SC/10857-AFR/2490

Déclaration à la presse du Conseil de sécurité sur la Guinée-Bissau

13/12/2012
Conseil de sécuritéSC/10857
AFR/2490
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

DÉCLARATION À LA PRESSE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LA GUINÉE-BISSAU


On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, M. Mohammed Loulichki (Maroc):


Les membres du Conseil de sécurité ont tenu des consultations sur la Guinée-Bissau le 11 décembre 2012 avec la participation de Joseph Mutaboba, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS).  Le Représentant permanent du Maroc, en sa qualité de Président du Comité créé par la résolution 2048 du Conseil de sécurité, a également rendu compte aux membres du Conseil des activités du Comité.


Les membres du Conseil ont rappelé la résolution 2048 (2012) et réaffirmé qu’ils exigeaient le rétablissement complet de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau.


Les membres du Conseil ont condamné les attaques armées contre la base de l’Armée de l’air de Bissalanca à Bissau le 21 octobre et se sont dits profondément préoccupés par les informations faisant état de meurtres et de violations graves des droits de l’homme, ainsi que par le maintien des restrictions à la liberté de réunion, d’opinion et d’information imposées à la suite de ces attaques.  Ils se sont en outre inquiétés des informations selon lesquelles le personnel des Nations Unies aurait fait l’objet de menaces et d’actes d’intimidation; ils ont réaffirmé la nécessité d’assurer la sûreté et la sécurité du personnel et exigé que le BINUGBIS puisse s’acquitter de sa mission, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Ils ont par ailleurs réclamé une enquête complète sur ces événements et insisté pour que leurs auteurs soient traduits en justice.


Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé les graves préoccupations que leur inspirait l’absence de progrès en matière de rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau et constaté que la stabilisation ne pouvait être le fruit que d’un processus de transition consensuel, ouvert à tous, pris en charge par le pays et s’appuyant sur un dialogue véritable et un contrôle civil effectif du pouvoir militaire.  Ils se sont félicités, à cet égard, de l’ouverture de la session 2012-2013 de l’Assemblée nationale qui constitue une première étape vers un processus politique ouvert à tous et noté qu’ils attendaient de l’Assemblée qu’elle s’accorde sur un calendrier clair et crédible pour l’organisation d’élections présidentielle et législatives libres, régulières et transparentes, en conformité avec la législation nationale et les normes internationales.  Ils ont encouragé la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), agissant en collaboration avec l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne, à soutenir ce processus politique.


Les membres du Conseil se sont également dits fort préoccupés par les informations faisant état d’une aggravation du trafic de drogues depuis le coup d’État du 12 avril et ont instamment prié les responsables civils et militaires de la Guinée-Bissau de davantage soutenir les efforts déployés par la communauté internationale pour lutter contre le trafic de drogues, en s’assurant du bon fonctionnement des organismes d’État chargés du contrôle des frontières et de la lutte contre ce trafic.  Ils se sont dits prêts à envisager des moyens d’assurer la collecte de données complémentaires sur l’identité et les activités des personnes impliquées dans le trafic de drogues et la criminalité organisée en Guinée-Bissau.


Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il importait de coordonner les initiatives prises au niveau international pour faire face à la crise en Guinée-Bissau et se sont félicités, à cet égard, de la décision prise par l’ONU, l’Union africaine, la CEDEAO, la CPLP et l’Union européenne de dépêcher dans le pays, courant décembre, une mission d’évaluation conjointe chargée de faire un bilan de la situation politique et des conditions de sécurité et de faciliter la formulation de recommandations sur la meilleure façon pour ces organisations de coordonner leur action afin d’aider la Guinée-Bissau dans un certain nombre de domaines clefs et de lui permettre d’assurer la stabilité à long terme, notamment grâce à la réforme du secteur de la sécurité, à la promotion et au respect de l’état de droit, à la création de conditions propices à un contrôle renforcé des forces de sécurité, à la lutte contre l’impunité et le trafic de drogues et à la promotion du développement socioéconomique.


Les membres du Conseil de sécurité ont remercié le Représentant spécial du Secrétaire général, Joseph Mutaboba, pour le travail effectué au cours des quatre dernières années.  Ils se sont par ailleurs dits attachés à continuer de suivre de près la situation en Guinée-Bissau.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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