AG/EF/3354

Deuxième Commission: la réduction de la fracture numérique est indispensable au développement et à l’intégration des pays à l’économie mondiale

12/11/2012
Assemblée généraleAG/EF/3354
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

27e séance – matin


DEUXIÈME COMMISSION: LA RÉDUCTION DE LA FRACTURE NUMÉRIQUE EST INDISPENSABLE AU DÉVELOPPEMENT ET

 À L’INTÉGRATION DES PAYS À L’ÉCONOMIE MONDIALE


Concluant le débat sur l’élimination de la pauvreté, les délégations insistent

 sur la création d’emplois décents et la prise en compte des besoins des pauvres


Beaucoup reste à faire pour réduire la fracture numérique qui existe entre pays développés et pays en développement, ont relevé ce matin de nombreuses délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui concluait l’examen du point de l’ordre du jour relatif à la question des technologies de l’information et des communications (TIC) au service du développement.  L’accès à l’Internet en haut débit est essentiel pour le développement, surtout dans les secteurs de l’éducation et de la santé, ont fait remarquer plusieurs intervenants.  Il permet aussi l’amélioration de la qualité et du niveau de vie des populations et facilite la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ont-ils fait remarquer.


Le représentant de l’Union internationale des télécommunications (UIT) a également fait observer qu’il existe une fracture numérique liée au genre dans l’accès aux outils de la société de l’information et a indiqué que l’UIT avait lancé une campagne mondiale pour promouvoir l’accès des filles à la technologie numérique.


Un meilleur accès à l’Internet pour tous, comme convenu en 2005 lors du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), passe par la coopération internationale et la miseen place de règlements internationaux pour protéger les utilisateurs d’Internet de la cybercriminalité, ont relevé plusieurs délégations.  La nouvelle gouvernance mondiale de l’Internet, à établir, devrait aussi donner plus de place, en termes de participation et de prise de décisions, aux pays en développement et pourrait être basée sur un mécanisme intergouvernemental placé sous l’égide des Nations Unies, a suggéré le représentant de la Tunisie.  La Commission pour la science et la technologie au service du développement travaille déjà sur l’amélioration de la coopération renforcée dans le domaine des TIC, ont relevé plusieurs intervenants au débat.


En fin de matinée, la Deuxième Commission a achevé son débat portant sur l’éradication de la pauvreté.  Parmi les délégations qui se sont exprimées, celles d’Haïti et du Lesotho, ont rappelé que l’éradication de la pauvreté passait nécessairement par la création d’emplois décents.  La représentante du Lesotho a relevé que les femmes continuaient à être exclues de manière disproportionnée du marché de l’emploi formel et décent.  Le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a quant à lui attiré l’attention de la Commission sur la situation des jeunes, dont 75 millions sont au chômage à travers le monde, et 200 millions sous-employés et sous-rémunérés.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 13 novembre, à partir de 15 heures.  Elle entendra la présentation de projets de résolutions et prendra des décisions sur certains d’entre eux.


LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT (A/67/65–E/2012/48, A/67/65/CORR.1–E/2012/48/CORR.1, A/67/66–E/2012/49, A/67/66/ADD.1–E/2012/49/ADD.1 ET A/67/207)


Suite et fin du débat général


M. ELYES LAKHAL (Tunisie) a fait observer les incroyables développements survenus dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC), en raison notamment de l’utilisation accrue d’Internet, et de son rôle à la fois dans les services publics et dans le domaine des transactions privées.  Mais, malgré cette tendance positive, la Tunisie considère que beaucoup reste à faire pour réduire la fracture numérique entre pays développés et pays en développement, en particulier en ce qui concerne le haut débit et en termes de contenus.  L’accès à Internet en haut débit est essentiel pour le développement, surtout dans les secteurs de l’éducation et de la santé, a fait remarquer le représentant.  Le manque d’infrastructures, de financements et de compétences entrave souvent ce développement, a-t-il ajouté.  Les États font également face à la cybercriminalité et au piratage des contenus, et il est nécessaire de renforcer la coopération et l’assistance technique en matière de prévention, a dit le représentant.  La Tunisie attache une grande importance à la mise en œuvre des résultats des phases de Genève et de Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), y compris en ce qui concerne la gouvernance de l’Internet, qui devrait donner plus de place aux pays en développement.  En ce sens, elle plaide pour la mise en place d’un mécanisme intergouvernemental placé sous l’égide des Nations Unies, a conclu le représentant.


Mme CLAUDIA ASSAF BASTOS REBELLO (Brésil) a remercié le Gouvernement de l’Azerbaïdjan d’avoir accueilli le septième Forum sur la gouvernance de l’Internet qui s’est déroulé à Bakou, les discussions qui s’y sont tenues étant cruciales pour relever les défis de la mise en œuvre des décisions prises à Genève et à Tunis sur les technologies de l’information et des communications (TIC).  À la Conférence Rio+20, en juin 2012, les États Membres ont reconnu que les TIC facilitaient les flux d’information entre les gouvernements et les citoyens.  Ces technologies doivent être utilisées comme des outils au service du développement, a-t-elle dit.  La coopération internationale doit jouer un rôle essentiel pour combler le fossé numérique, a ajouté la représentante.  En vue d’exploiter le plein potentiel de ces technologies, elle a invité le système des Nations Unies à jouer un rôle central dans l’accomplissement de tous les mandats émanant du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).  Il faut notamment renforcer la participation de l’ONU dans les mesures prises pour contrer la fracture numérique, notamment en renforçant le financement mobilisé à cet effet.


La majorité des populations pauvres du monde n’a pas encore profité des progrès accomplis en matière de TIC, a relevé la représentante.  Elle a plaidé en faveur d’une société de l’information inclusive, ouverte, variée et fiable.  Le Gouvernement brésilien demeure convaincu qu’une meilleure coopération au niveau mondial est nécessaire pour garantir un accès à l’Internet libre et sûr pour tous, a souligné la représentante.  Elle a insisté sur la nécessité de mettre en place une gouvernance démocratique de l’Internet.  Elle a félicité le Président de la Commission pour la science et la technologie au service du développement, qui a convoqué au mois de mai 2012 une réunion en vue d’instaurer une position commune sur le processus de coopération renforcée dans ce domaine.  Il faut renouveler le mandat de la Commission pour qu’elle poursuive ses travaux en ce sens, a demandé la représentante, indiquant que le Brésil propose notamment que soit créé un groupe de travail multipartite qui se concentrerait sur la question de la gouvernance mondiale de l’Internet.


M. ANTON Y. MOROZOV (Fédération de Russie) a fait observer que dans chaque pays, les technologies de l’information et des communications (TIC) jouent un rôle essentiel pour améliorer la compétitivité de l’économie et promouvoir son intégration dans le système mondial ainsi que pour améliorer l’efficacité de l’administration publique.  La Fédération de Russie attache une importance particulière à l’usage des TIC et à la gestion des systèmes d’information et, à cet égard, le système mis en place par le Gouvernement fédéral fournit un accès aux services publics et municipaux, aux citoyens, et aux entreprises, a expliqué le représentant.  La Fédération de Russie a été l’un des pays fondateurs de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et le représentant a salué le travail qu’elle réalise, notamment pour coordonner les réseaux et services au niveau mondial.  En conclusion, il a expliqué les éléments essentiels à prendre en compte dans l’usage des TIC pour le développement: renforcer le rôle de l’UIT; renforcer la coopération entre l’UIT et les organisations de télécommunications régionales; fournir un accès en ligne libre au règlement des radiocommunications qui a été révisé cette année, et s’assurer du fonctionnement des procédures de contrôle et de gouvernance.


Mme OKSANA MELNIKOVICH (Bélarus) a souligné que le développement des technologies de l’information et des communications (TIC) permet l’augmentation du niveau de vie des populations et d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Compte tenu de son autorité morale et de sa légitimité, l’ONU a un rôle essentiel à jouer pour faire en sorte que les TIC contribuent au développement, par l’introduction dans les pays de nouvelles technologies qui leur permettent d’augmenter leur compétitivité, notamment en ce qui concerne les pays à revenu intermédiaire, a déclaré la représentante.  Elle a ajouté que le rôle des pays développés est également essentiel et que, sans coopération internationale, il sera impossible de surmonter la fracture numérique.  Il est d’autre part indispensable de mettre en place des règlements internationaux pour protéger les utilisateurs d’Internet de la cybercriminalité, a-t-elle relevé.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a reconnu le potentiel des technologies de l’information et des communications (TIC), dans un monde où la proportion des personnes ayant un ordinateur devrait passer de 1 personne sur 50 en 2008 à 1 personne sur 3 en 2020, tandis que les utilisateurs d’Internet auront plus que doublé depuis 2005 pour atteindre le nombre de 2,5 milliards.


En octobre 2011, le Gouvernement de la Malaisie a lancé sa dernière initiative en matière de TIC: Digital Malaysia.  Cette initiative a pour but de créer un écosystème qui promeuve l’utilisation persuasive des TIC, dans tous les aspects de l’économie, afin que les communautés soient connectées au monde et interagissent en temps réel.  « Cela permettrait d’accroître le produit national brut (PNB) malaisien, de faire progresser la productivité et d’améliorer le niveau de vie de la population en Malaisie », a expliqué M. Haniff.  Sur le plan international, la Malaisie a été un partenaire de développement, y compris dans le domaine des TIC, pour 141 pays en développement depuis 1981, a annoncé M. Haniff, qui a assuré que la Malaisie continuera à renforcer son programme de coopération Sud-Sud afin de répondre aux défis régionaux et mondiaux.


M. HUSSEIN ELSHAAR (Égypte) a cité les chiffres de la Banque mondiale d’après laquelle une augmentation de 10% du taux de pénétration du haut débit entrainerait une croissance du PIB de 1,2% pour les pays à revenu élevé et de 1,4% pour les pays à revenus faible et intermédiaire.  Garantir l’accès aux outils numériques à chacun est important, en a déduit le représentant.  Les Nations Unies l’ont reconnu dans le Document final de Rio+20, soulignant la nécessité de travailler à l’élargissement du réseau de l’Internet et de l’accès aux technologies de l’information et des communications (TIC), afin de combler le fossé numérique Nord/Sud.  L’Égypte souligne la nécessité de mettre en œuvre les conclusions du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), notamment les dispositions relatives à la gouvernance de l’Internet, a indiqué le représentant.  La gestion de l’Internet devrait être multilatérale, transparente et démocratique, a-t-il indiqué.  En matière de coopération, il a estimé que les efforts accomplis à ce jour n’avaient pas été à la hauteur des décisions prises à Tunis.  Il a soutenu la proposition de créer un groupe de travail sur une coopération renforcée au sein de la Commission pour la science et la technologie au service du développement.  L’Égypte demande aussi la mise en place d’un comité préparatoire intergouvernemental ouvert et à composition non limitée chargé de définir un programme de travail pour la Conférence d’examen du SMSI, qui aura lieu en 2015, et de prévoir les modalités de participation de toutes les parties prenantes.


M. RAZZAQ KHLEEF MANSOOR AL SEEDI (Iraq) a déclaré que le Gouvernement iraquien a adopté une approche intégrée pour le développement d’Internet, dont une loi sur la signature électronique et la fourniture d’un cadre légal pour les transactions électroniques, un programme pour la gestion de l’Internet, et la création d’un portail comprenant tous les services d’information publique.  Parmi les objectifs visés figurent la réduction de la fracture numérique, la mise au point de mécanismes pour l’infrastructure économique, le renforcement du secteur privé, le transfert de technologie à mettre au service des programmes de développement nationaux, ou encore la coopération avec les institutions scientifiques.  Concernant la gouvernance de l’Internet, l’Iraq accueillera la deuxièmeRéunion pour la gestion de l’Internet en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en décembre 2012, a souligné le représentant.


M. APISAKE MONTHIENVICHIENCHAI (Thaïlande) a indiqué que le Gouvernement thaïlandais encourage l’utilisation du réseau d’information gouvernemental entre les différents départements de la Thaïlande, pour réduire les coûts et accroître l’efficacité des services gouvernementaux.  « Le ministère de la santé est en train de lancer des projets de télémédecine et de soins à distance (Telecare) », a annoncé M. Monthienvichienchai.


Le représentant a aussi relevé les efforts fournis pour promouvoir l’égalité et réduire les disparités en augmentant l’accès public à l’Internet sans fil (Wi-Fi) et en distribuant des tablettes numériques dans des écoles.  La Thaïlande appuie aussi l’utilisation des TIC dans l’économie et le développement, car elle croit que les TIC jouent un rôle crucial dans la croissance des petites et moyennes entreprises, a indiqué le représentant.  M. Monthienvichienchai a attiré l’attention de la Commission sur le fait que si les TIC sont précieuses pour le développement, « nous devons aussi nous préparer à relever les nouveaux défis liés aux TIC, notamment la cybersécurité ».  Le représentant de la Thaïlande a donc demandé qu’un « équilibre approprié soit trouvé entre les libertés qu’offre Internet et des règles de gouvernance qui soient acceptables pour tous ».


M. THALAPITA RALALAGE WARUNA SRI DHANAPALA (Sri Lanka) a souligné que l’utilisation des technologies des télécommunications et du haut débit avait accéléré la croissance socioéconomique dans de nombreux pays en développement.  Lors de la Conférence Rio+20, les dirigeants mondiaux ont aussi reconnu la nécessité de renforcer la coopération internationale en vue de combler le fossé numérique, en améliorant l’accès aux technologies de l’information et des communications (TIC), a relevé M. Dhanapala.   Le Document final de Rio+20 a aussi souligné que la jeune génération avait besoin des TIC dans son éducation pour se préparer à des carrières modernes, a-t-il rappelé.  Le représentant a indiqué ce qui a été fait, depuis 2005, par l’agence sri lankaise chargée des TIC, notamment les accomplissements de son programme « e-Sri Lanka ».  Il a indiqué que des sites Internet sont développés dans les langues locales.  Nous avons un réseau à haut débit qui assure le meilleur raccordement entre utilisateurs de services et fournisseurs, a-t-il ajouté.  Le Gouvernement a aussi créé des programmes de réforme du secteur public qui incluent des programmes de gouvernement en ligne.  Pour ce qui est de la téléphonie mobile, elle couvre le territoire à 100%, a indiqué M. Dhanapala.  Les TIC sont aussi une bonne source d’éducation à distance et permettent notamment de se former aux emplois verts, a-t-il observé.  En conclusion, M. Dhanapala a reconnu que le Sri Lanka avait beaucoup appris des autres pays et qu’il est prêt à partager ses propres connaissances. 


Mme CHERYL SABAN (États-Unis) a relevé qu’un système tel qu’Internet ne peut se contenter de réponses nationales et nécessite un processus multi-institutionnel pour y renforcer la coopération internationale.  Les États-Unis considèrent que le Conseil économique et social doit jouer un rôle de coordination pour la mise en place de l’Agenda de Tunis, tel que défini à l’issue du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), a indiqué Mme Saban.  L’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science, la culture (UNESCO) et l’Union internationale des télécommunications (UIT) ont déjà lancé des processus d’examen du SMSI et prévu des réunions, a fait remarquer la représentante.


M. FAKHRI ALIYEV (Azerbaïdjan) a déclaré que le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) était à la fois une énorme industrie et une source de changements importants dans les économies et les sociétés.  Il a constaté des tendances positives dans ce secteur, mais a relevé les disparités d’accès existant entre pays en développement et pays développés, fossé qui continue de se creuser.  Il a apprécié les efforts accomplis pour accorder plus d’importance à cette question dans les politiques internationales.  M. Aliyev a signalé le projet d’ « autoroute de l’information transeurasienne » en Asie Centrale, une région où la fracture numérique est encore grande.  Il a ensuite évoqué les efforts accomplis par son pays pour mettre en œuvre le programme du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).


En Azerbaïdjan, l’accès aux TIC est vu comme un objectif d’autonomisation de la société, a-t-il dit.  Les prix de l’Internet ont diminué de 35% grâce à la concurrence, et environ 35% des villages ont accès à un réseau à haut débit, a-t-il indiqué.  Pour les 10 prochaines années, le Gouvernement de l’Azerbaïdjan prévoit un budget de 3,5 milliards de dollars pour financer les projets en matière de TIC, a-t-il ajouté.  Il a enfin parlé de BakuTel, la dix-huitième exposition internationale sur les TIC qui s’est ouverte il y a quelques jours à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan.  Il a aussi indiqué que son pays avait eu le privilège d’accueillir dans sa capitale le septième Forum sur la gouvernance de l’internet.


M. XIE XIAOWU (République populaire de Chine) a déclaré que les technologies de l’information et des communications (TIC) occuperont un rôle considérable dans la promotion du développement socioéconomique de l’humanité et l’amélioration des conditions de vie.  Au mois de juin 2012, le nombre d’internautes et gens connectés a atteint en Chine 538 millions, dont 388 utilisent l’Internet sur leur téléphone mobile, ce qui dépasse d’ores et déjà le nombre d’utilisateurs de l’Internet par le truchement d’un ordinateur.  D’autre part, les utilisateurs de « Weibo », l’équivalent chinois de « Twitter », sont au nombre de 270 millions, y compris 170 millions via le téléphone mobile.  Enfin, la Chine occupe désormais la troisième place mondiale pour ce qui est du nombre d’adresses « Internet Protocol version 6 »(Ipv6).  Cependant, a-t-il noté, le développement de telles technologies demeure inégal entre les régions chinoises, et entre pays d’une manière générale, certains étant encore confrontés à des défis en vue de la réduction de la fracture numérique.  Pour cette raison, plusieurs pays ont joint leurs efforts en vue de la mise en place de nouvelles infrastructures transnationales de TIC, a-t-il encore observé, en lançant un appel à la communauté internationale pour qu’elle épaule ces efforts.


M. Xie a ensuite mentionné l’énorme demande de marché, les dividendes de la Chine en termes démographique, et l’avantage des produits chinois qui commencent à jouir d’une grande reconnaissance en termes comparatifs.  À cet égard, il s’est clairement adressé en les dénonçant à « certaines personnes qui, dans certains pays, ont des motivations orientées vers le futur, et bloquent l’utilisation des produits chinois en ayant recours à de faux prétextes ».  « Nous jugeons ce genre de pratique extrêmement injuste, et contraire aux règles du marché et aux normes du commerce international, ce qui entrave le rôle croissant des TIC dans la promotion du développement », a-t-il souligné, en ajoutant que, sur le long terme, une telle attitude ne saurait qu’être préjudiciable aux deux parties.  M. Xie a enfin déclaré que la Chine était disposée à partager les « fruits du progrès pour que les TIC puissent mieux bénéficier à l’humanité ». 


M. AARON HOLTZ (Royaume-Uni) a déclaré que le développement rapide du haut débit et de la téléphonie mobile offrait un immense potentiel en termes de développement socioéconomique.  Il a souligné l’importance de la coopération internationale pour que soit comblé le fossé numérique.  En ce qui concerne les travaux menés par le Groupe de travail sur les améliorations des méthodes de travail du Forum sur la gouvernance de l’Internet, il en a félicité tous les participants et a dit que sa délégation appréciait leurs recommandations.  Il a aussi remercié l’Azerbaïdjan, qui a accueilli le septième Forum sur la gouvernance de l’Internet.  Compte tenu de notre expérience acquise depuis le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) tenu en 2005, il nous faut examiner les processus permettant de renforcer la coopération, afin que le développement d’une économie de l’information mondiale serve les intérêts de toutes les parties prenantes et de tous les pays, a déclaré M. Holtz.


M.  Holtz a par ailleurs jugé intéressantes les discussions menées au sein de la Commission pour la science et la technologie au service du développement, en particulier l’échange sur les exemples des différents types de coopération qui ont lieu entre les gouvernements, les organisations intergouvernementales et les entités représentant diverses communautés.  Il a rappelé que sa délégation avait proposé de discuter plus avant du renforcement de la coopération au sein de la Commission, en créant par exemple un groupe de travail.  Le Royaume-Uni attend avec intérêt qu’il en soit débattu au sein de la Deuxième Commission, a-t-il dit, encourageant une participation de toutes les parties prenantes.  Il a suggéré de commencer par le recensement de toutes les initiatives régionales et internationales qui existent dans le domaine de la coopération en faveur des TIC.  Enfin, il a indiqué que le Royaume-Uni souhaitait que soit rapidement pourvu le poste de Conseiller spécial du Secrétaire général sur la gouvernance de l’Internet, qui est resté vacant jusqu’à présent, malgré plusieurs candidatures de qualité.


M. SAUL WEISLEDER (Costa Rica) a parlé des progrès réalisés pour mettre en place et assurer un suivi du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).  Dans ses efforts pour une politique économique solide, le Costa Rica veut satisfaire, pour sa population, les besoins fondamentaux que sont le logement, la santé, l’alimentation, l’éducation, la sécurité, la protection des droits de l’homme et l’accès aux nouvelles technologies de l’information, a déclaré le représentant.  Le Costa Rica considère en effet les technologies de l’information et des communications (TIC) comme un élément essentiel pour développer la capacité de production et l’entreprenariat, raison pour laquelle il travaille à les inclure dans les programmes éducatifs, que ce soit en termes d’équipements, d’accès aux réseaux ou de ressources didactiques, a dit M. Weisleder.  Ceci dit, le coût des technologies et la fracture numérique entre population rurale et urbaine, entre population jeune et âgée, restent des défis à relever, a précisé le représentant, qui a ajouté que le Costa Rica se situe néanmoins au troisième rang mondial en ce qui concerne la consommation individuelle de téléphonie mobile.  Le Costa Rica remercie l’Union internationale des télécommunications (UIT) de la confiance qu’elle lui a accordée pour organiser le Sommet mondial des jeunes qui aura lieu en septembre 2013 et traitera de questions liées aux TIC, comme l’Initiative de protection de l’enfance en ligne, a conclu le représentant. 


M. ERIK RINGBORG (Suède) a rappelé que beaucoup d’évolutions importantes survenues dans le monde étaient liées à la liberté et à l’ouverture sur l’Internet.  Un jalon a été posé par l’adoption de la résolution intitulée « la promotion, la protection et l’exercice des droits de l’homme sur l’Internet » (A/HRC/20/L.13) par le Conseil des droits de l’homme par consensus cette année.  Cette résolution reflète l’importance des TIC dans le développement et le respect des droits de l’homme, et reconnaît que la nature globale et ouverte de l’Internet contribue à l’accélération des progrès vers le développement, a précisé le représentant.  Il faut maintenant trouver un équilibre correct dans les structures de la gouvernance mondiale de l’Internet, pour qu’elles tiennent parfaitement compte des intérêts de toutes les parties prenantes, où qu’elles soient dans le monde, a estimé le représentant de la Suède. 


Mme LIDIJA BUBANJA (Serbie) a réaffirmé l’engagement de son pays dans la promotion et le renforcement de l’utilisation des technologies modernes de communication pour favoriser le développement.  Elle a, à ce titre, estimé que ces technologies permettaient à des franges négligées de la population de prendre des décisions informées en ce qui concerne leur avenir et celui de leurs enfants et de participer au processus collectif de prise de décisions.  Ce faisant, l’autonomisation et l’implication de tous les membres de la société devient un objectif à portée de main, a-t-elle fait valoir. 


Elle s’est en conséquence félicitée de l’adoption de ces technologies et des principes directeurs guidant leur utilisation par 9 organes et agences des Nations Unies.  Mme Bubanja a illustré l’engagement de la Serbie dans ses efforts par l’utilisation des médias écrits et audiovisuels, ainsi que celle des réseaux sociaux, pour parvenir à une participation accrue des citoyens qui peuvent, grâce à ces outils, être consultés sur les politiques de développement économique et social mises en œuvre par leur gouvernement.  Elle a conclu son intervention en estimant que la coopération entre États Membres était essentielle afin de donner aux pays en développement les moyens de recourir à ces technologies.  En effet, a-t-elle rappelé, 26% seulement de la population de ces pays disposent d’un accès à Internet contre 74% dans les pays développés. 


Mme RONIT BEN-DOR (Israël) a relevé que les TIC avaient joué un rôle central dans les transformations politiques survenues depuis 2011 et que le nombre d’internautes avait plus que doublé depuis 2005.  Dans le monde en développement toutefois, 1 personne sur 4 seulement a accès à Internet.  Dix ans après le Somment mondial sur la société de l’information (SMSI), il faut examiner comment mieux combler la fracture numérique, a estimé la représentante, ajoutant que les données en ligne aideront à suivre les progrès accomplis dans ce domaine.  Nous devons comprendre que nous vivons dans un monde à la fois local et global, a-t-elle dit.  Quand un article apparait sur l’Internet, il doit être accessible et utilisable partout, a-t-elle expliqué.  Mme Ben-Dor a estimé que la Conférence d’examen du SMSI devra permettre d’évaluer les progrès en matière de connectivité, notamment dans le contexte de la définition du programme de développement post-2015.  La représentante a ensuite indiqué qu’Israël avait réussi à revitaliser son administration publique et à fournir de meilleurs services administratifs grâce à Internet.  Israël a, à cet égard, reçu un prix des Nations Unies.  Elle a par ailleurs signalé que son pays avait été victime de cyberattaques l’an dernier, et a averti que les actes de guerre électronique risquaient d’augmenter.  Une commission nationale a été mise en place en Israël pour examiner et diffuser les expériences liées à l’Internet en matière de protection de la sécurité nationale, a-t-elle dit.


M. RAM KAJI KHADKA (Népal) a relevé la croissance importante qu’a connue le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) à travers le monde, y compris dans les pays en développement.  L’utilisation de l’Internet offre des possibilités nouvelles pour la promotion du développement, mais les pays les moins avancés (PMA) en tirent moins partie que les autres, a-t-il fait observer, ajoutant qu’il faut accorder une attention accrue au développement des TIC dans ces pays pour leur permettre d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La fracture numérique entre pays développés et pays en développement contribue à la marginalisation accrue des PMA dans ce secteur en pleine évolution, a estimé M. Kaji Khadka.  Le Népal fait des efforts pour développer ses capacités en termes de maîtrise des connaissances et d’accès à l’Internet, notamment en ce qui concerne son système éducatif et ses zones rurales.  Mais ces efforts demeureront inefficaces si les TIC ne peuvent être utilisées à des coûts abordables dans les PMA, a insisté le représentant, qui a jugé nécessaire de favoriser la coopération dans le transfert de technologie et la mobilisation des ressources.  Les Nations Unies ont également un rôle à jouer pour favoriser l’accès aux TIC au niveau mondial et promouvoir des politiques de TIC axées sur l’être humain.  Ceci est essentiel pour un développement équitable et juste, a conclu le représentant.


M. RANDHIR KUMAR JAISWAL (Inde) a fait remarquer que l’Internet est devenu un média puissant, omniprésent et libérateur, bien que son potentiel soit très loin d’être exploité.  Partant de ce constat, il a considéré que l’Internet peut fournir au monde les moyens d’un développement durable et inclusif.  L’Inde estime que la gestion mondiale de l’Internet devrait se faire sur une base multilatérale, transparente et démocratique.  L’Inde soutient à cet égard la participation des gouvernements, du secteur privé, de la société civile et des organisations internationales à cette gouvernance.  Pour faire face à la cybercriminalité, l’Inde propose la mise en place d’une nouvelle « cyber-jurisprudence » non limitée par les frontières ou les différends politiques, a-t-il ajouté.  En conclusion, a dit M. Jaiswal, l’Inde espère que la résolution qu’adoptera la Deuxième Commission sur la question des TIC permettra, une fois adoptée par l’Assemblée, la mise en en œuvre d’une coopération renforcée telle qu’elle a été définie par les participants à la phase de Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI). 


M. GARY FOWLIE, Union internationale des télécommunications (UIT), a rendu compte de la préparation de l’examen décennal de la mise en œuvre des recommandations et engagements pris lors du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).  Il a déclaré que les TIC avaient, depuis les phases de Genève et de Tunis du Sommet, connu un développement considérable.  Néanmoins, il reste à rendre l’Internet accessible aux deux-tiers de la population mondiale qui en sont toujours privés, et, ainsi, la société de l’information deviendra une société de la connaissance, dans laquelle les TIC aident à atteindre tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il fait remarquer.  Le plan d’action sur les résultats du processus d’examen (SMSI+10) a été approuvé en avril 2012 et sera suivi en 2013 et 2014 de deux événements qui le renforceront, a indiqué M. Fowlie.  Le SMSI a appelé les États et les organisations internationales à créer des indicateurs appropriés et à fournir des statistiques officielles pour assurer la gouvernance de la société de l’information.  Ces indicateurs et statistiques sont des outils essentiels à l’examen décennal, a noté M. Fowlie.  Il a également fait observer qu’il existe une fracture de genre dans l’accès à la société de l’information et, en ce sens, l’UIT a lancé une campagne mondiale pour promouvoir l’accès des filles à la technologie numérique, ainsi que le prix « Tech Needs Girls » (La technologie a besoin des filles), dont l’objectif est d’encourager la créativité des filles de 9 à 18 ans.


Mme PAULA CLAYCOMB, Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a indiqué que le programme « Communication pour le développement » (C4D) avait joué un rôle important dans les efforts de développement menés au niveau international au cours des cinq dernières décennies.  Le programme C4D est considéré comme une stratégie intersectorielle essentielle pour faire progresser la réalisation des objectifs de développement, en particulier en ce qui concerne les droits des enfants.  Au niveau des pays, l’UNICEF a établi un vaste réseau de spécialistes qui travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements et les partenaires non gouvernementaux, notamment les agences de l’ONU.  Mme Claycomb a, à cet égard, donné l’exemple de l’approche consistant à créer des districts intégrés en Inde et au Bangladesh, qui encourage la participation des communautés dans tous les secteurs.  Une récente évaluation de cette approche, qui a été lancée en 2004 dans 14 États de l’Inde, montre des progrès encourageants dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’éducation, qui bénéficient aux enfants.  Dans la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique, plusieurs pays ont suivi une approche innovante de développement holistique de l’enfant, a-t-elle aussi indiqué.  En Indonésie, une application pour téléphone portable basée sur les messages courts permet de renforcer les capacités des sages-femmes. 


Élimination de la pauvreté et autres questions liÉes au dÉveloppement (A/67/228, A/67/180, A/67/223)


Suite et fin du débat général


M. FRITZNER GASPARD (Haïti) a relevé que le lien entre chômage et pauvreté avait été clairement établi par de nombreuses études.  Il a souligné l’importance d’une politique massive de création d’emplois afin de réduire la pauvreté.  Le Gouvernement haïtien vient d’organiser un colloque qui a pour but d’inventorier les moyens à utiliser pour mener un programme volontariste de lutte contre la pauvreté extrême qui doit conduire le pays à faire passer cette forme de pauvreté de 51,1% à 40% d’ici à 2016.  L’emploi fait partie des cinq grandes priorités du Gouvernement d’Haïti, a indiqué M. Gaspard, précisant, en anglais, qu’« Haïti is open for business », le mot d’ordre des nouvelles autorités haïtiennes.  Il a parlé des nombreuses réformes macroéconomiques lancées par le Gouvernement, allant de la modernisation du code des investissements à l’adoption d’une loi sur la copropriété, en passant par les réformes fiscales nécessaires.  Cette politique commence à porter des fruits, s’est-il réjoui, signalant ainsi que le Parc industriel de Caracol avait été inauguré en octobre 2012.  On attend qu’il fournisse 20 000 emplois directs et 60 000 emplois indirects, a indiqué M. Gaspard.  Haïti a aussi enregistré la création de centaines de petites et moyennes entreprises (PME) grâce à l’allègement des formalités administratives.


Le représentant a également souligné que l’élimination de la pauvreté passait par la création d’un filet de sécurité sociale étendu.  Il s’est réjoui de la performance de la région de l’Amérique latine dans ce domaine et a estimé que l’Initiative pour un socle de protection sociale, lancée par les Nations Unies en 2009, prenait tout son sens.  Le Gouvernement haïtien a lancé à cet égard des programmes pilotes contre la faim et l’extrême pauvreté afin de fournir un filet de protection sociale aux plus marginalisés, a indiqué M. Gaspard.  Enfin, il a mentionné deux grands défis qui se posent actuellement à Haïti: la relance de l’agriculture et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles.


Mme RETHABILE MALUKE (Lesotho) a fait observer que la question de « l’emploi décent et productif » occupait une place centrale dans l’éradication de la pauvreté et que la crise économique et financière mondiale avait encore accentué le problème de la pauvreté.  Le rapport du Secrétaire général fait mention de la nécessité urgente de créer 600 millions d’emplois à travers le monde, ce qui laisserait néanmoins encore 900 millions de travailleurs et leurs familles sous le seuil de pauvreté, s’est inquiétée la représentante.  Il a relevé que la plus forte proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté se trouvait en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, régions qui comptent le plus de pays moins développés (PMA), dont fait partie le Lesotho. 


Il faut redoubler d’efforts pour aider les secteurs qui stimulent la croissance, en particulier le secteur public, pour qu’il améliore sa gestion des ressources humaines, le secteur agricole qui reste l’employeur principal dans la majorité des pays en développement, et le secteur financier pour qu’il développe l’accès au microcrédit, a préconisé Mme Maluke.  La discrimination de genre sur le marché du travail est l’un des principaux obstacles à l’éradication de la pauvreté, a ensuite déclaré Mme Maluke, ajoutant que les femmes continuent à être exclues de manière disproportionnée du marché de l’emploi formel et décent.  La représentante s’est également inquiétée de la hausse mondiale du chômage des jeunes et de ses conséquences sur l’équilibre social.  Pour conclure, elle a appelé les partenaires de développement à respecter leurs engagements d’aide publique au développement (APD).


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKAT, Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a rappelé que le Saint-Siège avait soutenu les politiques économiques internationales visant l’élimination de la pauvreté.  Il a rappelé que le pape Paul VI avait plaidé en faveur d’une économie de marché capable d’inclure toutes les personnes.  Il y a 45 ans, ce pape avait ainsi appelé à « construire un monde plus humain pour tous ».  Plus récemment, le pape Benoît XVI a demandé au monde de s’engager en faveur d’une « gestion responsable de la nature », a-t-il rappelé.  Le pape a exhorté les pays avancés sur le plan technologique à réduire leur consommation énergétique et à redistribuer les ressources énergétiques afin que les pays qui en manquent puissent y accéder, a rappelé Mgr Chullikat.  Alors que nous approchons de la date butoir de 2015 pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’élimination de la pauvreté et de la faim est une étape cruciale, a estimé l’Observateur permanent du Saint-Siège.  Il a invité la Commission et les États Membres à tirer les leçons des stratégies de réduction de la pauvreté menées avec succès par les pays en développement eux-mêmes.  Il a invité à porter une attention particulière sur les segments les plus pauvres de la population, insistant sur la fourniture d’eau potable, de logements, de soins de santé et de services d’éducation aux couches de population les plus défavorisées.


Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué que la migration a toujours constitué l’une des plus anciennes stratégies humaines de réduction de la pauvreté.  Ayant cela à l’esprit, il est important de reconnaître que la migration est également au cœur de la problématique de l’emploi et du plein-emploi, en particulier dans le cadre du thème de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), a dit Mme Klein Solomon.  D’un côté, la migration peut résulter d’une absence d’opportunités d’emplois dans des secteurs donnés, y compris pour les communautés rurales; et de l’autre, elle peut s’avérer une stratégie efficace pour relier des personnes à des emplois et remédier à la pauvreté.  Dans ce contexte, a dit la représentante, il faut inclure de manière urgente cette dimension dans les plans de développement nationaux.  Elle a souligné que, parallèlement, force est de reconnaître que la migration peut constituer une stratégie significative pour sortir les gens de situations de chômage élevé, en les reliant à des emplois et à des opportunités de travail existant ailleurs.  Ainsi, les jeunes migrants alimentent certains des principaux profits que la mobilité humaine représente pour le développement, comme l’envoi d’argent à leur communauté d’origine, le renforcement du capital social, et l’échange de savoir entre les localités, les provinces et les nations, a expliqué la représentante de l’OIM.    


M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES, Observateur de l’Ordre militaire souverain de Malte, a expliqué que la pauvreté et l’exclusion, ainsi que la reconnaissance et l’affirmation de la dignité de l’homme, étaient au cœur même des activités de l’Ordre de Malte.  Sa mission, depuis près de 900 ans, est de venir en aide à toute détresse, sans distinction de race, d’origine ou de religion, a-t-il dit.  Il a précisé que l’Ordre de Malte intervient dans plus de 120 pays et que son action est facilitée par ses relations diplomatiques avec 104 États.  L’Ordre de Malte dispose de 59 associations nationales toujours prêtes à intervenir dans leur propre pays et ailleurs.  Les projets sont ainsi menés dans 120 pays dont la plupart sous l’égide de la branche internationale de l’Ordre, Malteser International.


Certains des projets les plus récents de l’Ordre de Malte sont consacrés à l’élimination de la pauvreté en Belgique, au Cameroun, en Haïti, au Liban et au Pakistan, a ajouté M. de Looz Karageorgiades.  Il a aussi indiqué que l’association américaine de l’Ordre avait apporté toute son aide aux personnes affectées par l’ouragan Sandy aux États-Unis.


M. VINICIUS CARVALHO PINHEIRO, Organisation internationale du Travail, a déploré les conséquences néfastes des crises économique et financière sur le marché du travail des États Membres.  Ces conséquences incluent le chômage, le sous-emploi et une baisse des salaires, a-t-il indiqué.  Il a souhaité attirer l’attention sur la situation des jeunes, dont 75 millions sont au chômage à travers le monde, et dont 200 millions sont sous-employés et sous-rémunérés.  « Si des actions fortes ne sont pas engagées, le monde risque de perdre une génération entière », a-t-il prévenu.  Il a rappelé l’adoption en juin dernier de l’Appel à l’action sur la crise de l’emploi des jeunes, qui est un document qui propose des principes généraux favorisant un meilleur emploi des compétences, un développement de l’apprentissage et l’entrepreneuriat des jeunes.


M. CarvalhoPinheiro a par ailleurs appelé les États Membres à renforcer la protection sociale et juridique des travailleurs afin de parvenir à l’objectif de l’éradication de la pauvreté.  Cette protection doit inclure, selon l’OIT, des soins médicaux et des services sociaux ainsi que des revenus minimaux.  M. Carvalho Pinheiro a également affirmé que les femmes devaient pouvoir choisir librement une activité professionnelle valorisante, suffisamment rémunérée, et offrant une protection sociale satisfaisante.  Ce dernier point est essentiel à l’amélioration globale des conditions de vie de communautés entières et en vue d’assurer la paix sociale, a-t-il noté.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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