SG/SM/14775-SC/10889-PKO/328

« La mise en œuvre d’initiatives multidimensionnelles de maintien de la paix demeure un investissement rentable pour une stabilité durable », souligne Ban Ki-moon

21/01/2013
Secrétaire généralSG/SM/14775
SC/10889
PKO/328
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« LA MISE EN ŒUVRE D’INITIATIVES MULTIDIMENSIONNELLES DE MAINTIEN DE LA PAIX DEMEURE

UN INVESTISSEMENT RENTABLE POUR UNE STABILITÉ DURABLE », SOULIGNE BAN KI-MOON


On trouvera, ci-après, la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors du débat du Conseil de sécurité intitulé « Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies : une approche multidimensionnelle », à New York, le 21 janvier:


Nous sommes heureux que le Secrétaire d’État pakistanais aux affaires étrangères nous fasse l’honneur de présider cet important débat, et nous vous remercions, Monsieur le Président, d’avoir pris cette initiative.  Le Pakistan est le principal fournisseur de contingents aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Son personnel militaire travaille courageusement chaque jour, sous le drapeau bleu des Nations Unies, à établir la paix dans les zones troublées.


Cette année marque le soixante-cinquième anniversaire des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Le maintien de la paix est devenu une activité phare de l’ONU.  Grâce aux débats tels que celui-ci, à une analyse soignée de nos travaux et aux ajustements y relatifs, le maintien de la paix s’est adapté à chaque moment.  Nos opérations aujourd’hui sont plus variées et plus complexes que jamais, et quelle que soit la forme qu’elles prennent, la mise en place d’initiatives multidimensionnelles de maintien de la paix demeure un investissement très rentable qui permet de progresser vers une stabilité durable.


Aucun autre instrument international ne conjugue aussi efficacement les efforts déployés dans les domaines politique, de la sécurité, de l’état de droit et des droits de l’homme.  D’autre part, nos missions intègrent leurs efforts aux activités de développement menées par les équipes de pays des Nations Unies.  Le projet de résolution dont est saisi le Conseil aujourd’hui (S/2013/27) identifie les nombreuses contributions qu’apportent les missions des Nations Unies au renforcement de la sécurité et à l’édification d’une paix durable.  Nous estimons qu’il faut continuer de progresser face aux défis qui se profilent.  Le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département de l’appui aux missions déploient des efforts communs pour continuer d’améliorer la manière dont nous planifions, gérons et appuyons nos missions.


Nous comptons sur les membres du Conseil et tous les États Membres pour appuyer ces efforts.  Je les prie de fournir aux missions du personnel militaire et de police formé et doté des compétences professionnelles et de l’intégrité nécessaires pour leur permettre de s’acquitter pleinement de leur mandat.  Je prie également les États Membres de fournir le matériel militaire essentiel et les capacités de base dont nous avons besoin pour opérer dans des circonstances de plus en plus difficiles.  Lorsque les États Membres manifestent leur volonté de fournir les contributions voulues au moment voulu, nous pouvons nous déployer plus rapidement et opérer plus efficacement.  Je réitère mon appel afin que davantage de femmes prennent part à nos opérations.  Je suis fier de défendre l’égalité des sexes, et je tiens à marquer le jour ou nos opérations de maintien de la paix bénéficieront de la pleine participation des femmes, en particulier à des postes de direction.


Nous allons procéder à des examens périodiques de nos missions afin de nous assurer que nous disposons de l’ensemble des compétences et des capacités nécessaires pour nous adapter à l’évolution des mandats et des conditions sur le terrain.  Nous sommes en train d’améliorer la manière dont nous intégrons nos efforts au sein du système des Nations Unies afin de maximiser l’impact collectif de nos missions et de nos équipes de pays.  Le DOMP et le Programme des Nations Unies pour le développement jouent ensemble un rôle de responsable mondial dans les domaines policier, judiciaire et pénitentiaire. 


Nous sommes également en train d’améliorer la manière dont nous effectuons les transitions au moment du retrait et de l’achèvement des missions, comme nous l’avons fait récemment au Timor-Leste.  Notre objectif est de déployer nos effectifs, de travailler dur, de nous acquitter des mandats que nous confie le Conseil de sécurité et de laisser derrière nous des structures solides aptes à maintenir une paix durable.  Nous ne devons cependant pas nous contenter de veiller à ce que le système des Nations Unies déploie des efforts intégrés; nous devons coordonner notre action avec celle d’autres partenaires internationaux.  Dans la plupart des cas, les organisations régionales, la Banque mondiale, les donateurs bilatéraux et les pays de la région concernée jouent un rôle prépondérant.


Il est souvent beaucoup plus difficile de garantir la cohérence de ce vaste appui international que de mener une action intégrée au sein de l’ONU, mais cette cohérence est cruciale.  C’est pourquoi nous continuerons d’appuyer les pactes de transition et autres initiatives qui adaptent l’appui international à des priorités nationales claires.  J’encourage le Conseil à redoubler d’efforts pour renforcer la cohérence de l’action de la communauté internationale, qui doit notamment tenir compte des conseils de la Commission de consolidation de la paix.


Le projet de résolution dont nous sommes saisis aujourd’hui souligne à juste titre que c’est aux gouvernements qu’il incombe en premier lieu d’identifier les priorités dans le domaine de la consolidation de la paix, en consultation avec un large éventail de représentants de la société.  L’ouverture et l’édification des institutions sont cruciales en vue de prévenir la reprise d’un conflit.  Les missions de maintien de la paix jouent un rôle vital sur ces deux fronts.  Elles promeuvent la réconciliation nationale.  Elles contribuent également à l’édification des institutions nationales, comme nous pouvons le constater au Soudan du Sud, au Libéria et en Haïti.


Nous avons retenu des enseignements particulièrement précieux de notre expérience au Timor-Leste, où l’engagement politique du Gouvernement et l’étroite collaboration entre l’ONU et la Police nationale ont été des facteurs de réussite essentiels.  Dans un trop grand nombre d’autres cas, cependant, l’absence de volonté politique et d’attachement à la reforme des dirigeants nationaux mine les progrès.  Trop souvent, les donateurs internationaux se concentrent sur la formation de personnel au détriment de l’édification des institutions.


Il importe de renforcer les institutions chargées de garantir la sécurité et la primauté du droit.  Autrement, lorsque l’ONU réduit sa présence militaire et policière, nous risquons de mettre en péril les progrès accomplis.  C’est finalement aux États hôtes qu’il incombe de garantir la protection des civils, et il est essentiel que ces efforts s’appuient sur des institutions nationales efficaces.  Nos homologues nationaux doivent prendre cette obligation au sérieux, car les opérations de maintien de la paix ne pourront jamais se substituer aux acteurs nationaux pour protéger la population civile à l’intérieur de leurs frontières.


Il importe de se montrer honnête et clair sur ce point.  Lorsque les dirigeants nationaux et la communauté internationale laissent apparaître ces problèmes, c’est la population locale qui en souffre.  Les membres du Conseil ont la lourde responsabilité d’empêcher ceci, notamment en prenant directement contact avec les gouvernements hôtes. 


Je suis certain qu’ensemble, nous pourrons nous appuyer sur plus de 20 ans de succès dans le domaine du maintien de la paix multidimensionnel.  J’attends avec intérêt d’entendre les vues des membres du Conseil sur la manière de continuer à adapter cet outil indispensable pour qu’il permette de répondre plus efficacement aux besoins de tous ceux qui subissent l’agonie des situations conflictuelles et postconflictuelles.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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