AG/AB/4064

Cinquième Commission: inquiétudes face aux coupes budgétaires « arbitraires » à la Mission en Haïti et face à la situation budgétaire « tendue » d’ici à la fin 2013

10/5/2013
Assemblée généraleAG/AB/4064
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Deuxième partie de la reprise de session                   

30e séance – matin                                         


CINQUIÈME COMMISSION: INQUIÉTUDES FACE AUX COUPES BUDGÉTAIRES « ARBITRAIRES » À LA MISSION

EN HAÏTI ET FACE À LA SITUATION BUDGÉTAIRE « TENDUE » D’ICI À LA FIN 2013


L’examen, ce matin, par la Cinquième Commission, du projet de budget 2013-2014 pour le financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a conduit certaines délégations à dénoncer des coupes budgétaires « arbitraires » qui risqueraient, ont-elles affirmé, de mettre en péril la stratégie de sortie de la Mission et la sécurité de son personnel.


La Cinquième Commission, qui est chargée des questions administratives et budgétaires, a également examiné les budgets pour l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) et de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), ainsi que le budget pour 2013 du Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel.


La Commission a d’abord écouté M. Yukio Takasu, Secrétaire général adjoint à la gestion présenter la situation financière de l’Organisation.  Cette présentation sera consignée dans un document de travail* et débattue le 16 mai 2013 à partir de 10 heures. 


Tout en se félicitant du solde positif des liquidités dans les quatre catégories examinées au 30 avril 2013 –budget ordinaire, opérations de maintien de la paix (OMP), tribunaux pénaux internationaux et plan-cadre d’équipement- M. Takasu a indiqué que la situation du budget ordinaire de l’ONU sera « tendue » d’ici à la fin 2013.


Il a précisé qu’au titre du budget ordinaire, 654 millions de dollars étaient disponibles, 180 aux comptes des Tribunaux pénaux internationaux et du Mécanisme résiduel et 353 millions au compte du plan-cadre d’équipement.  À cela s’ajoute un solde de 2,7 milliards de dollars sur les différents comptes des opérations de maintien de la paix, au 30 avril 2013. 


Néanmoins, M. Takasu a relevé qu’une somme de 1,4 milliard de dollars est encore due par les États Membres, au titre du budget ordinaire et 1,5 milliard au titre des OMP.  Les États-Unis doivent, par exemple, 914 millions au budget ordinaire et 599 millions aux OMP. 


Le Secrétaire général adjoint s’est tout de même félicité de la « situation exceptionnelle » du plan-cadre d’équipement pour lequel seulement 3 millions restent à payer en 2013 sur 1,869 milliard mis en recouvrement. 


S’agissant de la dette due par l’ONU aux États Membres, il a promis que le niveau serait ramené à 496 millions de dollars au 31 décembre 2013, soit une diminution de 29 millions par rapport au 31 décembre 2012.


Au cours du débat sur le financement de la MINUSTAH, plusieurs délégations se sont inquiétées du fait que les considérations financières semblent jouer un « rôle décisif » dans la reconfiguration de la Mission.


« Si on laisse les besoins financiers dicter la cadence de la transition de la MINUSTAH, on risque de s’éloigner de la stratégie de sortie responsable et contrôlée envers laquelle le Conseil de sécurité et les partenaires internationaux d’Haïti se sont engagés », a averti le représentant du Brésil.


Son homologue de Cuba, intervenant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), s’est fermement opposé à priver la Mission de son seul avion sans avoir au préalable mis en place un système d’évacuation médicale.  « Aucune mesure d’efficience ne peut être proposée au détriment de la vie de ceux qui servent les Nations Unies au nom de la paix », s’est-il insurgé.


Les délégations ont également plaidé pour une augmentation de l’enveloppe budgétaire des programmes de lutte contre la violence communautaire et des projets à impact rapide.  Le représentant d’Haïti a regretté que pour la période 2013-2014, cette enveloppe budgétaire soit de 5 millions de dollars pour 120 projets, contre 7 millions pour 177 projets pendant la période 2011-2012. 


Au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, le représentant du Canada a avoué avoir essayé de comprendre « non sans mal » pourquoi le Secrétaire général propose d’engager des consultants alors qu’ils ne possèdent pas l’expertise nécessaire pour s’acquitter, sans formation supplémentaire, des tâches pour lesquelles ils sont engagés.


La Cinquième Commission tiendra sa prochaine séance publique mardi 14 mai, à partir de 10 heures.


* A/67/522/Add.1


AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Déclarations


M. YUKIO TAKASU, Secrétaire général adjoint à la gestion, a présenté l’examen de la situation financière de l’Organisation centré sur les quatre principaux indicateurs que sont le montant des contributions mises en recouvrement, le total des contributions non acquittées, la situation de trésorerie et le total de ce que l’Organisation doit aux États Membres.  Il a expliqué que les fonds de trésorerie étaient positifs sur tous les comptes à la fin 2012, à l’exception du budget ordinaire pour lequel on a dû recourir au fonds de roulement pour couvrir un déficit de 35 millions de dollars, à la fin de 2012. 


À la fin de l’année 2012, 143 États Membres avaient payé la totalité des sommes dues au titre du budget ordinaire.  Il a remercié les 76 pays qui ont réglé dans la totalité leurs contributions au budget ordinaire de l’ONU au 30 avril 2013, en notant qu’ils sont 16 de moins qu’à la même période l’année dernière.


M. Takasu a précisé qu’au 31 décembre 2012, les contributions mises en recouvrement étaient de 2 milliards 412 millions de dollars.  Ce montant était de 2 milliards 606 millions de dollars pour l’année 2013, dont 1,4 milliard devaient encore être réglés par les États Membres.  Il a précisé que la plus grande partie de ce montant est due par cinq États Membres.  Sur les 1,4 milliard de dollars encore dus, 914 millions de dollars le sont par les États-Unis, 236 millions par le Japon, 75 millions par le Brésil, 32 millions par le Mexique, 22 millions par le Venezuela et un total de 125 millions par 112 États Membres.


S’agissant des liquidités disponibles au 31 avril 2013, le Secrétaire général adjoint a cité 654 millions au titre du budget ordinaire, 150 millions au titre de fonds de roulement et 259 millions au titre du compte spécial, soit un total de 1 milliard 63 millions.  M. Takasu a rappelé que l’Assemblée générale par sa résolution 67/254 a autorisé le recours au fonds de roulement pour couvrir le manque de liquidités s’agissant du règlement des assurances liées à la catastrophe Sandy du 29 octobre 2012.


S’agissant des opérations de maintien de la paix, il a rappelé que les montants sont mis en recouvrement à une période différente et que le caractère imprévisible de la demande rend très difficile toute prévision financière.  M. Takasu a indiqué que 1,523 milliard étaient encore dus par les États Membres au 30 avril 2013.  Les États-Unis doivent 599 millions de dollars, le Japon 134 millions, l’Ukraine 129 millions, le Royaume-Uni 119 millions, l’Espagne 102 millions et 156 autres pays, 440 millions.  M. Takasu a rappelé que dans sesrésolutions concernant le maintien de la paix, l’Assemblée générale a indiqué que les besoins d’une opération de maintien de la paix ne peuvent être financés en puisant dans les ressources d’une autre mission du même genre encore active.  M. Takasu a également précisé qu’au 30 avril 2013, 32 États Membres s’étaient acquittés des contributions dues. 


Venant à la question de la dette due par l’Organisation aux États Membres, à savoir les pays fournisseurs de contingents, ceux qui ont mis des unités de police formée à la disposition des opérations de maintien de la paix, et ceux qui ont fourni du matériel aux contingents déployés, le Secrétaire général adjoint a indiqué que le montant était de 745 millions de dollars au 30 avril 2013 et qu’il serait ramené à 496 millions au 31 décembre, soit 29 millions de moins qu’au 31 décembre 2012.  L’ONU doit notamment 70 millions à l’Inde, 65 millions au Pakistan, 63 millions au Bangladesh et 61 millions à l’Éthiopie. 


En ce qui concerne la situation financière des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l’ex-Yougoslavie et du Mécanisme résiduel, M. Takasu a indiqué que 106 millions avaient été versés au 30 avril 2013, mais que 178 millions étaient encore dus.  Il a indiqué que la situation financière de ces trois entités dépendra, d’ici à la fin 2013, de la façon dont les États Membres s’acquitteront de leurs contributions. 


S’agissant du plan-cadre d’équipement (CMP), qui fonctionne sur un compte spécial créé par une résolution de l’Assemblée en 2002, M. Takasu a cité un « résultat exceptionnel », puisque seulement 3 millions de dollars sont encore dus par un total de 34 pays, sur un montant total mis en recouvrement de 1 milliard 869 millions de dollars.


M. Takasu a remercié les 29 pays qui, au 10 mai 2013, avaient réglé la totalité des contributions dues au titre du budget ordinaire, des opérations de maintien de la paix, des tribunaux pénaux internationaux et du plan-cadre d’équipement.  Il a cité l’Afrique du Sud, l’Allemagne, Andorre, l’Australie, l’Autriche, le Canada, le Costa Rica, le Danemark, la Finlande, la Géorgie, l’Islande, l’Irlande, Israël, l’Italie, le Koweït, la Lituanie, le Lesotho, le Luxembourg, Monaco, les Pays-Bas, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, la République de Corée, la République tchèque, Sainte-Lucie, Singapour, la Suède, la Suisse et la Tanzanie.   


Sur le plan des liquidités, la situation est positive dans toutes les catégories mais celle du budget ordinaire est de plus en plus difficile au fur et à mesure que l’on avance dans l’année, a prévenu le Secrétaire général adjoint.  Tout dépendra de la façon dont les États Membres s’acquitteront des contributions dues, avant la fin de l’année, a-t-il asséné, une nouvelle fois.  


Le Président de la Cinquième Commission, M. MIGUEL BERGER (Allemagne), a dit aux délégations qu’elles auront l’occasion d’exprimer leurs vues au cours d’une séance prévue jeudi 16 mai 2013, dans la matinée.  La présentation du Secrétaire général adjoint sera publiée comme document de travail sous la cote A/67/522/Add.1, en additif au rapport du Secrétaire général intitulé « Amélioration de la situation financière de l’Organisation des Nations Unies ».


FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX


Financement de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT)


Après analyse des rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget de la MINUT pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012 (A/67/614), le budget révisé pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 (A/67/774) et le financement de la Mission (A/67/813), le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande dans son rapport (A/67/780/Add.14) d’approuver le budget révisé de la MINUT ainsi que la proposition de faire don d’actifs au Gouvernement timorais.


Il recommande notamment à l’Assemblée générale de réduire le crédit de 155 429 000 dollars et d’en ramener le montant à 101 604 900 dollars, notamment 89 566 600 dollars pour le fonctionnement de la Mission pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2012 et 12 038 300 dollars pour la liquidation administrative de la Mission entre le 1er  janvier et le 30 juin 2013.


Le CCQAB recommande aussi de mettre en recouvrement le montant brut additionnel de 4 918 200 dollars pour l’exercice allant du 1er  juillet 2012 au 30 juin 2013, compte tenu du montant de 78 393 550 dollars déjà mis en recouvrement auprès des États Membres pour la période allant du 1er  juillet au 31 décembre 2012, y compris 75 002 000 dollars au titre du fonctionnement de la Mission, 3 215 950 dollars à celui du compte d’appui et 175 600 dollars pour la BSLB, et compte également tenu du montant additionnel de 11 590 700 dollars au titre du fonctionnement de la Mission pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2012 et du montant de 13 485 550 dollars pour la période allant du 1er janvier au 30 juin 2013, y compris 10 094 000 dollars pour la liquidation administrative prévue de la Mission pour la période allant du 1er  janvier au 30 avril 2013, 3 215 950 dollars au titre du compte d’appui et 175 600 dollars à celui de la BSLB pour la période allant du 1er  janvier au 30 juin 2013, conformément à la résolution 67/245 de l’Assemblée générale.


Le CCQAB recommande d’approuver le don au Gouvernement timorais d’actifs ayant une valeur d’inventaire de 4 546 389 dollars, correspondant à une valeur résiduelle de 1 720 344 dollars.


Il recommande par ailleurs de reporter à la soixante-huitième session de l’Assemblée générale toute décision sur le montant de 5 826 300 dollars, comportant le solde inutilisé à hauteur de 3 757 300 dollars et d’autres recettes s’élevant à 2 069 000 dollars.


Financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)


À la lecture des rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget pour l’exercice allant du 1er  juillet 2011 au 30 juin 2012 (A/67/605) et le budget pour l’exercice allant du 1er  juillet 2013 au 30 juin 2014 (A/67/719), le CCQAB recommande dans son rapport (A/67/780/Add.5) que le solde inutilisé del’exercice allant du 1er  juillet 2011 au 30 juin 2012, dont le montant s’élève à53 748 500 dollars, ainsi que le montant correspondant aux recettes etajustements divers, qui s’établit à 18 195 000 dollars pour l’exercice seterminant le 30 juin 2012, soient portés au crédit des États Membres.


Le CCQAB recommande en outre que l’Assemblée ouvre un crédit d’un montant de 571 914 400 dollars pour le fonctionnement de la Mission pour l’exercice de 12 mois allant du 1er  juillet 2013 au 30 juin 2014, et que le montant de 166 039 663 dollars soit mis en recouvrement pour la période allant du 1er  juillet au 15 octobre 2013.  Il recommande également que le montant de 405 874 737 dollars soit mis en recouvrement pour la période allant du 16 octobre 2013 au 30 juin 2014, à raison de 47 659 533 dollars par mois, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission au-delà du 15 octobre 2013.


Ces recommandations aboutiraient à réduire de 356 400 dollars l’enveloppe proposée pour la Mission pour l’exercice allant du 1er  juillet 2013 au 30 juin 2014.


Dans son rapport, le CCQAB recommande aussi à l’Assemblée générale d’approuver la suppression de 191 postes et emplois temporaires proposée par le Secrétaire général.


Le CCQAB exprime de profondes réserves quant à la proposition visant à supprimer un avion de la flotte pour l’exercice 2013/14, « étant donné qu’il n’existe pour l’instant aucune solution fiable permettant de fournir au personnel de la Mission des services d’évacuation sanitaire ».  Il recommande donc à l’Assemblée générale de demander au Secrétaire général de conserver l’avion jusqu’à la signature d’un contrat de services d’ambulance aérienne.


Le CCQAB recommande qu’à l’avenir, le Secrétaire général évite de prendre des mesures d’économie susceptibles de compromettre la sécurité du personnel de la Mission sans avoir auparavant mis en place une solution de remplacement viable.


Le CCQAB estime par ailleurs que le maintien proposé de l’emploi de Directeur de l’appui à la Mission à la rubrique personnel temporaire (autre que pour les réunions) n’est pas suffisamment justifié.  Il recommande par conséquent que le maintien de cet emploi ne soit pas approuvé.


Financement de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL)


Analysant les rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012 (A/67/609) et sur le budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 (A/67/755), le CCQAB recommande dans son rapport que le solde inutilisé, d’un montant de 2 642 730 dollars, ainsi que les autres recettes et ajustements, d’un montant de 8 819 700 dollars, soient portés au crédit des États Membres. Il recommande que l’Assemblée générale ouvre un crédit de 477 550 800 dollars aux fins du fonctionnement de la Mission pour l’exercice de 12 mois allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014 et mette en recouvrement un montant de 119 387 700 dollars, au même titre, pour la période allant du1er  juillet au 30 septembre 2013.


Si le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 septembre 2013, le Comité consultatif recommande que l’Assemblée générale mette en recouvrement un montant de 358 163 100 dollars pour la période allant du 1er octobre 2013 au 30 juin 2014.


Le Comité recommande que les dépenses au titre du personnel civil pour l’exercice 2013/14 soient estimées sur la base des taux de vacance de postes suivants: 9,5% pour le personnel recruté sur le plan international, 23% pour les administrateurs recrutés sur le plan national et 5,4% pour les agents des services généraux recrutés sur le plan national.  Pour les Volontaires des Nations Unies, le taux de vacance resterait celui proposé (7%).  Il recommande aussi d’approuver la suppression des 141 postes.


Déclarations


M. LEON GONZALEZ (Cuba), intervenant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), s’est d’emblée opposé à toute « réduction arbitraire » des ressources de la MINUSTAH.  Il a fait observer que le budget proposé pour la période 2013-2014 représente une baisse de 11,7% ou 76 123 200 dollars, par rapport à la période précédente.  Tout en reconnaissant que cela était en grande partie imputable à la réduction des forces de la mission, il a avoué que certains aspects du budget étaient une source de graves préoccupations.  Il s’est fermement opposé à la proposition d’éliminer le seul avion dont dispose la Mission sans avoir au préalable mis en place un système d’évacuation médicale. 


Aucune mesure d’efficience ne peut être proposée au détriment de la vie de ceux qui servent les Nations Unies au nom de la paix, s’est-il insurgé.  Alors que la mobilité des forces doit être renforcée, la décision de réduire la flotte d’avion est « contestable », a-t-il tranché.  Le représentant s’est félicité des projets à impact rapide lancés par la MINUSTAH dans le but de palier aux lacunes du service public et a recommandé que l’enveloppe budgétaire de cette rubrique soit augmentée.


M. CONRAD SHECK (Canada), intervenant également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ) a évoqué la mise en œuvre du plan de consolidation de la MINUSTAH, efforts qui se fonderont, a-t-il expliqué, sur une stratégie adéquate en vue du redéploiement et de la réduction de son personnel et de ses ressources financières, « sans nuire à sa capacité de mettre en exécution son mandat ».  Il a également rappelé que la MINUSTAH avait entamé une « restructuration importante » en 2012-2013.


M. Sheck a souhaité discuter de l’observation du rapport du CCQAB sur la nécessité d’éviter les chevauchements avec l’Équipe de pays.  Il a également réclamé de plus amples renseignements sur la question des coûts liés à la formation qu’il est proposé de donner aux consultants.  Nos délégations tentent, « non sans mal », de comprendre pourquoi le Secrétaire général semble proposer d’engager des consultants alors qu’ils ne possèdent pas l’expertise nécessaire pour s’acquitter, sans formation supplémentaire, des tâches pour lesquelles ils sont engagés, a-t-il commenté.  Le représentant a également réclamé davantage de précisions sur les véhicules mis à la disposition de la MINUSTAH, ses projets à impact rapide et ses programmes de lutte contre la violence au niveau des collectivités, ainsi que sur les activités actuelles du Bureau d’appui de Saint-Domingue.


M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS(Brésil) a averti que si on laisse les besoins financiers dicter la cadence de la transition de la MINUSTAH, on risque de s’éloigner de la stratégie de sortie « responsable et contrôlée » envers laquelle le Conseil de sécurité et les partenaires internationaux d’Haïti se sont engagés.  Il a fait part des préoccupations que lui inspire le budget proposé par le Secrétaire général car « il semblerait que ce sont des considérations financières qui jouent un rôle décisif dans la reconfiguration de la Mission ».  Le représentant a notamment dénoncé la proposition de réduire la flotte aérienne « qui n’a aucune corrélation avec la réalité sur le terrain » et qui est même contraire au propre point de vue du Secrétaire général.  Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, ce dernier insistait sur la nécessité pour la MINUSTAH de transporter par voie aérienne, dans les régions reculées, les forces de réaction rapide pour appuyer la police nationale maintenant que l’on réduit la présence militaire de la Mission.


La proposition de réduire le personnel civil au-delà du nombre de postes approuvés dans le contexte du tremblement de terre semble préjuger de l’évolution du plan de consolidation qui, a rappelé le représentant, met précisément l’accent sur la composante civile.  Il a également dénoncé la proposition de retirer le seul avion dont dispose la Mission sans avoir proposé d’alternative.  C’est une preuve flagrante du fait que des considérations financières ont primé sur toutes les autres, s’est-il alarmé. 


Le représentant a vu dans les programmes de réduction de la violence communautaire et les projets à impact rapide, des outils « essentiels et efficaces » pour favoriser une paix et une sécurité durables.  Leur financement adéquat et leur pleine mise en œuvre doivent constituer des éléments à part entière d’une stratégie de consolidation durable, a-t-il souligné.


M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a regretté que chaque année, le budget de la MINUSTAH diminue, relevant que celui-ci avait encore diminué de 11% par rapport au précédent.  Il a également regretté un solde inutilisé dans le budget 2012-2013 « malgré les immenses défis auxquels le Gouvernement haïtien doit faire face ».  Le représentant a estimé que le budget 2013-2014 pouvait être amélioré.  Une attention particulière, a-t-il souhaité, doit être accordée aux projets à impact rapide, dont le budget pour la période 2013-2014 est de 5 millions de dollars pour 120 projets, contre 7 millions pour 177 projets pendant la période 2011-2012.  Il nous parait donc urgent et nécessaire de valoriser davantage ce poste budgétaire, a insisté le représentant, car les projets à impact rapide sont conçus pour combler certaines insuffisances du service public et prévenir les problèmes qui pourraient compromettre la stabilisation du pays.


BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013


Missions politiques spéciales


Après analyse du rapport du Secrétaire général sur les prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, aux missions de bons offices et aux autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité (A/67/346/Add.8), lequel traite du financement du Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sahel, le CCQAB recommande dans son rapport (A/67/604/Add.3) que l’Assembléegénérale approuve un budget pour 2013 du Bureau de l’Envoyé spécial, d’un montant net de 3 493 500 dollars -montant brut: 3 647 900 dollars- et ouvre des crédits de 3 493 500 dollars.


Dans son analyse, le CCQAB estime qu’il n’est pas nécessaire que le Bureau soit situé à Rome, ou qu’une grande partie de ses effectifs se trouve en dehors de la région du Sahel.  S’il était installé dans la région ou s’il en était plus proche, le Bureau pourrait coopérer plus étroitement avec les nombreux bureaux et entités des Nations Unies et acteurs internationaux qui s’occupent de questions analogues et mieux coordonner son action avec eux.


Le CCQAB estime que la colocation avec l’un des bureaux des Nations Unies dans la région, comme le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, permettrait au Bureau de l’Envoyé spécial de tirer parti de son expertise sur la région ainsi que de ses infrastructures et de ses moyens d’appui, ce qui réduirait les ressources nécessaires au titre de l’appui opérationnel et de l’appui administratif, les frais de voyage et les dépenses afférentes aux installations et autres dépenses opérationnelles.


Le CCQAB trouve également que les effectifs et ressources proposés pour le Bureau semblent élevés par rapport aux activités que le Bureau peut exécuter de manière réaliste.  Il recommande que le poste temporaire proposé pour un administrateur adjoint de 1re classe chargé de l’information (P-2) ne soit pas approuvé; qu’un poste temporaire de spécialiste des affaires politiques (P-4) soit approuvé mais que les deux autres postes, 1 poste de spécialiste hors classe des affaires politiques (P-5) et 1 poste d’administrateur chargé des rapports (P-3), ne le soient pas.


Le CCQAB considère que le détachement de deux membres du personnel à Brindisi entraînerait une fragmentation de la fonction d’appui du Bureau, et recommande que la proposition d’attribuer deux postes d’agent des services généraux au Centre de services mondial à Brindisi ne soit pas approuvée.


Il recommande aussi que l’un des trois postes temporaires proposés pour accroître la capacité de la Division Afrique II du Département des affaires politiques soit approuvé, spécifiquement le poste de spécialiste des affaires politiques (P-4).


Enfin, le Comité consultatif recommande que les ressources prévues au titre des dépenses opérationnelles, y compris les frais de voyage, soient ajustées pour tenir compte des recommandations qu’il a présentées pour le Bureau de l’Envoyé spécial, qui se traduiraient par une réduction de 7 des 19 postes temporaires proposés.  En conséquence, le montant total des ressources nécessaires au titre des dépenses opérationnelles serait réduit de 94 800 dollars, ce qui le ramènerait de 2 277 400 à 2 182 600 dollars, dont 45 900 dollars au titre des installations et infrastructures, 13 400 dollars au titre des communications, 20 900 dollars au titre de l’informatique et 14 600 dollars au titre des frais de voyage.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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