SG/SM/15251

Conférence de presse du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, sur la Syrie

3/9/2013
Secrétaire généralSG/SM/15251
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON, SUR LA SYRIE


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a, cet après-midi, juste avant de quitter New York pour le Sommet du G-20 à Saint-Pétersbourg, en Fédération de Russie, appelé à « considérer l’impact de toute action militaire punitive contre le Gouvernement syrien sur les efforts visant à prévenir l’effusion de sang et faciliter un règlement politique du conflit » en Syrie.


Depuis l’« horrible attaque » survenue dans la zone de Ghouta, le 21 août dernier, la mission d’enquête de l’ONU sur les allégations d’utilisation d’armes chimiques en Syrie, dirigée par M. Åke Sellström, «  a travaillé dans l’urgence pour établir les faits et l’éventuel recours à des armes chimiques », a expliqué le Secrétaire général, lors d’une courte conférence de presse tenue au Siège des Nations Unies, à New York.


M. Ban a indiqué avoir informé ce matin les 10 membres non permanents du Conseil de sécurité de l’évolution de l’enquête, après l’avoir fait vendredi dernier à l’intention des cinq membres permanents.  Le Secrétaire général a indiqué que la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Angela Kane, allait informer cet après-midi les autres États Membres de l’Organisation.


Le Secrétaire général a demandé que « toutes les chances soient données à la mission d’enquête pour qu’elle remplisse sa tâche ».  « L’enquête des Nations Unies est la mieux placée pour établir de manière indépendante les faits de façon objective et impartiale.  Son travail sera effectué dans le strict respect des normes internationalement reconnues », a-t-il assuré.


« Tous les échantillons environnementaux et biomédicaux recueillis par les enquêteurs doivent arriver dans les laboratoires d’analyse au plus tard demain », a déclaré Ban Ki-moon.  Il a souligné « l’importance qu’il y a de faire en sorte que les délais scientifiques nécessaires pour une analyse précise, et la plus exacte possible, ne soient pas compromis ».  Lorsque la mission aura abouti à des conclusions sur l’incident de Ghouta, le Secrétaire général a dit qu’il « en communiquerait rapidement les résultats aux États Membres et au Conseil de sécurité ».


Le Secrétaire général a annoncé également que la mission serait « dès que possible » de retour en Syrie « afin de compléter son enquête et préparer son rapport final ».


« Si elle est confirmée, toute utilisation par quiconque d’armes chimiques, qu’elles que soient les circonstances, serait une violation grave du droit international et un crime de guerre ignominieux », a souligné M. Ban.  « Notre humanité commune nous oblige à veiller à ce que les armes chimiques ne deviennent pas un outil de guerre ou de terreur au XXIe siècle, a-t-il ajouté, rappelant leur utilisation lors de la Première Guerre mondiale. 


Les auteurs d’un tel crime « devront être traduits en justice », a-t-il affirmé.  « Il ne devrait y avoir aucune impunité », a souligné le Secrétaire général, lançant un appel aux membres du Conseil de sécurité pour que, si les allégations d’utilisation d’armes chimiques sont avérées, ils « s’unissent et s’entendent sur une « réponse appropriée ».


Le Conseil de sécurité « doit aller au-delà de l’impasse actuelle et faire preuve de leadership », a préconisé le Secrétaire général.  « Cette dernière escalade doit être une sonnette d’alarme pour la communauté internationale », laquelle doit tout faire pour mettre fin aux atrocités qui touchent et affectent la population syrienne.  « Nous devrions éviter une militarisation accrue du conflit et revitaliser la recherche d’un règlement politique », a recommandé Ban Ki-moon.


M. Ban a engagé la communauté internationale à prendre des dispositions afin de prévenir le recours aux armes chimiques.  Indiquant qu’il avait pris note des appels demandant que des actions soient menées pour faire en sorte qu’il n’y ait plus d’utilisation d’armes chimiques en Syrie, il a néanmoins invité à éviter toute mesure de représailles qui compromettrait les chances d’un règlement pacifique du conflit et a demandé aux acteurs régionaux et internationaux de déployer tous les efforts nécessaires pour que se tienne « au plus tôt » la Conférence de Genève sur la Syrie.


Le Secrétaire général a indiqué en outre qu’il saisirait l’occasion offerte par la tenue du Sommet du G-20 à Saint-Pétersbourg, dont l’agenda doit porter sur les questions économiques mondiales, dont les Objectifs du Millénaire pour le développement, pour s’entretenir avec les dirigeants de la planète sur la crise syrienne, y compris l’aide humanitaire pour les 2 millions de réfugiés syriens et les 4,2 millions de personnes déplacées.  « Il est impératif de mettre fin à cette guerre », a-t-il insisté.


Rappelant que le Conseil de sécurité avait la responsabilité première du maintien de la paix et de la sécurité internationales, M. Ban a invité celui-ci, en se basant sur les résultats de l’analyse scientifique des échantillons confiés par la mission d’enquête aux laboratoires, à envisager la prise de mesures en respectant scrupuleusement les termes de la Charte des Nations Unies.  « C’est là l’appel que je lance », a-t-il dit.  « Le recours à la force n’est légal qu’en cas de légitime défense, en vertu de l’Article 51 de la Charte, et lorsque le Conseil de sécurité approuve de telles actions », a-t-il expliqué.


« Le mandat d’enquête sur l’utilisation d’armes chimiques demeure inchangé », a poursuivi le Secrétaire général, précisant qu’il n’appartenait pas à la mission d’enquête de définir des responsabilités ou de désigner qui a fait usage de ces armes.  « Son mandat se fonde sur les normes établies et reconnues de la communauté internationale.  Et nous travaillons en collaboration très étroite avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Quand nous serons prêts, nous enverrons de nouveau la mission en Syrie pour rapport définitif », a-t-il répété.


Répondant à une question de la presse portant sur la légalité ou l’illégalité de frappes militaires contre la Syrie, prônées par le Président Barack Obama, M. Ban a dit qu’il avait « pris note » de la déclaration du Président Obama.  « J’apprécie les efforts qu’il déploie afin que les éventuelles mesures qu’il pourrait prendre s’appuient sur un large éventail d’avis venant du peuple américain, notamment le Congrès ».  Quant au reste, j’ai clairement fait connaître mes positions en ce qui concerne la situation actuelle, a conclu le Secrétaire général.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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