AG/EF/3376

La Deuxième Commission examine les conditions requises pour que le commerce international contribue efficacement au développement

24/10/2013
Assemblée généraleAG/EF/3376
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

20e & 21e séances – matin & après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION EXAMINE LES CONDITIONS REQUISES POUR QUE LE COMMERCE INTERNATIONAL

CONTRIBUE EFFICACEMENT AU DÉVELOPPEMENT


Examinant aujourd’hui plusieurs questions relevant des politiques macroéconomiques appliquées aux niveaux mondial et national, les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) se sont accordées sur le fait que le commerce international est un catalyseur du développement par sa capacité à générer les ressources indispensables au financement du développement et à favoriser les échanges de biens, de services, de savoirs et de technologies.  Les délégations ont, dans la foulée, souligné les mesures à prendre pour que le commerce mondial porte les fruits tant attendus par les pays et les peuples.  Les 30 délégations qui sont intervenues dans les débats de la journée ont aussi abordé les problèmes relatifs à la soutenabilité de la dette extérieure et aux cours des produits de base.


Si le commerce est indispensable à chaque pays pour qu’il parvienne à une croissance qui ne l’exclut pas des échanges mondiaux, comme le note le Secrétaire général dans son rapport sur cette question, la corrélation entre commerce et développement n’est cependant pas automatique.  Elle nécessite un solide soutien institutionnel et politique à l’échelon national, ainsi qu’une cohérence internationale dans le choix des orientations.  Le Secrétaire général estime utile de renforcer le système commercial international face à la multiplication des accords de commerce bilatéraux ou régionaux.  Car, si ces accords peuvent constituer de nouvelles chances pour les pays en développement, ils représentent aussi un risque pour les économies les plus vulnérables, a noté le représentant de la Jamaïque en s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARCICOM).


Pour que le commerce mondial ait un impact positif sur le développement, il faut qu’il soit plus équitable, a ajouté le représentant des Fidji, agissant comme porte-parole du Groupe des 77 et la Chine (G-77).  Le but est d’établir un système commercial multilatéral non discriminatoire, plus ouvert et équitable, afin qu’il contribue davantage au développement durable, à une croissance inclusive et à la création d’emplois, a-t-il souligné.  Le rôle important de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans ce domaine a été souligné par de nombreux intervenants qui ont lancés des appels pour que l’OMC mène de sérieuses réformes institutionnelles.  Dans cette optique, les délégations ont été nombreuses à demander la conclusion rapide du Cycle de négociations commerciales de Doha menées sous l’égide de l’OMC depuis 2001.  Les points sur lesquels achoppent ces négociations ont notamment trait à l’agriculture, aux services et à la propriété intellectuelle.


Le représentant de Cuba, qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a exigé que ce processus respecte le principe de transparence et de pleine participation de tous les membres aux pourparlers.  Le représentant de la République démocratique populaire lao, qui s’exprimait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a quant à lui mis l’accent sur l’application effective du principe de traitement spécial et différencié pour les pays en développement.


Ces mêmes délégations ont aussi placé beaucoup d’espoir dans la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC, qui va se tenir à Bali, en Indonésie, en décembre prochain.  Cette Conférence devrait déboucher sur des recommandations équilibrées et concrètes sur des sujets tels que l’accès aux marchés en faveur des pays en développement, la promotion de leurs exportations et la levée des diverses restrictions imposées à l’accès de leurs produits aux marchés mondiaux.  Pour sa part, le représentant de l’Australie, parlant au nom du Groupe de Cairns, a espéré que la Conférence de Bali adopterait des mesures concernant les subventions agricoles.


Le débat d’aujourd’hui a également porté sur l’allègement, l’annulation ou la restructuration de la dette des pays en développement, qui, aux yeux de certaines délégations, sont des conditions indispensables au développement de ces pays.  Le représentant de la Chine a signalé que son pays avait annulé la dette que lui devaient 50 pays très endettés.  À cet égard, Le représentant des Fidji a plaidé en faveur de la création d’un mécanisme structuré, placé sous le contrôle de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui serait chargé de résoudre cette question.


En ce qui concerne la volatilité des cours des produits de base, autre obstacle au développement, il faut que les États évitent de mener des politiques commerciales qui engendrent une telle volatilité, ont demandé plusieurs délégations, dont celle de l’Afrique du Sud.


Enfin, plusieurs délégations, dont celles de l’Iran et de la Syrie, pays soumis à des régimes de sanctions économiques, dont certaines sont unilatérales, ont déploré l’imposition de ce genre de mesures économiques, utilisées comme instrument de pression contre les pays en développement. 


Des rapports relatifs aux questions examinées aujourd’hui par la Commission ont été présentés par des officiels du Secrétariat de l’ONU, des agences, fonds et programmes du système des Nations Unies.


La prochaine séance de la Deuxième Commission, qui aura lieu lundi, le 28 octobre, à 10 heures, examinera la question de l’« application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et le renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) », puis la question « développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition », toutes deux inscrites à l’ordre du jour de la Commission.


QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE (A/C.2/68/3 ET A/C.2/68/5)


Commerce international et développement


Rapport du Secrétaire général sur le commerce international et le développement ( A/68/205 )


Le Secrétaire général estime dans ce rapport que la revitalisation du partenariat mondial pour le développement et l’efficacité du fonctionnement du système commercial multilatéral devraient occuper une place centrale dans le programme de développement pour l’après-2015.  Le commerce international, qui est un puissant catalyseur pour la réalisation des objectifs socioéconomiques, devrait aussi servir d’autres objectifs du développement durable pour l’après-2015.  Le commerce est indispensable pour une croissance sans exclusion grâce à sa capacité de générer un plus grand nombre d’emplois et des emplois de meilleure qualité, contribuant ainsi à la promotion d’une économie plus diversifiée, au développement durable, et également au relèvement du niveau de vie dans tous les pays.


La corrélation entre le commerce et le développement n’est pas automatique et nécessite non seulement un solide soutien institutionnel et politique à l’échelon national, mais aussi une cohérence internationale dans le choix des orientations, estime le Secrétaire général.  Le renforcement du système commercial international face à la multiplication des accords de commerce régionaux et la relance des impératifs du développement face aux nouvelles réalités économiques revêtent une importance primordiale pour la mise en place d’un environnement porteur pour l’avenir de la croissance mondiale, juge M. Ban Ki-moon.


L’adoption de nouvelles règles « assouplies » devrait être envisagée pour parvenir à des solutions de consensus aussi bien dans le cadre de l’« ancien » programme commercial (en ce qui concerne par exemple les crêtes tarifaires, la progressivité des droits de douane et la question des subventions agricoles) que  du « nouveau » (politique de la concurrence, investissements).


Rapport du Secrétaire général sur les mesures économiques unilatérales utilisées pour exercer une pression politique et économique sur les pays en développement ( A/68/218 )


Ce rapport a été établi pour évoqué la nécessité de surveiller l’imposition de mesures économiques unilatérales utilisées pour exercer une pression politique et économique sur les pays en développement et à étudier leur impact sur les pays touchés, en particulier leurs incidences sur le commerce et le développement.  Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte des réponses des États Membres et de certaines organisations internationales aux questions posées en la matière.  Les États Membres se sont déclarés opposés à l’imposition de telles mesures, considérant que ces actions vont à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies, des normes du droit international, du système commercial multilatéral réglementé et, qui plus est, de l’égalité souveraine des États.


Certains États Membres se sont dits préoccupés par les effets préjudiciables des mesures économiques unilatérales sur le développement socioéconomique des pays touchés.  Des organisations internationales ont indiqué que les sanctions unilatérales étaient généralement néfastes aux habitants des pays touchés et entravaient le commerce international.


Rapport du Conseil du commerce et du développement sur les travaux de sa cinquante-sixième réunion directive (Partie I), ( A/68/15 (Part I) et Corr.1 et A/68/15 (Part I/Add.1)


Ce rapport contient un résumé des travaux de la cinquante-sixième réunion directive du Conseil du commerce et du développement, tenue à Genève les 3 et 4 décembre 2012, qui a mis l’accent sur les pays les moins avancés (PMA).  Il a été noté que les envois de fonds jouent un rôle particulièrement important pour les PMA en tant que source de financement du développement, dépassés uniquement par l’aide publique au développement (APD) et sont de loin supérieurs aux entrées d’investissements étrangers directs (IED). 


Par ailleurs, un débat de haut niveau a eu lieu dans le cadre de la réunion directive du Conseil du commerce et du développement sur le thème « Optimiser l’incidence des envois de fonds et des compétences des diasporas sur le développement des PMA: conséquences pratiques », pendant laquelle a été souligné le rôle contre-cyclique des envois de fonds.


Rapport du Conseil du commerce et du développement sur les travaux de sa vingt-septième session extraordinaire (Partie II) (Supplément no 15), ( A/68/15 (Part II) et Corr.1)


Ce rapport contient un résumé de la vingt-septième session extraordinaire de ce Conseil, qui a eu lieu à Genève le 22 mars 2013.  Au cours de cette session, le Conseil du commerce et du développement a chaleureusement salué l’offre généreuse du Pérou d’accueillir la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).


Rapport du Conseil du commerce et du développement sur les travaux de sa cinquante-septième réunion directive (Partie III) (Supplément no 15), ( A/68/15 (Part III))


Ce rapport contient un résumé de la cinquante-septième réunion directive du Conseil du commerce et du développement, qui s’est tenue à Genève, du 26 au 28 juin 2013, et au cours de laquelle les participants ont examiné la question des « activités de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) en faveur de l’Afrique. »  Ils ont noté que les deux axes  prioritaires du travail de la CNUCED étaient l’obtention de la sécurité alimentaire et la promotion du développement en Afrique. 


Rapport du Conseil du commerce et du développement sur les travaux de sa soixantième session ordinaire (Partie IV) (Supplément no 15), ( A/68/15 (Part IV))


Outre les décisions prises par le Conseil du commerce et du développement sur les points de fond de son ordre du jour, ce rapport contient un résumé de la soixantième session de ce Conseil, qui a eu lieu à Genève du 16 au 27 septembre 2013.  Au cours du débat de haut niveau, les intervenants et les participants se sont penchés sur les nouveaux modèles de croissance et ont examiné les facteurs qui permettraient aux pays en développement de parvenir à une croissance durable.  Ils se sont intéressés en particulier aux carences des modèles de développement passés et présents, ainsi qu’à l’évolution de la technologie et des droits de propriété intellectuelle.


Pendant la session, experts et délégations ont examiné les nouvelles structures de la croissance mondiale et leurs conséquences sur la politique de développement.  Ils ont aussi examiné la contribution de la CNUCED à la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés.  Parmi les autres questions à l’ordre du jour, les participants ont discuté de l’évolution du système commercial international et de ses tendances dans une optique de développement.


Rapport du Secrétaire général sur la soutenabilité de la dette extérieure et le développement ( A/68/203 )


Dans ce rapport, le Secrétaire général estime à 4 800 milliards de dollars des États-Unis le total des encours de la dette extérieure des pays en développement en 2011, en hausse de 10,7 % par rapport aux chiffres de 2010.  Selon les estimations réalisées par le secrétariat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ces niveaux d’endettement ont continué d’augmenter d’environ 12,4% entre 2011 et 2012, portant le total de la dette extérieure des pays en développement à un montant estimatif de 5 400 milliards de dollars en 2012. 


De plus, pour la troisième année consécutive, relève le Secrétaire général, la croissance de la dette extérieure des pays en développement serait ainsi supérieure à 10%, après près de dix années de croissance moyenne d’environ 7%.  La dette à long terme représente 70% des encours de la dette et est principalement due à des investisseurs privés.  La part des prêts publics à long terme consentis aux pays en développement est restée à la baisse en 2011 et 2012.  Simultanément, la part de la dette a atteint 1,2 billion de dollars en 2011 et 1,4 billion de dollars en 2012.  Elle représente désormais plus d’un quart du total des encours de la dette.


M. Ban note ensuite que le produit intérieur brut (PIB) moyen en termes réels de ce groupe de pays a augmenté de 6,1% en 2011, et, selon les estimations, a augmenté plus modérément (4,7%) en 2012.  En outre, Les exportations ont également continué de progresser de 7,2% en 2011, mais les chiffres préliminaires semblent indiquer que cette croissance s’est ralentie en 2012 pour s’établir à 3,3%.  Par conséquent, les ratios d’endettement pour le groupe dans son ensemble se sont aggravés selon les estimations en 2012, après une légère amélioration en 2011.  Entre 2011 et 2012, le total de la dette rapportée au PIB est passé de 20,7 à 22%, le service de la dette, de 7,9 à 8,5%, et le total des exportations, de 68,3 à 75,2%.


Les réserves en devises pour la totalité des pays en développement ont augmenté, passant d’un peu moins de 6 000 milliards de dollars en 2011 à 6 200 milliards de dollars en 2012, même si leur taux de croissance s’est réduit à 5% en 2012, soit le taux le plus faible depuis plus de 10 ans.


Le rapport établit qu’un certain nombre de pays qui ont mené à bien l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE) restent classés parmi les pays à haut risque de crise de la dette, ce qui est particulièrement préoccupant, puisque ce classement va de pair avec une diminution des flux d’APD ces deux dernières années, à un moment où les pays à faible revenu ont besoin d’un financement fortement concessionnel pour maintenir la soutenabilité de la dette.  Le Secrétaire général indique par ailleurs que le rôle de l’APD dans la réalisation et la poursuite des objectifs de développement à l’échelle internationale revêt une importance capitale et la tendance baissière en matière d’APD est dès lors extrêmement préoccupante.  Il a de ce fait invité les donateurs à continuer d’honorer leur engagement de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’aide publique au développement.


Le rapport précise en outre que la gestion de la dette est aussi importante que la politique budgétaire pour assurer la soutenabilité et maintenir l’économie sur une voie de forte croissance.  Dans ce contexte, la mise sur pied d’un groupe de travail international inclusif et pluraliste chargé d’examiner les différentes possibilités d’amélioration de l’architecture internationale pour la restructuration de la dette serait une bonne initiative pour examiner, élaborer et proposer d’autres solutions à la communauté internationale, propose M. Ban.  


Le rapport invite également la communauté internationale à poursuivre les discussions concernant les manières d’améliorer le fonctionnement du système financier international et le rôle que les agences de notation y jouent.  En particulier, il convient d’accorder plus d’attention aux politiques et aux mesures qui réduiraient les effets d’entraînement et de contagion que les agences de notation peuvent créer, conclu le rapport.


Rapport du Secrétaire général sur les tendances et les perspectives mondiales des produits de base ( A/68/204 )


Le rapport examine les causes principales de l’instabilité des cours des produits de base depuis le dernier rapport, publié en juillet 2011 (A/66/207).  


Les cours avaient atteint des sommets nominaux en 2008, mais depuis les prix ont fortement baissé pour presque tous les groupes de produits de base, mettant ainsi un terme à la surchauffe qui avait commencé en 2002, relève le Secrétaire général.  Il ajoute que depuis le deuxième trimestre de 2009, les cours sont fortement repartis à la hausse sous l’effet d’une conjugaison de facteurs et notamment d’une robuste demande dans les pays émergents, et de facteurs limitant l’offre des principaux exportateurs et de la spéculation.


Le rapport note ensuite que sur les marchés des produits alimentaires, la réduction de l’offre entraînée par des conditions météorologiques défavorables dans les principaux pays producteurs a entraîné une forte hausse des cours des principales céréales à l’été 2012.  Dans le même temps, malgré des tensions géopolitiques dans le Moyen-Orient, s’ajoutant à l’incertitude des perspectives économiques mondiales, le cours du pétrole brut est resté relativement stable, avec certaines fluctuations à court terme.


Par contraste, souligne M. Ban, le marché des métaux s’est orienté à la baisse au deuxième trimestre de 2012, en raison surtout d’un affaiblissement de la demande dans les principaux pays consommateurs.  Mais au dernier trimestre de 2012, les cours des principaux métaux vils et ceux de l’or ont fortement augmenté après l’annonce d’un nouvel assouplissement de la politique monétaire des banques centrales des principaux pays développés.


Le rapport précise ensuite que la fluctuation des prix est normale d’un jour à l’autre, mais que l’instabilité devient excessive quand les fluctuations de prix dépassent un seuil normal pendant un temps assez long.  Par exemple, l’écart type des cours entre 1980 et 2012 (à l’exclusion de 2008) était de 15,5 pour le blé, 11,4 pour le maïs, 21,8 pour le riz et 24,5 pour le soja.  Mais pour la seule année 2008, les écarts types des cours ont été de 67,5 pour le blé, 37,0 pour le maïs, 185,8 pour le riz et 89,9 pour le soja.  Selon le Secrétaire général, on a là un exemple d’instabilité excessive des cours qui lèse les consommateurs comme les producteurs, en particulier les pays en développement importateurs vivriers.


Le rapport explique en outre que l’instabilité excessive des cours des produits de base, au cours de la période considérée, a plusieurs causes: des facteurs traditionnels jouant du côté de l’offre et de la demande, par exemple la météorologie, ainsi que des facteurs démographiques et l’évolution des modes de consommation dans les pays émergents.  Cependant, ces causes ont été exacerbées par la financiarisation des produits de base, qui a déclenché une flambée spéculative qu’illustre l’augmentation spectaculaire des investissements spéculatifs dans les fonds indiciels cotés indexés sur les produits de base.


Dans ce contexte, la communauté internationale a réagi en adoptant plusieurs initiatives pour remédier aux effets négatifs de la volatilité excessive des prix sur les groupes vulnérables.  Ainsi, le Système d’information sur les marchés agricoles, l’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire, le Programme mondial sur l’agriculture et la sécurité alimentaire et le « Défi faim zéro » visent les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation.


Après la crise alimentaire de 2008 et sous l’effet des menaces pesant sur la sécurité alimentaire, on a constaté un regain d’intérêt pour l’idée de créer des réserves régionales de céréales.  Mais il est important de noter que les nouvelles propositions relatives à ces réserves ne se confondent pas avec la création de stocks régulateurs et que leur premier objectif n’est pas de stabiliser les cours, mais d’améliorer l’accès aux aliments (en particulier chez les groupes vulnérables) en cas d’instabilité excessive des prix, ou quand les marchés se sont effondrés, comme durant la crise de 2008.


Débat général


M. LUKE DAUNIVALU (Fidji), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a soutenu que le commerce international est un catalyseur du développement, y compris de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a aussi tenu à préciser que le lien entre commerce et développement ne se fait pas de manière automatique, car pour que le commerce ait un impact positif sur le développement, a-t-il noté, il faudrait qu’il soit équitable et que les environnements national et international s’y prêtent.  Il a indiqué que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doit mener des réformes institutionnelles sérieuses, afin de changer ses règles actuelles, inéquitables, et de mettre fin aux négociations à deux vitesses qui s’y déroulent entre pays riches et pays en développement.  Afin de véritablement utiliser tout le potentiel du commerce international, a-t-il estimé, il faudrait établir un système commercial multilatéral plus ouvert, non discriminatoire et plus équitable, et qui contribue au développement durable, à une croissance inclusive et à la création d’emplois, particulièrement dans les pays développés.  M. Daunivalu a appelé ensuite à la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha, et il a dit espérer que la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC qui va se tenir à Bali, en Indonésie, en décembre prochain, puisse déboucher sur des recommandations équilibrées et concrètes sur des sujets tels que l’accès aux marchés en faveur des pays en développement, la promotion des exportations et les restrictions imposées à l’accès aux marchés et aux financements, qui affectent le commerce de ces pays. 


Le représentant a poursuivi ses propos en soulignant que l’allègement de la dette, son annulation ou sa restructuration sont importants, car aucun pays ne peut se développer quand il ploie sous une dette insoutenable.  Il a regretté que les activités spéculatives des fonds d’investissement entravent la restructuration de la dette des pays en développement.  Il a indiqué qu’il était urgent de mettre sur pied un mécanisme structuré de résolution de la question de la dette souveraine, placé notamment sous l’égide de l’ONU, et plus précisément sous le contrôle de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement(CNUCED).


Le représentant a, par ailleurs, noté que les prix des produits de base sont essentiellement volatiles, à cause, entre autres, des fluctuations dues aux aléas climatiques, à des changements démographiques et à des bouleversements des modèles de consommation dans les pays émergents.  Il a ajouté que cette volatilité est exacerbée par la financiarisation des produits des bases, qui a donné lieu au renforcement des activités de spéculation.  Il a aussi déploré des politiques monétaires injustes menées par certaines banques centrales, et il a invité tous les États Membres à éviter de s’engager dans des politiques commerciales qui conduisent à la volatilité des cours des produits de base.  Il a enfin indiqué le désaccord du Groupe des 77 et de la Chine face à l’imposition unilatérale de mesures économiques qui sont utilisées comme instrument de coercition politique et économique contre les pays en développement, ajoutant que de telles mesures ne respectent pas les principes de la Charte des Nations Unies et les normes du droit international.


M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque), qui parlait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a remarqué que la crise économique et financière mondiale avait eu des effets particulièrement négatifs sur les petits États insulaires en développement (PEID), y entrainant une baisse du tourisme et des montants d’envois de fonds, ainsi qu’un déclin des exportations.  Cette crise a également accentué la diminution des recettes fiscales et alourdi le fardeau de la dette de ces pays.  Alors que l’économie mondiale se relève progressivement de cette crise, les PEID pour leur part n’en sont pas encore là.  Le représentant a observé que le déclin des activités économiques mondiales, la baisse des PIB des pays développés et le ralentissement de la croissance dans les pays émergents avaient entraîné une hausse du chômage mondial et une baisse des financements consacrés au développement.  Cette situation exacerbe les vulnérabilités des pays de la CARICOM, a-t-il dit, tout en soulignant l’engagement continu de ces pays envers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Reprenant les constatations du rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), M. Rattray a rappelé que la dette extérieure des pays en développement avait augmenté d’environ 12,4% entre 2011 et 2012.  Il a ainsi voulu illustrer le caractère central de la question de la durabilité de la dette, en particulier pour les pays de la CARICOM qui figurent parmi les plus endettés au monde.  Cela a des conséquences qui découragent les investisseurs privés et l’apport d’aide au développement, a-t-il déploré.  En outre, a-t-il ajouté, la plupart de ces pays ne remplissent plus les conditions qui leur permettraient d’avoir accès aux facilités de prêts à des taux favorables de la part des institutions financières internationales.  M. Rattray s’est dit favorable à la création d’un groupe de travail, placé sous l’égide de l’Assemblée générale, qui serait chargé d’étudier les moyens d’améliorer la restructuration de la dette de façon holistique et durable.  De leur côté, les pays des Caraïbes doivent rechercher les moyens de diversifier leurs bases économiques et leurs marchés, tout en maintenant leurs partenariats en matière commerciale et en faveur du développement, a-t-il préconisé.  Il a par ailleurs averti que, si les nouveaux accords régionaux et de commerce asymétrique constituent de nouvelles chances pour les pays en développement, ils représentent aussi un risque pour les économies en développement les plus vulnérables.


M. OSCAR LEÓN GONZÀLEZ (Cuba), qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a déclaré que le Cycle de négociations commerciales de Doha devait respecter le principe de transparence, d’« inclusivité » et de pleine participation de tous les membres de l’OMC aux pourparlers.  Le représentant a ajouté que la CELAC était préoccupée par les pratiques protectionnistes et discriminatoires en vigueur dans le système commercial multilatéral, qui entravent les efforts de développement.  Il a notamment mentionné l’accès aux technologies, rendu compliqué par des mesures coercitives prises unilatéralement et illégalement par les pays développés contre des États en développement, ou encore les législations restreignant l’entrée de nouveaux exportateurs sur les différents marchés.  « Nous devons continuer à bâtir une architecture financière internationale de façon à ce qu’elle puisse promouvoir la stabilité financière et garantir la circulation de flux financiers vers les pays en développement, notamment par le biais d’investissements étrangers directs », a-t-il ajouté. 


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a relevé que la situation économique de l’ASEAN s’améliore de plus en plus après la crise économique de 2008, notamment avec un taux de croissance moyen de 5,7% en 2012.  Il a noté que l’ASEAN a maintenu son niveau d’investissement étranger direct (IED) à hauteur de 108,2 milliards de dollars en 2012, dans un contexte mondial marqué par la baisse de l’IED.  Le représentant a ensuite estimé que la crise économique de 2008 appelle au renforcement de la surveillance économique multilatérale, notamment dans le secteur financier et bancaire international.  Il a déclaré que l’ASEAN, pour sa part, avait mis en place l’« ASEAN+3 Macroeconomic Research Office (AMRO) », organisme chargé de surveiller l’économie régionale.  Il a en outre indiqué que l’objectif des pays membres de l’ASEAN était de créer un marché commun en 2015.


M. Haniff a ensuite indiqué que l’ASEAN collabore avec les puissances économiques du monde, et il a donné en exemple la coopération commerciale entre l’ASEAN et la Chine, qui est passée d’un volume d’échanges de 59 milliards de dollars en 2003 à 192 milliards en 2008.  Il a appelé par la suite à l’établissement d’un système commercial multilatéral non discriminatoire, qui devrait contribuer au développement de tous les pays.  Dans ce contexte, le représentant a plaidé pour la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha, et il a souhaité que la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC, prévue au mois de décembre prochain à Bali, en Indonésie, puisse jouer un rôle positif à cet égard.  Concernant la volatilité des cours des produits de base, il a annoncé que l’ASEAN a mis en place une réserve de riz, qui a actuellement permis de stocker 787 tonnes de riz afin de pallier à toute pénurie ou flambée des prix.


M. BACK, membre du Parlement de l’Australie, parlant au nom du Groupe de Cairns, a indiqué qu’une récente réunion ministérielle des pays membres de ce groupe avait examiné les négociations commerciales agricoles de Doha et la dimension développement de l’agriculture.  Il est essentiel de renouveler notre engagement en faveur de l’agriculture, a-t-il lancé, faisant remarquer qu’une grande partie de la population dépendait de ce secteur dans les pays en développement.  Il a proposé de s’attaquer aux problèmes qui faussent les marchés, comme les subventions versées aux agriculteurs dans les pays développés.  La FAO estime que la population mondiale atteindra 9 milliards d’ici à 2050, ce qui exige une augmentation de la production agricole de 70%, a-t-il indiqué.  Il a expliqué que la croissance de cette production ne se produirait pas forcément là où la population en a le plus besoin.


M. Back a expliqué que les réformes étaient essentielles pour répondre à ces problèmes.  Il a espéré à cet égard que la prochaine Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se tiendra à Bali en décembre, adopterait des mesures concernant les problèmes agricoles.  Soulignant que les agriculteurs se heurtent à de nombreuses incertitudes, il a insisté pour que soit corrigée l’instabilité des marchés agricoles.  Il a espéré que l’OMC tiendrait ses promesses, en s’assurant que les programmes de réforme agricole tiennent compte des objectifs de développement de tous les membres et en particulier des plus vulnérables.  Il a enfin résumé les trois principaux problèmes à régler dans ce domaine, à savoir la concurrence en matière d’exportation, l’administration des quotas en matière de tarifs et l’appropriation par le public de la question de la sécurité alimentaire.


M. KHAM-INH KHITCHADETH (République démocratique populaire lao), qui s’exprimait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a plaidé pour qu’une solution « au service du développement » soit trouvée en vue de sortir les négociations de Doha de l’impasse.  « L’accent doit continuer d’être mis sur la réalisation de l’engagement qui a été pris de rendre opérationnel et effectif le principe de traitement spécial et différencié pour les pays en développement ». « Le Groupe des PMA appelle les organisations internationales pertinentes à offrir un appui accru au renforcement des capacités de négociations et de mise en œuvre des mesures de facilitation commerciale des PMA », a-t-il ajouté.  Le représentant a par ailleurs exhorté les pays industrialisés à honorer leurs engagements en matière de financement du développement, pris dans la cadre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha.  « De plus, nous soulignons qu’il est urgent que la composition de l’OMC devienne universelle », a-t-il déclaré.


M. ABDULMONEN A. H. ESHANTA (Libye) a demandé aux gouvernements de sortir le Cycle de négociations commerciales de Doha de l’impasse dans laquelle il a été poussé.  Il a souligné l’importance de l’accès des produits des pays en développement aux marchés internationaux afin d’accélérer leur développement.  Il a également soulevé le problème de la dette extérieure de ces pays, appelant les pays développés à envisager l’allègement ou l’annulation de cette dette.  Soulignant l’importance des produits de base pour beaucoup de pays en développement, le représentant a fait remarquer que ces produits constituent la moitié du volume de leurs exportations, y créant ainsi de nombreuses possibilités d’emplois.  Enfin, il a insisté pour que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et les autres institutions internationales pertinentes garantissent aux pays en développement un meilleur accès aux marchés internationaux, pour permettre à ces pays de consolider leurs exportations face à la concurrence internationale.


M. TENGKU MOHD DZARAIF KADIR (Malaisie) a relevé que la Malaisie a globalement connu une croissance économique appréciable, malgré le fait que sa monnaie nationale a connu une dépréciation par rapport au dollar en 2013.  Il a ensuite noté que la Malaisie a engagé des politiques afin de faire face à la crise économique et de maintenir son élan de croissance, notamment par l’application de mesures visant à améliorer la confiance des investisseurs.  Le représentant a en outre souhaité que le système financier international soit reformé, en intégrant les recettes qui ont fait le succès du système bancaire basé sur les règles islamiques.  Il a justifié cette suggestion en notant que la Banque islamique de développement est plus stable, et respecte beaucoup plus les règles éthiques que les autres composantes du système bancaire mondial.  Elle a connu un essor de meilleure qualité que les organismes financiers internationaux, a-t-il relevé.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a déploré d’emblée la faible participation des PMA dans le commerce international, qui n’est que « de l’ordre de 1,2% alors que leur nombre est désormais de 49 ».  Il a ainsi souligné la nécessité pour les produits des PMA, de bénéficier d’un accès aux marchés en franchise de droits et hors quotas de la part de tous les pays développés.  « Pour cela, il est essentiel que les règles d’origine préférentielles soient simples, transparentes et prévisibles », a-t-il noté, avant d’exhorter tous les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à contribuer de manière significative à la Conférence ministérielle de l’OMC, qui se tiendra à Bali dans deux mois.  Le représentant a également estimé que faute d’intégration réelle des problématiques spécifiques des PMA dans le programme de développement de l’après-2015, la communauté internationale ne parviendra pas à éradiquer la pauvreté et, concomitamment, à réaliser le développement durable.


M. BASHAR JA’AFARI(République arabe syrienne) a regretté que le système commercial international ne soit pas équitable du fait que les pays développés refusent d’appliquer toute politique qui serait favorable à l’essor commercial des pays en développement.  Il a aussi déploré le fait que certains pays développés mettent en place des mesures économiques destinées à accentuer leur influence sur la vie quotidienne des populations des pays en développement et à créer des obstacles aux gouvernements de ces pays, notamment en y provoquant des rébellions et des révoltes au sein de leur population.  Il a noté que certains pays en développement font face à des politiques qui, délibérément, les empêchent d’accéder à l’OMC, et il a invité la communauté internationale à faciliter cette adhésion.  Il a ensuite indiqué que la Syrie désapprouve les mesures économiques coercitives unilatérales qui lui ont été imposées par certains États, notamment ceux membres du groupe dénommé « Amis de la Syrie ».  Il a expliqué que ce groupe de pays a lancé des mesures financières et économiques contre le Gouvernement syrien, le secteur privé et la population de son pays sans aucune distinction.  Le représentant a déploré par exemple le fait que les comptes bancaires des ambassades syriennes à l’étranger aient été fermés par les autorités des pays d’accueil, en violation des principes de la Charte des Nations Unies.  Il a ajouté que c’est ce groupe de pays qui, par le soutien qu’il apporte au terrorisme a contribué à l’aggravation de la crise syrienne. 


Mme LIDIJA BUBANJA (Serbie) a relevé l’information contenue dans le rapport du Secrétaire général, selon laquelle le niveau d’endettement des pays en développement a continué de croître d’environ 12,4% en 2011 et 2012.  Dans le même temps, le produit intérieur brut (PIB) des pays en développement a augmenté de 6,1% en 2011, et a cru à un rythme plus modeste, de 4,7%, en 2012.  « Ces tendances contribuent à l’augmentation du ratio du PIB total de la dette au cours de la même période », en a déduit la représentante de la Serbie.


« Comme il est souligné dans le rapport, la part de la dette de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale dans le pourcentage total de la dette extérieure des pays en développement s’élève à environ 28,4% », a relevé Mme Bubanja.  Il s’agit du taux « le plus élevé de toutes les régions », a précisé la représentante de la Serbie en précisant que dans son pays, ce ratio est supérieur à la moyenne de la région.  La Serbie pense que la tendance n’est pas près de s’améliorer, puisque « la situation économique difficile du pays, à l’image de celle de l’Europe occidentale, est une indication que ce ratio va continuer à augmenter dans les années à venir ».  Intéressée par les solutions à apporter au problème de la dette, la Serbie soutient le développement d’une approche basée sur des règles convenues pour accroître la prévisibilité et une restructuration de la dette en temps opportun.  À cet égard, elle apprécie que la CNUCED « ait pris les devants dans ce sens avec ses projets sur un mécanisme de règlement de la dette », a dit Mme Bubanja.


Mme SHRUTI CHOUDHRY, membre du Parlement de l’ Inde, a plaidé en faveur d’un commerce multilatéral non discriminatoire et fondé sur les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il faut que le commerce international joue un rôle de facilitation de la promotion du développement et contribue efficacement à la croissance, en vue de l’élimination de la pauvreté, a-t-elle argué.  Elle a noté la faiblesse de la demande dans les pays développés, qui pèse sur l’économie mondiale et ralentit la création d’emplois.  L’Inde estime qu’il faut renforcer l’OMC afin qu’elle puisse tenir ses promesses, a dit Mme Choudhry.  La représentante a aussi appelé à la reprise des pourparlers du Cycle de négociations commerciales de Doha, qui s’il était bien conclu, offrirait au monde la possibilité de progresser en matière de développement.  La Conférence ministérielle de l’OMC qui se tiendra à Bali en décembre prochain doit nous permettre de revenir à la table des négociations, a-t-elle dit.  Elle a demandé, en outre, que les pays riches luttent contre les tentations protectionnistes afin de permettre aux pays en développement d’avoir accès aux marchés mondiaux.


Mme BRIANNA PETERSON (Canada) a estimé que la plus importante source de financement du développement était et resterait la mobilisation des ressources nationales.  Le secteur public joue un rôle essentiel dans la mise en place des conditions économiques nécessaires à la création d’une croissance tirée par les marchés, a-t-elle expliqué.  Le secteur privé constitue, quant à lui, le pivot central de la solution, a-t-elle dit, invitant à examiner le potentiel des partenariats entre les deux secteurs.  Le Canada est résolu à dialoguer davantage avec le secteur privé des pays en développement, en vue de le renforcer.  Mme Peterson a aussi vanté les mérites du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement et s’est réjouie à l’idée de participer à la prochaine réunion ministérielle qui aura lieu au Mexique au printemps 2014.


Le Canada est également résolu à faire progresser le programme multilatéral de libéralisation des échanges commerciaux de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), notamment en envisageant d’autres stratégies de négociation, a dit Mme Peterson.  La représentante a espéré que la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC, qui aura lieu à Bali en décembre 2013, serait couronnée de succès.  S’opposant aux mesures protectionnistes, elle s’est réjouie de la prolongation de l’engagement des pays du G-20 à maintenir le statu quo jusqu’en 2016.  Mme Peterson a aussi demandé que l’on s’attaque aux contraintes en matière d’offre qui restreignent l’accès aux marchés aux produits des pays les moins avancés (PMA).  Enfin, elle a salué les efforts déployés par le Fonds monétaire international (FMI) et le Groupe de la Banque mondiale pour améliorer les pratiques de gestion de la dette publique, ainsi que ceux qui visent le renforcement de l’architecture financière mondiale.  À cet égard, elle a soutenu les réformes de quotas qui doivent avoir lieu au FMI afin de mieux y représenter les pays en fonction de leur poids économique, tout en y assurant la protection des pays les plus pauvres. 


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) s’est dit convaincu que le Cycle de négociations commerciales de Doha était la voie à suivre en vue de parvenir à une solution globale et inclusive concernant le commerce mondial.  « La Nouvelle-Zélande participe activement à la préparation de la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC qui aura lieu à Bali dans deux mois », a-t-il ajouté, en souhaitant que tous les membres de l’OMC réaffirmeront, à cette occasion, leur engagement de supprimer leurs subventions agricoles qui sont à l’origine des distorsions que connaissent les échanges commerciaux de produits agricoles. 


M. VADIM PISAREVICH (Bélarus), a souhaité l’avènement d’un système multilatéral commercial équitable et non discriminatoire, tel que reconnu et recommandé par la treizième Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED XIII), qui s’est tenue à Doha au Qatar en avril 2012.  Il a ensuite déploré le fait que le Bélarus soit victime de sanctions économiques unilatérales et injustes de la part de certains pays.  Il a invité les Nations Unies à apporter son aide au Bélarus pour trouver une issue à cette situation.  Il a enfin souhaité la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha, expliquant que les nombreux accords régionaux, qui sont en cours à travers le monde, sont des « accords par défaut » et qu’ils sont aussi une réponse à l’impasse dans laquelle sont les négociations de Doha.


Mme WANG HONGBO (Chine) a invité la communauté internationale à bâtir un système commercial international équitable, en éliminant les obstacles aux investissements et le protectionnisme.  Elle a reconnu que la concurrence s’intensifiait dans le monde, ce qui engendre des difficultés pour les pays en développement qui ont du mal à s’intégrer dans la chaine de valeur mondiale.  Nous voulons que le commerce pour le développement soit une réalité, a-t-elle lancé.  L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est au cœur du système commercial mondial, a-t-elle noté, souhaitant que les négociations du Cycle de Doha se poursuivent.  Elle a aussi espéré que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) jouerait un plus grand rôle pour aider les pays en développement à relever les défis en matière de commerce et de développement.  Passant au problème de la dette, elle a demandé une meilleure coopération au niveau international.  Les pays développés doivent commencer par honorer leurs engagements et appliquer des mesures macroéconomiques responsables, a-t-elle préconisé, avant de demander aux institutions financières internationales d’apporter une assistance technique aux pays en développement.  La Chine accorde une assistance financière à plusieurs pays, a-t-elle dit, signalant l’annulation de la dette de la Chine en faveur de 50 pays fortement endettés.


M. AHMAD NASEEM WARRAICH (Pakistan) a notamment attiré l’attention de la Commission sur la nécessité d’aider les pays pauvres les plus endettés.  « Un niveau soutenable d’endettement est indispensable pour appuyer la croissance économique des sociétés », a-t-il dit, considérant qu’il est devenu vital de mettre en place un mécanisme international de restructuration de la dette.  « La chaîne de valeur mondiale est une réalité », a-t-il poursuivi, « et il est important d’aider les pays en développement à renforcer leurs capacités technologiques et méthodologiques afin de leur permettre d’intégrer pleinement le processus de mondialisation ».  Enfin, le représentant pakistanais a souligné que la facilitation du commerce doit assurer l’accès des populations aux produits alimentaires à des prix raisonnables.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a souligné que le commerce en lui-même n’est pas une fin en soi, mais plutôt un élément de stimulation du développement durable.  Il a indiqué que la crise économique mondiale a affecté le commerce international, et de ce fait, les opportunités de développement.  M. Patriota a relevé que les faiblesses de la reprise économique, dans les pays développés, ont conduit à une diminution des échanges commerciaux internationaux.  C’est une situation qui a conduit ces pays, a-t-il regretté, à l’expansion de mesures protectionnistes et à l’adoption de politiques monétaires expansionnistes.  Il a indiqué que cette situation a poussé les pays en développement à adopter des mesures appropriées, en droite ligne de leur statut de membre de l’OMC.  Il a ensuite appelé la communauté internationale à lutter contre le protectionnisme.  Il a précisé que certaines mesures qui n’entrent pas dans la grille des réglementations de l’OMC, telles que les subventions aux exportations agricoles, causent le plus de dommage à la participation des pays en développement au commerce international. 


Sur la question de la dette, M. Patriota a indiqué que les pays pauvres très endettés (PPTE) méritent la plus grande attention.  Il a également déploré l’usage de mesures économiques unilatérales comme moyens de coercition politique et économique à l’encontre de pays en développement, et il a rappelé qu’aux termes de la Charte des Nations Unies, de telles mesures ne devraient être légitimement engagées que par le Conseil de sécurité, et ce en dernier ressort.


Mme IRINA Medvedeva(Fédération de Russie) a plaidé pour la mise sur pied d’un système commercial international plus juste et plus équitable.  Elle a également souligné l’importance d’élargir le réseau des accords commerciaux régionaux et sous-régionaux, afin de faciliter les échanges intrarégionaux.  La représentante a, par la suite, souhaité l’abandon des pratiques protectionnistes adoptées par certains pays, et a relevé que les recommandations du récent Sommet du G-20, qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg, en Fédération de Russie, avaient abondé dans le même sens.  Elle a, en outre, appelé à la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha, souhaitant à cet effet que la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC, qui va se tenir au mois de décembre prochain à Bali, en Indonésie, puisse relancer les discussions à ce sujet. 


La représentante a, par ailleurs, souligné le rôle central qui incombe à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans le cadre du commerce international et du développement, appelant au renforcement du mandat de cette dernière.  Sur le plan régional, elle a évoqué l’union douanière créée entre la Fédération de Russie, le Bélarus et le Kazakhstan.  C’est une union douanière, a-t-elle indiqué, qui permet la libre circulation des biens et services entre ces pays, et dont les échanges ont connu une croissance de 12% l’année dernière.  Elle a enfin plaidé pour la création d’un marché des matières premières plus stable et prévisible afin de résoudre le problème de la volatilité des prix des produits de base.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a plaidé en faveur de l’établissement d’un système commercial mondial plus équitable, afin de mobiliser le potentiel du commerce mondial et le mettre au service du développement.  Le système commercial multilatéral doit pour cela être plus ouvert, non discriminatoire et fondé sur des règles justes et équitables, afin notamment de contribuer à la création d’emplois, a dit le représentant.  Il a souligné la nécessité de conclure rapidement le Cycle de négociations commerciales de Doha, se félicitant de l’organisation de la prochaine conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se tiendra à Bali, en Indonésie, en décembre prochain.  Il a remarqué que la crise financière avait obligé à revoir les mesures prises en matière d’assistance aux pays en développement.  Il faut prévoir un allègement, voire une annulation de la dette de ces pays, a-t-il recommandé.  Il s’est, par ailleurs, préoccupé du système adopté par les agences de notation et a demandé à l’Assemblée générale de rester saisie de cette question.  L’Afrique du Sud a accueilli le premier centre chargé de stimuler la coopération en matière de gestion de la dette, a-t-il ajouté.  Il s’est aussi inquiété des politiques macroéconomiques qui continuent à alimenter l’instabilité des prix.  Les États doivent s’abstenir de suivre des politiques qui créent une distorsion sur les marchés, a-t-il demandé.


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a déclaré que les problèmes de son pays sont dus à son accès limité au marché mondial et à la petite taille de son marché intérieur, ainsi qu’à sa dépendance à l’aide extérieure.  À cela s’ajoutent le manque de ressources et les contraintes liées à des facteurs comme les changements climatiques.  En conséquence, le commerce comme outil de développement est devenu pour Trinité-et-Tobago une impérieuse nécessité, d’où l’importance que le pays accorde à une conclusion positive du Cycle de négociations commerciales de Doha.  Le système commercial international et les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent prendre en considération les impératifs de développement des petites économies vulnérables dans le but de renforcer leur capacité de production, leur attractivité et leur accès au marché, a dit le représentant qui a aussi demandé plus d’efforts en faveur des pays à revenu intermédiaire.  Trinité-et-Tobago est en train de définir sa stratégie commerciale, qui a deux projets: l’augmentation de la capacité de production du pays, d’un côté et de l’autre, la diversification de ses exportations, a révélé le représentant.  Il a réitéré l’appel lancé par les pays de la région des Caraïbes aux banques multilatérales de développement pour que celles-ci continuent de leur octroyer des prêts à des taux concessionnels et pour que les décaissements de ces prêts se fassent rapidement en vue d’aider les pays ayant des dettes extérieures élevées et un service de dette à honorer.  Trinité-et-Tobago appuie également la recherche de nouvelles formes de gestion innovante des dettes souveraines et demande une aide de la part des organisations internationales, concernant notamment la mise en œuvre des différents instruments de gestion de ces dettes, a indiqué le représentant.


Mme TERRI ROBL (États-Unis) a relevé que les Nations Unies peuvent jouer un rôle de première importance dans le commerce international, au vu de leurs structures et de leurs capacités.  Elle a invité l’ONU à collaborer, dans cette entreprise, « avec les institutions internationales pertinentes que sont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l’OMC et le G-20 », précisant que chacun de ses organismes a un rôle à jouer.  Elle a ensuite noté qu’en ayant les moyens d’accéder aux marchés mondiaux, les pays en développement pourraient diversifier leurs capacités de production, tout en mobilisant de nouvelles formes de financement pour la promotion de leurs économies et de leur développement.  Elle a indiqué que le commerce peut être considéré comme un moteur pour l’éradication de la pauvreté.  Un commerce dynamique, de bonnes politiques macroéconomiques basées sur la création d’emplois, et des systèmes de protection sociale efficaces sont les recettes d’une croissance durable, a-t-elle déclaré.


Sur la question de la volatilité des cours des produits de base, la représentante a noté que les États-Unis ont mis en place des mesures pour faire face à ces fluctuations, et que les États devraient engager une collaboration afin de diminuer cette volatilité, par exemple par le partage d’informations sur la production.  Elle a reconnu que les coûts de ces produits de base sont aujourd’hui onéreux, mais cependant, a-t-elle relevé, ils sont moins élevés qu’ils ne l’étaient au cours d’années antérieures.  Nous avons la possibilité de réaliser les OMD et le futur programme de développement pour l’après-2015, a ensuite indiqué la représentante, tout en précisant que cela dépend de la capacité des pays et de la communauté internationale à mobiliser les flux financiers nécessaires.  Elle a rappelé que les États-Unis sont le premier pourvoyeur mondial d’aide publique au développement (APD), et que le soutien qu’ils apportent au développement par le biais des agences onusiennes avait également augmenté.


Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a indiqué que la dette extérieure de son pays avait augmenté en 2013 par rapport à son niveau de l’année 2012, entraînant ainsi une récession dans le secteur productif et une diminution des revenus.  Elle a invité la communauté internationale à mettre en place un mécanisme international pour traiter de façon globale de toutes les questions liées à la dette et contrecarrer l’impact de la crise.  Il existe un lien étroit entre commerce international et développement économique, a-t-elle rappelé.  Elle a souhaité que les accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) soient fondés sur le libre échange, évitent le protectionnisme et traitent tous les membres de l’OMC sur un pied d’égalité.  Enfin, elle a dit que la Jordanie attendait avec intérêt les résultats de la prochaine conférence ministérielle de l’OMC qui se tiendra à Bali, en Indonésie, en décembre prochain.


M. JONATHAN HAN (Singapour)a indiqué qu’aucun pays ou groupe de pays n’a de solutions aux problèmes qui se posent aujourd’hui à un monde interconnecté et interdépendant.  C’est pourquoi, le G-20 reste le forum principal de coordination intergouvernementale qui a déjà montré son efficacité en prévenant une rechute de l’économie mondiale, après la crise financière internationale de 2008, a-t-il dit.  Il a, en outre, félicité le Programme d’action du G-20 issu du Sommet de Saint-Pétersbourg et qui vise à soutenir la croissance économique et la création d’emplois.  Singapour plaide pour une plus grande coopération entre les différentes parties prenantes de l’économie mondiale, dont les pays non membres du G-20, a ajouté le représentant.  Une action concertée permettrait de construire un système financier mondial plus intégré et plus résilient et capable de surmonter les déséquilibres budgétaires et financiers, a dit M. Han. 


À cet égard, les Nations Unies ont un rôle pivot à jouer, notamment dans le dialogue sur la gouvernance économique mondiale, a déclaré M. Han.  Elles devront aussi jouer un rôle plus significatif à mesure que la date butoir de 2015, à laquelle devaient être atteints les OMD, approche, a-t-il dit.  S’agissant de la Deuxième Commission, le représentant a rappelé que le travail qu’elle mène concernant le programme de développement pour l’après-2015 donne aux États Membres une plate-forme de discussion pour parvenir à une compréhension des priorités qui leur sont communes pour l’avenir.  Ce programme devra intégrer les trois dimensions principales du développement durable.  Il devra également intégrer et concilier les différents points de vue, et surtout obtenir le plus large soutien possible, a estimé le représentant. 


M.JOHN EJINAKA (Nigéria) a relevé que la conclusion rapide du Cycle de négociations de Doha est importante, car le commerce est un secteur économique clef pouvant favoriser et stimuler le développement.  Il a appelé la communauté internationale à mettre en place des mesures visant à empêcher que les États n’adoptent des mesures commerciales contraires aux principes de la Charte des Nations Unies.  Il a indiqué que le Nigéria reconnaît l’importance des investissements étrangers directs (IED), mais a insisté sur le fait que la promotion du développement doit d’abord s’appuyer sur la mobilisation et l’investissement des ressources nationales.  Il a aussi reconnu l’importance de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, mais a tenu à préciser que l’APD venant des donateurs traditionnels demeure cruciale pour les pays en développement, et que ses flux et montants devraient être à la fois stables et prévisibles.  Il a par ailleurs plaidé en faveur de la conduite d’une réforme de l’architecture financière internationale « en se basant sur les erreurs du passé, et en ouvrant la porte à un nouvel ordre mondial plus transparent et inclusif ».  Il a aussi invité la communauté internationale à accorder une attention particulière à la situation des pays pauvres très endettés (PPTE) et à trouver des solutions durables à la question de la dette.


M. ELIPHAS CHINYONGA (Zambie) a soutenu le multilatéralisme dans le domaine du commerce, en tant que système ouvert, non discriminatoire et équitable.  Il a cependant regretté que de nombreux pays ne parviennent pas à participer efficacement au commerce international.  Il a dénoncé des règles de traitement préférentiel offertes dans des conditions trop contraignantes.  Le Cycle de négociations commerciales de Doha devrait aboutir rapidement, a-t-il demandé, espérant que la prochaine conférence ministérielle de l’OMC prévue à Bali, en décembre prochain, ferait avancer ce processus.  Il a recommandé à la communauté commerciale mondiale de tenir compte des particularités de chaque pays.  En ce qui concerne le problème de la soutenabilité de la dette, le représentant a invité à l’examiner avec la participation de toutes les parties prenantes.  Il s’est également félicité des initiatives menées en faveur de l’allègement de la dette des pays fortement endettés.  Les institutions financières multilatérales doivent être plus souples et plus rapides dans la délivrance de leur aide à ces pays, a-t-il aussi préconisé. 


Mme SUJIRA (Thaïlande), a indiqué que sa délégation souscrivait à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et à celle de l’ASEAN, et a souligné la nécessité de maintenir le déploiement d’efforts intensifs en faveur du développement et pour améliorer la gouvernance économique mondiale.  Dans ce contexte, la Thaïlande pense qu’une plus grande ouverture des marchés mondiaux permettrait une croissance économique plus forte et améliorerait les conditions de vie des peuples.  Un cadre commercial transparent, non discriminatoire, inclusif et multilatéral permettrait en outre de créer des emplois, tant dans les pays développés que dans ceux en développement, a dit le représentant.  Il faut donc que cette question soit incluse dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il recommandé.   


Il a également estimé que les crises financières et économiques que traverse le monde exigent une coopération plus accrue entre pays et entre acteurs internationaux, dans le but d’éviter qu’elles se reproduisent et afin d’en prévenir les effets négatifs.  L’ONU et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) peuvent jouer un rôle en la matière,  a-t-il estimé.  La question de la durabilité de la dette doit être placée en tête des priorités des instances financières internationales.  C’est à cette fin que la Thaïlande est en faveur de solutions équilibrées et complètes visant à réduire le fardeau de la dette, tout en aidant les pays à atteindre leurs objectifs de développement, a souligné le représentant.  La Thaïlande est d’avis que la communauté internationale doit formuler des politiques de long terme pour enrayer la volatilité des prix des matières de base.  Elle salue, dans ce contexte, les initiatives prises en faveur de l’instauration du système d’information sur les marchés agricoles (AMIS), de l’Équipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale et la sécurité alimentaire ou encore du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire.  


M. AL SADA(Qatar) a estimé que la corrélation entre commerce et développement n’est pas toujours effective.  Il a ainsi invité l’OMC à mettre en œuvre des réformes afin de corriger les déséquilibres systémiques visibles dans le commerce international.  Il a également souligné qu’il faut respecter le rôle majeur que la CNUCED doit jouer, afin de garantir que les priorités des pays en développement soient prises en compte sur la scène internationale.  Le représentant a également rappelé que la treizième Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED XIII), tenue à Doha, au Qatar, avait prôné l’abandon des mesures protectionnistes par les pays qui en font usage.  Il a en outre regretté l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de négociations commerciales de Doha, invitant les États à faire montre d’une plus grande volonté politique pour parvenir à une conclusion des discussions.  Le représentant a par la suite souligné que l’APD était cruciale pour les pays en développement, tout comme l’est la mise en place d’un mécanisme permettant de gérer la question de la dette.


M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a estimé que le commerce était un outil indispensable pour permettre aux pays de parvenir à une croissance durable.  Il faut que le système international de commerce multilatéral soit réellement universel, fondé sur des règles, ouvert, dépolitisé et équitable, a-t-il dit.  Le commerce international permet de surmonter les contraintes rencontrées sur les marchés nationaux, du fait de leur étroitesse, en ouvrant aux produits une porte sur des marchés plus importants, a-t-il expliqué.  Il a cependant regretté les embargos commerciaux imposés à certains pays, qui ont des effets négatifs sur le niveau de vie de leur population.  Il a rappelé que le Document de Doha, adopté lors de la dernière Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), n’accepte pas que des mesures économiques unilatérales soient utilisées comme moyen de pression contre des pays en développement.  Ces mesures constituent des violations flagrantes du droit international, a-t-il dit, déplorant que des initiatives de cette nature prolifèrent aujourd’hui.  En tant que pays victime de sanctions économiques, l’Iran rejette fermement les sanctions unilatérales qui mettent en péril la légitimité du système international.


Mme ADRIANNA PACHECO (Bolivie), a appelé les pays industrialisés à respecter la promesse qu’ils ont faite de consacrer 0,7% de leur PIB à l’APD, et entre 0,15% à 0,20% de cette aide aux PMA.  Elle a plaidé pour la réforme du système financier international, en préconisant la construction d’un nouveau système qui assure la souveraineté des pays dans le processus de prise de décisions en son sein.  Ce nouveau système devrait respecter les différents modèles et visions de développement provenant de tous les pays, a dit la représentante.  Elle a en outre appelé à la tenue d’une conférence internationale sur le financement du développement avant l’année 2015, et à la mise en place d’un mécanisme de suivi de la mise en œuvre des OMD.  Elle a enfin indiqué que la politique menée par le Gouvernement bolivien avait connu des résultats positifs, notamment grâce à la mise en place de mécanismes de protection sociale aux capacités accrues et grâce à une augmentation du PIB de la Bolivie, qui a été de 4,3% en 2012.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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