AG/11326

L’Assemblée générale recommande d’inscrire la question de la couverture santé universelle à l’Agenda pour le développement post-2015

12/12/2012
Assemblée généraleAG/11326
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-septième session

53e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE RECOMMANDE D’INSCRIRE LA QUESTION DE LA COUVERTURE SANTÉ UNIVERSELLE À L’AGENDA POUR LE DÉVELOPPEMENT POST-2015


L’Assemblée générale a recommandé aujourd’hui « d’envisager d’inscrire la question de la couverture santé universelle à l’ordre du jour du programme de développement pour l’après-2015 ».  Outre cette résolution*, l’Assemblée en a adopté une autre sur l’autisme, après avoir consacré des textes à la question de la restitution de biens culturels et à la coopération entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe ainsi qu’avec la Ligue des États arabes.


Dans sa résolution intitulée « Santé mondiale et politique étrangère », l’Assemblée invite dès lors le Conseil économique et social (ECOSOC) à examiner la question de la couverture santé universelle à sa session 2013, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Banque mondiale et d’autres organismes compétents des Nations Unies.  Elle décide d’ailleurs d’envisager d’organiser une réunion de haut niveau. 


L’Assemblée convient d’ores et déjà que lors de la transition des systèmes de santé vers la couverture universelle, chaque possibilité doit être étudiée en tenant compte du contexte épidémiologique, économique, socioculturel, politique et structurel de chaque pays.  La stratégie doit être multisectorielle, a souligné M. Gérard Araud, représentant de la France, en présentant ce qui est la cinquième résolution sur la question depuis 2008.


La stratégie, a-t-il précisé, doit offrir des systèmes horizontal et vertical qui répondent à des défis multidimensionnels dont le fait qu’aujourd’hui, un milliard de personnes n’a toujours pas accès à la santé alors que selon les estimations, environ 100 millions de personnes plongeront dans la pauvreté à cause des problèmes de santé.  La résolution, a concédé le représentant français, ne répond pas à cette question puisque le financement du secteur de la santé dépend de la situation unique de chaque pays. 


La Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 » a consacré la santé comme l’un des indicateurs clefs des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des trois piliers du développement durable, a aussi rappelé le représentant.  La résolution présente donc des options pour l’ordre du jour post-2015.


En effet, la couverture santé universelle est un énorme défi pour des pays comme la Zambie, a avoué son représentant.  Malgré les augmentations successives du budget de la santé et la création de partenariats public-privé, les financements extérieurs sont toujours un facteur important, a-t-il dit, car la couverture santé universelle exige des investissements massifs dans les infrastructures de développement et le renforcement des capacités à tous les niveaux de services.  Son homologue des États-Unis a d’ailleurs rappelé qu’à son entrée en vigueur le « Affordable Care Act » permettra à 30 millions d’Américains d’accéder, pour la première fois, à une couverture médicale.  


Soulevant une autre question de santé, l’Assemblée dit, dans sa résolution sur l’autisme**, attendre avec intérêt le plan d’action global sur la santé mentale de l’OMS, ayant à cœur d’examiner la question des troubles du spectre autistique dans le cadre d’une approche systémique élargie.


L’Assemblée se dit consciente que, pour élaborer et mettre en œuvre des programmes d’intervention « viables, efficaces et durables » qui permettent de faire face aux troubles du spectre autistique et autres troubles du développement, il convient de mieux faire connaître ces troubles et réduire les préjugés qui les entourent; de renforcer la recherche et les services; d’améliorer l’éducation des enfants, jeunes et adultes autistes; de souligner les besoins propres à chacune des personnes autistes, et de sensibiliser l’opinion aux avantages qu’il y a à intégrer dans la société les personnes touchées par l’autisme.


Le représentant du Bangladesh n’a pas dit autre chose lorsqu’il a évoqué Mozart, Beethoven, Einstein, Bob Dylan, Bill Gates et Steven Hawkins, des personnalités hors du commun touchées par les troubles du spectre autistique, qui ont réussi non seulement à trouver leur place dans la société mais surtout à l’enrichir.


Quant à la résolution sur le retour ou la restitution à leur pays d’origine des biens culturels***, l’Assemblée se félicite des efforts déployés tout récemment par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour protéger le patrimoine culturel des pays en conflit.  Elle invite les États à envisager de créer et de tenir à jour, aux niveaux national, régional et international, des bases de données faisant l’inventaire des biens culturels, y compris de ceux qui ont fait l’objet de trafics illicites ou sont issus de fouilles illégales.


L’Assemblée prend note avec satisfaction des Dispositions modèles définissant la propriété de l’État sur les biens culturels non découverts, présentées par l’UNESCO et l’Institut international pour l’unification du droit privé (UNIDROIT).  Elle note aussi le modèle de certificat d’exportation de biens culturels élaboré par la même UNESCO et l’Organisation mondiale des douanes. 


Précurseur de la lutte contre le fléau du trafic illicite des biens culturels, avec ses 47 sites inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité, l’Italie, a dit son représentant, a organisé l’été dernier, avec l’UNESCO une exposition unique de 30 biens culturels restitués pour souligner l’importance de la coopération internationale dans ce domaine.


La résolution sur la coopération entre l’ONU et le Conseil de l’Europe**** a été présentée par le représentant de l’Albanie qui s’est félicité de ce que le texte reconnaisse le rôle toujours grandissant du Conseil de l’Europe en matière des droits de l’homme et des libertés fondamentales, de la démocratie et de l’état de droit.  Le représentant a tout de même regretté que par souci du consensus, le Conseil de l’Europe ait eu à sacrifier toute référence à l’abolition de la peine de mort, son « point d’attache particulier » et sa « marque d’excellence ».  Les membres du Conseil de l’Europe auraient en effet voulu que la résolution reconnaisse que leur région est la seule au monde à avoir aboli la peine de mort.


Dans la résolution sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes*****, l’Assemblée générale réaffirme qu’il importe de tenir en 2013 la réunion sectorielle entre l’ONU et la Ligue et d’organiser en 2014 la réunion générale consacrée à la coopération entre les représentants des secrétariats des organismes des Nations Unies et du Secrétariat général de la Ligue et de ses organisations spécialisées.


L’Assemblée examinera le jeudi 13 décembre, à partir de 10 heures, la question du renforcement de la coordination de l’aide humanitaire fournie par les organismes des Nations Unies. 


* A/67/L.36

 ** A/67/L.33

   *** A/67/L.34

    **** A/67/L.14/Rev.1

     ***** A/67/L.35


RETOUR OU RESTITUTION DE BIENS CULTURELS À LEUR PAYS D’ORIGINE


Rapport de la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur les mesures prises concernant le retour et la restitution de biens culturels (A/67/219)


Ce rapport, qui couvre la période 2009-2012, indique que depuis 2009, la Guinée équatoriale, Haïti, le Kazakhstan et la Palestine ont ratifié la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, ce qui porte le nombre total d’États parties à 122.


Pendant la même période, la Colombie, le Danemark, le Panama et la Suède sont devenus parties à la Convention d’UNIDROIT sur les biens culturels volés ou illicitement exportés, adoptée par l’Institut international pour l’unification du droit privé (UNIDROIT) en 1995.  Ce qui porte à 33 le nombre d’États parties.


Ce rapport présente en annexes les recommandations adoptées, entre 2010 et 2012, par le Comité intergouvernemental pour la promotion du retour de biens culturels à leur pays d’origine ou de leur restitution en cas d’appropriation illégale.


Déclarations


Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a déclaré que le patrimoine culturel d’un État est un témoignage clair et manifeste de son identité.  L’Argentine est fermement engagée dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels.   En coordination avec les autres pays de la région, l’Argentine a initié des mesures et des mécanismes propres à promouvoir l’application de la Convention de 1970 de l’UNESCO.  Elle espère intégrer en 2013 le Comité de suivi de la Convention qui a été récemment créé.  Cette aspiration s’inscrit dans la continuité de sa présence au sein du Comité pour la promotion du retour des biens culturels dans leur pays d’origine ou leur restitution en cas d’appropriation illégale et du Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de l’UNESCO.


Le Comité argentin de lutte contre le trafic illicite de biens culturels travaille avec INTERPOL et comprend une division financière contre le blanchiment d’argent.  En 2006, a expliqué Mme Perceval, l’Argentine a lancé une campagne de sensibilisation à ce sujet dans les aéroports, les postes frontière terrestres, maritimes et fluviaux.   La situation géographique de l’Argentine au centre du continent américain la rend très sensible au trafic de pièces archéologiques de l’époque préhispanique.  En février dernier, par exemple, l’Argentine a célébré la restitution de biens archéologiques au Pérou.  En novembre 2011, elle avait restitué au Brésil l’importante collection de la Fondation Oswaldo Cruz qui était entrée illicitement sur son territoire.  Dans le même esprit, les États-Unis et l’Australie avaient restitué des fossiles argentins en 2008 et 2010 respectivement.


M. NICHOLAS EMILIOU (Chypre) a constaté que la lutte contre le trafic illicite de biens culturels nécessite, entre autres, une bonne collecte de données sur la propriété culturelle et un partage d’informations pour faciliter la restitution.  Il importe également de bien former les fonctionnaires des douanes et de la police des frontières afin qu’ils puissent appliquer la Convention sur le transfert de propriété illicites des biens culturels.


M. Emiliou a déploré les nombreux artefacts chypriotes qui font l’objet d’un trafic illicite, notamment les œuvres retirées « depuis 1974 sous l’occupation turque ».  Il a dénoncé la « dévastation systématique et étendue » des territoires chypriotes occupés.  Il a rappelé les procès que l’Église chypriote a intentés pour récupérer les biens, avant de prévenir que son pays est déterminé à recourir à tous les moyens politiques et juridiques pour rapatrier ses trésors culturels pillés.


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a souligné qu’avec ses 47 sites inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité, l’Italie est un gros morceau du patrimoine culturel et artistique de la planète et de son paysage.  Le représentant a mis en avant le lien inextricable entre les biens culturels et l’endroit où ils ont été conçus et créés.  Il a donc estimé que leur retour dans leur pays d’origine a une valeur fondamentalement historique, spirituelle mais aussi politique.  La résolution, a-t-il souligné, envoie le bon message.  Il s’est particulièrement félicité de ce que le texte qualifie de crime grave le trafic de biens culturels acquis illicitement.  Il a aussi salué le paragraphe 15 du dispositif qui prévoit l’établissement d’une banque de données nationale, régionale et internationale sur les biens culturels.  Ces dernières années, a conclu le représentant, l’Italie a développé de bonnes pratiques contre l’acquisition illicite de biens culturels, dont la mise en place dès 1969 d’une police spécialisée, la CAS qui donne aujourd’hui des formations dans des pays comme l’Afghanistan, l’Éthiopie, la Jordanie ou l’Iraq.  Il a rappelé que l’été dernier, les autorités italiennes et l’UNESCO ont organisé une exposition unique de 30 biens culturels retrouvés pour souligner l’importance de la coopération internationale dans ce domaine.


Mme SUCUOĞLU(Turquie) a appuyé la résolution relative au retour ou à la restitution de biens culturels à leur pays d’origine car, malgré le renforcement des capacités, des problèmes persistent dans la région méditerranéenne.  Le déplacement de trésors culturels de leurs lieux d’origine constitue « un crime contre l’humanité ».  La lutte contre ce problème au niveau international demande les efforts de tous les États Membres, des institutions culturelles, des musées et de la société civile, a-t-elle insisté.


SANTÉ MONDIALE ET POLITIQUE ÉTRANGÈRE


Rapport du Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) (A/67/377)


Le rapport porte sur les liens entre santé et environnement et entre santé et catastrophes naturelles.  Il expose en détails les problèmes que ces questions ne manquent pas de poser et donne des exemples de mesures prises aux niveaux national et international.  Il met par ailleurs l’accent sur les travaux en cours pour aider les pays à mieux faire face à ces difficultés ainsi que sur les mécanismes et structures interinstitutions mis en place au sein du système des Nations Unies. 


Se fondant sur des consultations tenues avec les États Membres, le rapport examine le thème de la couverture santé universelle, notamment les moyens employés pour soutenir et renforcer les systèmes de santé, en particulier pour relever les défis que constituent les changements climatiques et les catastrophes naturelles.  Ces deux dernières années, plusieurs réunions de haut niveau ont souligné l’importance d’une telle couverture pour assurer la pérennité des progrès réalisés en matière de santé, édifier des sociétés fortes et protéger l’individu contre l’appauvrissement qu’entraîne la maladie.


Garantir l’accès aux services nécessaires permet d’améliorer les résultats obtenus sur le plan de la santé, ce qui donne aux adultes les moyens de gagner leur vie et aux enfants ceux d’apprendre et, ainsi, d’échapper à la pauvreté.  Parallèlement, offrir à la population une protection contre les risques financiers permet d’empêcher qu’elle ne retombe dans la pauvreté.  Ces deux pierres angulaires de la couverture santé universelle sont essentielles à un développement durable et à la réduction de la pauvreté.


En juin 2012, rappelle le rapport, les participants à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable ont placé en tête des priorités internationales en matière de développement les difficultés rencontrées pour parvenir à un développement durable, en tenant compte, ce faisant, des trois piliers –économique, social et environnemental– sur lesquels il repose.  Ils ont examiné les moyens à mettre en œuvre pour résoudre les problèmes de développement au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement et reconnu que la santé faisait partie intégrante d’un tel développement.


Dans ses conclusions, le rapport dit que, compte tenu des avancées et des possibilités, il reste nécessaire de mettre les gens et la santé au cœur des politiques internationales, des cadres juridiques et des autres efforts communs qui seront déployés pour concrétiser les grandes priorités de développement à l’échelle internationale.  Dans un contexte où les défis émergents comportent des risques et des conséquences accrus dans le domaine de la santé, il est nécessaire d’intensifier la coopération et les investissements et de prendre des mesures afin d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé.


Une bonne gouvernance est essentielle pour définir des orientations générales et établir des mécanismes afin d’assurer un financement constant et prévisible des initiatives et programmes nationaux mis en place dans le domaine de la santé et les autres secteurs pertinents.  Il est fondamental de nouer des partenariats intersectoriels à tous les niveaux pour faire en sorte que tout le monde soit protégé des risques liés à la maladie, quelle qu’en soit la cause.  Les acteurs du secteur de la santé et leurs partenaires disposent du savoir-faire nécessaire pour garantir un avenir plus sûr.


Toutefois, un engagement politique au plus haut niveau aidera à obtenir les financements requis pour obtenir de meilleurs résultats en matière de santé pour les millions de personnes à travers le monde qui font face aux risques de la maladie.


Déclarations


Mme ERIKA MARTÍNEZ LIEVANO (Mexique) a considéré que le rapport de l’OMS ainsi que la résolution sont « un pas de plus » dans les efforts de la communauté internationale pour aborder la question de la santé au niveau mondial.  De même, elle a applaudi l’inclusion de la santé dans les conclusions de la Conférence Rio+20. 


En avril dernier, le Mexique a accueilli le Forum ministériel sur « la durabilité de la couverture santé universelle » avec la participation de l’OMS et des représentants de 21 pays.  La Déclaration politique qui en a résulté établit clairement que la couverture santé universelle doit être un élément central de l’Agenda international pour le développement après 2015.  À ce sujet, a poursuivi la déléguée, le Mexique estime que les gouvernements et les sociétés doivent faire preuve de volonté politique et investir massivement dans la santé pour améliorer la qualité des services.  Au Mexique, le système de protection sociale, « l’assurance populaire », donne un accès égal à la santé à 106 millions de Mexicains. 


Mme JOAN PRINCE (États-Unis) a affirmé que l’octroi d’une couverture santé universelle était l’une des priorités de son gouvernement qui a récemment adopté le « Affordable Care Act » une loi qui, une fois mise en œuvre, devrait permettre à 30 millions d’Américains, qui en étaient privés jusqu’ici, d’accéder à une couverture médicale.  Les États-Unis, a prévenu la représentante, ne reconnaissent pas pour autant de nouveaux droits ou de nouvelles interprétations du droit coutumier comme semble en attester la résolution.  Elle a indiqué que son gouvernement envisage de nommer un ambassadeur pour la santé.


M. JUN YAMAZAKI (Japon) a salué le fait que la résolution encourage la mise en place d’une couverture santé qui soit universelle et fiscalement viable.  Le Japon lui-même a introduit ce système, il y a 50 ans, lequel permet à toute personne d’accéder à des soins de qualité indépendamment de sa profession et de son revenu et de se rendre dans l’hôpital de son choix.  Le système a aussi permis de prévenir les dérapages dans les dépenses médicales.  Pour partager son expérience, le Japon a collaboré avec la Banque mondiale à une étude sur les méthodes de financement de la couverture santé universelle.  Ce type de couverture, a ajouté le représentant, sera crucial pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), d’autant que les objectifs liés à l’assainissement et à la santé maternelle sont à la traîne. 


Le représentant a aussi estimé que l’accès universel à des interventions simples comme la vaccination est tout aussi important pour la santé mondiale, comme en atteste le défi de l’éradication de la polio.  Il est essentiel, a encore estimé le représentant, d’envisager la santé du point de vue de la « sécurité humaine » qui appelle à des réponses centrées sur l’homme, globales, fondées sur la situation spécifique des pays et orientées vers la prévention qui renforcent la protection et l’émancipation des personnes et de leurs communautés.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a souhaité que certains éléments de la Déclaration ministérielle d’Oslo de 2007 sur la santé mondiale soient intégrés à l’Agenda pour le développement post-2015, notamment l’accès aux soins de santé primaires, l’amélioration des capacités, l’accès aux soins en situation d’urgence et le lien entre santé mondiale et environnement.  Le représentant a insisté sur le lien entre atténuation de la pauvreté et couverture santé universelle, objectif qui requiert, a-t-il insisté, la mise en œuvre « robuste » des 10 domaines prioritaires identifiés dans la Déclaration ministérielle d’Oslo et l’élaboration d’un programme pour les pays qui ne font pas partie de l’Initiative politique étrangère et santé mondiale.


M. Khan s’est ensuite penché sur le problème de l’autisme et a indiqué que malgré l’absence de données fiables, il y aurait entre 15 et 20 naissances d’enfants autistes sur 10 000 dans son pays.  Il a évoqué le « potentiel cognitif extraordinaire » de ces enfants.  Malgré les défis en matière de ressources humaines, l’Indonésie s’efforce de sensibiliser davantage le public à ce syndrome en collaborant avec la société civile, en organisant des séminaires, en formant les enseignants et en créant des communautés attentionnées dans certaines localités.


M. LEE BOON BENG (Singapour) a constaté que l’établissement d’une couverture santé universelle est un processus complexe pour lequel il n’existe pas de formule unique.  Les États Membres doivent donc adopter des solutions qui correspondent à leurs propres situations, et savoir que cette couverture universelle ne doit pas seulement être accessible et efficace mais aussi durable.  Cette couverture, a-t-il insisté, doit veiller à ce que les malades et les pauvres ne se voient pas nier des soins de qualité à cause d’un manque de moyens.  Elle doit être financièrement abordable pour les générations actuelles et à venir, et encourager les médecins et les patients à choisir un traitement correspondant strictement à l’état de santé.


Le représentant a reconnu le danger d’emprunter sur l’avenir de nos enfants pour financer les besoins actuels.  Singapour a introduit, dans les années 80, « Medisave », un système d’épargne médicale pour assurer la durabilité des subventions que le Gouvernement verse aux hôpitaux publics.  « Medisave » permet aux personnes qui en ont les moyens d’épargner suffisamment pour subvenir à leurs besoins, permettant ainsi de libérer des subventions pour les personnes qui en dépendent.  M. Beng a également expliqué que les subventions versées aux hôpitaux le sont sur la base de groupes de diagnostics plutôt que sur la base d’un modèle de rémunération à l’acte.


Mme MWABA PATRICIA KASESE-BOTA(Zambie) a attiré l’attention sur la vision « une nation de gens productifs et en bonne santé » que son gouvernement essaye de concrétiser.  Toutefois, a reconnu la représentante, la mise en place d’une couverture santé universelle demeure un énorme défi.  Malgré les augmentations successives du budget de la santé et la création de partenariats public-privé, les financements extérieurs sont toujours un facteur important.  La couverture santé universelle exige en effet des investissements dans les infrastructures de développement et le renforcement des capacités à tous les niveaux de services.  L’aide étrangère doit encourager une approche holistique, globale et intégrée de la gestion des maladies, y compris leurs causes environnementales et sociales et la gestion des maladies du vieillissement.  Jusqu’ici, les mécanismes d’aide financière ont donné lieu à « un découpage rigide du corps humain », oubliant que ce corps humain fait un tout.  Pour améliorer leur efficacité et réduire les coûts et les chevauchements, ces mécanismes devraient s’efforcer de travailler dans les structures existantes des pays hôtes.  


Mme SHULAMIT YONA DAVIDOVICH(Israël) a fait valoir que des systèmes de santé bien conçus, basés sur la couverture universelle, protègent les individus contre la maladie et « contribuent à la résilience des sociétés ».  L’importance de cette question a été reconnue par les dirigeants mondiaux lors de la Conférence Rio+20.   En outre, a ajouté la déléguée, la couverture universelle de la santé aide à briser le cercle vicieux de la pauvreté.


« Le devoir d’aider les malades est un impératif moral de la tradition juive », a expliqué Mme Davidovich.  Quand l’État d’Israël a été établi en 1948, une infrastructure nationale de santé importante était déjà en place, qui a servi de modèle ailleurs.  Depuis lors, Israël s’est toujours efforcé de relever les défis en matière de santé.  Son système de santé « holistique » prend en compte deux éléments essentiels de la couverture universelle: la couverture pour tous, y compris la prévention, la promotion, le traitement et la réhabilitation, et la protection contre le risque financier.


En outre, depuis des décennies, Israël a apporté expertise, technologie, médecine et formation en matière de santé à des pays en développement, à travers l’Agence israélienne de coopération pour le développement (MASHAV).  « MASHAV sert de pont entre la communauté médicale israélienne et le monde en développement », a dit la représentante, avant de citer quelques exemples.  En particulier, Israël a parrainé des cliniques ophtalmologiques dans les pays suivants: Libéria, Kenya, Malawi, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Géorgie, Sri Lanka, Viet Nam, Ouzbékistan et Cameroun.


PRISE EN COMPTE DES BESOINS SOCIOÉCONOMIQUES DES PERSONNES, DES FAMILLES ET DES SOCIÉTÉS TOUCHÉES PAR LES TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE ET LES AUTRES TROUBLES DU DÉVELOPPEMENT: PROJET DE RÉSOLUTION (A/67/L.33)


Mme JOAN PRINCE (États-Unis) a indiqué qu’il y avait aujourd’hui plus d’appui pour les autistes aux États-Unis que jamais auparavant.  Dans les années 1990, a-t-elle fait observer, on pensait que ce trouble ne frappait qu’une personne sur 2 000 mais on sait maintenant que la réalité est bien autre.  Le Gouvernement américain, a-t-elle affirmé, privilégie la détection précoce de ce trouble du développement et s’efforce de prendre en charge le traitement.  Des recherches très importantes sont menées et un programme innovant permet de fournir un appui et des services de qualité à toutes les familles touchées.  En outre, les systèmes fédéraux de couverture santé comme MEDICARE et MEDICAID aident les États de la Fédération à élaborer des politiques permettant aux autistes de mener leur propre vie.  La représentante a insisté sur l’importance des partenariats et sur la nécessité de comprendre l’ampleur du phénomène et ses raisons.


Après avoir dénoncé la stigmatisation, l’exclusion et la discrimination, elle s’est dite préoccupée par le fait que la résolution se concentre sur un seul type de handicap ce qui, a-t-elle averti, risque de donner lieu à une réponse trop ciblée et d’entraver une large réponse qui pourrait apporter une solution à un ensemble de handicaps.  Elle aurait, a-t-elle précisé, préféré une résolution consacrée à l’handicap et un libellé privilégiant une approche fondée sur les droits de l’homme.  Elle a également engagé les États Membres à lutter contre les obstacles sociaux qui empêchent les autistes de faire valoir leurs droits et d’être pleinement intégrés à la société.


M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a affirmé que la communauté internationale avait une responsabilité commune pour répondre à la question de l’autisme, notamment à la veille de la Réunion de haut niveau de 2013 sur le handicap et le développement.  Il a relevé que l’incidence de l’autisme, qui frappe un enfant sur 88, pose un problème considérable pour les pays en développement du fait de leur manque de ressources et d’expertise pour répondre à un problème d’une telle ampleur.  Ces individus, a-t-il fait savoir, souffrent d’un sentiment d’isolement faute d’une prise de conscience et de possibilités de s’intégrer dans la société.  L’autisme et les autres troubles du développement nécessitent des services publics spécifiques et des programmes « solides » de formation du personnel et de sensibilisation du public.  Cela nécessitera un cadre cohérent de coopération internationale et un financement adéquat, a-t-il prévenu.  L’autisme est un problème croissant dans le monde arabe et l’Arabie saoudite a déjà lancé plusieurs initiatives.


Mme NOA FURMAN (Israël) a estimé que la résolution consacrée à la question de l’autisme reflète l’engagement profond de son pays vis-à-vis des droits des personnes et des familles touchées par les troubles du spectre autistique.  Israël célèbre chaque année, le 2 avril, la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.  L’autisme n’étant pas visible à l’œil nu, il est souvent mal compris et mal diagnostiqué.  C’est pour cette raison que les pays doivent éduquer leurs populations à ce sujet.  Ils doivent fournir des ressources pour les enfants présentant des troubles du développement et pour leurs familles, afin qu’ils puissent trouver pleinement leur place dans la société.


Pour sa part, Israël offre des bourses et des subventions aux familles des enfants autistes ainsi qu’une éducation gratuite de 3 à 21 ans, six jours par semaine, dans le cadre d’une année scolaire plus longue.  L’Association nationale israélienne pour l’autisme (ALUT) a joué un rôle clef pour sensibiliser la société à l’autisme et, avec d’autres organisations gouvernementales, elle a mis au point des programmes éducationnels individualisés.  De plus, a ajouté Mme Furman, une conférence internationale a été organisée à Jérusalem avec des personnalités politiques et scientifiques du monde entier pour faire le point sur la recherche dans ce domaine.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a évoqué Mozart, Beethoven, Albert Einstein, Bob Dylan, Bill Gates et Steven Hawkins, des personnalités hors du commun touchées par les troubles du spectre autistique/Asperger et qui ont réussi à trouver leur place dans le monde et à l’enrichir.


Il existe toute une population dans le monde dont les talents ne sont pas connus ni découverts.  Aujourd’hui, un enfant sur 88 aux États-Unis est diagnostiqué avec l’autisme, a indiqué M. Momen.  En République de Corée, la prévalence est de 2,6% chez les enfants en âge scolaire.  Or, nous ne connaissons toujours pas de façon certaine les raisons de ces troubles même si, grâce à la recherche, un nombre croissant de facteurs de risques génétiques ou environnementaux sont identifiés.


Ce que nous savons toutefois, c’est qu’« une personne est diagnostiquée avec l’autisme toutes les 15 minutes », a souligné le représentant.  Chaque année, davantage d’enfants sont diagnostiqués avec des troubles du spectre autistique qu’avec le sida, le diabète et le cancer combinés.  Le défi consiste donc à atténuer l’impact sanitaire, social et économique de cette crise de santé publique dans le monde, et à soulager la souffrance des enfants, des adultes et des familles affectées.


C’est pour cette raison, a conclu M. Momen, que tous les États Membres doivent appuyer la résolution à l’examen.  « Nous devons travailler ensemble pour diminuer le stigma auquel les personnes affectées par les troubles du spectre de l’autisme sont confrontées quotidiennement.  Ces personnes doivent pouvoir vivre dans la dignité et réaliser leur plein potentiel en tant que membres heureux, indépendants et productifs de la société. »


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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