CS/11166

Le Vice-Secrétaire général plaide pour le renforcement de l’AMISOM et des forces somaliennes afin de préserver l’espoir « d’une nouvelle Somalie »

30/10/2013
Conseil de sécuritéCS/11166
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Conseil de sécurité                                        

7054e séance – matin


LE VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL PLAIDE POUR LE RENFORCEMENT DE L’AMISOM ET DES FORCES

SOMALIENNES AFIN DE PRÉSERVER L’ESPOIR « D’UNE NOUVELLE SOMALIE »


La Vice-Premier Ministre de la Somalie affirme qu’Al-Chabab, « derrière lequel

se cache Al-Qaida », reste une menace à la paix et à la sécurité dans la région


Le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, a plaidé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, pour le renforcement des capacités opérationnelles de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et des forces somaliennes, afin de préserver « l’espoir d’une nouvelle Somalie », dont il a pu constater la fragilité lors de sa récente visite à Mogadiscio.


Dans le droit fil de la lettre du Secrétaire général*, dont les membres du Conseil étaient saisis, il a en effet indiqué qu’« après 18 mois d’opérations qui ont permis de déloger Al-Chabab dans les principales villes du pays, la campagne de l’AMISOM et des forces somaliennes a connu, ces derniers mois, un coup d’arrêt ».


M. Eliasson s’est également fait l’écho des mots du commandant de la Force de l’AMISOM, selon lesquels ni la Mission, ni l’armée somalienne n’ont la capacité d’aller au-delà des zones qu’elles ont reprises aux insurgés.  « Tenir ces territoires sera difficile si le statu quo est maintenu », a-t-il averti. 


Dans cette lettre, M. Ban Ki-moon présente les conclusions de la mission conjointe Union africaine-ONU qui a été dépêchée, du 26 août au 6 septembre 2013, en Somalie, afin de procéder à l’examen de l’AMISOM et de définir les critères pour le déploiement éventuel d’une opération de maintien de la paix.


Comme le souligne la mission, les progrès accomplis au cours des 12 derniers mois sur le plan politique et les avancées militaires de ces dernières années contre Al-Chabab risquent fortement d’être renversés.  « Al-Chabab a délibérément changé de tactique depuis mai 2013 dans les zones reprises à ses forces, en quittant le terrain de la guerre conventionnelle pour s’engager dans une guerre asymétrique », met-elle en garde.


« Al-Chabab a toujours la capacité, bien qu’entamée, de mener des opérations terroristes, non seulement dans les zones qui sont encore sous son contrôle, mais aussi à Mogadiscio, à Kismayo, et hors des frontières de la Somalie, comme l’a montré l’odieuse attaque contre le centre commercial de Westgate à Nairobi, au Kenya », a renchéri M. Eliasson, qui a insisté sur l’intention d’Al-Chabab de faire en sorte que la communauté internationale se retire de la Somalie.


C’est pourquoi, le Vice-Secrétaire général a exhorté le Conseil de sécurité à examiner de manière positive les recommandations du Secrétaire général visant à fournir des moyens supplémentaires, « importants et temporaires », à l’AMISOM et aux forces somaliennes.  « Sans un soutien accru, notre investissement pour la paix et le futur de millions de Somaliens pourrait être perdu », a-t-il averti.


La Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Somalie, Mme Fawsia Yusuf Haji Adam, qui s’est également exprimée devant les membres du Conseil de sécurité, s’est jointe à cet appel en insistant sur la fragilité de la transition dans son pays.


« La Somalie a un besoin urgent de l’appui logistique de la communauté internationale, afin d’empêcher que les insurgés d’Al-Chabab ne gagne du temps pour reconstituer ses forces », a-t-elle déclaré.  Al-Chabab, derrière lequel se cache Al-Qaida, a encore les moyens de frapper et reste une menace à la paix et la sécurité dans la région, a-t-elle prévenu.


« La mise à disposition d’hélicoptères et d’autres éléments habilitants à l’AMISOM permettrait de reprendre l’initiative et de regagner les localités stratégiques utilisées par Al-Chabab pour recruter et entraîner des combattants », a estimé M. Eliasson.  La fourniture d’une gamme limitée de matériel non létal aux unités concernées de l’armée nationale somalienne, a-t-il ajouté, est également essentielle pour lui permettre de mener conjointement des opérations avec l’AMISOM.


« De l’aveu du Gouvernement de la Somalie, aucun progrès significatif ne sera possible tant que les forces nationales somaliennes ne pourront pas bénéficier de cet appui », a indiqué M. Eliasson.  La Vice-Premier Ministre a assuré les membres du Conseil de « la volonté d’agir » des forces de son pays pour mettre fin à la menace extrémiste.


« La communauté internationale ne peut pas, en Somalie, se contenter d’agir de manière routinière », a-t-elle déclaré, en faisant de la sécurisation durable du pays, « qui passe par la reprise des parties du territoire encore sous le contrôle d’Al-Chabab », la condition préalable de la tenue d’élections pacifiques en 2016 et de l’amélioration effective de la gouvernance. 


Pour sa part, M. Eliasson a affirmé que les efforts en matière de sécurité devaient aller de pair avec des avancées sur les plans politique, du maintien de la paix et du développement.  Ce sont les critères établis pour le déploiement d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies, comme le souligne le Secrétaire général dans son rapport, a-t-il rappelé, en attirant l’attention sur les progrès accomplis par le Gouvernement fédéral somalien dans la lutte contre Al-Chabab, sur le plan constitutionnel et dans la préparation des élections en 2016. 


« Ce sont des éléments clefs de l’investissement que la communauté internationale s’est engagée de faire jusqu’en 2016, comme elle l’avait promis en septembre en annonçant une aide de 2,4 milliards de dollars pour la Somalie », a poursuivi M. Eliasson, qui a également relevé que le déploiement d’une opération de maintien de la paix, si le Conseil décidait de l’autoriser, constituerait une « stratégie de sortie » pour les opérations présentes actuellement dans le pays.


M. Eliasson a également exhorté le Conseil à autoriser le déploiement d’une unité de garde statique des Nations Unies afin de protéger le personnel des Nations Unies sur place, et ce, « jusqu’à ce que les forces nationales soient en mesure d’assumer cette responsabilité ».  Il s’est dit préoccupé par la recrudescence des attaques meurtrières en Somalie, notamment l’attaque du 19 juin contre le complexe des Nations Unies à Mogadiscio.  Le personnel des Nations Unies, a-t-il dit, est exposé à de grands risques.


Le Vice-Secrétaire général a ensuite brièvement mentionné les principaux points du rapport**du Secrétaire général sur la situation concernant la piraterie et les vols à main armée au large des côtes somaliennes.  « Les actes de piraterie signalés au large des côtes somaliennes ont considérablement diminué », a-t-il assuré, tout en appelant à rester vigilant.  « Les causes profondes de la piraterie, a-t-il dit, n’ont pas encore été éliminées. »


« Si la présence navale internationale reste vitale pour conduire les opérations contre la piraterie, les États Membres doivent continuer à respecter leur engagement de traduire en justice les personnes soupçonnées d’actes de piraterie », a-t-il rappelé.  Les États Membres doivent redoubler d’efforts pour assurer l’appui nécessaire à la Somalie en matière de sécurité maritime.  Il a demandé, avant de conclure, la libération immédiate des 60 marins pris en otage par des pirates somaliens. 


*     S/2013/606

**    S/2013/623

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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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