ECOSOC/6472

La Réunion de l’ECOSOC avec les institutions de Bretton Woods, l’OMC et la CNUCED débat du rôle de l’ONU dans la gouvernance économique mondiale

11/03/2011
Conseil économique et socialECOSOC/6472
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Réunion spéciale de haut niveau avec les institutions

de Bretton Woods, l’OMC et la CNUCED

7e et 8e séances – matin et après-midi


LA RÉUNION DE L’ECOSOC AVEC LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS, L’OMC ET LA CNUCED

DÉBAT DU RÔLE DE L’ONU DANS LA GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE MONDIALE


La Réunion s’achève par deux tables rondes qui évoquent l’indispensable coopération entre

l’ONU, universelle, et le G-20, incité à prendre en compte les intérêts de tous les États


Les États Membres ont réfléchi, aujourd’hui, au rôle des partenariats dans la promotion du développement ainsi qu’à celui que doit jouer l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans la gouvernance économique mondiale.  Ce débat a été mené au cours des échanges de deux tables rondes organisées dans le cadre de la Réunion spéciale annuelle de haut niveau du Conseil économique et social de l’ONU avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.


Alors que le Groupe des 20 (G-20), qui rassemble les 20 économies les plus importantes de la planète a su s’imposer comme un élément incontournable de la gouvernance économique mondiale, la table ronde organisée cet après-midi autour du thème du « Rôle du système des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale » a notamment offert l’occasion aux délégations des États Membres et aux experts de s’interroger sur le meilleur moyen d’affirmer la pertinence de l’ONU dans le monde actuel.


« Les Nations Unies sont notre maison commune.  Et l’ONU a un rôle central à jouer dans la production du consensus et de la convergence autour des grandes questions qui affectent les peuples de la planète.  Ce consensus et cette convergence dans les vues et les actions sont ce dont le monde actuel a le plus besoin », a déclaré Serge Tomasi, Coprésident du Groupe de travail du G-20 sur le développement.  M. Tomasi a relevé que, contrairement à l’ONU, le G-20 avait un problème de représentativité, même si les économies et les pays qui le composent représentent les deux tiers de la population mondiale et produisent la part majeure (80%) de la production économique mondiale.


Pour sa part, le Président du Groupe pour la gouvernance mondiale et Représentant permanent de Singapour auprès des Nations Unies, M. Vanu Gopala Menon, a appelé les délégations à se rendre à une évidence: si l’ONU se révèle incapable de s’accorder sur les questions importantes du jour, et de proposer à cet égard des solutions dans un laps de temps raisonnable, elle court le risque de s’exclure du débat qui entoure des questions qui sont d’une importance vitale pour ses États Membres.


« Nous devons nous rendre compte qu’aucune institution ne détient le monopole pour apporter des solutions mondiales aux problèmes mondiaux.  Notre insistance à tout ramener à l’ONU risque de marginaliser le processus de l’ONU », a notamment averti M. Menon.  Dans le même temps, il a exhorté le G-20 à s’ouvrir beaucoup aux opinions et à la prise en compte des intérêts de la majorité des pays, qui ne sont cependant pas membres de ce groupe.  


Certaines délégations ont par ailleurs déploré des « guerres de tranchées bureaucratiques » qui menacent parfois de faire perdre à l’ONU toute sa pertinence.  Le représentant du Groupe des organisations de la société civile a notamment fait savoir que nombres d’ONG estimaient que certaines réunions organisées par l’ONU ne répondaient pas aux attentes des opinions publiques et de ces organisations qui, dans une certaine mesure, les représentent.  « Le monde a tendance à ne plus attendre que des décisions ou des solutions viennent de l’ONU.  Il incombe donc aux États Membres de faire de nouveau de l’ONU un véritable forum d’échange d’idées novatrices et pertinentes », a-t-il indiqué.


« Dans le monde actuel, personne ne peut faire cavalier seul », a déclaré pour sa part, M. Joachim Von Amsberg, Vice-Président chargé de la politique opérationnelle et des services aux pays à la Banque mondiale au cours de la table ronde tenue sur le thème: « Suivi des textes issus du Sommet de 2010 sur les OMD: Bâtir le partenariat mondial pour le développement, notamment en réponse aux nouveaux défis et problèmes » et à laquelle a pris part une importante délégation de la Banque mondiale.


D’une manière générale, les délégations se sont toutes accordées sur la nécessité pour l’ONU et la Banque mondiale d’agir de manière beaucoup plus préventive et beaucoup « plus forte, décisive et anticipée », afin de « provoquer un changement comparatif sur le terrain ».


Alors que 1,5 milliard de personnes vivent actuellement dans des zones de conflits, les participants ont notamment estimé, à l’instar de M. Von Amsberg, que les situations de conflits présentent des occasions à saisir pour développer la coopération entre les Nations Unies et la Banque mondiale, notamment en matière de reconstruction et de redressement postconflit.


Les délégations ont également insisté sur l’importance du renforcement des institutions « L’absence d’institutions légitimes, dédiées à la justice sociale et résistantes aux conflits est l’élément clef des maux qui affectent les populations de ces zones fragiles et instables », a notamment observé Sarah Cliffe, Directrice et Représentante spéciale de la Banque mondiale. 


Tout en convenant de l’importance primordiale de l’aide publique au développement (APD), les représentants de la France et de l’Argentine, ce dernier s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ont par ailleurs cité le mérite qu’il y aurait à créer des outils de financements innovants et plus pérennes.  Leur homologue du Maroc a préconisé, quant à lui, la mise en place d’un code de bonne conduite pour contrer les effets de l’aide liée qui crée des déséquilibres dans les pays récipiendaires.  La hausse des cours des denrées alimentaires et la menace d’une nouvelle crise alimentaire, qui pointe à l’horizon, ont fait l’objet de commentaires de la part de nombreuses délégations.


RÉUNION SPÉCIALE DE HAUT NIVEAU DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (ECOSOC) AVEC LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS, L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE ET LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT.


Déclarations liminaires


M. JORGE FAMILIAR CALDERÓN, Vice-Président et Secrétaire du Groupe de la Banque mondiale, et Secrétaire par intérim du Comité du développement, a souligné que des solutions partielles face aux situations de conflit ne suffisaient pas, et il a appelé en conséquence à la création de plus de partenariats pour trouver des remèdes aux causes profondes de ces conflits.  Il a noté que l’initiative de la Banque mondiale en faveur des pays sortant de conflit commençait à porter ses fruits. 


M. Calderón a ensuite rappelé que les prix des denrées alimentaires étaient en hausse pour la deuxième année consécutive.  Cette hausse est particulièrement préoccupante, a-t-il poursuivi, puisqu’elle touche davantage les pays émergents et ceux en développement, sape la croissance économique et engendre de véritables crises alimentaires.  La Banque mondiale a adopté un plan d’action afin d’endiguer cette volatilité des prix, consacrant à cet effet 1,5 milliard de dollars à des approvisionnements en vivres dont ont bénéficié près de 14 millions de personnes.  M. Calderón a souligné l’importance des investissements pour renforcer les capacités de production agricole, ajoutant que ces initiatives de la Banque mondiale étaient menées en lien avec les entités pertinentes des Nations Unies.


Il a ensuite exhorté la communauté internationale à concentrer ses efforts sur les pays les plus vulnérables, en particulier, afin de les aider à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a déploré que les résultats enregistrés jusqu’à présent au regard de la réalisation des OMD restaient mitigés, soulignant qu’une croissance économique stable était un élément clef de leur réalisation.  Il faut de ce fait continuer à ouvrir les marchés et renforcer la capacité d’adaptation des économies nationales aux chocs économiques externes, a-t-il rappelé.


M. SIDDHARTH TIWARI, Secrétaire du Comité monétaire et financier international du Fonds monétaire international (FMI), a donné un bref aperçu des accomplissements réalisés par le FMI depuis la dernière Réunion de haut niveau du Conseil économique et social de l’ONU avec les institutions de Bretton Woods.  Près de 250 milliards de dollars ont notamment été accordés sous forme de prêts à 59 pays.  Cela représente une augmentation des liquidités pour de nombreux États, a-t-il indiqué.  M. Tiwari a également fait savoir que le FMI a l’intention de doubler le montant de ses propres ressources.  De plus, le cadre de prêt général a été adapté afin de mieux correspondre aux besoins des pays.  Les conditions de prêt ont été rationalisées et une nouvelle ligne de crédit a été mise sur pied pour les pays dotés d’une économie plus robuste, ainsi que pour ceux ayant une politique économique jugée sûre, mais encore vulnérable.  L’ex-République yougoslave de Macédoine est le premier pays à avoir pu obtenir ces dernières ressources, a-t-il précisé.  Cette réforme permet au FMI d’être plus efficace à court terme et de répondre aux situations d’urgence, s’est félicité M. Tiwari.


Le Secrétaire du Comité monétaire et financier a également évoqué l’existence d’un fonds pour l’allégement de la dette après les catastrophes, destiné aux pays les plus vulnérables.  Une somme importante a ainsi pu être accordée à Haïti, a-t-il précisé.  Au cours de l’année écoulée, a-t-il poursuivi, le FMI a également formulé maints conseils et recommandations, et des consultations ont été menées auprès de 115 États Membres.


Les structures de gouvernance du FMI ont été réformées afin de refléter au mieux la réalité de l’économie mondiale et leur assurer une plus grande pertinence, a enchaîné M. Tiwari.  Le FMI entend également se doter d’un Conseil de direction plus représentatif.  De plus, les changements survenus dans la répartition des quotas, qui s’est faite au profit des marchés émergents et des pays en développement a touché neuf points de pourcentage de vote.  Le représentant a également fait savoir que la fourniture d’assistance technique avait été élargie en Afrique, dans les Caraïbes, au Moyen-Orient, en Asie et dans la région du Pacifique.  De plus, outre l’existence d’un centre du FMI en Afrique du Sud qui dessert 13 pays de la région d’Afrique australe et centrale, le FMI compte également ouvrir deux autres centres en Afrique afin d’atteindre l’ensemble du continent.  Un autre centre régional sera ouvert en Amérique latine.


Le FMI continuera d’examiner les demandes pour un rééquilibrage mondial, a assuré M. Tiwari qui n’a pas manqué de souligner l’importance de l’efficacité de la gouvernance.  Le FMI compte également faire un bilan afin d’évaluer l’impact de ses politiques actuelles et d’en identifier les lacunes.  Nous allons faire fond sur l’Accord de Bâle pour renforcer la protection bancaire, et nous nous pencherons également sur la surveillance et la gestion des crises, a-t-il également fait savoir.  M. Tiwari a aussi indiqué que le FMI entendait revoir son engagement envers les pays les plus fragiles et examiner par quel moyen s’adapter à leurs besoins uniques.


Débat thématique plénier sur le thème 3: « Suivi des textes issus du Sommet de 2010 sur les OMD: Bâtir le partenariat mondial pour le développement, notamment en réponse aux nouveaux défis et problèmes »


Déclarations liminaires


M. AXEL VAN TROTSENBURG, Vice-Président chargé des financements concessionnels et des partenariats mondiaux à la Banque mondiale, a souligné que le fonds de la Banque mondiale destiné à l’aide aux pays les plus pauvres, l’Association internationale pour le développement (IDA), avait engagé prés de 350 milliards de dollars en valeur réelle depuis 1960, dont 14 milliards de dollars ces deux dernières années pour soutenir ce groupe de pays.  Il a ajouté que la Banque mondiale était un partenaire clef des pays dans la recherche de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La Banque appuie les stratégies nationales des pays, -sans affectation préalable des fonds qu’elle leur alloue-, en positionnant des équipes sur le terrain et en élargissant la base des donateurs.  L’IDA est également en pointe dans les efforts déployés pour instaurer plus de transparence dans l’allocation des ressources, tout en veillant à contenir ses frais généraux de fonctionnement.


Les résultats obtenus plaident en faveur de l’IDA, a-t-il poursuivi.  Au-delà des chiffres, l’IDA sert de plate-forme pour le partage des connaissances, elle offre des options claires aux gouvernements, ainsi qu’une assistance technique, a ajouté le représentant de la Banque mondiale.  Il a ensuite rappelé que la crise mondiale avait eu une forte incidence sur les donateurs et précipité un changement du sentiment public envers l’assistance aux États pauvres dans ces pays.  Il a donc tenu à rappeler que l’investissement dans l’aide au développement portait toujours des fruits et que les institutions qui se consacrent à cette mission, dont au premier chef l’IDA, obtenaient des résultats positifs sur le terrain.


S’agissant de la réponse aux crises, M. Van Trotsenburg a indiqué que la Banque mondiale avait mis en place une cellule de réponse aux situations de crises au sein de l’IDA, et il a ajouté que cette dernière entendait renforcer sa collaboration avec les Nations Unies pour être le plus efficace possible dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.   Le représentant a également annoncé une intégration renforcée de la perspective sexospécifique dans toutes les opérations financées par l’IDA.  En conclusion, il a indiqué que les 50 milliards de dollars mis à disposition de l’Association représentaient un vote de confiance sur ses capacités d’allocation efficiente des ressources.


M. JOACHIM VON AMSBERG, Vice-Président chargé de la politique opérationnelle et des services aux pays à la Banque mondiale, a évoqué la publication prochaine par cette institution du Rapport sur le développement dans le monde 2011.  Dans le monde actuel, personne ne peut faire cavalier seul, et la Banque mondiale est consciente de l’importance de travailler avec des organisations capables de provoquer un changement comparatif sur le terrain, a dit M. Von Amsberg.  Il a dit que la Banque était en faveur de la création d’un partenariat « encore plus étroit » entre elle-même et l’ONU.  À cet égard, les situations de conflits présentent sans doute des occasions à saisir pour développer cette coopération, a-t-il notamment fait remarquer.


Mme SARAH CLIFFE, Directrice et Représentante spéciale de la Banque mondiale, a rappelé que malgré les progrès importants enregistrés ces dernières décennies, 1,5 milliard de personnes vivaient dans des zones de conflit, avec les difficultés d’accès aux soins, à l’éducation et la pauvreté endémique que cette situation impliquait.


Elle a rappelé que l’absence d’institutions légitimes, dédiées à la justice sociale et résistantes au conflit, était l’élément clef des maux frappant les habitants des zones de conflit.  Elle a ensuite indiqué que les pays qui avaient, au terme de transitions certes difficiles, enregistré les améliorations les plus significatives, étaient aussi ceux qui avaient travaillé main dans la main avec la société civile et tous les partenaires concernés, au sein de coalitions inclusives. Mme Cliffe a ensuite souligné l’importance d’obtenir des résultats concrets et rapides, afin que les populations des zones de conflit soient convaincues qu’une sortie de crise est amorcée.  Le renforcement des institutions, quant à lui, est un travail de plus longue haleine, a-t-elle poursuivi, en indiquant que c’est une tâche qui s’étend en général sur une génération.


Elle a enfin plaidé pour le renforcement des structures œuvrant au sein des Nations Unies dans le champ de la justice sociale et pour la mise en place de politiques de création d’emplois, qui profitent notamment aux jeunes, dans les zones sécurisées.


« Le message que véhicule le rapport représente un énorme enjeu pour la communauté internationale », a déclaré M. VON AMSBERG en reprenant la parole après la présentation de Mme Cliffe, « et le modèle de la Banque mondiale doit être adapté à la fragilité des institutions des pays fragiles qui se trouvent en situation de conflit ».


Le représentant a mit l’accent sur l’importance de conscientiser les populations et d’adopter un échéancier différent qui favorise les réalisations à court terme, « voire même à très court terme ».  Les stratégies élaborées et adoptées doivent être adaptées à la fragilité des pays sortant de conflit, a affirmé M. Von Amsberg, et il faut renforcer les partenariats en matière de développement, de sécurité et de justice.  Ce dernier domaine est particulièrement préoccupant dans les zones sortant de conflit, et la Banque mondiale ne peut, par exemple, que contribuer de façon minime à la formation des forces de police, a-t-il relevé.  Le représentant a également misé sur le développement du secteur privé et sur la mise en œuvre de politiques favorables à la création d’emplois, ce dernier domaine étant particulièrement important, selon lui, pour stabiliser la situation des pays fragiles ou en situation postconflit.


M. Von Amsberg a ensuite appelé à l’opérationnalisation d’une nouvelle gestion des risques.  Il a également prôné la recherche de moyens de financement moins volatiles, pour ensuite indiquer que la Banque mondiale favorisait la réforme des systèmes d’allocation au sein de l’IDA, ceci afin d’éviter la volatilité des fonds dans les pays en situation fragile.  Le fonctionnement stable d’un État est crucial pour mettre un terme à sa fragilité, a-t-il notamment observé.  Il a ensuite fait savoir que la Banque mondiale renforçait ses propres capacités, par l’intermédiaire notamment d’une meilleure formation de son personnel, afin d’être mieux à même de répondre aux besoins des pays fragiles.


Échange interactif


On ne peut accepter le statu quo en ce qui concerne la situation des pays fragiles ou sortant de conflits, a lancé d’emblée la Directrice exécutive de la Banque mondiale pour les pays nordiques.  Il faut savoir prendre des risques tout en ayant conscience et en acceptant que des erreurs seront parfois commises.  L’ONU et la Banque mondiale doivent désormais agir de manière beaucoup plus préventive et beaucoup plus forte, décisive et anticipée.  Il ne faut pas perdre de vu l’appui dont les pays fragiles et vulnérables ont besoin sur le long terme, et il est nécessaire d’y améliorer le cadre d’évaluation des risques afin d’être plus réaliste, a préconisé la représentante de la Banque mondiale.  Elle a ajouté qu’il est, d’autre part, nécessaire de faire davantage d’efforts en ce qui concerne l’égalité entre les sexes dans les efforts destinés à venir en aide aux pays fragiles ou sortant de situation de conflit.


À l’instar de son homologue du Canada, le représentant du Bangladesh a réclamé la mise en place d’un partenariat encore plus efficace entre l’ONU et la Banque mondiale.  « On parle de la création d’une coalition mondiale pour venir en aide aux pays et aux populations les plus pauvres, mais comment peut-on ensuite s’assurer que les objectifs recherchés ont été atteints?  Et que faire pour éviter la fragilisation des pays?, a-t-il par ailleurs demandé.


Les partenariats à promouvoir en faveur de l’assistance aux pays fragiles doivent être plus inclusifs, et ils doivent mettre l’accent sur la responsabilisation et assurer la participation du secteur privé, a estimé pour sa part la représentante du Conseil des affaires.


La représentante de l’Argentine, qui s’exprimait au nom des États du Groupe des 77 et de la Chine, a préconisé la création de nouvelles mesures de financement « plus cohérentes et plus intégrées au niveau international », et elle a préconisé que ces mesures soient mises en place conformément aux priorités qu’expriment les pays en développement eux-mêmes.  Ces nouvelles formes de mesures de mobilisation des fonds ne doivent cependant pas remplacer les autres sources de financement dont peuvent bénéficier les pays nécessiteux, ni devenir pour ces derniers un fardeau supplémentaire, a ajouté la représentante.  Le respect des engagements pris en faveur du versement d’une APD soutenue et prévisible aux pays en développement demeure essentiel, a-t-elle ajouté.


À son tour, le représentant de la France a déclaré que l’aide publique au développement (APD) reste l’élément essentiel de l’assistance destinée aux pays en développement.  Cependant, il importe également de miser sur la mise en place d’outils de financements innovants et plus pérennes, a-t-il souligné. 


« Il faut assurer la cohérence des politiques promues et mises en œuvre », a lancé de son côté la représentante de l’Union européenne qui a voulu obtenir plus d’informations et certaines précisions sur l’ampleur et l’impact des approches de type régional.


Le représentant du Maroc a indiqué que sa délégation souhaitait la mise en place d’un code de bonne conduite pour contrer les effets de l’aide liée qui, a-t-il relevé, contribue à créer des déséquilibres aux pays récipiendaires et un surcoût de l’ordre de 20 milliards de dollars par an.


« Comment la Banque mondiale veille-t-elle à la promotion des mesures d’appropriation nationale que devraient prendre et appliquer les pays fragiles ou en situation de postconflit qui sont récipiendaires de l’aide? », a voulu savoir le représentant de l’Espagne.  Son homologue de l’Iran a demandé des précisions sur les politiques de développement dont la mise en œuvre est censée contribuer au renforcement de la paix dans les zones sortant d’une période de conflit.


Se voulant pragmatique, le représentant du Pérou a pour sa part proposé l’élaboration de lignes directrices qui permettraient d’établir un mécanisme de coordination entre les institutions de Bretton Woods et l’ONU, tandis que son homologue de la Suisse a insisté sur la nécessité d’adopter et de mettre en œuvre des mesures favorables à la reddition de comptes.  Il faut renforcer les instruments existant à cet effet, a-t-il notamment estimé.


Tournant son attention sur la flambée des prix des denrées alimentaires, la représentante de la Chine a voulu savoir comment la Banque mondiale comptait aider les pauvres des pays en développement à faire face à cette crise.


« Qu’en est-il des stratégies de la Banque destinées aux pays jouissant d’une paix relative, mais qui sont entourés de pays en conflits, afin d’éviter toute propagation éventuelle des violences sur le territoire des premiers cités? », a voulu savoir le représentant du Ghana.  Son homologue de l’Indonésie a voulu savoir ce qu’avait fait l’IDA en matière de lutte contre les effets des changements climatiques, tandis que le représentant de l’Égypte a indiqué que sa délégation attachait beaucoup d’importance à la question de l’emploi.


Composée de 18 directeurs exécutifs, la délégation de la Banque mondiale a insisté, dans un premier temps sur l’importance de la transparence.  « Il faut ouvrir toutes nos institutions aux citoyens de tous les pays.  La transparence doit également être de mise en ce qui concerne les résultats obtenus après la mise en œuvre des programmes », a-t-elle notamment indiqué.


La délégation a également affirmé que la fragilité de leur base économique et l’impact socioéconomique d’une situation créée par l’inégalité entre les sexes représentent les principales menacent que rencontrent les PMA.


Pour sa part, M. Von Amsberg, le Vice-Président chargé de la politique opérationnelle et des services aux pays à la Banque mondiale, a estimé qu’au niveau de chaque pays, les communautés locales devaient être intégrées dès le début dans les processus de consolidation de la paix et de développement.  Répondant à la question du représentant de l’Espagne, il a expliqué que le modèle promu par la Banque mondiale reposait sur les demandes émises par les pays eux-mêmes, et respectait donc l’application du concept de l’appropriation nationale.  Il a de plus estimé que le renforcement des institutions méritait davantage d’attention.


À ce sujet, Mme Sarah Cliffe, Directrice et Représentante spéciale de la Banque mondiale, a convenu que la question du renforcement des institutions n’avait pas été suffisamment soulignée dans le document intitulé « Rapport sur le développement dans le monde 2011: conflits, sécurité et développement », qu’elle a présenté.  Elle a notamment estimé que l’assistance technique devait évoluer afin d’être mieux à même de participer au renforcement des institutions locales ou nationales.  Mme Cliffe a par ailleurs expliqué que la Banque mondiale ne disposait pas d’un processus unique d’évaluation.  Elle a également indiqué que la Banque était consciente des risques posés par une éventuelle propagation de conflit d’un pays à un autre.


« Il nous faut travailler main dans la main sur le long terme », a déclaré à son tour M. van Trotsenburg, Vice-Président chargé des financements concessionnels et des partenariats mondiaux à la Banque mondiale.  Il a fait savoir que l’IDA avait alloué à ce jour 45 milliards de dollars aux pays les moins avancés.  Il a ensuite expliqué que l’adoption du concept de rapport qualité/prix dans la conception et la mise en œuvre des programmes et des projets est venue aussi bien des bailleurs de fonds que des pays bénéficiaires eux-mêmes. 


Débat thématique plénier sur le thème 4: « Le rôle du système des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale »


Exposé


M. SERGE TOMASI, Directeur de l’économie globale et des stratégies du développement au Ministère des affaires étrangères et européennes (France) et Coprésident du Groupe de travail du G-20 sur le développement, a constaté la multiplication des crises auxquelles le monde a eu à faire face.  La première est la crise financière asiatique de 1997, qui a été suivie d’autres soubresauts qui nous ont menés aux crises alimentaires et financières de ces deux ou trois dernières années.  Le système multilatéral est confronté aujourd’hui à une nouvelle réalité qui est celle de l’interdépendance des États, a poursuivi M. Tomasi en indiquant que cette interdépendance venait battre en brèche le principe de la souveraineté des États sur lequel le système international a été initialement bâti.  Serge Tomasi a ensuite cité d’autres éléments inquiétants du système économique actuel: volatilité des cours, hausse brusque du prix des matières premières, rapidité de propagation des crises.


M. Tomasi a souhaité l’instauration d’une croissance plus durable, mieux et plus partagée, avant d’appeler de ses vœux la mise en place d’une capacité de réponse adaptée aux crises.  Il a ensuite développé le concept de gouvernance économique mondiale, au sein duquel le système des Nations Unies assume un rôle moteur, et il a déploré l’absence d’une organisation ou agence dont le mandat serait spécifiquement orienté vers la gestion et la défense de l’écologie et de l’environnement naturel de la planète.  M. Tomasi a invité les délégations à ne pas se méprendre sur la nature du Groupe des 20 (G-20) qui, loin d’être un « gouvernement mondial », est plutôt le forum informel des consultations pour une coopération économique étroite entre grandes économies afin de faire face à l’interdépendance économique croissante.


Le G-20 n’a pas un problème de légitimité, une qualité dont a besoin un gouvernement, mais il a plutôt un problème de représentativité, a-t-il poursuivi, avant de nuancer ce constat, les économies du G-20 représentant tout de même deux tiers de la population mondiale et produisant la part majeure de la production économique mondiale.  « Même s’il n’est pas universel, le G-20 n’en est pas moins représentatif, et il a été capable notamment d’initier la réforme des institutions financières internationales », a noté M. Tomasi.  Il a indiqué que l’enjeu majeur à présent, pour le G-20, est de jeter les bases d’une croissance mondiale à long terme, qui soit soutenable et durable.


Il s’est félicité de l’émergence au sein du G-20 d’un consensus sur les indicateurs permettant d’identifier les déséquilibres macroéconomiques.  Concernant le renforcement du rôle des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale, il a souligné la difficulté d’institutionnaliser la participation du Secrétaire général de l’ONU et de ses « sherpas » aux travaux du G-20, ce dernier étant un forum informel.  Il s’est néanmoins établi un dialogue accru entre l’ONU et le G-20, dialogue qui est surtout actif avant les réunions du G-20, a relevé M. Tomasi.  Des organisations régionales sont également plus étroitement associées au G-20, comme l’Union africaine, ce qui a abouti à une représentation géographique équilibrée, a-t-il estimé.  Enfin, des forums à géométrie variable ont lieu sur des sujets concernant des pays non membres du G-20.  Quant à la création d’une nouvelle structure, il a indiqué ne pas croire à un « big bang » institutionnel, et il a suggéré aux États Membres de s’accommoder du cadre offert par les structures existantes, le Conseil économique et social de l’ONU devant notamment être plus actif dans le traitement des questions qui se posent.


Enfin, M. Tomasi a indiqué que nous vivions tous dans un monde de plus en plus fragmenté, dont l’état n’invite pas à l’optimisme.  « Les Nations Unies sont notre maison commune », a-t-il poursuivi.  « Notre siècle doit être celui de la coopération ou ne pas être du tout », a dit M. Tomasi paraphrasant en cela une citation d’André Malraux.  L’ONU a un rôle central à jouer dans la production du consensus et de la convergence, qui sont ce dont le monde actuel a le plus besoin, a-t-il conclu.


M. VANU GOPALA MENON (Singapour), Président du Groupe pour la gouvernance mondiale (3G), a estimé qu’il fallait s’interroger sur la nature du rôle de l’ONU dans la gouvernance économique mondiale et sur les meilleurs moyens de le renforcer.  Lorsque la crise nous a frappés, c’est le G-20 qui est monté au créneau et sa réaction a illustré à quel point les décisions clefs sur des questions économiques d’ordre mondial doivent inclure les économies émergentes, et à quel point les mécanismes de gouvernance économique mondiale doivent être améliorés, a constaté le représentant singapourien.  M. Menon a estimé que si le G-20 compte jouer le rôle de forum de référence en matière de coopération économique internationale, il doit le faire en consultation avec l’ensemble des États Membres de l’ONU.  De plus, le Secrétaire général de l’ONU et ses principaux conseillers doivent pouvoir participer à tous les aspects du processus du G-20, a préconisé M. Menon.  Il a par ailleurs estimé que le G-20 n’avait pas encore démontré sa capacité de leadership dans le domaine du commerce international.  Le G-20, émanation de pays qui représentent 80% du commerce international, doit jouer un rôle de chef de file pour sortir les négociations commerciales du Cycle de Doha de l’impasse.  « On ne peut mettre un terme au protectionnisme en publiant des communiqués de presse bien formulés.  Il faut adopter des mesures concrètes », a souligné M. Menon.


Tournant ensuite son attention vers l’ONU, le Président du Groupe pour la gouvernance mondiale (3G) a souligné l’importance de son processus de réforme, pour engager ensuite l’ONU à renforcer ses propres processus internes.  Certains Départements et Divisions au sein du Secrétariat continuent de protéger leurs territoires et prérogatives aux dépens de l’ensemble du système, a-t-il accusé, évoquant le lobbying de coulisse entrepris par certaines agences onusiennes qui, par exemple, s’opposaient à la création de l’entité « ONU-Femmes ».  M. Menon a également observé que certains États Membres entravaient le processus de réforme de l’ONU.  Certains tiennent à ce que tout soit traité par l’Assemblée générale car ils ont peur d’en être écartés ou d’en perdre totalement le contrôle, a-t-il avancé, mais nous devons nous rendre compte qu’aucune institution ne détient le monopole du savoir ou de la sagesse pour apporter des solutions mondiales aux problèmes mondiaux.  Notre insistance à tout ramener à l’ONU risque de marginaliser le processus du multilatéralisme qu’incarne l’ONU, a-t-il averti.


M. Menon a par ailleurs estimé que la composition de l’ECOSOC méritait d’être réévaluée.  « Comment l’ECOSOC peut-il espéré réagir aux défis actuels si sa structure, qui est archaïque, ne reflète pas les réalités politiques de notre époque? », s’est-il étonné.  Le représentant de Singapour a également appelé l’ECOSOC à se saisir des questions clefs qui préoccupent les États Membres, à interagir avec les parties prenantes, à s’assurer de la valeur ajoutée de l’issue de ses travaux ainsi que de l’existence de mesures de suivi.


La plus grande force de l’ONU est également sa plus grande faiblesse, a poursuivi M. Menon, faisant référence à l’universalité de l’Organisation, à la représentativité de ses membres et à la nécessité de répondre aux attentes diverses de chacun d’entre eux.  Si l’ONU n’est pas capable de s’accorder sur les questions du jour les plus importantes, elle encourt le risque de s’exclure du débat entourant les questions qui sont pourtant d’une importance vitale pour ses États Membres.


Échange interactif


Le représentant du Fonds monétaire international a indiqué que le G-20 était devenu de facto le comité pilote de la gouvernance économique mondiale.  Le G-20 doit néanmoins être plus universel, a-t-il poursuivi, et nourrir des liens plus étroits avec les comités de direction des institutions qui concourent à la gouvernance mondiale, comme le Fonds monétaire international.


Le représentant de l’Argentine, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité que les pays en développement participent à la prise de décisions et s’est félicité de la réflexion qui a cours sur les liens entre les différentes institutions de la gouvernance économique mondiale.


La représentante de l’Union européenne a appelé de ses vœux une « ONU plus souple face aux nouveaux défis », qui soit capable de se transformer, et qui soit dotée d’un financement adapté à ses missions et mandats. 


Le représentant du Népal, qui s’exprimait au nom des pays les moins avancés (PMA) a déploré que les actions menées parfois par une organisation internationale aillent souvent contre le travail effectué par une autre agence, notamment dans l’application des normes.  Il a ensuite plaidé pour une plus grande inclusion des points de vue de tous les groupes de pays dans les recommandations faites par le G-20.  La participation des pays en développement doit être facilitée lorsque les questions les plus cruciales pour ces pays sont abordées, a-t-il plaidé.  Le représentant de la Chine a rappelé que de nombreux pays restaient en marge de la prise de décisions, et il a dénoncé les risques de protectionnisme qui existent à l’heure actuelle sur la scène économique mondiale.


Lui faisant écho, le représentant du Bangladesh a rappelé que les PMA étaient un groupe de pays marginalisés, qui ne représentait que 2% du PIB mondial.  « Quelle peut être en conséquence la place des PMA au sein d’un G-20 plus soucieux d’inclusion? », s’est-il interrogé, avant de souligner que l’ONU devait être le lieu essentiel de la gouvernance économique mondiale.  Le représentant du Chili a, quant à lui, plaidé pour que le G-20 trouve sa place au sein de l’ONU, qui devrait comprendre, si cela n’était pas possible, une entité équivalente au G-20.  Plusieurs délégations ont également souligné la légitimité des Nations Unies, seule entité réellement universelle où les intérêts de tous les pays peuvent être exprimés et défendus.  L’Indonésie et la République de Corée, dont le représentant a souhaité des liens accrus entre ONU et G-20 ont défendu ce point de vue.


Le représentant du Mexique a rappelé que le G-20 avait fait montre de son utilité lors de la gestion de la crise financière de 2008, et ne se posait pas en rival des Nations Unies, ces deux organisations s’épaulant.  Le représentant des États-Unis d’Amérique a indiqué, quant à lui, être « submergé » par le flot de documents et de résolutions venant des Nations Unies, avant d’appeler à un équilibre entre toutes les institutions de la gouvernance économique, les risques d’ éparpillement étant réels. « À cet égard, quelles sont les tâches prioritaires de l’ONU? », s’est-il interrogé.


Le représentant du Venezuela a apporté son soutien à la création d’un groupe chargé de conseiller l’Assemblée des Nations Unies et le Conseil économique et social sur les questions économiques.  L’ONU est l’institution la plus légitime, a-t-il poursuivi, et le Conseil économique et social doit voir son rôle renforcé.  Dans le même ordre d’idées, la représentante de la société civile a apporté son soutien à la création d’un conseil économique mondial fonctionnant  sur le modèle du G-20, proposition notamment avancée par le Groupe des 77 et la Chine.


Le représentant du Maroc s’est posé des questions sur la nature du G-20 « qui se rapproche plus d’un forum de décisions que d’un forum de coordination ou de concertation ».  Il s’est ensuite interrogé sur l’articulation du G-8 et du G-20 à propos des questions de développement.


En réponse aux questions soulevées par les délégations, M. Menon, Président du Groupe pour la gouvernance mondiale, a indiqué qu’il serait souhaitable d’associer plus étroitement les pays en développement aux travaux du G-20.  Il a en revanche accueilli avec scepticisme la proposition parfois évoquée que le G-20 devienne l’organe exécutif de la Banque mondiale et a invité les délégations à se garder d’adopter des solutions hâtives.


M. Tomasi a quant à lui invité au réalisme s’agissant de la création d’un « Conseil de sécurité économique », et il a ajouté que la crise économique avait eu l’effet bénéfique de modifier la répartition des droits de vote au sein du FMI, la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, étant elle, toujours en discussion.  La création d’un « Conseil de sécurité économique » se heurterait à des difficultés insurmontables, a-t-il poursuivi.  Quant au rôle du G-20, une fois dissipée la crise économique qu’il aura grandement contribué à juguler, il a indiqué que ce forum serait jugé à sa capacité de mettre en place des réformes structurelles.  Sur l’articulation entre le G-8 et le G-20 concernant le traitement des questions de développement, M. Tomasi a indiqué qu’elles étaient désormais prises en charge par le G-20, le G-8 étant un forum de discussions sur des questions plus sectorielles, comme par exemple, le chômage structurel de long terme dans les pays développés.


S’agissant des relations entre les diverses institutions, le Directeur exécutif du FMI a indiqué qu’il y avait une relation de travail très pragmatique entre son organisation et le G-20 et a plaidé pour une amélioration du fonctionnement des institutions existantes.  Le représentant de la Suisse a préconisé un système basé sur la complémentarité des institutions œuvrant dans le champ de la gouvernance économique.  La restructuration de l’interface entre le G-20 et les instances exécutrices doit être le chantier prioritaire, a-t-il poursuivi, appelant le Conseil économique et social à utiliser pleinement les ressources dont il est doté.  La représentante du Royaume-Uni s’est félicitée des liens de plus en plus étroits entre le G-20 et l’ONU, tout en souhaitant la participation du Secrétaire général des Nations Unies au G-20.  L’ONU doit mobiliser les compétences de toutes ses entités, a-t-elle poursuivi, afin de participer au G-20 de la manière la plus constructive possible.


Plusieurs délégations ont développé des points de vue critiques.  Ainsi, un autre représentant des organismes de la société civile a stigmatisé le manque de volonté politique des États et les procédures de prise de décisions extrêmement confidentielles et peu transparentes qui existent au sein du G-20.  Il a appelé l’ONU à trouver des solutions plus énergiques car elle est la seule enceinte universelle et réellement légitime.


La représentante de Cuba a déploré que le débat se soit autant centré sur le G-20 avant d’ajouter que la solution aux problèmes mondiaux ne pouvait être définie au sein d’enceintes ou de clubs « exclusifs ».  « Pourquoi est-il possible de trouver une réponse aux problèmes qui se posent à l’économie mondiale au sein du G-20 et pas au sein des Nations Unies? », s’est-elle interrogée. Le représentant de Maurice a déploré la quasi-absence de débats sur la conception ou l’exécution des normes de gouvernance économique, mission qui devrait pourtant incomber aux gouvernements nationaux.  Le représentant de l’Équateur a plaidé pour des mécanismes de coopération régionale afin de faire face aux difficultés systémiques.  « Le G-20 doit prendre davantage en compte le point de vue des États qui n’en sont pas membres », a-t-il ajouté.


M. Tomasi a déploré que la lutte contre la corruption n’ait pas été davantage abordée.  Concernant l’élargissement du G-20, il a indiqué que l’efficacité de ce groupe pourrait s’en ressentir.  Le G-20 est utile, a-t-il poursuivi, puisqu’il a permis de déjouer le piège du protectionnisme et de consolider le secteur financier mondial après la crise de 2008.  Il a ensuite préconisé l’instauration de mécanismes ayant une capacité d’action rapide afin de faire face à un monde extrêmement changeant.


Déclaration de clôture


Dans ses remarques de clôture, le Président de l’ECOSOC, M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie), a rappelé les principales observations et recommandations formulées hier par le Secrétaire général, ainsi que par les panélistes des tables rondes qui ont été organisés au cours des deux journées de la Réunion spéciale de haut.


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