Conférence de presse

Conférence de presse des Ministres des affaires étrangères français et britannique sur la situation en Syrie

30/08/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DES MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES FRANÇAIS ET BRITANNIQUE SUR LA SITUATION EN SYRIE


Les Ministres des affaires étrangères de la France et du Royaume-Uni, MM. Laurent Fabius et William Hague, ont lancé, ce matin au cours d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, un appel urgent pour la mobilisation de fonds en faveur du peuple syrien, alors que le Conseil de sécurité se réunit, cet après-midi, sur la situation humanitaire en Syrie, à l’initiative de la France qui en assume la Présidence tournante.


« La crise en Syrie a déjà provoqué 25 000 morts, 250 000 blessés, 300 000 réfugiés et plus d’un million de personnes déplacées », a rappelé M. Fabius.  Face à cette situation, les deux pays européens ont décidé d’augmenter chacun leur aide humanitaire et de proposer la convocation d’une réunion avec les Ministres chargés de la coopération au développement et les agences des Nations Unies. 


« Jusqu’à présent, l’ONU n’a reçu que la moitié des fonds nécessaires pour ses opérations humanitaires en Syrie », a rappelé le Ministre britannique des affaires étrangères, M. William Hague, avant d’annoncer une aide supplémentaire de trois millions de livres.  Le Royaume-Uni, qui a déjà prévu une contribution de 27 millions de livres, est l’un des principaux bailleurs de fonds des opérations humanitaires en Syrie, a-t-il souligné.  La France, quant à elle, a annoncé une somme de cinq millions d’euros qui viendra compléter les 20 millions d’euros déjà annoncés.


Le Ministre français des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, a encouragé les défections au sein du clan du Président Bashar Al-Assad.  « Bashar et son clan devront répondre des crimes commis », a-t-il prévenu.  La France et le Royaume-Uni encouragent toute initiative visant à porter les crimes du régime syrien devant la Cour pénale internationale (CPI), ont averti les Ministres.


Basée à La Haye, la CPI juge les crimes les plus graves, à savoir les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.  « Notre jugement est fixé sur Assad.  C’est un criminel et les criminels doivent être poursuivis », a tranché M. Fabius.  « Il est donc temps pour ceux qui soutiennent ce régime de s’en distancer », a renchéri son homologue britannique.


Les deux hommes ont réaffirmé que le Conseil de sécurité avait un rôle à jouer dans la crise syrienne.  « Jusqu’à présent, le Conseil n’a pu assurer ni la sécurité, ni l’unité.  Il a été bloqué à trois reprises mais ce n’est pas une raison pour lui refuser un rôle.  Le blocage politique sur le plan ne doit pas nous empêcher d’avancer sur le plan humanitaire », a déclaré le Ministre français. 


De son côté, M. Hague a rappelé que les discussions n’avaient jamais cessé avec la Chine et la Fédération de Russie, membres permanents du Conseil de sécurité qui ont opposé, le 19 juillet dernier, pour la troisième fois consécutive, un veto* à un projet de résolution menaçant le régime syrien de sanctions.  Les deux premiers vetos remontent au 4 octobre 2011 et au 4 février 2012.


Les deux Ministres ont reconnu que la voie politique était une voie difficile mais que la communauté internationale devait continuer à faire tout ce qui est en son pouvoir.  « Le peuple syrien, qui veut la paix, doit savoir qu’un certain nombre de nations est derrière lui ». 


Au titre du soutien politique qui peut être accordé aux Syriens, M. Fabius a cité l’aide à l’opposition syrienne.  Il faut l’aider « à se fédérer en une force unie » et il faut que cette opposition soit « inclusive et garantisse le respect des différentes communautés: les Sunnites, les Chiites, les Alaouites, les Chrétiens et les autres », a-t-il dit.  « Lorsque cette entité sera regroupée et unie, la France la reconnaîtra », a-t-il assuré. 


S’agissant de la création de zones tampons, une idée avancée cette semaine par la Turquie qui fait face à un afflux important de réfugiés en provenance de la Syrie, les deux Ministres ont souligné que cela nécessiterait une intervention militaire et des moyens.  Ils ont salué les efforts importants de la Turquie, mais aussi de la Jordanie, du Liban, et de l’Iraq, pays également touchés par l’afflux de réfugiés syriens.  S’ils ont chacun réaffirmé leur attachement au respect de la légalité internationale et leur volonté d’apporter une aide au peuple syrien, les deux Ministres ont dit n’exclure « aucune option ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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