallait améliorer la gouvernance économique mondiale, il a aussi invité les pays à renforcer tous les aspects de leur gouvernance nationale.  Le représentant du Mexique a souhaité que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement permette à la communauté internationale d’identifier les ressources disponibles ainsi que la manière adéquate de les mobiliser efficacement.  Il a invité les États à s’appuyer sur l’Alliance mondiale pour l’efficacité du développement en vue de mobiliser des ressources.  Il faut aussi, a-t-il ajouté, garantir la transparence et la prévisibilité de l’APD.

Mme ZAKIA EL MIDAOUI (Maroc) a noté que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui va avoir lieu à Addis-Abeba en Éthiopie, en juillet prochain, sera l’occasion d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha sur le financement du développement, ainsi que pour se mettre d’accord sur les moyens financiers qui devront permettre de réaliser le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a indiqué que le financement de ce programme passe par la réalisation d’un partenariat global, rassemblant tous les acteurs de la coopération internationale.  La représentante a précisé que l’APD doit faire partie des outils de financement qui seront établis à Addis-Abeba, et que les objectifs de développement seront réalisés si les pays développés respectent leur promesse de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD.  Elle a enfin précisé que l’APD devra être complétée par des mécanismes de financement innovants.

M. PETER LLOYD VERSEGI (Australie) a déclaré que la mobilisation des ressources nationales devait occuper le premier rang en ce qui concerne le financement du développement, et il a prôné la mise en place de systèmes fiscaux efficaces.  L’Australie travaille depuis longtemps avec les Îles Salomon sur cette question, a-t-il indiqué, ce qui a permis à ce pays de multiplier par 3 ses recettes fiscales depuis 2003.  Les pays en développement perdent environ chaque année un milliard de dollars à cause des flux financiers illicites, a-t-il fait remarquer.  Il a donc plaidé en faveur du renforcement de la coopération fiscale internationale.  Le représentant a aussi proposé de soutenir le secteur privé dans les économies en développement, en offrant un accès au financement à ses opérateurs.  Cela exige de développer les marchés de capitaux locaux, qui ouvrent eux-mêmes un accès au financement à long terme en monnaie locale, a-t-il estimé.  Enfin, il a rappelé l’importance de l’APD et indiqué que l’Australie avait relevé son APD de 500% depuis 2000.  Il a néanmoins appelé à revoir la façon dont on fait usage des ressources de l’APD, afin de favoriser le déblocage de flux de financement dans tous les pays en développement.

M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue à Addis-Abeba l’an prochain, doit être l’occasion de faire le bilan de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha sur le financement du développement.  Il a noté que depuis l’adoption du Consensus de Monterrey, les pays en développement, y compris ceux d’Afrique, ont continué à faire face à de nombreuses difficultés pour accéder à des fonds adéquats pour la promotion de leur développement.  Il a souligné que l’APD seule ne peut suffire à financer le développement, mais il a tenu à insister sur l’importance que revêt le respect, par les pays développés, de leur promesse de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD, dont 0,15% à 0,20% en faveur des PMA.  M. Manongi a en outre relevé l’importance de la mobilisation locale des ressources pour financer le développement, et il a appelé la communauté internationale à apporter son assistance aux pays qui en ont besoin pour mettre sur pied des structures et mécanismes de promotion et de renforcement de cette mobilisation locale de fonds destinés au financement de leur développement.

M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a rappelé que, si le commerce international est considéré comme un moteur du développement, la participation des pays les moins avancés (PMA) dans ce commerce est très faible - environ 1,14% des échanges mondiaux selon les informations contenues dans le rapport du Secrétaire général.  Cette participation est en outre concentrée sur quelques pays et quelques produits.  Il a donc demandé de respecter l’accord sur les PMA conclu à Bali lors de la Conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), notamment les décisions prises sur l’accès aux marchés en franchise de droits et hors quotas pour les produits des PMA. 

M. Momen a regretté que l’APD n’ait pas été répartie de manière égale entre les pays en développement, notant une baisse de cette aide en faveur de certains PMA d’Afrique subsaharienne.  Il a demandé de suivre, dans ce domaine, les directives de Monterrey et de Doha.  Il a aussi souligné le rôle clef que jouent les envois de fonds des migrants dans l’économie de pays comme le Bangladesh et a invité les pays et organismes concernés à en réduire le coût des transferts.  Enfin, il a plaidé en faveur d’un système financier international qui garantisse un monde plus stable et plus favorable aux pauvres.  Il a appelé les États Membres à saisir l’occasion de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra en 2015 à Addis-Abeba, pour atteindre des résultats bénéficiant à tous.

M. NASREDDINE RIMOUCHE (Algérie) a relevé que la crise économique et financière internationale a mis en évidence les défaillances et le dysfonctionnement des systèmes économique et financier internationaux, engendrés par une conception unique de la gouvernance mondiale, à laquelle le Sud n’a pas été associé.  M. Rimouche a déclaré que malgré un large consensus sur la réforme du système financier international, celle-ci peine à se concrétiser, malgré l’élargissement récent de la représentation des pays en développement et émergents au sein du Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI).  Il a ainsi affirmé que « le déficit démocratique des institutions de Bretton Woods » continue d’entacher leur crédibilité et d’accentuer les inégalités qui transparaissent dans les règles qui gouvernent l’ensemble de l’économie mondiale.  M. Rimouche a de ce fait prôné la réforme de ces institutions afin de les rendre plus représentatives.  Il a aussi plaidé pour l’instauration d’un système commercial multilatéral universel, équitable et non discriminatoire. 

M. APPOLINAIRE DINGHA (République du Congo) s’est félicité de la mise en place du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable.  Rappelant que l’élimination de la pauvreté était « un défi majeur de notre temps », il a souligné que si l’aide au développement « n’est pas la panacée pour le financement du développement durable », elle « demeure une contribution non négligeable pour nombre de pays dont la capacité de lever des ressources est la plus faible, notamment les PMA, les PEID et les petits État en développement sans littoral ».

Le représentant a ensuite encouragé la coopération Sud-Sud, estimant qu’elle complète celle qui existe déjà entre le Nord et le Sud.  Il a salué les stratégies de financement proposées par le Comité, en particulier l’optimisation des ressources publiques ou privées, nationales ou internationales.  Déplorant les « lacunes majeures » dans la mise en œuvre des mécanismes traditionnels de financement, le représentant a jugé « nécessaire de les diversifier et d’améliorer la gouvernance, la transparence, le suivi et l’évaluation ».  Il a apporté le soutien de sa délégation aux initiatives du Groupe pilote sur les financements innovants et « loué l’engagement de 11 États de l’Union européenne à prélever un impôt sur les transactions financières à partir de 2016 ».  Il a également indiqué que la République du Congo envisageait la mise en place d’une contribution de solidarité sous forme d’un prélèvement de 10 centimes par baril de pétrole géré par l’État congolais.

En conclusion, M. Dingha a exhorté la communauté internationale à apporter son soutien à cette initiative et réaffirmé son soutien au processus préparatoire de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement durable qui se tiendra en 2015, à Addis-Abeba.

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a dit qu’en tant que petite économie ouverte dépendante du commerce pour le bien-être de sa population, la Nouvelle-Zélande a un fort intérêt dans la prospérité de l’économie mondiale.  Les frictions qui entravent cette prospérité telles les subventions et les barrières commerciales limitent le progrès que nous faisons pour une plus grande croissance, pour plus d’emplois et pour aider les populations à sortir de la pauvreté, a-t-elle relevé.  La Nouvelle-Zélande regrette que les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne soient pas parvenus à un accord pour faire sortir le Cycle de Doha de l’impasse actuelle.  L’incapacité à progresser à partir du processus de Bali aura de graves conséquences sur l’OMC et sur le Cycle de négociations de Doha pour le développement, lequel est le meilleur rempart contre les subventions et le protectionnisme.  

La Nouvelle-Zélande est aussi une petite économie ouverte qui dépend et bénéficie du bon fonctionnement du marché financier international, a dit Mme Schwalger.  Cette situation nous permet de comprendre les préoccupations des économies émergentes et en développement concernant la nécessité de cadres de travail pour la gestion des dettes publiques extérieures.  Ces cadres devront être efficaces pour maintenir la confiance des débiteurs et des créanciers.  La Nouvelle-Zélande appuie l’approche fondée sur le consensus, qui implique toutes les parties prenantes au niveau international afin d’identifier ensemble les opportunités afin de renforcer ces cadres. 

À l’entame des discussions sur la troisième Conférence internationale sur le financement du développement et à quelques semaines du début des travaux sur le programme de développement de l’après-2015, une lourde responsabilité incombe aux États Membres, a rappelé M. ALI HAJILARI (République islamique d’Iran).

Seuls des mécanismes de mise en œuvre clairement définis, un système économique et financier stable ainsi qu’un comportement responsable de la part des pays bénéficiant d’une position favorable au sein de l’économie mondiale permettront la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a ajouté le représentant.

Appelant à un examen des progrès réalisés dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha, le représentant a présenté l’établissement d’un système financier international viable comme devant être la principale priorité des États Membres dans leur recherche du développement durable.  À cet égard, il a exhorté la communauté internationale à appuyer un certain nombre de réformes des institutions financières, le renforcement de la participation des pays en développement à l’économie mondiale, l’intensification de la régulation des flux financiers et une amélioration de la gestion des taux de change.

Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 et son financement soient « inclusifs et universels ».  Il faut, pour cela, réformer l’architecture financière internationale, a-t-elle estimé, car cela permettra aux pays de mettre en œuvre le futur programme de développement.  Notant que le rapport du Secrétaire général met en évidence plusieurs moyens de mise en œuvre, tels que la coopération, le commerce et l’emprunt extérieur, elle a conseillé de ne pas suivre une approche unique.  La représentante a aussi demandé de tenir compte des particularités des petits États insulaires en développement (PEID), avant de plaider également en faveur de l’appropriation nationale des programmes de développement.  Toutes les promesses faites au niveau international doivent être respectées, a-t-elle insisté.  Elle a aussi souhaité que les petits États insulaires en développement trouvent leur place dans le système économique mondial, ce qui exige de leur fournir une APD prévisible et suffisante.  La représentante a en outre invité la communauté internationale à augmenter la part des PMA dans le commerce international.

M. SERGIO SHCHERBAKOV (Équateur) a demandé aux États de prendre des engagements réels pour parvenir à un développement véritablement durable.  Il a espéré que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement aboutirait à des résultats ambitieux.  Il faut consolider les processus de suivi du financement du développement, a-t-il souhaité.  « Le programme de développement pour l’après-2015 devra tenir compte des défis rencontrés et de l’hétérogénéité des pays.  Ce programme devra être axé sur l’inclusion économique et sociale », a-t-il souligné.  Le représentant de l’Équateur a exprimé le souhait de sa délégation de participer au processus de négociations de la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement, prévue en juillet 2015.

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