OBV/988-PI/1981

La liberté d’expression, un droit fondamental que les États se doivent de respecter, rappelle le Secrétaire général

4/05/2011
Couverture de réunionOBV/988
PI/1981
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commémoration de la Journée mondiale

de la liberté de la presse

matin


LA LIBERTÉ D’EXPRESSION, UN DROIT FONDAMENTAL QUE LES ÉTATS SE DOIVENT

DE RESPECTER, RAPPELLE LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Vingt ans après la Déclaration de Windhoek, le paysage médiatique s’est profondément transformé et la liberté d’expression reste un droit fondamental pour la dignité humaine et la démocratie, ont souligné, ce matin, les participants à une réunion spéciale à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.


« Les droits à la liberté d’expression, d’information et de réunion ne sont pas des principes abstraits; ce sont des droits que les États ont une obligation à respecter », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’ouverture de la réunion à laquelle assistaient notamment les dirigeants de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), de l’Assemblée générale, du Comité de l’information ou de l’Association des journalistes accrédités auprès de l’ONU (UNCA).


Intitulée « Médias du XXIe siècle: Nouvelles frontières, nouvelles barrières », cette réunion spéciale, coorganisée par le Département de l’information (DPI) et l’UNESCO, marquait, au Siège des Nations Unies, à New York, la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai.


Cette année, la Journée mondiale de la liberté de la presse est aussi l’occasion de célébrer le vingtième anniversaire de la Déclaration de Windhoek qui a mis l’accent sur l’importance d’une presse libre et pluraliste pour la préservation de la démocratie et du développement économique. 


Adoptée à l’issue d’une conférence tenue à Windhoek, en Namibie, et consacrée au développement d’une presse africaine libre, la Déclaration représente un appel au combat pour la défense des principes fondamentaux de la liberté d’expression inscrits à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.


« Aujourd’hui, ce sont les peuples d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient qui se mobilisent pour leurs droits démocratiques et leurs libertés », a affirmé M. Ban, précisant que ceux-ci comptaient fortement sur les nouveaux médias.


« L’Internet, les médias sociaux et les blogs sont certains des outils utilisés avec tant de créativité, en particulier par l’avant-garde des jeunes, pour aider à stimuler le changement au sein de leurs sociétés », a notamment noté le Secrétaire général.


Ces nouveaux médias et les médias sociaux « offrent au citoyen ordinaire la possibilité de faire entendre sa voix », a observé le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, mais « à travers tous ces changements, certaines choses demeurent constantes », dont, selon lui, « la conviction contenue dans la Déclaration de Windhoek selon laquelle la liberté d’information et d’expression est une contribution fondamentale à la réalisation des aspirations humaines ».


La Directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, a constaté que de nouvelles frontières s’étaient ouvertes depuis la Déclaration de Windhoek, mais que « beaucoup reste à faire ».  Il manque encore par exemple, selon elle, un « cadre législatif visant à promouvoir la liberté d’information ».


Mme Bokova, précisant que le mandat de l’UNESCO est de promouvoir et de protéger la liberté d’expression, a souligné le rôle actif de l’Organisation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.  « Nous entrons, a-t-elle dit, dans un nouveau monde d’expression, d’information et de dialogue. » 


La Déclaration de Windhoek doit ainsi demeurer le « point de départ de tous les efforts », a ajouté la Directrice générale de l’UNESCO, invitant les gouvernements à se joindre aux Nations Unies pour garantir la liberté d’expression « sur papier, sur les ondes et en ligne ».


Mme Bokova a rappelé qu’elle avait remis, hier au National Press Club, à Washington, le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano au lauréat iranien Ahmad Zeidabadi, journaliste actuellement détenu.


De son côté, le Vice-Président de l’Assemblée générale, M. Zahir Tanin, a estimé que « les gouvernements, les organisations internationales, la société civile, les milieux des affaires et les citoyens du monde devraient se féliciter de cette nouvelle ère », tout en appuyant et en renforçant la liberté de la presse et la liberté d’expression.


M. Zahir, qui a expliqué que l’Assemblée générale s’attachait en permanence à « promouvoir les valeurs fondamentales de la Charte des Nations Unies », a ainsi espéré que le « village planétaire » continuerait à afficher « une unité et une détermination à faire en sorte que personne ne soit harcelé, menacé ou tué en essayant de faire son travail et à surmonter de nouvelles barrières, comme l’indique cette année le thème de la Journée mondiale de la presse ».


Le Président du Comité de l’information, M. Eduardo Ulibarri, du Costa Rica, a souligné que la liberté d’expression, d’information et d’association formait un « tout », constituant un « droit de l’homme fondamental à la dignité humaine et à d’autres droits ».  « En célébrant la liberté de la presse, nous célébrons toutes les libertés connexes », a-t-il déclaré. 


M. Ulibarri, qui est aussi journaliste, a de même mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que « les libertés d’expression et de presse soient des moteurs du développement ou des changements démocratiques », de « surmonter les obstacles éducatifs, technologiques et économiques qui les limitent ». 


« Nous devons respecter la liberté et le potentiel de libération des nouvelles technologies, tant sur le plan individuel que social », a-t-il également affirmé, invitant à « défendre une liberté de la presse indépendante, responsable et sans barrière ».


Enfin, le Président de l’UNCA, M. Giampaolo Pioli, a lu les noms de 16 journalistes tués dans le monde depuis le 1 janvier 2011, ajoutant que des centaines de journalistes, de photographes et de bloggeurs étaient en prison. 


Cette Journée, a-t-il dit, doit aussi être « une journée de lutte à travers le monde pour mettre fin à la répression des journalistes et de tous ceux qui œuvrent à relayer l’information ».


« Pendant cette dernière décennie, plus de 500 journalistes ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession », ont rappelé, dans un message commun à l’occasion de la Journée mondiale de la presse, le Secrétaire général, la Directrice générale de l’UNESCO et la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay.  « Soixante journalistes ont été tués dans le monde au cours de la seule année 2010.  Chaque semaine, de nouveaux rapports nous apprennent que des journalistes et des bloggeurs ont subi des tentatives d’intimidation et des violences. »


La réunion spéciale s’est poursuivie par une table ronde, animée par le Sous-Directeur général à la communication et à l’information de l’UNESCO, M. Jānis Kārkliņš, et à laquelle ont participé le Représentant permanent de la Namibie auprès des Nations Unies, M. Wilfried I. Emvula, et Thierry Taponier, frère du journaliste français Stéphane Taponier, enlevé en Afghanistan le 29 décembre 2009 avec son confrère Hervé Ghesquière et trois autres collègues afghans.  « Leur liberté est notre liberté », a notamment déclaré ce dernier.


La Rédactrice en chef de « The Namibian », Gwen Lister, le bloggeur égyptien Alaa Abd El Fattah, la responsable de l’ONG « Freedom House », Sanja Tatic Kelly, l’écrivain et journaliste spécialiste du Moyen-Orient, Graham Usher, et le Directeur des opérations d’Al-Jazeera aux États-Unis, Abderrahim Foukara, ont participé à cette table ronde.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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