Soixante-neuvième session,
11e & 12e séances - matin & après-midi
AG/EF/3400

Deuxième Commission: le Président de l’Assemblée générale recommande qu’il soit tenu compte des pays en situations particulières dans le programme de développement pour l’après-2015

Le programme de développement pour l’après-2015 devra être « transformateur », c’est-à-dire qu’il devra produire des avantages tangibles et améliorer la vie de toutes les populations de la planète.  C’est ce qu’ont exigé aujourd’hui les 29 délégations qui ont participé au débat sur le développement durable au cours de l’examen de ce thème de son ordre du jour, qui comprend pas moins de neuf questions, par la Commission économique et financière (Deuxième Commission).

La prévention des catastrophes, la sauvegarde du climat mondial; la lutte contre la désertification; la protection de la diversité biologique et de l’environnement; l’harmonie avec la nature; la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables: autant de questions qui ont été examinées aujourd’hui par la Commission, alors que la communauté internationale s’efforce de définir le contenu du programme de développement pour l’après-2015.

Les objectifs de développement durable, qui doivent encore être finalisés dans ce cadre, devront avoir une portée mondiale, a souligné dans une déclaration liminaire le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kahamba Kutesa, qui était ce matin l’hôte de la Deuxième Commission.  Il a toutefois précisé que ces objectifs devraient être applicables de manière individuelle à tous les pays, en prenant en compte leurs circonstances particulières et leurs spécificités nationales.

Les représentants des pays classés comme étant « en situations particulières », comme certains pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), ont plaidé en ce sens en prenant soin d’expliquer leurs besoins en matière de développement et de coopération internationale.

Une fois les objectifs de développement durable définis et agréés, il faudra s’atteler à leur mise en œuvre.  Beaucoup d’appels ont été lancés en faveur d’une mobilisation de moyens de mise en œuvre adéquats et prévisibles, dont notamment des ressources financières, des technologies propres, et un renforcement des capacités humaines, institutionnelles ou de production.  Le Président de l’Assemblée a indiqué à cet égard qu’il organisera un débat thématique de haut niveau sur la question au mois de février 2015.

À l’instar des délégations des pays en développement, M. Kutesa a demandé aux pays industrialisés et autres pays donateurs de respecter les engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD), tout en soulignant l’importance du financement public et des mécanismes de financement innovants.  La tenue de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui aura lieu en juillet 2015 à Addis-Abeba, en Éthiopie, a à cet égard suscité des espoirs parmi les délégations.

Concernant la question des changements climatiques qu’il faut résoudre en priorité pour parvenir au développement durable, les États Membres ont été invités à prendre des mesures décisives lors des deux Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendront respectivement à Lima, au Pérou, à la fin 2014, et à Paris, en France, à la fin de l’année 2015.  L’Assemblée générale organisera en parallèle une manifestation de haut niveau sur cette question en juin 2015, a annoncé son Président.

Au cours du débat, les délégations se sont félicitées des travaux menés dans les différents processus en cours: ceux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, ceux du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable, ainsi que des recommandations des dialogues structurés sur un mécanisme de facilitation en matière de technologies.

En ce qui concerne le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, la Bolivie, parlant pour le Groupe des 77 et la Chine, l’a invité à faire preuve de leadership.  « Il faut créer plus de synergie entre le Forum et le reste du système de l’ONU pour mettre en œuvre le prochain programme de développement », a ajouté la représentante de la Thaïlande, intervenant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).

Les représentants de Nauru et de la Barbade, parlant respectivement au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) et de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), ont demandé en particulier au Forum d’assurer le suivi du Document final de la Conférence de Samoa, tenue le mois dernier.

Prenant note des travaux en cours de tous ces processus intergouvernementaux sur la question du développement durable, la délégation de l’Union européenne a souhaité que les discussions de la Deuxième Commission ne fassent pas double emploi.  Elle a suggéré que les résolutions préparées par la Commission sur ce thème se concentrent sur les modalités de la mise en œuvre et du suivi des recommandations de la Conférence Rio+20.

Les travaux de la matinée ont été consacrés en grande partie à la présentation, à la Deuxième Commission, d’une vingtaine de rapports portant sur les questions examinées au cours de la journée.

La Commission économique et financière poursuivra demain, jeudi 16 octobre, à partir de 10 heures, l’examen du point de son ordre du jour portant sur le développement durable.

Déclaration liminaire

M. SAM KAHAMBA KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a rappelé que de grandes conférences et processus vont, dans les mois qui viennent, contribuer aux efforts communs en vue d’édifier un avenir plus prospère pour tous.  Notant que le programme de travail de la Deuxième Commission est très chargé, il a invité les États et leurs partenaires à accélérer les efforts visant à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à entamer les négociations sur le futur programme de développement pour l’après-2015.  À cet égard, il s’est félicité des travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, de ceux du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable et des recommandations des dialogues structurés sur un mécanisme de facilitation en matière de technologies.  M. Kutesa a aussi mentionné le rapport de synthèse du Secrétaire général, qui devrait apporter beaucoup à ces négociations.  Nous sommes en train de finaliser les modalités du Sommet sur le développement durable, a-t-il ajouté.

Le Président de l’Assemblée générale a appelé les délégations et les États à formuler un programme de développement pour l'après 2015 qui soit « transformateur », c’est-à-dire qui produise des avantages tangibles et améliore la vie de tous.  Il a souhaité que les objectifs soient mondiaux et en même temps applicables de manière individuelle à tous les pays en prenant en compte leurs circonstances particulières.  Il faut accorder une plus grande attention aux besoins des pays en situations particulières, comme les pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a préconisé; Kutesa.  Le succès du futur programme de développement reposera sur un partenariat mondial renouvelé, a-t-il averti.  Cela exige une mobilisation des moyens de mise en œuvre, dont les ressources financières, les technologies et le renforcement des capacités.  Le Président de l’Assemblée a aussi recommandé de respecter les engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD), tout en soulignant l’importance du financement public et des mécanismes de financement innovants. 

M. Kutesa a exhorté les États à mieux tirer parti du commerce international afin qu’il contribue à une croissance économique durable et au développement durable.  Il faut à cet égard conclure les négociations commerciales du Cycle de Doha, a-t-il expliqué.  Il a aussi placé beaucoup d’espoir dans la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra en 2015 à Addis-Abeba.  Il a également mentionné le débat thématique de haut niveau qui se tiendra en février 2015 à l’Assemblée générale, sur les « moyens de mise en œuvre du programme de développement pour l’après 2015 ».  Le Président de l’Assemblée a ensuite abordé la question des changements climatiques en évoquant leurs incidences négatives sur la vie de la population partout dans le monde.  Il a invité les États Membres à prendre des mesures décisives lors des Conférences de parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendront à Lima fin 2014 et à Paris fin 2015.  L’Assemblée générale organisera en parallèle une manifestation de haut niveau sur cette question en juin 2015, a-t-il annoncé.

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Transit fiable et stable de l’énergie et son rôle dans la promotion du développement durable et de la coopération internationale (A/69/309)

Rapport du Secrétaire général

Dans ce rapport, le Secrétaire général rappelle que lors de la Conférence de haut niveau sur le transit fiable et stable de l’énergie et son rôle dans la promotion du développement durable et de la coopération internationale, tenue à Ashgabat le 23 avril 2009, les États Membres, les organisations internationales et les entreprises ont souligné qu’ils étaient disposés à coopérer sur les questions relatives au transit et à la consommation des ressources énergétiques.

Il note que de nombreux pays ne possédant pas de ressources énergétiques suffisantes, il leur faut de plus en plus importer ces ressources au moyen de pipelines et d’autres systèmes de transport.  La dépendance accrue des pays consommateurs à l’égard de l’énergie importée a eu pour effet d’augmenter la quantité́ d’énergie faisant l’objet d’échanges transfrontaliers.  Le transit s’effectue principalement dans le cadre d’infrastructures fixes et passe par un nombre croissant de juridictions souveraines, ce qui pose plusieurs problèmes de gestion.

M. Ban indique qu’il convient de s’efforcer de concilier les intérêts des pays producteurs, des pays consommateurs et des pays de transit.  Il souligne aussi que pour assurer le transit d’énergie, une vaste coopération internationale est indispensable si l’on veut en promouvoir le transport fiable vers les marchés internationaux.  Il précise en outre que l’objectif ultime d’un transit fiable et stable de l’énergie, tant à des fins commerciales que pour la consommation, est de réaliser des progrès soutenus sur la voie du développement durable.

Le Secrétaire général suggère que le cadre régissant actuellement le transit de l’énergie pourrait comporter des règles plus détaillées sur le transit et des directives plus complètes sur les investissements.  Il souligne que des investissements dans le réseau de transport et l’expansion de ce réseau pourraient contribuer à remédier aux problèmes de capacité, à réduire les coûts de transport et à faire jouer davantage la concurrence.  La coopération internationale peut aussi être renforcée grâce à l’amélioration des normes juridiques portant sur des questions telles que la liberté de transit et la distinction entre le commerce des produits énergétiques et celui des services énergétiques.

Marée noire sur les côtes libanaises (A/69/313

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport expose les progrès de l’application des résolutions 61/194, 62/188, 63/211, 64/195, 65/147, 66/192, 67/201 et 68/206 de l’Assemblée générale concernant la catastrophe écologique qui a résulté de la destruction par l’armée de l’air israélienne, le 15 juillet 2006, de réservoirs de carburant situés à proximité immédiate de la centrale électrique de Jiyeh (Liban), provoquant une marée noire qui s’est répandue sur les deux tiers des côtes libanaises et au-delà.  Il complète les informations figurant dans les rapports présentés précédemment par le Secrétaire général sur cette question.

Le rapport relève que 15 000 tonnes de carburant se sont répandues dans les eaux de la Méditerranée, contaminant sur environ 150 km les côtes du Liban et du nord de la République arabe syrienne, ce qui a entraîné des dommages écologiques et compromis le développement durable dans les pays touchés, comme l’Assemblée générale l’a relevé dans ses résolutions pertinentes sur cette question.

Dans ce rapport, le Secrétaire général salue les initiatives prises par le Gouvernement libanais pour remédier aux effets de la marée noire.  Il constate néanmoins que l’inapplication des dispositions des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale relatives à l’indemnisation, par le Gouvernement israélien, du Liban et de ses habitants et d’autres pays touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, reste très préoccupante, en particulier si l’on considère que selon les études de la question, les dommages subis par le Liban se chiffrent maintenant à 856,4 millions de dollars.

Le Secrétaire général sait gré́ à la communauté́ internationale des donateurs du souci qu’elle a manifesté́ dans le passé d’apporter une aide financière et d’autres formes d’assistance.  Eu égard aux circonstances dans lesquelles s’inscrivent la marée noire et ses suites, il engage les États Membres, les organisations internationales, les institutions financières internationales et régionales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à continuer d’aider le Liban, notamment dans ses opérations de remise en état de ses côtes et, plus généralement, de relèvement.  Il importe que l’action internationale s’intensifie, étant donné que le Liban poursuit ses opérations de traitement des déchets et continue de surveiller le relèvement des zones touchées.  Les États et la communauté́ internationale des donateurs sont invités à verser des contributions au Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, hébergé par le Fonds pour le relèvement du Liban.

L’entrepreneuriat au service du développement (A/69/320)

Rapport du Secrétaire général

Dans ce rapport, le Secrétaire général note que l’entrepreneuriat donne à beaucoup de pauvres des moyens de subsistance durables.  Il est également un important moteur de création d’emplois décents, et il peut contribuer largement au développement durable en créant des emplois et en stimulant la croissance économique et l’innovation, ce qui favorise le développement économique local, améliore les conditions sociales et permet de faire face aux problèmes environnementaux.

M. Ban relève que nombre de pays reconnaissent qu’il est nécessaire de promouvoir l’esprit d’entreprise par la formation à l’entrepreneuriat, de l’école primaire à la retraite, afin de créer des possibilités réelles à tous les niveaux de formation.  Il souligne aussi que les garanties et les banques de développement sont les instruments utilisés de préférence pour résoudre les contraintes d’accès au financement que rencontrent les jeunes entreprises ainsi que les petites et moyennes entreprises. 

Le Secrétaire général dit qu’il conviendrait d’organiser un forum mondial sur l’entrepreneuriat au service du développement pour mobiliser les réseaux de politique nationale et régionale existants afin d’accentuer et de transmettre leur expérience et d’encourager l’adoption d’indicateurs d’impact communs.  Il précise qu’une telle rencontre devrait aboutir notamment à l’adoption d’une « charte du changement entrepreneurial », montrant comment inclure l’entrepreneuriat dans le processus du développement durable et proposant des mesures relatives à sa mise en œuvre.

Le Secrétaire général suggère en outre la création de centres nationaux d’excellence en matière d’entrepreneuriat ou de renforcer ceux qui existent, et de mettre en place des réseaux nationaux, régionaux et mondiaux d’entrepreneuriat et de formateurs en entrepreneuriat.

M. Ban indique que les possibilités de création d’entreprise par les jeunes doivent être renforcées, et qu’il serait très important d’appuyer un programme mondial de mentorat ou de proclamer une « Année du jeune entrepreneur » pour promouvoir ces activités aux yeux des jeunes.  Cet effort, précise-t-il, pourrait déboucher sur un « concours de conception conjointe », auquel des équipes de jeunes du monde entier présenteraient des solutions novatrices.

Le Secrétaire général propose par ailleurs d’autonomiser les femmes entrepreneurs, et estime qu’un réseau d’ambassadeurs de bonne volonté pourrait être mis en place pour donner des indications sur la manière de faire en sorte que les femmes exploitent pleinement leur potentiel en matière d’entrepreneuriat.  Il suggère enfin d’accepter la diversité, précisant que l’inclusion de groupes sociaux défavorisés, comme les minorités, les migrants et les personnes handicapées, demande une attention particulière. 

Coopération et coordination internationales en vue du rétablissement de la santé de la population, de la régénération de l’environnement et du développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan (A/69/257

Rapport du Secrétaire général

On trouvera décrits dans le présent rapport les progrès accomplis de 2011 à 2013 en ce qui concerne l’accélération du développement de la région de Semipalatinsk grâce à des programmes et initiatives lancés par le Gouvernement kazakh et la communauté internationale, notamment les organismes des Nations Unies.  Le site d’essais nucléaires de Semipalatinsk, également appelé « le Polygone », était le principal site d’essais nucléaires de l’Union soviétique.  Au total, 456 essais nucléaires ont été effectués à Semipalatinsk entre 1949 et 1989, dont 340 essais souterrains et 116 explosions dans l’atmosphère.  Les explosions nucléaires de Semipalatinsk ont représenté l’équivalent de plus de 2 500 bombes d’Hiroshima.

L’ancien polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk est devenu un symbole du désarmement nucléaire et de l’espoir de voir un jour l’avènement d’un monde exempt d’armes nucléaires.  C’est là que l’accord portant création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale a été signé.  Il y a tout lieu d’espérer que le rêve formé à Semipalatinsk de se débarrasser un jour des armes nucléaires devienne une réalité.

Le Secrétaire général propose d’améliorer l’inclusion sociale des groupes vulnérables de la région, tout particulièrement dans les zones rurales, en vue d’atténuer la déconsidération et l’isolement dont ils sont les victimes, et promouvoir leur intégration dans la communauté.  Il propose également de renforcer la coordination entre les divers acteurs intervenant dans la région, en vue d’assurer la planification, la mise en œuvre et le suivi de programmes et de services sociaux régionaux inclusifs, en prêtant une attention particulière aux groupes vulnérables.

Il indique que la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires est un objectif commun auquel l’humanité doit aspirer.  

Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous (A/69/395)

Rapport du Secrétaire général

Dans ce rapport, le Secrétaire général reconnait que, dans les pays en développement, l’accès à des services énergétiques modernes abordables est indispensable au développement durable, et rappelle que l’Assemblée générale, dans sa résolution 65/151, a décidé de proclamer 2012 « Année internationale de l’énergie durable pour tous ».

Au cours de cette année-là, de nombreuses initiatives ont été prises par les États Membres, les organisations internationales et notamment le Secrétaire général pour créer, à tous les niveaux, des conditions propices à la promotion de l’accès à l’énergie et aux services énergétiques et à l’utilisation de technologies relatives aux énergies nouvelles et renouvelables, y compris des mesures visant à améliorer l’accès à ces technologies.

M. Ban relève que ceux qui n’ont pas accès à l’énergie sont le plus souvent ceux-là mêmes qui n’ont pas non plus accès à l’eau propre et à des moyens d’assainissement, et qu’ils sont aussi souvent dans un état d’insécurité alimentaire aiguë et souffrent le plus de l’impact du changement climatique.

La notion d’« Énergie durable pour tous » se révèle être un cadre efficace pour la recherche d’un consensus sur un objectif de développement relatif à l’énergie et sur des cibles correspondantes, ainsi que pour l’établissement de partenariats public-privé.  Le Secrétaire général relève qu’étant donné l’échelle des investissements nécessaires et la complexité des réformes du secteur de l’énergie, un important soutien au renforcement des capacités dans les pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, sera nécessaire.

Il indique que le Cadre de suivi mondial de l’Énergie durable pour tous, organisé par ONU-Énergie et plus de 20 organismes, pourrait servir de base à l’élaboration d’un système efficace de suivi et d’établissement de rapports sur la mise en œuvre d’un objectif de développement durable relatif à l’énergie dans le programme de développement pour l’après-2015.

Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau (A/69/326

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport donne une vue d’ensemble de l’origine, du but et de l’incidence des activités entreprises en 2013 pour célébrer l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau, proclamée par l’Assemblée générale dans sa résolution 65/154, en vue d’accroître et de renforcer la coopération dans le domaine de l’eau, à l’échelon mondial, face aux pressions croissantes exercées sur les ressources en eau et leur incidence sur les sociétés et la nature.

Le Secrétaire général indique que ce n’est qu’en coopérant dans ce domaine que l’humanité réussira à gérer les ressources en eau, qui sont limitées et précaires, et qui subissent des pressions croissantes du fait des activités d’une population mondiale comptant plus de 7 milliards de personnes et en augmentation constante.  Il note que la pression exercée sur les ressources en eau s’accroît en raison de son utilisation à des fins agricoles et industrielles, de la pollution, de l’urbanisation et des changements anthropiques au niveau mondial.

Il rappelle en outre que l’Année internationale a mis en évidence le fait que la coopération dans le domaine de l’eau était primordiale pour améliorer la gouvernance et la gestion à tous les niveaux, assurer un approvisionnement en eau et en assainissement pour tous, et améliorer la gestion des réseaux hydrographiques transfrontaliers (eau superficielle et souterraine).

Il relève aussi que la coopération est aussi un bon moyen de favoriser l’éducation et de renforcer les capacités qui doit reposer sur une solide connaissance scientifique des questions relatives à l’eau et être ouverte à toutes les parties qui utilisent et gèrent l’eau et qui sont susceptibles de contribuer aux démarches nécessaires, y compris les parties sous-représentées, comme les peuples autochtones et les plus démunis.

M. Ban souligne aussi que l’Année internationale a rappelé au monde qu’il fallait réaliser enfin l’égalité des sexes dans le domaine de l’eau grâce à la coopération.

Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (A/69/312)

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport fournit des informations sur les progrès réalisés dans l’application de la résolution 68/210 de l’Assemblée générale sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.

Le rapport montre également que le Forum politique de haut niveau, à sa réunion de 2014, sous les auspices du Conseil économique et Social, a prouvé qu’il pouvait remplir les mandats définis dans le document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable et par la résolution 67/290 de l’Assemblée générale.  Il a su contribuer à l’établissement du programme de développement durable pour l’ensemble du système des Nations Unies et la communauté internationale.  Il a également montré qu’il pouvait assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements relatifs au développement durable.

Le Secrétaire général note que pour de nombreux États Membres, le Forum sera le principal instrument de suivi et d’examen de la concrétisation des objectifs de développement durable dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015 dont il assurera la cohérence et la coordination tout en édifiant l’élimination de la pauvreté et le développement durable au rang des principaux objectifs du programme de développement pour l’après-2015.

Le Secrétaire général propose que l’Assemblée générale puisse envisager de demander aux acteurs concernés, y compris les gouvernements, les organismes des Nations Unies, notamment les institutions de Bretton Woods, et d’autres organisations intergouvernementales compétentes, dont l’Organisation mondiale du commerce, les grands groupes et les autres parties prenantes concernées de:

a) Participer pleinement aux activités du Forum politique de haut niveau et lui apporter toute leur aide afin que, à compter de 2016, il soit totalement prêt à accomplir sa mission d’examen des objectifs de développement durable dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015;

b) Utiliser le Forum politique de haut niveau pour déterminer la meilleure façon de tenir ces objectifs par le choix de ses orientations thématiques et faire en sorte que les principes directeurs du Forum fassent fond sur des bilans concrets de la mise en œuvre, sur des éléments établis scientifiquement et d’autres preuves.

L’Assemblée générale pourrait également demander aux organismes du système des Nations Unies de poursuivre leurs efforts en vue d’intégrer les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable dans le cadre de leurs activités et elle pourrait également inviter les organismes du système des Nations Unies à débattre des moyens les plus appropriés de mener les examens de la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 dans le contexte du Forum.

Intégration des trois dimensions du développement durable dans l’ensemble du système des Nations Unies (A/69/79–E/2014/66)

Rapport du Secrétaire général

À la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, tenue du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro (Brésil), les dirigeants mondiaux ont renouvelé leur attachement à ce développement et à sa promotion pour les générations présentes et à venir.  Ils ont donné les grandes lignes d’une vision globale qui place l’élimination de la pauvreté au premier rang des défis auxquels le monde doit faire face aujourd’hui et qui la considère comme un préalable indispensable au développement durable.

Dans ce rapport, le Secrétaire général recommande que les États Membres demandent au système des Nations Unies de redoubler d’efforts pour intégrer le développement durable dans les plans et programmes stratégiques au niveau des pays.  Il leur suggère aussi de demander au système des Nations Unies de créer une base centralisée des évaluations environnementales et sociales et des enseignements connexes.

Note du Secrétaire général relative à la durée du mandat du conseil du cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables (A/69/379)

Conformément à la résolution 67/203 de l’Assemblée générale, en date du 21 décembre 2012, sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, la présente note contient une proposition sur la durée des mandats ultérieurs du conseil du cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables.

Par conséquent, le Secrétaire général transmet ci-après la recommandation du secrétariat du cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables relative aux mandats ultérieurs des membres du conseil.

Selon les résolutions susmentionnées, les membres du conseil peuvent siéger deux ans, les mandats commençant le 16 septembre une année sur deux.

La durée du mandat pourrait être maintenue à deux ans, comme le prévoit la résolution 67/203, relative à la nomination de deux membres de chaque groupe régional représenté à l’Organisation des Nations Unies.  Vu l’importance de la continuité des travaux du conseil, si les groupes régionaux souhaitent proposer qu’un des membres qui les représentent soit reconduit dans ses fonctions, ledit membre devrait pouvoir siéger immédiatement pour un deuxième mandat.  En outre, aucun État Membre ne peut être représenté au conseil pendant plus de deux mandats consécutifs.

Rapport du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable (A/69/315)

À la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, la communauté internationale avait décidé d’entreprendre un effort majeur pour promouvoir, à l’échelle mondiale et dans chaque pays, le développement durable, et pour mettre l’humanité à l’abri de la pauvreté et de la faim.

Ce rapport relève qu’à la Conférence, les États Membres ont réaffirmé tous les principes de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, et notamment le principe des responsabilités communes mais différenciées, que l’on trouve formulé au Principe 7 de celle-ci.  Par la suite, un comité intergouvernemental, composé de 30 experts nommés par les groupes régionaux sur la base d’une représentation géographique équitable, a été chargé de mettre en œuvre ce processus qui est censé prendre fin en 2014.

Le Comité a présenté les conclusions tirées des travaux qu’il a menés ces 12 derniers mois.  Il espère que les grandes options figurant dans le présent rapport et l’orientation stratégique de ses travaux constitueront le point de départ du débat futur sur le financement du développement durable et, conjuguées au rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, enrichiront les négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015.

Le Comité espère également que les recommandations et l’analyse formulées dans le présent rapport contribueront à stimuler le débat que mèneront toutes les parties prenantes et à susciter des idées nouvelles et des solutions novatrices.  Un grand nombre de ces recommandations préconisent des échanges d’idées et d’expériences entre pays ainsi qu’une coopération internationale accrue fondée sur un partenariat mondial renouvelé pour le développement durable.

Rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable (A/68/970)

Ce rapport contient la proposition d’objectifs de développement durable et le compte rendu des travaux qu’a tenu le Groupe de travail ouvert à l’Assemblée générale.  Le Groupe recommande à l’Assemblée générale, à sa soixante-huitième session, de renvoyer à sa soixante-neuvième session la proposition du Groupe de travail ouvert pour examen et suite à donner dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.

Suivi et l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/69/319)

Rapport du Secrétaire général

Dans ce rapport le Secrétaire général rappelle que dans sa résolution 68/238, l’Assemblée générale a été consciente des difficultés et des besoins particuliers des petits États insulaires en développement, dont bon nombre ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.

M. Ban indique que le présent rapport expose les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, comme l’Assemblée générale l’a demandé dans sa résolution 68/238.  Les organismes compétents des Nations Unies, dont les commissions régionales, ainsi que les organisations intergouvernementales régionales des petits États insulaires en développement, les grands groupes et les États Membres ont été consultés lors de son établissement, précise le Secrétaire général.

Rapport de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (A/CONF.223/10)

Ce rapport contient le compte rendu détaillé de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement qui a eu lieu à Apia, Samoa, du 1er au 4 septembre 2014.

Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations actuelles et à venir (A/69/314

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport porte sur la période aout 2012-aout 2014, écoulée depuis la publication du précédent rapport (A/67/313).  Il repose sur les contributions des organismes des Nations Unies, des organisations compétentes et des États Membres.  Le rapport de l’Association des États de la Caraïbe est reproduit en annexe du présent document.  Le Secrétaire général note qu’au cours de la période allant de 2010 à 2012, la Commission de la mer des Caraïbes s’est efforcée essentiellement de faire connaître aux États et aux institutions le rôle qu’elle pouvait jouer dans la région des Caraïbes.  Des territoires et des organisations situés à l’extérieur de la région des Caraïbes ont également été sensibilisés afin de mobiliser un appui financier pour les projets menés.

Le rapport relève que des progrès ont été faits en ce qui concerne les accords régionaux intéressant la mer des Caraïbes avec la ratification par la République dominicaine, en janvier 2014, du Protocole relatif à la pollution due à des sources et activités terrestres à la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes.  Cette ratification portant ainsi à 11 le nombre total de ratifications du Protocole.  Adopté en 1999 et entré en vigueur le 13 août 2010, le Protocole est le seul accord régional de ce genre pour la prévention, la réduction et la maîtrise de la pollution marine due à des activités terrestres, note le Secrétaire général.

Mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/69/364

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport donne un aperçu de la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, pour faire suite à la résolution 68/211 de l’Assemblée générale.  Il comprend également une partie sur la coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño, conformément à la requête formulée par l’Assemblée générale dans sa résolution 67/208.

Le Secrétaire général indique dans ce rapport que, pour la quatrième année consécutive, les pertes économiques imputables aux catastrophes se sont élevées à plus de 100 milliards de dollars, soulignant ainsi qu’il est urgent d’anticiper les scénarios de risques à moyen et long termes et d’identifier des mesures concrètes pour limiter autant que possible l’apparition de risques futurs, réduire les niveaux de risques actuels et renforcer la résilience de la société, de l’environnement et de l’économie.

Les préparatifs de la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe, qui aura lieu à Sendai (Japon), du 14 au 18 mars 2015, ont pris une place importante au cours des dernières années, relève le Secrétaire général.

Il note que dans toutes les régions, les pays ont progressivement avancé dans tous les domaines prioritaires du Cadre d’action de Hyogo.  Ils ont renforcé leurs cadres institutionnels, législatifs et politiques, en particulier concernant l’alerte rapide, la préparation au secours en cas de catastrophe, l’évaluation des risques, l’éducation, la recherche et la sensibilisation du public, intensifié les investissements et mis en place des mécanismes de transfert des risques, tels que l’assurance.

Le Secrétaire général suggère que les entités du système des Nations Unies intensifient leurs efforts pour intégrer la gestion des risques de catastrophe dans leurs programmes de coopération technique et apporter leur appui aux coordonnateurs résidents des Nations Unies, conformément au Plan d’action des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe aux fins du renforcement de la résilience.

Le Secrétaire général recommande en outre que les États Membres envisagent d’inclure un examen périodique du cadre de réduction des risques de catastrophe pour l’après-2015 et veillent à coordonner l’évaluation des progrès accomplis avec les objectifs et le programme de développement durable pour l’après-2015.

Il invite aussi les États Membres à envisager d’accroître leurs contributions financières au Fonds d’affectation spéciale pour la prévention des catastrophes, afin de garantir que la mise en œuvre du nouveau cadre bénéficiera d’un appui adéquat et flexible et que le secrétariat de la Stratégie disposera de l’assise financière et des capacités suffisantes pour répondre aux attentes et aux exigences croissantes vis-à-vis de ses services et de son appui.

Note du Secrétaire général sur l’application des Conventions des Nations Unies relatives à l’environnement (A/69/317)

Le Secrétaire général, par cette note, communique à l’Assemblée générale les rapports présentés par les secrétariats de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et la Convention sur la diversité biologique.

Mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification (2010-2020) (A/69/311

Rapport du Secrétaire général

 Le présent rapport est soumis en application de la résolution 64/201 de l’Assemblée générale qui y priait le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixante-neuvième session, des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification (2010-2020).  Le rapport indique que la Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification, proclamée par l’Assemblée générale, permet de faire mieux comprendre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse ainsi que la nécessité de renforcer la mise en œuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification.

Le Secrétaire général y invite l’Assemblée générale à prendre note des activités et initiatives menées jusqu’ici pour promouvoir les objectifs de la Décennie et à engager à nouveau les États Membres, les commissions régionales et les organismes multilatéraux à envisager d’apporter au secrétariat de la Convention une aide à l’appui des initiatives spéciales menées pour marquer la Décennie ainsi que des autres manifestations et activités organisées à cet effet au niveau mondial.

L’Assemblée est également invitée à encourager les fondations et le secteur privé à appuyer et financer les activités de promotion des objectifs de la Décennie.  Enfin, consciente de l’occasion qu’offre la Décennie de former les jeunes à la bonne gestion des terres, l’Assemblée souhaitera peut-être souligner qu’il est nécessaire de renforcer les activités d’information des enfants et des jeunes, afin d’élever des générations comprenant les effets à venir des changements climatiques sur les terres.

Harmonie avec la nature (A/69/322)

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport aborde, en premier lieu, la dimension sociale du développement durable et, parallèlement, il étudie comment la relation holistique que les peuples autochtones entretiennent avec la terre nourricière depuis des temps immémoriaux a éclairé les scientifiques du monde moderne sur la nécessité de considérer la terre comme un système global dont aucune composante ne doit prendre le dessus sur les autres, un système indivisible, dans un continuum sans fin que les scientifiques ont appelé la science du système terrestre.

Ce rapport aborde également la question de la science du système terrestre, qui a ouvert la voie à la gouvernance du système terrestre, et à des modèles législatif et économique fondés sur le respect de la terre.   

Apparue depuis 10 ans, notamment en Amérique du Sud, la conception du bien-vivre incite à rechercher une façon différente de concevoir les modes de vie en se défaisant des modèles actuels de développement favorisant la croissance et l’exploitation des ressources naturelles, afin de privilégier une perception plus globale du monde, s’inspirant de la cosmovision des peuples autochtones où la notion de prospérité basée sur le confort matériel et la consommation n’existe pas.

Pendant la prochaine décennie, indique le Secrétaire général, l’humanité doit redoubler d’efforts pour rétablir un environnement sain pour les générations présentes et futures.  Chacun doit s’efforcer de bâtir un monde où toute activité humaine tient compte des limites de la terre, dans la dignité et le respect de la nature.  Si l’être humain veut survivre, il devra revoir la définition de la richesse, qui doit aller au-delà de l’accumulation financière et être plus proche de la recherche du bien-être en harmonie avec la nature, et il devra transformer les modèles économique et juridique dominants.

M. Ban note qu’afin d’alimenter le débat actuel sur la question de l’harmonie avec la nature en vue de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, il recommande d’inviter les éminents professionnels, penseurs et universitaires du réseau de savoirs sur la question de l’harmonie avec la nature qui travaillent à la pointe des sciences naturelles et sociales (physique, chimie, biologie, écologie, économie, sociologie, droit, déontologie, anthropologie, médecine et linguistique) à pousser plus avant la conceptualisation d’un nouveau paradigme de développement qui englobe les principes, les facteurs et les valeurs de la vie en harmonie avec la nature en s’appuyant sur les dernières données scientifiques disponibles, notamment celles qui émanent de centres d’excellence en sciences économiques, sociales et environnementales.

Le Secrétaire général en appelle également au soutien, grâce au site consacré à la question de l’harmonie avec la nature (www.harmonywithnatureun.org), des travaux entrepris par les États Membres, les grands groupes et les autres parties prenantes ainsi que le réseau de savoirs de plus en plus développé sur le sujet, conformément à ce qui est prévu dans le texte « L’avenir que nous voulons », afin de mettre en valeur des stratégies globales et intégrées qui conduiront l’humanité à vivre en harmonie avec la nature et à rétablir la santé et l’intégrité du système terrestre.

Il plaide également afin que les besoins de la planète et ceux de la population soient pris en compte équitablement dans le programme de développement pour l’après-2015 en menant des débats et dialogues équilibrés dans le cadre des activités visant à préparer l’élaboration de ce programme.

Promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables (A/69/323

Rapport du Secrétaire général

Le rapport rappelle que dans le document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, intitulé « L’avenir que nous voulons », appuyé par l’Assemblée générale dans sa résolution 66/288, les chefs d’État et de gouvernement et les représentants de haut niveau ont reconnu « le rôle capital que joue l’énergie dans le développement étant donné que l’accès à des services énergétiques modernes et durables aide à lutter contre la pauvreté, à sauver des vies, à améliorer la santé et à subvenir aux besoins fondamentaux de l’être humain ».

Dans le rapport, le Secrétaire général note que les sources d’énergie nouvelles et renouvelables sont désormais considérées dans le monde entier comme des options valables et importantes pour l’approvisionnement en énergie et comme des ressources clefs face aux défis planétaires tels que l’accès universel à l’énergie, la sécurité énergétique, les changements climatiques et, en dernière analyse, l’élimination de la pauvreté et le développement durable.

Il note que l’initiative Énergie durable pour tous a accompli des progrès remarquables dans la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables au cours des dernières années et conduit la communauté internationale à modifier radicalement les systèmes énergétiques.

M. Ban indique que la maturation des marchés et des secteurs des énergies renouvelables offre des débouchés nouveaux, mais elle ne manque pas de s’accompagner de défis et d’incertitudes.  Il ajoute que ces deux dernières années ont été marquées par une baisse des investissements imputable à la crise économique mondiale, à l’évolution des politiques nationales et aux risques de concurrence émanant des nouvelles découvertes faites dans le domaine des combustibles fossiles non classiques.

Néanmoins, les années 2013 et 2014 ont connu une augmentation continue de l’utilisation des sources d’énergies renouvelables dans le monde, et le nombre de pays dotés de politiques et d’objectifs en matière d’énergies renouvelables n’a cessé de croître, relève M. Ban.  Toutefois, souligne le Secrétaire général, il reste encore beaucoup à faire pour ouvrir la voie à une croissance autonome des énergies renouvelables et pour en poursuivre le déploiement accéléré, condition sine qua non de la réalisation des objectifs universels clefs.

Le Secrétaire général préconise qu’afin de réduire les émissions résultant de la production d’énergie et d’appuyer la transition vers des systèmes de production d’énergie propres, il est nécessaire d’accroître les investissements dans la mise en valeur et le déploiement des sources d’énergie renouvelables et d’améliorer l’infrastructure et l’efficacité énergétiques.

Échanges

M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a déploré le fait que le rapport du Secrétaire général intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » a fait la part belle aux données relatives au Liban, mais qu’a contrario, on y voit peu d’informations sur les derniers développements relatifs à l’évaluation des dégâts sur les côtes syriennes.

Le représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui a présenté ledit rapport, a dit qu’il prenait note des remarques du représentant de la République arabe syrienne et a promis qu’il transmettra ces observations aux auteurs du rapport.

Débat

Mme VALERIA DENISSE VILASECA CHUMACERO (Bolivie), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réitéré l’engagement des États membres de ce Groupe en faveur d’un développement durable qui place au centre l’éradication de la pauvreté.  Le développement durable doit être mené en conformité avec les Principes de Rio, en particulier celui de la responsabilité commune mais différenciée, a-t-elle rappelé.  Elle a aussi souligné le rôle critique que doit jouer la communauté internationale dans la fourniture de ressources financières adéquates, prévisibles et supplémentaires.  Il faut également, a-t- elle ajouté, combler le fossé numérique entre pays en développement et pays développés, les technologies étant l’un des principaux moyens de réaliser les objectifs de développement durable.

Insistant sur la mise en œuvre rapide du Document final de Rio+20, « L’avenir que nous voulons », la représentante a demandé au Forum politique de haut niveau de discuter de ses méthodes de travail lors de ses réunions en 2015.  Elle a rappelé que ce Forum devait faire preuve de leadership sur les questions de développement durable.  Le Forum doit à cet effet veiller à la cohésion et à la complémentarité des différents processus de suivi de Rio+20, a-t-elle recommandé.

Au sujet de la résolution que la Deuxième Commission adopte tous les deux ans sur la coopération internationale visant à réduire les incidences du phénomène El Niño, la représentante a appelé la communauté internationale à poursuivre le soutien qu’elle apporte au Centre de recherche sur El Niño, qui est situé en Équateur.  Elle a ensuite salué le résumé des dialogues structurés établi par le Président de l’Assemblée générale sur la possibilité d’un accord portant sur la mise en place d’un mécanisme de facilitation sur les technologies.  Elle a aussi salué les résultats de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui s’est tenue à Samoa le mois dernier, se félicitant en particulier que des partenariats aient été conclus à cette occasion.

Mme Vilaseca Chumacero a également souligné l’importance des travaux en cours sur la réduction des risques de catastrophe et sur la résilience, qui est une question qui fait l’objet d’une proposition d’objectif de développement durable.  Inquiète des conséquences des activités humaines sur l’environnement et le développement, elle a indiqué que le Groupe des 77 et la Chine tenaient à lancer un appel pour que les entreprises et les sociétés humaines changent radicalement la façon dont elles produisent des biens et les consomment.  La représentante s’est aussi dite alarmée par le fait que les pays qui avaient fait des promesses concernant le financement du développement et l’apport d’un soutien technologique aux pays en développement pour qu’ils puissent faire face aux conséquences des changements climatiques ne respectent plus aujourd’hui leurs engagements et la parole donnée.  Elle a notamment plaidé en faveur de la mobilisation de ressources pour lutter plus efficacement contre la désertification.  Concernant la question de la biodiversité, elle a salué les mesures prises pour promouvoir l’accès aux ressources génétiques et l’utilisation juste des connaissances traditionnelles, tout en estimant qu’il y avait encore beaucoup à faire.  La représentante a appelé à cet égard l’attention de la communauté internationale sur la biodiversité unique de la mer des Caraïbes et l’a appelée à soutenir sa protection.

Mme KEREETA WHYTE (Barbade), parlant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a plaidé en faveur d’un programme de développement pour l’après-2015 qui soit « inclusif, transformateur, centré sur les personnes et qui place l’éradication de la pauvreté en son cœur ».  Ce programme devra aussi reconnaître les différences existant entre les pays, a-t-elle ajouté.  Elle a apprécié à cet égard que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID), qui s’est tenue à Samoa le mois dernier, prenne en compte les défis particuliers qui se posent à ces pays.  Elle a demandé au Forum politique de haut niveau sur le développement durable de s’assurer du suivi de ce document final.

La CARICOM se félicite aussi du document produit par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, ainsi que des travaux menés par le Comité d’experts intergouvernementaux sur le financement du développement durable, qui sont des travaux qui devraient être pris en compte dans les préparatifs de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, a dit Mme Whyte.  Elle a invité la communauté internationale à poursuivre son soutien à l’initiative visant à préserver la biodiversité de la mer des Caraïbes et a demandé de désigner cette mer comme une « zone spéciale ».

Parlant ensuite de l’ouragan Gonzalo, qui a touché l’est des Caraïbes, elle a rappelé que ce phénomène constitue un grand défi pour les États en développement à zone côtière de faible élévation.  Elle a appelé de ses vœux la conclusion d’un accord juridiquement contraignant sur les changements climatiques dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  Il faut aussi, a-t-elle ajouté, mettre en œuvre les engagements pris lors du Sommet sur le climat le mois dernier.

Mme Whyte a dit que la CARICOM appréciait à cet égard les promesses faites lors du Sommet en faveur de la capitalisation du Fonds vert pour le climat, tout en soulignant qu’il fallait encore mobiliser 8 à 13 milliards de dollars pour arriver à cette capitalisation d’ici à la COP20 qui se tiendra à Lima en décembre prochain.  Cela permettrait au Fonds d’être opérationnel en 2015.  Les États de la CARICOM attendent aussi avec intérêt la Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophes, qui se tiendra au Japon en mars 2015.

Les pays de la CARICOM, a poursuivi Mme Whyte, restent engagés à mettre en œuvre la Déclaration de la Barbade sur l’énergie durable pour tous dans les PEID.  Elle a dit attendre avec intérêt les progrès qui seront accomplis dans ce domaine grâce aux partenariats établis lors de la Conférence de Samoa.  Enfin, elle a salué la Décennie des Nations Unies pour la biodiversité (2011-2020), qui offre l’occasion d’améliorer la gestion durable des montagnes et des océans.

M. JUAN CARLOS MENDOZA GARCÍA (Costa Rica) a pris la parole au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), et a souligné l’importance que la région attache à la réduction des risques de catastrophes.  Les changements climatiques et autres désordres environnementaux ont augmenté la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles dans les pays latino-américains et caribéens.  La pauvreté et le sous-développement augmentent la vulnérabilité des États à l’impact et aux effets des catastrophes, particulièrement pour les pauvres qui en souffrent le plus et sont les moins bien équipés pour s’en protéger, a fait valoir le représentant.  La délégation costaricaine a ensuite demandé que cette dimension soit prise en compte dans le programme de développement pour l’après-2015.

Le représentant des pays de la CELAC a réitéré l’appel que ces États avaient lancé en faveur de l’adoption de mesures d’urgence pour réduire, interrompre, et inverser la perte de biodiversité, et s’est félicité que le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable en fasse mention en fixant plusieurs objectifs.  Enfin concernant les changements climatiques, dont les pays en développement souffrent le plus alors qu’ils y ont le moins contribué, la délégation du Costa Rica a appelé à respecter toutes les dispositions de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du protocole de Kyoto. Plus concrètement, elle a demandé que le Fonds vert pour le climat soit correctement capitalisé et que les pays les plus vulnérables puissent y avoir un accès direct.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte), s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a relevé que l’élimination de la pauvreté est le défi le plus grand à relever et l’objectif majeur à intégrer dans le futur programme de développement pour l’après-2015.  Il a souhaité que le tâche du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable serve de référence à l’élaboration du futur programme de développement.  Il a proposé que ce programme puisse s’atteler à créer un système international juste et durable, afin de combler l’écart entre pays développés et pays en développement, tout en veillant à la mise en œuvre de tous les engagements pris depuis la Conférence de Rio de 1992 (Sommet de la Terre).  Le représentant a par ailleurs appelé les États à assurer un transfert de technologies propres en faveur des pays en développement.

Il a ensuite déclaré que les conséquences des changements climatiques « pourraient s’apparenter à celles d’une explosion nucléaire ».  Il a émis le vœu que la communauté internationale parvienne à mettre en place et à adopter sur la question un accord juridiquement contraignant qui prendrait le relais du Protocole de Kyoto après 2020.  Le représentant a aussi noté que la question de l’accès à l’énergie est cruciale pour les pays en développement.  Il a une fois de plus plaidé en faveur de transferts de technologies vers ces pays, notamment dans le domaine de l’exploitation des sources d’énergie renouvelables.  Il a également insisté que l’eau est un élément clef du développement durable, soulignant que la région du monde où se situent la plupart des pays arabes est marquée par la désertification, ce qui compromet ses chances de développement.  Il a aussi salué la création d’un mécanisme sur le traitement de la question de la dette souveraine des États.  Le Groupe arabe estime, a-t-il indiqué, que la communauté internationale doit assumer ses responsabilités en ce qui concerne la question de l’occupation du territoire d’un État par une force étrangère, ce qui est notamment le cas de la Palestine et du Golan arabe syrien occupés.  Le Groupe des États arabes demande la mise en œuvre de toutes les mesures qui permettraient d’éliminer les obstacles qui empêchent les peuples de ces territoires occupés de jouir de leur droit à l’autodétermination, a dit le représentant. 

Mme PORNPRAPAI GANJANARINTR (Thaïlande) a déclaré au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) qu’au-delà de l’objectif d’éradication de la pauvreté, les objectifs de développement pour l’après-2015 devaient prendre en compte les principes d’universalité, d’égalité, d’équité et d’accessibilité, tout en laissant une marge de latitude aux pays et en rejetant une approche « taille unique ».  « Il faudrait explorer les moyens de renforcer les capacités nationales des pays afin de leur permettre d’atteindre les objectifs de développement durable, particulièrement du point de vue de la bonne gouvernance, de la responsabilité, de l’état de droit et de la mise en place d’institutions fortes », a souligné Mme Ganjanarintr.

La représentante de la Thaïlande s’est également prononcée en faveur d’une plus grande synergie entre le Forum politique de haut niveau pour le développement durable et le reste du système de l’ONU pour mettre en œuvre le prochain programme de développement.  Elle a salué la tenue prochaine de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Addis-Abeba, afin d’évaluer les progrès accomplis en la matière, identifier les nouveaux problèmes et renforcer le processus de suivi.

Enfin elle a annoncé l’avènement prévu l’an prochain de la Communauté de l’ASEAN, qui sera un exemple remarquable de coopération Sud-Sud.  La Communauté de l’ASEAN jouera un rôle important aux cotés des structures déjà existantes de la traditionnelle coopération Nord-Sud.  Elle promouvra une économie de marché ouverte et inclusive qui devrait permettre à la région de progresser dans l’éradication de la pauvreté.  Elle a conclu son intervention en évoquant les mécanismes actuels de l’ASEAN qui permettent à cette organisation régionale d’améliorer la prévention, la réaction, les secours et la reconstruction après les catastrophes naturelles, et elle a demandé que cela soit pris en compte dans le programme de développement pour l’après-2015.

Mme ESTHER MCHEKA CHILENJE NKHOMA (Malawi), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a dit attendre avec impatience le rapport de synthèse du Secrétaire général sur les objectifs de développement durable (ODD), lequel servira de base aux négociations pour le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a également rappelé que le rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable doit servir de référence à l’élaboration du futur programme de développement.  Mme Chilenje Nkhoma a en outre souligné que ce futur programme devrait être bâti sur les acquis des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et que l’éradication de la pauvreté, spécialement dans les États en développement d’Afrique, doit en rester l’objectif central.  Elle a rappelé, à ce propos, que l’éradication de la pauvreté avait été identifiée comme un prérequis pour le développement durable dans le document intitulé « L’avenir que nous voulons », adopté au terme des travaux de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, encore appelée « Conférence Rio+20 ».

Mme Chilenje Nkhoma a ensuite souligné que le Groupe des États d’Afrique réaffirme l’importance du respect des principes agréés à la Conférence Rio+20, notamment celui de la « responsabilité commune mais différenciée », ajoutant que les partenaires internationaux ont un rôle important à jouer dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015, notamment en respectant les engagements pris en matière d’assistance aux stratégies de développement des pays les moins avancés.  Elle a en outre précisé que l’allocation des fonds destiné à la mise en œuvre du futur programme doit tenir compte de la situation et des besoins des pays qui ont un statut particulier, notamment les pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement (PEID), ou les pays en conflit ou sortant de conflit.

La représentante du Malawi a par ailleurs indiqué que l’Afrique a consenti d’énormes efforts pour son progrès, et que le continent a besoin, plus que jamais, de partenariats renforcés pour promouvoir son développement.  Dans ce contexte, elle a appelé les pays industrialisés à tenir l’engagement qu’ils ont pris de fournir 100 milliards de dollars par an, d’ici à l’année 2020, au financement du Fonds vert pour le climat.  Mme Chilenje Nkhoma a précisé que l’Afrique, qui est affectée par les phénomènes de la sécheresse, de la dégradation des terres, des inondations et de la désertification est le continent le plus vulnérable aux changements climatiques, notamment quand on tient compte du fait que la population de l’Afrique pourrait atteindre deux milliards en 2050, et que cette dernière dépend en grande majorité de l’agriculture pour subsister. 

M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a déclaré au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), que l’effort de développement au cours de la période de l’après-2015 devait se concentrer sur la mise en place de capacités de production pour créer des emplois décents capables de contribuer de manière durable à l’éradication de la pauvreté, au financement de services sociaux, et à la mise en place d’un moteur de croissance durable.

La délégation du Bangladesh a également souligné l’impact des changements climatiques sur les PMA.  Cinquante et un pour cent des décès provoqués par des catastrophes liées au climat et survenues entre 1980 et 2013 ont eu lieu dans les PMA, soit 5 fois plus que la moyenne mondiale.  Ces trois dernières années, ce taux est monté à 67%, soit plus de 5 fois la moyenne mondiale.  Dans cette optique, il est d’une importance vitale, pour que les PMA puissent s’adapter, que les pays développés parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique tiennent l’engagement qu’ils ont pris de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, afin de capitaliser le Fonds vert pour le climat.  Le Bangladesh et les autres PMA estiment que la lutte contre la désertification et la dégradation des terres doit également être au cœur des objectifs de développement, car elles représentent des obstacles majeurs au développement des PMA dont l’économie repose largement sur des ressources naturelles fragiles, a dit la délégation.

La dégradation des terres et la désertification menacent directement les moyens de subsistance de 900 millions de personnes vivant dans les PMA, et contribuent à l’instabilité politique et, dans certains cas, ont été des facteurs dans l’éclatement de conflits armés, a prévenu la délégation du Bangladesh.  Le Bangladesh et les autres PMA plaident d’autre part pour que leur soit facilité un accès universel à des services énergétiques modernes d’ici à 2030, car jusqu’à présent le manque d’accès à l’énergie a empêché les PMA de transformer structurellement leur économie.

Mme MARGO REMINISSE DEIYE (Nauru), parlant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a souligné les questions qui sont prioritaires pour ces pays particulièrement vulnérables.  Il a soutenu les travaux menés par le Forum politique de haut niveau sur le développement durable en faveur de la mise en œuvre des engagements pris dans ce domaine.  Il a demandé au Forum de consacrer suffisamment de temps à la mise en œuvre des questions et priorités des petits États insulaires en développement (PEID).  Il faut, a-t-il ajouté, assurer une meilleure coordination des suivis des différents processus engagés au sein des Nations Unies, notamment à l’Assemblée générale, à l’ECOSOC et au Forum politique de haut niveau. 

En ce qui concerne le Document final de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement qui s’est tenue à Samoa le mois dernier, il a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre les engagements pris.  Il a dit que les États membres de l’AOSIS attendaient avec intérêt les travaux de la Deuxième Commission sur les projets de résolution relatifs à la réduction des risques de catastrophe, la lutte contre la désertification, la préservation de la biodiversité et les énergies renouvelables.  Il a aussi rappelé que les changements climatiques restent le plus grand défi posé aux pays insulaires, ce qui l’a conduit à demander la conclusion d’un accord juridiquement contraignant sur le climat en 2015 qui soit « ambitieux, complet et significatif ». 

M. THIEBAULT, Union européenne, a souhaité que la communauté internationale s’engage en faveur d’un programme de développement pour l’après-2015 transformateur, afin de renforcer la lutte contre la pauvreté.  À cet égard, il a jugé cruciaux les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et ceux du Comité d’experts sur le financement du développement durable.  Le représentant a dès lors souhaité que les discussions de la Deuxième Commission ne fassent pas double emploi avec celles engagées dans le cadre du processus intergouvernemental, et en particulier avec les négociations sur le programme de développement pour l’après-2015.  Il faudrait donc, a-t-il suggéré, que les résolutions préparées par la Deuxième Commission ne se concentrent pas sur le fond mais plutôt sur les modalités opérationnelles de la mise en œuvre et du suivi de Rio+20.  Cela nous permettrait, a-t-il expliqué, de concentrer notre temps et nos ressources limités sur les préparatifs des négociations à venir sur le programme de développement pour l’après-2015, notamment sur la question du financement du développement durable.

Le représentant de l’Union européenne a demandé en particulier aux délégations de ne pas engager de discussions de fond sur les questions suivantes: réduction des risques de catastrophe, énergies renouvelables, biodiversité, et désertification et dégradation des sols.  Ces questions, a-t-il expliqué, sont déjà débattues dans d’autres processus intergouvernementaux et seront traitées dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a cependant proposé à la Commission de discuter de manière approfondie de deux projets de résolution: celle portant sur les petits États insulaires en développement (PEID), afin d’assurer le suivi de la Conférence de Samoa; et celle sur les établissements humains, afin de prévoir les modalités les plus efficaces et les plus économiques de la prochaine Conférence Habitat III.  Enfin, il a invité la Commission à saisir l’élan donné lors du Sommet sur le climat en septembre, en vue de la tenue des prochaines Conférences de parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  Toutes les discussions de la Deuxième Commission devraient contribuer à l’objectif de conclure un accord juridiquement contraignant sur la question climatique, sans pour autant empiéter sur le processus en cours, a estimé le représentant.

M. THEMBELA OSMOND NGCULU (Afrique du Sud) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 intègre les trois piliers du développement durable de manière équilibrée, et qu’il tienne compte des particularités et programmes régionaux de développement comme le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Il a émis le vœu que le processus intergouvernemental qui doit conduire à l’adoption du futur programme ne soit pas marqué par des doublons et des répétitions de tâches déjà menées par d’autres instances.  Il a plaidé afin que des efforts soient engagés pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à la fin de 2015, afin que le programme de développement qui suivra puisse partir sur de bonnes bases.

Le représentant a également appelé à « une riposte collective de la communauté internationale aux défis posés par les changements climatiques ».  Chacun doit assumer ses responsabilités, a-t-il aussi noté, précisant que le Fonds vert pour le climat a un pouvoir transformateur pour mobiliser et catalyser les ressources financières en faveur de l’adaptation aux conséquences des changements climatiques, notamment dans les pays en développement.  Le représentant a enfin relevé que le Protocole de Nagoya portant sur l’accès aux ressources génétiques et sur le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, qui est aussi relatif à la Convention sur la diversité biologique, était un instrument important pour le partage juste et équitable des richesses offertes par la biodiversité.

M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) s’est félicité du fait que depuis Rio+20 en 2012, le développement durable soit devenu le catalyseur de la revitalisation du programme de développement des Nations Unies.  Il a salué le rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable, et le travail du Comité intergouvernemental sur le financement du développement durable.  Il a également rappelé que l’Assemblée générale, par sa résolution 68/309, avait décidé que les propositions du Groupe de travail ouvert devraient servir de base pour l’intégration des objectifs de développement durable (ODD) dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a souligné que cette décision reconnaissait ainsi le rôle majeur du Groupe de travail ouvert en tant qu’unique processus intergouvernemental mis en place dans le cadre du suivi de Rio+20 et dans le contexte de l’élaboration du futur programme de développement pour l’après-2015.  Le représentant a ensuite souligné que le Forum politique de haut niveau pour le développement durable devrait veiller au suivi de la mise en œuvre du programme de développement en cours d’élaboration, et ce, dès l’année 2016.

M. Patriota a ensuite souhaité que la douzième Conférence des États parties à la Convention sur la diversité biologique, qui se tient du 15 au 26 octobre en République de Corée, puisse permettre l’obtention de résultats positifs.  Il a salué l’entrée en vigueur, le 12 octobre dernier, du Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, ajoutant que l’accès à ces ressources et le partage des bénéfices qui en sont tirés devraient maintenant être effectifs.  Il a enfin indiqué que le Brésil accordait le plus grand intérêt à la coopération pour la lutte contre les changements climatiques, annonçant aussi que son pays avait pris l’engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 36 à 39% d’ici à 2020, et que le Brésil avait diminué de 79% son taux de déforestation au cours des 10 dernières années.

Mme RONIT BEN DOR (Israël) a noté que le problème de la désertification, qui n’est plus un problème cantonné à l’Afrique et à l’Asie mais tend à s’étendre en raison des pratiques agricoles, de la déforestation et des changements climatiques, devait être une priorité de la communauté internationale.  « Si nous ne remédions pas à cette situation bientôt, le processus de désertification va continuer à s’étendre, avec des conséquences graves pour notre capacité à nourrir nos populations », a-t-elle averti.  Israël, dont 60% du territoire est désertique, attache une grande importance à s’attaquer à ce problème sous plusieurs aspects avec ses partenaires, a dit Mme Ben Dor.

Elle a également évoqué deux aspects complémentaires du développement durable.  Le premier tient à la nécessité de promouvoir les droits et le rôle des femmes dans l’économie, ainsi qu’au sein de leurs communautés et de leurs familles, tandis que le second a trait à la nécessité de faire participer la société civile aux délibérations de la communauté internationale.  « La société civile a une expérience précieuse dans l’établissement de priorités dans les politiques à mettre en œuvre, ainsi que dans le suivi de cette mise en œuvre et elle joue un rôle crucial quand il s’agit de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’abus », a-t-elle souligné.

Mme MAY-ELIN STENER (Norvège) a salué les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et a invité la Deuxième Commission et les États Membres à faire le pas supplémentaire qui permettra de rendre ces objectifs gérables par les gouvernements, communicables au public et mesurables pour la reddition de comptes.   Les objectifs de développement durable doivent être basés sur les OMD, être réalistes, ambitieux, concrets et mesurables, a-t-elle demandé, espérant en outre que leur nombre serait limité.  En même temps, elle a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 aille plus loin que les OMD. 

La représentante a prévenu que le développement durable ne pourra pas être atteint si on ne remédie pas au problème que représente le réchauffement climatique.  Elle a vanté les mérites du secteur privé dans ce domaine et a appelé le secteur public à en tirer parti.  La Norvège, a-t-elle assuré, continuera à contribuer dans ce domaine au financement en faveur des mesures dont ont besoin les pays en développement, et elle s’engage à participer au Fonds vert pour le climat.  S’agissant du cadre de réduction des risques de catastrophes, elle a souhaité qu’il soit simple et facile à mettre en œuvre.  Elle a aussi plaidé en faveur du développement durable des PEID et de l’initiative énergie durable pour tous (SE4ALL).

M. SUÁREZ MORENO (Venezuela) a jugé que le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable devait être intégralement préservé, et ne devait faire l’objet d’aucune renégociation.  Il a précisé que « pour contrebalancer les effets d’une structure économique internationale inégale et injuste », le programme de développement pour l’après-2015 devait particulièrement s’attacher à fournir aux États des moyens de mise en œuvre suffisants, passant à la fois par l’aide publique au développement, la coopération et un accès aux technologies.

Il a également annoncé qu’en préparation de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP20) prévue à Lima en décembre, le Venezuela accueillerait du 4 au 7 novembre la première « Pre-COP sociale du changement climatique », qui sera un espace de dialogue entre organisations gouvernementales et non gouvernementales pour leur permettre de poser les bases d’une alliance nécessaire.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a parlé des défis au développement posés par les changements climatiques et par les risques de catastrophes naturelles, la désertification, les atteintes à la biodiversité, et s’est félicité de l’opportunité que présentent les sources d’énergie renouvelables.  Concernant spécifiquement le problème de la désertification, trop négligé jusqu’à présent, M. Estreme a noté que des zones arides et semi-arides couvraient 75% de l’Argentine tout en lui fournissant néanmoins la moitié de la richesse nationale, avec des productions d’exportation très profitables à l’économie nationale.  « Dans ce sens l’Argentine est pleinement consciente de la richesse de ces écosystèmes du point de vue productif et culturel, et de leurs avantages productifs, mais aussi de leur vulnérabilité aux problèmes climatiques et aux actions humaines. »

M. Estreme a par ailleurs insisté sur la nécessité de travailler à la mise en place rapide d’un mécanisme facilitant les transferts de technologies.  En effet « la technologie est un outil puissant dans tous les aspects de l’activité » humaine et pour atteindre les objectifs de développement durable », a-t-il dit.

Mme SARA LUNA CAMACHO (Mexique) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 s’appuie sur une base institutionnelle solide et cohérente.  « Il est important d’éviter de créer des structures bureaucratiques et institutionnelles qui doublonnent et rendent sans importance les discussions de cette Organisation », a dit la délégation mexicaine.

« Nous devons rompre avec la vision compartimentée créée par le mécanisme traditionnel de suivi de la mise en œuvre des programmes d’action issus des grandes conférences », a ajouté la représentante.  Cela devrait passer notamment par la création de synergies entre l’Assemblée générale et le Conseil économique et social, grâce au Forum politique de haut niveau pour le développement durable.  La délégation du Mexique a préconisé que l’organisme chargé d’assurer des synergies soit « dynamique » et « sans lourdeurs bureaucratiques », et devienne le lieu privilégié des propositions et des actions de suivi de la mise en œuvre du programme de développement.  C’est de là que devrait être élaborées des politiques claires et opérationnelles que le Conseil économique et social et la Deuxième Commission de l’Assemblée générale seraient ensuite chargés de disséminer dans l’ensemble du système onusien.

La délégation du Mexique a également apporté le soutien de son pays au programme de réduction des risques de catastrophes naturelles, à la lutte contre les changements climatiques, et aux mesures de protection de la biodiversité.

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a demandé que les pays développés jouent un rôle plus important pour aider les petits pays en développement à s’adapter aux changements climatiques, et à accéder à des financements dans ce domaine.  Il a rappelé qu’à Copenhague en 2009, la Malaisie s’était engagée à réduire volontairement de 40% l’intensité de ses émissions de dioxyde de carbone en 2020 par rapport au niveau qu’elles atteignaient en 2005 – pour autant qu’elle reçoive des financements et des transferts de technologies de la part des pays développés.  L’assistance promise n’est pas arrivée, alors que pourtant la Malaisie a tenu sa promesse, avec une réduction de 33% déjà.

Sur son propre territoire, la Malaisie fournit des assistances financières et des incitations fiscales aux utilisateurs et aux producteurs de technologies et de produits verts.  Elle vise une proportion de 10% d’énergie renouvelable dans sa consommation totale d’ici à 2020.

M. Haniff a souligné que la Malaisie s’engageait toujours à ce que les forêts continuent à couvrir au moins 50% de son territoire dans l’avenir, contre 62,4% actuellement, « ce qui est remarquable par rapport à d’autres pays développés et en développement ».

Mme TOMOKO ONISHI (Japon) a annoncé que le Japon avait l’intention de publier « dès que possible » sa contribution en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, prévue aux termes de la Conférence de Varsovie sur le Climat (COP19) de novembre dernier.  Quant au Fonds vert pour le climat, dont le principe avait été arrêté à Copenhague en 2009, « le Japon est en train d’envisager la possibilité de lui verser une contribution appropriée dès que les conditions nécessaires seront réunies ».

Alors que son pays doit accueillir en mars à Sendai la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe, la représentante a souhaité que les conclusions auxquelles parviendra cette rencontre fournissent une contribution importante au programme de développement pour l’après-2015.

Elle a aussi évoqué la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’éducation en vue du développement durable, qui se tiendra à Nagoya et Okayama, au Japon, en novembre.  « Il ne fait pas de doute que l’éducation joue un rôle essentiel pour la promotion du développement durable, car il n’y a pas d’autre solution pour changer la façon d’agir et de penser des gens sur cette planète », a conclu la délégation japonaise.

M. AMIT NARANG (Inde) a estimé que dans un contexte où 1,6 milliard de personnes sont privées de toute dignité, et que dans le même temps la consommation effrénée de combustibles fossiles au cours du siècle dernier a laissé la planète au bord du gouffre, « le développement durable s’avère être une nécessité et non pas une option ».  Il a ainsi indiqué que le développement durable, notamment la prise en compte équitable de ses trois piliers, (social, économique et environnemental), devrait guider les discussions qui ont cours pour l’élaboration du nouveau programme de développement.  Il a déclaré que l’objectif de cette session de travaux devra être d’envisager les moyens d’intégrer les objectifs de développement durable (ODD), établis par le Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les ODD, dans le programme de développement pour l’après-2015, et non pas de renégocier les conclusions auxquelles a abouti le Groupe de travail.  M. Narang a relevé que le développement durable passe par l’accès et l’utilisation de l’énergie, et que les pays en développement, catégorie à laquelle appartient l’Inde, ont besoin d’un accès plus aisé aux sources d’énergie, notamment celles renouvelables.  Il a enfin demandé un financement durable et un transfert de technologies adéquats en faveur des pays en développement, et a plaidé pour que les pays du Nord adoptent des modèles de consommation plus durables et plus responsables.

M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a demandé aux États Membres et à la communauté internationale de s’attaquer de manière collective et multidimensionnelle au problème créé par les changements climatiques.  Il s’est félicité de l’étape importante qu’a constitué, à cet égard, le Sommet sur le climat tenu le mois dernier au Siège de l’ONU à New York.  Il a appelé de ses vœux le succès des Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendront à Lima à la fin 2014, et à Paris à la fin 2015.  Ces rencontres doivent aboutir à l’adoption et la signature par tous les pays d’un accord juridiquement contraignant, a souligné le représentant.  M. Kohona a appelé les pays développés à tenir les promesses et les engagements qu’ils ont pris à l’égard des pays en développement en termes de transfert de technologies, de soutien financier et de renforcement des capacités.  Il a ensuite détaillé ce qu’a fait son pays, le Sri Lanka, en matière de protection de l’environnement, citant notamment l’augmentation des surfaces de couverture forestière et de la part d’énergie renouvelable dans la consommation énergétique sri-lankaise.

Mme HUA YE (Chine) a regretté que les financements manquent en ce qui concerne l’assistance dont ont besoin les pays en développement.  Elle a plaidé en faveur de la mise en œuvre de toutes les recommandations adoptées à la Conférence Rio+20, dont celle ayant trait au respect du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Elle a rappelé que le futur programme de développement devrait viser en premier l’éradication de la pauvreté, tout en assurant un équilibre entre les trois piliers du développement durable, comme l’a prescrit le Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable.  La représentante a également souhaité que le rôle de chef de file que joue l’ONU soit renforcé dans le processus actuel, notamment en s’assurant que le Forum politique de haut niveau puisse veiller à ce que les préoccupations et les besoins des pays en situations particulières soient pris en compte dans le programme de développement durable pour l’après-2015.  En ce qui concerne les changements climatiques, la représentante a souhaité que les Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP), notamment les prochaines COP20 et COP21 de Lima et Paris, permettent aux États Membres de parvenir à un accord consensuel sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre.  Elle a promis que la Chine allait, pour sa part, tenir ses obligations internationales en promouvant un développement économique sobre en émissions de carbone.

M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a salué les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et s’est félicité que l’Assemblée générale ait décidé de les prendre comme base pour élaborer le programme de développement pour l’après-2015.  Il a aussi pris note du rapport du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable.  En ce qui concerne le Forum politique de haut niveau, il a rappelé qu’il devait servir de cadre pour l’examen et le suivi de la mise en œuvre des OMD et du programme de développement pour l’après-2015.

Dans la définition du programme de développement pour l’après-2015, M. Hassen a suggéré qu’il soit tenu compte des besoins de tous les pays, en particulier de ceux des pays les moins avancés (PMA) et des pays africains.  Le programme de l’après-2015 devra se baser sur les OMD et se concentrer sur les trois dimensions du développement durable, qui sont économique, sociale et environnementale.  Le représentant a aussi appelé à trouver une solution au problème posé par les changements climatiques, notamment en se mettant d’accord sur un accord juridiquement contraignant portant sur les émissions de gaz à effet de serre d’ici à la fin de 2015 et en finançant le Fonds vert sur le climat.  M. Hassen a conclu son intervention en expliquant la façon dont son pays poursuit le développement durable, notamment par le biais de politiques environnementales.

M. DENIS ZDOROV (Bélarus) a espéré que le Forum politique de haut niveau donnerait aux États Membres l’occasion de discuter pleinement des questions stratégiques de développement et de relancer les débats à l’Assemblée générale et à l’ECOSOC sur cette thématique.  Il faut aussi que la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tiendra à Paris fin 2015, donne des résultats positifs, a-t-il souhaité, en annonçant que le Bélarus était déjà prêt à participer à celle qui aura lieu à Lima à la fin de 2014.  Il a proposé à la Commission de prévoir un système d’encouragement destiné aux États qui réduisent leurs niveaux d’émissions de gaz polluants, ainsi que pour reconnaître les États qui se montrent respectueux de l’environnement.  Il a recommandé la mise en place d’un mécanisme de transfert des technologies respectueuses de l’environnement, sous l’égide de l’ONU.  S’inquiétant de la baisse des investissements dans le secteur des énergies renouvelables, il a plaidé en faveur d’une coopération efficace pour relancer les financements dans ce domaine.  Tous ces éléments devront être pris en compte dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il demandé.

M. HASSAN ALI HASSAN ALI (Soudan) a déclaré que le Soudan a mis en place un plan national d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques, mais que les financements font défaut pour sa pleine mise en œuvre.  Il a indiqué que les changements climatiques conduisent à l’insécurité alimentaire, notamment dans les pays les moins avancés, y compris le Soudan.  Il a ainsi estimé qu’il est urgent de lutter contre les changements climatiques, particulièrement dans les pays les plus vulnérables.  Il a appelé la communauté internationale à agir de manière concertée et coordonnée, notamment en mettant en œuvre les transferts de technologies propres dont ont besoin les pays en développement.

M. MICHAEL GRANT (Canada) a plaidé pour que les différents sujets relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement, encore en suspens du fait de leur mise en œuvre incomplète, restent des questions prioritaires, à commencer par la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.  « Parce que l’autonomisation des femmes et des filles est un préalable à la réduction de la pauvreté, à la paix et au développement durable, toute discussion sur le développement durable doit s’articuler autour des principes de l’égalité entre les hommes et les femmes, et entre les filles et les garçons », a-t-il ajouté.

Enfin M. Grant a noté que la croissance économique et les actions et investissements du secteur privé, qui sont les « principaux moteurs de réduction de la pauvreté », devaient être encouragés d’une façon socialement inclusive et qui soit durable sur le plan environnemental, de façon à réduire la pauvreté.

M. SHEIKH AHMAD MOHAMED AL-THANI (Qatar) a dit que la constitution du Qatar prescrit la préservation de l’environnement, et que son pays s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations issues de la Conférence Rio+20.  Il a rappelé l’importance de l’équilibre des trois piliers du développement durable dans le

futur programme de développement pour l’après-2015.  Dans le cadre de la prévention des catastrophes, il a insisté sur le besoin d’échanges d’expériences entre pays afin de se prémunir des conséquences causées par des phénomènes naturels désastreux.  Il a aussi relevé que le Qatar entend réduire ses émissions de gaz à effet de serre et s’est engagé dans l’adoption de technologies propres.

M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a fait remarquer que les activités des groupes terroristes entravent les efforts de développement de la Syrie.  Ces groupes profitent des ressources naturelles du pays, notamment le pétrole, en utilisant une méthode d’extraction rudimentaire, a-t-il dénoncé.  Il a critiqué le fait que ce pétrole était vendu à des pays de l’Union européenne par le biais de la Turquie.  Il a dénoncé l’émanation de gaz toxiques qui résultent de ces modes d’extraction et qui menacent la santé des Syriens.  Le représentant a demandé à la communauté internationale d’apporter son appui à la lutte que mène son pays contre le terrorisme.

Il a cependant demandé comment on pouvait faire confiance à des gouvernements qui imposent des sanctions illicites à la Syrie, entravant ainsi l’accès des Syriens à la santé et à l’éducation.  « Comment apprécier les efforts des pays donateurs qui imposent des conditions au financement des programmes des Nation Unies destinés à aider les Syriens? » s’est demandé le représentant.  C’est ainsi que le PAM a dû réduire récemment son aide financière à la Syrie, a-t-il regretté.  Le représentant a aussi rappelé la marée noire qui avait pollué les côtes du Liban et de la Syrie en 2006, à cause des raids menés par Israël sur une centrale électrique du Liban.  Il s’est plaint que son pays ait eu à nettoyer ses côtes sans aucune aide internationale.

Mme KHABAT AHMED NAJIB AL-BARWARI (Iraq) a relevé que le Gouvernement iraquien a mis en place une stratégie nationale de prévention des catastrophes qui s’inscrit en droite ligne de la stratégie arabe en la matière et qui répond aux exigences du Cadre d’action de Hyogo.  Elle a aussi parlé d’un certain nombre de mesures que l’Iraq a mis en place pour préparer sa réponse aux catastrophes.

M. AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que les conséquences d’un irréversible changement climatique menacent les progrès accomplis par les Maldives en matière de développement, et entravent les progrès encore attendus.  « Il ne fait pas de doute que la communauté internationale a échoué à tenir ses engagements », a-t-il regretté, énumérant les menaces directes que le réchauffement de la planète fait peser sur son pays.  La montée du niveau des eaux des océans, l’érosion des côtes, le blanchiment du corail à grande échelle et l’acidification des mers menacent les petites îles dont le relief est caractérisé par la très faible altitude de leur territoire, et fragilisent profondément les récifs coralliens.  Or ces récifs non seulement constituent les fondations de notre territoire, mais sont aussi primordiaux pour les deux principales activités économiques des Maldives: le tourisme et la pêche, a dit M. Sareer en ajoutant qu’avec les infiltrations d’eau salée, les ressources en eau douce des Maldives sont aussi de plus en plus menacées.

Jusqu’à présent, les Maldives font tout leur possible pour contribuer à la préservation de l’environnement.  En effet le commerce des ailerons de requin et le braconnage des tortues sont interdits depuis les années 1970, a dit le représentant en ajoutant que la pêche se pratique exclusivement à la canne, et que le tourisme s’est développé en respectant un strict principe de précaution.  Mais la communauté internationale devrait redoubler d’efforts pour aider les petits États insulaires, a estimé M. Sareer.

Exprimant son soutien aux conclusions du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, « qui ne doivent pas être renégociées », M. Sareer a particulièrement salué la formulation d’un objectif spécifiquement centré sur la protection des océans, qui pour les petits États insulaires en développement représentent le centre et la source de leur vie, de leur subsistance et de leur identité.  Il a souligné que bien que les Maldives soient déjà un pays à revenu intermédiaire, il leur faut toujours une assistance pour surmonter leurs difficultés propres en tant qu’archipel de faible altitude, reculé et étendu, avec des coûts de transport à l’international comme intérieurs très élevés.

 

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