AG/11544

L’Assemblée générale progresse dans la définition des objectifs de développement durable de l’après-2015 en prenant note du rapport du Groupe de travail créé à cet effet à Rio+20

10/9/2014
Assemblée généraleAG/11544
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Assemblée générale

108e séance plénière – après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PROGRESSE DANS LA DÉFINITION DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L’APRÈS-2015

EN PRENANT NOTE DU RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL CRÉÉ À CET EFFET À RIO+20


À quelques jours de la clôture de sa soixante-huitième session, l’Assemblée générale a, cet après-midi, adopté à l’unanimité, trois résolutions portant sur la revitalisation de l’Assemblée générale; sur la lutte contre le paludisme, ainsi que sur les futurs « objectifs de développement durable » qui prendront le relai des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à la fin de 2015.


Développement durable


En prenant note, dans sa résolution* sur le développement durable des conclusions du rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, l’Assemblée a franchi une étape sur la voie de la définition de son futur programme de développement durable pour l’après-2015.  Créé en application des recommandations contenues dans le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, ce Groupe de travail est un mécanisme intergouvernemental transparent et participatif chargé de formuler des objectifs de développement durable de portée mondiale en vue de leur adoption par l’Assemblée générale.


Par le texte adopté cet après-midi, après une révision orale, l’Assemblée a décidé que la proposition du Groupe de travail contenue dans son rapport constituera « le principal fondement » de l’intégration des objectifs de développement durable au programme de développement pour l’après-2015, « tout en reconnaissant que d’autres contributions seront également envisagées dans ce processus intergouvernemental de négociation à la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale ».


De nombreuses délégations ont tenu à expliquer leur position après l’adoption de ce texte, montrant ainsi l’intérêt que chaque État et groupe de pays attache à la définition de ces objectifs.  Le représentant de la Bolivie, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a ainsi souligné l’importance du document élaboré par le Groupe de travail, estimant que le résultat du processus intergouvernemental ne devait pas être renégocié.  Cet avis a été partagé par son homologue de la République islamique d’Iran et par celui du Malawi, qui prenait la parole au nom du Groupe des États d’Afrique.


Ces délégations, à l’instar d’autres comme celle du Japon, ont en outre demandé que toutes les réserves exprimées par des membres du Groupe soient consignées dans un document officiel.  Le représentant du Bénin, qui intervenait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a insisté pour que les nombreuses préoccupations exprimées par les États membres de ce groupe soient prises en compte, sans cependant remettre en cause la cohérence du document.


Les déclarations et explications de position des États Membres de l’ONU sur ce document figureront dans un additif, a précisé à cet égard le Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, M. John Ashe.


Pour le représentant du Brésil, qui s’exprimait aussi au nom du Nicaragua, « il est important de ne pas obstruer le processus ».  Il a espéré que la Conférence sur le financement du développement durable qui se tiendra l’an prochain apporterait une contribution utile à ce processus.


La délégation des États-Unis a estimé que la proposition du Groupe de travail constituait une base de travail, saluant notamment la reconnaissance des droits reproductifs des femmes, et celle de la nécessité d’établir une société paisible pour le développement durable, ainsi que l’intégration de la question des changements climatiques.  Elle a rappelé que sa délégation avait émis des réserves au cours des négociations, mais a aussi regretté que, selon les impressions de sa délégation, certaines délégations d’États Membres aient aujourd’hui présenté des positions à caractère politique.


« Nous aurions aimé arriver à un nombre plus limité d’objectifs et de cibles », a quant à elle indiqué la représentante du Guatemala, dont le pays est membre du Groupe de travail.  Reconnaissant que le document produit constituait « une base » pour l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, elle a assuré que le processus de négociation avait été ouvert et transparent.  Le représentant de l’Union européenne a apprécié pour sa part la contribution de toutes les parties prenantes, y compris la société civile et le secteur privé.


De son côté, le représentant de la Libye, qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, s’est opposé à « l’approche sélective » qui a été, aux yeux des États arabes, adoptée pour définir le projet d’objectif numéro 16, relatif à la promotion de « sociétés pacifiques et inclusives ».  Il a regretté que les préoccupations du Groupe arabe n’aient pas été prises en compte, et en particulier, parmi elles, le souci de mettre fin à toute forme de domination coloniale et d’occupation étrangère.  Pour le Groupe arabe, l’objectif 16 doit aussi mentionner la nécessité, pour tous les acteurs, de respecter le droit international, ainsi que le renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme.  La délégation libyenne s’est également inquiétée de l’absence de référence dans le libellé des termes de ce même objectif 16, aux sanctions économiques unilatérales illégales.


Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale


Dans une autre résolution** adoptée cet après-midi, sur recommandation du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, l’Assemblée a décidé de créer à sa soixante-neuvième session un groupe du même genre, ouvert à tous les États Membres, et chargé notamment de trouver de nouveaux moyens de renforcer son rôle, son autorité, son efficacité et son efficience.


Dans ce texte, l’Assemblée générale prend note avec satisfaction du rapport de ce Groupe de travail, ainsi que de la création d’une page Web multilingue consacrée à la revitalisation des travaux de l’Assemblée.


Les représentants de la Thaïlande et de la Slovaquie, qui coprésident le Groupe de travail, ont salué l’esprit de compromis qui a prévalu chez les délégations membres du Groupe.


Au nom du mouvement des non-alignés, le représentant de l’Algérie a demandé que soient poursuis les efforts menés au sein de ce Groupe de travail pour examiner toutes ces questions.  « Une Assemblée générale revitalisée contribuera au renforcement du système des Nations Unies et permettra d’améliorer la gouvernance internationale et le multilatéralisme », a-t-il souligné.


La délégation de l’Union européenne a salué le texte adopté qui, a-t-elle apprécié, contient des « résultats concrets ».  Aux termes de ce texte, l’Assemblée, par exemple, décide de procéder aux élections des membres non permanents du Conseil de sécurité et des membres du Conseil économique et social (ECOSOC) environ six mois avant leur entrée en fonctions, et ce à compter de sa soixante-dixième session.


L’Union européenne est d’avis, cependant, qu’il faudrait examiner les étapes à suivre pour rationaliser l’ordre du jour de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC, afin d’éliminer les doubles emplois et les chevauchements.  Il faut davantage faire jouer la complémentarité dans l’examen et la négociation de questions semblables, a ajouté le représentant.


De son côté, le représentant du Liechtenstein, qui parlait aussi au nom du Brésil, du Costa Rica, de l’Estonie et de la Suisse, a indiqué que ces pays appréciaient que la résolution réaffirme le rôle du Président de l’Assemblée générale dans le processus d’élection du Secrétaire général, dont la prochaine aura lieu en 2016.  L’Assemblée a en effet invité son Président, sans préjudice des prérogatives des principaux organes, à appuyer activement ce processus.


« Chaque pays, petit ou grand, doit pouvoir donner son avis sur la sélection de candidats au poste de Secrétaire général », a ajouté le représentant du Belarus.  La délégation de cet État Membre a en outre attiré l’attention de l’Assemblée sur l’importance de la publication du Journal des Nations Unies dans toutes les langues officielles de l’ONU, en émettant l’espoir que les contraintes budgétaires n’entravent pas ce principe.


Le représentant du Belarus a plaidé en faveur de l’harmonisation des travaux des grandes Commissions de l’Assemblée et a demandé que celles-ci disposent de plus de temps pour procéder à l’examen des grandes questions inscrites à leur ordre du jour.


Lutte contre le paludisme


L’Assemblée générale a conclu ses travaux de cet après-midi en adoptant une résolution*** intitulée « Consolider les acquis et intensifier l’action menée pour lutter contre le paludisme et l’éliminer dans les pays en développement, particulièrement en Afrique, d’ici à 2015 », dans le cadre de la Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique (2001-2010).


Dans ce texte, qui a été présenté par le représentant de l’Éthiopie au nom du Groupe des États d’Afrique, l’Assemblée prie instamment la communauté internationale, les organismes des Nations Unies, et les organisations et fondations privées, de soutenir la mise en œuvre du Plan d’action mondial contre le paludisme.


L’Assemblée demande à la communauté internationale de continuer à soutenir le secrétariat du Partenariat « Faire reculer le paludisme », ainsi que les organisations partenaires, y compris l’Organisation mondiale de la Santé, la Banque mondiale et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.


Par ce texte, elle exhorte la communauté internationale à s’employer, dans un esprit de coopération, à améliorer, à renforcer, à harmoniser et à rendre prévisibles et durables l’assistance bilatérale et multilatérale et la recherche en faveur de la lutte antipaludique, y compris l’appui au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée demande aussi à la communauté internationale d’appuyer la recherche de solutions pour élargir l’accès aux produits et aux traitements antipaludiques abordables, efficaces et sûrs, tels que les moyens de lutte antivectorielle, comme les pulvérisations d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, et l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée.


La prochaine séance de l’Assemblée générale, qui se réunira encore une fois avant l’ouverture de sa soixante-neuvième session, mardi 16 septembre, sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/68/L.61 et A/68/970/Add.1

** A/68/951

*** A/68/L.60


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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