CS/11467

Le Secrétaire général souligne l’urgence pour les Israéliens et les Palestiniens de trouver un terrain d’entente pour un retour au calme

10/7/2014
Conseil de sécuritéCS/11467
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Conseil de sécurité                                        

7214e séance – matin                                       


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE L’URGENCE POUR LES ISRAÉLIENS ET LES PALESTINIENS

DE TROUVER UN TERRAIN D’ENTENTE POUR UN RETOUR AU CALME


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a, ce matin, présenté un exposé sur la situation au Moyen-Orient marquée depuis plusieurs jours par des tirs de roquettes lancés par le Hamas sur Israël et des bombardements israéliens sur Gaza.  « Il est aujourd’hui plus urgent que jamais d’essayer de trouver un terrain d’entente pour un retour au calme et un accord de cessez-le-feu », a-t-il déclaré.


L’Observateur permanent de l’État de Palestine, M. Riyad Mansour, a, de son côté, demandé au Conseil de sécurité d’« agir immédiatement pour protéger la vie des civils, désamorcer la crise actuelle et sauver les perspectives de paix », tandis que le représentant d’Israël, M. Ron Prosor, l’a appelé à condamner le Hamas.


« Nous sommes maintenant, depuis plusieurs jours, dans une dangereuse escalade dans et autour de la bande de Gaza », a affirmé le Secrétaire général au début de son intervention.


M. Ban a expliqué que « les factions palestiniennes du Hamas et du Djihad islamique ont lancé, depuis Gaza, plus de 550 tirs de roquettes et de mortiers sur Israël, et les Forces de défense israéliennes ont lancé plus de 500 frappes aériennes sur la bande de Gaza, visant principalement des installations du Hamas/Djihad islamique et des résidences privées de leurs membres ».


Quatre-vingt-huit Palestiniens, dont de nombreux civils, auraient été tués et 339 autres blessés, a-t-il dit, en notant qu’à la date d’hier après-midi, quelque 150 maisons avaient été détruites ou gravement endommagées, causant le déplacement de près de 900 personnes.


« Trois roquettes auraient été tirées sur Jérusalem, les Forces de défense israéliennes confirmant l’impact d’une au nord de Jérusalem, sans en préciser l’emplacement exact.  Des roquettes, notamment, ont aussi été tirées sur Tel-Aviv, Jérusalem, Hadera, Ashdod et Bc’er Sheva -dont certaines ont été interceptées par le système de défense du Dôme de fer– causant des dégâts matériels et blessant deux civils israéliens.  Une tentative d’infiltration par des militants palestiniens de Gaza par la mer à Ashkelon, dans la nuit du 8 juillet, aurait été déjouée par l’armée israélienne, laquelle a tué les militants.  Les attaques des deux côtés se sont poursuivies aujourd’hui. »


Le Secrétaire général a affirmé que « la situation menant à la flambée de ces derniers jours était déjà précaire à la suite de l’enlèvement et de l’assassinat atroce de quatre jeunes: trois étudiants israéliens d’une Yeshiva et un adolescent palestinien ».  « Ces actes ont brisé une période de calme relatif et ont été largement condamnés par les Nations Unies et la communauté internationale.  Les responsables doivent être traduits en justice », a-t-il ajouté. 


« Aujourd’hui, nous sommes confrontés au risque d’une escalade en Israël et à Gaza, avec la menace encore palpable d’une offensive terrestre, et évitable si le Hamas arrête les tirs de roquettes. »


Il a indiqué avoir eu des contacts, au cours de ces derniers jours, avec « des dirigeants du monde, en particulier le Roi d’Arabie saoudite, l’Émir du Qatar, le Président de l’Égypte, les dirigeants de la Ligue des États arabes et de l’Organisation de la coopération islamique, le Secrétaire d’État des États-Unis et le Haut Représentant de l’Union européenne, et d’autres ».  « Tous sont d’accord sur l’importance d’un retour au calme », a-t-il dit.


M. Ban s’est aussi entretenu avec le Premier Ministre d’Israël, M. Benyamin Netanyahu, et le Président de Palestine, M. Mahmoud Abbas, en appelant les deux parties à « faire preuve de retenue » et à « peser les risques d’une nouvelle escalade ».


Pour le Secrétaire général, « la crise actuelle souligne une fois encore que le statu quo n’est pas viable ».  « Une solution pour Gaza est aussi indispensable que jamais », a-t-il estimé, en ajoutant que « les éléments essentiels de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité restaient lettre morte, y compris la réunification de Gaza et de la Cisjordanie sous une Autorité palestinienne légitime attachée aux principes de l’OLP ». 


« Si la diplomatie peut rétablir le calme et mettre fin à la violence, un cessez-le-feu plus étendu devra s’attaquer aux causes profondes du conflit, prévoir une ouverture complète des points de passage et mettre un terme à la contrebande d’armes », a-t-il poursuivi. 


Pour M. Ban, « la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour parvenir à un arrêt immédiat de cette escalade et parvenir à un cessez-le-feu durable ».  « Tous les acteurs doivent faire preuve de retenue et respecter le droit international humanitaire », a-t-il dit, en soulignant qu’il continuerait ses efforts « pour combler les lacunes et relancer les négociations ».


« Toute autre spirale de la violence pourrait avoir des conséquences imprévues alarmantes », a déclaré le Secrétaire général, pour qui la situation actuelle est « l’une des tests les plus importants auxquels la région a dû faire face ces dernières années ».


« Plus que jamais, la situation exige une réflexion audacieuse et des idées créatives », a conclu le Secrétaire général.  « Nous devons nous efforcer de rétablir non seulement le calme aujourd’hui, mais aussi un horizon politique pour demain.  Les parties elles-mêmes, les partenaires régionaux et la communauté internationale doivent faire tout leur possible pour reprendre des négociations sérieuses en vue d’une solution à deux États viables.  Tous doivent reconnaître, une fois pour toutes, que seul un accord de paix apportera une sécurité durable pour les Israéliens et les Palestiniens. »


Ensuite, M. Mansour s’est exprimé, au nom, a-t-il dit, « de la souffrance et du deuil du peuple palestinien, « qui subit encore un autre front de mort, de destruction, de traumatismes et de terreur, lancé contre lui intentionnellement et malicieusement par les forces d’occupation israéliennes devant les yeux du monde ».


Il a affirmé se présenter devant le Conseil de sécurité pour dire: « assez de l’effusion de sang du peuple palestinien, assez de son oppression sous l’occupation israélienne, assez de cette injustice, et assez de cette violence et des conflits qui infligent tant de souffrances à des innocents des deux côtés et sapent la paix et la stabilité régionales et internationales ».


L’Observateur permanent a assuré que le nombre de morts palestiniens s’élevait à plus de 80, tandis que des centaines d’autres civils avaient été blessés, nombre d’entre eux étant dans un état critique.


M. Mansour a rejeté les affirmations israéliennes selon lesquelles la population civile palestinienne dans la bande de Gaza serait utilisée comme « bouclier humain », alors qu’Israël, a-t-il ajouté, « frappe sciemment et volontairement des zones civiles densément peuplées ».  Il a rappelé qu’Israël avait « brusquement suspendu les négociations de paix en avril, en réponse à la réconciliation entre l’OLP et le Hamas ».


« Le Conseil de sécurité ne peut rester paralysé et marginalisé quand des crimes de guerre israéliens, a-t-il dit, continuent d’être perpétrés contre la population civile palestinienne dans la bande de Gaza et dans le reste de la Palestine occupée, y compris Jérusalem-Est, et un nouveau cycle de violence lamine tout sur son passage. »


Il a demandé au Conseil de sécurité d’« agir maintenant pour arrêter le bain de sang en Palestine occupée, en particulier cette dernière guerre israélienne contre Gaza » et pour « faire revivre nos espoirs agonisants de la fin de l’occupation et de ce conflit tragique, de la réalisation de la paix et des aspirations des Palestiniens à la liberté, à leurs droits et à la justice qui ont été trop longtemps niés ».


À son tour, M. Ron Prosor a dénoncé la « tempête de tirs de roquettes par l’organisation terroriste du Hamas à Gaza ».  Le Hamas, a-t-il dit, « menace intentionnellement et sans discernement la vie de trois millions et demi d’hommes, de femmes et d’enfants innocents en Israël, du nord au sud, de Beersheba à Tel-Aviv et Haïfa ».  « Au cours des trois derniers jours, 442 roquettes ont été tirées sur Israël, soit une toutes les 10 minutes », a-t-il ajouté, en diffusant pendant 15 secondes, à l’aide d’un téléphone cellulaire approché de son micro, le son d’une sirène d’alerte.


« C’est le temps dont vous disposez pour avoir la vie sauve.  Imaginez ces seules 15 secondes pour trouver un abri.  Maintenant, imaginez que vous êtes en train de le faire avec de jeunes enfants ou des parents âgés ou un ami malade », a-t-il dit, en précisant qu’une génération d’enfants israéliens avait grandi « à l’ombre de cette menace ».


Le représentant d’Israël a déclaré que son pays était déterminé « à donner aux Israéliens la sécurité qu’ils méritent ».  Cette semaine, a-t-il expliqué, Israël a lancé une « opération de défense » pour « contrer ces attaques, protéger nos citoyens et leur assurer une vie sans menace constante ».


« Le but de notre opération est d’éliminer la menace posée par le Hamas par le démantèlement de son infrastructure militaire et de rétablir le calme en Israël. »


M. Prosor a indiqué qu’Israël prenait d’« importantes mesures pour éviter de nuire à des civils innocents ».  « Les Forces de défense israéliennes avertissent les Palestiniens de Gaza de frappes imminentes », alors que, selon lui, « le Hamas demande à ces civils de se tenir sur le toit des bâtiments et de former des boucliers humains ». 


Il a souligné qu’au cours de ces dernières années, le Hamas avait mis en place une « machine militaire massive dotée de 10 000 roquettes ».  « Israël s’emploie maintenant à démanteler cette machine », a-t-il assuré, en précisant que le Hamas était déterminé à aggraver la situation avec un arsenal qu’il a acquis avec l’aimable autorisation du principal commanditaire du terrorisme dans le monde: l’Iran ».


Pour M. Prosor, qui a affirmé que « le groupe terroriste derrière ces attaques a un siège dans le Gouvernement palestinien d’union nationale », il est temps pour la communauté internationale de faire comprendre au Hamas que « l’unité n’est pas égale à l’impunité ».  « Il n’y a qu’une seule ligne de conduite responsable de ce Conseil », a-t-il affirmé, en appelant celui-ci à condamner le Hamas, le terrorisme et les tirs de roquettes. 


« Demandez au Président Abbas de dissoudre le Gouvernement d’unité et de soutenir le droit d’Israël à se défendre.  C’est la seule façon de parvenir à la paix dans notre région, a conclu le représentant d’Israël.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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