SOC/4803

Comment donner aux jeunes et aux personnes handicapées un rôle plus actif dans la société? s’interrogent délégations, experts et ONG au sein de la Commission du développement social

11/02/2013
Conseil économique et socialSOC/4803
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social                         

Cinquantième et unième session                             

8e & 9e séances – matin & après-midi      


COMMENT DONNER AUX JEUNES ET AUX PERSONNES HANDICAPÉES UN RÔLE PLUS ACTIF DANS LA SOCIÉTÉ?

S’INTERROGENT DÉLÉGATIONS, EXPERTS ET ONG AU SEIN DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL


La Réunion de haut niveau sur « les personnes handicapées et le développement »

deseptembre prochain sera historique, estime le Rapporteur spécial pour les personnes handicapées


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, met l’accent, dans son rapport* sur la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse, sur les questions nationales et sur les bonnes pratiques touchant la jeunesse, et présente également plusieurs recommandations sur la manière de gérer efficacement les défis que doivent relever les programmes centrés sur la jeunesse, a rappelé Mme Diao Anna Sarr (Sénégal), qui animait, cet après-midi, une table ronde, axée sur la coordination et la collaboration des organismes des Nations Unies pour leurs activités concernant les jeunes.


« L’ONU est tellement préoccupée par la définition des objectifs du développement durable qu’elle semble avoir perdu de vue la question de savoir qui se chargera de transmettre ces idéaux et de les mettre en œuvre », s’est inquiété un des quatre panélistes, qui représentait une organisation pour les droits des jeunes, dirigée par des jeunes.  La Conférence Rio+20 est, à ses yeux, le symbole de la « régression de l’ONU » car, a-t-il dit, elle a fait des jeunes de simples observateurs face à leur avenir.  « Pour que les jeunes puissent jouer un rôle clef dans l’architecture du développement, ils doivent être d’abord convaincus que l’ONU est capable de faire son travail », a-t-il souligné. 


Une autre panéliste, qui est responsable au sein du Groupe de la gouvernance démocratique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a souligné l’importance de garantir la « participation authentique » des jeunes aux processus décisionnels démocratiques et a recommandé à cet égard la création d’une instance des jeunes, sur le modèle de l’Instance permanente des peuples autochtones. 


Troisième panéliste de la table ronde, une Conseillère de la Mission permanente de l’Allemagne auprès de l’ONU, a défendu une participation précoce des jeunes à l’élaboration de politiques les concernant.  Les jeunes, a-t-elle estimé, doivent être plus fréquemment invités à s’exprimer en tant qu’experts.  Le Gouvernement allemand, a-t-elle précisé, finance chaque année le séjour de deux « délégués des jeunes » à New York afin qu’ils puissent participer aux travaux de l’ONU. 


Ce matin, lors de la reprise du débat général, la question des jeunes avait également été largement discutée par les délégations.  L’Allemagne, par la voix d’un délégué d’organisations de jeunes, avait dit craindre l’avènement d’une « guerre des générations ».  Les débats sur la coopération entre les générations mettent l’accent sur ce que les jeunes doivent aux anciens mais ne tiennent pas assez compte de ce que les anciens doivent aux jeunes, a regretté le jeune délégué.  Les jeunes doivent supporter les conséquences des actions de leurs aînés et, en premier lieu, celles des crises financière, sociale ou environnementale, a-t-il fait observer. 


Au cours de sa séance du matin, la Commission du développement social avait entendu le Rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des personnes handicapées, M. Shuaib Chalklen, qui s’est dit convaincu que la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les personnes handicapées et le développement, prévue en septembre prochain, sera une « occasion historique » d’attirer une attention accrue de la communauté internationale sur la situation des personnes handicapées et de tracer la voie à suivre.


À cette occasion, les États Membres devraient réaffirmer leur engagement en faveur des personnes handicapées, en particulier pour les intégrer pleinement aux initiatives de développement. 


Le Rapporteur spécial a également souhaité que cette Réunion de haut niveau accorde la priorité à la situation des personnes handicapées en Afrique.  Les États Membres devraient en outre s’engager à tenir compte de la dimension personnes handicapées lors de l’élaboration de leurs politiques de prévention de catastrophes.  À ce jour, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées compte 127 ratifications et son protocole facultatif 76 ratifications ou adhésions.  En outre, le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 » fait référence aux personnes handicapées dans cinq domaines thématiques.


Le représentant de l’Irlande, au nom de l’Union européenne a souhaité, pour sa part, que cette Réunion de haut niveau s’inspire du Réseau mondial sur l’entreprise et les personnes handicapées de l’Organisation internationale du Travail (OIT), qui est, selon lui, un excellent exemple du partenariat entre le secteur public et le secteur privé.  Le représentant a également souligné que le Sommet sur l’égalité de l’Union européenne, qui s’est tenu en novembre 2012, avait démontré que les politiques d’égalité peuvent appuyer la croissance.  « L’amélioration de l’accès aux produits et aux services est une chance réelle pour la croissance et l’innovation », a-t-il estimé.


Son homologue de la Chine a fait le point sur les diverses initiatives lancées par son gouvernement, en précisant notamment que celui-ci avait fourni une sécurité sociale à 85 millions de personnes vivant avec un handicap et que 579 000 demandes d’aide juridique présentées par des personnes handicapées avaient pu être traitées au cours de ces cinq dernières années.


La représentante du Bangladesh a cité, de son côté, la gratuité des écoles spécialisées pour autistes dans son pays ainsi que les quotas qui ont été fixés pour l’emploi de personnes handicapées dans la fonction publique.


La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, mardi 12 février, à partir de 10 heures.


* E/CN.5/2013/7


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2013/2)


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux (A/68/61–E/2013/3, E/CN.5/2013/6, E/CN.5/2013/7, E/CN.5/2013/8, E/CN.5/2013/9 et E/CN.5/2013/10)


i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii) Règles pour l’égalisation des chances des handicapés


iii) Programme d’action mondial pour la jeunesse


iv) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002


v) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Exposé du Rapporteur spécial de la Commission chargé d’étudier la situation des handicapés


M. SHUAIB CHALKLEN, Rapporteur spécial de la Commission, chargé d’étudier la situation des personnes handicapées, s’est tout d’abord félicité qu’à ce jour, la Convention relative aux droits des personnes handicapées compte 127 ratifications, ce qui montre, a-t-il dit, l’attention accrue que les États accordent à la situation des personnes handicapées dans le monde.  Il a ensuite évoqué la tenue de la cinquième Conférence des États parties à la Convention ainsi que le lancement, en septembre 2012, par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Partenariat mondial pour les enfants handicapés.  Le Rapporteur spécial a également parlé de l’adoption et de la révision d’initiatives sur le plan national, notamment la Stratégie de l’Union européenne en faveur des personnes handicapées.  La prochaine étape sera de s’assurer que la question des personnes handicapées est pleinement intégrée à l’Agenda international pour le développement, a-t-il ajouté.


M. Chalklen a estimé que la prochaine Réunion de haut de niveau de l’Assemblée générale consacrée aux personnes handicapées et le développement sera une « occasion historique » d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation des personnes handicapées et de tracer la marche à suivre.  Il s’est félicité des nouvelles initiatives lancées au sein du système de l’ONU, notamment la convocation, par le Département des affaires économiques et sociales (DAES) en coopération avec la Fondation Nippon, d’une réunion d’experts sur l’accès aux technologies de l’information et sur la gestion des risques.  Le Rapporteur spécial a cependant estimé que les commissions régionales de l’ONU devraient participer de manière plus proactive à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies régionales concernant les personnes handicapées ainsi qu’à la mise en place de mécanismes institutionnels.  Il a également constaté que peu d’attention était portée sur le problème des personnes handicapées, qui sont également victimes d’une discrimination fondée sur le sexe.  La violence à l’encontre des femmes handicapées demeure largement ignorée, a-t-il regretté.  M. Chalklen a également dénoncé le fait que les sourds-muets ont encore des difficultés à trouver un programme d’enseignement du langage des signes, en faisant observer que de nombreux États Membres n’accordaient pas suffisamment d’attention ou d’appui à la promotion de cet enseignement.


Le Rapporteur spécial s’est ensuite penché sur la situation des personnes handicapées en Afrique, en citant notamment le lancement, par les États-Unis et la Finlande, de la « Coopération transatlantique » qui, a-t-il expliqué, vise à fournir un appui financier « notable » à la défense des droits des personnes handicapées en Afrique et à la création de programmes allant dans ce sens.  Il a également indiqué qu’il avait organisé, au mois de novembre, à Addis-Abeba, une réunion consultative, pour lancer la création, d’ici à la fin de l’année, d’un forum multipartite destiné à appuyer la mise en place de programmes pour le renforcement des capacités en Afrique.  Il a précisé que cette réunion avait débouché sur l’identification de quatre recommandations prioritaires pour la Conférence des ministres du développement social de l’Union africaine ainsi que pour la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les personnes handicapées et le développement, à savoir le renforcement des cadres normatifs internationaux sur les personnes handicapées, la promotion de l’accessibilité, l’amélioration de la qualité et de la disponibilité de données sur le handicap et, enfin, la nécessité de combler les écarts en matière de renforcement des capacités. 


La Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale devrait bénéficier, a-t-il dit, d’un processus préparatoire inclusif assorti d’un échéancier clair pour rassembler les perspectives des organisations africaines de personnes handicapées.  Cette Réunion doit accorder la priorité à la situation des personnes handicapées en Afrique et également porter une attention accrue sur la situation des personnes handicapées marginalisées, notamment les jeunes, les personnes âgées, les femmes, les enfants et les personnes ayant un handicap psychosocial.  M. Chalklen a aussi estimé que le document final de la Réunion de haut niveau devrait prendre en compte la question de l’assistance financière pour les États qui en ont besoin afin d’accélérer la mise en œuvre de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.


Pour le Rapporteur spécial, cette Réunion de haut niveau doit surtout être l’occasion pour les États Membres de réaffirmer leur engagement en faveur des personnes handicapées.  Il faut, a-t-il insisté, combler les écarts qui demeurent dans la mise en œuvre des engagements et éliminer les obstacles à la pleine intégration et participation des personnes handicapées aux initiatives de développement.  M. Chalklen a également appelé les États Membres à intégrer une « perspective pour les personnes handicapées » lors de l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de leurs politiques et programmes de prévention et de préparatifs aux catastrophes.  Il faudrait en outre prendre en compte les perspectives et les besoins de plus d’un milliard de personnes handicapées, a préconisé le Rapporteur spécial, qui a aussi insisté sur l’importance que revêt la collecte de données en la matière.  Les États Membres doivent appuyer davantage le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés, ainsi que le nouveau Partenariat pour la promotion du droit de ces personnes.  Les États Membres doivent par ailleurs reconnaître le droit des sourds à utiliser le langage des signes et appuyer la création et la promotion du langage des signes, a-t-il ajouté.


Avant de conclure, M. Chalklen a annoncé qu’il avait l’intention d’organiser prochainement un atelier du Forum africain des personnes handicapées.


Dialogue interactif avec les délégations


À l’issue de la présentation de M. Chalklen, le représentant du Mexique, a estimé que le Rapporteur spécial avait mis l’accent sur un élément essentiel dans sa présentation, à savoir l’implication des organisations de personnes handicapées en Asie ou en Afrique à la préparation de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le handicap et le développement.  Il a ensuite demandé au Rapporteur spécial des précisions sur les contacts qu’il a pris avec diverses institutions spécialisées et programmes des Nations Unies, comme le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ou le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), pour promouvoir l’intégration des personnes handicapées.  Il a ensuite rappelé que l’intégration de la question des personnes handicapées dans les programmes était une responsabilité qui incombe à l’ensemble du système des Nations Unies. 


De son côté, la représentante de l’Union européenne a fait observer que la Stratégie de l’Union européenne pour 2010-2020 mettait l’accent sur l’intégration de la question des personnes handicapées dans les programmes de coopération.  Elle a assuré que l’Union européenne était prête à partager les résultats obtenus dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.


À son tour, la représentante de la République de Corée a rappelé la nécessité d’impliquer la question des personnes handicapées dans toutes les politiques de développement.  La République de Corée, a-t-elle rappelé, a accueilli une réunion sur la question pour encourager tous les pays de la région d’Asie et Pacifique à participer aux efforts allant en ce sens par le biais de l’échange de bonnes pratiques et d’expériences.  Son pays, a-t-elle assuré, poursuivra les efforts visant à réaliser les objectifs que le Rapporteur spécial vient d’énoncer. 


Répondant au délégué du Mexique, le Rapporteur spécial a précisé que des consultations avaient été organisées avec des organisations qui s’occupent de personnes handicapées, en particulier en Afrique.  « Il s’agit là d’un effort de longue haleine et des négociations sont actuellement en cours dans de nombreuses instances », a-t-il assuré.  En ce qui concerne l’implication des agences et programmes des Nations Unies, il s’est dit très heureux de l’attachement dont fait preuve l’UNICEF vis-à-vis des enfants handicapés, notamment à travers la mise en place d’une campagne de sensibilisation sur cette question, ainsi que des efforts entrepris par le PNUD.


Le Rapporteur spécial a toutefois estimé que davantage d’efforts devraient être entrepris.  Il a estimé que les bureaux régionaux des Nations Unies devraient faciliter l’accès des personnes handicapées aux services publics au niveau national.  Dans certains pays, la situation est meilleure que dans d’autres, et c’est pourquoi les progrès sont inégalement répartis », a-t-il fait remarquer.  Il a également plaidé pour une implication plus grande des personnes handicapées dans les efforts réalisés par les institutions chargées du sort des réfugiés, en particulier le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).  M. Chalklen s’est réjoui de la proposition formulée par la représentante de l’Union européenne concernant la compilation d’informations sur la question de l’accessibilité.  Il a souhaité que la délégation de l’Union européenne fournisse des exemples de bonnes pratiques.


Débat général


M. JIM KELLY (Irlande), délégué de l’Union européenne, a rappelé que l’Union européenne avait accédé, le 22 janvier 2011, à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées alors qu’elle avait déjà adopté sa Stratégie pour la période 2010-2020, laquelle comprend l’engagement d’intégrer la question des personnes handicapées dans la coopération au développement, conformément à l’article 32 de la Convention.  Le représentant a dit attendre avec impatience la Réunion de haut de l’Assemblée générale sur le handicap et le développement.  Il a voulu que cette Réunion se caractérise par la perspective de l’égalité des sexes; les femmes et les enfants devant être au cœur des efforts. 


Le représentant a aussi souhaité que la Réunion de haut niveau s’inspire du Réseau mondial sur l’entreprise et les personnes handicapées de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui, selon lui, est un excellent exemple du partenariat entre le secteur public et le secteur privé et un signe concret de l’engagement des employeurs à faire en sorte que les personnes handicapées puissent jouir de leurs droits.  Le représentant a souligné que le Sommet sur l’égalité que l’Union européenne a organisé en novembre 2012, avait montré que les politiques d’égalité pouvaient appuyer la croissance et que pour être durable, la croissance devait être inclusive.  En effet, l’amélioration de l’accès aux produits et aux services est une chance réelle pour la croissance et l’innovation.


Le représentant a ensuite attiré l’attention sur le train de mesures relatives à l’emploi des jeunes que l’Union européenne a lancé en décembre 2012, tout en se félicitant du travail de l’OIT en la matière et tout en mettant l’accent sur l’importance des efforts internationaux entrepris dans le cadre du Programme d’action des Nations Unies pour la jeunesse.  S’agissant du vieillissement, il a insisté sur la notion de dignité et, compte tenu du lien qui existe entre handicap et vieillissement, a argué que la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées s’applique aussi à la protection des droits des personnes âgées souffrant d’un handicap lié à l’âge.  Le représentant a conclu en disant attendre avec impatience le douzième anniversaire, en 2014, de l’Année internationale de la famille pour échanger plus avant sur les politiques liées à cette cellule importante de la société.


M. NIKOLAY RAKOVSKIY (Fédération de Russie) a indiqué que son gouvernement avait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2012 et qu’une loi sur la protection sociale des personnes handicapées était sur le point d’être promulguée.  Il a ajouté qu’un programme pilote spécial avait été lancé dans trois régions du pays dans le but d’améliorer l’accès des personnes handicapées aux services publics.  Une Commission pour les personnes handicapées et les vétérans a été mise sur pied, de même qu’un Conseil des personnes handicapées.


Le représentant a ensuite fait savoir que son pays disposait de 4 000 établissements sociaux qui répondent aux besoins des personnes âgées et des personnes handicapées.  Un système de recensement des problèmes des personnes âgées a également été créé, et un projet de loi sur le renforcement des services sociaux devrait être adopté dans le courant de l’année.  Il a également cité un programme national d’aide à l’emploi dont le but est de faciliter les perspectives d’emploi des personnes handicapées et de prolonger leur participation à la vie active.  La Fédération de Russie s’est par ailleurs engagée à accorder plus d’attention aux associations caritatives.


Mme CAROL VIVIANA ARCE ECHEVERRÍA (Costa Rica) a indiqué que son pays avait actualisé sa politique nationale pour la prochaine décennie afin qu’elle corresponde aux politiques mises en place dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.  L’un des objectifs, a-t-elle précisé, est de faire en sorte que toutes les tranches d’âge puissent bénéficier d’une protection sociale.  La représentante a ensuite insisté sur la situation des personnes âgées, qui souffrent d’une maladie chronique, qui sont dépendantes ou qui vivent dans la précarité économique et sociale.  Le Costa Rica a créé un conseil national pour les personnes âgées, chargé de concevoir et de mettre en œuvre un réseau visant spécifiquement ces personnes, a-t-elle ajouté, en assurant que les efforts entrepris ont également visé à intégrer davantage d’organisations civiles dans ce réseau. 


« Ce réseau permet de réagir aux besoins spécifiques des personnes âgées en favorisant une action entre les générations et un partage entre la société civile et l’État », a-t-elle assuré.  À ce jour, le pays compte 41 réseaux locaux de prise en charge des personnes âgées.  Vingt d’entre eux sont situés dans des communautés qui ont été définies par le Gouvernement du Costa Rica comme étant des moyens d’interventions « prioritaires ».  Elle a également souligné la nécessité pour le Costa Rica de collaborer avec les organisations qui s’occupent directement des thématiques visées.  « Nous défendons cette noble cause grâce à la volonté des citoyens qui font en sorte que les intentions contenues dans le plan de la Présidence soient appliquées de manière concrète », a-t-elle soutenu. 


Mme VILMA THOMAS RAMIREZ (Cuba) a tout d’abord insisté sur l’importance d’accorder suffisamment de visibilité à la question du handicap lors de l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015.  Elle a ensuite fait savoir que malgré l’embargo imposé par les États-Unis à l’encontre de son pays, son gouvernement avait réalisé de nombreux progrès en matière de prise en charge des personnes handicapées, notamment en ce qui concerne l’élaboration de critères de prise en charge.  Elle a également fait savoir que 22 athlètes cubains avaient participé aux Jeux paralympiques de Londres.


La représentante a ensuite souligné la nécessité de garantir la participation politique des jeunes et de créer des mécanismes de représentation à leur intention.  La politique cubaine pour la jeunesse entend faire des jeunes des acteurs du processus du développement du pays, a-t-elle précisé.  La représentante a également mis l’accent sur la nécessité de faire profiter les personnes âgées des bénéfices du développement.  La population nationale compte aujourd’hui 16,6% de personnes âgées de plus de 60 ans et c’est pourquoi, le Gouvernement de Cuba s’est engagé à améliorer leur qualité de vie, a-t-elle assuré.  La représentante a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la famille pour en faire un « référant absolu » et le « noyau des valeurs citoyennes ».


M. FILIPPO CINTI (Italie) a rappelé que la promotion de la pleine participation des personnes handicapées au développement économique et social était la bonne voie à suivre.  Il a ensuite indiqué que l’Italie avait créé un observatoire national de la condition des personnes handicapées.  Celui-ci est composé de membres de la fonction publique, de représentants de partis politiques et de fédérations nationales des personnes handicapées.  Cet observatoire exerce les fonctions de suivi et d’application des priorités politiques et des obligations liées à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  Cette année, cet observatoire a notamment élaboré le premier rapport de suivi de la Convention, qui a été transmis en novembre dernier.  En outre, les groupes de travail de l’observatoire coordonnent les activités avec les organisations de personnes handicapées. 


L’Italie procède actuellement à la rédaction de son plan d’action biennal pour la promotion des droits de la personne handicapée, a indiqué le représentant.  De manière générale, l’Italie s’est engagée à promouvoir la collaboration entre les différentes institutions chargées des questions économiques et sociales dans le pays et en appliquant le principe de l’égalité des chances pour tous, a-t-il souligné.  Cela se reflète notamment dans les lignes directrices qui visent à intégrer la question des personnes handicapées dans les politiques et les activités en matière de coopération au développement.  Avant de conclure, il a souligné que son pays était impatient de participer, en septembre prochain, à la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les personnes handicapées et le développement.  « Notre objectif doit être double: nous devons, d’une part, renforcer le processus de consultations avec les organisations de personnes handicapées afin que le développement leur profite et nous devons, d’autre part, faire en sorte qu’elles puissent contribuer au développement », a-t-il rappelé.


M. MAGINO CORPORÁN (République dominicaine) a indiqué que son gouvernement mettait actuellement sur pied des politiques prioritaires de lutte contre la pauvreté en investissant notamment 4% de son produit intérieur brut (PIB) dans l’éducation, la création de 400 000 emplois, et l’accès universel des familles aux services de santé.  Des programmes d’alphabétisation ont également été mis sur pied et un réseau de protection sociale octroi des subventions aux familles les plus désœuvrées.  La situation des personnes handicapées compte en outre parmi les principales priorités que s’est fixé le gouvernement, a-t-il ajouté.  Le représentant a également indiqué qu’un programme intitulé « Sortir de sa cachette » avait été mis en place pour encourager l’inclusion et l’insertion des personnes handicapées, en particulier sur le marché du travail.  Il a par ailleurs fait savoir que le Bureau de la Première Dame avait récemment lancé un projet de centre de soins pour les personnes handicapées.


Le représentant a également passé en revue les programmes lancés à l’intention des jeunes, notamment dans les domaines de l’emploi et de la cohésion communautaire.  Il a ajouté qu’une initiative avait été lancée à l’intention des jeunes agriculteurs.  M. Corporán a par ailleurs indiqué que la Stratégie nationale pour le développement de la République dominicaine pour la période 2010-2030 compte plusieurs objectifs pour les groupes vulnérables.  Des programmes ont également été lancés pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées, complétés par la diffusion d’une émission télévisuelle de sensibilisation, a-t-il indiqué.


Mme SAMIA ANJUM (Bangladesh) a déclaré que seule l’autonomisation des groupes vulnérables pouvait permettre d’arriver à leur inclusion sociale.  Au Bangladesh, les femmes, les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées reçoivent une attention spéciale, a-t-elle assuré, en soulignant l’engagement traditionnel des familles en Asie pour s’occuper des personnes âgées.  Elle a observé cependant que la famille élargie tendait à s’éroder, à cause de la migration, de la mobilité et des transformations économiques.  Le Bangladesh a mis en place des programmes qui garantissent un filet de sécurité aux groupes vulnérables, a-t-il dit.  Mme Anjum a également indiqué que son pays garantissait la protection des personnes handicapées, notamment des enfants atteints d’autisme. 


Un des premiers pays à ratifier la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, le Bangladesh a promulgué un ensemble de lois bien avant l’adoption de cet instrument, a fait remarquer sa représentante.  Des allocations sont versées aux enfants atteints d’un handicap, les écoles spécialisées pour autistes sont gratuites et des quotas ont été fixés pour l’emploi de personnes handicapées dans le service public.  En ce qui concerne les jeunes, le Gouvernement s’attache à les intégrer dans le processus de développement du pays, en leur offrant des possibilités de formation dans différents secteurs.  Mme Anjum a enfin souligné le rôle crucial que joue la famille dans le bien-être de ces groupes particuliers, avant d’appeler à renforcer les valeurs familiales.


M. SIDNEY MHISHI, Directeur des services sociaux auprès du Ministère des services sociaux, du travail et de l’aide sociale du Zimbabwe, a énuméré les mesures prises par le Gouvernement de son pays en faveur des personnes vivant avec un handicap, en citant notamment la promotion de l’égalité des chances à travers la loi sur les personnes handicapées de 1992, les programmes de transfert d’argent mensuel pour les personnes handicapées et leurs familles, les formations professionnelles d’appui aux initiatives individuelles, la fourniture de techniques d’assistance, les bourses dans les institutions pour les personnes handicapées, les crédits renouvelables pour l’autonomisation économique des personnes handicapées qui souhaitent poursuivre des projets viables générateurs de revenus.  Des mesures ont aussi été prises concernant l’emploi des personnes handicapées et la mise à disposition d’assistants payés pour les employés avec des déficiences visuelles et auditives.


S’agissant de l’éducation, le Gouvernement du Zimbabwe, a assuré son représentant, a mis en place un système de prise en charge sociale à 100% en faveur des enfants handicapés accueillis dans des établissements scolaires spécialisés.  En vertu d’une loi, les représentants des associations des personnes handicapées participent au Conseil d’administration du Conseil des personnes handicapées pour garantir leur contribution aux décisions politiques concernant leurs droits et besoins.  En 2012, le Zimbabwe a également promulgué une loi sur les personnes âgées.  Par ailleurs, le représentant du Zimbabwe a déploré l’absence de données sur la situation des personnes âgées et a souligné la nécessité d’instituer une large collecte de données, analyses et recherches sur le vieillissement.  En ce qui concerne les questions de la famille, le Zimbabwe reste attaché à la définition traditionnelle de la famille comprenant mère, père et enfants ou enfants adoptifs, a déclaré le représentant.  La famille, a-t-il précisé, est le lieu de la réalisation par ses membres de ses besoins de base et de son développement.


M. ROBERT ROHDE (Allemagne) s’est rallié à la position de l’Union européenne, avant de présenter deux membres de la délégation de la jeunesse allemande.


Un des deux membres de la délégation a mis l’accent sur la spécificité de son pays où la proportion des jeunes ne cesse de diminuer, alors que le monde ne cesse de se rajeunir avec 50% de la population mondiale ayant moins de 25 ans.  Dans 25 ans, l’Allemagne pourrait représenter la plus vieille population au monde, a-t-il dit avant de craindre ce qu’il a nommé une « guerre des générations ».  Il a regretté que les débats relatifs à la coopération entre les générations mettent l’accent sur ce que les jeunes devaient aux anciens mais pas assez sur ce que les anciens devaient aux jeunes, qui devaient supporter les conséquences des actions de leurs aînés comme les crises financière, sociale ou environnementale.  Il a fait remarquer que la participation de tous était le meilleur moyen de construire des passerelles entre les jeunes et les personnes âgées, entre les personnes handicapées et celles qui ne le sont pas, entre les familles et les personnes seules. 


Si nous souhaitons changer notre manière de vivre, il est alors indispensable que tous les acteurs de cette vie soient consultés, a-t-il insisté, en faisant observer que la jeunesse allemande ne pensait pas seulement à elle-même, mais à tous ceux dans le monde qui souffrent d’inégalités ou qui n’ont pas de travail en raison des actes irresponsables d’une minorité.  Nous imaginons un monde économiquement, socialement et écologiquement équitable et nous avons de l’empathie l’un pour l’autre, a-t-il ajouté.  Le représentant des jeunes d’Allemagne a salué la nomination par le Secrétaire général de son premier Envoyé pour la jeunesse, M. Ahmad Alhindawi, et émis l’espoir que ce dernier sera en mesure d’établir une communication transparente et intense avec les groupes de jeunes. 


L’autre membre de la délégation a mis l’accent sur la nécessité d’intégrer les questions des jeunes à l’ensemble du système des Nations Unies.  Elle a regretté qu’aucun représentant des jeunes ne fasse partie du Groupe de haut niveau chargé du programme de développement pour l’après-2015.  Il est important de sensibiliser à la question du développement durable, a-t-elle dit, en rappelant que dans le monde, un enfant mourrait de malnutrition toutes les cinq secondes.


Mme ANNA GRALBERG (Suède) a reconnu les liens étroits qui existent entre l’élimination de la pauvreté et l’autonomisation.  Elle a précisé que l’autonomisation contribuait à éliminer les obstacles empêchant chacun d’utiliser son potentiel.  Mme Gralberg a fait observer que l’existence d’un système universel de protection sociale jouait aussi un grand rôle pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté.  Il est également important d’investir en faveur des enfants.  À cet égard, la représentante a souligné la nécessité de laisser aux familles la possibilité d’équilibrer leur vie professionnelle et leur vie familiale.  Les congés de maternité et de paternité sont également importants, a-t-elle ajouté.  


En ce qui concerne les jeunes, la représentante de la Suède a estimé qu’il faudrait leur donner des chances égales en matière d’éducation et d’emploi.  Mme Gralberg a ensuite insisté sur la nécessité de permettre aux personnes âgées de vivre dans la dignité et de respecter leurs droits.  Il faudrait sensibiliser davantage à la situation humanitaire des personnes âgées, a-t-elle dit.  La représentante de la Suède a par ailleurs souligné l’importance de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et l’engagement de longue date de son pays dans ce domaine.  La Suède s’attache à intégrer ces droits dans son programme de coopération internationale en faveur du développement, a indiqué Mme Gralberg, en rappelant qu’en 2012, son pays a versé 750 000 dollars au Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les personnes handicapées.


M. WANG HAO (Chine) a salué les remarques pertinentes contenues dans le rapport du Secrétaire général sur « L’intégration de la question du handicap dans les programmesde développement d’ici à 2015 et au-delà ».  Mettant l’accent sur les initiatives de la Chine, il a indiqué que son pays avait fourni une sécurité sociale à 85 millions de personnes vivant avec un handicap.  Au cours de ces cinq dernières années, 3 019 organisations d’aide juridique ont été mises en place et ont, à ce jour, traité 579 000 demandes présentées par des personnes handicapées sollicitant une aide juridique.  Il a rappelé que la Chine avait été l’un des premiers pays à avoir signé et ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  Il a assuré que la Chine attachait une grande importance à la mise en œuvre du plan d’action international de Madrid sur le vieillissement et qu’elle avait fait de grands progrès en direction des trois priorités que sont: les personnes âgées et le développement, la promotion de la santé et du bien-être pour les personnes âgées, et le développement d’un environnement prenant en compte leurs besoins.  En 2012, le système des retraites chinois n’a pas seulement fourni une couverture retraite à tous les employés, mais il a aussi augmenté ces retraites au cours de cinq années consécutives. 


S’agissant des jeunes, le représentant a mis l’accent sur les initiatives de la Chine visant à faciliter leur participation à la vie économique du pays.  Il a expliqué que les délégués des jeunes étaient très actifs à tous les niveaux des conférences et consultations politiques.  Il a précisé que 140 000 projets de création d’entreprises par les jeunes ont obtenu un microcrédit en 2012, d’un montant total de 12,26 milliards de yuan.  Par ailleurs, le représentant s’est félicité que le rapport du Secrétaire général sur la « Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 », mettait en exergue les initiatives du Gouvernement chinois en matière d’indemnité de maternité et l’adoption de législations visant à encourager les enfants à visiter leurs parents.  Il a indiqué que la Chine accordait une grande importance à la préservation des droits des groupes spéciaux et au développement social intégré.  C’est pourquoi, a-t-il dit, nous saluons le rôle important des Nations Unies dans la promotion d’une croissance inclusive au sein de nos sociétés


M. DANIEL FIERRO (Équateur) a fait observer que la Constitution de son pays garantit le droit au bien-être pour tous mais il a ensuite mis l’accent sur une tranche particulière de la population, à savoir les jeunes.  Les programmes mis en place par l’Équateur et ciblant les jeunes visent à favoriser leur accès au marché du travail, notamment grâce à une initiative baptisée « Mon premier emploi » dont ont déjà bénéficié plus de 12 000 jeunes.  L’Équateur essaie également de créer des espaces publics et culturels pour les jeunes en vue de favoriser leur intégration et de leur fournir un lieu pour se développer et avoir confiance en leur identité.  En outre, le Gouvernement se concentre aussi sur le renforcement de liens intergénérationnels entre les jeunes et les personnes âgées, a-t-il indiqué.


Le représentant a ensuite insisté sur un second principe consacré par la Constitution de l’Équateur qui vise, a-t-il dit, à respecter le droit à la santé et à promouvoir des soins de santé pour l’ensemble de la population.  Il a cité des chiffres récents qui démontrent que 69% des personnes âgées en Équateur ont bénéficié d’une prise en charge médicale au cours des quatre derniers mois.  Par ailleurs, l’Équateur a également créé des espaces de rencontres pour les personnes âgées, ainsi que des programmes qui visent à promouvoir leur participation à l’action du Gouvernement.  Une politique de prévention et de prise en charge des personnes handicapées a également été élaborée dans le cadre du programme baptisé « Équateur sans frontières ».  En outre, le Gouvernement a organisé des visites dans plus d’un million de foyers et a fourni une aide technique à des familles, en particulier celles dont un des membres était touché par le handicap, s’est félicité le représentant.


Mme CHONVIPAT CHANGTRAKUL (Thaïlande) a insisté sur l’importance d’assurer l’autonomisation des personnes handicapées, en particulier en leur assurant un emploi.  Elle a rappelé que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) avait instauré une décennie pour les personnes handicapées.  La Thaïlande, a-t-elle indiqué, a une des populations les plus âgées de la région.  C’est pourquoi, le Gouvernement thaïlandais a décidé de créer un fonds d’affectation spéciale pour les personnes âgées afin de les encourager à contribuer à l’économie nationale, notamment par le biais du bénévolat et des emplois à temps partiel.  Son gouvernement, a-t-elle ajouté, entend également améliorer l’accessibilité des services pour tous.


M. ROBERTO DE LÉON HUERTA (Mexique) a précisé que son pays avait reformulé, cette année, sa loi organique fédérale afin de mieux cibler les personnes touchées par la pauvreté et garantir une protection sociale pour tous.  Il a assuré que les organisations chargées des personnes handicapées et des jeunes participeront aux efforts du Gouvernement dans le cadre de ces politiques.  « L’objectif est l’inclusion de toutes les constituantes de la société, depuis les personnes âgées jusqu’aux populations autochtones, en passant par les jeunes », a-t-il déclaré. 


Il s’est ensuite félicité du programme d’action du Secrétaire général sur les questions de la jeunesse, ainsi que du programme des jeunes bénévoles des Nations Unies.  Il a émis l’espoir que l’initiative du Secrétaire général puisse mobiliser un appui accru en faveur du programme pour les jeunes aux niveaux national et international.  Il a précisé que, chaque année, la délégation du Mexique faisait appel à des jeunes pour l’aider dans le cadre des travaux de l’Assemblée générale.  S’agissant des personnes handicapées, il a estimé qu’il restait encore beaucoup d’actions à entreprendre et qu’il faudrait « véritablement » mettre l’accent sur les droits et l’accessibilité dans les programmes de développement.  La Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les personnes handicapées et le développement sera une occasion sans précédent à cet égard, a-t-il estimé.


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a évoqué la promulgation de plusieurs lois novatrices, notamment en matière d’identité de sexes, de mort digne et de santé mentale qui, a-t-elle affirmé, ont engendré un important changement culturel dans son pays.  L’Argentine s’est dotée d’un observatoire du handicap et une initiative spéciale a également été lancée pour favoriser l’accès numérique des personnes handicapées et âgées afin de les aider à surmonter les obstacles qui entravent l’accès aux informations les concernant.  Les étudiants handicapés peuvent recevoir du matériel informatique et un programme d’aide judiciaire a par ailleurs été mis sur pied pour aider les personnes handicapées à faire valoir leurs droits, a ajouté la représentante.  Mme Perceval a ensuite indiqué que l’Argentine préparait actuellement le deuxième sondage sur les personnes handicapées qui devrait être mené d’ici à la fin de l’année.  Elle s’est ensuite félicitée des efforts déployés sur le plan régional, notamment en matière de sensibilisation et d’accessibilité des personnes handicapées.  L’Argentine souhaite que le Rapporteur spécial travaille davantage sur les pays de sa région, a-t-elle dit avant de conclure.


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a indiqué que le Gouvernement de Malte avait élaboré une stratégie globale pour la période 2013-2020 concernant le vieillissement de la population nationale.  Cette stratégie a été axée sur le principe de la solidarité entre les différentes tranches de la population.  Pour les personnes âgées, l’objectif vise ainsi à garantir une vie indépendante et des mesures destinées à assurer la viabilité du système de retraites grâce à la solidarité entre les générations.  Malte a également lancé une campagne de sensibilisation sur un « vieillissement en bonne santé », qui cible les professionnels du secteur de la santé.  En outre, le Gouvernement a créé un bureau du Commissaire aux personnes âgées qui est chargé d’examiner les questions liées à leur bien-être. 


Le représentant a mis l’accent sur les difficultés auxquelles doivent faire face les pays en développement dans ces domaines.  Il a cité, à cet égard, divers exemples de coopération entrepris, en 2012, par l’Institut international du vieillissement sur ces questions.  Avant de conclure, il a souligné la nécessité d’axer les efforts sur une coopération multisectorielle et durable à tous les niveaux en vue de répondre aux défis démographiques et d’assurer une meilleure participation des personnes âgées à la société.


M. YURY AMBRAZEVICH (Bélarus) a fait observer que la question des jeunes concerne l’ensemble des États Membres.  Le Bélarus accorde une attention particulière à l’emploi des jeunes, ainsi qu’à leur « éducation patriotique » dans le but, a-t-il expliqué, d’encourager leur participation à la vie sociale.  Le Gouvernement participe par ailleurs à l’organisation d’environ 200 évènements de jeunes par an dans le pays.


Prenant à son tour la parole, le représentant d’une organisation de jeunes du Bélarus a évoqué la création récente, à Minsk, d’une organisation spéciale qui vise à promouvoir la mobilité professionnelle des jeunes.  Il a assuré que les organisations de jeunes sont très actives et que leurs membres peuvent prendre part à des séjours linguistiques, ainsi qu’à des ateliers de formation pour journalistes, de préservation culturelle et de promotion de la diversité.  Des programmes de prévention de la toxicomanie ont également été établis.  Les jeunes devraient, a-t-il estimé, pouvoir participer davantage aux travaux de l’ONU afin de contribuer directement à l’élaboration des programmes qui les concernent directement.  Il a également engagé l’ONU à organiser davantage de stages pour les jeunes.


Représentant les jeunes de leur pays, M. NEGURICI et Mme BUHOARA (Roumanie) ont concentré leur intervention sur l’emploi pour déplorer le fait que l’on considère la gravité de la situation des jeunes sans emploi comme un fait commun.  Mme Buhoara a rappelé que dans le dernier rapport mondial des Nations Unies datant de 2011, dans le contexte actuel, les jeunes seront les derniers à être embauchés et les premiers à être renvoyés.  La Roumanie ne fait pas exception à cette image sombre sur l’emploi des jeunes, même si le taux de chômeurs n’est pas des plus critiques, a-t-elle indiqué, en précisant qu’il était de 5,82% au mois de janvier 2013.  Il y a des solutions pour diminuer cette tendance, a estimé le représentant de la Roumanie, qui a souligné la nécessité pour les États Membres d’organiser des stages pour offrir aux jeunes des chances réelles d’emploi ainsi que la possibilité de faire un choix.


Le deuxième représentant a ensuite fait savoir que pour résoudre ces problèmes, il était important d’y faire participer les jeunes car, a-t-il dit, ils sont mieux placés pour définir des solutions qui répondent à leurs besoins.  Pour cela, nous encourageons les États Membres à continuer de développer un environnement favorable pour les jeunes tout en leur accordant un espace pour se faire entendre non seulement pour l’image publique du pays mais surtout pour prendre des actions communes, a estimé le représentant.  À cet égard, il a indiqué que le programme des jeunes délégués auprès des Nations Unies était un bon exemple d’une telle entreprise au niveau international.  


Avant de conclure, les délégués des jeunes de Roumanie ont souligné l’importance de l’autonomisation dans les efforts pour trouver des solutions aux problèmes contemporains.  Concernant la connectivité et l’accès élargi à l’information, ont-ils dit, les jeunes sont conscients de leur potentiel.  Ils ont aussi estimé qu’il était faux de dire que la génération actuelle est une génération perdue.  Les jeunes sont là, actifs, prêts à œuvrer pour un futur productif, ont-ils assuré.  Les solutions existent si les jeunes sont considérés comme faisant partie de la solution et non du problème.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a vanté les mérites du travail grâce auquel la personne développe un sens du service pour autrui et trouve son propre bonheur.  Parallèlement, le travail contribue au développement économique et social et au bien commun de la société.  Mgr Chullikatt a ensuite souligné que la famille ne peut pas être redéfinie au gré des évolutions sociologiques rapides que l’on connaît de nos jours.  Il s’est réjoui de ce que le Secrétaire général, dans son rapport sur cette question, ait reconnu la famille comme la colonne vertébrale de la solidarité intergénérationnelle et de la cohésion sociale, celle qui est la première responsable du développement, de l’éducation et de la socialisation des enfants. 


Le Saint-Siège reste engagé en faveur de la promotion du respect des droits et des devoirs des parents dans le développement des jeunes, a assuré Mgr Chullikatt.  Il a indiqué qu’à cette occasion, deux millions de jeunes du monde entier devraient se rassembler cet été, à Rio de Janeiro, au Brésil, pour les Journées mondiales de la jeunesse organisées par le Vatican.  Passant à la question des personnes âgées, MgrChullikat a rejeté les théories utilitaristes qui évaluent cette tranche de la population à la mesure de sa contribution économique à la société.  Il a encouragé plutôt à transmettre à la jeune génération les leçons tirées de l’expérience des personnes âgées, tout en permettant à celles-ci de continuer à se former et de bénéficier d’un soutien social.  Avant de conclure, il a enfin demandé à ce que l’on renverse la tendance actuelle qui consiste à déstabiliser la famille.


M. ALAIN FRANCO, représentant de l’organisation « International Association of Gerontology and Geriatrics », a décrit celle-ci comme une plateforme de groupes impliqués dans la recherche et la formation en gérontologie.  L’association tiendra son congrès international à Séoul, en juin prochain.  Parmi ses activités, l’association a notamment développé une base de données d’organisations actives dans le même secteur, ainsi que des formations sur le vieillissement ou destinées aux jeunes qui s’orientent vers la gériatrie, a–t-il indiqué.


L’organisation plaide également pour une plus grande intégration des personnes âgées dans la main-d’œuvre et sur le marché du travail grâce à des politiques qui prennent en compte le potentiel du vieillissement de la main-d’œuvre, a ajouté son représentant.  « Une telle intégration bénéficierait aux employés et aux employeurs », a-t-il dit.  C’est pourquoi, il a invité la communauté internationale, les Nations Unies et les États Membres, ainsi que la société civile à poursuivre le dialogue sur les moyens d’améliorer l’intégration des personnes âgées.


Mme ÉLOÏSE LEBOUTTE, représentante de la Fédération internationale pour le développement de la famille, a indiqué que la reconnaissance sociale est le premier échelon de l’autonomisation des familles, et a insisté à cet égard sur l’importance de la protection sociale comme principal outil de lutte contre l’exclusion.  Elle a indiqué que 300 000 familles ont actuellement besoin d’une aide notable en Espagne.  Il faut pouvoir donner aux familles l’occasion d’investir dans l’avenir de leurs enfants, a-t-elle insisté.  La représentante a également mis l’accent sur la nécessité d’assurer l’autonomisation juridique et politique des familles.


L’ONG qu’elle représente, a-t-elle rappelé, a récemment organisé, à Bruxelles, la réunion d’un groupe d’experts régional dans le but d’échanger les meilleures pratiques en matière de politique familiale.  L’ONG prévoit également de publier une déclaration de la société civile qui demande aux gouvernements de promouvoir son rapport sur l’impact sur les familles.


M. RAYMOMD JESSURUN, représentant de l’organisation « Alzheimer Disease Association », a mis l’accent sur la nécessité de donner aux personnes souffrant de cette maladie les outils permettant d’exercer leur potentiel et de garantir leurs droits.  « Toutes les quatre secondes, un nouveau cas d’Alzheimer est détecté dans le monde », a-t-il souligné, en rappelant qu’un récent rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la démence recommandait aux États Membres de faire de cette question une priorité en matière de santé. 


Bien que l’âge soit l’un des principaux facteurs de risque de la démence, le responsable a toutefois expliqué que des personnes de plus en plus jeunes étaient affectées par cette maladie.  Il a fait observer que le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement établissait un cadre d’action pour mieux connaître et évaluer l’évolution de cette maladie afin d’aider les personnes qui en sont atteintes à pouvoir rester chez elles le plus longtemps possible tout en répondant à leurs besoins.


Table ronde sur le thème « Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse: Coordination et collaboration des organismes des Nations Unies pour leurs activités concernant les jeunes »


Avant de donner la parole aux différents intervenants de cette table ronde, Mme DIAO ANNA SARR (Sénégal), qui animait cet après-midi la discussion, a rappelé que le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse (E/CN.5/2013/7) mettait l’accent sur les questions nationales et sur les bonnes pratiques touchant la jeunesse, et présentait également plusieurs recommandations sur la manière de gérer efficacement les défis que doivent relever les programmes centrés sur la jeunesse.  Elle a également souligné que la table ronde était composée de panélistes représentant les différentes vues exprimées dans ce rapport.


Mme SUZANNE FRIES-GAIER (Allemagne) a estimé que les États Membres devraient réfléchir sur la question des jeunes en sortant de leurs critères habituels.  Elle a considéré que le Programme d’action mondial pour la jeunesse et la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant offraient, à cet égard, des cadres adéquats.  Dans son rapport, le Secrétaire général recommande que tous les pays établissent des stratégies nationales, ce que l’Allemagne a fait, a-t-elle précisé.  Elle a notamment cité en exemple la question prioritaire de la réduction du taux de chômage des jeunes.  Entre 2005 et 2011, le chômage a connu en Allemagne une réduction de moitié, grâce à des programmes facilitant l’accès des demandeurs d’emploi au marché du travail immédiatement après leurs études.  En 2011, l’Allemagne a dépensé l’équivalent de plus de 3 milliards de dollars pour aider les jeunes à trouver un emploi, a-t-elle souligné.  L’Allemagne a aussi mis l’accent sur le volontariat à travers la mise en place d’un plan fédéral qui permet à des jeunes âgés de 16 à 27 ans d’exercer un service volontaire pendant un an en Allemagne ou à l’étranger, de bénéficier d’argent de poche et d’utiliser ensuite cette expérience dans une candidature d’emploi ou lorsqu’ils entrent à l’université. 


Au niveau international, le Goethe Institute organise par exemple des échanges entre les parlements des jeunes d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine.  « Il est très important de démarrer très tôt l’implication politique des jeunes », a-t-elle insisté.  L’Allemagne a également mis en place un programme qui finance chaque année le séjour de deux « délégués des jeunes » à New York pour participer aux travaux de l’ONU et, en particulier de l’Assemblée générale.  Dans ce contexte, elle a estimé que les jeunes devraient être plus fréquemment invités à s’exprimer en tant qu’experts et que l’ONU devrait utiliser davantage les médias sociaux pour les atteindre, les sensibiliser ou encourager leur participation.


Mme GERALDINE FRASER-MOLEKETI, Groupe de gouvernance démocratique du Bureau pour les politiques de développement - PNUD, a tout d’abord rappelé que Nelson Mandela avait été libéré de prison il y a 23 ans et qu’il avait entamé sa lutte contre l’apartheid dans sa jeunesse.  Elle a ensuite indiqué que la planète comptait à présent 1 milliard 800 millions de jeunes, le nombre le plus important qu’ait connu l’histoire de l’humanité, et que ceux-ci représentent jusqu’à 80% des habitants dans certains pays.  Tous ces jeunes ont-ils vraiment la possibilité de faire valoir leurs droits? s’est-elle interrogée.


Elle a ensuite commenté le lancement du rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les tendances mondiales de l’emploi, lequel, a-t-elle précisé, met en lumière le défi considérable auquel les jeunes font face dans ce domaine.  Elle s’est notamment inquiétée du fait que 35% des jeunes chômeurs des économies avancées le sont depuis plus de six mois.  La panéliste a ensuite engagé les gouvernements à bâtir des sociétés plus ouvertes aux jeunes.  Elle a également souligné que les défis auxquels font face les jeunes doivent être surmontés de manière collective au sein du système des Nations Unies car, a-t-elle signalé, aucune entité ne peut y faire face à elle seule.  La panéliste a également insisté sur la nécessité de garantir la « participation authentique » des jeunes aux processus décisionnels démocratiques.


Après avoir passé en revue les grandes lignes du Plan d’action pour la jeunesse, Mme Fraser-Moleketi a insisté sur la nécessité d’examiner les partenariats régionaux et locaux afin d’intégrer la question de l’emploi des jeunes à tous les programmes de développement.  Elle a aussi insisté sur la nécessité de créer des espaces où les jeunes peuvent s’exprimer et encourager l’esprit d’initiative et l’innovation.


Mme JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, déléguée de la jeunesse du Sri Lanka, a estimé que les États devraient travailler à mieux comprendre les véritables difficultés que rencontrent les jeunes sur le terrain.  Souvent, les jeunes ne sont pas reconnus comme partenaires par les gouvernements et trop de jeunes sont aujourd’hui victimes de la société de consommation, a-t-elle estimé.


Au Sri Lanka, 26% de la population sont des jeunes et c’est l’une des raisons pour lesquelles il existe un Parlement des jeunes, qui avait été établi à l’occasion de l’Année de la jeunesse en 2010 et composé de 375 jeunes âgés de 15 à 25 ans.  Ces jeunes représentent toutes les communautés selon un système d’élection démocratique.  Les jeunes députés ont ensuite la possibilité de participer à l’élaboration de politiques au niveau national, a-t-elle expliqué.  


Rappelant que le Sri Lanka avait connu près de 30 ans de conflit, la représentante a souligné la nécessité de bénéficier d’un environnement pacifique pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et offrir un avenir aux jeunes.  Elle s’est aussi dite reconnaissante face aux ressources qui ont été investies par son gouvernement dans le Conseil des jeunes du Sri Lanka.  Elle a également insisté sur l’importance de former des jeunes à la participation politique.  « J’ai moi-même, grâce à un prix encourageant les jeunes dirigeants de demain, pu représenter mon pays dans diverses délégations internationales », a-t-elle expliqué.  « C’est en étant inspiré soi-même que l’on inspire autrui », a-t-elle fait remarquer.


« Il faut savoir d’où je viens pour savoir qui je suis », a lancé à son tour M. SAMUEL DÍAZ FERNÁNDEZ LITTAUER, représentant des jeunes, qui a commenté la « nature ambivalente » de l’ONU, conçue au départ, a-t-il souligné, pour prévenir l’avènement d’une nouvelle guerre mondiale.  La mission de l’ONU ressemble de près au développement d’un être humain, a-t-il ajouté.  C’est une organisation hybride qui doit constamment agir d’urgence pour lutter contre des situations graves.  Le panéliste a ensuite commenté les qualités innées de la jeunesse, période de vie nourrie, selon lui, de rêves, d’espoirs et d’une imagination débridée.  Les tragédies auxquelles le monde fait face sont trop souvent l’échec de ces rêves, a-t-il déploré.


La question qui se pose actuellement n’est pas de savoir si on comprend ou non les missions qui nous attendent, mais de savoir pour qui elles sont entreprises, a enchaîné le représentant de la jeunesse.  M. Littauer a constaté, à travers les difficultés de la Conférence Rio+20, le symbole de la « régression de l’ONU » qui, a-t-il dénoncé, a transformé les jeunes en simples observateurs de leur propre avenir.  C’est une forme cruelle de déconstruction qui crée un nombre croissant de cyniques autour du système de l’ONU.  À l’heure actuelle, a-t-il déploré, il n’y a plus de place possible pour les idéaux.


Le panéliste a notamment constaté que l’ONU se préoccupe tellement du contenu des objectifs du développement durable qu’elle semble avoir perdu de vue la question de savoir qui se chargera de transmettre ces idéaux et de les mettre en œuvre.  Il faut, a-t-il insisté, accorder à la jeunesse la place prioritaire qui lui revient au sein du processus du développement.  M. Littauer a également engagé les États Membres à reconnaître leurs limites intellectuelles ou autres.  Les jeunes doivent devenir les outils de l’architecture du développement pour l’avenir, mais ils doivent d’abord être convaincus que l’ONU est capable de faire son travail, a-t-il souligné.


M. Littauer a ensuite relevé que seuls 21 États Membres sur les 193 que compte l’ONU s’étaient souciés de répondre au questionnaire sur la base duquel le Secrétaire général a rédigé son rapport sur la jeunesse.  Cette passivité de la part de tant d’États laisse perplexe, a-t-il commenté.  Il a ensuite exhorté l’ONU à s’assurer que les jeunes puissent se reconnaître dans ses documents.  L’ONU, a-t-il insisté, doit apprendre à se servir de la jeunesse.


Le panéliste s’en est également pris à la politique de « deux poids, deux mesures » de l’ONU qui se préoccupe de la question du chômage des jeunes dans le monde d’une part, mais applique au sein même de l’Organisation un système de stages non rémunérés, sans garantie d’emploi.  Pour M. Littauer, le moment est venu de transformer la bureaucratie de l’ONU en une action politique efficace afin de réellement transformer la vie des gens.  Il a ensuite demandé aux délégations de refuser tout compromis.  « Il va falloir se battre comme des tigres pour que chacun trouve sa place », a-t-il dit en conclusion.


Dialogue interactif avec les délégations


Au cours du dialogue interactif avec les panélistes, plusieurs délégations ont voulu mettre l’accent sur la valorisation du talent des jeunes, sur la nécessité d’éduquer les jeunes à la politique -notamment par l’intermédiaire des technologies de l’information et des communications (TIC)-, ainsi que sur la reconnaissance et la valorisation du bénévolat. 


« Comment les États peuvent-ils surmonter le problème du chômage des jeunes?  Faut-il mettre en place des formations à l’emploi pendant les études?  Et quelle place l’ONU et ses institutions accordent-elles, par exemple, à la valorisation du talent des jeunes? » a demandé le représentant du Bélarus, en expliquant qu’en 2010 son pays avait décidé de soutenir le talent et l’entreprenariat des jeunes grâce à des aides de l’État.


De son côté, le représentant de la République de Corée a voulu savoir quel type de partenariat les États pouvaient créer afin de renforcer la participation des jeunes.  Il s’est aussi demandé comment renforcer l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) dans la formation des jeunes, tandis que la représentante de l’Union européenne a notamment souhaité questionner les panélistes sur les aspects relatifs à la parité entre les hommes et les femmes dans la mise en place d’initiatives visant à promouvoir la participation active des jeunes.


Répondant au délégué du Bélarus, la panéliste de l’Allemagne a mis l’accent sur le succès, en Allemagne, des programmes qui permettent d’étudier tout en apprenant une profession.  « Les jeunes qui apprennent un métier, par le biais de ces programmes, obtiennent très souvent un emploi dans ce domaine d’activité », a-t-elle souligné.  Elle a également précisé que les résultats de journées de sensibilisation à certaines professions avaient un impact différent sur les filles et les garçons. 


Pour sa part, la panéliste du PNUD a reconnu que l’esprit d’initiative et la volonté entrepreneuriale des jeunes devraient être davantage encouragés.  Elle a, par exemple, relevé l’émergence des TIC dans la création d’emplois et a souligné que plusieurs initiatives étaient faites dans ce domaine.


Le représentant des jeunes a également estimé que les technologies de l’information et des communications pouvaient être mieux utilisées pour toucher les jeunes mais il a plaidé pour un équilibre dans leur utilisation, en notant que celle-ci n’est pas toujours propice pour entretenir un dialogue important.  « Des milliards de personnes possèdent un compte Facebook mais elles ne représentent pas nécessairement la majeure partie du monde.  Au-delà des médias sociaux, il faut pouvoir continuer à mobiliser les groupes les plus vulnérables sur le terrain et ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier », a-t-il dit.


Le représentant du Chili a souhaité connaître l’avis des panélistes sur les moyens d’impliquer davantage les jeunes dans les processus électoraux.  « Parfois, on offre aux jeunes la possibilité de se présenter et toute l’infrastructure nécessaire mais peu de ces jeunes sont candidats », a reconnu le représentant des jeunes.  Il a souligné que beaucoup de jeunes avaient parfois l’impression que certains territoires ne leur appartenaient plus.  Il a plaidé pour l’instauration de « dialogues transversaux » et pour la mise en place d’échanges avec des personnalités avec lesquelles les jeunes s’identifient plus facilement, comme des sportifs, par exemple, car cela peut contribuer à leur implication.


« Nous devons expliquer aux jeunes que le fait de voter permet de les représenter.  Il faut qu’ils mesurent l’importance de leur voix et de leur décision et ceci passe, incontestablement, par l’éducation », a estimé pour sa part la déléguée de la jeunesse du Sri Lanka.


Le représentant de l’Irlande est ensuite revenu sur la problématique du chômage des jeunes, tandis que son homologue d’Israël a cité les difficultés de jeunes qui passent d’un stage non rémunéré à un autre stage sans pouvoir obtenir un véritable emploi. 


La panéliste de l’Allemagne a insisté sur la nécessité d’accompagner les programmes favorisant les stages non rémunérés d’autres programmes d’insertion sur le marché de l’emploi.  La déléguée de la jeunesse du Sri Lanka a ensuite cité le cas d’une personne ayant réalisé deux années de stage à titre gratuit sans que cette expérience ait pu être valorisée.  Elle a plaidé pour une reconnaissance plus importante des bénévoles dans la société et dans les mesures concernant l’emploi des jeunes.  Reprenant la parole, la panéliste du PNUD a rappelé que les Nations Unies avaient créé un fonds d’affection spéciale destiné à renforcer le volontariat et à reconnaître la valeur et l’utilité du travail bénévole.  Elle a également suggéré la mise en place d’un forum sur les questions qui touchent les jeunes, sur le modèle de l’Instance permanente sur les questions autochtones. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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