AG/11210

Assemblée générale: Ban Ki-moon appelle les États à parler « d’une seule voix claire et forte » face à la situation en Syrie et à appuyer « dans l’unité » l’Envoyé spécial, M. Kofi Annan

02/03/2012
Assemblée généraleAG/11210
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

99e séance plénière – après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: BAN KI-MOON APPELLE LES ÉTATS À PARLER « D’UNE SEULE VOIX CLAIRE ET FORTE » FACE

À LA SITUATION EN SYRIE ET À APPUYER « DANS L’UNITÉ » L’ENVOYÉ SPÉCIAL, M. KOFI ANNAN


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a appelé aujourd’hui l’Assemblée générale à parler d’une « seule voix claire et forte » pour obtenir des autorités syriennes et de toutes les autres parties qu’elles mettent fin à la violence.  M. Ban Ki-moon, qui informait l’Assemblée générale de l’évolution de la crise, a tranché: « la voie vers une solution pacifique est difficile mais claire ».  Cette voie, a-t-il précisé, passe par l’arrêt immédiat des tueries et de la violence, l’accès des agents humanitaires et la tenue d’un dialogue politique entre tous les acteurs syriens.


Le Secrétaire général, qui a dit non à la militarisation de l’opposition syrienne, a prévenu que l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Kofi Annan, aura besoin de l’appui unifié de toute la communauté internationale.


M. Ban Ki-moon a annoncé que l’Envoyé spécial a quitté New York ce matin même après avoir consulté, pendant deux jours, les États Membres, dont ceux du Conseil de sécurité et de la Ligue arabe ainsi que les représentants de la Mission permanente de la Syrie auprès des Nations Unies et d’autres parties prenantes.  M. Annan doit se rendre, la semaine prochaine, au Caire pour des consultations avec le Secrétaire général de la Ligue des États arabes et dans d’autres capitales dont Damas. 


« Il est important que la communauté internationale ne garde qu’une seule voie de médiation », a averti le Secrétaire général qui s’entretiendra aussi, la semaine prochaine à Londres, avec son homologue de la Ligue arabe. 


La partialité du Secrétaire général est inquiétante pour le Gouvernement syrien, a commenté le représentant de la Syrie, M. Bashar Ja’afari, qui a vu une position de nature à favoriser la tension plutôt que l’apaisement.  Comment l’ONU peut-elle tenir un discours aussi violent à l’égard de la Syrie et dépêcher, dans le même temps, un Envoyé spécial en mission de bons offices? s’est étonné le représentant.


Il s’est également dit surpris que le Secrétaire général aujourd’hui et son adjoint aux affaires politiques, il y a deux jours, aient oublié de mentionner la mise en œuvre en Syrie d’un programme national de réformes et l’adoption d’une nouvelle Constitution qui proclame l’avènement d’un État démocratique. 


Pour le représentant de l’Arabie saoudite, rien n’a changé depuis le début de la crise.  La solution doit émaner d’une unité nationale qui inclue tous les segments du peuple syrien, en plus du déploiement de forces conjointes de l’ONU pour maintenir la sécurité et la paix en Syrie.  Pourquoi s’arrêter en si bon chemin, a ironisé le représentant de la Syrie dans son droit de réponse.  Pourquoi ne pas prôner un plan sur la démocratie pour l’ensemble des États Membres de l’Organisation de la coopération islamique? 


Le représentant de l’Égypte, M. Maged Abdelaziz, a espéré que la Syrie finira par réaliser la gravité de la situation car nous sommes devant un problème de souffrances d’une population civile et d’un État qui nie ce qui se passe.  Son homologue de l’Iran, M. Mohammed Khazaee, a exhorté tous les États à cesser les provocations comme les appels au changement de régime et les incitations à la révolte armée, et à appuyer plutôt le travail de M. Kofi Annan. 



PRÉVENTION DES CONFLITS ARMÉS


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a d’emblée promis à l’Assemblée générale de l’informer régulièrement compte tenu de la gravité des faits.  Nous avons, a-t-il dit, suivi la situation en Syrie, avec une inquiétude croissante.  Nous avons vu des tirs d’artillerie lourde, des tanks se diriger vers des quartiers très peuplés et, hier, une attaque foudroyante sur la ville de Homs. 


Les pertes en vies humaines sont lourdes et nous continuons à recevoir des informations sur des exécutions sommaires, des détentions arbitraires et des cas de torture.  À Homs et à Hama, entre autres, des combats brutaux ont piégé la population.  Ces attaques « atroces » sont d’autant plus horribles qu’elles sont menées systématiquement par le Gouvernement contre sa propre population. 


Se félicitant de la déclaration « claire et forte » que le Conseil de sécurité a rendue publique hier, et de la position du Conseil des droits de l’homme, le Secrétaire général s’est dit déçu que la Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, n’ait pu se rendre en Syrie malgré les multiples promesses.  Aujourd’hui, des équipes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de la Société syrienne du Croissant-Rouge ont été autorisées à pénétrer à Homs mais elles attendent toujours un accès à Bab Amr.


Le Secrétaire général a annoncé que l’Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes, M. Kofi Annan, quitte New York ce soir.  Pendant son séjour de deux jours, il a consulté les États Membres, dont ceux du Conseil de sécurité et de la Ligue des États arabes ainsi que les représentants de la Mission syrienne et d’autres parties prenantes.  Il doit se rendre, la semaine prochaine, au Caire pour des consultations avec le Secrétaire général de la Ligue des États arabes et dans d’autres capitales dont Damas. 


M. Ban a aussi annoncé que le Secrétariat de l’ONU a reçu hier la réponse de la Mission syrienne à la note verbale lui demandant des réponses aux exigences claires de la résolution 66/253 de l’Assemblée générale.  Quant aux informations sur ce que font exactement les pays de la Ligue arabe pour appuyer leur Initiative, le Secrétaire général a indiqué qu’il devrait s’entretenir, la semaine prochaine à Londres, avec le Secrétaire général de la Ligue à qui il a encore parlé hier. 


M. Ban s’est voulu clair: la puissance de feu de l’opposition syrienne est de loin inférieure aux armes lourdes de l’armée syrienne.  Il a reconnu que des groupes extrémistes ont abusé de la situation pour mener des attaques, en particulier à Damas et à Alep. 


Mais, a-t-il poursuivi, des sources crédibles laissent entendre que depuis le mois de mars, plus de 7 500 personnes auraient perdu la vie, dont des femmes et des enfants.  Dans de nombreux cas, le nombre de morts par jour a dépassé la centaine.  Celui des réfugiés s’établit désormais à 25 000 et celui des personnes déplacées entre 100 000 et 200 000.


Après s’être attardé sur les nombreuses violations des droits de l’homme, le Secrétaire général a dit: « nous devons faire ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à la crise.  Nous devons encourager une transition conduite par les Syriens eux-mêmes vers un système politique démocratique et pluraliste ». Malheureusement, a souligné le Secrétaire général, la communauté internationale a échoué jusqu’ici et son action ou plutôt son inaction semble avoir encouragé les autorités syriennes à réprimer brutalement son peuple. 


La militarisation de l’opposition n’est pas non plus la solution, a tranché le Secrétaire général.  La communauté internationale, a-t-il préconisé, doit recouvrer de toute urgence son unité pour presser les autorités syriennes et toutes les autres parties de mettre fin à la violence.  D’une même voix, a-t-il ajouté, elle doit insister pour que les autorités syriennes ouvrent l’accès aux agents humanitaires comme une première étape essentielle vers une solution pacifique. 


C’est dans cet esprit et dans ce but que l’Envoyé spécial a été nommé, pour travailler à la fin de la violence et des violations des droits de l’homme et promouvoir une issue pacifique à la crise, a précisé le Secrétaire général.  Il est important que la communauté internationale ne garde qu’une seule voie de médiation.  Dans ce contexte, il a cité la réunion des « Amis du peuple syrien » qui vient de se dérouler à Tunis où étaient représentés 65 pays et organisations. 


La voie vers une solution pacifique à la crise syrienne est « difficile mais claire »: l’arrêt immédiat des tueries et de la violence, l’accès des agents humanitaires et la tenue d’un dialogue politique entre tous acteurs syriens.  À cet égard, l’Envoyé spécial conjoint aura besoin de l’appui de toute la communauté internationale qui doit parler d’une seule voix « claire et forte ». 


La poursuite de la violence, a prévenu le Secrétaire général, risque de plonger la Syrie dans une véritable guerre civile et dans un conflit communautaire qui hantera le pays pendant longtemps.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a jugé que la partialité de la présentation du Secrétaire général était inquiétante pour le Gouvernement syrien car de nature à augmenter la tension plutôt que de trouver des solutions.  Le représentant a estimé que la violence de ce discours confinait à la diffamation puisqu’il se base sur des rapports d’opposants qui séjournent dans des pays ouvertement opposés à la Syrie.  Cette situation, a-t-il dit, nous rappelle la mentalité dominante des années 50 à l’égard de pays considérés comme des républiques bananières.  M. Ja’afari a fustigé ce qu’il a appelé « une duplicité inexplicable de l’ONU ».  Il s’est demandé comment l’ONU pouvait concilier à la fois un discours violent à l’égard de la Syrie et envoyer M. Kofi Annan en mission de bons offices?  Comment oser prétendre que la Syrie s’est opposée à la visite de la Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, alors que j’ai moi-même prévenu le Secrétariat que le Gouvernement syrien avait accepté sa visite en lui demandant de prévoir une date de visite, compte tenu des procédures diplomatiques. 


Le représentant s’est étonné du contenu de la déclaration du Conseil de sécurité qui s’appuie aussi sur de fausses allégations.  Il s’est dit attristé par la façon dont se sont comportés certains membres du Secrétariat et s’est dit surpris que le Secrétaire général déclare que la Syrie n’est pas en mesure de faire face à ses responsabilités en matière de protection de ses civils.  Prétendre que le Gouvernement syrien a failli à sa responsabilité cache de façon impardonnable de nombreuses données, a-t-il dit.  On oublie, a-t-il voulu rappeler, que plusieurs pays ont indiqué ouvertement leur intention de fournir des armes aux groupes d’opposition, que la Libye a promis 100 millions de dollars à l’opposition et que des éléments d’Al-Qaida ont été tués à Homs où se trouvent d’ailleurs de nombreux combattants étrangers. 


Où est le respect du droit, lorsque l’on ne tient pas compte de ces éléments? s’est interrogé le représentant.  Il s’est aussi étonné que le Secrétaire général ait mentionné la « force de frappe des opposants », en se demandant si d’autres gouvernements trouveraient légitimes que leur opposition soit armée.  Il s’est dit surpris de la partialité du Secrétariat de l’ONU qui est allé participer à un événement à Tunis, contraire à la légalité internationale car ouvertement hostile à un État Membre. 


Le représentant a aussi relevé que l’adoption de la résolution 66/253 était contraire aux procédures habituelles puisqu’elle a été rédigée et adoptée sans consultation préalable du pays concerné, en l’occurrence la Syrie.  Il a dénoncé la partialité des auteurs de ce texte qui ont refusé les amendements de la Fédération de Russie et d’autres pays, pour imposer une vision unilatérale et subjective, en contradiction avec la réalité de terrain.  Il a regretté que cette résolution ne tienne pas compte des efforts et initiatives de réformes syriens et de la présence sur le territoire de combattants étrangers.  Il a fustigé des sanctions injustes qui auront des incidences sur le bien-être de la population syrienne.  Il a estimé que les nombreux vices de procédure témoignaient de la partialité avec laquelle la Syrie est traitée.  Il a dénoncé la surdité et le silence complices des uns qui se conjuguent à la partialité des autres. 


Tout cela démontre que la pression est politique et n’a d’autre dessein que de servir les intérêts des ennemis de la Syrie, a-t-il dit, en ajoutant qu’on utilisait l’ONU pour agresser les droits de la Syrie. 


M. Ja’afari s’est étonné que le Secrétaire général aujourd’hui et le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, il y a deux jours, aient oublié de mentionner la mise en œuvre par la Syrie d’un programme national de réformes pour répondre aux aspirations légitimes du peuple et conclu par l’adoption d’une nouvelle Constitution qui proclame l’avènement d’un État syrien démocratique.  Je ne prétends pas qu’il n’y a pas de problème en Syrie, qu’il n’y a pas d’opposition et qu’il ne faut pas réformer, a dit le représentant syrien, en regrettant l’attitude de certains pays arabes qui poussent l’opposition à ne pas négocier, à ne pas déposer les armes alors que les États-Unis accueillent sur leur territoire les représentants de l’opposition armée. 


Le représentant syrien a déclaré que la majorité des armes découvertes lors de la prise d’Homs étaient d’origine israélienne, en souhaitant que l’ingérence humanitaire ne soit pas utilisée comme alibi pour détruire la Syrie, où la majorité de la population et du territoire vit dans de bonnes conditions.  La dégradation des services sociaux est le fait des groupes armés, a-t-il dit, avant d’accuser les auteurs de ce complot contre la souveraineté et l’intégrité de la Syrie d’être responsables de l’augmentation des violences, des tensions et de l’instabilité. 


En conclusion, il a exhorté la communauté internationale à venir en aide au Gouvernement et au peuple de la Syrie s’agissant des problèmes humanitaires dans certaines régions.  « Aidez la Syrie en vertu de la Charte de l’ONU et des principes du droit international, a-t-il insisté, avant d’appeler les médias à cesser de manipuler, de vendre et d’acheter une opposition syrienne patriote et honnête. 


M. ABDALLAH YAHYA A. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a indiqué que le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) se félicite de la nomination de M. Kofi Annan en tant qu’Envoyé spécial conjoint.  Il a relevé que depuis l’échec du Conseil de sécurité à prendre une décision sur la situation en Syrie à cause de « la regrettable utilisation du veto par certains de ses membres », le régime syrien agit comme s’il avait reçu le feu vert pour écraser les citoyens syriens non armés et étouffer leur révolution.  Le régime syrien s’est en réalité engagé dans une course contre la montre pour accomplir sa tâche avant que la communauté internationale ne passe à l’action, a-t-il soupçonné.  Mais hier, a-t-il regretté, nous avons vu la communauté internationale échouer au test de conscience devant un nouveau Srebrenica, comme si elle n’avait rien appris du Rwanda, du Kosovo et de Gaza.


Le représentant a exhorté le Conseil de sécurité à assumer son rôle et ses responsabilités morales en appelant à faire cesser la violence et en prenant les moyens d’arrêter la machine à tuer syrienne et de sauver les civils pris au piège à Homs, Hama et dans toutes les villes syriennes.  Le Conseil doit aussi faire en sorte que la fourniture de l’aide médicale et humanitaire ne soit pas entravée, et doit assister M. Kofi Annan dans l’exécution de sa mission.  Le Conseil doit œuvrer en vue de parvenir à une solution politique qui garantisse aux Syriens une vie décente et la sécurité. 


La solution doit émaner d’une unité nationale qui inclue tous les segments du peuple syrien, en plus du déploiement de forces conjointes de l’ONU pour maintenir la sécurité et la paix en Syrie.  L’Arabie saoudite et le CCG sont prêts à appuyer les efforts visant à sauver le peuple syrien et à renforcer sa capacité à se protéger.  Nous tenons responsables la communauté internationale et le Conseil de sécurité, précisément ceux qui ont usé de leur droit de veto, de ce qui se passe actuellement dans les rues et dans les maisons de Bab Amr, a-t-il dit.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a déclaré que la situation en Syrie s’aggravait de jour en jour avec de graves conséquences politiques, économiques et sociales pour la Syrie et pour la région.  Il a appuyé la nomination de l’Envoyé spécial conjoint et a réaffirmé que la visite dans la région de M. Kofi Annan était en accord avec la résolution 66/253 de l’Assemblée générale et les décisions de la Ligue des États arabes.  Le représentant de l’Égypte a vivement contesté l’affirmation de son homologue syrien selon laquelle la Syrie n’était partie à aucune des négociations ayant abouti aux décisions de la Ligue des États arabes.  Il a rappelé que, l’année dernière, la Syrie ne s’était pas opposée à la décision de la Ligue arabe de suspendre la Libye.  La Syrie ne s’est pas non plus opposée à la résolution 1973 du Conseil de sécurité qui a imposé une zone d’exclusion aérienne en Libye.  La Syrie ne peut donc pas regretter aujourd’hui de n’avoir pu participer à des négociations.  Le représentant a appelé la Syrie à accueillir immédiatement la Coordonnatrice des secours d’urgence et des représentants d’organisations humanitaires, et a jugé indispensable d’établir un dialogue entre tous les Syriens, y compris ceux de l’opposition qu’ils soient en Syrie ou à l’extérieur.


Tout en reconnaissant que la militarisation de l’opposition ne pourra qu’aggraver la situation, M. Abdelaziz a exhorté le Gouvernement syrien à ne pas voir l’inaction de la communauté internationale comme une invitation à poursuivre les violences.  Le rapport oral du Secrétaire général, a-t-il estimé, constitue une description claire de la situation sur le terrain.  Le problème n’est pas de savoir qui tue mais de reconnaître que des civils innocents meurent chaque jour en Syrie.  Le seul malheur de ces civils est de vivre dans un pays qui ne respecte ni la vie ni les droits de sa population.  Il a espéré que la Syrie finira par réaliser la gravité de la situation car nous sommes devant un problème de souffrances d’une population civile et d’un État qui nie ce qui se passe.  Il a souhaité continuer d’être informé par le Secrétaire général de la mise en œuvre de la résolution 66/253 et de la mission de l’Envoyé spécial conjoint.    


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) s’est félicité de la nomination de M. Kofi Annan en souhaitant que, compte tenu de son expérience, il saura mener sa mission dans le meilleur intérêt du peuple syrien.  Il a précisé que l’Iran appuyait toutes les initiatives et efforts conduisant à un processus intersyriens.  Il a regretté que depuis le début de la crise, certains États aient initié des actes de provocation qui ont poussé le pays dans la guerre civile.  Il a jugé urgent de mettre fin à toutes formes d’interventions étrangères, dont l’arrivée d’armes en Syrie.  Il a regretté les appels au changement de régime et les incitations à la révolte armée, en prévenant que l’instabilité de la Syrie aura de graves répercussions sur l’ensemble de la région.  Il a appelé au renforcement de l’unité et de la sécurité nationales en exhortant tous les États Membres à appuyer les travaux de M. Annan et de cesser toute provocation.  


Droit de réponse


Le Représentant de la République arabe syrienne a voulu répondre à son homologue d’Arabie saoudite qui « a prononcé des paroles dangereuses » lorsqu’il a qualifié le Gouvernement syrien « de régime de Damas ou de régime Assad ».  Je ne le ferai pas, a-t-il dit, pour le Gouvernement d’Arabie saoudite que je respecte en tant que pays arabe et frère.  Il a aussi répondu à l’appel sur l’envoi d’une force internationale en Syrie.  Dans ce cas, a-t-il dit, il fallait adopter un plan en faveur de la démocratie pour l’ensemble de la région et des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique.


La question la plus importante, a-t-il estimé, est le retrait des forces saoudiennes de Bahreïn.  Mais, a-t-il tempéré, je ne compte pas transformer cette Assemblée en une tribune pour régler les problèmes arabes et je demande aux États Membres de ne pas céder à la provocation.  On ne peut qualifier le Gouvernement de « régime Assad », comme on parle d’Arabie saoudite, car la Syrie n’est pas la « République d’Assad ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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