AG/11560

« L’espoir étant peu visible à l’horizon », le débat général de l’Assemblée s’ouvre par des appels à l’unité contre l’extrémisme radical et le terrorisme

24/9/2014
Assemblée généraleAG/11560
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Assemblée générale

Soixante-neuvième session

6e, 7e &  8e séances plénières

Matin, après-midi et soir                                  


« L’ESPOIR ÉTANT PEU VISIBLE À L’HORIZON », LE DÉBAT GÉNÉRAL DE L’ASSEMBLÉE S’OUVRE PAR DES APPELS À L’UNITÉ CONTRE l’EXTRÉMISME RADICAL ET LE TERRORISME


Le débat général de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale s’est ouvert, aujourd’hui, par les appels de plusieurs dirigeants à l’unité dans la lutte contre l’extrémisme radical et le terrorisme international, fléaux qu’incarnent en particulier l’« État islamique en Iraq et au Levant », Al-Qaida et Boko Haram.


« L’espoir est peu visible à l’horizon. »  C’est par ce constat sombre que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a inauguré le débat général de la soixante-neuvième session, dont la première journée a rassemblé 37 chefs d’État et de gouvernement dont ceux des États-Unis, de la France, de l’Égypte, de la Jordanie, du Royaume-Uni et de la Turquie.


Jusqu’au 30 septembre, les délégations, avec à leur tête des chefs d’État et de gouvernement, des ministres ou des représentants, exposent leurs vues sur de grandes questions internationales.


« Des actes indescriptibles ont été commis, des innocents sont morts », a déploré M. Ban, qui présentait son rapport* sur l’activité de l’Organisation.  « Le spectre de la guerre froide est revenu nous hanter.  Le printemps arabe a en grande partie été emporté par un vent de violence. »


Pour le Secrétaire général, « jamais, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, n’y avait-il eu tant de réfugiés, de déplacés et de demandeurs d’asile.  Jamais auparavant l’ONU n’avait-elle été mise à contribution pour aider tant de gens ».  « Du point de vue des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, cette année fut terrible. »


Le Secrétaire général a estimé que la menace que des groupes extrémistes faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales était et exigeait une réaction multiforme de la communauté internationale.  « Nous devons agir avec détermination pour faire cesser les atrocités criminelles et parler ouvertement des origines de la menace », a-t-il affirmé.


Le Président des États-Unis, M. Barack Obama, a appelé à lutter contre le « cancer de l’extrémisme violent qui a ravagé de nombreuses parties du monde musulman », assurant que son pays rejetait toute suggestion d’un choc des civilisations.


M. Obama, qui devait présider un peu plus tard dans la journée une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur les « combattants terroristes étrangers », a demandé qu’« ensemble » nous agissions « concrètement pour contrer la menace posée par des fanatiques religieux déterminés et les tendances qui nourrissent leur recrutement ».


Selon lui, quatre défis sont à relever à cet égard.  D’abord, l’État islamique en Iraq et au Levant « doit être affaibli, puis détruit ».  Ensuite, il convient d’établir un « nouveau pacte entre les peuples civilisés de ce monde pour éradiquer la guerre à sa source la plus fondamentale: la corruption des jeunes esprits par l’idéologie violente ».  En troisième lieu, il faut s’attaquer aux cercles vicieux des conflits sectaires qui créent des conditions propices au terrorisme.  Enfin, « les pays du monde arabo-musulman doivent se concentrer sur le potentiel extraordinaire de leur peuple, en particulier les jeunes ».


Par un malheureux télescopage de l’actualité illustrant cruellement le propos de son prédécesseur, le Président de la France, M. François Hollande, a annoncé avec émotion l’assassinat par un groupe lié à l’« État islamique » d’un ressortissant français enlevé en Algérie, Hervé Gourdel.  « La France luttera sans répit pour détruire DAECH et ses complices », a promis M. Hollande, pour qui « rien de durable ne sera engagé si la question syrienne n’est pas réglée ».


Son homologue égyptien, M. Abdelfattah Alsisi, a souhaité que l’on ne permette pas aux extrémistes d’utiliser abusivement l’Islam.  « Les terroristes, a-t-il observé, sont issus de sociétés différentes et ne sont pas reliés entre eux par une vraie foi. »  Il a proposé de résoudre les crises en appliquant les principes de l’égalité des citoyens et du respect de l’état de droit, et en confrontant de manière ferme les forces extrémistes et terroristes.


Pour le Roi Abdullah II de Jordanie, les terroristes et criminels qui visent la Syrie, l’Iraq et d’autres pays, ne sont que le reflet extrême d’une menace globale face à laquelle la communauté internationale a besoin de définir une stratégie collective.  Le Roi Abdullah a également appelé à se battre sur un autre front à l’échelle mondiale: la promotion du respect mutuel, entre et au sein des religions et des peuples.


Le Premier Ministre du Royaume-Uni, M. David Cameron, qui a préconisé une approche « globale, intelligente, inclusive et sans compromis », pour triompher des extrémistes, est revenu sur son idée de nommer un nouveau représentant spécial chargé de faire perdre à ces derniers la bataille idéologique.


Mais la méfiance à l’égard de l’ONU nourrie par les politiques du deux poids deux mesures, a été soulignée par M. Recep Tayyip Erdoğan, Président de la Turquie.  Cela ne sert pas la cause de la justice, a-t-il regretté, y voyant même une des causes principales de la montée du terrorisme.


Au cours de ce débat général, les orateurs sont également invités à s’exprimer sur le thème « Élaborer et concrétiser un programme de développement porteur de transformation pour l’après-2015 », choisi par le Président de la soixante-neuvième session, M. Sam Kahamba Kutesa.


Celui-ci a fait observer que les États Membres étaient rassemblés à un moment de prospérité historique sans précédent susceptible d’engager le monde sur la route vers le développement durable.  M. Kutesa a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’atteindre le plus grand nombre de cibles des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), avant la date butoir, en 2015, et de formuler un nouveau programme de développement « ambitieux, transformateur et porteur de bénéfices concrets ».


L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, jeudi 25 septembre, à partir de 9 heures.


* A/69/1



OUVERTURE DU DÉBAT GÉNÉRAL


Présentation du rapport par le Secrétaire général (A/69/1)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON, a rappelé que, chaque année, à pareille époque, l’espoir emplit la salle de l’Assemblée générale mais que, cette année, « l’espoir est peu visible à l’horizon ».


« Des actes indescriptibles ont été commis, des innocents sont morts », a-t-il déploré.  « Le spectre de la guerre froide est revenu nous hanter. Le printemps arabe a en grande partie été emporté par un vent de violence. »


« Jamais, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, n’y avait-il eu tant de réfugiés, de déplacés et de demandeurs d’asile.  Jamais auparavant l’ONU n’avait-elle été mise à contribution pour aider tant de gens ».


Du point de vue des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, cette année fut terrible, a poursuivi M. Ban.


Des barils d’explosifs aux décapitations, des civils délibérément affamés aux attaques dirigées contre des hôpitaux, des sites protégés des Nations Unies et des convois humanitaires, les droits de l’homme et l’état de droit sont assaillis de toute part.


Après la dernière tragédie de Gaza, le clivage entre Palestiniens semble plus profond que jamais.  « Si nous ne sauvons pas la solution des deux États, ce sont des hostilités permanentes qui nous attendent », a averti le Secrétaire général.


La situation en Ukraine et les environs demeure instable.


Au Soudan du Sud, la lutte pour le pouvoir politique a fait des milliers de morts et exposé des millions de personnes au risque de la famine.


La République centrafricaine est fracturée et traumatisée.


Le Mali et le Sahel continuent d’être aux prises avec l’insurrection, le terrorisme, le trafic de drogues et la criminalité organisée.


En Somalie, une coalition d’États africains affronte le groupe terroriste des Chabab.


Au Nigéria, Boko Haram poursuit de plus belle sa campagne sanguinaire, dont les conséquences sont terribles pour les femmes et les filles.


Le Secrétaire général a continué son tour d’horizon de la situation dans le monde en soulignant qu’en Iraq et en Syrie, « la barbarie atteint chaque jour de nouveaux sommets », et les pays de la région en subissent les conséquences par contagion.


Selon lui, la menace que des groupes extrémistes font peser sur la paix et la sécurité internationales est évidente et exige une réaction multiforme de la communauté internationale.  « Nous devons agir avec détermination pour faire cesser les atrocités criminelles et parler ouvertement des origines de la menace », a ainsi affirmé M. Ban.


Le signal « attachez vos ceintures » est allumé dans le monde, a-t-il averti.  En effet, des turbulences mettent chaque jour à l’épreuve le système multinational, les institutions nationales et les populations.


Soulignant que les droits de l’homme sont l’un des principaux moyens de riposte, le Secrétaire général a exhorté les États Membres à s’acquitter de leurs responsabilités vis-à-vis de leurs populations.


Pour être mieux à même de relever les défis qui se présentent, il a annoncé qu’après avoir demandé une évaluation des opérations de maintien de la paix, il nommerait dans les semaines qui viennent les membres d’un Groupe d’étude de haut niveau.


La cohésion du Conseil de sécurité est cruciale, a insisté M. Ban.  Quand le Conseil n’est pas uni dans l’action, comme dans le cas de la Syrie, « de grandes souffrances en résultent et sa crédibilité est entamée, de même que celle de l’Organisation ».


Les raisons d’espérer existent, a-t-il ensuite assuré, en évoquant l’adoption de la « Voie à suivre de Samoa » et la Conférence mondiale sur les populations autochtones.


De même, le Sommet sur le climat qui a eu lieu hier est un « évènement historique ».  « Nous devrons exploiter cette dynamique pour parvenir à un accord sérieux et universel à Lima en décembre et à Paris l’année prochaine », a dit le Secrétaire général. 


La mobilisation des fonds est cruciale pour la crédibilité de l’action climatique, ainsi que du programme de développement pour l’après-2015.  Pour M. Ban, « le moment est venu de réaligner les richesses et les besoins à l’échelle mondiale ».


Par ailleurs, pour répondre à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, le Secrétaire général a rappelé avoir créé une opération sanitaire sans précédent, la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola.


À présent, a-t-il expliqué, « nous avons besoin de 20 fois plus de moyens pour les soins, la recherche et le transport, et de 20 fois plus de matériel ».


« Nous devons aussi combattre les virus de la peur et des idées fausses », a plaidé M. Ban.  Il a affirmé que les interdictions de voyager ou de transporter des marchandises n’empêcheront pas Ebola de se propager, mais qu’elles empêcheront le personnel et les fournitures d’arriver.  « Nous devons isoler les malades, pas les pays qui s’efforcent de faire face à l’épidémie », a-t-il ainsi résumé.


En conclusion, le Secrétaire général a déclaré qu’il y avait aujourd’hui plus de catastrophes causées par l’homme que de cataclysmes naturels.  « Certes, nous ne pouvons pas contrôler la nature, mais qui d’autres que nous est responsable de faire régner la paix et la justice dans le monde? ».


Déclaration d’ouverture du débat général


M. SAM KAHAMBA KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a affirmé que cette session et l’année à venir allaient revêtir une importance capitale.  Il a ainsi cité le soixante-dixième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, le vingtième anniversaire de la Conférence de Beijing sur les femmes, la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et l’élaboration d’un programme du développement pour l’après-2015.


« Ensemble nous avons fait beaucoup au cours de ces 70 ans pour maintenir la paix et la sécurité internationales, promouvoir les droits de l’homme et le développement, mais beaucoup reste à faire », a déclaré M. Kutesa.  Le Président de l’Assemblée générale a estimé que le monde était totalement différent de ce qu’il était en 1945, au moment de la création de l’Organisation.  Il a ainsi mis l’accent sur l’importance de garantir la prospérité et de trouver des solutions aux défis auxquels se heurte l’humanité. 


Il a fait observer que les États Membres étaient rassemblés à un moment de prospérité historique sans précédent susceptible d’engager le monde sur la route vers le développement durable.  Le développement doit être possible dans les domaines social, économique et environnemental.


Depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire, en 2000, la vie de millions de personnes a changé à travers le monde, a-t-il dit.  Il faut continuer d’exploiter les OMD, a-t-il ainsi ajouté, citant les réalisations obtenues parmi les huit objectifs prioritaires.  Il a souligné la nécessité d’atteindre le plus grand nombre de cibles dans les mois qui restent avant la date butoir et de formuler le nouveau programme de développement, un programme ambitieux, transformateur et porteur de bénéfices concrets.  Avec l’élimination de la pauvreté et de la faim en son centre, il doit s’agir d’un programme qui promeuve une croissance inclusive et durable, la protection de l’environnement et le développement durable.


Notre plus grande responsabilité, a prévenu le Président de l’Assemblée générale, sera d’assurer les moyens adéquats pour la mise en œuvre du programme, en termes de financement, de technologies et de capacités humaines.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, j’ai choisi « Donner et mettre en œuvre un programme de développement transformateur pour l’après-2015 » comme thème de cette session.  Une des questions principales en la matière sera le développement des infrastructures, à savoir l’énergie, les routes, les chemins de fer, le transport fluvial, les aéroports, les ports ou encore les technologies de l’information et des communications. 


Le Président a rappelé les défis: la pauvreté, les inégalités entre et au sein des pays, le manque d’accès aux marchés, la dette, la cherté des médicaments et les inégalités entre les hommes et les femmes.  Le Président de l’Assemblée générale a rappelé son intention d’organiser un débat sur l’autonomisation de la femme en février 2015. Il a aussi cité comme défis le chômage des jeunes, le VIH/sida, les maladies non transmissibles, l’épidémie d’Ebola et l’éducation, sans oublier les changements climatiques sur lequel il entend organiser une réunion de haut niveau en juin 2015.


Le Président de l’Assemblée générale a en outre indiqué qu’il tiendrait un débat thématique de haut niveau sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, en particulier pour combattre le terrorisme.  Enfin, M. Kutesa a insisté sur la nécessité de se concentrer aussi sur la revitalisation de l’Assemblée générale et la réforme urgente du Conseil de sécurité.


Débat général


Mme DILMA ROUSSEFF, Présidente du Brésil, a rappelé qu’elle intervient ici à la veille de l’élection présidentielle dans son pays, élection qui, a-t-elle affirmé, représente la célébration d’une démocratie arrachée à une dictature de près de deux décennies.  La « Grande transformation » dans laquelle nous sommes engagés a débouché sur une économie moderne et une société plus égalitaire, s’est-elle félicitée.


Mme Rousseff s’est aussi félicitée de ce qu’il y a quelques jours, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ait retiré le Brésil de la « carte mondiale de la faim », une transformation qui est le fruit de politiques économiques ayant permis la création de 21 millions d’emplois et une augmentation de 71% du pouvoir d’achat.  Aujourd’hui, 36 millions de Brésiliens ont pu s’extirper de la pauvreté extrême, dont 22 millions au cours de mon administration, a souligné Mme Rousseff.  La Présidente a aussi parlé des avancées dans le domaine de l’éducation, notamment de l’accès universel à l’éducation primaire, de la formation professionnelle de 8 millions de jeunes au cours des quatre dernières années et des politiques de discrimination positive pour faciliter l’inscription, dans les universités, d’étudiants pauvres, autochtones ou d’ascendance africaine.  Qui plus est, le Congrès a adopté une loi qui alloue 75% des revenus de l’exploration pétrolière dans la zone ante-salifère au secteur de l’éducation et 25% à celui de la santé.


La Présidente du Brésil a également parlé de la discipline fiscale, se félicitant que son pays ait su résister aux pires retombées de la crise économique de 2008.  Pendant la crise, s’est-elle enorgueillie, le Brésil a réussi à créer 12 millions d’emploi dans le secteur formel et à devenir une des principales destinations pour l’investissement étranger direct, tandis que sa dette extérieure est passée de 42% à 14%.  Mme Rousseff a jugé urgent de rétablir le dynamisme de l’économie mondiale et d’éliminer les disparités entre l’importance économique croissante des pays en développement dans l’économie mondiale et leur manque de représentation et de participation aux processus de prise de décisions des institutions financières internationales.  Les retards pris par ces dernières pour élargir aux pays en développement le droit de vote est « inacceptable ».  Ces institutions risquent de perdre toute légitimité et toute efficacité, a-t-elle notamment averti.


La Présidente a fait savoir que le Brésil avait accueilli, au mois de juillet dernier, le sixième Sommet des pays du Groupe BRICS et que des accords avaient été signés pour établir une nouvelle banque du développement et des réserves en cas d’imprévu afin de protéger les pays de la volatilité financière.  Chaque instrument aura un capital de départ de 100 milliards de dollars.


Mme Rousseff s’est ensuite inquiétée de l’incapacité de la communauté internationale de résoudre d’anciens conflits et de prévenir de nouvelles menaces dans le monde, constatant notamment que chaque intervention militaire mène non pas à la paix mais provoque à l’aggravation des conflits.  La Présidente s’est également dite préoccupée du fait que le Conseil de sécurité peine à promouvoir des solutions pacifiques aux conflits.  Elle a réclamé une « véritable réforme » de cet organe afin de mettre un terme à sa « paralysie actuelle ». 


Passant ensuite à la question des changements climatiques, Mme Rousseff a indiqué qu’entre 2010 et 2013, son pays « avait évité » d’émettre 650 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an.  Pendant la dernière décennie, a-t-elle poursuivi, le taux de déforestation a été réduit de 79% sans pour autant entraver le développement économique et l’intégration sociale dans le pays.  La Présidente a appelé les pays développés à démontrer sans équivoque leur engagement à répondre au défi des changements climatiques.  Elle a aussi appelé à la création d’un mécanisme pour faciliter le développement, le transfert et la dissémination de technologies propres.


La Présidente du Brésil a ensuite appelé la communauté internationale à combattre la discrimination et l’exclusion.  Elle a fait part de l’attachement de son gouvernement à l’autonomisation de la femme et des efforts qu’il déploie pour combattre la violence à leur encontre.  Mme Rousseff a aussi parlé de l’égalité raciale et de la lutte de son pays contre l’homophobie.  En la matière, elle a indiqué que la Cour suprême du Brésil reconnait désormais les unions de personnes du même sexe.  Elle a insisté sur l’importance de combattre la corruption et a évoqué la création sur Internet, du portail pour la transparence du Gouvernement  qui, a-t-elle expliqué, permet à tous les citoyens d’obtenir des informations sur les dépenses de l’État.  Une loi sur l’accès à l’information a récemment été adoptée, permettant ainsi aux citoyens d’obtenir des données du Gouvernement, à l’exception d’informations sur la souveraineté.


Mme Rousseff a aussi jugé essentiel de prendre des mesures pour protéger de manière effective les droits de l’homme, « non seulement hors ligne, mais également en ligne ».  Elle a rappelé qu’elle avait proposé, il y un an, la création d’un cadre de droits civiques pour la gouvernance et l’utilisation d’Internet, fondé sur les principes de la liberté d’expression, du respect de la vie privée, de la neutralité et de la diversité culturelle.  Elle s’est félicitée de ce que, depuis lors, la communauté internationale se soit engagée à renforcer l’architecture de gouvernance d’Internet.  Une mesure importante, à cet égard, a-t-elle estimé, a été la tenue, à l’initiative du Brésil, d’une réunion mondiale des parties prenantes sur l’avenir de la gouvernance d’Internet –NETmundial- à Sao Paulo, en avril dernier.


M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, a déclaré que les États Membres se réunissaient aujourd’hui à la croisée des chemins entre la guerre et la paix, entre le désordre et la réintégration, entre la crainte et l’espoir.  Après avoir souligné les progrès réalisés jusqu’aujourd’hui, qui font qu’au sud de Manhattan ou dans le village de sa propre grand-mère, à 200 kilomètres de Nairobi, on peut tenir dans une main plus d’informations que n’en détiennent les plus grandes bibliothèques.  M. Obama a rappelé une phrase qu’il a l’habitude de prononcer devant les jeunes Américains: « Aujourd’hui est le meilleur moment pour naître sur cette terre ».  Et pourtant, a-t-il ajouté, « il y a un malaise qui ne passe pas sur cette terre ».


Le monde a l’impression que les forces qui se rassemblent ont occasionné de nouveaux dangers, a déclaré le Président américain, citant l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, qui risque de se propager hors des frontières de la région, l’agression russe en Ukraine ou la brutalité du terrorisme en Syrie et en Iraq.  Chacun de ces problèmes requiert une action immédiate, a-t-il ajouté, relevant l’incapacité de la communauté internationale à faire face à un monde interconnecté. 


« Nous n’avons pas suffisamment contré l’intolérance, le sectarisme, ce désespoir qui nourrit le terrorisme à travers le monde », a estimé M. Obama.  Un choix est à faire entre « renouveler le système international qui a permis tant de progrès ou reculer face à l’instabilité », a-t-il dit, précisant que les États-Unis, pour leur part, avaient fait le « choix clair » de « l’espoir et non la crainte ».  « Nous ne voulons pas être fatalistes ou cyniques lorsqu’il s’agit de l’humanité », a-t-il dit.  « Nous œuvrons pour un monde tel qu’il devrait être, que nos enfants méritent. »


Le Président des États-Unis a affirmé qu’« ensemble, nous pourrons bloquer le cancer de l’extrémisme violent ».  « Nous devons assumer notre responsabilité de faire appliquer les normes internationales », a-t-il poursuivi.


M. Obama a rappelé qu’il y a 100 ans, une guerre mondiale avait coûté la vie à des millions de personnes.  Puis, a-t-il expliqué, il a fallu une autre guerre mondiale pour repousser les forces du fascisme.  Le Président américain a souligné que, récemment, les actions de la Russie en Ukraine avaient remis en question l’ordre de l’après-guerre.  Il s’agit là, a-t-il dit, d’une « vision d’un monde dans lequel la force fait le droit, où les frontières peuvent être redessinées par une autre nation ».  « L’Amérique défend d’autres valeurs », a-t-il soutenu, affirmant que « les grandes nations ne peuvent opprimer les plus petites » et que « les gens doivent être en mesure de choisir leur propre avenir ».


M. Obama a indiqué la volonté des États-Unis de renforcer les alliés de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de respecter les engagements en faveur de la défense collective.  « Nous allons imposer un coût à la Russie pour l’agression, et contrer les mensonges avec la vérité », a-t-il dit appelant les autres « à nous rejoindre du bon côté de l’histoire ». 


Une autre voie est possible, celle de la diplomatie et de la paix, des idéaux que défend cette Organisation, a-t-il observé.  Si la Russie suit cette voie, « alors nous lèverons nos sanctions et saluerons son rôle pour relever les défis communs ».


M. Obama a indiqué qu’il se tenait devant les États Membres, aujourd’hui, pour exprimer l’engagement de son pays à investir sa puissance « dans le travail commun pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés au XXI siècle ».


S’agissant d’Ebola, il faut, a-t-il dit, un « effort plus large pour arrêter une maladie qui pourrait tuer des centaines de milliers de personnes, infliger des souffrances horribles, déstabiliser les économies, et qui se déplace rapidement à travers les frontières ».  « C’est pourquoi nous allons continuer à mobiliser d’autres pays pour prendre des engagements tangibles et concrets en vue de lutter contre cette épidémie et améliorer la sécurité sanitaire mondiale à long terme. »


Par ailleurs, a ajouté le Président américain, « l’Amérique vise une solution diplomatique à la question nucléaire iranienne, dans le cadre de son engagement à arrêter la propagation des armes nucléaires et à poursuivre la paix et la sécurité d’un monde qui en est exempt ».  « Ce n’est possible que si l’Iran saisit cette occasion historique. »  Il a ainsi lancé un message aux dirigeants et au peuple de l’Iran qu’il a qualifié de « simple »: « Ne laissez pas passer cette opportunité.  Nous pouvons parvenir à une solution qui répond à vos besoins en énergie tout en assurant le monde que votre programme est pacifique. »


Il a souligné que les États-Unis étaient engagés dans un programme de développement qui élimine l’extrême pauvreté d’ici à 2030.  « Nous assumerons notre part pour aider les gens à se nourrir, à développer leurs économies et à garantir des soins aux malades.  Si le monde agit ensemble, nous pouvons faire en sorte que tous nos enfants puissent profiter d’une vie d’opportunités et de dignité. »


Les États-Unis poursuivent également leur objectif de réduire de manière ambitieuse les émissions de carbone, a-t-il dit, notant qu’ils avaient augmenté leurs investissements dans l’énergie propre.  « Nous ferons notre part et aideront les pays en développement à faire la leur.  Mais nous ne pouvons réussir dans la lutte contre les changements climatiques que si nous sommes rejoints dans cet effort par toutes les grandes puissances.  C’est ainsi que nous pouvons protéger la planète pour nos enfants et nos petits-enfants. »


Alors que l’on se tourne vers l’avenir, « les risques d’un cycle de conflits pourraient faire dérailler ces progrès », a-t-il déclaré, citant « le cancer de l’extrémisme violent qui a ravagé de nombreuses parties du monde musulman ».


« Dans ce siècle, nous sommes confrontés à un type de terrorisme plus brutal » que la terreur utilisée par des groupes au XXe siècle, « qui a manipulé une des plus grandes religions au monde ».  « Avec un accès à la technologie qui permet aux petits groupes de faire beaucoup de mal, ils ont adopté une vision cauchemardesque divisant le monde entre les fidèles et les infidèles, tuant autant de civils innocents que possible, et utilisant les méthodes les plus brutales pour intimider les gens au sein de leurs communautés. »


Il a assuré que son pays rejetait toute suggestion d’un choc des civilisations.  « La croyance en une guerre de religion permanente est le refuge erroné des extrémistes qui ne peuvent ni construire ni créer quoi que ce soit, et colportent ainsi le fanatisme et la haine. »


« Ensemble, il nous faut agir concrètement pour contrer la menace posée par des fanatiques religieux déterminés et les tendances qui nourrissent leur recrutement », a-t-dit, soulignant la nécessité de relever quatre défis à cet égard. 


Tout d’abord, le groupe terroriste connu sous le nom d’État islamique en Iraq et au Levant doit être affaibli, puis détruit.  Aucun dieu n’avalise la terreur que ce groupe sème, a-t-il dit, précisant que « le seul langage que ces tueurs connaissent est celui de la force ». 


Par conséquent, a-t-il déclaré, « les États-Unis travailleront avec une large coalition en vue de démanteler ce réseau de la mort ».  « Dans cet effort, nous n’agissons pas seuls.  Et nous ne comptons pas envoyer des troupes américaines d’occupation de terres étrangères.  Au lieu de cela, nous allons soutenir les Iraquiens et les Syriens à se battre pour récupérer leurs communautés ».


M. Obama a annoncé que les États-Unis utiliseraient leur puissance militaire dans une campagne de frappes aériennes pour faire reculer l’« État islamique ».  « Nous allons former et équiper les forces qui luttent contre ces terroristes au sol.  Nous allons œuvrer à couper leur financement, et à arrêter le flux de combattants dans et hors de la région. »


Signalant que plus de 40 pays avaient proposé de se joindre à cette coalition, il a demandé au monde à se joindre à cet effort.  « Nous ne céderons pas aux menaces, et nous allons démontrer que l’avenir appartient à ceux qui construisent, non à ceux qui détruisent », a-t-il affirmé.


Deuxièmement, il est temps pour le monde, en particulier les communautés musulmanes, de toujours rejeter l’idéologie d’Al-Qaida et de l’« État islamique ».  « Le temps est venu d’établir un nouveau pacte entre les peuples civilisés de ce monde pour éradiquer la guerre à sa source la plus fondamentale: la corruption des jeunes esprits par l’idéologie violente. »  Cela signifie, a-t-il dit, de couper le financement qui alimente cette haine, de réparer l’espace que les terroristes occupent, y compris l’Internet et les médias sociaux.  « Nous devons offrir une vision alternative », a-t-il dit.


L’idéologie de l’« État islamique », d’Al-Qaida ou de Boko Haram ne périra dès lors qu’elle sera condamnée et combattue au grand jour, a estimé M. Obama.  Plus tard dans la journée, le Conseil de sécurité doit adopter une résolution qui souligne la responsabilité des États pour contrer l’extrémisme violent, a-t-il indiqué, notant que les résolutions devaient être suivies par des engagements concrets.


En troisième lieu, il convient de s’attaquer aux cercles vicieux des conflits sectaires qui créent des conditions propices au terrorisme, a-t-il dit, évoquant les antagonismes entre sunnites et chiites.  « Il est temps que les dirigeants politiques, civils et religieux rejettent les conflits sectaires », a-t-il déclaré.  « C’est un combat que personne ne gagne », a-t-il ajouté, constatant que la guerre civile brutale en Syrie avait déjà tué près de 200 000 personnes et fait des millions de déplacés et que l’Iraq était au bord du gouffre.


Ensemble, avec leurs partenaires, les États-Unis ont formé et équipé l’opposition syrienne à être un contrepoids face aux terroristes de l’« État islamique » et à la brutalité du régime Assad.  « Mais la seule solution durable à la guerre civile en Syrie est politique », a—t-il dit, mettant l’accent sur la nécessité d’assurer une transition politique inclusive qui réponde aux aspirations légitimes de tous les citoyens syriens, indépendamment de leur origine ethnique ou de leur religion.


Quatrièmement, « les pays du monde arabo-musulman doivent se concentrer sur le potentiel extraordinaire de leur peuple, en particulier les jeunes. »  Lorsque les jeunes ont les outils nécessaires pour réussir, les sociétés s’épanouissent, a-t-il affirmé, précisant que son pays collaborerait avec ceux qui promeuvent cette vision.  De même, lorsque les femmes participent pleinement à la vie politique ou à l’économie d’un pays, les sociétés sont plus susceptibles de réussir.  C’est pourquoi nous soutenons la participation des femmes dans les parlements et dans les processus de paix, dans les écoles et l’économie. 


Ces changements positifs ne doivent pas se faire au détriment des traditions ou de la foi, a-t-il assuré, affirmant que les États-Unis seraient un partenaire constructif et respectueux.  « Nous ne tolèrerons pas des refuges pour les terroristes » et « nous ne serons pas une puissance occupante », a-t-il notamment déclaré.


Le Président américain a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de faire preuve d’initiative pour tenter de régler le conflit israélo-palestinien.  « Le panorama est sombre, mais les États-Unis ne renonceront pas à la quête de la paix. »  « Que les choses soient claires: le statu quo en Cisjordanie et à Gaza n’est pas durable », a-t-il lancé, avant d’ajouter: « Tant que je serai Président, nous défendrons le principe selon lequel les Israéliens, les Palestiniens, la région et le monde ne connaîtront la justice et la sécurité qu’avec deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité ».


« C’est ce que les États-Unis sont prêts à faire, a-t-il dit: prendre des mesures contre les menaces immédiates, tout en poursuivant l’objectif d’un monde où la nécessité d’une telle action est diminuée ».  « Si les États-Unis n’hésiteront jamais à défendre leurs intérêts, ils ne se déroberont pas face à la promesse de cette institution et sa Déclaration universelle des droits de l’homme, l’idée que la paix n’est pas simplement l’absence de guerre, mais la présence d’une vie meilleure. »


M. Obama a conclu en citant Eleanor Roosevelt pour qui les droits universels commençaient « dans de petits endroits, près de chez nous, dans des lieux si petits qu’ils ne peuvent être vus sur aucune carte du monde.  Pourtant, ils sont dans le monde de l’individu, le quartier où il habite, l’école ou le collège qu’il fréquente, l’usine, la ferme ou le bureau où il travaille. »


« En cette croisée des chemins, les États-Unis ne se détourneront pas de ce qu’il convient de faire », a ajouté le Président américain, qui a appelé les États Membres à se « joindre à cette mission commune, pour les enfants de demain et d’aujourd’hui ».


Le Président de l’Ouganda, M. YOWERI KAGUTA MUSEVENI, a déclaré que l’Afrique et son pays étaient en train d’émerger d’une « longue nuit de déclin » qui a duré cinq siècles, avec le commerce des esclaves, la colonisation, le néocolonialisme, le pillage et même le génocide.


La génération actuelle des dirigeants africains s’efforce de répondre aux distorsions que l’agression étrangère a provoquées dans les sociétés.  La classe moyenne africaine représente maintenant 313 millions de personnes qui ont porté les dépenses de consommation à 2,5 trillions de dollars. 


Parmi les maux qui ont gangréné l’Afrique, le Président a dénoncé la « pseudo-idéologie sectaire religieuse ou tribale » qui a inspiré la plupart des conflits en Afrique et sème encore le chaos en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.  Une telle idéologie devrait, selon lui, être bannie et traitée avec le mépris qu’elle mérite. 


Pour ce qui est de sa transformation socioéconomique, l’Ouganda construit des routes, des réseaux électriques, ferroviaires et de communication, ainsi que des systèmes d’éducation et de santé universels, a indiqué M. Museveni.  L’Ouganda a également intégré ses marchés dans les organisations régionales.


L’Afrique dans son ensemble et les pays africains pris individuellement deviennent des partenaires plus crédibles, a-t-il résumé.  L’Ouganda a besoin et se félicite de recevoir des investissements, des touristes, et, dans certains cas, de conclure des partenariats sécuritaires avec les États du monde et dûment approuvés par l’Union africaine.


Le Roi d’Espagne, DON FELIPE VI, a indiqué que l’on célèbrera bientôt le quarantième anniversaire du début de la « transition politique » qui a permis à son pays de passer d’une dictature à un système fondé sur les libertés et les droits.  Mis à part les effets de la crise, l’économie espagnole compte parmi les premières du monde, sans parler de la puissance culturelle du pays.  Le Roi d’Espagne a affirmé que la puissance de l’espagnol en tant que « langue universelle » contribue à une plus importante diversité linguistique et culturelle dans l’arène internationale.  L’espagnol doit assumer formellement sa position en tant que « langue officielle des Nations Unies mais aussi langue de travail utilisée et représentée ».  Le Roi d’Espagne a fait part de l’engagement de son pays à défendre la diversité culturelle « sous tous ses aspects et dans toutes ses manifestations ».  Le positionnement géographique de l’Espagne, a-t-il poursuivi, lui a permis de créer des liens privilégiés avec plusieurs parties du monde, à commencer par l’Europe qui, a-t-il appelé, doit être plus unie, plus portée à la cohésion et plus capable de garantir la prospérité de tous ses citoyens.


Le Roi d’Espagne s’est alarmé de la prolifération des conflits et de leur impact sur la population civile.  « Lorsque la brutalité triomphe dans une partie du monde, personne n’est à l’abri et nous sommes tous ses victimes », a-t-il affirmé.  Il a annoncé que l’Espagne s’est portée candidate à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2015-2016.  Il a rappelé qu’au cours des 25 dernières années, 130 000 membres des Forces armées espagnoles ont participé à des opérations de maintien de la paix et à des missions humanitaires de l’ONU.  Le Roi a aussi signalé qu’au cours des deux dernières décennies, l’Espagne avait consolidé son statut parmi les principaux contributeurs de la coopération pour le développement et a insisté sur la nécessité, en matière de développement, d’assurer l’égalité entre les sexes et d’inclure les femmes dans tous les aspects de la vie politique, sociale et économique.  Le Roi a précisé qu’au cours des 14 dernières années, l’Espagne avait versé 30 milliards de dollars pour appuyer le développement dans le monde, dont un milliard de dollars au Fonds espagnol pour les OMD.  L’Espagne a d’ores et déjà créé un Fonds pour les futurs objectifs de développement durable.


Felipe VI a appelé à contrer les effets néfastes des changements climatiques, se félicitant notamment que le Sommet sur le climat et la Conférence de Samoa sur les petits États insulaires en développement aient reconnu la priorité qu’il faut accorder à la capacité de réaction et de résilience des États.  Le Roi d’Espagne s’est félicité des progrès réalisés par l’Afrique et fait part de la solidarité de ses concitoyens avec les victimes de la maladie à virus Ebola.


Le Président de la Mauritanie, M. MOHAMED OULD ABDEL AZIZ, s’est félicité de constater que de nombreux pays du continent africain avaient enregistré des taux de croissance élevés de 5%, en dépit de la crise aigüe qui continue d’affecter le monde, « grâce à la politique économique éclairée » mise en œuvre par leurs gouvernements.  Ainsi, des projets générateurs de revenus ont-ils été appuyés pour lutter contre le chômage, en particulier dans les rangs des jeunes et des femmes.  De même, 2014 a été proclamée en Afrique « Année de l’autosuffisance alimentaire et de l’agriculture ».


L’Afrique, a poursuivi le Président, aspire à une coopération fructueuse avec ses partenaires pour ouvrir les marchés à ses produits agricoles et avoir accès aux technologies de préservation de l’environnement.  Si l’Afrique n’a pas été suffisamment entendue lors de l’élaboration des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), aujourd’hui « elle parle d’une même voix » pour faire prévaloir la justice, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme, a assuré M. Aziz.  Le programme de développement pour l’après-2015 doit notamment s’articuler autour de la lutte contre la pauvreté et contre le sida et le paludisme.


L’apparition du virus d’Ebola en Afrique de l’Ouest constitue un défi majeur.  Estimant que « les mesures prises jusqu’à présent pour arrêter la propagation du fléau demeurent insuffisantes », le Président a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour soigner les malades, renforcer les moyens de prévention et accroître les investissements dans le domaine de la recherche scientifique.


Par ailleurs, le phénomène complexe de l’immigration clandestine et les tragédies qu’il occasionne quotidiennement demandent une action immédiate, car la surveillance des frontières et les lois les plus strictes ne suffisent pas à arrêter les vagues d’immigrants du sud vers le nord.  M. Aziz a dit qu’il fallait garantir des conditions de vie décentes pour la jeunesse africaine.


L’élite politique africaine s’est engagée à promouvoir les libertés collectives et la démocratie, ce qui implique la participation de toutes les composantes de la société civile, notamment des femmes et des jeunes.  Se référant à la situation démographique spécifique du continent africain, le Président a souligné qu’en 2050, deux tiers des trois milliards d’habitants seront des jeunes, d’où l’importance de mettre l’accent sur les structures sociales et sur l’enseignement.


En outre, l’Afrique doit faire face à de nombreux défis en matière de sécurité, avec le terrorisme, le crime organisé, le trafic des armes et des drogues, et la traite des personnes.  Le Président a souhaité une coopération accrue entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil africain de paix et de sécurité.


La Mauritanie est préoccupée par la situation en Lybie où elle voit se dessiner « les prémices d’une guerre civile ».  De plus, face aux actes criminels perpétrés par Boko Haram au Nigéria, l’Afrique et la communauté internationale doivent conjuguer leurs efforts en vue d’éliminer « ce danger qui menace l’Afrique dans son ensemble ».


En République centrafricaine, où la situation reste tendue, « il faut bâtir la confiance et transcender tout ce qui est de nature à entraver le processus de paix », a poursuivi le Président.


Sur une note positive, il s’est félicité des progrès enregistrés dans la région des Grands Lacs, au Soudan du Sud et au Mali.


Le Sahel, qui a été l’une des premières régions à souffrir du terrorisme, a réussi, avec l’appui des pays africains et l’intervention déterminante de la France, à paralyser les activités illicites et à éloigner le danger du terrorisme des zones vitales, a constaté M. Aziz.  L’éradication du terrorisme au Sahel constitue un défi majeur auquel s’ajoutent les exigences du développement et de la lutte contre la pauvreté.  De même, la situation au Moyen-Orient est une source de grande inquiétude avec l’amplification du terrorisme.


Enfin, le continent africain aspire à renforcer sa présence dans les forums et les institutions internationaux pour qu’ils soient plus représentatifs des peuples.  « Le statut de membre permanent du Conseil de sécurité demeure le monopole d’un nombre restreint de pays », ce qui ne reflète pas les réalités contemporaines, a regretté M. Aziz.  L’Afrique doit se voir conférer une représentation permanente.


Mme MICHELLE BACHELET, Présidente du Chili, a déclaré que l’instabilité et le manque de cohésion sociale constituaient une menace à la paix, à la sécurité, au respect des droits de l’homme, au développement et à la démocratie.  « En d’autres termes, ils menacent tout ce en quoi nous croyons et qui forme le socle des Nations Unies et de notre engagement en tant que dirigeants ». 


Pour Mme Bachelet, l’ONU doit continuer d’être ce lieu incontournable où les plus grands défis peuvent être relevés.  Elle a souligné que le Conseil de sécurité aidait à prévenir les crises et à les résoudre, à travers notamment les opérations de maintien de la paix, qui, de plus en plus, « se concentrent sur la protection des civils ».  La Présidente chilienne a toutefois noté qu’à maintes reprises, les membres du Conseil n’étaient pas parvenus à des accords sur les crises les plus graves, en Syrie et en Ukraine notamment, sapant de fait la légitimité et la crédibilité du principal organe international de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde.  Après avoir réaffirmé la nécessité de respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté de tous les États Membres ainsi que les droits des minorités, elle a déclaré que le Chili demeurait convaincu de l’importance qu’il y a à élargir la composition du Conseil et de le réformer sur la base de la proposition française de renoncer au droit de véto dans les situations impliquant la responsabilité de protéger.


S’agissant du développement durable, Mme Bachelet a jugé que l’établissement de l’agenda du développement durable pour l’après-2015 devrait recevoir le soutien politique des gouvernements et sociétés de toutes les régions du monde.  Elle a ajouté que le processus en question représentait une opportunité à saisir pour, sur la base d’objectifs quantifiables et spécifiques, s’attaquer aux problèmes sociaux et économiques communs à l’ensemble des États.  Dans une allusion à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, Mme Bachelet a insisté sur le fait que les femmes devaient être au cœur du nouveau mécanisme international de paix et de développement.  « Nous croyons que la pleine intégration des femmes dans tous les secteurs de la société est un préalable à la réalisation du développement et devrait par conséquent être une priorité de l’agenda pour l’après-2015 », a-t-elle ainsi dit. 


Mme Bachelet a indiqué que pour les Hispaniques, la cohésion sociale était la première priorité: « Les inégalités sont l’une des plus grandes menaces au développement comme à la sécurité internationale, car elles favorisent l’instabilité et nous empêche d’avancer sur la voie d’un développement inclusif en vue de mettre fin à l’exclusion et à la pauvreté ».  Se référant aux progrès réalisés par son pays, Michelle Bachelet a souligné l’importance des réformes fiscales pour pérenniser la gratuité de l’éducation et celle des réformes politiques pour renforcer le cadre démocratique et la légitimité des institutions.  « À terme, ce que nous voulons, c’est renforcer le droit d’avoir des droits », a-t-elle martelé.


Sur les changements climatiques, la Présidente du Chili, qui a rappelé qu’à l’instar d’autres nations d’Amérique du Sud, son pays s’était engagé à réduire de 20% son taux d’émissions à l’horizon 2020, a plaidé pour l’établissement de mécanismes de responsabilisation.  Enfin, elle a attiré l’attention sur la nécessité de renforcer le multilatéralisme dans au moins trois domaines fondamentaux: le renforcement du leadership politique du Secrétaire général de l’ONU, de la capacité d’action de l’Organisation sur le terrain et des partenariats au développement entre les pays, les organismes internationaux, la société civile et le secteur privé.


Mme PARK GEUN-HYE, Présidente de la République de Corée, a tout d’abord souligné l’urgence qui s’attache à la résolution du dossier du programme nucléaire nord-coréen, lequel constitue la plus grande menace à la paix dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est.  La République populaire démocratique de Corée (RPDC) reste le seul pays à avoir procédé à un essai nucléaire au XXI siècle, a-t-elle affirmé, ajoutant que ce programme s’apparentait à un rejet total du Traité sur la non-prolifération.  « La RPDC doit prendre la décision d’abandonner ses armes nucléaires », a asséné Mme Park, ajoutant que ce pays devait également s’engager sur la voie de l’ouverture, de la réforme et du développement économique.  « Si elle faisait ce choix, la République de Corée, aux côtés de la communauté internationale, apporterait un soutien résolu au développement de l’économie de la RPDC », a-t-elle promis.


Soulignant la transition difficile en cours en Asie du Nord-Est, et pointant les tensions grandissantes –historiques, territoriales et maritimes– que connaît la région, Mme Park a déploré qu’il n’existe pas de mécanisme de consultations multilatérales.  « Dans ce contexte, je vais promouvoir l’Initiative de coopération et de paix en Asie du Nord-Est, dont l’objectif est d’instaurer un climat de confiance et de coopération dans la région », a-t-elle assuré, prenant comme exemple la coopération multilatérale dans plusieurs domaines –sûreté nucléaire, lutte contre le crime organisé, acheminement de l’aide en cas de catastrophe naturelle– menée en Europe.  Elle a aussi rappelé qu’elle avait proposé la création d’un organe consultatif sur la sûreté nucléaire en Asie du Nord-Est. 


La Présidente de la Corée du Sud a affirmé que la situation des droits de l’homme en RPDC était très préoccupante et appelé de ses vœux la mise en œuvre par la RPDC et la communauté internationale des recommandations avancées par la Commission d’enquête sur les droits de l’homme et adoptées par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.  Elle a exhorté les agences de l’ONU et les pays concernés à apporter le soutien nécessaire aux déserteurs de la RPDC, afin qu’ils puissent librement choisir le pays de leur réinstallation.


Mme Park a ensuite jugé anormal qu’il y ait deux Corées en dépit d’un langage, d’une culture et d’une histoire communs.  « Alors que cette année marque le vingt-cinquième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, la péninsule coréenne reste écrasée par le mur de la division », a-t-elle affirmé, mentionnant les dizaines de familles qui ont été séparées.  « J’appelle la communauté internationale à se tenir à nos côtés pour mettre à bas le dernier mur de division au monde », a-t-elle déclaré.  Rappelant qu’elle avait, il n’y a pas longtemps, proposé l’ouverture de couloirs entre les deux pays, Mme Park a indiqué que les blessures de la division ne seront guéries que lorsque les peuples du Nord et du Sud vivront ensemble en harmonie au sein d’un même habitat.  Elle a indiqué que la zone démilitarisée, construite autour de la démarcation militaire pour prévenir une résurgence du conflit, avait de fait fini par empêcher les allers et retours des personnes pendant 60 ans.


« J’espère construire à l’intérieur du symbole même de notre division un parc mondial d’une éco-paix, qui commencerait à réunir les peuples et les habitats divisés de la péninsule », a-t-elle affirmé.  Mme Park a espéré qu’en enlevant les barbelés dans certaines petites parties de la zone démilitarisée et en permettant les gens des deux côtés de vivre ensemble, un tel parc émergerait comme un lieu de vie et de paix.  La Présidente a précisé que le parc serait construit sous les auspices de l’ONU et toutes les parties –les deux Corées, les États-Unis d’Amérique et la Chine– ayant leur mot à dire.  « Une Corée unie serait le point de départ d’un monde sans armes nucléaires, offrirait une solution fondamentale à la question des droits de l’homme en RPDC et permettrait l’avènement d’une Asie du Nord-Est stable et coopérative », a-t-elle conclu.


M. CHEIKH TAMIM BIN HAMAD AL-THANI, Émir du Qatar, a indiqué que la région du Moyen-Orient avait connu une étape dangereuse pendant la guerre perpétrée contre « nos frères Palestiniens » et que rien ne garantit qu’une guerre similaire ne se reproduise à l’avenir.  Il a dénoncé le fait qu’Israël persiste dans sa politique d’occupation et ignore la volonté de la communauté internationale.  La conscience de l’humanité a été profondément choquée par les images tragiques des actes d’agression dans Gaza qui, a affirmé l’Émir, représentent un crime contre l’humanité.  Pour lui, Israël doit se rendre à l’évidence et reconnaître que la sécurité de son peuple passe par la paix.  Il a aussi appelé la communauté internationale à pousser Israël à lever le blocus et à réaliser le processus de reconstruction.


M. Al-Thani a insisté pour que la communauté internationale réponde aux aspirations du peuple palestinien, qualifiant d’inutiles et d’inacceptables les solutions temporaires et les accords fragmentés.  Le Conseil de sécurité doit assumer sa responsabilité morale et éviter la sélectivité dont il a fait preuve par le passé, a-t-il ajouté, tandis que la communauté internationale doit convaincre les Palestiniens que ceux qui ont tués leurs enfants à Gaza ne seront pas reçus dans les foras diplomatiques comme s’ils se comportaient en personnes civilisées.


L’Émir du Qatar s’est attardé sur la situation en Syrie, avertissant que « cette catastrophe humanitaire » devient de plus en plus dangereuse, faute d’une vision claire pour une solution à la crise.  Il a appelé la communauté internationale à œuvrer de concert pour mettre un terme aux effusions de sang et à « la destruction systématique de la Syrie par un régime qui offre pour seule option à son peuple le choix entre son maintien au pouvoir ou la destruction du pays ».  M. Al-Thani a dénoncé le fait qu’aucune ligne rouge n’ait été tracée devant le régime syrien et que le monde soit resté impassible alors que des femmes et des enfants syriens subissaient les armes chimiques.  Le Conseil de sécurité doit honorer ses engagements juridiques et humanitaires et protéger les Syriens à la fois contre les dangers posés par le terrorisme du régime et le crime de génocide qu’il commet et par les forces terroristes qui profitent de la misère et de l’absence de l’État et de la communauté internationale.


M. Al-Thani a affirmé que le terrorisme dont souffrent les sociétés arabes et islamiques est une offense à la religion, née d’interprétations superficielles et d’anathèmes.  Il a souligné que le terrorisme peut seulement être combattu dans son environnement social et qu’il faut donc éviter de pousser les sociétés « à être obligées de choisir entre le terrorisme et la tyrannie ou entre le terrorisme et la discrimination sectaire ».  Dans le cas de l’Iraq, les gens qui ont combattu le terrorisme se sont retrouvés marginalisés et maltraités par des milices terroristes sectaires.  Il est donc impératif de convaincre le peuple iraquien que lorsqu’il défend sa patrie, il défend ses droits, sa dignité et sa liberté, et il en va de même pour le peuple syrien.  L’Émir du Qatar a appelé la communauté internationale à appuyer fermement l’Iraq, soulignant que le maintien de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ce pays dépend de la fin du conflit sectaire et de la réconciliation nationale.


M. Al-Thani a également appelé les États Membres à appuyer la réconciliation en Libye et a exhorté les forces politiques libyennes à se diriger vers la voie du dialogue national.  L’Émir s’est dit encouragé par l’issue du dialogue national au Yémen mais s’est inquiété du fait que « certaines forces » semblent être résolues à faire échouer le processus pour faire prévaloir des intérêts sectaires au lieu de la justice et de la bonne gouvernance.  Il a appelé le peuple yéménite à préserver les avancées du dialogue national et l’ONU à veiller à la mise en œuvre de ses décisions en la matière, en rebâtissant l’armée nationale et combattant les milices armées dans le pays, entre autres.


M. SERZH SARGSYAN, Président de l’Arménie, a tout d’abord indiqué que le 24 avril prochain les Arméniens à travers le monde commémoreront le centième anniversaire de l’événement le plus tragique de leur histoire, le génocide de 1915.  « Ce génocide a constitué un crime contre la civilisation et l’humanité, et sa condamnation inégale a ouvert la voie à d’autres crimes de masse », a-t-il poursuivi.  Le Président a tenu à remercier les pays, en les nommant un à un, qui ont reconnu et condamné d’une manière ou d’une autre le génocide arménien.  Il a également remercié les États-Unis, l’Union européenne et toutes les personnalités, entités publiques et organisations « qui ont publiquement appelé les choses par leur nom », puisque, a poursuivi M. Sargsyan, « le déni est l’une des phases du crime de génocide ».


Le Président de l’Arménie a affirmé que pendant un siècle les Arméniens ont attendu que la Turquie fasse preuve de courage, regarde sa propre histoire en face et reconnaisse le génocide arménien, afin de « soulager les prochaines générations du lourd fardeau du passé ».  « Au contraire, nous continuons d’entendre des messages ambigus, dans lesquels la victime et l’assassin sont mis sur le même pied d’égalité, falsifiant l’histoire », a-t-il affirmé.  Il a rappelé que l’Arménie n’avait jamais conditionné la normalisation de ses relations bilatérales avec la Turquie à la reconnaissance du génocide arménien, insistant, au contraire sur les Protocoles de Zurich, dont son pays est à l’origine, et qui sont en attente d’une ratification par le Parlement turc.


« Ankara affirme publiquement qu’il ne ratifiera ses protocoles que lorsque les Arméniens céderont la région du Nagorno-Karabakh, la libre Artsakh, à l’Azerbaïdjan, ce à quoi le peuple de l’Arménie et de l’Artsakh répond souvent ‘ l’enfer avec votre ratification ’ », a déclaré M. Sargsyan.  Il a précisé que cette expression, empruntée au langage courant, concentrait la lutte séculaire d’une nation entière et rappelait à tous ceux qui veulent mettre en jeu la terre des autres que la mère patrie est sacrée.  « C’est dans ces circonstances que les responsables d’Erevan considèrent sérieusement de se retirer ces Protocoles Arméno-turcs de l’ordre du jour du Parlement », a-t-il prévenu.


Le Président a ensuite rappelé qu’une église érigée en Syrie en mémoire des victimes du génocide arménien et qui contenait leurs restes avait été détruite par les terroristes.  Déplorant la détérioration constante de la situation en Iraq et en Syrie, il a tenu à attirer l’attention sur les dizaines de milliers d’Arméniens pris au piège à Alep.  « L’Arménie a souligné en de nombreuses occasions la nécessité de défendre la population arménienne de Syrie et les Yezidi du nord-ouest de l’Iraq », a-t-il déclaré, se disant encouragé par la position unie de la communauté internationale à ce sujet.


Revenant au conflit du Nagorno-Karabakh, il a déploré que le fait que la communauté internationale ait échoué à apprécier objectivement les déclarations belliqueuses et les diverses menaces brandies, au plus haut niveau de l’État azerbaidjanais, avait conduit à une situation où tout est permis.  « Le Président de l’Azerbaïdjan a désigné la nation arménienne toute entière comme l’ennemie public numéro un, et ce qui est vu comme un crime par le monde est considéré en Azerbaïdjan comme un fait glorieux », a-t-il asséné.  Rappelant que le droit à l’autodétermination des peuples était déterminant pour la résolution pacifique des conflits, et citant à ce titre le récent référendum en Écosse, le Président de l’Arménie a rappelé que « ce n’était pas une coïncidence que le droit de décider de son destin par un référendum était au cœur des propositions avancées par le Groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)».


M. Sargsyan a détaillé les quatre résolutions adoptées par le Conseil de sécurité concernant la situation dans le Nagorno-Karabakh, avant de déplorer leur non-application et leur interprétation fallacieuse par l’Azerbaïdjan.  Il a rappelé qu’aucune de ces résolutions n’identifiait l’Arménie comme partie au conflit.  Les autorités de l’Azerbaïdjan n’appliquent pas les dispositions essentielles des résolutions du Conseil, y compris celles appelant au respect des normes humanitaires, a indiqué le Président, qui a, en outre, critiqué le traitement inhumain réservé aux civils arméniens prisonniers de guerre.


En conclusion, M. Sargsyan a rappelé que la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE était la seule entité spécialisée habilitée par la communauté internationale à traiter des questions afférentes au Nagorno-Karabakh, ce dont l’Azerbaïdjan est bien conscient.  « L’Azerbaïdjan cherche à importer le règlement du conflit dans d’autres enceintes en essayant de le dépeindre comme un conflit territorial ou en exploitant le facteur de la solidarité religieuse », a-t-il affirmé, ajoutant que cela ne manquait pas de sel puisque que l’Arménie entretient traditionnellement de très bonnes relations avec les pays musulmans.  


M. ABDELFATTAH AL SISI, Président de l’Égypte, a noté que le monde commençait à comprendre les circonstances qui avaient conduit les Égyptiens à sortir dans la rue pour se révolter contre les forces de l’extrémisme et de l’obscurantisme.  La montée de l’extrémisme et de la violence perpétrée au nom de la religion montre les vrais objectifs des groupes qui exploitent la religion, a-t-il remarqué.  Il a expliqué que l’édification d’un État civil démocratique en Égypte ne pouvait se faire qu’en organisant des élections législatives, après les élections présidentielles et un référendum constitutionnel.


Notre but, a-t-il précisé, est de construire une « Nouvelle Égypte », un État qui respectera les droits et les libertés, qui assurera la coexistence des citoyens sans exclusion ni discrimination, qui mettra en pratique l’état de droit, garantira les libertés d’opinion, de croyances et de culte.  Le Président a mentionné le programme ambitieux dont s’est doté son pays pour garantir son développement jusqu’en 2030, en se basant sur une économie de libre marché capable d’attirer les investissements.  Le « Nouveau Canal de Suez » est la preuve du sérieux de nos intentions, a-t-il dit, avant de lancer une invitation à participer à la Conférence économique qui se tiendra en Égypte en février 2015.


Le Président égyptien a demandé que l’on ne permette pas aux extrémistes d’utiliser abusivement l’Islam.  Les terroristes, a-t-il observé, sont issus de sociétés différentes et ne sont pas reliés entre eux par une vraie foi.  Il a voulu que l’on intensifie la coopération dans la lutte contre ce fléau.  Il a proposé de résoudre les crises en appliquant les principes de l’égalité des citoyens et du respect de l’état de droit, et en confrontant de manière ferme les forces extrémistes et terroristes.


L’Égypte et les pays voisins de la Libye ont lancé une initiative en vue de faire sortir ce pays frère de sa détresse, a-t-il poursuivi.  S’agissant de la Syrie, le Président égyptien a estimé qu’il était possible de mettre en place un cadre politique qui réponde aux aspirations du peuple sans pour autant faire de compromis avec le terrorisme.  Il a aussi placé de l’espoir dans la constitution du nouveau Gouvernement iraquien qui devrait apporter la stabilité et reprendre le contrôle de zones prises par l’organisation terroriste « EIIL ».  Le Président a plaidé en faveur d’un État palestinien indépendant, avant de déclarer qu’en tant que candidate à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2016-2017, l’Égypte plaidera en faveur des intérêts des pays en développement, en particulier ceux d’Afrique, ainsi que pour une réforme accélérée du système des Nations Unies.


Le Roi ABDULLAH II de Jordanie a mis l’accent sur le fait qu’en un an, les défis au Moyen-Orient ont significativement augmenté et a averti que ceux qui pensent que cela ne les concerne pas avaient tort.  « La sécurité de toute nation sera définie par le sort du Moyen-Orient », a-t-il affirmé dans son appel à une réponse collective concertée.  Pour le Roi, les terroristes et criminels qui visent la Syrie, l’Iraq et d’autres pays, ne sont que le reflet extrême d’une menace globale face à laquelle la communauté internationale a besoin de définir une stratégie collective.  La Jordanie a d’ores et déjà assumé un rôle de chef de file dans ce combat contre le terrorisme.  L’autre front sur lequel il va falloir se battre à l’échelle mondiale, selon lui, est la promotion du respect mutuel, entre et au sein des religions et des peuples.  « Les enseignements du véritable Islam sont clairs: les conflits et querelles sectaires y sont condamnés et l’Islam interdit la violence contre des Chrétiens et des autres communautés qui vivent dans les pays », a-t-il expliqué avant de réaffirmer que les Arabes chrétiens font intégralement partie du passé, du présent et de l’avenir de « sa » région. 


Dans cet esprit, la Jordanie s’apprête à présenter un projet de résolution pour demander qu’un nouveau crime international, qui tomberait dans la catégorie des crimes de génocide et de crimes contre l’humanité, soit prise en compte, sur la base des crimes horribles récemment commis contre certaines communautés religieuses en Iraq et en Syrie.  La radicalisation se nourrit, selon lui, de l’injustice, de l’insécurité et de la marginalisation et il appartient à « cette Assemblée » de définir un ordre du jour transformateur pour le développement de manière à permettre un avenir meilleur aux peuples à travers des programmes et des investissements concrets.


Abordant les crises régionales, il a estimé qu’il fallait trouver des solutions politiques basées sur le consensus pour une sortie de crise en Syrie, en Iraq et au Liban.  La Jordanie soutient un Iraq stable et uni avec un processus politique national inclusif.  Pour ce qui est de la Syrie, le Roi a estimé qu’il fallait trouver une solution politique basée sur des réformes qui offriraient à toutes les communautés un rôle dans la reconstruction de leur pays.  À cet effet, l’influence internationale est essentielle, selon lui, pour faire revenir l’opposition syrienne modérée et le régime actuel à la table des négociations.  Avec plus de 1,4 million de réfugiés syriens en Jordanie, le Roi a également mis en avant le poids énorme supporté par son pays et a affirmé qu’une telle crise de réfugiés représente une responsabilité mondiale et appelle une solution globale.


À ce stade, la réponse n’a pas été à la hauteur des besoins et un effort concerté est urgent pour apporter de l’aide humanitaire en Syrie et pour soutenir les pays d’accueil des réfugiés syriens.  Quant au conflit israélo-palestinien, le Roi a estimé que le premier pas était de reconstruire Gaza grâce à un effort international de taille, et, parallèlement, de ne ménager aucun effort pour régler « une fois pour toute » cette question sur la base de l’Initiative de paix arabe.


M. FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la France, s’est ému de l’assassinat d’Hervé Gourdel, un ressortissant français enlevé en Algérie par un groupe qui se dit lié à DAECH et qui agit au nom de la barbarie.  Mais la France ne cédera jamais, a promis le Président.  Elle luttera sans répit pour détruire DAECH et ses complices.  Aujourd’hui, le terrorisme a changé de dimension et de prétention.  Des pays comme l’Iraq sont en danger.  Dès le mois d’août, la France a livré du matériel militaire aux forces engagées en première ligne contre DAECH.  « J’ai aussi décidé de répondre à la demande des nouvelles autorités iraquiennes de disposer d’un appui aérien.  Des opérations sont en cours », a indiqué le Président français.


M. Hollande a ajouté que rien de durable ne sera engagé si la question syrienne n’est pas réglée.  Le chaos provoqué par la répression brutale du régime a créé les conditions du terrorisme.  C’est pourquoi la France continuera d’apporter tout son soutien à l’opposition démocratique syrienne, seule représentante légitime du peuple syrien.  Cette crise nous concerne car les combattants étrangers qui rejoignent l’Iraq et la Syrie viennent de partout.  « Nous devons prendre des mesures pour lutter contre les filières terroristes, pour protéger nos jeunes de l’endoctrinement, prévenir leur embrigadement et tarir les financements. »


Le Président a estimé qu’il est urgent de trouver une solution au conflit israélo-palestinien.  Cet été, la troisième crise de Gaza a été la plus meurtrière avec plus de 2 000 morts.  La France souhaite que le Conseil de sécurité adopte une résolution permettant que les engagements pris par les parties lors du cessez-le-feu soient confortés.  Gaza ne peut rester une cache d’armes pour le Hamas et une prison à ciel ouvert pour sa population.  Il faut tout faire aujourd’hui pour que les négociations de paix aillent enfin à leur terme, qu’il n’y ait qu’une solution, celle de deux États.


Au Moyen-Orient, a poursuivi M. Hollande, il faut aboutir sur le dossier nucléaire iranien et trouver un accord solide qui donnera toute certitude que l’Iran ne se dotera pas de l’arme nucléaire.  Concernant la Libye, il a reconnu qu’une forme de chaos s’est installée et qui est un risque pour l’unité de la Libye et pour la stabilité de ses voisins.  Des initiatives doivent être prises par les Nations Unies pour aider les Libyens à reconstruire un État, désarmer les milices et chasser les terroristes. 


Le deuxième danger, a continué le Président français, c’est Boko Haram au Nigéria.  La France soutient les efforts du Nigéria, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin, pour lutter contre un mouvement qui est l’équivalent de DAECH en Afrique.  L’Afrique est un continent d’avenir qui demande la solidarité.  C’est le sens de l’engagement de la France aux côtés du Mali et en République centrafricaine, dans le cadre des Nations Unies.  En Afrique de l’Ouest, l’épidémie d’Ebola a déjà fait plus de 2 700 morts.  Notre devoir est d’agir et la France a déjà répondu en prenant la décision de créer un pont humanitaire depuis Dakar et en déployant en « Guinée forestière » un hôpital militaire.  L’Europe a débloqué 150 millions d’euros, a aussi rappelé le Président français.


En Ukraine, la France et l’Allemagne poursuivent leurs efforts pour renouer le dialogue et obtenir un règlement durable de la crise.  M. Hollande a terminé en parlant du dérèglement climatique.  Il a averti qu’il ne restait plus que 500 jours pour parvenir à un nouvel accord universel et ambitieux à la Conférence sur le climat (COP21) à Paris.  La France tiendra ses engagements sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et contribuera à hauteur d’un milliard de dollars à la capitalisation du Fonds vert pour le climat. 


M. ENRIQUE PEÑA NIETO, Président du Mexique, a salué le rôle multidimensionnel de l’ONU dans le monde.  Dans un monde caractérisé par tant de phénomènes qui ne connaissent pas de frontières, il faut déployer des efforts internationaux concertés pour en venir à bout.  Il a relevé que l’ONU doit changer pour s’améliorer.  Le monde a besoin, par exemple, d’un Conseil de sécurité qui soit plus représentatif de l’architecture internationale en pleine mutation.  Le Président a ainsi proposé l’augmentation du nombre de membres non permanents dotés du droit de se faire réélire immédiatement à la fin de leur mandat.  « Le monde a besoin d’un Conseil de sécurité où les membres permanents n’utilisent pas leur droit de veto en cas de violations du droit international humanitaire », a-t-il tranché.


Le Président a estimé que ce XXIe siècle a besoin d’une ONU dotée d’une nouvelle architecture.  Le changement n’est jamais facile, a-t-il reconnu, en prenant l’exemple du Mexique qui a connu une situation semblable.  Toute la classe politique et la société mexicaines étaient unanimes sur le besoin d’une restructuration profonde du pays mais la prise de risque a été difficile.  Le Président s’est donc félicité que le Mexique se soit finalement engagé dans des changements profonds grâce au « Pacte pour le Mexique » qui a permis des réformes profondes grâce à la volonté de toute une nation qui a osé le changement.  Revenant sur la situation des Nations Unies, le Président a relevé que de nombreux États reconnaissent la nécessité de réformer une organisation qui va célébrer son soixante-dixième anniversaire, l’année prochaine.  Néanmoins, a-t-il regretté, personne ne veut perdre ses privilèges alors qu’il faut une nouvelle ONU pour que le monde puisse compter sur une organisation efficace dans les domaines de la paix et du développement. 


Le Président a rappelé que le Mexique va accueillir, l’année prochaine, la première Conférence des États parties au Traité international sur le commerce des armes.  Il a souhaité que cet évènement soit l’occasion, pour la communauté internationale, de limiter les conséquences néfastes des armes sur les populations.  Il a également estimé que l’ONU devrait renforcer ses efforts pour un désarmement nucléaire complet.  Sur un tout autre sujet, le Président a dit espérer que le programme de développement pour l’après-2015 prenne en compte le fait que la pauvreté ne se mesure pas seulement à l’aune des revenus financiers.  Ce nouveau programme doit viser l’intégration économique et sociale. 


M. SAULI NIINISTÖ, Président de la Finlande, a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure de faire face à ses responsabilités s’agissant des crises en Ukraine et en Syrie en estimant que cette situation démontrait la nécessité de réformer cette instance.  Il s’est dit heureux que l’Assemblée générale ait adopté le 24 mars dernier une résolution sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine, tout en regrettant que la condamnation de la Russie n’ait pas été plus forte.  Il a exhorté cette dernière à contrôler ses frontières avec l’Ukraine afin de prévenir l’afflux des armes et des combattants.


Le Président de la Finlande a exhorté la communauté internationale à ne pas abandonner le peuple syrien et a rappelé que la moitié des Syriens sont déplacés, dont 3 millions sont réfugiés dans des pays voisins.  Il a dit que le conflit syrien avait dangereusement affecté la sécurité de toute la région et estimé que « l’État islamique » n’est qu’une conséquence de ce conflit.  Ce défi ne pourra pas être relevé sans une coopération internationale la plus large.  Il a insisté sur le fait que la Finlande contribuera à ses efforts internationaux, avant d’exhorter le Conseil de sécurité à saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie.  Alors que nous allons commencer les négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015, le Président de la Finlande a souligné l’urgence qu’il y a à prendre des engagements pour répondre aux besoins de l’humanité et de la planète.    


M. SUSILO BAMBANG YUDHOYONO, Président de l’Indonésie, a salué les progrès que le monde a connus dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), même si, a-t-il déploré, ces succès diffèrent en fonction des régions, des pays et même des régions d’un même pays.  Il a indiqué que ces efforts internationaux de développement lui ont appris une leçon: le meilleur facteur de changement est la gouvernance, non pas la « bonne gouvernance », mais la « gouvernance intelligente », celle qui implique un leadership innovant et une participation publique active, deux éléments sans lesquels tous les efforts de développement resteraient vains.


M. Yudhoyono a déclaré que l’Indonésie a pu faire croître son revenu par habitant de 400% en une décennie, mais a regretté que malgré des avancées notoires, la communauté internationale n’ait pas pu réaliser certaines initiatives.  Il a évoqué les lenteurs à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou dans les négociations sur un programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, après l’expiration du Protocole de Kyoto prévue en 2020.  Il a déploré les blocages dans la réforme de l’architecture financière internationale tout comme dans la réforme des Nations Unies.  Alors que le programme de développement pour l’après-2015 est en cours de finalisation, le Président a prévenu qu’il refusera tout programme qui mesurerait les succès à l’aune des seuls biens matériels, contribuant ainsi à déshumaniser et marginaliser les citoyens.  « Nous voulons un développement durable et équitable », a-t-il plaidé. 


Le Président a relevé que la croissance économique mondiale a permis aux pays d’Asie du Sud-Est, regroupé au sein de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), de renforcer leur collaboration.  Il a regretté les nombreux foyers de tensions, rappelant l’époque de la guerre froide que l’on croyait révolue.  Il a, dans ce contexte, appelé à la fin de la souffrance des Palestiniens et souhaité voir la solution à deux États se concrétiser.  Il a émis le vœu que la situation en Ukraine, en Iraq et en Syrie trouvera une solution durable.  M. Yudhoyono a indiqué que les appels à la coexistence pacifique, propres au XX siècle, sont désormais révolus, et que ce XXI siècle exige des dirigeants de « la passion » pour résoudre les problèmes du monde. 


Parmi ces problèmes, il a pointé le doigt sur l’« État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) » dont l’idéologie n’épouse en rien les enseignements de l’Islam qui est une religion de paix.  Il a souligné que dans ce monde où l’extrémisme a le vent en poupe, l’Indonésie restait attachée aux valeurs de liberté, de tolérance, de modération et de multiculturalisme.  Il s’est félicité de la solution au conflit qui avait cours dans la province indonésienne d’Aceh depuis 30 ans.  Il a conclu son propos en invitant la communauté internationale à construire un nouveau monde de paix, de prospérité et de justice.


Mme CRISTINA FERNÁNDEZ DE KIRCHNER, Présidente de l’Argentine, a attribué la majeure partie des problèmes de la planète à l’absence de multilatéralisme et a donc salué la décision de l’Assemblée générale de créer un cadre juridique multilatéral applicable aux opérations de restructuration de la dette souveraine.  Elle a demandé la réforme des institutions financières internationales notamment du Fonds monétaire international (FMI) qui « a accompagné l’Argentine », selon la Présidente, lors de la dernière crise de la dette.  Mme Kirchner, qui a insisté sur le fait que la crise financière menace l’économie des pays émergents, a rappelé qu’en 2001, son pays avait déjà connu une crise de la dette au moment où il réalisait de nombreuses avancées économiques et sociales. 


Mon pays a « trois grandes affaires, a dit la Présidente, et personne n’a assumé la responsabilité de ce qui lui est arrivé ».  « Lorsque l’on doit 160% du PIB, ce n’est pas uniquement le pays endetté qui est coupable mais les créanciers aussi », a-t-elle souligné.  Elle a souligné que depuis 1976, l’Argentine a accumulé une dette sans précédent qui a fini par la faire imploser.  Nous avons réussi le développement tout en prenant en charge la dette que d’autres nous ont léguée et aujourd’hui, le FMI reconnaît que notre croissance économique est la troisième au monde, s’est enorgueillie la Présidente.


Mme Kirchner a affirmé que depuis 2003, son pays a remboursé plus de 190 milliards de dollars.  Nous avons également payé au Club de Paris une dette qui remonte à 1956, un moment, a ironisé la Présidente, où le Ministre actuel des finances n’était même pas encore né.  Nous avons restructuré la dette avec 92,4% des créanciers et nous sommes arrivés à un accord avec « Repsol », lorsque nous avons décidé de récupérer nos actifs pétroliers, alors même que l’accès aux marchés des capitaux nous était interdit, a précisé la Présidente.


À cause de la complicité du système judiciaire des États-Unis, l’Argentine est aujourd’hui harcelée par les fonds vautours.  Malgré ce harcèlement et ce « terrorisme financier », a promis la Présidente, l’Argentine veut et va payer ses dettes.


La Présidente est aussi revenue sur les attentats de 1992 et de 2011 dont son pays a été victime et qui l’ont poussé à solliciter finalement la coopération de la République islamique d’Iran.  Dès que nous avons signé le mémorandum, les institutions juives nous ont accusés de complicité avec « l’État terroriste d’Iran ».  Mais, s’est demandée la Présidente, où sont ces institutions juives et tous ceux qui nous accusaient lorsque le Secrétaire d’État américain a rencontré lundi dernier son homologue iranien à l’hôtel Waldorf Astoria de New York? 


Attribuant les pressions sur l’« EIIL » à la conversation qu’elle a eue avec le pape François, la Présidente a dit: « il nous faut plus de colombes de la paix pour bâtir un monde plus sûr.  Il nous faut davantage de respect international ».  L’on ne combat pas le terrorisme avec les tambours de la guerre, a-t-elle prévenu, et si cette Assemblée reprend son leadership, je suis convaincue que nous pourrons construire la paix et, en somme, léguer à nos enfants un monde meilleur.


« Qui vend des armes aux terroristes? » s’est interrogée la Présidente, en se disant « très méfiante » après tout ce qui s’est passé, ces dernières années.  « Nous vivons une troisième guerre, des guerres ciblées dans lesquelles les populations civiles finissent par être les seules victimes. »  Au sujet de la souveraineté des Îles Malvinas, elle a déclaré: « Il n’y aura pas de solution, tant que le vote des cinq membres permanents du Conseil de sécurité vaudra plus que celui des autres pays ».


M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN, Président de la Turquie, s’est alarmé du nombre d’enfants tués et mutilés lors des conflits actuels, notamment dans la bande de Gaza.  Ceux qui essayent d’attirer l’attention sur ces atrocités sont traités de partisans du terrorisme, a-t-il dénoncé.  À ceux qui accusent des pays de violer la liberté de la presse, il a répondu en rappelant le nombre de journalistes tués en Palestine.  De l’avis du Président turc, ceux qui ne réagissent pas aux meurtres de femmes et d’enfants participent directement à ces crimes contre l’humanité.  Les politiques de deux poids deux mesures mènent à un manque de confiance grave et entraînent une méfiance à l’égard des Nations Unies.  Cela ne sert pas la cause de la justice, a-t-il regretté, y voyant même une des causes principales de la montée du terrorisme.


Les problèmes en Iraq se propagent au-delà de ses frontières, a-t-il fait remarquer, regrettant que ce pays devienne une sorte de sanctuaire pour les terroristes.  Il a assuré que la Turquie accompagnerait le peuple iraquien dans sa quête de stabilité et de paix.  Il a aussi attiré l’attention sur le même débordement constaté en Syrie.  Le moment est venu de passer des paroles aux actes, a-t-il dit en interpellant l’ONU.  « Le monde est plus grand que les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité qui ont rendu l’ONU inefficace. »  Le Président Erdoğan a regretté que l’ONU n’ait pas réussi à trouver de solution en Syrie et en Palestine.  On se concentre sur des questions sélectives, comme les morts par armes chimiques, mais on n’accorde pas la même attention aux 200 000 personnes tuées par des armes classiques, a encore dénoncé le Président.


De même, a-t-il poursuivi, l’ONU n’a rien fait lors du coup d’État en Turquie.  Les Nations Unies sont incapables de prendre une position ferme face aux agissements incontrôlés en Iraq, a-t-il ajouté.  Il a appelé les Nations Unies à faire preuve de plus de courage pour être du bon côté de l’histoire.  Le Président turc a condamné fermement l’invocation de l’Islam pour justifier le terrorisme. 


Réitérant la position de son pays qui est d’éviter toute ingérence dans les affaires intérieures des États, il a plutôt invoqué les raisons humanitaires et morales.  La Turquie a accueilli 1,5 million de réfugiés syriens, a-t-il indiqué, en se désolant du manque d’appui des autres pays.  Les pays européens « riches et forts » n’en ont accueilli que 130 000.  Le Président a aussi parlé du nombre des blessés de Gaza qui sont soignés dans les hôpitaux turcs, ainsi que de l’accueil fourni à 30 000 Yézidis et aux Kurdes.  « Nous avons ouvert nos frontières aux Juifs qui ont été expulsés de l’Europe, il y a 500 ans, nous avons toujours protégé les Chrétiens et aujourd’hui nous ouvrons les portes à ceux qui sont dans le besoin, indépendamment de leur religion ou de leur race », a résumé le Président.  Il en a déduit que la Turquie était devenue l’un des pays les plus généreux du monde en termes d’aide humanitaire.


Après avoir rappelé que son pays souffre du terrorisme depuis 30 ans, il a souligné qu’il était l’« un des rares à avoir dit que l’antisémitisme est un crime contre l’humanité », demandant qu’on le reconnaisse aussi pour l’islamophobie.  Il a espéré des solutions aux problèmes de Chypre et à l’occupation territoriale de l’Azerbaïdjan.  Il a conclu en rappelant la candidature de son pays à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité.


Le Président de la Bolivie, M. EVO MORALES AYMA, a déclaré que « la Terre nourricière et l’humanité sont frappées par des crises créées par un capitalisme inhumain et prédateur ».  C’est la raison pour laquelle il faut bâtir sans retard un monde nouveau et un programme de développement pour l’après-2015 en harmonie avec la nature.


La Bolivie propose au monde le bien-vivre et la création d’une culture de la vie et de la solidarité, a dit M. Morales.  La Terre nourricière étant « manipulée et transformée en marchandise », il faut réagir avec une autonomisation économique des pauvres et des marginalisés.


Chaque pays a le droit de décider de ses stratégies de développement.  Les écosystèmes de la mer et de la terre doivent être renforcés et les droits des peuples autochtones respectés « face aux encouragements mercantiles ». 


En particulier, le Président a défendu le droit fondamental à l’eau, source de vie.  Or, aujourd’hui, 3 milliards de personnes vivent dans les régions où la demande en eau dépasse l’offre.  En 2050, ce seront 4 milliards de personnes qui souffriront de pénurie d’eau dans le contexte des changements climatiques.  Grâce à son programme intitulé « Mon eau », la Bolivie a déjà atteint l’objectif du Millénaire pour le développement dans ce domaine.


M. Morales a évoqué ensuite son combat « contre les forces méprisantes du capital et des marchés, le pouvoir omniprésent des banques et des usuriers, et les fonds vautours qui volent en toute impunité les pays en développement ».  Pour éliminer la faim et la pauvreté dans le monde, il faut transformer les structures financières « d’exclusion » que sont le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.  « Nous appelons cela: éliminer le colonialisme financier », a-t-il ajouté.


Par ailleurs, M. Morales a vilipendé « les pays qui promeuvent les conflits pour protéger leurs intérêts impérialistes ».  Après avoir dénoncé la cruauté et la barbarie d’Israël et les crimes et les « actes de génocide » commis dans la bande de Gaza, il a insisté pour que la Palestine soit reconnue en tant que membre de plein droit des Nations Unies.


L’avenir de la Syrie doit être déterminé par le peuple syrien, a poursuivi le Président.  Il a rejeté l’ingérence des États-Unis en Iraq qui a provoqué la guerre dans ce pays ainsi que la violence extrême des terroristes en soulignant que « rien ne justifie la violence fratricide ».  Lorsque les États-Unis interviennent, a-t-il martelé, « ils laissent derrière eux la destruction, la misère et la mort », et « laissent les richesses entre les mains de quelques entreprises transnationales ».


« La guerre contre la guerre ce n’est pas la même chose que la guerre pour la paix, c’est une formule perverse », a estimé M. Morales.  Il a critiqué « le discours de guerre » du Président Obama qui est aussi, selon lui, « un discours de fanatisme extrémiste ».  Il a également qualifié le blocus contre Cuba d’« acte de génocide ».


Enfin, le Président a rappelé que le droit historique du peuple bolivien en ce qui concerne son accès souverain à la mer a été foulé aux pieds pour favoriser les intérêts de certains.  La Bolivie a ainsi décidé de saisir la Cour internationale de Justice (CIJ) pour résoudre pacifiquement et de bonne foi un différend historique avec le Chili.


M. DANILO MEDINA SÁNCHEZ, Président de la République dominicaine, a cité des mesures fermes prises par son pays pour la lutte contre la pauvreté et les inégalités, en faisant en sorte que les citoyens soient au centre des politiques.  Nous avons établi un pacte national dont la priorité est l’éducation, a-t-il dit, avant de préciser que 4% du PIB est consacré à l’éducation publique.  Grâce à des milliers de volontaires et à un rythme sans précédent de construction d’écoles, l’analphabétisme sera bientôt réduit à néant, a précisé M. Sánchez.  Il a également mis l’accent sur des initiatives qui ont permis à son pays de sortir 528 061 personnes de la pauvreté au cours des 18 derniers mois.  Nous devons, à l’image de l’Union européenne, être en mesure de mettre de côté, une bonne fois pour toutes, la menace de la guerre, a dit le Président. 


Il a annoncé la conclusion prochaine d’un accord qualifié d’« historique » avec son voisin Haïti faisant des deux États, deux nations souveraines coopérant dans l’intérêt de leurs populations respectives.  Dans cette nouvelle étape nous aimerions pouvoir compter sur la communauté internationale, a-t-il dit, en particulier dans le domaine de l’état-civil, le but étant de fournir une pièce d’identité à chaque personne qui séjourne en République dominicaine.  Il a indiqué que de nombreux immigrés haïtiens vivant dans son pays n’ont pas de pièces d’identité car Haïti n’a pas les moyens techniques pour ce faire.


M. UHURU KENYATTA, Président du Kenya, a indiqué qu’au début du mois, son pays avait versé un million de dollars à la lutte contre la maladie à virus Ebola et que la semaine dernière, les ministres de la santé de l’Afrique de l’Est étaient venus à Nairobi pour définir les mesures à prendre pour que le virus ne se propage pas dans la région.  Il a affirmé que la suspension des vols aériens, y compris ceux de Kenya Airways, vers les capitales affectées, avait été décidée après les avertissements de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Il a reconnu que de telles mesures avaient isolé les pays touchés et porté atteinte à leur économie.  Notre intention n’était pas de faire du mal, a-t-il ajouté, mais en tant que plateforme régionale, les avertissements de l’OMS ne nous ont pas laissé beaucoup d’options.  Le Président Kenyatta a annoncé que les vols de Kenya Airways reprendront dès que des mesures « appropriées » seront mises en place.  Rien n’exige une action aussi urgente et déterminée de la part de la communauté internationale que la lutte contre ce virus « dévastateur ».  La crise Ebola souligne l’impératif de bâtir des États solides, capables de faire face aux crises et de répondre aux situations d’urgence, a ajouté le Président.


M. Kenyatta a réclamé un programme de développement pour l’après-2015 capable de prendre en compte l’interconnexion entre les défis sociaux, économiques et environnementaux de ce siècle.  Ce programme, a-t-il précisé, doit être universel, global et réceptif à chaque pays afin d’être véritablement transformateur.  Le Président a toutefois indiqué qu’un certain nombre de défis y font obstacle, notamment le terrorisme et l’extrémisme violent.  Nation aux premières lignes de la lutte régionale et internationale contre la terreur, le Kenya est conscient du fait que l’interconnexion entre démocratie et lutte contre le terrorisme présente de grands défis pour la sécurité et les institutions publiques.  Le Président a rappelé que les terroristes exploitent l’élargissement de l’espace démocratique, exerçant parfois une influence sur les politiciens locaux.  À moins d’établir un tampon efficace contre cette tendance, a-t-il averti, le Kenya aura du mal à concrétiser la démocratie et le programme de développement pour l’après-2015.


M. Kenyatta s’est inquiété de la fragilité de la Corne de l’Afrique.  En Somalie, a-t-il indiqué, le Kenya continue de sacrifier des vies et des ressources pour ramener la paix et nous agissons, confiants que la communauté internationale maintiendra son cap.  Le Président s’est alarmé du peu de progrès réalisés au Soudan du Sud.  Nous ne pouvons pas laisser tomber cette jeune nation et son peuple, a-t-il plaidé, et aucune nation n’a autant souffert des négligences de la communauté internationale que celle-là.  Il a appelé les dirigeants sud-soudanais à faire preuve d’un leadership « déterminé et éclairé » afin de parvenir à la paix sans plus de délais.


Revenant au programme de développement pour l’après-2015, M. Kenyatta a voulu que celui-ci épouse le principe de la « responsabilité première des pays en développement », sans quoi le programme serait voué à l’échec, a-t-il averti.  Il a estimé que l’agenda post-2015 doit s’attaquer en premier lieu à la pauvreté, la maladie et la faim et a voulu qu’il soit entièrement financé dès son entrée en vigueur.


Au cours de son intervention, le Président a parlé des politiques sociales lancées par son gouvernement.  Il a évoqué la Campagne « Beyond Zero » qui a été lancé par la Première Dame du Kenya pour renforcer la gestion des maladies chroniques évitables, dont le VIH/sida, et pour améliorer la santé maternelle et infantile.  Un programme de transfert de fonds à l’intention des orphelins, des enfants vulnérables, des personnes gravement handicapées et des personnes âgées cible 450 000 ménages à travers le Kenya.  Le Président a aussi fait part de l’attachement de son pays à la protection de la faune et de la flore et a indiqué que le Kenya œuvre toujours pour reconstituer le couvert forestier sur 10% de son territoire.


M. LUIS GUILLERMO SOLÍS RIVERA, Président du Costa Rica, a déploré la recrudescence des violations des droits de l’homme partout dans le monde et le fait que beaucoup restent impunies.  Il s’est notamment alarmé des agissements de l’« EIIL ».  Après avoir énuméré les autres situations de conflit et de crise qui entraînent de telles violations, il a attiré l’attention sur le cas de l’Amérique centrale où des millions de personnes traversent seules les frontières vers les États-Unis en prenant tous les risques.  Le Président a dénoncé la passivité, demandant aux Nations Unies de passer à l’action face aux États qui ne respectent pas les normes agréées.


Le maintien de la paix et de la sécurité internationales commence par l’instauration d’une culture de la paix, a-t-il rappelé, en soulignant ce que fait son pays, siège notamment de la Cour interaméricaine des droits de l’homme.  En outre, en tant que membre du Groupe des Amis de la médiation, le Costa Rica a joué le rôle de chef de file pour l’adoption de la résolution 6863 de l’Assemblée générale dont l’objectif était de souligner le rôle des organisations régionales et sous-régionales dans la médiation.  Le Président a insisté pour que les États règlent leurs différends par la voie pacifique et a exigé que les auteurs de crimes graves, comme les crimes contre l’humanité, soient traduits en justice, se disant défavorable à l’affaiblissement de la Cour pénale internationale.


Le Président costaricien a demandé au Conseil de sécurité d’adopter une mentalité proactive et d’être démocratique, efficace, transparent et inclusif.  Il a exhorté les membres permanents du Conseil de sécurité de ne pas utiliser leur droit de veto dans les cas de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre, se félicitant à cet égard de la proposition française d’un « code de conduite » pour guider l’exercice du droit de veto.  Il a demandé de favoriser la réélection du Costa Rica au Conseil des droits de l’homme.


M. Solís Rivera a condamné les attaques aveugles du Hamas contre Israël et les attaques commises par les Forces armées israéliennes.  Il a rejeté le transfert des armes classiques vers les zones actuelles de conflit.  Il a lancé un appel aux États pour qu’ils interdisent et restreignent ces transferts et condamné l’utilisation des armes à sous-munition en Syrie, rappelant que l’Amérique centrale est la première zone exempte d’armes à sous-munition dans le monde.  Il s’est dit prêt à négocier un nouvel instrument juridiquement contraignant sur les armes nucléaires. 


Il n’y aura pas de paix s’il n’y a pas de développement durable, si nous détruisons l’environnement et si nous ne garantissons pas tous les droits de l’homme, a prévenu le Président.  En ce qui concerne le programme de développement durable pour l’après-2015, il a dit attendre des cibles précises et orientées vers l’action.  Toute politique publique doit inclure les changements climatiques, a-t-il ajouté, en demandant de mobiliser l’engagement politique pour parvenir à un instrument juridiquement contraignant en 2015 sur le climat.  En tant que Président en exercice de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), région qui a été déclarée « zone de paix », il a réaffirmé l’importance du règlement pacifique des différends. 


M. ELBEGDORJ TSAKHIAGIIN, Président de la Mongolie, a rappelé que son pays a embrassé, il y a 25 ans, la démocratie, l’état de droit, l’économie de marché et une société ouverte comme voie du développement.  Les citoyens participent directement à la définition des priorités et aux affectations budgétaires.  Pour gagner la confiance des investisseurs et tracer le chemin du développement à long terme, le Mongolia Economic Forum, Business Summit and Discover Mongolia ont été créés et de nouvelles lois sur l’investissement pétrolier et la transparence budgétaire ont été adoptées.


S’agissant des changements climatiques, M. Tsakhiagiin a demandé l’opérationnalisation du Fonds vert pour le climat pour encourager la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Il a ajouté que la Mongolie vient d’adopter sa politique de développement vert.  En ce qui concerne les OMD, le Président a dit attendre du Groupe de travail de l’Assemblée générale ouvert sur les objectifs de développement durable un document tenant compte des besoins spécifiques des pays en développement sans littoral. 


M. Tsakhiagiin a aussi parlé du dernier Sommet Mongolie-Chine-Russie, une occasion de discuter des questions relatives au transport de transit, au développement des infrastructures et à la réduction des barrières commerciales.  La Mongolie redouble également d’efforts pour joindre l’Association de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) et a commencé le dialogue avec l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  Le pays s’est aussi engagé de manière constructive au Sommet de l’Asie orientale.


Le Président a indiqué que la paix et la stabilité dans le nord-est de l’Asie, notamment dans la péninsule coréenne, constituait une priorité pour la Mongolie.  Il a exhorté à la reprise rapide des Pourparlers à six, arguant que la péninsule doit être une zone exempte d’armes nucléaires.  La réforme du Conseil de sécurité, a conclu le Président, devra refléter les nouvelles réalités politiques et économiques du monde.  Sur 193 États, 105 appartiennent au Forum des petits États et sur les 70 États qui n’ont jamais été élus membres du Conseil, 50 sont des petits États dont la Mongolie, a fait observer M. Tsakhiagiin, avant d’annoncer la candidature de son pays à un siège non permanent du Conseil, en 2022.


Le Président du Nigéria, M. GOODLUCK EBELE JONATHAN, a espéré que le programme de développement pour l’après-2015 reflètera les aspirations de toutes les régions du monde.  Pour sa part, l’Afrique souhaite que les nouveaux objectifs de développement durable soient centrés sur les personnes.  À ce sujet, le Président a salué les recommandations du Groupe intergouvernemental d’experts sur le financement du développement qui fournit une base solide aux négociations.


M. Jonathan a dénoncé le terrorisme vicieux et l’implication de combattants étrangers, que ce soit avec Al-Qaida au Maghreb, El Chabab en Somalie, Boko Haram au Nigéria ou l’« État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) ».  Il s’agit d’un défi majeur qui requiert une réponse collective et une révision des outils des opérations de maintien de la paix. 


À ce sujet, les activités violentes et criminelles de Boko Haram continuent de menacer le peuple et le Gouvernement du Nigéria, s’est plaint le Président.  Par la terreur, les assassinats, les attentats et les enlèvements, Boko Haram s’efforce d’entraver le développement du nord-est du pays.  En avril dernier, a-t-il rappelé, des jeunes filles innocentes ont été arrachées à leur école à Chibok.  Il a remercié tous les pays et toutes les organisations qui ont manifesté leur solidarité avec le Nigéria et assuré que son gouvernement ne ménageait pas ses efforts pour obtenir leur libération.


Par ailleurs, M. Jonathan a considéré que l’incapacité du Conseil de sécurité à agir à l’unanimité pour répondre aux défis urgents en matière de paix et de sécurité internationales, en Syrie, en Iraq, en Ukraine, ou pour ce qui est de la situation entre Israël et la Palestine, plaidait en faveur d’une réforme du Conseil.  Il est impératif de profiter en 2015 du cinquantième anniversaire de la réforme de 1965 pour avancer sur ce dossier.


L’Afrique de l’Ouest est maintenant ravagée par le virus Ebola.  Si le Nigéria a été en mesure de réagir rapidement pour contrôler la propagation de la maladie, la situation au Libéria et en Sierra Leone requiert une action durable, collective et mondiale, a fait valoir le Président.  Grâce aux efforts concertés de ses professionnels de la santé, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de ses partenaires internationaux, le Nigéria ne connaît pas aujourd’hui de cas d’Ebola, a-t-il affirmé.  En outre, le Nigéria a déjà dépensé 3,5 millions de dollars pour aider le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée à combattre la maladie. 


Enfin, M. Jonathan a assuré que la prochaine élection présidentielle, en février 2015, la cinquième depuis la fin du pouvoir militaire en 1999, sera conduite de façon démocratique.


M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a dit que les crises en Afrique et ailleurs suscitent une vive inquiétude du fait que leur gravité a souvent été sous-estimée par la communauté internationale.  « Quand la sécurité s’effondre, les coûts humains sont énormes », a ajouté M. Kagamé, en notant qu’une structure de gouvernance qui ne serait pas construite de l’intérieur ne saurait s’enraciner.  Il a appelé la communauté internationale à tenir compte de l’importance de « l’identité nationale ». 


Le Président a estimé que le problème de nos sociétés est que « l’identité nationale » est souvent bien trop faible.  Le Rwanda est constitué d’un peuple très optimiste au « civisme exceptionnel », parce que son identité nationale est très forte.  Il a exhorté la communauté internationale à mieux prévenir les conflits, plutôt que de se limiter à une tâche de « gestion » des confits. 


M. JUAN ORLANDO HERNÁNDEZ, Président du Honduras, a rappelé la grave crise politique que son pays avait traversée en 2009.  Malgré cela et malgré la pauvreté et les catastrophes naturelles, le Honduras pratique la démocratie participative, a-t-il assuré.  Le pays s’est doté d’un Plan intitulé « Tous pour une vie meilleure » qui soutient les familles les plus pauvres et lutte contre la corruption, ainsi que d’une plateforme pour l’emploi et le développement économique, appelée « ZEDE ».  Ce cadre, qui a été adopté après une révision de la Constitution, couvre les domaines juridique, économique, administratif et politique, a-t-il précisé.  Sur le plan économique, par exemple, il a expliqué que le Honduras offre un marché ouvert régi par des règles simples, qui permet de créer de bons emplois.


Le Président a aussi parlé des Alliances public-privé, un modèle participatif d’entreprises publiques et privées.  « Nous construisons en outre un couloir logistique interocéanique pour relier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique ».  M. Hernandez a expliqué le grave problème de la migration des enfants vers l’Amérique du Nord, beaucoup d’entre eux n’étant même pas accompagnés par un adulte.  « Notre pays est le territoire d’une guerre qui n’est pas la nôtre, a-t-il dit en appelant à s’attaquer au problème de la drogue, du côté des producteurs comme des consommateurs, et en soulignant que les enfants sont un maillon de ce trafic ».  Il a souhaité qu’un accord soit trouvé pour résoudre cette crise, sachant que le Honduras est seulement un point de passage du trafic de drogues, n’étant ni producteur ni consommateur.


Si on parle de ce qui se passe dans d’autres régions du monde, des situations que nous condamnons, on parle très peu des problèmes des millions de familles qui vivent dans le triangle noir en Amérique centrale, a regretté le Président.  Quelle est la différence entre les personnes déplacées à cause des violences dans d’autres régions et les personnes déplacées du fait de la violence causée par la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues?  La différence c’est que les premières viennent frapper à la porte des États-Unis, a-t-il répondu.  Il a donc demandé que la région cesse d’ignorer ce drame humain en Amérique centrale.


Venant aux questions de développement économique, le Président du Honduras a plaidé en faveur d’un traitement commercial égal à celui accordé aux pays d’Asie.  De combien d’argent a besoin un être humain pour être heureux?  Pour répondre à cette question, il a évoqué les entreprises humanitaires de l’un des hommes les plus riches du monde, Bill Gates, avant de l’inviter à venir travailler au Honduras.  Citant ensuite le pape François, il a souligné qu’on n’a jamais vu des déménageurs suivre un corbillard: personne n’est enterré avec ses biens.  Il y a un trésor que personne ne peut nous voler: ce n’est pas ce que nous avons économisé mais ce que nous avons donné aux autres, a dit le Président d’un pays où 43% de la population du Honduras vit avec moins d’un dollar par jour et où le Gouvernement fait des efforts pour les sortir de leur condition. 


M. FILIP VUJANOVIĆ, Président du Monténégro, a réaffirmé l’attachement de son pays à un système multilatéral efficace au centre duquel se situe une ONU forte dont il appuie le processus de réforme en cours.  Saisissant cette occasion, il a rappelé qu’en mars dernier, l’immeuble bio de l’ONU avait ouvert ses portes dans la capitale Podgorica.  En tant que membre du Conseil des droits de l’homme, le Monténégro continuera à se battre pour l’intégration de la dimension droits de l’homme dans tous les aspects du travail des Nations Unies, pour renforcer le rôle du Conseil en termes de réponse aux violations des droits de l’homme et pour préserver l’universalité des droits de l’homme et l’indépendance du système des droits de l’homme de l’ONU.  Le Monténégro accorde une priorité particulière à la défense des droits des plus vulnérables comme les droits des enfants, de la jeunesse, des personnes âgées, des handicapés ainsi que l’égalité entre les sexes et la lutte contre la discrimination.


Le Monténégro est également activement engagé sur les plans bilatéral et régional dans la promotion de la paix et de la sécurité en Europe de l’Est, qui sont un préalable au développement, selon M. Vujanović.  À cet égard, il a estimé que l’intégration de son pays à l’OTAN et à l’Union européenne contribuerait significativement à la stabilité et au développement de toute la région des Balkans.  En tant qu’adepte du désarmement, le Monténégro a ratifié, cette année, le Traité sur le commerce des armes, a encore rappelé le Président.  Il adhère pleinement à la responsabilité de protéger et salue l’initiative de la France pour un « code de conduite » relatif au recours au droit de veto en cas de génocide, de crime de guerre, de crime contre l’humanité et de nettoyage ethnique.  Pour ce qui est du programme du développement pour l’après-2015, le Monténégro préconise une approche basée sur le respect et la promotion des droits de l’homme, ainsi que sur le développement humain.


M. JACOB ZUMA, Président de l’Afrique du Sud, a rappelé que l’Afrique avait mis en place le « Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) dans la foulée de l’adoption des OMD.  La vision de l’Union africaine à l’horizon 2063, parallèlement au NEPAD, constituera la pierre angulaire du programme de développement pour le continent.  En termes d’OMD, l’Afrique du Sud a réalisé des progrès considérables, notamment pour ce qui est de l’accès à l’éducation primaire pour tous ou encore de l’autonomisation des femmes et de l’accès à la santé.  Il reste toutefois beaucoup à faire, a reconnu M. Zuma, ajoutant que cela s’appliquait en particulier au monde en développement.  En vue de continuer sur la lancée, il faut, selon lui,  s’attaquer aux causes sous-jacentes du sous-développement.  À cet égard, il a dit apprécier la rédaction d’un programme de développement pour l’après-2015 qui permettrait de terminer ce qui n’a pas pu être fait dans la réalisation des OMD. 


Il a réaffirmé que les pays développés devraient être des partenaires sûrs et honorer leurs engagements, s’agissant, entre autres, de l’objectif de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD).  M. Zuma a regretté les pertes en vies humaines liées au virus Ebola, ajoutant que cette épidémie aurait été évitée si elle avait eu lieu dans le monde développé.  Il est heureux que les Nations Unies déploient une mission pour coordonner les efforts, a-t-il dit, en assurant que son pays continuerait à fournir toutes les ressources à sa disposition pour aider les gouvernements des pays frappés par cette épidémie.


M. Zuma a invité les États Membres à réfléchir sérieusement à la réforme de l’Organisation des Nations Unies, et en particulier le Conseil de sécurité à l’occasion du soixante-dixieme anniversaire de l’ONU en 2015.  Il a dit espérer qu’il sera possible d’adopter à cette occasion un programme concret.  Parmi les questions critiques à aborder dans ce contexte, M. Zuma a cité celles du droit de veto et de la représentation de l’Afrique et d’autres régions au Conseil de sécurité.  En conclusion, il s’est engagé à marcher dans les pas de « Madiba », en Afrique du Sud comme dans le monde.  À cet égard, il a remercié l’Assemblée générale d’avoir créé le « Prix Nelson Mandela » des Nations Unies.


M. DIDIER BURKHALTER, Président de la Confédération Suisse, a mis l’accent sur les jeunes et leurs attentes notamment la dignité, la paix, la liberté, l’égalité, une formation et un travail.  « Les jeunes sont en droit d’attendre de nous tous, les représentants des nations, que nous soyons réellement unis à nous engager de toutes nos forces pour remettre demain, dans leurs mains, une humanité qui rime pleinement avec sécurité, liberté et prospérité », a-t-il estimé.  Il a abordé les questions du renforcement de la sécurité internationale.  Avec 50 millions de personnes déplacées, 75 millions de jeunes entre 15 et 24 ans sans travail et donc sans perspectives, et des vagues prenant d’assaut les règles du droit international, en particulier du droit humanitaire, qui sont ignorées, violées, submergées, M. Burkhalter a regretté qu’on assiste aujourd’hui à une atteinte inacceptable aux acquis que l’humanité a engrangés sur les ruines de deux conflits mondiaux.  Ce constat est particulièrement vrai au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Iraq où la Suisse condamne avec la plus grande fermeté les actes brutaux du groupe qui s’autoproclame « États islamique ».  « L’Islam peut être, et doit être, comme les autres religions, un message de paix, d’humanité et de fraternité », a poursuivi M. Burkhalter appelant toutes les nations à être unies et à veiller à la prééminence du droit sur la force. 


La Suisse, avec une soixantaine d’autres États, s’est engagée pour demander au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie et s’engage à augmenter son aide humanitaire dans la région.  Elle appelle l’État iraquien à faire en sorte que les responsabilités soient établies, s’agissant des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et elle l’encourage à adhérer au Statut de la CPI.


Partant du principe que pour une paix durable il faut s’attaquer aux causes des conflits, la Suisse est convaincue que le défi posé par l’« État islamique autoproclamé » ne pourra être relevé dans la région que si la crise en Syrie est traitée dans son intégralité.  Elle appelle les parties à revenir à la table des négociations et à travailler à une solution politique.  En ce qui concerne la situation en Ukraine, le Suisse est en faveur d’une réponse pondérée de la communauté internationale qui laisse la place au dialogue et estime que se contenter d’isoler la Russie du reste de l’Europe ne résoudrait aucun problème et en créerait d’autres.  Il faut résoudre cette crise avec la Russie, pas contre elle, et la paix serait d’autant plus durable, selon M. Burkhalter, si l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui est présidée par la Suisse, parvient à reconsolider les bases de la sécurité coopérative entre les régions euro-atlantique et eurasienne.  Pour prévenir et gérer les tensions, il faut renforcer les capacités de médiation de l’ONU et des organisations régionales, dont l’OSCE, et mettre en commun des capacités et des forces.


M. Burkhalter a saisi l’occasion pour annoncer que la Suisse allait intensifier sa coopération internationale dans les domaines du développement et de l’humanitaire auxquels elle consacrera dès l’an prochain 0,5% de son revenu national brut.  Pour ce qui est de la réforme des Nations Unies, la Suisse souhaite que davantage d’organes se consacrent à la prévention des conflits et que l’on renforce les missions politiques spéciales.  Elle salue l’initiative de la France sur un accord volontaire des cinq membres permanents du Conseil de sécurité pour encadrer le recours au droit de veto en cas d’atrocités de masse.


M. IDRISS DEBY ITNO, Président du Tchad, a souligné que l’élaboration de l’agenda pour l’après-2015 avait été l’occasion pour les États Membres de revisiter en profondeur les OMD, en y apportant des réponses appropriées.  Il a indiqué que l’Afrique avait adopté une Position Commune qui s’inscrit dans la Vision 2063 du continent.  Le Président tchadien a aussi signalé que la décision de créer des mécanismes tels que la « Capacité africaine de réaction immédiate aux crises », ou la « Force régionale africaine pour le Sahel-Sahara et l’Afrique centrale » procède de cette volonté régionale et continentale de barrer la route au phénomène du terrorisme.  M. Deby Itno a aussi exhorté les pays de la Commission du bassin du lac Tchad à prendre les mesures nécessaires pour rendre opérationnelle la Force multinationale conjointe en vue de lutter contre les activités terroriste de Boko Haram.


Le Président tchadien a ensuite évoqué la tenue à Amdjaress, au Tchad, du Forum de paix et de réconciliation « entre les frères ennemis du Darfour ».  Il s’est aussi félicité de l’organisation, à Brazzaville, du Forum sur la réconciliation et le dialogue inclusif entre « les frères centrafricains », auquel, a-t-il précisé, le Tchad a pris une part active dans la recherche de solutions aux crises.  M. Deby Itno s’est aussi réjoui du dialogue intermalien et a noté avec satisfaction le processus de réconciliation engagé au Soudan du Sud pour ramener les Sud-Soudanais « à fumer le calumet de la paix ».


Le Chef de l’État tchadien a par ailleurs constaté que la « Libye Nouvelle » peine à exister depuis la chute du régime Qadhafi et a souligné que les « frères libyens » des différentes composantes politiques et sociales doivent comprendre que la paix ne peut provenir que des Libyens eux-mêmes.  Il a dénoncé le fait que la justice pénale internationale, « au lieu d’être neutre, impartiale et indépendante », semble consacrer plutôt la pratique des deux poids, deux mesures « en ne poursuivant que les faibles ».  M. Debys Itno a aussi souligné que le débat sur la réforme du Conseil de sécurité doit être mené à son terme.


Passant à la situation nationale, le Président a fait savoir que le Tchad s’est doté d’un Plan national de développement 2013-2015 et d’un Programme national de sécurité alimentaire qui visent à rendre opérationnel un développement résilient et émergent d’ici à 2025.  Il a précisé que le plan assure à chaque Tchadien un accès adéquat aux services sociaux de base.  Un Cadre national de dialogue politique a par ailleurs été créé en 2013 et le Tchad a adhéré au Mécanisme d’évaluation par les pairs de l’Union africaine et à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).


M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de l’Estonie, a dit que nous avons besoin d’un effort concerté pour réaliser la paix et la stabilité en Europe et au Moyen-Orient, et pour restaurer la crédibilité du droit international.  L’« État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) » pose des menaces aux peuples iraquiens et syriens et nous devons arrêter ces terroristes.  Nous aurions dû, a regretté le représentant, célébrer l’anniversaire du triomphe de la liberté et de la démocratie avec la chute du mur de Berlin, il y a un quart de siècle.  Mais en annexant la Crimée et en agressant l’Ukraine, un pays a choisi de violer la Charte des Nations Unies de 1945, les Accords d’Helsinki de 1975 et la Charte de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe de 1990, dont il est signataire.  Nous sommes ainsi devant un environnement complètement nouveau et jamais vu auparavant.   


La crise ukrainienne n’est pas seulement un conflit entre deux pays.  Elle n’est même pas un problème uniquement européen car si à la place des accords et des lois, la force brute s’applique dans les relations internationales, et si le changement des frontières par la force devient une norme acceptée, alors la stabilité du monde entier en sera menacée.  « C’est une vision du monde dans laquelle la force fait le droit alors que nous croyons que c’est le droit qui fait la force », a dit M. Ilves en reprenant une phrase du Président Obama. 


Cette évolution doit être fermement condamnée et la communauté internationale ne peut laisser la Crimée dans le statu quo.  Nous ne pouvons pas accepter les « conflits gelés » à des fins politiques.  L’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale doivent rester les droits fondamentaux des États et des nations et cela inclut le droit de ces États et nations de décider de leur avenir et de choisir leurs alliés.  Or, l’Ukraine a été agressée pour avoir fait ce choix. 


Le Président a dit avoir vu les signes avant-coureurs des événements en Ukraine, six ans plus tôt en Géorgie mais personne n’avait « entendu le réveil sonner ».  Nous devons prendre au sérieux la prévention des conflits et aider les pays qui ont fait le choix de la démocratie, de l’état de droit et des droits de l’homme.  Les situations récentes nous obligent à réexaminer le rôle des Nations Unies.  Comment un des objectifs principaux des Nations Unies, la paix et la sécurité internationales, pourrait-il être promu alors que des accords internationaux sont ignorés, des frontières sont changés et des territoires sont annexés par la force?  Comme le montre la situation en Syrie, nous ne pouvons pas ignorer la paralysie du Conseil de sécurité qui doit être réformé et ses méthodes de travail réexaminées.


Nous ne pouvons pas non plus accepter les arguments selon lesquels les droits de l’homme se fonderaient sur le contexte culturel de certains États alors qu’ils sont ancrés dans l’humanité et la dignité de chaque personne.  Membre de « Freedom Online Coalition », une communauté de 23 nations, l’Estonie, a dit son Président, demande que le programme de développement pour l’après-2015 reconnaisse l’importance des nouvelles technologies et des services en ligne comme une contribution majeure à la sécurité et la prospérité du monde.  La cybersécurité est importante non seulement pour la protection des droits mais aussi pour la prospérité économique.  Limiter l’accès ou censurer le contenu d’Internet n’est pas la réponse à la cyberinsécurité, a plaidé le Président. 


M. TEODORO OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la Guinée équatoriale, s’est inquiété de l’impact de la maladie à virus Ebola dans certains pays du continent africain.  Il a indiqué que lors de la remise de la deuxième édition du prix internationale UNESCO-Guinée équatoriale pour la recherche scientifique, son gouvernement avait annoncé un don de 2 millions de dollars pour financer les programmes de lutte contre cette maladie.  M. Obiang Obiang Nguema Mbasogo a insisté sur l’importance de renforcer le rôle de l’Assemblée générale et s’est inquiété de la prolifération des interventions qui foulent aux pieds le principe de non-ingérence.  Il faut clairement distinguer l’appui à un processus démocratique interne d’une ingérence sous la forme d’une pression, a-t-il commenté.  Le Président a souligné que la démocratie ne peut pas être importée mais doit, au contraire, être conforme aux valeurs positives des sociétés que seules les populations sont à même de définir. 


Le Chef de l’État Équato-Guinéen a indiqué que son gouvernement avait lancé un processus de gestion économique pour exploiter les ressources naturelles du pays.  Il a affirmé que la dernière réforme politique avait transformé la Guinée équatoriale en un État démocratique.  L’administration publique du pays se fait dans la transparence et les droits de l’homme sont protégés par des institutions fiables, a-t-il indiqué.  Un dialogue national sera par ailleurs organisé au mois de novembre prochain pour renforcer la démocratie dans le pays.


M. MAHINDA RAJAPAKSA, Président du Sri Lanka, a rappelé que son pays préside actuellement le Commonwealth, qui regroupe à lui seul plus d’un quart des États Membres de l’ONU.  Il a indiqué avoir proposé au Groupe de travail sur les objectifs de développement durable de consacrer un objectif à la réduction des inégalités au sein des pays et entre eux.  Le programme de développement pour l’après-2015 doit se focaliser sur la mise en œuvre, a-t-il ajouté, en demandant de faire preuve de volonté politique.  Il faut s’assurer que l’échec dans la réalisation de l’OMD nº8 relatif aux partenariats, ne se répète pas.  Le Président a prôné le renforcement des partenariats entre les pays développés et les pays en développement, afin que les pays du Sud aient les ressources et les technologies nécessaires. 


S’agissant du rôle des Nations Unies dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la prospérité internationales, il a souhaité que le système améliore sa crédibilité.  Les droits de l’homme sont placés au centre des programmes alors que l’on n’essaye même pas de comprendre des questions qui sont souvent complexes, a-t-il fait remarquer.  Il faut que les droits de l’homme soient des concepts moraux et non des outils politiques.  Le Président a regretté qu’en cette période postconflit dans son pays,  le Sri Lanka fasse l’objet de programmes mal conçus du Conseil des droits de l’homme qui ne mesurent pas toute la portée des progrès réalisés.  C’est un contraste avec la façon dont sont traitées d’autres situations d’urgence dans le monde, a-t-il commenté.


Attaché au multilatéralisme, il a demandé a une dépolitisation du système des Nations Unies pour éviter qu’elles ne se retrouvent otages de ses principaux contributeurs budgétaires.  Il a souhaité que la réforme du Conseil de sécurité avance en 2015, année du soixante-dixième anniversaire de l’ONU. 


Passant à la question des changements climatiques, le Président a demandé au monde une réponse forte, basée sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Après avoir appelé à la solidarité entre l’Asie et l’Afrique, il a parlé des efforts de son pays en matière de lutte contre le terrorisme.  Il s’est inquiété par ailleurs des conséquences des mesures économiques unilatérales prises contre les pays en développement et appelé à mettre fin à l’embargo contre Cuba.  Enfin, le Président a donné le détail des moyens mis en œuvre dans son pays pour progresser sur le plan du développement et de la démocratie.


Le Président du Venezuela, M. NICOLAS MADURO MOROS, a noté que les Présidents d’Amérique latine avaient tous parlé à l’Assemblée générale du besoin de refaçonner l’ONU en profondeur, compte tenu de l’importance que l’Organisation revêt pour l’humanité depuis sa création, il y a presque 70 ans.  L’ONU doit se démocratiser pour s’adapter à un monde multipolaire et respecter la souveraineté des peuples du monde qui veulent faire entendre leur voix.


Le projet Petrocaribe montre qu’un nouveau monde de paix, de coopération et de solidarité est possible, a dit le Président, avant de saluer « le nouveau régionalisme de l’Amérique latine ».  Il a rejeté le blocus économique contre Cuba, « un anachronisme de la guerre froide », et appuyé l’Argentine dans sa lutte contre le mécanisme de pillage des fonds vautours.  Dans le même esprit, il a préconisé « un plan de décolonisation de Porto Rico ».


Le Venezuela a mené à bien une révolution populaire démocratique, a rappelé M. Maduro, puis entamé un processus de libération sociale et politique pour surmonter la pauvreté.  Le pays est parvenu à la réalisation de pratiquement tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en matière d’éducation et d’emploi.


Le Venezuela possède la réserve pétrolière la plus grande de la planète, a ensuite rappelé le Président.  Le pétrole a été récupéré comme ressource naturelle pour le développement économique de la patrie et pour lutter contre l’impérialisme américain. 


D’après lui, le virus Ebola constitue la plus grande menace.  Si tous les États Membres de l’ONU avaient plus d’humanité, ils pourraient se concentrer sur cette lutte.  De même, les changements climatiques représentent une urgence.  « Il faut retrouver la qualité de vie pour l’être humain », a dit M. Maduro.


Évoquant les décisions adoptées par le Conseil de sécurité pour lutter contre le terrorisme, il a condamné les méthodes répugnantes des groupes terroristes.  Mais il a également dénoncé les attaques impérialistes et la « folle logique » des bombardements sans fin et « la course effrénée à la violence ».  « Seule une alliance respectant la souveraineté des nations permettra de lutter contre le terrorisme », a-t-il martelé.  « Les terroristes ne seront pas déracinés avec des bombes qui tuent des innocents ».


L’ONU doit être réformée pour rechercher une paix stable et une sécurité totale, a conclu M. Maduro.  Il a annoncé que le Venezuela prendra la présidence du Mouvement des pays non alignés l’année prochaine.  


Cette année, a dit M. DAVID CAMERON, Premier Ministre du Royaume-Uni, nous sommes confrontés à des épreuves « extraordinaires »: l’agression contre un État Membre de l’ONU, en Ukraine; la recherche de la paix au Moyen-Orient; la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest; et la menace mortelle de l’« EIIL » en Syrie et en Iraq.  S’agissant de cette dernière épreuve, « les erreurs du passé ne devraient pas servir d’excuse à l’indifférence ou à l’inaction ».  Certes, a convenu le Premier Ministre, il faut tirer les leçons de l’expérience iraquienne, d’il y a 10 ans, mais « il faut en tirer les bonnes leçons », c’est-à-dire reconnaître la nécessité de se préparer minutieusement et de ne pas se précipiter dans un conflit sans un plan précis.  La bonne leçon est que nous devons agir mais agir différemment. 


Nous devons avoir une approche globale pour gagner la bataille des idées et non pas seulement la bataille militaire.  Nous devons nous montrer intelligents pour ne pas passer outre des gouvernements représentatifs et responsables.  Nous devons être inclusifs pour travailler avec tous les partenaires disposés à prendre part à la solution, y compris « potentiellement » l’Iran.  Nous devons refuser tout compromis pour triompher des extrémistes.


Commentant point par point ces éléments, le Premier Ministre a appelé à faire barrage aux « prêcheurs de la haine dans nos pays », à interdire les organisations qui incitent au terrorisme et la suppression des vidéos en ligne telles que celles que l’« EIIL » a fait circuler sur l’assassinat des otages.  Certains y verront une violation de la liberté d’expression et du doute intellectuel mais aurait-il fallu permettre aux nazis ou au Ku Klux Klan (KKK) de recruter dans les universités et les campus?  Nous voulons, a dit le Premier Ministre, que les Musulmans et leurs gouvernements arrachent leur religion des mains des extrémistes.  Nous devons mobiliser l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de battre cette idéologie et c’est pourquoi le Royaume-Uni appelle à la nomination d’un nouveau représentant spécial sur l’extrémisme.


Les jeunes doivent voir l’attrait d’une voie différente, meilleure, plus ouverte et plus démocratique et sachons-le, a prévenu le Premier Ministre, l’échec à répondre aux aspirations des populations peut devenir le terreau où s’enracine l’extrémisme.  Il a illustré ses propos par l’exemple du Gouvernement de M. al-Maliki en Iraq.  Je sais, a-t-il dit, que certains voudraient que l’on passe un contrat avec le régime syrien pour défaire l’« EIIL » mais, s’est élevé le Premier Ministre, « les ennemis de mes ennemis ne sont pas mes amis, ce sont d’autres ennemis ».  Passer un pacte avec Bashar Al-Assad ne résoudra pas la problématique de l’« EIIL », parce que c’est la brutalité de son régime qui a été l’une des mœurs les plus puissantes des terroristes pour recruter.  « Mais nous sommes prêts à examiner toute option pratique pour aller de l’avant », a dit le Premier Ministre qui a douté qu’il doive revenir aujourd’hui à M. Al-Assad de diriger un gouvernement représentatif et responsable à Damas. 


Le Premier Ministre a confié qu’il a rencontré le Président iranien avec qui il a de « graves désaccords ».  Mais si le régime de l’Iran est prêt à contribuer à un Iraq et à une Syrie plus stables et plus inclusifs, nous devons accueillir cet engagement avec satisfaction.  En attendant le Royaume-Uni a pris des mesures novatrices pour, entre autres, pouvoir saisir les passeports, interdire aux suspects de voyager, retirer la nationalité britannique à ceux qui ont la double nationalité ou empêcher temporairement des nationaux de revenir sur le territoire. 


Le Premier Ministre a conclu en se disant peu convaincu que la menace extrémiste et islamiste pourrait être extirpée par des troupes occidentales au sol, même si l’approche intelligente et globale doit laisser une place à l’armée.  Le Conseil de sécurité a dûment été saisi d’une demande claire du Gouvernement iraquien pour un appui à son action militaire contre l’« EIIL ».  Nous avons désormais une base tout aussi claire dans le droit international pour agir, en a conclu le Premier Ministre, qui a promis de saisir son Parlement, dès ce vendredi, de la question d’une participation britannique aux frappes aériennes contre l’« EILL » en Iraq. 


Mme HELLE THORNING-SCHMIDT, Premier Ministre du Danemark, a dénoncé le fait que l’ordre international n’est plus respecté et s’est inquiétée de l’impact des changements climatiques, ainsi que des modes de consommation et de productions non durables d’une population mondiale qui approche les 7 milliards.  Elle a appelé les États Membres à trouver de nouveaux moyens de s’adapter aux nouveaux défis auxquels se voit confrontée la planète.  Elle a réclamé une coopération internationale plus forte en matière de paix et de sécurité, la conclusion d’un accord ambitieux sur les changements climatiques à Paris et l’adoption d’un programme de développement pour l’après-2015.


Le Premier Ministre a dénoncé les actes de « terreur lâches » perpétrés par l’« EIIL » et a fait savoir que le Danemark continue de contribuer activement aux efforts internationaux pour aider l’Iraq à y faire face.  Elle a jugé nécessaire de traiter les causes de cet extrémisme, en trouvant notamment une issue à la crise en Syrie.  Elle a averti du risque d’une transition politique exploitée par des extrémistes violents, mais a souligné que les gouvernements respectueux des droits de l’homme sont le seul moyen d’assurer la paix, la stabilité et la prospérité des sociétés. 


Mme Thorning-Schmidt a ensuite insisté sur la nécessité de combattre l’épidémie d’Ebola et a averti du risque que pose cette maladie à la paix et à la sécurité internationales.  Ce n’est pas un problème régional, mais une crise mondiale, a-t-elle souligné.  Le Premier Ministre a annoncé que le Danemark appuiera la construction de logements pour le personnel de santé dans les zones touchées et versera aussi un financement supplémentaire à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).


Elle a dénoncé l’opération militaire en Ukraine et a réclamé une solution politique à la crise.  La Fédération de Russie doit démontrer son engagement par des actes et non pas seulement par des mots, a-t-elle lancé, avant d’insister sur le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine.


Après avoir annoncé que le Danemark avait lancé une initiative pour la ratification de la Convention contre la torture, Mme Thorning-Schmidt est revenue sur la question des changements climatiques et a appelé à la conclusion, l’année prochaine, à Paris, d’un accord juridiquement contraignant pour réduire les émissions de CO2.  Elle a aussi fait savoir que son pays avait alloué 300 millions de dollars, auxquels s’ajouteront 100 millions de dollars cette année, à des activités de lutte contre les changements climatiques.


Concluant sur la question du développement, le Premier Ministre a voulu que les droits de la femme, notamment le droit à la santé reproductive, figurent dans le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a fait part de son attachement à l’éducation, notamment pour les plus défavorisés et a insisté pour que l’ONU s’adapte au monde actuel.


Le Premier Ministre de l’Ukraine, M. ARSENIY YATSENYUK, a commencé par souligner que les États doivent mettre tout en œuvre afin de protéger leurs citoyens et d’instaurer la paix.  Il a rappelé les origines du conflit en Ukraine, soit une invasion menée par la Russie.  « Un membre permanent du Conseil de sécurité a violé la Charte de l’ONU », ce qu’il a jugé « tout à fait inacceptable ».  Il y a 20 ans, l’Ukraine a abandonné son arsenal nucléaire qui était le troisième du monde en ordre d’importance.  Au lieu de garanties de sécurité, d’intégrité territoriale et d’indépendance, l’Ukraine a vu des militaires russes sur son sol, s’est indigné M. Yatsenyuk.


De plus, la Russie a annexé la Crimée et déployé des soldats russes dans l’est de l’Ukraine, enfreignant par là même des accords internationaux et bilatéraux.  Le Premier Ministre a exhorté la Russie à retirer ses forces et à engager de véritables pourparlers de paix, conformément au Mémorandum de Minsk.  En juillet dernier, l’avion de ligne MH17 a été abattu par un missile sol-air russe et 298 passagers innocents ont péri.  « L’Ukraine pleure ces morts », a poursuivi M. Yatsenyuk.  « Les auteurs de ce crime contre l’humanité doivent être traduits en justice. »


Il a ensuite demandé aux États-Unis et à l’Union européenne de ne pas abandonner les sanctions qu’ils ont décrétées contre la Russie tant que l’Ukraine n’aura pas recouvré sa souveraineté sur la Crimée.  « Nous ne faisons pas confiance aux paroles, nous ne faisons confiance qu’aux actes », a-t-il déclaré.  En conclusion, le Premier Ministre de l’Ukraine a adressé le message suivant au Président russe Vladimir Poutine: « Vous pouvez gagner la bataille contre les troupes, mais vous ne gagnerez jamais contre une nation ukrainienne unie ».


M. RASHID MEREDOV, Ministre des affaires étrangères du Turkménistan, a souligné que les solutions militaires ne sont pas les seules qui doivent être apportées aux conflits.  Il a fait part de son appui à l’élargissement des mandats de maintien de la paix et a proposé l’adoption de démarches communes pour éviter les risques de confrontation.  Le Ministre a appelé les dirigeants d’Asie centrale à combattre la criminalité transnationale organisée et le narcotrafic.  Il a réclamé la tenue, sous les auspices de l’ONU, d’un forum sur la coopération en Asie centrale pour travailler plus en avant sur ce domaine.  Le Turkménistan est prêt à accueillir un tel forum dans sa capitale, dès l’année prochaine, a assuré le Ministre.  Il a aussi insisté sur l’importance de la diplomatie préventive et s’est dit convaincu de la pertinence du mandat du Centre régional des Nations Uniespour la diplomatie préventive en Asie centrale et a voulu que celui-ci puisse assumer un rôle plus important dans la région.


Le Ministre a souligné que l’instauration de la paix en Afghanistan est essentielle pour assurer le maintien de la paix et de la sécurité dans l’ensemble de la région.  Le Turkménistan a proposé la tenue sur son sol d’un dialogue national avec toutes les parties afghanes, visant notamment à définir des mesures pour aider l’économie du pays et le faire participer au processus d’intégration régionale.  Le Ministre a aussi parlé du projet de construction d’un gazoduc entre son pays, le Pakistan et l’Inde, entre autres, ainsi que de la construction, qui a débuté en mai dernier, d’un réseau ferroviaire entre le Turkménistan, l’Afghanistan et le Tadjikistan.  Il a aussi fait savoir que le Turkménistan fournit de l’électricité à l’Afghanistan dans des conditions très favorables et que son gouvernement compte en accroître la quantité.


Le Ministre a réclamé la poursuite du dialogue pour élargir les bases juridiques du régime de non-prolifération nucléaire et créer une zone exempte d’arme nucléaire en Asie centrale.  Il a prôné l’amélioration des dispositifs de l’ONU pour appuyer la non-prolifération, ainsi que la création d’un centre de désarmement régional en Asie centrale.  Il a aussi appelé à la relance des consultations sur la mise en œuvre des dispositifs de la résolution adoptée en mai 2013 par l’Assemblée générale et portant sur le transit de l’énergie.  Il a demandé l’institutionnalisation du Groupe d’experts sur la coopération énergétique.


Le Ministre du Turkménistan est revenu sur l’adoption, au début du mois, à l’issue d’une Conférence de haut niveau sur le rôle des transports et des corridors de transit, de la Déclaration d’Achgabat qui, a-t-il expliqué, jette les bases d’une coopération renforcée.  Il a aussi indiqué que son pays avait organisé, au mois de juin dernier, une conférence sur la migration et l’apatridie à l’issue de laquelle a été adoptée une déclaration qui énonce les mesures urgentes à prendre pour assurer la protection juridique de ces personnes. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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