CS/11482

Après le lancement par Israël d’une offensive militaire terrestre à Gaza, le Conseil de sécurité appelle à l’instauration urgente d’un cessez-le-feu et au retour à la table des négociation

18/7/2014
Conseil de sécuritéCS/11482
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

7220e séance – après-midi                                  


APRÈS LE LANCEMENT PAR ISRAËL D’UNE OFFENSIVE MILITAIRE TERRESTRE À GAZA, LE CONSEIL DE SÉCURITÉ APPELLE À L’INSTAURATION URGENTE D’UN CESSEZ-LE-FEU ET AU RETOUR À LA TABLE DES NÉGOCIATIONS


Le Gouvernement israélien a profité « cyniquement » du meurtre des trois enfants de colons pour lancer une attaque barbare à Gaza et provoquer la chute du Gouvernement de consensus national palestinien, a accusé aujourd’hui le représentant de la Palestine, lors d’une réunion du Conseil de sécurité au cours de laquelle toutes les délégations ayant pris la parole ont lancé un appel au cessez-le-feu, après l’offensive terrestre lancée depuis hier par Israël à Gaza.


L’attaque « sauvage » d’Israël contre le peuple de Gaza ne saurait se justifier, a tranché l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies.  L’opération israélienne n’est pas un cas de légitime défense mais « une agression militaire vengeresse » planifiée et perpétrée contre une population civile vivant sous occupation, dont l’un des objectifs principaux est la destruction de l’unité palestinienne et la chute du gouvernement de consensus national, a accusé le représentant.  Israël a lancé hier une offensive terrestre à Gaza, laquelle a été précédée par des raids aériens meurtriers menés depuis le 1er juillet dernier, en signe de représailles contre l’assassinat, le 12 juin dernier, de trois adolescents juifs en Cisjordanie, dont Israël impute la responsabilité au Hamas, a-t-il rappelé.


Alors que les responsabilités de ces meurtres n’ont jamais été établies par une quelconque enquête indépendante, a dénoncé le représentant de l’État observateur de la Palestine, le Gouvernement israélien a profité de la mort des trois enfants de colons israéliens pour lancer une attaque barbare à Gaza, soutenue et relayée par des autorités, des colons et des extrémistes qui incitent à ce que plus de terreur et plus de souffrances soient encore infligées aux Palestiniens.  Le représentant a cité l’un après l’autre, les noms de 35 enfants, personnes âgées et personnes handicapées qui ont succombé aux derniers raids israéliens.


Intervenant à son tour, le représentant d’Israël a déclaré qu’Israël regrette toute perte en vies humaines, contrairement au Hamas, qui n’a pas de limite dans sa cruauté et qui stocke des armes dans des maisons et des écoles et procède à des tirs de missiles et de roquettes à partir des mosquées.  « L’UNRWA* a elle-même trouvé 20 missiles dissimulés par le Hamas dans ses écoles, s’est indigné l’Ambassadeur israélien.  « Face aux terroristes, aux roquettes et aux djihadistes, nous n’avions pas le choix », a ensuite déclaré le représentant qui a rappelé que ces deux dernières semaines, le Hamas a tiré 1 500 roquettes contre les villes israéliennes, menaçant ainsi la vie de 5 millions d’Israéliens.  Le Hamas veut profiter de l’unité palestinienne pour exporter sa politique en Judée

et en Samarie.  En appuyant cette unité et le Gouvernement récemment formé à cet effet, a dit le représentant aux membres du Conseil de sécurité, « vous donnez au Hamas l’occasion d’ancrer la violence et la terreur dans les bases mêmes du tissu fondamental de la Judée et de la Samarie, comme il l’a fait à Gaza ». 


« Combien d’autres Palestiniens doivent tomber avant que le Président Abbas ne mette fin à son partenariat avec le Hamas, un groupe terroriste meurtrier? » s’est demandé le représentant d’Israël en invoquant la bonne foi de son gouvernement. 


Au cours du débat, les délégations ont reconnu à Israël son droit à la légitime défense mais l’ont appelé à faire preuve de retenue, et à ne pas abuser du recours à la force, conformément au droit international.  « Il y a eu trop de morts, et la situation doit changer », a plaidé la représentante des États-Unis en paraphrasant la mère de l’adolescent palestinien qui a perdu la vie, victime d’un acte meurtrier perpétré par des Israéliens qui voulaient venger les trois adolescents israéliens tués en Cisjordanie.


L’intensification d’une violence que les Nations Unies ont tant tenté d’éviter est devenue une réalité à Gaza et autour de Gaza, a regretté le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, déplorant, en particulier, que la situation se soit autant dégradée, après l’espoir né de la tentative de l’Égypte d’obtenir un cessez-le-feu, lequel avait été accepté par Israël et l’Autorité palestinienne, avant que le Hamas ne fasse une contre-proposition qu’Israël a jugé inacceptable.  L’adjoint du Secrétaire général chargé des affaires politiques a dénoncé le fait que le Hamas ait repris ses tirs de roquettes, ce qui a mis fin à la trêve humanitaire obtenue d’Israël.


Notre priorité « immédiate et absolue » doit être l’obtention d’un cessez-le-feu, a souligné le représentant de la France.  Il faut ensuite créer les conditions d’une trêve durable, qui réponde aux attentes légitimes des Israéliens et des Palestiniens, a-t-il préconisé.  Les grandes lignes de la solution sont connues, et pourtant personne n’arrive à les mettre en œuvre, s’est impatienté avec regret le représentant.  Européens et Arabes doivent, aux côtés des Américains, se mobiliser pour apporter concrètement aux deux parties les garanties dont elles ont besoin pour surmonter leurs peurs.  Les vieilles recettes n’ont pas marché depuis la signature des Accords d’Oslo, il y a 20 ans, a-t-il déploré.  Les deux parties sont, à l’évidence, incapables d’aller à la paix par elles-mêmes.  C’est donc de l’effort de chacun dont nous avons besoin, afin de les aider dans cette voie qu’elles hésitent à emprunter, a souligné avec force le représentant de la France.


Le Secrétaire général de l’ONU se rendra dans la région demain pour, en coordination avec les acteurs régionaux et internationaux, aider Israéliens et Palestiniens à mettre fin à la violence et à trouver la voie à suivre, a annoncé le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques qui a aussi indiqué que M. Ban Ki-moon étudie soigneusement la demande du Président Mahmoud Abbas visant à ce que la Palestine soit placée sous protection internationale dans un système administré par l’ONU.


*   Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient. 


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. JEFFREY FELTMAN, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a regretté que l’intensification d’une violence que les Nations Unies ont tant tenté d’éviter est devenue une réalité à Gaza et autour de Gaza, ceci après que des signes d’espoir aient émergé, en particulier après la tentative de l’Égypte d’obtenir un cessez-le-feu, et alors que l’ONU avait réussi à imposer une pause humanitaire.  Le Secrétaire général s’est donc dit alarmé quand des militants ont repris les jets de projectiles dans la bande de Gaza, mettant fin aux espoirs de voir le début d’une désescalade des tensions, a dit M. Feltman.  Les tirs de roquettes contre Israël ont marqué la fin de la pause humanitaire et le Premier Ministre israélien a annoncé le lancement d’une opération terrestre contre Gaza. 


Le Secrétaire général, a dit son adjoint chargé des affaires politiques, est préoccupé par cette escalade, y compris la réponse particulièrement virulente et lourde d’Israël aux tirs de roquettes, que le Secrétaire général a une nouvelle fois condamnés.  Depuis le début de la crise, le Secrétaire général a exhorté les partenaires régionaux et internationaux à exercer leur influence pour amener les parties à mettre fin aux souffrances et au bain de sang, a dit M. Feltman.  Il a d’ailleurs salué le fait qu’Israël ait accepté la proposition de cessez-le-feu de l’Égypte avant que le Hamas ne fasse une contre-proposition qu’Israël a jugé inacceptable.  L’Autorité palestinienne avait pourtant accepté le cessez-le-feu, et le Président Mahmoud Abbas devrait arriver aujourd’hui en Turquie pour des réunions avec le Président et le Premier Ministre turcs.


Le Président Abbas a aussi écrit au Secrétaire général pour lui demander de placer la Palestine sous protection internationale dans un système administré par l’ONU, a indiqué M. Feltman.  Le Secrétaire général, a promis son adjoint, étudie soigneusement cette demande.  Le cessez-le-feu est indispensable et urgent, sinon d’autres pauses humanitaires seront nécessaires.  Nous ne pouvons revenir au statu quo, et une fois le calme rétabli il faudra retourner aux causes sous-jacentes du conflit, à savoir la fin de la contrebande d’armes, l’ouverture des points de passage et le retour de Gaza sous l’autorité du Gouvernement palestinien légitime, qui adhère aux engagements pris par l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP). 


L’impact de la crise à Gaza commence à se faire ressentir dans toute la région, a prévenu le Secrétaire général adjoint, en indiquant par exemple que 11 roquettes ont été lancées contre Israël à partir de la zone d’opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  Sur un autre front, les dernières violations de l’Accord sur la Force de désengagement entre Israël et la Syrie (FNUOD) ont montré le grave danger que la situation en matière de sécurité continue de poser à la stabilité du Golan. 


Quand nous parlons de Gaza, n’oublions pas pour autant l’image plus large que l’on devrait avoir de la situation au Moyen-Orient.  La situation à Gaza a des répercussions en Cisjordanie, y compris Jérusalem-est, a rappelé M. Feltman.  Depuis ce matin, des restrictions sont imposées à l’accès à la vieille ville de Jérusalem, où les Forces de sécurité israéliennes sont déployées en nombre.  La situation actuelle sur le terrain est le résultat ultime d’un échec collectif à promouvoir une solution politique au conflit israélo-palestinien.  Les mesures temporaires ne suffiront plus.  La communauté internationale doit assumer ses responsabilités de contribuer de manière urgence à une perspective sérieuse de voir la solution à deux États devenir une réalité.  C’est la seule façon de faire durer un cessez-le-feu.  Le Secrétaire général, a dit son adjoint aux affaires politiques, est prêt à faire sa part.  Le Secrétaire général part dans la région demain, pour exprimer sa solidarité aux Israéliens et aux Palestiniens et les aider, en coordination avec les acteurs régionaux et internationaux, à mettre fin à la violence et à trouver la voie à suivre. 


M. RIYAD MANSOUR, Observateur de la Palestine, a déclaré que « l’agression sauvage » lancée par les Israéliens ne pouvait être qualifiée d’opération d’autodéfense.  Il a cité les noms et âges de quatre enfants palestiniens, âgés de 2 à 13 ans, qui ont été tués hier.  En moins de 24 heures le récent assaut israélien a tué 40 Palestiniens, a-t-il ajouté.  Il a estimé que le seul objectif de cette opération militaire planifiée était la destruction de l’unité palestinienne et l’effondrement du gouvernement de consensus national.  Il a rappelé que le Gouvernement israélien s’est servi du prétexte de l’assassinat de trois jeunes israéliens, sur lequel il n’y a eu aucune enquête, pour lancer son attaque.  « Crimes de guerre, crimes contre l’humanité et violations des droits de l’homme sont en train d’être commis à Gaza contre une population civile sans défense », a insisté M. Mansour. 


Il a précisé que 274 Palestiniens avaient été tués et 2 065 blessés, dont 66 enfants, 24 femmes et 17 personnes âgées, depuis la reprise des hostilités.  Il a ajouté que 38 000 personnes avaient été déplacées.  Les images des enfants tués ont heurté les cœurs et la conscience internationale, a-t-il dit.  M. Mansour a ensuite lu les noms et prénoms d’une cinquantaine de jeunes Palestiniens, handicapés et personnes âgées tués par les forces israéliennes depuis le dernier appel au calme du Conseil de sécurité.  Il a indiqué que parmi les victimes figurent des membres du personnel humanitaire qui s’affairaient dans les décombres alors que les forces israéliennes continuaient de frapper leurs cibles.  Il a demandé au Conseil de sécurité d’adopter une résolution condamnant l’agression militaire israélienne contre la population civile palestinienne dans la bande de Gaza, et lancé un appel à l’arrêt de cette agression, ceci de façon immédiate.  Le Conseil doit aussi appeler à la levée du blocus de la bande de Gaza, et garantir la protection des Palestiniens, a dit M. Mansour.  Il a indiqué qu’une telle résolution aurait le soutien du Groupe des États arabes, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et du Groupe des pays non alignés, qui représentent la majorité des États Membres des Nations Unies.


« Face aux terroristes, aux roquettes et aux djihadistes, nous n’avions pas le choix », a déclaré d’emblée M. RON PROSOR (Israël).  Il y a quelques heures, les troupes israéliennes sont entrées à Gaza pour assurer le calme au peuple d’Israël, tout en éliminant les capacités de guerre du Hamas.  Israël, a assuré le représentant, a tout fait pour éviter cette extrémité, comme en témoigne le fait qu’il a accepté la proposition de cessez-le-feu avant que le Hamas ne présente des contrepropositions inacceptables.  Les forces israéliennes se battent à Gaza, mais pas contre le peuple gazaoui.  Le mois dernier a donné une image des menaces incessantes auxquelles Israël est confronté.  Le Hamas n’a pas tiré une ou deux roquettes mais bien 500, et a montré qu’il était déterminé à mener une guerre ouverte contre l’État juif.  Comment le Hamas a-t-il utilisé le cessez-le-feu humanitaire?  Par l’envoi de 13 terroristes lourdement armés dans un tunnel menant au kibboutz de Sufia pour y commettre un massacre.  Pendant 10 jours, la vie de 5 millions d’Israéliens se résumait à se mettre à l’abri.  Tel-Aviv, Haïfa et Jérusalem ont été bombardés au quotidien.  Israël, a affirmé le représentant, ne fait que défendre son peuple contre les attaques terroristes.  Tout au long de l’opération, Israël reste engagé au respect du droit international, car son armée est une armée « morale » et n’opère que contre les cibles terroristes.  Le

Gouvernement israélien, a assuré le représentant, regrette toute perte civile, contrairement au Hamas qui n’a pas de limite et qui stocke ses armes dans des maisons et tire à partir des mosquées.  Même l’UNRWA a trouvé 20 missiles dans ses écoles, a-t-il indiqué. 


Dans leurs hôtels de luxe au Qatar, a ironisé le représentant, les dirigeants du Hamas appellent d’une main, le « room service », et donnent des instructions, de l’autre, leurs combattants d’utiliser les Palestiniens comme boucliers humains.  Israël se trouve devant un choix que ne devrait connaître aucun État: soumettre ses citoyens aux attaques ou dialoguer avec des terroristes.  Le Hamas utilise les blessés palestiniens pour alimenter sa machine de propagande.  Sa stratégie est claire: perpétuer le meurtre de son propre peuple dans l’espoir que la communauté internationale fasse pression sur Israël.


« Combien d’autres Palestiniens doivent tomber avant que le Président Abbas ne mette fin à son partenariat avec le Hamas, un groupe terroriste meurtrier? » a demandé le représentant israélien.  L’occupation serait la cause du conflit?  Mais oublie-t-on qu’Israël a rendu en 2005 chaque centimètre carré de Gaza aux Palestiniens?  Au lieu de développer le territoire, le Hamas a créé une théocratie militante, mené la guerre contre le Fatah et bâti un régime terroriste et des tunnels souterrains.  Il a fait main basse sur l’aide internationale pour s’acheter des armes et élargir son arsenal de roquettes.  En 2008, le Hamas a tiré 800 roquettes; en 2012, 1 200 en une semaine, et ces deux dernières semaines, 1 500 roquettes menaçant la vie de 5 millions d’Israéliens.


Après avoir tiré 12 000 roquettes en neuf ans, il est clair, s’est résigné le représentant, que le Hamas n’est pas intéressé par la paix, préférant adopter la stratégie du « Hudna » qui consiste à accepter un cessez-le-feu avant de se réarmer et de reprendre les attaques.  Le Hamas utilise Gaza pour nuire au peuple palestinien et bâtir des bases terroristes juste à côté d’Israël.  Le Hamas veut profiter de l’unité palestinienne pour exporter sa politique en Judée et en Samarie.  « Comment peut-on croire qu’un groupe dont la raison d’être est d’éradiquer Israël peut faire la paix? » s’est demandé le représentant.  En appuyant le Gouvernement palestinien d’unité, a prévenu le représentant, vous donnez au Hamas l’occasion d’ancrer la violence et la terreur dans les bases mêmes du tissu fondamental de la Judée et de la Samarie, comme il l’a fait à Gaza. 


M. EIHAB OMAISH (Jordanie) a dénoncé la guerre qu’Israël a lancée contre le peuple de Gaza et qui s’est traduite par une invasion terrestre la nuit dernière.  Il s’est dit horrifié par les conséquences des attaques israéliennes, qui ont fait près de 280 morts et 1 500 blessés palestiniens, en précisant que 80% des victimes sont des civils et que 20% sont des enfants.  Il a ajouté que plus de 600 maisons ont été détruites, que plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens ont dû fuir leur domicile et que plus de la moitié des Gazaouis vivent sans accès à l’eau.  Il a appelé Israël à retirer ses forces de la bande de Gaza et a demandé une désescalade totale et un cessez-le-feu, afin que les civils ne soient plus pris pour cibles ou qu’ils soient.  Nous appelons à ce que le droit international soit pleinement respecté, a dit le représentant.  Il a salué l’initiative l’égyptienne visant à parvenir à un cessez-le-feu, en rappelant l’urgence de parvenir à une solution à deux États. 


Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a déclaré que le Président Barack Obama a réaffirmé au Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahu l’appui des États-Unis au droit d’Israël de se défendre.  Mais il s’est dit préoccupé par les pertes en vies humaines, l’exhortant à atténuer la souffrance des hommes, des femmes et des enfants.  Les États-Unis sont préoccupés par la mort d’enfants et le déplacement des milliers de personnes.  Les Israéliens aussi fuient pour éviter les tirs de roquettes.  Ce n’est une vie acceptable ni pour les Palestiniens ni pour les Israéliens, a martelé la représentante.  Le Hamas, a-t-elle accusé, est en train de saper tous les efforts de paix.  Le Président Obama, a-t-elle rappelé, a appelé à un retour au cessez-le-feu de novembre 2012 et a appuyé la proposition de l’Égypte.  En attendant, il faut tout faire pour aider les civils pris au piège, a-t-elle dit, en se félicitant de la trêve humanitaire.  Mais une trêve n’est qu’une trêve et ne saurait remplacer un cessez-le-feu.  Jugeant impardonnable l’utilisation illégale d’écoles pour stocker des armes, la représentante a exigé la fin des tirs.  Il y a eu trop de morts, la situation doit changer, a-t-elle dit en paraphrasant la mère de l’adolescent palestinien, mort à la suite de représailles pour la tuerie des trois adolescents israéliens.


M. LIU JIEYI (Chine) s’est dit préoccupé par la poursuite des opérations militaires israéliennes.  Il a condamné tout abus du recours à la force en estimant que tout recours à la force conduisant à la mort de civils était inacceptable.  Il a prévenu que ces morts ne créeront que plus de rancœur.  Il a exhorté les Israéliens à cesser immédiatement toute hostilité, à retirer leurs troupes et à lever le blocus imposé à la bande de Gaza.  Il a salué les efforts de médiation du Secrétaire général, de l’Égypte et des pays de la région en souhaitant que les Israéliens et Palestiniens réagissent positivement à ces initiatives, en évitant toute action susceptible de conduire à une aggravation de la situation.  Il a dit que la Chine était en étroit contact avec les parties dans l’espoir de faciliter un cessez-le-feu.  Il a exprimé l’appui de la Chine au respect des droits légitimes des Palestiniens d’exercer leur droit à vivre dans un pays souverain existant sur la base des frontières de 1967.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a estimé que la grande invasion lancée par Israël à Gaza a provoqué une escalade du conflit.  Elle a déploré que malgré les appels à la retenue, le conflit n’ait fait que s’intensifier, faisant tomber de nombreux civils.  Reconnaissant le droit d’Israël de répondre aux attaques, elle l’a rappelé à son obligation de respecter le droit international et a jugé « injustifiable» que des enfants soient tués.  Elle a aussi appelé le Hamas à arrêter la violence car, ce qu’il faut, c’est une désescalade du conflit et un retour au cessez-le-feu de novembre 2012.  La seule voie possible pour une paix durable est la voie de la négociation, a-t-elle dit, avant d’exhorter les deux parties à reprendre le dialogue.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que, face à la gravité des événements, notre priorité immédiate et absolue devrait viser à obtenir un cessez-le-feu.  Les tirs de missiles doivent cesser et les frappes aériennes et l’offensive terrestre israéliennes ont déjà fait trop de morts, a-t-il dit.  Il y a une urgence à arrêter la spirale de la violence et l’aggravation du bilan humain désastreux de cette crise.  Le Ministre français des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, est dans la région où il a rencontré les autorités palestiniennes, puis égyptiennes et rencontrera, demain, les autorités israéliennes ainsi que les autorités jordaniennes, a-t-il indiqué. 


Toutefois, un cessez-le-feu ne peut suffire.  Il faut créer les conditions d’une trêve durable qui réponde aux attentes légitimes des Israéliens et de Palestiniens, notamment à Gaza, a insisté le représentant de la France.  D’un côté, la sécurité, droit absolu; de l’autre, la fin du blocus et le développement économique, nécessité vitale, a-t-il précisé.  Il faut, enfin et surtout, redonner du sens au règlement politique.  Les grandes lignes de cette solution sont connues, et pourtant personne n’arrive à les mettre en œuvre, a regretté l’Ambassadeur Araud. 


La relance et la conclusion du processus de paix sont la seule condition qui existe, a-t-il rappelé.  Européens et Arabes doivent, aux côtés des Américains, se mobiliser pour apporter concrètement aux deux parties les garanties dont elles ont besoin pour surmonter leurs peurs, a estimé le représentant de la France.  Les vieilles recettes n’ont pas marché depuis la signature des Accords d’Oslo il y a 20 ans.  Les deux parties sont, à l’évidence, incapables d’aller à la paix par elles-mêmes, c’est de l’effort de chacun dont nous avons besoin pour les aider dans cette voie qu’elles hésitent à emprunter, a martelé M. Araud avant de conclure.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a qualifié « d’inexcusable » la décision qu’a prise le Hamas de rejeter la proposition de cessez-le-feu négociée par l’Égypte, et elle a condamné la poursuite des tirs indiscriminés de roquettes vers Israël.  Mme King a appelé les parties à faire preuve de retenue et à prendre en considération le bien-être de leur peuple quand ils prennent des décisions sur la marche à suivre.  La représentante a notamment appelé Israël et le Hamas à mettre un terme à l’escalade de la violence en rétablissant le cessez-le-feu de novembre 2012.  Cet appel, maintes fois répété par la communauté internationale au cours des derniers jours, doit être écouté avec attention et de toute urgence, a-t-elle souligné.


M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a regretté l’absence d’engagement fort des parties afin de parvenir à une désescalade.  Il a appelé à l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat dans l’intérêt de la protection des civils.  Il a dit l’importance de respecter la résolution 2143 du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés, avant de condamner l’utilisation d’écoles à des fins militaires à Gaza.  Il a noté que nous faisions face au troisième conflit de grande échelle dans la bande de Gaza depuis six ans.


M. DAINIUS BAUBLYS (Lituanie) a déploré le nombre croissant de victimes civiles et de la détérioration rapide de la situation à Gaza.  Il a condamné le lancement de roquettes et la rhétorique belliqueuse du Hamas.  « Tous les terroristes et groupes armés doivent désarmer à Gaza », a-t-il insisté avant d’inviter Israël à réagir de façon proportionnée, à respecter ses obligations internationales et à garantir le plein accès des acteurs humanitaires aux personnes qui sont dans le besoin.  Il a demandé aux deux parties de mettre fin à la violence.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a, après avoir jugée alarmante la situation sur le terrain, confié que son gouvernement a trois objectifs, à savoir obtenir un cessez-le-feu, mettre fin aux souffrances humaines et maintenir les perspectives de paix.  Il faut une désescalade immédiate des tensions et un accord de cessez-le-feu durable, pour la sécurité et la paix des deux peuples.  Il a salué la proposition égyptienne de cessez-le-feu, l’accord d’Israël et l’appui des autorités palestiniennes.  Après avoir salué aussi la trêve humanitaire, il a appelé le Hamas à mettre fin à ses tirs de roquettes contre Israël, « qui est face à un dilemme extraordinaire ».  Mais, en agissant dans son droit à la légitime défense, Israël doit respecter le droit international, a souligné le représentant.  Il a apporté l’appui du Royaume-Uni à l’idée de déployer une mission d’observation pour surveiller la mise en œuvre d’un accord de cessez-le-feu et a appelé au rétablissement de l’autorité dans la bande de Gaza.  Les deux parties sont responsables des progrès vers la solution à deux États, a-t-il tranché. 


M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a appelé Israël à cesser ses raids aériens et ses offensives terrestres qui visent les civils, les écoles et les hôpitaux, ce qui constitue une violation grave du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Il a aussi appelé les Palestiniens à mettre fin aux tirs de roquettes et aux attaques frontalières.  Il a appelé à un cessez-le-feu et à la levée du blocus de Gaza.  Le représentant a exprimé l’appui de sa délégation aux efforts régionaux et internationaux pour ramener le calme et il a exhorté la communauté internationale à apporter assistance et soutien au peuple palestinien.  La question de Palestine est depuis plus de 66 ans à l’ordre du jour du Conseil, et le peuple palestinien ne voit toujours aucune lueur d’espoir quant à l’exercice de son droit à l’autodétermination.  Le Conseil doit agir d’une manière ferme et urgente afin d’arrêter la violence et créer des conditions propices à la paix entre Israéliens et Palestiniens, a conclu le représentant qui a dit craindre que la frustration des jeunes Palestiniens ne dégénère.  Il a appelé à la réalisation rapide de la solution de deux États.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que le plus urgent est de faire cesser la confrontation armée entre le Hamas et Israël.  Il faut protéger les civils, aussi bien en Palestine comme en Israël, a-t-il dit en appelant les parties à respecter leurs obligations internationales.  Il s’est dit préoccupé par le bombardement d’hôpitaux à Gaza en jugeant tout aussi inacceptable la destruction de maisons.  Nous sommes préoccupés que les combattants du Hamas utilisent des écoles pour entreposer des munitions et visent des installations se trouvant sur le territoire israélien, a dit le représentant.  Il a appelé les parties à casser le cycle mortifère de la violence tout en saluant l’initiative de paix égyptienne.  Cette crise doit nous encourager à promouvoir l’unité palestinienne en souhaitant que la bande de Gaza se retrouve sous la houlette d’un Gouvernement palestinien uni qui respecte les engagements pris par l’OLP.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a déclaré que dans l’immédiat, tous les efforts de la communauté internationale doivent tendre vers l’arrêt complet des hostilités à Gaza et en Israël.  Elle a déploré que la trêve humanitaire proposée par les Nations Unies n’ait pas conduit à un cessez-le-feu durable.  Elle a appelé les parties à la désescalade et à la conclusion immédiate d’un cessez-le-feu.  Le Luxembourg soutient sans réserve toutes les initiatives visant à mettre fin aux violences, et en particulier l’initiative de l’Égypte. 


À terme, puisque la guerre n’offre pas de solution, il faudra donner une chance à la paix, a dit Mme Lucas.  Mais pour donner une chance à la paix, il faudra commencer par donner une chance au processus de paix, a-t-elle ajouté.  Il est impératif qu’Israéliens et Palestiniens renouent les fils du dialogue pour tenter de combler le vide politique qui s’est aujourd’hui installé entre eux.  La seule et meilleure voie à suivre est celle de la reprise des pourparlers en vue de trouver un accord global dans le cadre d’une solution à deux États.   


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL(Argentine) s’est réjouie de ce que le Conseil de sécurité ne reste pas indifférent aux évènements tragiques qui se produisent entre Gaza et Israël.  Une fois de plus, la population des deux parties est prise au piège entre les actions armées du Hamas et le recours disproportionné d’Israël à l’usage de la force.  Israël, a-t-elle accusé, continue de défier les appels de la communauté internationale, en lançant contre Gaza une opération terrestre qui ne fera qu’alimenter les tensions et les souffrances.  La représentante a aussi condamné les tirs de roquettes lancés contre Israël par le Hamas et l’utilisation militaire illégale d’infrastructures civiles.  Elle a appelé à un cessez-le-feu immédiat et durable, et une fois que le calme sera rétabli, a-t-elle dit, le moment sera venu d’aborder les causes profondes qui ont entrainé cette escale.  L’accès humanitaire, la libre circulation des biens et des personnes et la reconnaissance de la légitimité exclusive de l’Autorité palestinienne font partie des sujets à débattre, a-t-elle dit.  La crise, a estimé la représentante, a jeté la lumière sur la nécessité de revenir aux négociations pour transformer la vision de la création de deux États vivant côte a côte en paix en réalité.  L’Argentine est convaincue que le Conseil doit retrouver sa vocation et jouer un rôle décisif.  Le moment est venu de parler plus fort et d’une seule voix pour que l’on mette un terme aux hostilités et que l’on respecte le droit international.  Les dirigeants politiques des deux parties sont responsables de toutes les victimes, qui ne doivent en aucun cas être condamnées à l’oubli.  Il faut donc œuvrer à une paix durable, a conclu la représentante. 


M. OH JOON (République de Corée) s’est dit préoccupé par les tirs ininterrompus de roquettes lancés par le Hamas et les frappes israéliennes causant de nombreuses victimes parmi la population civile palestinienne.  Le représentant exhorté Israéliens et Palestiniens à faire preuve de la plus grande retenue afin de prévenir que la situation devienne incontrôlable.  Il a réitéré l’appel de sa délégation à un cessez-le-feu immédiat et a salué les efforts du Secrétaire général pour parvenir à une désescalade.  Il a rappelé que la seule solution valide était la réalisation de la vision de deux États par le biais de négociations.


M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a regretté que les hostilités se soient intensifiées, provoquant ainsi le déplacement de 40 000 personnes. Il a demandé que l’acheminement de l’aide humanitaire soit assuré sans entraves.  Il a également regretté que les propositions de cessez-le-feu acceptées par l’Autorité palestinienne et le Groupe des États arabes n’aient pas été acceptées par le Hamas.  Ce conflit, a-t-il dit, ne prendra fin que lorsqu’un État palestinien sera créé et vivra dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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