Conférence de presse

Conférence de presse du Secrétaire général du Haut Conseil des droits de l’homme de l’Iran

16/11/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU HAUT CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’IRAN


Lors d’une conférence de presse sur les droits de l’homme et le développement régional, parrainée par la Mission permanente de la République islamique d’Iran auprès des Nations Unies, M. Javad Larijani, Secrétaire général du Conseil supérieur des droits de l’homme iranien a rejeté en bloc les conclusions du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans son pays, M. Ahmed Shaheed, transmises à l’Assemblée générale en octobre dernier.  Répondant aux questions des journalistes, il a également fait le point sur la situation des droits de l’homme en Syrie et à Bahreïn, dénonçant l’interventionnisme de certains États, notamment occidentaux.


« Nous n’avons pas d’objections aux visites des rapporteurs de l’ONU », a déclaré M. Larijani, avant de revenir sur les raisons ayant amené les autorités iraniennes à refuser la visite de M. Shaheed dans leur pays depuis sa prise de fonctions en août.


Après s’être étonné de la nomination d’un Rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran, « alors qu’aucun rapporteur sur cette question n’existe pour les autres pays de la région, les pays d’Europe ou les États-Unis », il a ouvertement critiqué la démarche et les méthodes de M. Shaheed.


« S’il veut suivre une ligne professionnelle, loin de la propagande, il peut venir un an, mais pas deux jours, avec des dizaines d’allégations déjà prêtes, pour ensuite rentrer et dire: c’est encore pire », a-t-il déclaré, qualifiant son rapport qui dénonce des violations systématiques des droits de l’homme en Iran de « copier-coller d’éléments sortis d’autres rapports erronés ou de la presse ».


« Nous ne sommes pas opposés à sa visite, à condition qu’elle soit destinée à faire un travail juste; nous sommes transparents », a-t-il encore ajouté, avant de préciser que son pays s’était néanmoins engagé à coopérer avec le Rapporteur spécial, pour montrer l’absence de fondement des accusations de ce dernier. 


Interrogé par un journaliste sur la question de l’application de la peine de mort, souvent prononcée en l’absence de garanties judiciaires, M. Larijani a d’abord rappelé que la peine capitale était « en vigueur dans de nombreux pays du monde, notamment aux États-Unis ».  Il a ensuite rejeté les accusations du Rapporteur spécial, précisant qu’elles ne s’appliquaient qu’à « certains crimes, comme les viols, les meurtres ou le trafic de drogues ».  Sur ce dernier point, il a d’ailleurs déploré que la production d’opium en Afghanistan voisin ait été « multipliée par 20 en quelques années », attribuant ce fléau « aux Américains et aux Européens » qui soutiennent le régime en place à Kaboul.


Autre problème auquel est confrontée la société iranienne selon lui, le terrorisme qui a tué « 10 000 Iraniens en une année, près de 17 000 en deux ans ».   Estimant que « la communauté internationale devrait se saisir de ce problème très sérieux », M. Larijani a déploré que les États-Unis n’aient pas donné suite à des communications précises de son gouvernement.  Il a cité deux exemples impliquant « des groupes terroristes installés aux États-Unis », où ils bénéficient « de financement, d’entraînements et de protection, comme l’ont révélé certains de leurs membres arrêtés et interrogés en Iran ».


Interpelé par un journaliste sur la contradiction entre le respect des droits de l’homme affiché par le pouvoir iranien et la situation des deux principaux opposants au Président Mahmoud Ahmadinejad, M. Karroubi et M. Mousavi,ila estimé que « personne n’était emprisonnée ou assignée à résidence en Iran sans un procès ou une décision de justice ».  « Être un supporter ou un opposant au Président n’a rien à voir, les raisons de ce confinement ne sont pas uniquement liées à des incitations à la violence, mais à des activités illégales; la démocratie vient des urnes et pas du bruit de la rue », a-t-il ajouté.  


Enfin, pendant cette conférence de presse, plusieurs medias ont soulevé des questions d’ordre régional, notamment sur la situation des droits de l’homme à Bahreïn et en Syrie, ainsi que sur la décision de la Ligue des États arabes de suspendre temporairement Damas de l’organisation en raison de la répression en cours.


« Sur la Syrie et le Bahreïn, notre position est simple: nous soutenons tous les peuples qui aspirent à la démocratie et veulent revitaliser l’identité et la culture islamique », a-t-il déclaré, tempérant toutefois ces propos en insistant sur l’opposition de son pays « à toutes pressions extérieures, en particulier militaires, sur les pays qui traversent ces bouleversements politiques et sociaux ».


« Nous sommes contre les pressions sur Bahreïn de nos frères saoudiens, et de n’importe quel autre pays, car cela ne réussit pas au pays, ni à la région », a-t-il déclaré.  Quant à la Syrie, il a dénoncé « les incitations condamnables à la violence des États-Unis et des pays occidentaux », appelant à « ne pas encourager les Syriens à prendre les armes et à se confronter aux autorités ».


« Ce sont des situations dangereuses.  Notre position est claire: toutes les mains extérieures doivent être coupées.  Ce sont les Syriens qui doivent décider », a-t-il ajouté, ironisant sur la décision des États de la Ligue arabe « qui sont eux-mêmes des exemples de dictatures ».


En conclusion, il a estimé que le problème n’était « pas lié aux droits de l’homme, mais aux gouvernements qui doivent être soumis à Israël ».  « La seule question à poser est: la position de la Ligue des États arabes est-elle celle des pays arabes ou le résultat des pressions occidentales »?


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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