Soixante-neuvième session,
27e séance (reprise) – après-midi
AG/AB/4144

« Dysfonctionnelle », la Cinquième Commission termine ses travaux en adoptant des textes sur l’actualisation du budget, la retraite à 65 ans et la Mission de l’ONU contre Ebola

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a achevé, cet après-midi, les travaux de la partie principale de sa soixante-neuvième session par l’adoption de 19 recommandations à l’Assemblée générale dont celles sur l’actualisation du budget 2014-2015, la retraite à 65 ans et le financement de la Mission de l’ONU contre Ebola.  La Commission, qui n’a pas été en mesure de terminer ses travaux avant Noël pour la deuxième année consécutive, a été qualifiée de « dysfonctionnelle » par l’Union européenne et d’autres délégations qui ont appelé à des méthodes de travail plus efficaces. 

La Commission a revu à la hausse le budget biennal 2014-2015, réévalué à 5,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 115,2 millions par rapport au budget adopté en décembre 2013.  Les 5,5 milliards de dollars couvriront aussi, en 2015, les 35 missions politiques spéciales pour un total de 480 millions de dollars.  

Si une décision de 2013 imposait le départ à la retraite à 65 ans pour toute personne recrutée après le 1er janvier 2014, la nouvelle recommandation de la Commission élargit cette mesure au personnel recruté avant 2014, « en tenant compte des droits acquis ».  La date de mise en œuvre de cette nouvelle disposition sera décidée par la Commission de la fonction publique internationale (CFPI).

Alors qu’ils avaient demandé une somme de 190 millions de dollars, le Bureau de l’Envoyé spécial pour l’Ebola et la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE) n’ont finalement obtenu que 104,5 millions de dollars pour leurs activités jusqu’au 30 juin 2015.  Les 49,9 millions de dollars, approuvés le 7 octobre dernier, sont compris dans cette somme.

S’agissant des opérations de maintien de la paix, la Commission a recommandé à l’Assemblée générale de débloquer, pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, un budget de 628,7 millions de dollars pour la Mission en République centrafricaine (MINUSCA); de 1 milliard de dollars pour la Mission au Soudan du Sud (MINUSS), et de 1 milliard de dollars pour l’Opération au Darfour (MINUAD).  Elle a aussi donné son feu vert à des dépenses actualisés de 246,7 millions de dollars pour l’Opération en Côte d’Ivoire (ONUCI) et de 213,6 millions de dollars pour la Mission au Libéria (MINUL), et ce, pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2014.

Compte-tenu de l’importance de la fête juive « Yom Kippour » dans la ville hôte du Siège de l’ONU, la Cinquième Commission a recommandé à l’Assemblée de demander que l’on évite d’organiser des réunions à New York et dans d’autres lieux de travail de l’ONU où le Yom Kippour est célébré.  Le représentant d’Israël s’est félicité d’une résolution qui reconnaît et accommode des religions suivies par des millions de personnes dans le monde.  « Et nous l’avons fait par consensus », s’est-il réjoui.  Il a remercié les 32 États de la « Coalition du Yom Kippour » qui représentent plus de 900 millions de personnes dans les cinq groupes régionaux reconnus à l’ONU. 

La Cinquième Commission a donc terminé ses travaux ce 29 décembre, soit deux jours avant le sursis que lui avait accordé l’Assemblée générale jusqu’au 31 décembre.  Mais, a commenté la représentante de l’Union européenne, la Cinquième Commission est devenue « dysfonctionnelle ».  En terminant les travaux un 29 décembre, plus tard encore qu’à la session précédente, la Commission a établi là un « mauvais précédent ».  Négocier le soir de Noël, pour la seconde année consécutive, n’est pas seulement inutile mais cela participe aussi d’un manque de respect pour ceux qui « chérissent cette célébration familiale ».

Cette Commission, a prévenu la représentante, ne sera jamais capable de travailler correctement si tous les États ne prennent pas l’engagement de négocier de bonne foi.  Elle s’est dite préoccupée et déçue d’avoir été forcée, une nouvelle fois, de mener les négociations finales sous la menace d’une mise aux voix.  La menace de recourir au vote n’est pas le meilleur moyen de faire avancer les travaux, a confirmé son homologue des États-Unis.  Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante de la Bolivie a nié que son Groupe ait menacé qui que ce soit.

Le principe du consensus est une manière ancienne et essentielle de fonctionner efficacement, car sans le consentement de tous les États Membres, du plus petit au plus grand contributeur budgétaire, la Commission ne peut faire son travail et l’Organisation court le risque d’être paralysée, a prévenu la représentante de l’Union européenne.  Le temps est venu de réfléchir et de corriger les lacunes de la Commission de manière collective et responsable, a-t-elle conclu.

La première reprise de session de la Cinquième Commission aura lieu en mars 2015 et la deuxième, consacrée au financement des opérations de maintien de la paix, en mai.

ADOPTION DE RÉSOLUTIONS

Rapports financiers et rapports du Comité des commissaires aux comptes (A/C.5/69/L.17)

Par ce texte, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’approuver les recommandations et conclusions contenues dans les rapports du Comité des commissaires aux comptes (CCC) relatifs aux comptes de l’ONU et d’une trentaine d’organisations du système de l’ONU pour l’exercice biennal 2012-2013.

Plan des conférences (A/C.5/69/L.24)

Ici, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale de reconnaître que le Yom Kippour est une fête importante qui est commémorée dans la ville hôte du Siège de l’ONU et d’inviter les organes des Nations Unies au Siège et dans les autres sièges d’éviter de tenir des réunions le jour du Yom Kippour.  À cet égard, l’Assemblée devrait, selon la Commission, encourager la prise en compte de cette disposition dans l’établissement des futurs calendriers des conférences et des réunions.

La résolution parle aussi de la numérisation des documents de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld et des autres principaux sièges de l’ONU.  Elle salue les dons du Qatar et de la Chine au projet de numérisation.

Le représentant du Qatar a souligné l’importance qu’il y a à avoir les moyens humains et financiers nécessaires à la numérisation de tous les documents publiés par l’ONU depuis 1945.  Il a rappelé que son pays a annoncé, en 2013, une contribution de 5 millions de dollars sur 5 ans pour la numérisation de 3 millions de documents dont 350 000 l’ont déjà été.  Il a exhorté tous les États Membres à contribuer à cet effort de « préservation des documents ».

Son homologue d’Israël s’est félicité d’une résolution qui reconnaît et accommode des religions suivies par des millions de personnes dans le monde.  « Et nous l’avons fait par consensus », s’est-il réjoui.  Il a remercié la Coalition du Yom Kippour, soit les 32 États qui se sont réunis autour du désir de voir le Yom Kippour reconnu comme un jour de congé officiel aux Nations Unies et qui représentent plus de 900 millions de personnes dans les cinq groupes régionaux.  La résolution, a poursuivi le représentant, reconnaît aussi que le Yom Kippour revêt une importance particulière pour les communautés juives dans 120 États, ainsi que pour la communauté juive la plus importante au monde, à savoir celle de la ville de New York. 

Le représentant a regretté que dans les discussions sur les congés officiels, certaines délégations aient choisi de soulever la question des modalités et des critères pour déterminer de nouveaux congés officiels, ce qui ne s’est jamais fait auparavant.  Mais après réflexion, a dit le représentant, il y a une modalité qui mérite que l’on s’y attarde.  Cette modalité, s’est-il expliqué, est introuvable dans les circulaires du Secrétaire général et dans les résolutions précédentes sur le plan des conférences.  Mais, a-t-il promis, vous la trouverez au cœur des plus grandes religions du monde.  C’est la règle d’or: « ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ».

La représentante de la France a souligné l’importance de la fourniture de services de conférences, qui sont essentiels au bon fonctionnement des organes intergouvernementaux.  Ceci doit passer, selon elle, par la publication à temps de tous les documents dans les six langues officielles.  Elle s’est félicitée de l’adoption sans vote d’un projet de résolution qui répond aux préoccupations exprimées par de nombreuses délégations, tout en respectant les pouvoirs respectifs des organes intergouvernementaux et les prérogatives du Secrétaire général, conformément à la Charte des Nations Unies.  Elle a souligné que le langage, qui n’avait pas d’incidences budgétaires, permettra au Secrétaire général de disposer de la latitude suffisante pour ajuster le calendrier des conférences tout en gardant à l’esprit l’intérêt de l’Organisation.

Système commun des Nations Unies (A/C.5/69/L.12)

Par ce texte, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale de faire siennes les conclusions et recommandations du Comité du programme et de la coordination (CPC) sur le projet de cadre stratégique pour l’exercice biennal 2016-2017.  L’Assemblée devrait s’abstenir de prendre des décisions sur la première partie du rapport et décider que les huit priorités pour l’exercice biennal 2014-2015 sont la promotion d’une croissance économique durable et du développement durable; le développement de l’Afrique; la promotion des droits de l’homme; la coordination effective des efforts d’aide humanitaire; la promotion de la justice et du droit international; le désarmement; et la lutte contre les drogues et la prévention du crime.

Situation budgétaire et financière des organisations du système des Nations Unies (A/C.5/69/L.23)

Par ce projet de décision, la Cinquième commission recommande à l’Assemblée générale de prendre note de la note du Secrétaire général transmettant le rapport statistique du Conseil des chefs de secrétariat du système des Nations Unies (CCS) et de décider de revenir à la composition de ce rapport.  

Rapport d’activités du Bureau des services de contrôle interne (A/C.5/69/L.18)

Par ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de continuer à veiller à la pleine mise en œuvre des recommandations du Bureau des services de contrôle interne et de fournir des justifications détaillées au cas où ces dernières ne seraient pas acceptées.  L’Assemblée devrait aussi prier le Secrétaire général de s’assurer que les futurs rapports annuels du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) mentionnent toutes les atteintes à son indépendance et de n’épargner aucun effort pour pourvoir les postes vacants, notamment à la Division des enquêtes et sur le terrain.

Financement du Tribunal pénal international pour le Rwanda (A/C.5/69/L.20)

Par ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée d’adopter un montant brut de 94 883 600 dollars pour le budget biennal 2014-2015 du Tribunal, contre 93 595 700 initialement approuvés.

Financement du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (A/C.5/69/L.21)

Ici, l’Assemblée générale devrait adopter un montant brut de 201 054 800 dollars pour le budget biennal 2014-2015 du TPIY, contre 201 688 200 initialement approuvés.

Financement du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux (A/C.5/69/L.22)

La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée d’adopter un montant brut de 115 521 800 millions de dollars, contre 120 296 600 dollars initialement approuvés pour l’exercice biennal 2014-2015.

Financement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) (A/C.5/69/L.13)

La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir un crédit de 628 millions 724 400 dollars pour la période allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, dont le montant de 253 millions 424 400 dollars qui avait déjà été approuvé pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2014.

Financement de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) (A/C.5/69/L.14)

Par ce projet de résolution, la Cinquième Commission invite l’Assemblée générale à prendre note de prévisions de dépenses actualisées pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2014 qui s’élèvent à 246 785 150 dollars. 

Financement de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) (A/C.5/69/L.8)

Par ce projet de résolution, la Cinquième Commission invite l’Assemblée générale à prendre note de la mise en recouvrement d’un budget de 213 633 500 dollars pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2014. 

Financement de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) (A/C.5/69/L.15)

Ici, la Commission invite l’Assemblée générale à approuver un budget annuel de 1 097 315 100 dollars pour la période allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, dont 580 830 400 dollars ont déjà été approuvés pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2014. 

Financement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) (A/C.5/69/L.16)

Par ce projet de résolution, la Cinquième commission invite l'Assemblée générale à approuver un budget annuel de 1 153 611 300 dollars pour la période allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, dont 639 654 200 dollars ont déjà été approuvés pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2014. 

Incidences budgétaires sur le budget 2014-2015 de décisions de l’Assemblée générale ou de ses commissions (A/C.5/69/L.25)

Par ce projet de résolution adopté sans vote, l’Assemblée générale est invitée à prendre note des incidences budgétaires des résolutions sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, le droit de la mer, la mise en place d’un cadre multilatéral de restructuration de la dette, l’enquête sur les circonstances de la mort de l’ancien Secrétaire général Dag Hammarskjöld et l’organisation du Sommet des Nations Unies pour la détermination des objectifs de développement durable d’après 2015. 

Questions relatives au budget-programme 2014-2015 (A/C.5/69/L.26)

Par ce texte adopté sans vote, l’Assemblée générale est invitée à se prononcer sur 12 questions ayant des incidences sur le budget biennal 2014-2015

Il s’agit des questions suivantes: Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS); Technologies de l’information et des communications aux Nations Unies; Plan stratégique patrimonial pour le Palais des Nations; Prévisions budgétaires des missions politiques spéciales, des missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité; et Construction de bureaux supplémentaires à la Commission économique pour l’Afrique à Addis-Abeba.

Il s’agit aussi des prévisions budgétaires révisées des résolutions et décisions du Conseil économique et social; du Conseil des droits de l’homme, de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones; et autres programmes dont le bureau de l’Envoyé spécial et la Mission de l’ONU contre Ebola pour lesquels la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir un crédit de 104 582 400 dollars, dont les 49 943 600 préalablement approuvés, et ce, pour la période allant jusqu’au 30 juin 2015.

La résolution traite enfin des incidences financières de l’administration de la justice à l’ONU.

Avant l’adoption de l’ensemble du texte, l’Assemblée a rejeté par 80 voix contre, 15 pour et 60 abstentions, l’amendement proposé par le représentant de Cuba, au nom de la Bolivie, de l’Équateur, du Nicaragua et du Venezuela, visant à supprimer toute mention des activités, fonctions, indicateurs de succès et autres relative à la mise en œuvre de la notion de « responsabilité de protéger ».  Appuyé par son homologue de l’Iran, le représentant cubain a estimé que l’on ne pouvait attribuer au Représentant spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide des activités liées à une notion qui ne fait pas l’objet d’un accord entre les États Membres.  Les représentants des Pays-Bas et du Rwanda, Vice-Président du Groupe des Amis de la responsabilité de protéger, ont appelé à s’opposer à l’amendement cubain. 

Faisant de même, au nom de l’Union européenne, la représentante de l’Italie s’est érigée contre cette tendance à mettre sur la table des questions politiques qui relèvent d’autres commissions.  Elle a rappelé que le mandat du Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide avait été approuvé par la résolution 1366 (2001) du Conseil de sécurité.  Il est de la responsabilité de la Commission, en tant que Commission budgétaire, de s’assurer que ce Bureau reçoive les fonds requis pour remplir pleinement son mandat et toutes les fonctions y relatives. 

La représentante a souligné que le Bureau du Conseiller spécial pour la responsabilité de protéger se focalise sur les aspects conceptuel, politique et opérationnel de la notion.

La section IV a ensuite été mise aux voix, toujours à la demande de Cuba, avant d’être adoptée par 141 voix pour, 10 contre (Cuba, Bolivie, Équateur, Iran, Nicaragua, République populaire démocratique de Corée, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Soudan, Sri Lanka, Venezuela) et 8 abstentions (Bangladesh, Libye, Mauritanie, Nigéria, République centrafricaine, Sénégal, Thaïlande, Zimbabwe).  

Le représentant du Sri Lanka a expliqué que sa délégation ne peut que se désolidariser des moyens sollicités par le Conseil des droits de l’homme pour mener une enquête internationale.  Il a expliqué qu’un recours à une commission internationale ne pouvait être envisagé que lorsque tous les recours avaient été épuisés au niveau national.  Il a regretté une démarche qu’il a interprétée comme une atteinte à la souveraineté nationale du Sri Lanka.

Projet de budget biennal 2014-2015 (A/C.5/69/L.27)

Ici, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’ajuster le budget biennal 2014-2015, initialement de 5 milliards 538 551 400 dollars, d’un montant de 115 271 900 millions dollars, pour le porter à 5 milliards 553 823 300 dollars.

Esquisse budgétaire du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2016-2017 (A/C.5/69/L.28)

La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale d’adopter une estimation préliminaire de 5 milliards 558 395 600 dollars du projet de budget biennal 2016-2017 et d’un niveau de 41 millions 687 967 dollars pour le fonds de réserve de ce même budget.

Avant le vote, la représentante de la Bolivie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué vouloir retirer son projet de résolution A/C.5/69/L.10.

Questions dont l’examen est reporté (A/C.5/69/L.29)

Par ce texte, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale de reporter l’examen de 19 rapports et documents –dont 10 rapports relatifs à la gestion des ressources humaines- à sa reprise de session du mois de mars 2015.  Elle recommande aussi de reporter à l’automne 2015 l’examen des modalités de financement et de soutien des missions politiques spéciales, la gestion des biens au Secrétariat, et les conditions d’emplois des juges des tribunaux pénaux internationaux.

Déclarations de clôture

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante de la Bolivie a regretté la parution tardive de nombreux documents et le manque de souplesse de certaines délégations.  À ce propos, elle a souligné, une nouvelle fois, que l’esquisse budgétaire est donnée pour évaluer les besoins réels de l’Organisation et qu’il ne peut faire en aucun cas l’objet de coupes.  La représentante a confirmé qu’elle a retiré le projet de résolution A/C.5/69/L.10 qui stipulait: « note que l’esquisse budgétaire représente une estimation préliminaire des ressources à prévoir » et « le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2016-2017 prévoira une réévaluation des coûts selon la méthode en vigueur ».  Le projet de décision réaffirmait aussi que, dans ses propositions budgétaires, le Secrétaire général devrait prévoir « des ressources suffisantes pour exécuter intégralement et de manière efficace et efficiente les activités prescrites ».

Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant du Togo s’est dit préoccupé de voir que la Commission a, pour la deuxième année consécutive, été incapable de finir ses travaux avant le 25 décembre.  Il a demandé la fin de cette pratique et regretté, à cet égard, que certaines délégations ne négocient pas de bonne foi.  Il a tout de même reconnu que certaines difficultés étaient liées à la parution tardive de nombreux documents. 

Son homologue de l’Union européenne a salué les accords auxquels la Commission est parvenue, ce qui permet à l’Organisation d’avoir les ressources nécessaires pour continuer son travail.  Elle s’est dite impatiente d’examiner l’étude indépendante sur l’actualisation des coûts afin de parvenir à un accord sur la réforme qui renforcerait la viabilité financière de l’Organisation.  Elle a aussi espéré qu’à l’avenir, les incidences financières des résolutions seront présentées aux autres commissions à temps afin de leur permettre de négocier en connaissance de cause.

Nous devons, a dit la représentante, nous rendre à la réalité: la Cinquième Commission est devenue « dysfonctionnelle ».  En terminant les travaux un 29 décembre, plus tard encore qu’à la session précédente, la Commission a établi là un « mauvais précédent », « complètement inutile ».  En revanche, un engagement pris très tôt de finir les travaux aux alentours de Noël aurait été « utile ».  Nous étions prêts mais, a regretté la représentante, « nous avons échoué ».  Négocier le soir de Noël, pour la seconde année consécutive, n’est pas seulement inutile mais cela participe aussi d’un manque de respect pour ceux qui « chérissent cette célébration familiale ».

Cette Commission, a prévenu la représentante, ne sera jamais capable de travailler correctement si tous les États ne prennent pas l’engagement de négocier de bonne foi.  Elle s’est dite préoccupée et déçue d’avoir été forcée, une nouvelle fois, de mener les négociations finales sur des questions budgétaires des plus importantes sous la menace d’une mise aux voix.  « Le budget de l’ONU ne doit pas être négocié de cette manière », a averti la représentante, et pourtant c’est la deuxième fois, cette année, que « nous sommes soumis à une mesure aussi inacceptable ».

Nous sommes profondément inquiets des implications à long terme d’une telle pratique, a avoué la représentante, en disant ne pas comprendre le raisonnement de ceux qui ont un agenda différent.  Comment peuvent-ils penser que cela est bénéfique pour l’ONU ou les États Membres?  Le principe du consensus, a-t-elle plaidé, est une manière ancienne et essentielle de fonctionner efficacement, car sans le consentement de tous les États Membres, du plus petit au plus grand contributeur, la Commission ne peut faire son travail et l’Organisation court le risque d’être paralysée.  Le temps est venu de réfléchir et de corriger les lacunes de manière collective et responsable, a conclu la représentante.

Au nom de la Suisse et de la Norvège, son homologue du Mexique s’est également dit préoccupé par la tendance croissante à prolonger artificiellement les négociations.  Il a suggéré l’idée de se rencontrer tout au long de l’année pour rechercher des compromis sur les questions les plus importantes avant le début de la prochaine session de l’Assemblée générale en octobre 2015.   

La représentante de la République de Corée a noté les retards dans les rapports, la lenteur dans les discussions et l’intensité dans les négociations qui conduisent à des accords partiels et au report de nombreuses questions importantes.  La représentante a invité les États à réfléchir sérieusement aux moyens d’améliorer les méthodes de travail de la Cinquième Commission, afin, a-t-elle ajouté, de gagner en efficacité.

Son homologue du Japon a insisté sur le principe du consensus, à l’issue d’une session « pire que la précédente » en ce qui concerne la date de clôture des travaux.  Les délégations auraient pu travailler avec plus d’ardeur, a-t-il estimé, en dénonçant, à son tour, la parution tardive des documents et en appelant ses collègues à plus d’efficacité.  Il faut être capable de choisir une date de clôture « crédible » et fixer le temps imparti aux négociations.

La Cinquième Commission doit progresser sur la gestion de son temps de travail, a renchéri la représentante des États-Unis qui a souligné que cette dernière a l’habitude, depuis deux décennies, d’adopter toutes ses décisions par consensus.  La menace de recourir au vote n’est pas le meilleur moyen de faire avancer les travaux, a-t-elle prévenu, en appelant, à son tour, à l’amélioration des méthodes de travail.

« La Cinquième Commission doit faire son autocritique », a insisté le représentant de la Chine en estimant que les procédures budgétaires actuelles n’étaient pas viables. 

Son homologue de la Tanzanie a regretté que certains points importants n’aient pas pu être finalisés à temps et a demandé pourquoi les décisions relatives au budget ordinaire ont été si difficiles alors que l’on a pu s’accorder en 72 heures sur les 3 milliards de dollars qui reviennent aux opérations de maintien de la paix examinées au cours de cette partie des travaux.

Le représentant du Brésil a proposé que les experts de chaque délégation commencent à négocier sur les questions sensibles bien avant la date butoir des travaux, afin d’éviter aux ambassadeurs de se réunir sous la pression du temps.  « Aucune délégation n’a plus le droit qu’une autre de passer Noël en famille », a-t-il répondu à la représentante de l’Union européenne.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, son homologue de la Bolivie a aussi réagi aux propos de l’Union européenne en soulignant que son Groupe n’a menacé personne de recourir au vote.  Nous continuerons à prendre nos responsabilités quant au bon fonctionnement de la Commission, a-t-elle assuré.

Le Président de la Commission a promis que le Bureau allait examiner les voies et moyens d’améliorer effectivement les méthodes de travail de la Cinquième Commission.  Il a remercié les délégations pour être parvenu au consensus et a terminé sur une note d’humour personnel, en informant ses pairs qu’il a dû passer par une procédure de vote pour reporter à ce soir le réveillon de Noël dans sa propre famille.  « En l’absence de consensus, j’ai dû faire prévaloir mes prérogatives de Président. »

 

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