AG/11476

L’Assemblée tient une séance extraordinaire consacrée à la vie et à la mémoire de Nelson Mandela, « le plus grand ambassadeur de la dignité humaine »

19/12/2013
Assemblée généraleAG/11476
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Séance extraordinaire consacrée à la vie

et à la mémoire de Nelson Mandela

Matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE TIENT UNE SÉANCE EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE À LA VIE ET À LA MÉMOIRE DE NELSON MANDELA,

« LE PLUS GRAND AMBASSADEUR DE LA DIGNITÉ HUMAINE »


« Imaginez un peu ce qui se serait passé si Mandela était mort en prison? » a demandé aujourd’hui Desmond Tutu à une Assemblée générale réunie en séance extraordinaire pour célébrer la vie et la mémoire de Nelson Mandela, « le plus grand ambassadeur de la dignité humaine », selon les mots du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.


L’Archevêque de Cape-Town, compagnon de lutte de Nelson Mandela et Président de l’ancienne Commission « paix et réconciliation », a salué l’homme qui est sorti de 27 années de prison avec « un niveau remarquable de magnanimité », alors qu’il y était entré « en colère et furieux » contre l’horrible déni de justice et les violations des droits de son peuple.  Merci de nous rappeler que nous avons un exemple « extraordinaire » à suivre maintenant que nous sommes devenus « la nation arc-en-ciel de Dieu », a dit Desmond Tutu dans son intervention en vidéoconférence.  


Nous parlons d’un homme qui a su faire bouger une nation, un continent et le monde entier grâce à ses actes, ses paroles et ses réflexions, a renchéri le Président de l’Assemblée générale, M. John Ashe.  Un homme, a-t-il dit, qui n’a jamais laissé sa petite cellule de Robben Island « limiter son intelligence féroce et sa passion pour la justice, ni le dépouiller de son humanité, de sa dignité et de son humour ».  


« Nous admirons l’homme qui par la seule force de son caractère et sa persévérance est devenu l’outil du changement et de la paix, élevant la condition humaine et modifiant notre expérience humaine pour toujours », a-t-il ajouté.  « Nelson Mandela vivra dans notre mémoire collective et dans nos vies, comme un défenseur acharné de ce qu’il y a de mieux en chacun de nous.


Le Secrétaire général qui s’est, à son tour, incliné, devant « le plus grand ambassadeur de la dignité humaine », est revenu sur sa participation aux funérailles de Nelson Mandela où le peuple sud-africain lui a dit combien les Nations Unies comptaient pour lui, des Nations Unies qui, dès les premiers jours, ont combattu le « poison de la discrimination raciale en Afrique du Sud », à coups de sanctions, d’embargos et d’isolement diplomatique.  M. Ban a rappelé qu’à sa première intervention à l’ONU après sa libération, Nelson Mandela a dit que « malgré l’épaisseur des murs de la prison, nous tous à Robben Island, pouvions entendre vos voix ».


À ceux qui affirment qu’il n’y aura plus jamais un autre dirigeant comme Nelson Mandela, le Secrétaire général a dit voir les choses autrement: quand les gens se mobilisent pour les droits de l’homme, quand ils donnent de la voix pour la liberté et quand ils tendent la main de la réconciliation, c’est du Nelson Mandela.  C’est l’espoir qu’il a légué à chacun d’entre nous.  C’est notre héritage.


Maintenant, a-t-il dit avec les 50 autres orateurs, il est de notre devoir de bâtir un monde meilleur qui, Nelson Mandela l’a démontré, est à notre portée.  Suivons son arc-en-ciel.  Aujourd’hui et chaque jour, inspirons nous de sa passion, sa compassion et sa foi inébranlable dans l’esprit humain et l’humanité.


Les orateurs qui se sont succédé à la tribune ont évoqué leur propre expérience avec Nelson Mandela.  La représentante des États-Unis s’est souvenue des 700 000 personnes qui l’ont accueilli lors de sa première visite à New York.  Le plus épatant dans cet homme, a confié l’ancien maire de la « Grosse Pomme », M. David Dinkins, c’était qu’il était toujours le même et qu’il n’était pas du tout amer.  Sa simplicité, qu’il s’agisse d’une réunion avec le Prince Charles ou les Spice Girls, a frappé le représentant du Royaume-Uni. 


Ses homologues de la Zambie et du Lesotho ont fait valoir l’implication de leur pays dans la lutte contre l’apartheid.  Le représentant algérien est revenu sur la formation militaire et politique que Nelson Mandela a suivie en Algérie.  Celui de l’Inde s’est prévalu du fait que l’ancien Président sud-africain voyait enMahatma Gandhi, un héros national, et en Jawaharlal Nehru, une inspiration.


L’observateur de la Palestine a dit la fierté des Palestiniens que Nelson Mandela ait déclaré que la liberté du peuple sud-africain « restera incomplète sans celle du peuple palestinien ».


Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de Fidji a voulu que les États se souviennent des paroles de Mandela qui disait « tout semble impossible avant que ce ne soit fait », pendant l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


« Nous aussi, nous pouvons choisir d’emprunter le meilleur chemin, choisir de travailler pour des causes plus grandes et meilleures que nos petits intérêts personnels et, ce faisant, trouver et nourrir ce qu’il y a de meilleur en nous et dans les autres », a commenté le Président de l’Assemblée générale, avant qu’au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de la Gambie n’annonce que l’Union africaine vient de baptiser une de ses salles du nom de l’ancien Président sud-africain. 


Son homologue de la Suisse a suggéré qu’aux degrés Celsius et Fahrenheit, l’on ajoute le degré Mandela mais cette fois, pour mesurer le niveau de justice d’un pays.


Cette séance extraordinaire consacrée à la vie et à la mémoire de Nelson Mandela s’est ouverte avec une représentation de « Thokoza », un chœur de femmes.  « Madiba » est mort le 5 décembre dernier dans sa maison de Johannesburg à l’âge de 95 ans.  Des obsèques officielles, qui ont réuni les dirigeants du monde entier dont le Président Barack Obama, se sont tenues le 10 décembre à Soweto.  Nelson Mandela a été enterré dans son village natal de Qunu, le 15 décembre.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, vendredi 20 décembre, à partir de 10 heures, avec l’examen des rapports de sa Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières.


SÉANCE EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, CONSACRÉE À LA VIE ET À LA MÉMOIRE DE NELSON MANDELA


Déclarations


M. JOHN ASHE, Président de l’Assemblée générale, a dit avoir invité les États Membres pour rendre hommage à l’héritage d’un homme des plus inhabituels qui soient, Nelson Mandela, un homme, qui a su faire bouger une nation, un continent et le monde entier grâce à ses actes, ses paroles et ses réflexions.  Un homme, a-t-il enchaîné, qui a vécu en prison pendant 27 ans, mais qui n’a jamais laissé sa cellule limiter son intelligence féroce et sa passion pour la justice, ni le dépouiller de son humanité, de sa dignité et de son humour.  Nelson Mandela vivra dans notre mémoire collective et dans nos vies, comme un guide, un homme qui a écrit l’histoire et un défenseur acharné de ce qu’il y a de mieux en chacun de nous.


Aujourd’hui, a dit M. Ashe, nous sommes là pour ajouter nos voix au chœur des hommages rendus dans le monde entier et réaffirmer notre admiration aux qualités exceptionnelles de Madiba, des qualités précieuses pour la vie et la dignité de tous les peuples et qui transcendent les frontières de la race, de l’ethnie, de la langue, de la culture et de la géographie.  Nous admirons tous, a poursuivi le Président, l’homme qui a été capable de pardonner l’impardonnable, dont le courage a surmonté les défis et la gravité des circonstances.  L’homme, a-t-il ajouté, qui a su trouver l’espoir dans l’abjecte et l’improbable.  L’homme, a-t-il encore dit, qui a su rester humble même quand il était honoré et glorifié.  Plus que cela, a-t-il avoué, nous admirons l’homme qui par la seule force de son caractère et sa persévérance est devenu l’outil du changement et de la paix, élevant la condition humaine et modifiant notre expérience humaine pour toujours.


Le Président s’est arrêté un moment pour citer quelques phrases du « discours historique » que Nelson Mandela a prononcé lorsqu’il a pris la tête de l’Afrique du Sud: « Nous savons que le chemin de la liberté n’est jamais facile.  Nous savons tous bien que personne d’entre nous ne peut parvenir au succès seul.  Nous devons donc agir ensemble comme un peuple uni pour la réconciliation nationale, l’édification de la nation et la naissance d’un nouveau monde.  Que la justice soit là pour tous.  Que la paix soit là pour tous.  Que le travail, le pain, l’eau et le sel soient là pour tous ». 


Le prisonnier d’une cellule de Robben Island est devenu le symbole de la lutte de son pays contre le système injuste et cruel de l’apartheid et lorsqu’il a été libéré, a dit le Président, il est devenu un dirigeant mondial et une lueur d’espoir pour la lutte plus large contre l’injustice, l’intolérance, la cruauté et la vengeance.


Alors aujourd’hui, a conclu le Président, honorons Nelson Mandela en gardant vivant son héritage.  Nous aussi nous devons travailler ensemble contre la faim et l’injustice et pour une paix et un développement durables.  Nous devons travailler ensemble pour arrêter le génocide et combattre la haine.  Nous pouvons faire comme Nelson Mandela parce que, nous aussi, nous pouvons choisir d’emprunter le meilleur chemin, choisir de travailler pour des causes plus grandes et meilleures que nos petits intérêts personnels et, ce faisant, trouver et nourrir ce qu’il y a de meilleur en nous et dans les autres, a dit le Président.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que les États Membres se sont rassemblés aujourd’hui pour rendre hommage au plus grand ambassadeur de la dignité humaine que nous n’ayons jamais connu.  Comme nous tous, Nelson Mandela était un être humain avec ses défauts et ses qualités mais de son humanité est née l’humilité, de son humilité, la force, de sa force, la transformation, et de sa grande bonté, une grandeur épique.


Isolé des années durant dans une toute petite cellule, a enchaîné M. Ban, il en est sorti avec une vision aussi grande que la création.  Incapable de voir ses propres enfants grandir, il est devenu un père pour son pays et une inspiration pour nous tous.


La semaine dernière, a dit le Secrétaire général, j’ai eu le privilège inoubliable de participer au Mémorial de Johannesburg.  Il y avait des rois et des reines, des présidents et des premiers ministres et des milliers de gens unis dans l’hommage.  Le ciel de Soweto était dégagé puis, comme une bénédiction, la pluie s’est abattue tel un rappel qu’il ne peut y avoir d’arc-en-ciel sans pluie.  Alors ensemble, dans la nation arc-en-ciel de Nelson Mandela, nous avons pleuré une perte tragique et célébré une vie de triomphe.


J’ai vu, une nouvelle fois, a poursuivi M. Ban, combien Nelson Mandela comptait pour le peuple sud-africain et ce peuple m’a dit combien les Nations Unies comptaient pour lui.  La lutte de ce peuple a été la nôtre et dès les premiers jours, l’Assemblée générale a combattu le « poison de la discrimination raciale en Afrique du Sud ».  Pendant des années, elle a usé de tous les outils à sa disposition, dont les sanctions, les embargos et l’isolement diplomatique, pour forcer le changement.  Un Comité spécial contre l’apartheid a été créé car nous refusions de céder, a souligné le Secrétaire général qui a rappelé qu’à sa première intervention à l’ONU après sa libération, Nelson Mandela a dit que « malgré l’épaisseur des murs de la prison, nous tous à Robben Island, pouvions entendre vos voix ».


Nelson Mandela est revenu plusieurs fois aux Nations Unies, comme Président, facilitateur de négociations de paix ou voix morale transcendante.  Le Secrétaire général a aussi évoqué la Journée internationale pour la lutte contre la discrimination raciale, proclamée par les Nations Unies, le jour-même du massacre de Sharpeville, et la Journée internationale Nelson Mandela, proclamée le jour de son anniversaire, le 18 juillet.


À travers une vie extraordinaire, a enchaîné le Secrétaire général, Nelson Mandela a montré que la tyrannie et l’oppression n’ont jamais le dernier mot.  La justice finit toujours par triompher.


M. Ban a dit comprendre ceux qui affirment qu’il n’y aura plus jamais un autre dirigeant comme Nelson Mandela.  Mais je vois les choses différemment, a-t-il confié: quand les gens se mobilisent pour les droits de l’homme, quand ils donnent de la voix pour la liberté et quand ils tendent la main de la réconciliation, c’est du Nelson Mandela.  C’est l’espoir qu’il a légué à chacun d’entre nous.  C’est notre héritage.


Maintenant, a conclu le Secrétaire général, il est de notre devoir de bâtir un monde meilleur qui, Nelson Mandela l’a démontré, est à notre portée.  Suivons son arc-en-ciel.  Aujourd’hui et chaque jour, inspirons-nous de sa passion, sa compassion et sa foi inébranlable dans l’esprit humain et l’humanité.


M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a remercié les Nations Unies d’avoir organisé cet hommage à l’ancien Président sud-africain Nelson Rolihlahla Mandela.  Il a estimé que c’était également un accomplissement à mettre à l’actif du disparu que de voir des gens de toute race, toute croyance, tout âge et tout revenu se mettre ensemble pour le pleurer.  Il a évoqué l’hommage rendu par son successeur, M. Thabo Mbeki, qui a fort opportunément relevé qu’en plus de saluer la mémoire de Nelson Mandela, l’on devrait se demander ce que nous réserve l’avenir.  Une façon de dire, a expliqué le représentant, qu’il faudrait que chacun fasse son introspection et se demande comment éviter la répétition des tragédies du passé.  Le représentant a également cité l’hommage rendu par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, qui a invité chacun de nous à se demander comment appliquer les leçons de la vie de Mandela dans notre propre vie.  Il a noté qu’au cours des obsèques d’État de Nelson Mandela dimanche dernier, le Président sud-africain, M. Jacob Zuma, a indiqué que « nous chérissons les leçons apprises de Mandela, de l’importance de la réconciliation, du pardon, de la tolérance et de la compassion », ajoutant que nous devons faire fructifier son héritage et faire avancer sa vision.


M. DAVID DINKINS, ancien Maire de la ville de New York, est revenu sur le voyage qu’a effectué Nelson Mandela à New York peu après sa libération.  Le plus épatant dans cet homme c’était qu’il était toujours le même et qu’il manifestait une absence totale d’amertume et qu’il était toujours fidèle à lui-même.  Paraphrasant Nelson Mandela, M. Dinkins a reconnu que la mort est inévitable, mais qu’avant sa mort, un homme doit faire ce qu’il estime nécessaire pour son peuple et sa nation.  Il pourra ensuite se reposer.  L’ancien maire de New York a parlé du combat de l’ancien Président sud-africain, un combat contre la haine et la violence.  Que cet héritage ne se perde jamais, a espéré M. Dinkins.


L’ancien maire a rappelé qu’après 27 ans derrière les barreaux, Nelson Mandela a eu le titre de champion du monde de la lutte pour la liberté.  Nous pouvons dire avec fierté que nous sommes les soldats de Madiba, a enchaîné M. Dinkins.  Il a lutté, il a gardé la foi et il peut maintenant partir, s’est incliné l’ancien maire pour qui les dons du courage et de sagesse de Mandela perdureront.  Se mettre au service des autres est le prix que nous devons payer pour être sur cette Terre et Mandela a payé plus que quiconque, a-t-il ajouté.


Intervenant par vidéoconférence, DESMOND TUTU, Archevêque de Cape-Town, Compagnon de lutte de Nelson Mandela, Président de l’ancienne Commission paix et réconciliation et prix Nobel de la paix, a remercié les Nations Unies pour leur « magnifique » appui à la lutte contre l’apartheid.  « Imaginez un peu ce qui se serait passé si Mandela était mort en prison? » a-t-il dit, rappelant ce qu’a fait l’ONU pour obtenir la libération du premier Président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud.  Mandela, a-t-il dit, est entré en prison en colère et furieux contre l’horrible déni de justice et les violations des droits de son peuple.  De manière « tout à fait incroyable », l’homme qui est sorti de prison a fait preuve d’un niveau remarquable de magnanimité.


Promettant que l’Afrique du Sud deviendrait un exemple d’interdépendance, le pays du « je suis parce ce que tu es », l’archevêque s’est réjoui qu’alors que Nelson Mandela était le Président d’un pays ni puissant ni prospère, les dirigeants du monde entier se sont précipités en Afrique du Sud pour lui rendre hommage.  Merci de nous rappeler, a conclu l’archevêque, que nous avons un exemple « extraordinaire » à suivre maintenant que nous sommes devenus « la nation arc-en-ciel de Dieu ». 


M. PETER THOMSON (Fidji), intervenant au nom du G77 et de la Chine, a déclaré que la vie de Nelson Mandela est une page essentielle de l’histoire du XXe siècle.  Les États Membres, qui portent une énorme responsabilité au nom de l’humanité, doivent se sentir revigorés par les leçons que ce « grand homme » leur a transmises.  Cette force devrait nous inciter à agir et à atteindre les objectifs que Nelson Mandela s’était fixés.  M. Thomson a cité plusieurs fois Nelson Mandela qui disait: « personne ne naît en haïssant l’autre à cause de la couleur de sa peau, de ses origines ou de sa religion.  Les gens apprennent à haïr et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent aussi apprendre à aimer ».  Nelson Mandela disait: « les dirigeants ne peuvent se permettre de haïr car la haine obscurcit le jugement ».


Parlant du programme de développement pour l’après-2015, le représentant a rappelé que Madiba disait que: « la lutte contre la pauvreté n’est pas un acte de charité, mais un acte de justice.  Tout comme l’esclavage et l’apartheid, la pauvreté n’est pas une chose naturelle.  Elle est le fait de l’homme et peut être éliminée par l’action des hommes ».  Nelson Mandela ajoutait « tout semble impossible avant que ce ne soit fait ».  Il est bon, a souligné le représentant, que la commémoration de la Journée internationale Nelson Mandela, le 18 juillet, soit l’occasion pour chacun de consacrer 67 minutes à des activités d’intérêt public.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), au nom du Mouvement des pays non alignés, a dit que Nelson Mandela a symbolisé la victoire de l’espoir sur le désespoir, de la paix sur la guerre.  Il était à la fois le champion de la libération et de l’unité de l’Afrique et un symbole mondial qui a eu un impact profond sur tous les peuples.  Il a contribué à la création des normes d’une nouvelle culture de paix aux niveaux national et international.  Il existe une relation spéciale entre Mandela et le Mouvement des pays non alignés qui a soutenu la lutte contre l’apartheid et le colonialisme depuis le début, a indiqué le représentant.  Nelson Mandela continue d’être un des plus grands dirigeants du Mouvement.  Il continuera d’être une source d’inspiration pour de nombreuses générations, a déclaré le représentant.


M. MAMADOU TANGARA (Gambie), au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé le leadership dont a fait preuve l’Afrique lors de la lutte contre l’apartheid.  Il a expliqué que le 13 décembre dernier, l’Union africaine avait tenu une réunion spéciale à la mémoire de Nelson Mandela et baptisé une de ses salles au nom de l’ancien Président sud-africain.  Avec le départ de Nelson Mandela, a-t-il dit, « l’Afrique du Sud a perdu un citoyen hors pair, les Africains ont perdu l’une des grandes fiertés de leur continent et le monde a perdu une icône ».  Il a loué les qualités de « tacticien » de Nelson Mandela et le fait qu’il n’a jamais perdu sa détermination de lutter en faveur des opprimés et de briser les chaînes de l’oppression et de l’autoritarisme.


« Madiba n’est pas mort, il a juste rejoint les ancêtres », a-t-il dit en français.  Les morts ne sont pas en terre mais dans le feu qui s’éteint, dans les demeures.  Les morts ne sont pas morts.  Au revoir, Madiba nous savons que vous occupez à présent une des places les plus hautes.


M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a dit que la ténacité de Mandela dans la lutte contre l’apartheid a fait de lui un symbole de la lutte pour la liberté.  La noblesse de ses idéaux sous-tendra notre idéal de bâtir une Amérique latine prospère et libre.  Nelson Mandela est un prophète de la paix et de l’humanité.  Les Cubains qui ont du sang africain dans leurs veines et qui se sont élevés pour l’indépendance et contre l’esclavage disent aujourd’hui « honneur et gloire » à Mandela et au peuple d’Afrique du Sud.


M. SAMUEL MONCADA (Venezuela), intervenant au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a fait part de la tristesse profonde que lui a inspiré le décès de Nelson Mandela, « ce grand homme, ce dirigeant mondial, ce combattant inlassable pour une société débarrassée du racisme, de la ségrégation, de la haine et de la discrimination ».  Sa marque indélébile, ses enseignements, ses idéaux, son exemple et sa conviction qu’avec de la persévérance et un engagement fort, la victoire est à portée de main, seront toujours vivaces dans la nouvelle Afrique du Sud.


M. DATO ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunéi Darussalam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a présenté ses condoléances au peuple sud-africain qui pleure aujourd’hui le symbole de l’espoir pour la paix et la justice, de la lutte contre les discriminations et de la réconciliation.  Les efforts de Nelson Mandela en faveur de la compréhension mutuelle et contre l’intolérance et la violence ont servi à plusieurs personnes dans le monde, a-t-il dit.  La mort est inévitable mais un homme peut être en paix avec lui-même s’il fait son devoir à l’égard de son pays.  C’est cela l’héritage le plus précieux de Mandela, a dit le représentant.


M. IOANNIS VRAILAS, Chef de la délégation de l’Union européenne, a indiqué que Mandela avait donné aux États Membres une leçon de taille en matière de leadership et que pour des millions d’individus, il restera le symbole de la lutte contre le racisme et l’intolérance.  Les valeurs de Nelson Mandela ont été honorées par l’Assemblée générale, s’agissant, en particulier, de la lutte contre l’apartheid et la pauvreté.  Il a exhorté les États Membres à concrétiser les paroles de Mandela dans leur travail.  Il n’y a pas de meilleur moyen d’honorer la mémoire de Mandela que de renforcer la lutte pour la démocratie.


Mme MENISSA RAMBALLY (Sainte-Lucie), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rendu hommage à Nelson Mandela, un combattant de la liberté et peut-être l’un des tout premiers combattants de la liberté de tous les temps.  Nous sommes fiers que la communauté internationale ait joué son rôle dans la lutte contre l’apartheid.  La représentante a dit combien les pays de la CARICOM ont été honorés de la présence de Nelson Mandela à leur Conférence de 1998, au cours de laquelle il a manifesté son soutien à leur cause, a indiqué la représentante.  Mandela a fait montre d’un amour sans précédent aux peuples des Caraïbes.  Il a été l’icône de la paix, de la réconciliation et des droits de l’homme et nous avons été heureux de vivre cette époque avec lui.  Son héritage restera à jamais gravé dans nos vies, a conclu la représentante.


Mme KITTY SWEEB (Suriname), au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), a déclaré que Nelson Mandela ne fut pas seulement le libérateur de l’Afrique du Sud et son premier Président « véritablement » élu démocratiquement: « il fut un leader mondial exemplaire, quelqu’un de spécial et un maître pour nous tous ».  Elle a ajouté que les nombreuses leçons de Nelson Mandela devraient encore « nous accompagner », soulignant que ce dernier avait montré ce que les hommes étaient capables d’atteindre avec les mots mais, davantage encore, en prenant des risques pour défendre ses idéaux.  « Nelson Mandela nous a enseigné le pouvoir de l’action, mais aussi celui de l’éducation et des idées, il nous a appris l’importance de la raison et la nécessité de parler même à ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord », a encore déclaré la représentante.  Selon elle, l’héritage considérable de Nelson Mandela continuera d’inspirer les nations d’Amérique du Sud dans leur quête de paix, d’intégration, d’unité et d’égalité. 


Mme SIGNE BURGSTALLER (Suède), intervenant au nom des pays nordiques, a souligné que Nelson Mandela s’est battu pour la plus louable des causes et que pour ses convictions, il a passé 27 ans en prison dans des conditions particulièrement difficiles.  Une telle expérience détruirait les plus courageux d’entre nous, mais Nelson Mandela en est sorti renforcé.  Elle a rappelé que les pays nordiques ont participé à la lutte contre l’apartheid, en appuyant financièrement l’ANC.  Nelson Mandela laisse derrière lui un héritage dont profitera l’humanité toute entière.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), au nom du Groupe des États d’Asie-Pacifique, a cité Nelson Mandela qui disait: « notre compassion nous lie les uns aux autres, pas dans la pitié ni dans des relations inégales, mais comme êtres humains, nous avons appris à transformer nos souffrances communes en espoir pour l’avenir ».  Comparant la vie de Mandela à la Charte des Nations Unies, le représentant a cité d’autres propos: « hier on me qualifiait de terroriste mais quand je suis sorti de prison, ils étaient nombreux à m’embrasser, même mes ennemis.  C’est ce que je dis toujours aux gens qui disent que ceux qui luttent pour la libération de leur pays sont des terroristes ».  Mandela disait, a poursuivi le représentant, que les mots « est » et « ouest » ne veulent rien dire quand il s’agit d’êtres humains, ajoutant « j’ai moi-même été influencé par l’Est et l’Ouest ».  Saluant l’homme qui disait: « je ne suis pas un messie, je suis un homme normal », le représentant a voulu que l’on oublie les expériences amères et les hostilités et que l’on s’engage dans un travail constructif pour le bien de l’humanité, et suivant la voie de Mandela que l’on dise comme lui: « j’ai passé la porte pour entrer dans la liberté et je sais que si je n’avais pas laissé derrière moi l’amertume et la haine, je serais toujours en prison aujourd’hui ».


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a indiqué que son gouvernement a déclaré un deuil de huit jours après l’annonce du décès de Nelson Mandela.  Il a rappelé, que pendant les années 60, Nelson Mandela et d’autres membres de l’ANC, avaient suivi une formation militaire en Algérie et partagé leur avis sur les moyens de lutter contre l’oppression.  Nelson Mandela disait, a affirmé le représentant, que l’Armée de libération algérienne avait fait de lui un homme.  La lutte contre l’apartheid, a-t-il dit aujourd’hui, a donné à la diplomatie algérienne ses paramètres et sa maturité.  Sous les applaudissements, le représentant a rappelé que le Président de la vingt-neuvième session de l’Assemblée générale et Président actuel de l’Algérie, avait refusé d’octroyer un siège à la délégation du régime de l’apartheid.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a rappelé la lettre de condoléances que le Roi du Maroc a adressée à l’Afrique du Sud après la mort de Mandela qui a vaincu l’apartheid, la violence et la haine.  Le choix de la non-violence était pourtant difficile impopulaire et surhumain.  Mais il l’a fait et réussi grâce à sa vision peu commune de l’intérêt de son peuple dans le long terme.  Il a aussi réconcilié la nation d’Afrique du Sud avec elle-même.  Il a accompli son unique mandat à la présidence avec détachement et humilité.  Il a donné une grande leçon de démocratie lorsqu’il ne s’est pas présenté à un nouveau mandat.  Que l’héritage de Mandela continue de nous guider et de nous inspirer, a exhorté le représentant.


M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a affirmé que le décès de Nelson Mandela, « géant parmi les hommes » comme l’a dit le Premier Ministre indien, était une grande perte pour le monde.  Il a indiqué que l’Inde tenait Nelson Mandela en très haute estime, ajoutant que le pays avait observé cinq jours de deuil national à sa mémoire.  Sa vie et ses luttes nous rappellent les principes pour lesquels le père de notre nation, le Mahatma Gandhi, s’est battu, a poursuivi le délégué.  Il a souligné que la patience, la magnanimité, une détermination stoïque animaient pareillement les deux hommes.


Le fait que Nelson Mandela ait choisi de se rendre en Inde pour sa première visite en dehors du continent africain est le motif d’une immense fierté en Inde, a indiqué M. Mukerji.  Il a rappelé certains des mots prononcés à cette occasion par Nelson  Mandela qui avait parlé du « cordon ombilical » entre les deux peuples ou encore du fait que « l’Inde est tout autant une particule de l’Afrique du Sud que l’Afrique du Sud est une particule de l’Inde ».  Lors de cette visite, Nelson Mandela avait en outre vu dans « l’immortel Mahatma Gandhi » un héros national pour l’Afrique du Sud.


À son retour en Inde en 1995, en tant que premier Président d’une Afrique du Sud libérée de l’apartheid, Nelson Mandela s’était réclamé de l’héritage du Premier Ministre indien, Jawaharlal Nehru, a poursuivi le délégué.  Il avait mentionné l’enseignement de Nehru, selon lequel, si les formes étroites du nationalisme permettent d’éveiller les peuples à la lutte, elles se révèlent en revanche impuissantes pour réaliser une paix durable.  En conclusion, le délégué de l’Inde a estimé que Nelson Mandela avait dévoilé au monde le sens profond du pardon et de la réconciliation. 


M. LIU JIEYI (Chine) a dit que Mandela était un homme de renommée mondiale qui a conduit le peuple d’Afrique du Sud à la victoire contre l’apartheid.  Mais Mandela est aussi la fierté de tous les peuples africains.  Il a combattu pour la solidarité et la dignité des peuples africains.  Il a contribué à la coopération entre l’Afrique et la Chine qui est très attristée aujourd’hui, a insisté le représentant.  La Chine se souviendra toujours de la contribution de Nelson Mandela pour les relations avec l’Afrique, lesquelles ont enregistré des résultats positifs dont la confiance mutuelle et le développement commun.  Le représentant a rappelé les propos de Nelson Mandela qualifiant la coopération avec la Chine d’honnête, sincère et franche.  Nelson Mandela a promu la paix, l’égalité et la prospérité.  Nous lui rendons aussi hommage pour cela, a conclu le représentant.


M. CHIBAULA DAVID SILWAMBA (Zambie) a rappelé que son pays a été le siège de l’ANC durant de nombreuses années et a accueilli des centaines de Sud-Africains et autres combattants de la liberté.  Il a précisé que le premier Président de la Zambie, Kenneth Kaunda, a été déterminant dans l’appui à l’ANC et à d’autres mouvements de libération en Afrique australe.  M. Kaunda a mené plusieurs négociations avec les dirigeants du régime de l’apartheid sur la libération de Nelson Mandela, conformément à sa détermination d’obtenir la pleine émancipation de tous les Africains.  La Zambie, a dit le représentant, a été le premier pays dans lequel Nelson Mandela s’est rendu à sa sortie de prison, en février 1990.  Dans le message qu’il a envoyé après le mort de Nelson Mandela, Kenneth Kaunda disait: « Nelson Mandela a laissé un message d’unité et de réconciliation non seulement à l’Afrique du Sud et au continent africain, mais au monde tout entier ».


Mme SOFIA MESQUITA BORGES (Timor-Leste) a déclaré que Nelson Mandela laisse derrière lui un héritage exceptionnel, selon lequel l’amour est plus fort que la haine.  Lors de son propre combat contre la brutalité, le peuple du Timor-Leste a été inspiré par le combat et les paroles de Mandela, a affirmé la représentante qui a parlé d’un homme qui a inspiré la stratégie et la détermination de son pays à lutter pour la liberté.  Après notre indépendance, a-t-elle dit, Nelson Mandela nous a montré que la réconciliation est la voix à suivre.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a rappelé que lorsque la mort de Nelson Mandela a été annoncée, le monde a connu un déferlement d’émotions, la tristesse mais aussi la gratitude d’avoir été témoin d’un parcours qui l’a mené du statut de prisonnier au leader en passant par l’activiste.  L’exemple de Mandela nous rend humbles, a dit le représentant, en soulignant que la communauté internationale se souviendra toujours du triomphe de Mandela contre l’adversité, lui qui est passé par la prison pour aller vers les plus hautes fonctions politiques, en choisissant la réconciliation plutôt que la vengeance.  Comme beaucoup d’autres, le représentant a partagé sa propre histoire avec Mandela, lorsqu’il était Ambassadeur de son pays en Afrique du Sud.  La chaleur et la vision de Mandela brillaient à chacune de ses réunions, a-t-il confié.  Une des réunions les moins traditionnelles a été celle avec le Prince Charles et les Spice Girls.  Sans surprise, Mandela était tout aussi à l’aise avec le représentant de la Couronne britannique qu’avec les pop stars.  Il revient maintenant à la communauté internationale, a conclu le représentant, de garder vivace l’héritage de Mandela et d’assurer à tous dignité et égalité.


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a exprimé sa reconnaissance pour l’inspiration qu’est la vie de Madiba, pour ceux qui croient, comme lui, que « Jamais, jamais, plus jamais ce magnifique pays ne connaîtra l’oppression d’un homme par un autre ».  Paraphrasant sa Présidente, elle a dit: « l’Argentine se souviendra toujours, avec gratitude, de la visite de Mandela dans le notre pays ».  Mme Perceval a qualifié Nelson Mandela d’« infatigable combattant contre le racisme, la ségrégation raciale et pour les droits de l’homme », et de « révolutionnaire passionné ».  Elle a rappelé qu’il avait pris le chemin du dialogue avec les représentants de l’apartheid, comme meilleur moyen de mettre fin aux massacres.  Elle a salué un homme qui était « prêt à mourir pour son idéal ».  Mme Perceval a indiqué avec fierté que l’une des filles de Nelson Mandela, la princesse Zenani Dlamini, était Ambassadrice de l’Afrique du Sud à Buenos Aires.  Une fille dont la mère est restée incarcérée pendant la majeure partie de sa grossesse, a-t-elle rappelé.


M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) a rendu hommage à la volonté inébranlable, au courage et à la force de caractère de Nelson Mandela ainsi qu’à son amour infini pour le peuple sud-africain et les idéaux de la liberté et de l’égalité.  Saluant le prix Nobel de la paix, le représentant a présenté ses sincères condoléances au peuple sud-africain qui vit une de ses périodes les plus tristes.


Se souvenir de Nelson Mandela est un acte de justice, a affirmé, M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh).  Sa mort est une perte irréparable mais ses pensées et sa lutte nous accompagnent.  Présentant ses condoléances les plus sincères au Gouvernement et au peuple d’Afrique du Sud et à la famille Mandela, le représentant a souligné que Nelson Mandela a été une source d’inspiration pour des millions de gens au Bangladesh.  Lors de sa visite dans le pays, en compagnie de Yasser Arafat, Nelson Mandela avait prévenu que les Sud-Africains n’auront jamais leur liberté tant que le peuple palestinien n’aura pas la sienne.  Nelson Mandela a été honoré, de son vivant, dans de nombreuses chansons populaires du Bangladesh et après sa mort, le Gouvernement bengalais a décrété un deuil national.


M. RIYAD MANSOUR (Palestine) a jugé qu’il n’y a pas de mots pour décrire l’impact que le Président Nelson Mandela a eu sur ses contemporains.  « Que ce soit en qualité de leader de l’ANC, combattant de la liberté, homme d’État ou lauréat du Prix Nobel, il restera ancré dans la mémoire de l’humanité », a-t-il affirmé.  Le peuple palestinien n’oubliera pas que le « grand Mandela » a appelé l’ONU, en 1997, à faire en sorte que le peuple palestinien puisse vivre libre.  Les Palestiniens seront toujours « fiers » et « honorés » que Nelson Mandela ait choisi de défendre la cause de la liberté et de l’indépendance, en déclarant que la liberté du peuple sud-africain « reste incomplète sans celle du peuple palestinien », a insisté M. Mansour.  Celui qui a été érigé au rang d’icône de la liberté est un « exemple » qui permet aux peuples vivant des situations difficiles de se dire qu’aucune situation n’est éternelle et que « la justice finit toujours par l’emporter ».


M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a dit que le monde entier se réunit aujourd’hui comme il le fait rarement pour honorer la mémoire de Nelson Mandela dont le nom est synonyme de réconciliation et de dialogue.  Le respect qu’on lui doit dépasse les divisions sociales et géographiques.  Mais n’oublions pas, a prévenu le représentant, les tentatives de vider de son sens la vie et la lutte de Nelson Mandela.  Il ne faut jamais oublier, a-t-il insisté, le régime de l’apartheid contre lequel il a lutté.  Le représentant a salué l’homme intègre, le révolutionnaire et le socialiste.  Il a rappelé que Nelson Mandela a laissé au monde des tâches à remplir.  Garder en nous le souvenir de Mandela, c’est mettre fin au colonialisme qui existe toujours dans différentes parties du monde.  Mandela, a-t-il ajouté, a demandé au monde d’appuyer la lutte du peuple palestinien pour l’autodétermination.  Il a aussi appelé le monde à mettre fin à la pauvreté, prévenant que la liberté que la démocratie garantit restera vaine si elle n’apporte pas des améliorations concrètes dans la vie des gens ordinaires.  Si on veut se souvenir de Mandela, il faut aussi mettre fin au blocus de Cuba.  Levant le poing gauche, le représentant a clamé « vive Mandela, vive l’Afrique! »


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a présenté les sincères condoléances de la Malaisie à la famille du regretté Nelson Mandela, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple d’Afrique du Sud.  Il a relevé que la force de caractère de Nelson Mandela, sa persévérance et ses qualités de dirigeant ont permis de faire face aux temps difficiles que l’Afrique du Sud a connus pendant le régime de l’apartheid.  Il a salué le sens de la modération de Nelson Mandela, qui a permis, a-t-il souligné, d’éviter des effusions de sang face aux injustices perpétrées contre la majorité de la population du pays.  Le représentant a dit voir en Mandela un exemple immense de paix et de réconciliation que le monde devrait imiter pour venir à bout des conflits.  Il a cité un proverbe malais qui dit: « le tigre meurt en laissant ses rayures, tandis qu’un homme laisse derrière lui son nom ».  Nelson Mandela laisse derrière lui un héritage extraordinaire que la Malaisie et le monde n’oublieront jamais, a conclu le représentant.


M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a jugé particulièrement opportun de célébrer la vie de Nelson Mandela à l’Assemblée générale car personne d’autre que lui, a-t-il affirmé, n’a aussi bien incarné les valeurs de cet organe.  Nelson Mandela a démontré qu’il est possible de traduire les rêves en réalités et, ce faisant, il a tracé la voie à suivre pour les États Membres.  Le représentant a souligné que Nelson Mandela a représenté le meilleur de l’Afrique du Sud et de l’humanité,  « par son abnégation et son sacrifice, par sa générosité et par le leadership dont il a fait preuve ».


Il a évoqué le premier voyage de Nelson Mandela en Espagne, en 1992, pour y recevoir le prix Prince des Asturies qu’il a partagé avec le Président de Klerk.  Nelson Mandela est un symbole universel qui nous accompagnera pour toujours, a conclu le représentant, non sans rappeler que le Roi Juan Carlos a loué la grandeur de Nelson Mandela.  « Qu’il repose en paix, lui qui a apporté la paix à l’Afrique du Sud. »


M.GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a dit que Mandela était à la fois un homme d’État et un homme de grand caractère.  Pour le Président de la Guyana, cité par le représentant, « Mandela est un géant des droits des peuples d’Afrique du Sud et du monde ».  Il a fait preuve de détermination et de courage dans la lutte du bien contre le mal et a contribué à la libération de millions de gens dans le monde.  Le peuple de Guyana est fier d’avoir participé à cette lutte car Mandela a réuni le monde autour des idéaux de la justice et de la liberté.  « Je salue cette icône de la liberté et de la justice, un homme qui a lutté pour le bien de tous les peuples du monde », a conclu le représentant. 


M. DENIS G. ANTOINE (Grenade) a estimé que l’histoire se rappellera de Nelson Mandela comme de la plus grande figure publique du XX siècle.  Le message clef de Nelson Mandela est l’importance du pardon, de la réconciliation et du respect de tous les peuples.  Nelson Mandela restera pour l’humanité un symbole de l’espoir, malgré tous les obstacles et les défis. 


M. EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a regretté la perte de « cette icône mondiale », soulignant que Nelson Mandela était le symbole de l’espoir et de la liberté, et que par son combat pour son peuple, il a inspiré l’Afrique et le monde entier.  Les murs de la cellule qu’il a contemplés pendant 27 ans ne l’ont pas empêché d’envisager un monde meilleur.  Il n’a jamais vacillé et en tant qu’Africains, nous lui devons une dette éternelle, a dit le représentant.


Nelson Mandela était un bâtisseur de nations, a-t-il enchaîné.  Dire que Nelson Mandela était avant tout un politicien ne réduit en rien son héritage remarquable, mais rappelle au contraire au monde que les hommes politiques sont capables de faire des choses remarquables.  Le représentant a évoqué les nombreux combats que Nelson Mandela a menés, et plus particulièrement sa lutte pour faire valoir les droits de tous les opprimés.  Continuons de rendre hommage à Nelson Mandela en vivant en paix avec nous-mêmes et en étant fiers d’être des citoyens de ce monde, a-t-il conclu.


Mme SHORNA-KAY MARIE RICHARDS (Jamaïque) a dit que Mandela avait le don de nous faire sentir que nous sommes unis, que nous pouvons parvenir à l’inclusion et à l’unité.  Mais, il était avant tout un homme, un père, un grand-père et nous nous devons de partager la peine de sa famille, a-t-elle rappelé.  Premier pays à avoir imposé des sanctions commerciales contre l’Afrique du Sud de l’apartheid, la Jamaïque a même vécu sa participation à la lutte contre l’apartheid dans sa culture comme en témoignent les chansons de Bob Marley.  Les Jamaïcains sont fiers des deux visites de Nelson Mandela dans leur pays, en 1991 et en 1998.  « Nous sommes également fiers de la portée qu’a eue notre voix dans le monde pour la libération de Mandela », a ajouté la représentante.  « Au moment de dire au revoir à Mandela, réfléchissons à son riche héritage qui doit nous inspirer », a-t-elle exhorté.  Devant le travail qui nous attend, dont le programme de développement pour l’après-2015, souvenons-nous de son appel à l’unité et à l’humanité, a encore dit la représentante.


M. JIDDOU JIDDOU (Mauritanie) a indiqué que son gouvernement avait décrété trois jours de deuil national après l’annonce du décès de Nelson Mandela et que le Président de son pays s’était rendu à ses funérailles.  Il a vu en Nelson Mandela le symbole de la détermination et du courage, et un homme dont le sang est pétri de dignité.  Le monde et l’Afrique en particulier ont perdu un grand homme.


M. KEN KANDA (Ghana) a rappelé que Nelson Mandela avait résolument été en quête de liberté et de justice pour le peuple d’Afrique du Sud, luttant sans relâche contre le système abominable de l’apartheid et consentant à des sacrifices personnels.  Il a loué son don du pardon, son immense altruisme et son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation.  « Nous ne pouvons pas imaginer comment la transition du pays se serait passée sans Madiba », a-t-il dit.  Nous espérons sincèrement que les leçons ont été tirées et que plus jamais un groupe de personnes n’opprimera un autre groupe à cause de sa couleur ou de sa religion.  M. Kanda a donné un témoignage direct de ses contacts avec Nelson Mandela, en 1991, lors de la première visite de celui-ci au Ghana après sa sortie de prison.  « J’ai eu cette rare occasion de lui parler, de l’observer de près, et cela m’a inspiré », a-t-il dit.  « Ce souvenir restera toujours présent. »


Mme EMILIA GATTO (Italie) a estimé que ce qui était le plus frappant dans Nelson Mandela, outre son charisme, son empathie et son courage, était sa capacité à rechercher patiemment le compromis sans pour autant renoncer aux valeurs qui étaient les siennes.  Elle a fait observer que chacun de ses choix, même celui d’assister à un match de football, était une décision politique.  Elle a évoqué les liens qui ont uni la ville de Reggio d’Emilie et l’ANC, précisant que cette ville italienne avait été la seule à être invitée à la cérémonie d’investiture de Nelson Mandela, en tant Président de l’Afrique du Sud.


M. MOHAMMED ABDULHAMID M. KHAN (Arabie saoudite) a dit que Mandela était un homme exceptionnel et a salué sa contribution à la lutte pour l’émancipation des peuples dans le monde.  Mandela, a ajouté le représentant, a beaucoup donné tout au long de sa vie et a payé le prix fort pour gagner son combat.  La lutte pour la liberté peut prendre du temps et ce sont les Sud-Africains eux-mêmes qui sauront lui rendre hommage.


M. LEVENT ELER (Turquie) a salué l’engagement exemplaire de Nelson Mandela en faveur de la réconciliation et du pardon et a vu en lui un homme qui a fait preuve d’un grand courage moral.  De par sa lutte, a-t-il ajouté, Nelson Mandela a non seulement mis un terme à l’apartheid mais il a également montré à son pays la marche à suivre en matière de paix et de réconciliation.  Nelson Mandela, a souligné la délégation turque, demeurera un phare pour tous les épris de liberté.


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a rappelé les propos du Président Obama lors des funérailles de Mandela selon lesquels, le triomphe de Mandela est le triomphe de l’Afrique du Sud, la lutte de Mandela est la lutte de l’Afrique du Sud.  Puis, elle a dit que l’héritage laissé par Mandela est une Afrique du Sud libre, devenue leader régional.  La représentante a ajouté que Mandela a utilisé ses années de prison pour apprendre l’espoir, n’oubliant pas de chercher à en savoir plus sur les Afrikaners.  C’est cela qui l’a rendu capable de discuter avec eux, de gagner leur confiance et de les diriger et, ce faisant, il a réuni l’Afrique du Sud alors que personne n’y croyait plus.  Mandela a transformé l’apartheid en arc-en-ciel, a-t-elle dit, parlant d’un homme qui lors de sa première visite à New York a été accueilli par plus de 700 000 personnes.  Ce qu’il a fait nous inspire toujours, a-t-il dit.


M. KELEBONE MAOPE (Lesotho) a rappelé que son pays était devenu indépendant en 1966 mais que, pendant 28 ans, cette indépendance n’a pas eu beaucoup de signification du fait de l’enclavement du Lesotho dans une Afrique du Sud de l’apartheid.  Les Suthu, majoritairement noirs, étaient tout aussi opprimés que les Sud-Africains noirs, a-t-il précisé.  Il s’est souvenu des changements politiques de 1994 en Afrique du Sud, qui ont ouvert de nouveaux horizons pour le Lesotho et le reste de l’Afrique australe.  « Nous sommes fiers, en tant que pays, d’avoir contribué modestement à une Afrique du Sud libre et démocratique ».  En effet, a-t-il expliqué, le Lesotho a joué son rôle traditionnel de refuge pour ceux qui étaient opprimés dans leur propre pays.  Le Lesotho a ouvert ses écoles aux jeunes Sud-Africains, a-t-il rappelé, soulignant aussi que son pays, à cette époque, était attaqué militairement par le régime de l’apartheid.


Aujourd’hui, le Lesotho et l’Afrique du Sud ont d’excellentes relations politiques.  Nos sacrifices n’ont pas été vains, a poursuivi M. Maope.  Il a cependant expliqué que les deux pays devaient résoudre des difficultés économiques et sociales importantes afin de consolider des relations harmonieuses.  Il a souligné à cet égard l’importance de l’aide de la communauté internationale pour parvenir à la reconstruction et au développement économique postapartheid.  Revenant à Nelson Mandela, le représentant a souligné que sa lutte était contre toute forme d’oppression et pas seulement contre les inégalités raciales.  C’était une lutte en faveur de la démocratie et de la dignité humaine. 


Le représentant du Pakistan a dit que Mandela incarnait le courage et la ténacité.  Il avait un cœur pur, un cœur sans haine.  Plus de 100 dirigeants ont participé à ses funérailles montrant la fierté de vivre à l’époque dans laquelle il a vécu.  La mort de Mandela est une immense perte car c’était un homme soucieux des droits de l’homme et de la démocratie.  Sa lutte doit être le nouveau phare des peuples qui doivent se réjouir de la richesse de l’héritage qu’il laisse derrière lui.  


Que dirait Mandela s’il nous écoutait maintenant, a lancé M. PAUL SEGER (Suisse) qui a vu dans la brève coupure d’électricité la preuve que Nelson Mandela est passé dans la salle.  Nelson Mandela, a-t-il dit, était non seulement un personnage exceptionnel mais également un homme très modeste.  S’il était présent parmi nous aujourd’hui, il nous exhorterait sans doute à sortir de cette salle pour bâtir un monde plus juste, voyant là le meilleur moyen de lui rendre hommage.  Le représentant a proposé d’introduire une nouvelle unité de mesure.  Aux Celsius et Fahrenheit qui mesurent la température, il faudrait ajouter l’unité Mandela pour mesurer le niveau de justice dans le monde.


À l’issue de cette intervention, le Vice-Président de l’Assemblée générale a affirmé que « Nelson Mandela était effectivement là, mais comme il ne voulait pas nous effrayer, il a éteint la lumière ».


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a avoué que le court mandat de Nelson Mandela l’avait ébloui.  Le Sri Lanka, a-t-il rappelé, a toujours appuyé la lutte contre l’apartheid.  Il en a voulu pour preuve le fait que le pays avait renvoyé l’Ambassadeur du régime de l’apartheid en 1974.  Après sa libération, Mandela a évacué tout esprit de vengeance et appelé ses oppresseurs à travailler ensemble.  Voilà la meilleure incarnation du meilleur de l’être humain, a-t-il dit.  C’est un héros dans un moule qu’il a lui-même créé, un exemple pour tous les peuples africains.  Nous avons la chance de vivre à l’époque où Mandela a vécu, s’est réjoui le représentant. 


M. KAZUYOSHI UMEMOTO (Japon) a indiqué que l’ancien Président Mandela était un homme de conviction, un promoteur de la réconciliation et une balise d’espoir pour l’avenir.  Il a aussi présenté les condoléances du Japon à la famille du disparu et au Gouvernement d’Afrique du Sud.  Il a noté que le monde rend hommage à Nelson Mandela pour avoir mis fin à l’apartheid et pour son dévouement en faveur de l’unité nationale, car en dépit des 27 années passées en prison, il a promu la réconciliation entre les races au lieu de la vengeance.  Le représentant a ajouté que son inébranlable conviction et ses actes en faveur de l’unité nationale servent d’exemples à ceux qui se battent pour la réconciliation nationale à travers le monde.  Il a précisé que le parcours de Nelson Mandela est également une inspiration pour tous ceux qui travaillent pour l’unité du monde, en partenariat avec les Nations Unies.  Il est de notre devoir de continuer son héritage de lutte contre toutes formes d’injustice, a-t-il plaidé.  M. Umemoto a rappelé que Nelson Mandela avait visité le Japon trois fois, et que ces visites lui avaient permis de laisser une marque profonde sur le peuple japonais.  Il a dit l’engagement du Japon à œuvrer, de concert avec l’Afrique du Sud, à l’avènement d’un monde libre et meilleur, en s’inspirant de la vision et des réalisations de l’ancien Président Nelson Mandela.


M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a déclaré que Mandela représente pour la communauté internationale le symbole de la lutte pour l’émancipation de son pays, le symbole du don de soi pour une cause juste et noble et surtout le symbole vivant du pardon accordé à l’ancien oppresseur pour garantir l’avènement d’une nation arc-en-ciel réellement réconciliée et tournée vers les objectifs de développement et de bonheur partagé entre tous ceux qui la composent sans distinction aucune.  « Oui, nous venons de perdre un grand homme, une grande figure politique et humaniste du XX siècle, un homme d’exception dont les valeurs de pardon, de rassemblement et d’amour marqueront à jamais la conscience de notre humanité », a poursuivi le représentant pour qui Mandela avait pour idéal une société libre, juste et démocratique. 


Il a rappelé ses propos lors de son procès en 1993: « Toute ma vie, j’ai mené cette lutte du peuple africain, j’ai lutté contre la domination blanche, mais aussi contre la domination noire.  J’ai chéri l’idéal d’une société démocratique libre dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales.  C’est un idéal pour lequel j’espère vivre afin de le réaliser.  Mais, si c’est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».  Cet idéal s’est réalisé de son vivant et, aujourd’hui, son parcours unique doit guider nos actes pour la construction du progrès dans le monde dans toute sa diversité.  Mandela n’est pas mort, il sera toujours vivant dans nos cœurs et son action restera gravée dans la mémoire collective de plusieurs générations, a indiqué le représentant.  Il a conclu en disant que l’humanité toute entière se souviendra de l’homme toujours souriant, malgré les dures épreuves qu’il a subies, et qui a conduit son peuple vers la liberté.


Mme CRISTINA CARRIÓN (Uruguay) a cité le Président de son pays, M. José Mujica, qui disait à propos de Nelson Mandela: « il est le grand frère de tous ceux qui mènent une lutte sociale à notre époque ».  Elle a indiqué que son pays avait décidé d’observer un deuil national de deux jours au décès de l’ancien Président sud-africain qui lègue à la communauté internationale un héritage précieux et un exemple de vie prouvant que la paix et la vie en commun sont possibles, a dit la représentante en citant un communiqué du Ministère des affaires étrangères de l’Uruguay. 


M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a indiqué que le leadership dont a fait preuve Nelson Mandela a inspiré les initiatives visant à améliorer la qualité de vie en Amérique latine.  Il a également estimé que le moment est venu pour les Nations Unies de déclarer une Décennie internationale pour les personnes d’ascendance africaine.  Il a souligné que l’exemple de Nelson Mandela doit nous pousser à ne plus jamais accepter les abus de pouvoir ou les relations asymétriques.  Il a insisté sur l’importance d’améliorer le multilatéralisme dans un esprit de justice et d’égalité.  Nelson Mandela, a-t-il ajouté, était un des plus grands hommes d’État du XX siècle.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a indiqué qu’après sa libération, Nelson Mandela s’est rendu en Indonésie à quatre reprises, y compris après son investiture à la présidence de l’Afrique du Sud.  Il a fait observer que lors de sa prise de fonctions, Nelson Mandela avait souligné que l’unité du peuple sud-africain avait une importance primordiale.  Le fait qu’il affectionnait les chemises « Madiba », illustre si besoin en était son attachement à l’Afrique, a rappelé le représentant.


M. VUSUMUZI NTONGA (Zimbabwe) a dit que Mandela était le défenseur des opprimés en Afrique du Sud et dans toute l’Afrique.  C’est d’ailleurs en Afrique et partout où les peuples sont opprimés qu’il faut continuer la lutte de Mandela, a-t-il exhorté.  Mandela était un être humain exceptionnel et beaucoup de gens l’ont imité afin que le mal ne soit pas rendu par le mal.  Aujourd’hui, nous lui rendons hommage pour les sacrifices auxquels il a consenti et pour ce qu’il fait. 


M. ABIODUN RICHARDS ADEJOLA (Nigéria) a constaté que beaucoup d’euphémisme ont été employés aujourd’hui.  Les Nigérians, qui se sont joints au deuil de l’Afrique du Sud, n’oublient pas que l’héritage de Nelson Mandela reste inscrit dans l’esprit de tous.  Nous célébrons sa vie mais devons également tirer les enseignements de son courage, a indiqué le représentant, avant de saluer le peuple sud-africain pour avoir su partager ce grand homme avec le reste du monde.  « Au revoir Madiba. »


M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a dit que le triomphe des principes et des valeurs défendus par Mandela a marqué la fin de la lutte contre l’oppression en Afrique du Sud et au Mozambique.  Peu après sa libération, Mandela a salué le rôle du Mozambique dans la lutte contre l’apartheid.  En épousant Graça Machel, il a fortifié les liens entre les deux pays, a estimé le représentant.  Le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre est d’utiliser son héritage comme fil conducteur de notre lutte contre l’injustice et pour la liberté, de l’utiliser comme source d’inspiration dans la lutte contre la pauvreté.  Mandela marquera à jamais nos mémoires, a déclaré le représentant.


Mme JULIETTE RILEY (Barbade) a exprimé le plaisir de voir « ce grand fils de l’Afrique et du monde », qu’est Nelson Mandela, reconnu par la communauté internationale et par l’ONU.  De l’homme, elle a rappelé qu’il a su démontrer que le pardon et la réconciliation peuvent être des outils déterminants pour changer la vie et la destinée d’un pays.  Citant le dernier vers du poème Invictus, que le défunt Président affectionnait particulièrement « Aussi étroit que soit le chemin, aussi nombreux que soient les châtiments infâmes, je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme », la représentante de la Barbade a estimé que la vie de Nelson Mandela nous rappelle que « nous, aussi, devons combattre les injustices et œuvrer à la paix, au pardon et à la réconciliation, quels que soient les défis à relever ».


M. MICHAEL DOUGLAS GRANT (Canada) a indiqué que la vie de Nelson Mandela avait été entièrement consacrée au bien de l’humanité et que l’héritage qu’il laisse ne saurait être sous-estimé.  Il a indiqué que le Canada vient d’adopter une motion pour rendre compte de la contribution de Nelson Mandela à l’humanité.  Nelson Mandela a montré que les peuples peuvent changer le cours de leur vie.


M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a souligné que la mort de Mandela nous a tous touchés.  Son héritage dépasse toutes les barrières car il est déjà installé dans l’esprit des gens.  Pour les Népalais, Mandela était le symbole de l’homme invincible.   En 1996, le Népal lui a décerné le Prix du défenseur de la liberté.  Membre de la lutte contre l’apartheid à l’ONU, le Népal et le monde ont perdu aujourd’hui un ami et un activiste de la liberté et de la démocratie. 


Mme ANASTASIA CARAYANIDES (Australie) a rappelé le combat mené par Nelson Mandela contre l’apartheid et a estimé qu’il restera dans bien des mémoires comme un avocat de la liberté, de la dignité et de la justice.  Elle a prédit que ses paroles de sagesse résonneront dans le monde pendant bien longtemps encore.  Paraphrasant Nelson Mandela, elle a souligné que pour être libre, il faut non seulement se libérer de ses chaînes mais vivre dans le respect de la liberté d’autrui.


M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin), a dit que Mandela a animé la lutte des Noirs en Afrique du Sud et imposé l’égalité de tous contre le régime de l’apartheid.  Mandela est l’architecte de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui qui est devenue une puissance, a déclaré le représentant.  Le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné en 1996 marque la reconnaissance internationale de sa lutte car Mandela a fini par s’imposer comme une icône internationale dont les souffrances endurées en prison n’ont pas ébranlées sa foi dans la valeur du pardon.  Sa mort est une immense perte pour l’Afrique où il était célébré comme un héros.  Mais Mandela est le cadeau de l’Afrique au monde.


Le représentant de la Nouvelle-Zélande a évoqué le voyage effectué en 1995 par Nelson Mandela en Nouvelle-Zélande.  Les dirigeants politiques ne plaisent pas toujours aux foules, mais je me souviens distinctement de l’énorme acclamation qui l’a accueilli lors d’un concert en plein air.  Il s’est également souvenu du match final de la Coupe du monde de rugby de 1995 qui a opposé les équipes des deux pays et à la suite de laquelle Nelson Mandela, vêtu d’un maillot de l’équipe de Springboks, a remis le trophée du vainqueur au Capitaine de l’équipe sud-africaine.  Cet acte de triomphe et de réconciliation nous en dit long sur Nelson Mandela, sur ses principes, sa capacité de pardon, son engagement en faveur de la réconciliation et son leadership.  Il a également évoqué la capacité de Nelson Mandela de forger l’unité là où il y avait des divisions.  Ce sera le legs de Madiba qui était, a souligné le représentant tout simplement, un homme merveilleux.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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