SG/SM/16215-AFR/2979

M. Ban Ki-moon engage les parties en République centrafricaine à conclure rapidement un accord politique sur la gouvernance et l’état de droit

26/9/2014
Secrétaire généralSG/SM/16215
AFR/2979
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M. BAN KI-MOON ENGAGE LES PARTIES EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE À CONCLURE RAPIDEMENT UN ACCORD POLITIQUE SUR LA GOUVERNANCE ET L’ÉTAT DE DROIT


On trouvera, ci-après, l’allocution du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, prononcée à la réunion de haut niveau sur la République centrafricaine, le 26 septembre 2014 :


Je vous remercie de vous être réunis ici pour examiner ensemble la situation en République centrafricaine.


Je souhaite tout spécialement la bienvenue au Chef d’État de la transition, Mme Catherine Samba-Panza.


Je remercie le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, Médiateur pour la crise en République centrafricaine.


Je salue aussi la présence de beaucoup d’autres chefs d’État et de gouvernement, du représentant de l’Union africaine, du Secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, et des représentants des membres du Conseil de sécurité et d’autres partenaires importants, dont la Banque mondiale.


Je tiens enfin à honorer la mémoire de Mme Margaret Vogt, mon ancienne Représentante spéciale, qui a disparu cette semaine. Elle était profondément attachée au peuple de la République centrafricaine – et était admirée et respectée par tous ceux qui la connaissaient.


Il y a un an, la République centrafricaine a sombré dans la crise. De violents troubles intercommunautaires, un désastre humanitaire et des atrocités criminelles ont suivi.


Je me suis rendu dans le pays en avril. Je n’oublierai jamais à quel point il était dévasté et combien le désespoir était grand.


Depuis, il y a eu quelques progrès notables.


Je salue l’opération de maintien de la paix sous conduite africaine, la MISCA, et les forces françaises participant à l’opération Sangaris.


Le 15 septembre, la MISCA a transféré ses pouvoirs à la MINUSCA, ce qui a mis en évidence la bonne collaboration entre l’ONU et l’Union africaine.


Ensemble, la MINUSCA, les forces françaises et l’EUFOR-RCA vont s’employer à améliorer les conditions de sécurité en s’appuyant sur les progrès relatifs déjà accomplis.


Le processus politique est sorti renforcé de l’élection de Mme Samba-Panza, en janvier.


L’accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville le 23 juillet est une étape importante.


Il est crucial qu’il soit intégralement appliqué, comme il est crucial que se tienne un dialogue ouvert et largement représentatif, avec l’appui des partenaires régionaux et internationaux.


J’engage toutes les parties à conclure rapidement un accord politique sur la gouvernance et sur les principales questions d’état de droit. Pour que la paix revienne, il est indispensable que les crimes atroces qui ont été commis soient punis.


Il y a beaucoup de travail à faire. Il reste des milliers de déplacés. Les femmes et les enfants demeurent exposés à des violences et des mauvais traitements graves. Des milliers d’enfants sont encore associés à des groupes armés. Les différentes communautés sont loin d’être réconciliées. La crise alimentaire n’est pas loin.


Nous devons nous mobiliser pour favoriser la reprise économique et la stabilisation afin de répondre à des besoins urgents sur le plan de la sécurité et de la situation humanitaire.


Pendant des décennies, les structures de l’État ont été vidées de leur substance par la gabegie, la corruption et la négligence de la communauté internationale.


Il faudra du temps pour reconstruire, mais nous devons à présent nous concentrer sur la gestion des finances publiques et la responsabilité, en mettant l’accent sur la collecte de l’impôt, la maîtrise des dépenses publiques, les marchés publics et les pratiques relatives aux concessions.


Le partenariat entre la communauté internationale et la République centrafricaine doit être ancré dans une responsabilité mutuelle.


Lorsque je me suis rendu dans le pays, la responsable d’un groupe de femmes pour la paix m’a dit « Le tissu social de notre pays est déchiré. Les liens qui nous unissaient sont brisés. Plus rien ne nous relie. Mais vous représentez le monde et vous êtes ici. À présent, nous savons que nous faisons partie du monde ».


Nous devons être là pour les Centrafricains. Nous devons nous engager à tenir le cap et à les aider à tracer la voie qui les conduira à la reconstruction, à la réconciliation et au retour de l’état de droit.


Nous avons la possibilité d’aider. Et l’obligation d’agir.


Je vous remercie.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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